Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
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Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
la nuit, la neige a écrit:
Fallait-il que ce type soit parano pour camoufler ainsi le moindre de ses dires ?
Il y met vraiment beaucoup de soins, et je me demande s’il comprenait lui-même ce qu’il écrivait !
A lire l’ensemble de ces quelques lettres, il utilise d’abord Moinès, puis ovna, et enfin Owna mais, à chaque fois, pour désigner une femme qui le tourmente de ses charmes, et une femme de pouvoir. Là, c’est très clair !!
Je ne pense pas qu’une femme d’une condition inférieure à la sienne aurait pu ainsi le tourmenter.
Il faut lire tout le ramdam qu’il fait lorsqu’elle tolère qu’il lui baise sa main !
Ainsi, elles seraient deux dans ce cas ? A quelques mois d’intervalle ?
Hum....
Je copierai, peut-être, quelques autres extraits.
Avec une avalanche d'autres pseudos et phrases incompréhensibles, dont une allusion qui pourrait concerner Fersen.
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
Mais c'est presque de la graphomanie !!! Quelle logorrhée !!!!
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
Vous avez tellement raison que le terme tombera bientôt, vous verrez !
Alors ?
Est-ce que je continue, ou bien en avez-vous assez ?
Vous êtes le seul à vous intéresser ...
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
Go Mme de Sabran go !!!!! :\\\\\\\\:
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
Je vous en prie, foin de cérémonie entre nous, appelez-moi Eléonore, cher Maurice !
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Gouverneur Morris- Messages : 11796
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Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
Cosmo a écrit:
Si, en 1789, il continuait à faire sa cour à la reine, alors là on est dans le grotesque le plus total ! Peut-être a-t-il voulu imiter son frère Artois? Je peux l'envisager dans les années 1770/1780. Mais en 1789?? Alors que la reine avait déjà eu plusieurs enfants et que Provence se tenait à l'écart de la société de la reine depuis plusieurs années? Je suis très surpris !
Faire la cour, cela ne veut pas dire espérer coucher avec . Des tas d'hommes vous font la cour en tout bien tout honneur, simplement par pure galanterie .
Mais de la part de Monsieur il faut y voir calcul, hypocrisie, quelque chose de glauque et malsain .
Sa prose est celle d'un cinglé nombrillique !
la nuit, la neige a écrit:
Ouais, c’est surprenant !
Mais soit il était défoncé à la vinasse du matin au soir, soit il évoque bien des hommes et des femmes qu’il fréquente assidument, un cercle restreint et très privilégié, et une (ou des) élue de son coeur qu’il entreprend avec beaucoup de précaution et de patience.
Enfin, je ne sais pas.
Qu'appelles-tu entreprendre ?
la nuit, la neige a écrit:
Oups ! J’avais oublié le mot : élue, juste avant.
Entreprendre ici dans le sens de...draguer, faire sa cour.
Ah mais justement, ce n'est pas du tout pareil . Faire la cour, c'est charmant . Tu fais savoir à une femme qu'elle te plaît, que tu la trouves jolie, sans arrière-pensée autre que de lui être agréable .
C'est une manière de flirt soft, tout en délicatesse .... Tu dragues, c'est une autre finalité espérée .
Reinette a écrit:
Tout à fait, il y a une énorme différence entre faire la cour et draguer !
Monsieur, lui, draguait bel et bien, non pour conclure ( avec Popaul en berne, cela lui aurait été difficile ) mais pour frimer pour la galerie.
Cosmo a écrit:
Je me demande si, en exprimant sa colère de ne pas être arrivé à ses fins avec "Owna", Provence ne cherchait pas à faire croire au duc de Levis qu'il aimait les femmes, alors qu'en réalité il n'avait que faire de ne pas être arrivé à séduire "Owna" ? (voire, devait être soulagé de n'y pas être arrivé!... car qu'aurait-il fait, s'il était arrivé à ses fins, au moment fatidique ?? )
Cette logorrhée (diarrhée? ) verbale de Provence n'aurait ainsi eu d'autre but que de tenter d'impressionner le duc de Levis et de lui faire accroire qu'il était hétéro comme lui (pour ensuite mieux le caresser, en "toute amitié" bien sûr). Narcissique et égocentrique, Provence était sans doute mort de peur de se faire démasquer comme homosexuel ou impuissant.
la nuit, la neige a écrit:
C'est très obscur . Comme dit Elie : cela dépasse mes compétences. Et me semble très, très tordu tout de même...scratch
D’autant que s’il faut parler de son penchant pour les mignons, d’Avaray est déjà dans l’entourage du prince, et madame de Balbi est encore son amie (pour ne pas dire sa favorite).
Je crois que je ne comprends rien !
Reinette a écrit:
Ah il l'a bien trouvé son Louis le Désiré ! :roll:
Il avait peut-être le sens de l'humour...
.
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
Provence se croyait joli quand il était petit :
J’étais et vous pouvez vous en souvenir, joli comme l’époux de Psyché, mais aujourd’hui !...
Erreur ! Tout petit, il était déjà porcin ! boudoi32
Voici que, dans une lettre de Gaston à Pauline, une assertion sur Monsieur résonne très énigmatique, en tout cas pour moi ...
Elle est datée du 11 juillet 1791.
Je vous la livre :
Tout le temps que je comptais vous donner a été pris par un homme attaché à Monsieur qu'il a indignement abandonné, et qui m'en a conté d'épouvantables particularités; il y avait bien longtemps que l'on m'avait dit, et j'avais lu partout, qu(il ne fallait pas se fier aux princes, mais l'on croit toujours qu'il y a une exception pour celui auquel on est attaché. C'est comme l'on croit que tous les amants et toutes les maîtresses sont fausses excepté le ou la nôtre .
Que faut-il comprendre par d'épouvantables particularités ???
La suite de la phrase donne à penser que le duc évoque une trahison de cet homme par Monsieur, cependant il me semble que le terme épouvantables particularités ne s'applique pas à une trahison mais bien plutôt à des bizarreries comportementales .
J'ai pourtant tout de même pensé à l'affaire Favras : Gaston aurait-il eu, a posteriori, la révélation du projet de Monsieur de supplanter son frère ?
Mais, non décidément, la fourberie, la félonie, la fausseté ne sont pas des particularités comportementales, surtout à la Cour.
Alors, est-ce la fausseté par rapport au masque de décence que porte Monsieur ? Cet homme, qui se dit indignement abandonné, ne cafte-t-il pas par vengeance personnelle ? Et dans ce cas, devons-nous le croire ? Moi j'y suis encline, par antipathie pour Monsieur bien-sûr, mais aussi parce que la lecture des lettres postées en amont par la nuit, la neige me donne à penser que c'est un malade mental .
Or donc, quelles peuvent être les excentricités épouvantables de Monsieur ? ..... sexe, cruauté ?
L'étonnement de Gaston m'étonne . Il ne saurait s'étonner si fort de l'homosexualité supposée de Monsieur.
C'est donc encore autre chose ! ....... mais quoi ?
Princesse de Chimay a écrit:
Martin de Gallardon affirme que le futur Louis XVIII a essayé d'assassiner son frère Louis XVI lors d'une partie de chasse . Mais qu'au dernier moment , le courage lui a fait défaut.
Moi ausi, je m'interroge sur ces excentricités : pédophilie ? Ah non, il était impuissant !
Cherchons dans les bios de Louis XVIII ce qui peut correspondre...
la nuit, la neige a écrit:
L'affaire Favras ? Evelyne Lever pense (dans la bio consacrée à Louis XVIII) que Lévis fait partie des comploteurs.
Dans ces quelques lettres éditées, Provence évoque d’ailleurs la politique avec Lévis ; il n’y a pas que des délires autour de Stautre et Moinès.
Mais rien au sujet de l’affaire Favras (la dernière longue lettre date d’octobre 89).
Oui, oui, j'ai cette bio .
Mme Lever ajoute même :
Quelques instants plus tard, le corps de Favras se balançait dans la nuit . " Saute marquis " cria un gavroche, tandis que Talon griffonnait sur un papier à l'intention du duc de Lévis : " Il expire et n'a rien dit ."
Mais cela ne signifie pas que Talon et Gaston connaissaient le fin mot de la prétendue délivrance du roi, c'est-à-dire son éviction du pouvoir au profit de Monsieur !
Les affidés de Monsieur pouvaient ( tout comme Favras ) croire à sa bonne foi .
Je le pense très fermement en ce qui concerne Gaston qui est un modèle de droiture et d'intégrité .
La preuve :
lors de l'affaire du malheureux Favras, M. de Lévis demanda que le Comité de Recherches de l'Assemblée se concertât avec celui de la ville pour répandre le plus grand jour sur une cause aussi grave . Mais sa proposition fut rejetée .
( Biographie des hommes vivants ou Histoire par ordre alphabétique. volume 4 de Louis Gabriel Michaud )
.
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
La haine de Provence pour "Owna", qui ne s'intéresse pas à lui, est assez... perturbante. On se dit en effet qu'il a un pète au casque.
Invité- Invité
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
Ah, ça y est !!!
:n,,;::::!!!: J'AI CES FAMEUSES LETTRES !!! VIVE PRICE-MINISTER !!!!! :n,,;::::!!!:
Mars 1791, le duc de Lévis à sa femme :
Pour moi, ce qui m'inquiète terriblement, c'est la mauvaise santé du roi. Cet homme est bouffi d'humeurs, il a depuis dix ans les jambes ouvertes, il mange prodigieusement et des choses fortes, il ne fait point d'exercice . D'ailleurs l'on ne saurait douter que les deux extrêmes des deux partis ne se consolassent facilement de sa mort, ce qui laisse le champ libre à de terribles soupçons . Au reste, il est hors de danger pour le moment, mais voyez un peu ce qui arriverait s'il venait à mourir. Monsieur serait constitutionnellement régent et savez-vous ce que c'est que Monsieur à présent ? A la faiblesse naturelle s'est jointe une dévotion superstitieuse et érudite, il sait tous les passages des conciles, m'ennuie à pleurer de citations évangéliques ( : ), enfin il n'y a pas de prêtre réfractaire qui sache mieux et la constitution civile du clergé et ses défauts, etc., les propos les plus aristocratiques et dans le mauvais genre. Madame de Balby est plus déchaînée que jamais, elle me déteste et le dit hautement, les Jacobins le lui rendent bien et ne la laisseraient pas tranquille à Paris . Ainsi, se serait donc sur moi que roulerait tout entier le pesant fardeau de mener monsieur le régent . Mais il aurait des scrupules . Il y aurait tel décret ecclésiastique qu'il refuserait net, telle intrigue aristocratique qu'il favoriserait ou au moins qu'il ne déjouerait pas . Je vous prie de me dire si, avec tout cela, il n'aurait pas beau jeu pour recommencer Charles Ier. Pour moi, je ne me soucie point du rôle de Strafford. Aussi mon parti est pris : à la première mesure antipatriotique, je le quitte avec éclat et ne le verrai plus de ma vie, mais jugez tout le tracas que cela me donnerait tant que je serai embarqué dans cette frêle nacelle .
J'oubliais de vous dire que la reine serait écartée de tout gouvernement et que Monsieur n'en serait pas moins un courtisan respectueux .
Voilà que, pour parler librement politique avec Pauline, Gaston met au point un code pour seulement eux deux :
C'est tout ceci qui me fait vous tenir éloignées ( Pauline et leur petite Augustine ) . Comme nous pourrons ou du moins que vous serez bien aise de savoir où les choses en seront, voici une espèce de chiffre dont je me servirai avec vous, mais pensez que dans vos réponses il faut mettre un peu d'adresse . Souvenez-vous surtout de ma dénomination lorsque vous voudrez me conseiller quelque chose de relatif aux affaires .
Le roi s'appellera ................................................ mon neveu
La reine ............................................................. mon beau-frère
Monsieur ............................................................ ma soeur
moi .................................................................... Monsieur de M.
l'Assemblée ........................................................ votre jardin anglais
les aristocrates ................................................... Monsieur Gelinek
les Jacobins ........................................................ Monsieur Bourèche
monsieur le prince de Condé ................................ Vezel, garde-chasse .
Hou ! Il ne faut pas s'emmêler les pinceaux !
Ce qui donne ( : ) dans la lettre suivante :
A l'égard de votre jardin anglais, j'y ai fait quelques légers changements dont je crois vous serez contente à votre retour , mais il est toujours et sera peut-être encore longtemps bouleversé . Ce n'est pas que je n'aie un grand désir de le voir fini, mais les moyens manquent . Je suis fort content de la santé de mon neveu, cependant je ne saurais m'ôter de l'idée que cet enfant ne vivra pas . Ma soeur est toujours la même, elle m'épouvante terriblement par la violence de ses propos, ce qui contraste singulièrement avec la douceur de son sexe et de son caractère . Monsieur de M. est beaucoup plus tranquille pour le moment, mais un peu plus inquiet pour l'avenir ...
Majesté a écrit:
Entendons :
A l'égard de l'Assemblée, j'y ai fait quelques légers changements dont je crois vous serez contente à votre retour , mais elle est toujours et sera peut-être encore longtemps bouleversée . Ce n'est pas que je n'aie un grand désir de le voir fini, mais les moyens manquent . Je suis fort content de la santé du Roi, cependant je ne saurais m'ôter de l'idée qu'il ne vivra pas . Monsieur est toujours le même, il m'épouvante terriblement par la violence de ses propos, ce qui contraste singulièrement avec la douceur de son sexe et de son caractère . Je suis beaucoup plus tranquille pour le moment, mais un peu plus inquiet pour l'avenir ...
Bien à vous.
Monsieur est toujours le même, il m'épouvante terriblement par la violence de ses propos, ce qui contraste singulièrement avec la douceur de son sexe .
Tu crois que Gaston est plié de rire, Majesté ???
Majesté a écrit:
Comment ne le serait-il pas?
En tout cas, pour ma part, c'est réussi !!!
.
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
Je viens de découvrir et lire attentivement cette "erreur de la nature" que fut Louis XVIII
Cet homme là portait naturellement le vice en lui - ce dont je suis convaincue en lisant ses lettres - qui expliqueraient pour moi tous ses débordements, qu'ils fussent alimentaires, sexuels ou mentaux. Pas de quoi s'étonner.
C'est fou : ... de penser que ce type a été roi !
Cet homme là portait naturellement le vice en lui - ce dont je suis convaincue en lisant ses lettres - qui expliqueraient pour moi tous ses débordements, qu'ils fussent alimentaires, sexuels ou mentaux. Pas de quoi s'étonner.
C'est fou : ... de penser que ce type a été roi !
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
J'ai commencé à lire les lettres de Monsieur . C'est un galimatias trop inextricable pour que la compréhension s'y faufile ....... et, pire ! ce sont des missives-fleuves ! des pages et des pages noircies d'images, métaphores, devinettes, sous-entendus, allusions si obscures qu'à côté de Monsieur la Sphinx d'Oedipe peut aller se rhabiller ...
Je comprends le ras-le-bol de Gaston ! àè-è\': ... et le malheureux ne pouvait pas envoyer paître son prince : il lui fallait non seulement endurer la lecture des divagations de Monsieur mais même leur pondre des réponses !
Bon courage, mon petit Gaston, je suis de tout coeur avec toi !
Kiki ? a écrit:
Ce qui est fou dans cette histoire, c'est que si Gaston semble exaspéré par les assiduités de Monsieur, celui-ci se méfiait quelque peu de lui.
J'avais lu un extrait des mémoires de Louis XVIII où il relate son départ de Paris le 20 juin 1791. Or, il ne l'a pas mis dans la confidence et a tout fait pour le lui cacher !
Il lui fait croire qu'il a mal dormi la veille et souhaite donc se coucher plus tôt que de coutume.
Gaston avait a priori des convictions politiques un peu différentes de la famille royale...
Tu as bien lu . Il y a en effet refroidissement sensible entre le prince et Gaston, amené par les dissentiments politiques ! ..... Gaston est d'abord tout à fait séduit par les idées nouvelles d'égalité et de démocratie . Cette utopie de société idéale miroite à ses yeux .
Et puis, je ne serais pas plus étonnée que ça que Monsieur jalouse l'admiration que Gaston voue à Mirabeau .
De Mirabeau, Gaston écrit fervent d'enthousiasme :
Je ne conçois pas l'arrogance des roquets qui osent parler après lui ...
Il y a d'ailleurs une tentative de rapprochement entre le roi et Mirabeau dans laquelle est impliqué Monsieur, avec justement Gaston comme intermédiaire :
Moyennant une énorme somme mensuelle et la promesse d'une ambassade, Mirabeau s'engage à aider le Roi de ses lumières, de ses forces et de son éloquence dans ce que Monsieur jugera utile au bien de l'Etat .
Monsieur ferait une manière de conseiller occulte, le duc de Lévis de premier ministre ??? ( )
Gaston écrira, un peu plus tard :
J'ai eu, il y a dix-huit mois la vaniteuse ambition de mener la France, et il s'en est fallu de bien peu que cela ne s'effectuât .
Ce qui dissuade d'y voir une quelconque forfanterie, c'est que Gaston ajoute avec humour :
Je ris en pensant que tout le monde excepté vous ( sa Pauline ) , et sept à huit personnes, me croirait fou en lisant cette lettre .
Nous savons que cette première tentative de rapprochement capote .
C'est la seconde, menée cette fois par la Marck et Mercy, qui amènera l'entrevue de Saint-Cloud entre Marie-Antoinette et Mirabeau.
Gaston fera finalement partie de ces nombreux déçus de la Révolution auxquels ses exactions font horreur . Le 20 juin 1792 sera le point de non-retour . Ce jour-là, il fait partie des gentilshommes courageux qui s'interposent entre la famille royale et les piques .
Il est même légèrement blessé .
Par la suite, la Révolution guillotinera sa mère, ses deux jeunes soeurs ...
.
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
la nuit, la neige a écrit:
Eh bien oui, c’est ce qui déboule sur l’affaire Favras, ou disons les agitations juste avant.
Si ce n’est que Mirabeau se retire prudemment du projet expéditif de Monsieur, qui voulait : écarter Bailly et La Fayette, enlever le roi, le conduire à Peronne, se faire nommer par lui lieutenant général du royaume, amasser des troupes et revenir à Paris pour mettre les agitateurs au pas.
Monsieur promet une ambassade à Mirabeau et, au préalable, lui assurerait 50 000 livres par mois.
C’est Lévis qui joue les intermédiaires.
Bien évidemment, Mirabeau veut plus...
Il avait déjà tenté sa chance avec Orléans, puis finira par s’adresser directement à Louis XVI et Marie-Antoinette.
Mieux vaut s’adresser à Dieu plutôt qu’à ses saints.
Apparemment un traité a été préparé à l’intention du roi et de Mirabeau, ou était notamment stipulé :
Monsieur de Mirabeau s’engagerait à aider le Roi de ses lumières, de ses forces et de son éloquence, dans ce que Monsieur jugerait utile au bien de l’état et à l’intérêt du Roi...
Ni Mirabeau, ni Louis XVI ne signent évidemment quoi que ce soit. :roll:
Il existerait une lettre de Mirabeau à Provence (citée par Louis Blanc), où il lui écrit :
Calmez, calmez, je vous en conjure, une impatience qui perdra tout.
C’est précisément parce que votre naissance vous a placé si près du Trône, qu’il vous est difficile de franchir la seule marche qui vous en sépare.
Nous ne sommes ni en Orient, ni en Russie pour traiter les choses si lestement.
Et une seconde lettre :
Ce n’est point avec des libelles, des tribunes payées, et quelques malheureux groupes soudoyés, que l’on parviendra à écarter Bailly et La Fayette ; ils ont excité l’insurrection parmi le peuple ; il faut qu’une insurrection les corrige à n’y plus retomber.
Ce plan a en outre l’avantage d’intimider la Cour, et de décider l’enlèvement du soliveau (Louis XVI).
Une fois à Metz ou à Peronne, il faudra qu’il se résigne ; tout ce qu’on veut est pour son bien ; puisqu’il aime la Nation, il sera enchanté de la voir bien gouvernée.
Mais Monsieur s’impatiente...et c’est l’affaire Favras !
Sources : la bio de Mirabeau, par Jean-Paul Desprat
Alors, alors, que penses-tu de Moinès et Owna ?
La reine ? boudoi32
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
la nuit, la neige a écrit:
Alors, alors, que penses-tu de Moinès et Owna ?
La reine ? boudoi32
...... la reine, indubitablement .
Oui, je crois que Provence crève d'un amour coupable, impossible, tordu, haineux, morbide, pour sa belle-soeur .
Il le dit, le répète, hargneusement !
.
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
A lire ce sujet, on découvre qu'on devrait remplacer le point d'interrogation, de politesse, ou de convenance, par un point
d'exclamation !!! :
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
Oh la la, comme tu dis ! et le pire est à venir ...
la nuit, la neige a écrit:
Ah ! :
Et le Parthénopéen, est-ce bien Fersen ?
Qui sont La Haye et la négresse ?
le Parthénopéen, Fersen ?
Cela se pourrait bien ...
La Haye, je sèche ... La négresse est la meilleure amie d'Alphonsine que Jean Dupâquier croit être Yolande . Je ne vois pas de meilleure amie à Yolande que Marie-Antoinette .
Mais si Alphonsine était Diane au lieu de Yolande, hein ! pourquoi pas ? Dans ce cas ce serait moi, cette meilleure amie, peut-être négresse peut-être parce que mon cher et tendre est gouverneur du Sénégal ?
Tu me suis . Regarde par terre les petits cailloux blancs .
Oui, je sais : je vais chercher midi à quatorze heures ! ... mais, avec ce zinzin de Stautre, il faut s'attendre à tout . :
.
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
Reinette a écrit:
Mais enfin, à croire que Louis XVI se retrouve telle une marionnette aux mains de qui saura l'utiliser...
Mirabeau se fourre complètement le doigt dans l'oeil à ce moment : Louis XVI n'est en rien malléable.
De quel droit Monsieur saurait ce qui est bien pour l'Etat et connaitrait-il les intérêts du roi ? boudoi29
Jamais Louis XVI ne l'a consulté pour ne serait-ce que la moindre affaire familiale. Ce n'est pas dans un tel contexte de dérives politiques que subitement le roi s'apercevrait de l'intelligence supérieure de son frère !
Peut-être essaye-t-il de se faire mousser auprès de Mirabeau et de Gaston qui eux n'en savent rien et croient comme tout le monde que Louis XVI est faible...
Ce ne serai pas la première fois que Monsieur essaye de se la péter plus haut que ... qu'il devait avoir pire qu'un éléphant !
Tu m'étonnes que l'affaire capote... Je n'imagine même pas Monsieur oser en faire part à son frère.
Toute différente est la suite entre Marie-Antoinette et Mirabeau. Marie-Antoinette n'avait pas plus d'influence sur son mari mais celui-ci la téléguidait quand il en avait besoin. Autrement plus manipulateur qu'il était manipulé malgré les fantasmes des uns et des autres. Et il avait certainement plus confiance en son épouse qu'en son frère. Ne serait-ce que pour les intérêts de leur fils.
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
Si, Reinette ! .... à cette époque là, si !
Simone Bertière a très bien montré comment depuis la mort de Vergennes, la catastrophe du Collier, la mort de son fils ( et n'oublions pas la petite Sophie ), le camouflet inqualifiable des notables, Orléans, le Parlement, les Etats Généraux ( en bloc ), Louis XVI est en pleine déprime et ne sait plus où il en est, où chercher appui, conseil, réconfort ... ce qu'il trouve auprès de sa femme qui prend littéralement à bras le corps les affaires et cramponne comme elle peut les rênes de l'Etat, elle qui ne s'était jamais réellement intéressée à la politique, parce que le navire sans plus de capitaine tangue dans la tempête et prend l'eau de toutes parts .
Et puis, s'il te plaît : , n'insulte pas les éléphants ! ...
Un éléphant, c'est sympa, et ça trompe énormément moins que Monsieur .
.
Simone Bertière a très bien montré comment depuis la mort de Vergennes, la catastrophe du Collier, la mort de son fils ( et n'oublions pas la petite Sophie ), le camouflet inqualifiable des notables, Orléans, le Parlement, les Etats Généraux ( en bloc ), Louis XVI est en pleine déprime et ne sait plus où il en est, où chercher appui, conseil, réconfort ... ce qu'il trouve auprès de sa femme qui prend littéralement à bras le corps les affaires et cramponne comme elle peut les rênes de l'Etat, elle qui ne s'était jamais réellement intéressée à la politique, parce que le navire sans plus de capitaine tangue dans la tempête et prend l'eau de toutes parts .
Et puis, s'il te plaît : , n'insulte pas les éléphants ! ...
Un éléphant, c'est sympa, et ça trompe énormément moins que Monsieur .
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Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
Décidément, Stautre c'est vraiment l'hôpital qui se fout de la charité ...ou, plus adapté, le camembert qui dit au roquefort tu pues...
Bien à vous...pas à lui ! :::!!!ùùù^^^^:
Bien à vous...pas à lui ! :::!!!ùùù^^^^:
Invité- Invité
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
Majesté a écrit:
Au cas où Monsieur aurait su tromper ses frères, La Vauguyon était là pour leur mettre la puce à l'oreille...N'était-ce pas lui qui avait surnommé Louis-Stanislas le Faux ?
Bien à vous.
Princesse de Chimay a écrit:
Est-ce farfelu de penser que par personnes interposées, Monsieur ait pu jouer un quelconque rôle dans l'échec de Varennes ?
Reinette a écrit:
Comme il n'a été mis au courant que le jour j, cela me semble difficile. Ce qui montre aussi à quel point Louis XVI et Marie-Antoinette lui faisaient confiance.
la nuit, la neige a écrit:
Depuis le début de la révolution, les frères du roi siégeaient en son conseil.
Artois, Provence et Marie-Antoinette le poussent et le conseillent depuis quelques mois désormais.
Tu as raison, le couple royal se méfiait de tout le monde, et bien-sûr des Provence ; mais tout le monde jouait à une espèce de jeu de dupes extrêmement complexe et périlleux.
Marie-Antoinette est dans la place, et elle prend la main sur plusieurs dossiers. Contrainte ou plus ou moins téléguidée, si tu veux.
Mais les projets d’évasion : c’est elle, c’est toujours elle ! Et cela se sait.
A plusieurs reprises, elle prend l’initiative. Soit qu’elle ait consulté le roi, soit par sa volonté à lui, ou encore en interprétant ses silences et son apathie comme un go ahead.
Ce n’est pas le premier projet, du reste, où l’on imagine « enlever » le roi, ou le faire croire.
Si je ne me trompe pas, c’est Campan qui évoque dans ses Mémoires l’idée que les projets d’enlèvement, consentis ou organisés quoique Louis XVI les rejette plus ou moins officiellement, permettaient de donner le change en cas d’échec.
C’est d’ailleurs la thèse reprise lors du retour de Varennes.
Reinette a écrit:
Je ne suis pas sûre que Marie-Antoinette et les frères du roi aient siégé à tous les conseils du roi à partir d'une certaine date.
Quelques-uns, oui, d'extrême urgence où le sort de la monarchie était en jeu : en juin 89, oui.
Ce que je veux surtout signifier c'est que rien n'indique qu'à un moment Louis XVI ait pu consulter son frère. Sa femme, oui, c'est sûr, il y a des traces. Et encore, parsemées de scènes de ménage ou de "De quoi vous mêlez-vous, Madame ?" Cela avant la Révolution, ok.
Il désespère de la situation, ne sait plus à qui se confier. Il y a sa femme.
Mais qu'il ait pu lui faire confiance à elle ne signifie pas qu'il ait fait de même avec son frère.
Ce n'était pas du tout les mêmes personnalités ! Et Louis XVI était le mieux placé pour le savoir.
Allait-il en pleine panique politique charger quelqu'un qui n'avait fait qu'intriguer dans son coin pendant des années ?
Il savait que Marie-Antoinette voulait l'aider. Pas du tout le cas de Monsieur.
Qu'il ait pu le mettre au courant de la situation, concerné en tant que proche du trône et possible régent, oui. Dans des conseils, comme dit plus haut. Mais en réel conseiller ?
Comment Louis XVI aurait-il pu confier la moindre chose à un homme qui n'attendait qu'une chose, que tout empire pour ramasser les bénéfices ?
Marie-Antoinette, elle, se dévouait pour la Couronne de France, pour son fils.
Monsieur ?
Et derrière Marie-Antoinette et les frères du roi, la coterie Polignac .... tous plus mal inspirés les uns que les autres, et faisant se précipiter Louis XVI droit dans le mur alors qu'il eût été plus perspicace de le faire sauter dans le train en marche !
Mais il nous est facile de conjecturer ainsi, deux siècles plus tard . Nous connaissons la fin de l'histoire .
.
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
la nuit, la neige a écrit:
Juin 89 ?
Avant me semble-t-il, un peu après la convocation des Etats généraux pour les frères, et encore plus tôt pour la reine.
Oui, avant la révolution ; et j’ajoute déjà avant la nomination de Brienne et la valse des ministres, et en particulier les va-et-vient de Necker.
A partir de fin 1787, la reine entre pleinement en scène.
Pourquoi ? Elie l’a dit : Louis XVI est out.
Comme écrasé par le poids des évènements. Il y a de nombreux témoignages qui évoquent son inertie, son affaissement général.
Et comme il n’y a plus personne sur qui compter ou qui soit « fiable », elle y va !
Bien sûr, je n’ai pas dit qu’il écoutait les avis de son frère.
Seulement, à force de volte-face, de silences, et d’irrésolutions de son frère, Provence, qui ne rêvait que de ça depuis longtemps et croyant à sa supériorité, s’est senti pousser des ailes au cul !! (Passez-moi l’expression).
Et y compris-même, pour le cas qui nous intéresse ici (et même s’il y a de la fourberie derrière) : forcer le roi pour son « bien » ou celui du royaume.
C’est parce qu’ils sentent, ou pensent, que Louis XVI n’est plus aux commandes, que plusieurs sont prêts à tenir le gouvernail pour sauver le navire.
Provence et Orléans imaginent certainement en tirer les bénéfices (comme une éventuelle régence ou tout autre rôle avec un pouvoir) ; Marie-Antoinette n’est certes pas dans ce cas de figure, puisqu’elle doit mettre ses mains dans la m..... tout en sachant qu’elle devra, à un moment ou un autre, avoir l’aval de son mari. Elle ne peut pas faire « sans lui » au final.
Mais comme il est imprévisible, elle avance, pour sauver ce qu’il y a encore à sauver ! Et le roi sait qu’il peut compter sur son énergie (alors que lui n’en a plus).
Provence y a cru parce qu’il voyait ce qui se passait, parce qu’il comprenait très bien que l’inexpérience de la reine (et sa position critique), ainsi que les faiblesses de son frère, lui laissaient une marge de manoeuvre toute nouvelle !
Un rôle qu’il se voyait très bien tenir, et que tous les flatteurs, arrivistes de tous bords, ou autres sauveurs de la monarchie, voulaient lui voir jouer.
Lui aussi, avec d’autres motivations que Marie-Antoinette, il y va. Et advienne que pourra.
Mais Marie-Antoinette le comprenait parfaitement.
Pas facile ! Entourée comme elle était, à un moment pareil, et devoir composer avec tout son entourage, tâcher d’y voir clair dans le jeu des révolutionnaires, ou choisir les bonnes options...
Mais absolument ! Et ces fausses sorties et retours bidons du Genevois Necker montrent clairement l'indécision de Louis XVI.
Je rappelle que l'on n'hésite pas à parler d'aboulie de ce roi, c'est à dire altération pathologique de la volonté, incapacité à décider .....
A partir de fin 1787, la reine entre pleinement en scène, comme tu dis, pour ne faire que s'entêter, se buter, et par là même prendre les décisions les plus discutables .
Provence avait l'appétit du pouvoir et le désir forcené de l'atteindre quitte à passer sur le corps du frangin .
Pour ce faire, il n'était pas à une bassesse près !
.
Mme de Sabran- Messages : 55506
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
la nuit, la neige a écrit:
Marie-Antoinette est certes plus dans le « tout ou rien » que Louis XVI, mais je trouve qu'elle forcera un peu sa nature, tout de même.
D’abord parce qu’elle est pressée, au début, de toute part (tu l’as dit, les Polignac, Artois, Provence mais aussi Mercy !), mais assez vite elle cherche aussi d’autres solutions.
Et puisque nous parlons d’eux, regarde avec Brienne, Necker (qu’elle pousse puis lâche et vice-versa selon les besoins du moment) ou enfin avec Mirabeau, avec qui elle refuse de traiter au début puis teste pour gagner des points ou du temps.
L'entrevue de Saint-Cloud, l'équipée de Varennes, c'était de son propre chef, mais j’imagine que, comme Provence, elle savait qu’elle avait plus ou moins les coudées franches (par ok tacite, supposé, ou forcé) de prendre ces initiatives ; mais de toutes les manières, au final, sans le roi elle ne pouvait rien.
Elle s’en impatiente ou se lamente suffisamment, et à plusieurs reprises d’ailleurs.
Reinette a écrit:
Dans tous les cas, Provence voulait prendre la place de son frère : se faire sa belle-soeur et obtenir le trône.
la nuit, la neige a écrit:
:
Peut-être pensait-il qu’il était celui qui aurait dû avoir tout ça ?
Cette supposée cour (voyez, je n’ai pas dit drague boudoi32 ) à Marie-Antoinette est, elle aussi, une sorte de pulsion d’orgueil, même s’il ne le croyait ou ne le voulait pas vraiment ?
Oui en effet, c'est cela . Car il sait bien que si elle lui cédait, il ne pourrait faire face et être son amant . La honte de son impuissance et le ridicule le tueraient .
Si par miracle il y arrivait ( ), il y aurait le danger d'une grossesse endossée tout naturellement par Louis XVI : THE catastrophe !!! .
Monsieur fait ce rentre-dedans à Marie-Antoinette, parce qu'il sait qu'il n'a aucune chance .
Sinon, gageons qu'il ne s'y risquerait pas !
Ce n'est qu'un jeu pervers, de la provoc, comedia del arte, ce que tu voudras !
Mais peut-être aussi, dans sa fatuité, veut-il se croire capable de séduire Owna/Vénus, même ( et surtout ) si elle ne peut être à lui .
Il sait qu'il ne prend pas de risque .
Orgueil, pur orgueil, tu as tout à fait raison ! boudoi29 ... ego surdimensionné du cloporte .
Comment est-ce que ce cinglé pervers a pu faire un roi passable par la suite ? ... bystère et moule de gomme ... Je me le demande, très franchement !
Au fait, personne n'a fait de suppositions sur ce que pouvaient être ses épouvantables particularités ! ... à part vous, Princesse .
... manque d'imagination, peut-être ? :
.
Mme de Sabran- Messages : 55506
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
Cosmo a écrit:
Voici comment Louis XVIII qualifie ses rapports avec Marie-Antoinette dans ses "Réflexions historiques sur Marie-Antoinette" :
Traduction :
"Le monde ne la connut pas alors qu'il l'eut (c'est-à-dire alors qu'elle vivait)
Je la connus, moi qui restai ici à la pleurer"
Il prétend avoir "pleuré" Marie-Antoinette... alors qu'un témoin affirme avoir vu la satisfaction dans ses yeux lorsqu'il apprît la mort de Louis XVI.
Le passage de Tacite, dont parle Louis XVIII est le suivant :
Louis XVIII reconnaît, à plusieurs reprises, qu'il ne faisait pas partie de la "société intime" de Marie-Antoinette (qu'il n'était pas ami avec elle donc) et même qu'il a été "longtemps assez mal avec elle" :
Selon moi, cela rend d'autant plus incroyable, l'hypothèse selon laquelle il aurait tenté de faire sa cour à la reine...
A propos de l'apparence physique de Marie-Antoinette, voici ce qu'il en dit :
la nuit, la neige a écrit:
Concernant ces Réflexions, je trouve déjà surprenant que ce type, qui n’a apparemment rien écrit sur son frère, ou sur la révolution, choisisse de « réfléchir » et de dresser le portrait de....Marie-Antoinette !
Pourquoi ce texte ?
Une sorte de catharsis, dont il serait le seul spectateur ? boudoi29
Aussi quelle valeur donner à ces mots, qui auraient été écrits sur le tard, et par un homme aussi complexe que faux !
Enfin, est-on certain de l’authenticité de ce texte, publié en 1904 seulement ?
Aussi quelle valeur donner à ces mots ? dis-tu ...
C'est bien simple : aucune !
.
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
Je connais dans la vie d'aujourd'hui un personnage exactement équivalent à ce "type " comme dit LN,LN... C'est mortel ...( indice ... ce n'est pas JTL ! )
Nous plongeons là dans le pathos. Incompréhensible. boudoi29
Nous plongeons là dans le pathos. Incompréhensible. boudoi29
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Lettres délirantes du comte de Provence au duc de Lévis
Chère Comtesse, si je pense bien à qui vous pensez, c'est un enfant de choeur comparé à Stautre . boudoi32
Enfin ... Point de digressions personnelles ...
Monsieur prétend avoir "pleuré" Marie-Antoinette... alors qu'un témoin affirme avoir vu la satisfaction dans ses yeux lorsqu'il apprit la mort de Louis XVI. boudoi32
Ce témoin dit sans doute vrai . Rappelons-nous la réaction, ou plutôt l'absence totale de réaction, d'émotion, de Monsieur, à l'annonce de l'arrestation du roi à Varennes !
C'est Bouillé lui-même qui commente :
On ne voyait aucune trace de larmes dans les yeux de Monsieur, parfaitement secs comme son coeur, et l'on n'y pouvait remarquer que leur expression habituelle de fausseté, à travers laquelle s'échappaient quelques jets d'une satisfaction perfide . J'avais de la peine à contenir l'impression que produisait sur moi un tel maintien, une telle insensibilité .
( Mémoires de Bouillé )
Monsieur a-t-il écrit au duc de Fitz-James la fameuse lettre du 13 mai 1787 boudoi16 , dont voici un extrait assez explicite :
Les notables n'hésiteront pas à croire, d'après les pièces que vous leur avez remises il y a plus de six semaines que les enfants du roi ne sont pas les siens . Les pièces prouvent jusqu'à l'évidence la conduite coupable de la reine ... Le fait dont il s'agit une fois avéré, les conséquences sont faciles à tirer . Le Parlement, qui n'aime pas la reine, ne fera pas grande difficulté; mais, s'il avait la fantaisie d'en élever, nous avons les moyens de le rendre raisonnable ... etc ...
Si Monsieur n'a pas pondu cette horreur ( les historiens sont partagés sur la question ) , il aurait pu du moins la signer, tellement elle semble émaner de lui et refléter toutes ses aspirations .
Gérard Walter, Le comte de Provence :
... un sentiment dont la nature se révélait assez compliquée, quelque peu trouble, où la haine et l'envie entraient pour une part prépondérante, mais mêlées à cette espèce de jalousie impuissante qu'inspire à l'homme une femme convoitée et absolument inaccessible ..
Simone Bertière : Marie-Antoinette l’insoumise
Le plus inquiétant est Provence. Il éprouve pour Marie-Antoinette une haine faite d’inclination déçue et d’ambition trompée.
Jeune, il avait cherché à lui plaire. Non qu’il fût amoureux d’elle.
Mais il était sensible à la fascination qu’exerçait sur la plupart des hommes -voyez Rohan- l’éclat de la majesté souveraine joint à celui de la féminité triomphante.
Il voulait qu’elle rendît justice à son esprit, qu’il jugeait supérieur.
Mais au lieu de la consécration qu’il attendait, il se heurta à sa défiance et à son mépris. Il ne lui pardonna pas.
En trois mots à peine, et avec sa sagacité habituelle, notre petite Simone fait le tour du personnage ! :n,,;::::!!!:
.
Enfin ... Point de digressions personnelles ...
Cosmo a écrit:
Pourquoi ce texte ?
Peut-être le remords d'avoir causé tant de mal à sa belle-soeur ? Ou, au contraire, une certaine forme de perfidie ?
Provence n'hésite pas, sous prétexte de chercher à défendre la mémoire de la reine, à rappeler les ragots dont elle a fait l'objet, notamment l'allégation selon laquelle ses enfants ne seraient pas ceux de Louis XVI... Il rappelle ainsi que l'on disait, dans le public, que les femmes éprouvent "davantage de tendresse maternelle pour les enfants de l'amour que pour ceux de l'hymen". Etait-il obligé de dire cela dans ses "Réflexions historiques" ?
En réponse à cela, Provence se contente de dire que ces allégations ne sont "pas prouvées", ce qui n'est pas forcément très sympa pour Marie-Antoinette... en tout cas, c'est une défense très tiède, compte tenu de la gravité de l'accusation portée contre la reine.
Il y a forcément des choses fausses. Mais aussi et surtout, beaucoup de non-dits. Une chose est sûre en tout cas : Provence n'apparaît pas comme un amoureux transi de la reine, avec laquelle il avoue avoir été "longtemps assez mal".
Ernest Daudet, qui a retrouvé ce manuscrit dans les papiers de Louis XVIII, nous dit avoir reconnu son écriture. Ce texte aurait été écrit en 1798. Je ne sais pas où se trouve ce manuscrit à l'heure actuelle, peut-être aux archives nationales ? De mon côté, j'ai tendance à croire à l'authenticité de ce document, ne serait-ce qu'en raison du style de l'auteur, qui rappelle sans nul doute celui de Provence. Ainsi, des citations en italien et en latin.
Majesté a écrit:
... une certaine forme de perfidie .
Je pencherais pour cette option...et je suis certain de n'être pas le seul...
Provence avoue avoir été "longtemps assez mal" avec elle.
Cet aspect "assez mal" vient peut-être essentiellement de la Reine...auquel cas il ne dira pas :" je L'adore mais Elle ne peut me supporter...".
L’authenticité de ce texte, publié en 1904 seulement ?
Bonne question !!! On en apprend tant et des choses si surprenantes (il y a quelques jours du moins : aujourd'hui, on a tant débattu sur le sujet que cette idée nous en devient plus concevable ).
le style de l'auteur rappelle sans nul doute celui de Provence. Ainsi, des citations en italien et en latin.
Certes, mais ne sont-ce pas là justement des éléments très imitables?
Je conserve mes pincettes, pour l'heure
Bien à vous.
Monsieur prétend avoir "pleuré" Marie-Antoinette... alors qu'un témoin affirme avoir vu la satisfaction dans ses yeux lorsqu'il apprit la mort de Louis XVI. boudoi32
Ce témoin dit sans doute vrai . Rappelons-nous la réaction, ou plutôt l'absence totale de réaction, d'émotion, de Monsieur, à l'annonce de l'arrestation du roi à Varennes !
C'est Bouillé lui-même qui commente :
On ne voyait aucune trace de larmes dans les yeux de Monsieur, parfaitement secs comme son coeur, et l'on n'y pouvait remarquer que leur expression habituelle de fausseté, à travers laquelle s'échappaient quelques jets d'une satisfaction perfide . J'avais de la peine à contenir l'impression que produisait sur moi un tel maintien, une telle insensibilité .
( Mémoires de Bouillé )
Monsieur a-t-il écrit au duc de Fitz-James la fameuse lettre du 13 mai 1787 boudoi16 , dont voici un extrait assez explicite :
Les notables n'hésiteront pas à croire, d'après les pièces que vous leur avez remises il y a plus de six semaines que les enfants du roi ne sont pas les siens . Les pièces prouvent jusqu'à l'évidence la conduite coupable de la reine ... Le fait dont il s'agit une fois avéré, les conséquences sont faciles à tirer . Le Parlement, qui n'aime pas la reine, ne fera pas grande difficulté; mais, s'il avait la fantaisie d'en élever, nous avons les moyens de le rendre raisonnable ... etc ...
Si Monsieur n'a pas pondu cette horreur ( les historiens sont partagés sur la question ) , il aurait pu du moins la signer, tellement elle semble émaner de lui et refléter toutes ses aspirations .
Gérard Walter, Le comte de Provence :
... un sentiment dont la nature se révélait assez compliquée, quelque peu trouble, où la haine et l'envie entraient pour une part prépondérante, mais mêlées à cette espèce de jalousie impuissante qu'inspire à l'homme une femme convoitée et absolument inaccessible ..
Simone Bertière : Marie-Antoinette l’insoumise
Le plus inquiétant est Provence. Il éprouve pour Marie-Antoinette une haine faite d’inclination déçue et d’ambition trompée.
Jeune, il avait cherché à lui plaire. Non qu’il fût amoureux d’elle.
Mais il était sensible à la fascination qu’exerçait sur la plupart des hommes -voyez Rohan- l’éclat de la majesté souveraine joint à celui de la féminité triomphante.
Il voulait qu’elle rendît justice à son esprit, qu’il jugeait supérieur.
Mais au lieu de la consécration qu’il attendait, il se heurta à sa défiance et à son mépris. Il ne lui pardonna pas.
En trois mots à peine, et avec sa sagacité habituelle, notre petite Simone fait le tour du personnage ! :n,,;::::!!!:
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Mme de Sabran- Messages : 55506
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