Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis (1764-1830)
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Re: Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis (1764-1830)
Il est superbe !!! Merci chère Ève !!! :;\':;\':; :;\':;\':; :;\':;\':;
Invité- Invité
Re: Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis (1764-1830)
Österreich a écrit:Il est superbe !!! Merci chère Ève !!! :;\':;\':; :;\':;\':; :;\':;\':;
De rien, mon cher Österreich! :;\':;\':; :;\':;\':; :;\':;\':;
Sa qualité m'a frappé immédiatement en passant par la vitrine – j'ai vu la légende et j'ai pensé qu'il fallait prendre une photo pour le forum. :
Invité- Invité
Re: Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis (1764-1830)
Quel magnifique portrait !!! Merci, ma chère Eve ! :n,,;::::!!!:
Je suis ravie : j'ai beaucoup d'affection pour le duc de Lévis !!!
Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis, pair de France, né à Paris le 7 mars 1764 et mort le 15 février 1830 est un homme politique, député de la noblesse aux États Généraux de 1789, député à la Constituante.
Pierre-Marc-Gaston de Lévis est issu de la Maison de Lévis, une famille noble française originaire du village de Lévis dans le Mirepoix, et dont l'origine remonte au XIIe siècle. Il est le fils ainé du maréchal de France François Gaston de Lévis, premier duc de Lévis, et de Gabrielle Augustine Michel (1744-1794).
Il fut appelé à la chambre des pairs le 4 juin 1814 et fait duc et pair le 31 août 1817 (sans majorat).
Il a été maire de Champs-sur-Marne ( où il nous attend fin octobre ! : ) de 1826 à 1830.
Élu en 1816 au fauteuil numéro 6 de l'Académie française, il succède à Pierre-Louis Roederer et précède Philippe-Paul de Ségur.
Le duc de Lévis fut décoré de l'Ordre du Saint-Esprit le 30 septembre 1820.
La nuit, la neige a écrit,
Mer 28 Déc 2011 - 8:52, à la Conciergerie :
Je n’ai malheureusement pas le temps de lire cette correspondance qui intéressera, sans doute, quelques amis du Boudoir.
Lettres inédites ! Wink
Note de l’éditeur :
Cette correspondance est exceptionnelle à plus d’un titre. Gaston de Lévis écrit à son épouse Pauline entre les années 1784 et 1795.
Outre l’œuvre littéraire tout à fait remarquable que constituent ces lettres, il s’avère qu’elles sont aussi - et même surtout - une source historique rare : écrivant de Paris, de Versailles, puis de toute l’Europe, Gaston de Lévis raconte quasiment au jour le jour la Révolution française et les années troublées qui ont suivi.
Ainsi, après avoir été député de la noblesse aux États Généraux en 1789, il s’est retrouvé engagé auprès des armées coalisées (il était à Valmy, au débarquement de Quiberon...) et il raconte tout cela avec force détails, sans jamais se départir d’un humour décapant : la lettre décrivant un duel au pistolet à la Barry Lyndon, l’humour en plus (« Ils pourraient tirer toute la journée sans se toucher »), est d’une grande drôlerie.
Il se fait ainsi le fidèle rapporteur des remous historiques qu’il vit de l’intérieur.
Attaché à la famille royale, il est un témoin avisé et sagace, il a ses entrées à la Cour et derrière les portes closes. Ces lettres permettent également d’entrer dans la mentalité des nobles de l’époque, montrant à quel point tous les émigrés n’étaient pas issus du même moule.
Depuis les quatre coins d’une Europe qui vibre, Gaston de Lévis écrit l’histoire, en n’oubliant jamais le lieu où son cœur est en dépôt, auprès de « sa » Pauline.
Pour en savoir un peu plus, vous pouvez toujours écouter cette émission radiophonique.
Ecoute gratuite pour quelques jours seulement (ce site étant devenu payant depuis quelques mois : scandaleux !! Mad ) : http://www.canalacademie.com/ida7871-Quand-Gaston-de-Levis-de-l-Academie-francaise-ecrivait-dans-la-tourmente-de-la-Revolution.html
Moi :
S'agit-il bien du duc de Lévis, celui des Portraits et Souvenirs ?
Ce doit être passionnant, merci la nuit, la neige !
La nuit, la neige :
C’est bien lui.
Je savais que cette correspondance te plairait : lettres historiques, de voyages, et d’amour...
Le cocktail parfait ! Wink
Ecoute l’émission, si tu peux le faire.
Diphildor :
Pierre Marc Gaston Duc DE LÉVIS (2nd), Académie Française (1816), Député de la Noblesse (1789), Pair de France
7 Mars 1764 - PARIS
15 février 1830 , 65 ans
Marié en 1785 avec Pauline CHARPENTIER D'ENNERY ca 1769,
d'où ---- Adèle Charlotte Augustine DE LÉVIS 1785-1848
Mariée 17 avrril 1809, BRUXELLES (Belgique), avec Théodore, Comte DE NICOLAÏ 1782-1871 (Parents : Aymar Charles Marie DE NICOLAÏ, Marquis DE GOUSSAINVILLE 1747-1794 & Philippine Léontine POTIER DE NOVION 1748-1820) (Deux Enfants)
(fut député à la Constituante, émigra en 1792, rentra au 18 Brumaire et fut pair de France. Il a laissé divers ouvrages de littérature et d'économie politique. Nommé à l'Académie par l'ordonnance de 1816, il occupa le fauteuil de Pierre-Louis Roederer qui était exclu ; il reçut Laya et Roger et s'abstint, à cause de sa qualité de pair de France dans le vote sur la proposition de Charles Lacretelle en 1827.)
Moi :
Je viens d'écouter l'émission Very Happy et je conseille très vivement à tous nos amis d'en faire autant !!!
Comment ne pas mourir d'envie, après cela, de lire cette correspondance ? Elle couvre tous les événements de la fin de l'Ancien Régime et la Révolution, voyages, amour ... eh oui, j'ai beaucoup aimé, pour qualifier l'union conjugale de Gaston et Pauline, l'expression d'amoureux légitimes ! c'est trop joli ! mais aussi l'exaltation admirative de Lévis pour Mirabeau, sa trouvaille de Déclaration de Paix au Monde ( sublime ! ), son témoignage exclusif, sur le vif, à Valmy: Je vous écris du haut d'un moulin à vent d'où je vois au loin l'armée française ............... dingue, non ?
Le malheureux ( ) exprime aussi son agacement résigné pour supporter Monsieur dont il est garde du corps !
Il est intéressant de suivre son cheminement politique, d'abord enthousiaste pour la Révolution, mais dont les excès finalement le dégoûtent ( point de rupture en juin 1792, à l'invasion des Tuileries par les piques ), Révolution qui envoie à la guillotine sa propre mère et ses deux soeurs alors que lui-même avait déjà pris le parti de quitter la France ....
Oui, je vais me jeter goulûment sur ce livre .
La nuit, la neige :
Je suis certain que tu vas passer un agréable moment à lire ces lettres ! :n,,;::::!!!:
Tu nous raconteras et citeras quelques passages, à l’occasion...
Moi:
C'est promis ! :n,,;::::!!!:
Toujours moi :
Lun 9 Jan 2012 - 13:19
.......... Chouette alors !!! Je viens de recevoir mon livre !!! :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!:
Je vais chercher in petto la lettre à laquelle je faisais allusion ce matin dans le sujet Acteurs peu connus de l'épisode de Varennes . Et je la poste !
Reinette a écrit :
Lun 9 Jan 2012 - 17:33
Je viens de me rendre compte que j'ai dans ma bibliothèque un livre intitulé Souvenirs et portraits de Gaston de Lévis (1764-1830) suivis de Lettres intimes de Monsieur comte de Provence au duc de Lévis , collection Le Temps retrouvé, édition du Mercure de France, 1993!
Et jamais ouvert !
Je l'avais acheté car la couverture représente... Marie-Antoinette !
Lucius :
C'est vraiment sensé être elle ?
Reinette :
Elle n'est pas flattée, mais on la reconnait bien .
Moi :
Tu vas adorer !!! Very Happy Tu verras comme il est élogieux pour notre prince de Ligne et tendre pour Yolande !
Mais ces lettres que Monsieur lui a adressées, je ne les connais pas ! Je serais très curieuse de les lire !
Gaston de Lévis appartenait à la maison de Monsieur qui lui vouait un attachement très encombrant et pesant ... ( surtout quand on subodore de quelle nature il pouvait être ! )
Moi :
Gaston à sa Pauline :
..... je ne trouve rien de consolant dans votre souvenir qui, naturellement, devrait être plein de charmes pour moi . Je ne conçois pas comment vous pouvez me faire de la peine de loin, vous qui me faites tant de plaisir de près . Et cependant, l'un tient à l'autre, si vous ne m'étiez pas si chère, je ne vous regretterais pas tant; aussi je vous promets bien que c'est une affaire finie, après vous, je ne veux plus aimer personne .....
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Mme de Sabran- Messages : 55310
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis (1764-1830)
Madame de Chimay a écrit :
Lun 25 Juin 2012 - 11:43
Ecrire la Révolution : 1784-1795 : Lettres à Pauline de
Gaston de Lévis et al.
Editions La Louve , 2011, 576 p : 27 euros
Résumé Amazone
Cet ouvrage livre une correspondance d'environ 300 lettres de Gaston de Lévis, élu en 1812 à l'Académie Française. Cette correspondance est exceptionnelle à plus d'un titre. Gaston de Lévis écrit à son épouse Pauline entre les années 1784 et 1795. Outre l'oeuvre littéraire tout à fait remarquable que constituent ces lettres, il s'avère qu'elles sont aussi - et même surtout, une source historique rare : écrivant de Paris, de Versailles, puis de toute l'Europe, Gaston de Lévis raconte quasiment au jour le jour la Révolution française et les années troublées qui ont suivi. Ainsi, après avoir été député de la noblesse aux Etats Généraux en 1789, il s'est retrouvé engagé auprès des armées coalisées (il était à Valmy, au débarquement de Quiberon...) et il raconte tout cela avec force détails, sans jamais se départir d'un humour décapant : la lettre décrivant un duel au pistolet à la Barry Lyndon, l'humour en plus (" Ils pourraient tirer toute la journée sans se toucher "), est d'une grande drôlerie. Il se fait ainsi le fidèle rapporteur des remous historiques qu'il vit de l'intérieur. Attaché à la famille royale, il est un témoin avisé et sagace, il a ses entrées à la Cour et derrière les portes closes. Ces lettres permettent également d'entrer dans la mentalité des nobles de l'époque, montrant à quel point tous les émigrés n'étaient pas issus du même moule. Depuis les quatre coins d'une Europe qui vibre, Gaston de Lévis écrit l'Histoire, en n'oubliant jamais le lieu où son coeur est en dépôt, auprès de " sa " Pauline.
Mrs. Doubtfire :
Message transféré.
Un livre déjà présenté ici, chère princesse...
Notre Princesse :
...
Moi :
Sur le mariage, Gaston de Lévis à sa Pauline : ( Attention, des dents vont grincer ... : )
Vous qui êtes jeune, vous n'imaginez pas combien les mariages où tout l'esprit est du côté de la femme sont mal assortis et combien ils sont sujets à tourner mal . La raison en est que, la supériorité, ou pour mieux dire l'autorité résidant toujours dans le mari, la femme d'esprit trouve injuste et est choquée de voir l'autorité dans des mains si inférieures et elle se dédommage par le mépris de la soumission, au lieu que, si c'est la femme qui n'a pas d'esprit, pourvu qu'elle soit bonne, cette qualité de tous les jours la rend chère à son mari, il la mène comme le reste de ses affaires et l'habitude supplée à l'amabilité .
Voilà pourquoi M. et Mme Shandy faisaient un si bon ménage, et voilà aussi pourquoi nous sommes si bien ensemble . Ne me trouves-tu pas galant ?
Mais, mauvaise plaisanterie à part, lorsqu'à un bon caractère, quoique différent, les deux époux joignent une assez grande dose d'esprit et d'intelligence, lorsque tous les deux sont instruits, lorsque leur âge est rapproché, lorsque les étrangers les trouvent aimables chacun séparément, il n'y a pas de raison pour qu'ils ne s'aiment pas toute leur vie, d'abord comme des tourtereaux, puis comme ses liaisons de sexe différent que l'on rencontre si souvent dans le monde, puis comme d'inséparables amis .
Si par hasard les enfants arrivent, ce noeud central rend leurs liens indissolubles . Il y a dans ce tableau des ressemblances frappantes que nos amours-propres ne désavoueront pas et que la vérité reconnaîtrait .
C'est donc pour la vie, ma chère amie, que je suis lié à toi, par tous les points de mon existence, estime mutuelle, tendresse réciproque, nos affaires, notre fille, cette chère enfant que tu aimes encore plus parce qu'elle est aussi à moi, nos coeurs se devinent, nos âmes se connaissent et la cruelle mort ne nous séparerait que pour nous rejoindre bientôt .
Je te baise par là-dessus .
Kiki ( ? )
Heureusement qu'il se rattrape !
Moi :
Yep ! Pourtant, l'esprit d'indépendance de Pauline finit par les lui briser menues ! :
Je ne veux plus exercer sur vous aucun des droits que la force des choses et des conventions humaines donnent également dans les contrées sauvages et dans les pays policés aux hommes sur leurs femmes, mais c'est un devoir sacré pour moi et auquel je ne renoncerai jamais de conserver les droits que la nature et les lois de tous les empires me donnent sur ma fille . Ainsi, dans cette occasion où je veux qu'elle aille par Ostende, si vous n'avez pas ce projet et que vous vouliez ou aller par Calais ou dans tout autre point du monde ( la moutarde lui monte au nez, à cet homme ! ), pourvu que vous ayez la bonté de m'en prévenir afin que je m'arrange là-dessus, je ne vous en saurai pas du tout mauvais gré et je vous assure pour toujours que la mère de ma fille éprouvera de moi et les plus grands égards et le plus tendre intérêt .
Comme Pauline persiste et se dédommage par le mépris de la soumission, il arrivera au duc de Lévis de la traiter ( gentiment ) de petit Robespierre en jupons !
La nuit, la neige :
Oh ! Je le trouve plutôt sympa moi ce Gaston.
Vraiment du genre : chien qui aboie ne mord pas.
Moi :
Mais oui, il est super-hyper-sympa, adorable comme tout, mon petit Gaston ! Il a de surcroît un fol humour !!!
Et son meilleur ami, chez lequel il se rend de temps en temps, habite tout près de chez moi .
Je vais rechercher l'extrait où Gaston traite sa Pauline de petit Robespierre .
C'est un morceau d'anthologie, d'une drôlerie !!! Tu verras .
.
Mme de Sabran- Messages : 55310
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis (1764-1830)
J'ai écrit,
Mar 26 Juin 2012 - 18:55
Ah, ça y est, le voici ! :n,,;::::!!!: Gaston y a des trouvailles à mourir de rire !
..... j'ai été si fâché de votre voyage d'Hollande, il m'a fait craindre de ne retrouver jamais avec vous les moments dont je viens de vous parler, et l'on n'abandonne pas sans humeur une pareille espérance; il a été jusqu'à me faire douter que vous m'eussiez véritablement aimé, ce qui était une exagération ridicule, mais qui a beaucoup ajouté à mon mécontentement .
Vous êtes venue, j'ai trouvé dans vous une idée d'égalité chimérique, de liberté hors de la nature, enfin un petit " Robespierre " femelle; cela m'a beaucoup soulagé, j'ai vu que s'il y avait un tort réel dans votre conduite, il y avait aussi un enfantillage qui le rendait excusable ( ... comme il exprime cela mignonnement ! ) , qu'il s'y était joint un mouvement de fierté qui séduit souvent les coeurs bien faits et que lorsque vous seriez assez mûre pour sentir qu'il est à peu près aussi raisonnable de la part d'une femme d'exiger une réciprocité exacte d'indépendance et de droits qu'il le serait à elle de vouloir que le mari se chargeât d'accoucher à son tour, que cela l'est également hors de tous les pouvoirs et de toutes les volontés; lorsque vous sentirez, dis-je, que ce n'est pas moi mais un mari, mal nécessaire dans un ménage, qui fait que vous n'êtes pas libre comme l'air, alors vous pourrez encore m'aimer véritablement .
Voilà ce que je me suis dit et ce qui fait que j'entrevois encore un avenir heureux .....
La nuit, la neige :
Ah ! Il tourne bien les choses... :\\\\\\\\:
C’est mignon ! Comment lui en vouloir ?
Ils sont terribles ces hommes ou les femmes, qui adoucissent si bien leurs propos, qu’on leur passe à-peu-près tout !
Moi :
La patience de Gaston est mise à rude épreuve, car Pauline n'en fait toujours qu'à sa tête et voici que, le croyant en danger dans la France en ébullition ( elle est en Angleterre ) elle décide de le rejoindre pour partager son sort .
Il se résout à user de son autorité, mais avec quelle grâce exquise ! Very Happy
Je vous ai dit et écrit plusieurs fois que je n'userais en aucune manière de mes droits sur vous . Je me trompais . A moins que je ne fusse tout à fait séparé de vous ( et mon âme le sera de mon corps auparavant ), je n'ai pas moi-même le droit de renoncer à l'autorité que la nature et la loi me donnent sur vous .
Eh bien, je vous défends de mettre le pied en France sans m'en avoir écrit et sans avoir reçu ma réponse positive . Si vous pouviez contrevenir à une pareille défense, je vous jure que je vous ferai rembarquer sans vous voir . Il m'est bien cruel de répondre ainsi à vos projets de retour, surtout quand je suis persuadé que c'est votre tendresse pour moi qui vous les inspire, mais c'est de mon devoir strict de vous parler aussi ferme là-dessus .
...... A moins que je ne fusse tout à fait séparé de vous ( et mon âme le sera de mon corps auparavant ) .......
N'est-ce pas merveilleux ?!!! boudoi30
La nuit, la neige :
Yep ! Ils me plaisent ces deux-là ! :\\\\\\\\:
Moi :
Le pauvre, il faut dire aussi qu'il n'a pas vraiment le choix : sa mère et ses soeurs finiront guillotinées...
.
Mme de Sabran- Messages : 55310
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis (1764-1830)
J'ai écrit :
Dim 12 Aoû 2012 - 16:33
Un accroc conjugal, chez Gaston et Pauline ? .... même pas ! :n,,;::::!!!:
Tenez-vous bien, c'est ce fourbe de Monsieur qui joue les entremetteurs et pousse Gaston à faire comme tout le monde à Versailles, c'est à dire prendre une maîtresse !!!
L'élue, nous la connaissons bien, c'est une dame d'honneur de la princesse de Lamballe, Mme de Laage de Volude . Sous l'impulsion malsaine de Monsieur qui prodigue ses conseils graveleux, Gaston, quoique sans conviction, fait à Mme de Laage une cour pressante . Elle se refuse .
Etait-ce donc jeu de Cour ? Le duc a-t-il vraiment désiré cette aventure ou a-t-il cédé, par vanité comme il le dira plus tard, à l'atmosphère d'une société où les liaisons adultères étaient de meilleur ton que le bonheur conjugal ? C'est en tout cas le seul accroc conjugal qui apparaisse dans la correspondance .
Le seul, oui-da, mais, catastrophe ! Pauline en aura vent. Le lui reprochera-t-elle assez ! Gaston appellera cela vos rabâchages sur Madame de Laage .
Gaston, piteux :
Je savais à merveille que tu étais de tous mes projets de bonheur, que tu y étais si essentiellement liée que tout l'édifice croulait sans toi . Après toi le déluge, c'était là mon mot dans mes rêveries, et Dieu sait si ma tête, aussi active que mon corps est paresseux, n'a pas fait depuis sept ans mille suppositions diverses sur notre sort à venir . ( ..... ) au moral et au physique, je n'ai jamais été lassé de toi un seul instant . Pendant cette sotte coquetterie avec Madame de L. ( aage ), je mourrais de peur que tu ne t'en aperçusses et que, tandis que ma vanité voulait faire accroire à tout le monde que je l'avais, ce qui ( soit dit en passant ) prouve combien j'en faisais peu de cas, je tremblais que tu n'en fusses affligée et, une fois, t'ayant trouvée triste, j'ai été quatre jours sans y aller . Enfin, je ne t'ai jamais quittée, même pour une heure, que je ne l'ai regretté, je ne t'ai jamais retrouvée sans plaisir, je n'ai jamais goûté de plaisir un peu vif que je n'ai désiré te le faire partager, je n'ai pas éprouvé de peine que ton souvenir n'ait adoucie ........
Quelques années plus tard, en 1791, c'est Gaston qui découvre une correspondance un peu tendre entre Pauline et un proche parent de la comtesse de Blot , Paul de Chauvigny . Voilà le malheureux aux quatre cents coups !
Il fait maints reproches déchirants à Pauline qui lui rappelle du tac au tac l'épisode de Mme de Laage .
Gaston balance entre le renoncement à sa Pauline et le suicide ( en toute simplicité : ) . Il opte pour le digne effacement devant son rival, si Pauline aime l'autre .
J'ai besoin de t'ouvrir mon coeur déchiré . Tu dois juger par le désespoir où je suis de celui que j'éprouverais si jamais tu pouvais avoir de l'aversion pour moi . Or, il n'est qu'un moyen d'éviter ce malheur effroyable, c'est que tu ne tâche pas de me rendre un amour que le temps seul, les soins et la reconnaissance peuvent te faire éprouver . Ne contrarie donc point le penchant de ton coeur, si tu aimes réellement ce mortel heureux à qui quelques semaines de galanterie ont donné ce que je voudrais acquérir au prix d'une vie de peines et de dangers, épuise ce sentiment et qu'il ne soit retreint que par cette prudence dont le manque pourrait un jour t'avilir aux yeux du monde et aux tiens .
Dans cette carrière épineuse, je serai ton ami, le confident de tes peines et même, s'il le mérite, son ami .
Tu vois ce que je peux faire pour toi, te sacrifier pour ton bonheur, si tu le mets dans ce sentiment . ( ...... )
Examine-toi bien avant de me dire quel parti nous prendrons, mais quel qu'il soit, franchise, car la fausseté est trop méprisable et indigne de nous deux . Soit que tu viennes dans mes bras comme amie ou comme amante, la mort seule pourra m'en arracher .............
Pauline proteste de son innocence et de son amour pour son mari . Elle finit par lui envoyer tout le paquet des lettres que lui a adressées Paul de Chauvigny que Gaston est bien soulagé de trouver " innocentes " . L'un et l'autre s'avouent que cet épisode malheureux leur a fait découvrir vraiment combien ils s'aimaient . Gaston prodigue à sa femme des conseils de prudence et de conduite à tenir s'il lui prend encore des désirs de coquetterie .
La nuit, la neige :
Ah ! Ils sont adorables ces deux-là !! :\\\\\\\\: boudoi30
Olivia :
Les Lévis et les Bombelle sont bien la preuve qu'il pouvait exister un amour conjugal parmi les courtisans. Je les adore ! boudoi30
Moi :
Tu oublies Mme de Sabran et le chevalier de Boufflers !
Olivia :
Oui mais eux, leur liaison a été légitimée seulement lors de l'émigration, non ?
Moi :
C'est vrai ! ce qui ne change rien à la qualité de leur amour .
Olivia :
Ah mais oui, bien sûr ! boudoi30
Mais combien de couples illégitimes à la Cour ? Rien de bien méchants et avec leurs mariages arrangés, comment leur reprocher de trouver ensuite l'âme soeur ailleurs ?
C'était justement ce lien conjugal que je voulais souligner, extrêmement rare, il me semble. Heureusement qu'il existait des exceptions.
.
Mme de Sabran- Messages : 55310
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis (1764-1830)
J'ai écrit :
Jeu 16 Aoû 2012 - 10:01
Gaston et Pauline jouent à cache-cache avec Monsieur, qui ne le sait pas .
Ainsi pendant l'été 1788, Gaston est en Normandie, à Valogne . Ouf, enfin débarrassé de Monsieur !
Au mois d'août, il organise une visite conjugale clandestine, véritable petit complot à l'insu de Monsieur à qui personne ne doit pouvoir révéler avoir croisé Gaston dans les alentours de la capitale !
Il mijote son escapade vers Pauline :
J'aime mieux vous avoir à Ennery qui est presque en Normandie et qui me donnerait le moyen de passer une demi-journée avec vous et, ce que j'estime bien autant, une nuit . Vous sentez aussi, et vous le direz bien, qu'il faudrait que vous fussiez seule ( ..... ) J'aurais beaucoup de répugnance à passer par Paris . ( .... ) J'aurai le temps de vous embrasser à mon aise, de vous dire que je vous aime de façon que vous n'en doutiez pas si vite ... Recommandez bien à madame votre mère de ne pas parler de ce voyage et de dire même à ses amis que vous allez à Ennery voir vos ouvriers . Je t'embrasse d'avance .
Vous sentez bien que si vous êtes à Paris à demeure, il n'y a plus d'alternative et qu'il faut absolument venir à Ennery .
Adieu, mon amour, j'ai bien envie de me coucher car j'ai fait aujourd'hui sept lieues à pied; avec ça, quand ce sera dans vos bras, j'en aurai encore bien plus d'envie .
Une blagounette pour vous, Princesse ! :
La famille de Lévis prétend, dit-on, descendre de la tribu biblique des Lévis .
Une certaine Lady Morgan assure que, dans le château du duc de Lévis, un tableau représente le Vierge Marie disant à un individu de la famille de Lévis qui se tient devant elle tête nue : " --- Mon cousin, couvrez-vous . " et que celui-ci lui répond : " --- Ma cousine, c'est pour ma commodité . "
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Mme de Sabran- Messages : 55310
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis (1764-1830)
La nuit, la neige a écrit :
Lun 20 Aoû 2012 - 10:15
Dans ses Portraits, Lévis est bien moins malicieux que dans ses lettres à sa chère Pauline.
La plupart du temps, ses portraits sont assez « sages », « classiques ».
C’est un peu dommage, je m’attendais à plus d’esprit, plus de piquant, même s’ils sont bien tournés.
Tu connais, je suppose, celui consacré à la duchesse de Polignac ?
Moi :
Oui bien sûr, j'ai ces Portraits et Souvenirs ( mais une édition ancienne sans les lettres de Monsieur à la suite ) . Celui de Mme de Polignac est très élogieux . Gaston a un peu fréquenté son salon . Il y a amené son très cher ami Gustave de Pontécoulant et tous deux ont été heureusement surpris par le ton d'aménité et les manières qui y régnaient.
Ils s'attendaient à un fourmillement d'intrigues et complots ...
Comme toi, j'ai trouvé les Portraits un chouia aseptisés ...
.
Mme de Sabran- Messages : 55310
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis (1764-1830)
J'ai écrit :
Mer 5 Sep 2012 - 11:13
C'est pour Majesté, mais tout le monde peut répondre !!! :n,,;::::!!!:
UNE CITATION DE GASTON DE LEVIS EST DEVENUE LE TITRE D'UN FILM, LAQUELLE ???
Majesté :
Je me creuse, mais j'avoue que ça ne me revient pas...si du moins ça m'est déjà venu...
Un petit indice?
Bien à vous.
Moi :
Eh bien, voici ! :n,,;::::!!!:
... plus facile :
Majesté :
Noblesse oblige ?
Bien à vous .
Moi :
YES !!! Bravo, Majesté !!!
Majesté :
:n,,;::::!!!: Ce fut difficile, mais je suis parvenu à retrouver ce film de 1949 . :n,,;::::!!!:
Bien à vous.
Moi :
J'avais un autre indice sous le coude : I'd rather be a hammer than a nail ...
.... un film de Robert Hamer .
.
Mme de Sabran- Messages : 55310
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis (1764-1830)
Comment ? Nous n’avions toujours pas consacré un sujet à Lévis ??!!
Et pourtant, à la Conciergerie, aujourd’hui Google Eighteen, nous étions sous le charme de ses lettres à Pauline (enfin, toi et moi assurément), et navré de voir combien sa correspondance avec Provence devait être assommante. Pauvre homme ! :
Merci pour ces quelques boutures... :\\\\\\\\:
Et pourtant, à la Conciergerie, aujourd’hui Google Eighteen, nous étions sous le charme de ses lettres à Pauline (enfin, toi et moi assurément), et navré de voir combien sa correspondance avec Provence devait être assommante. Pauvre homme ! :
Merci pour ces quelques boutures... :\\\\\\\\:
La nuit, la neige- Messages : 18062
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Re: Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis (1764-1830)
Je ne sais pas si l'information figurait déjà dans le sujet, mais je viens de découvrir que le duc est enterré au cimetière de Picpus !
Récemment j'y ai aussi découvert la fiancée-épouse du duc d'Enghien.
Récemment j'y ai aussi découvert la fiancée-épouse du duc d'Enghien.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis (1764-1830)
Lucius a écrit:Je ne sais pas si l'information figurait déjà dans le sujet, mais je viens de découvrir que le duc est enterré au cimetière de Picpus !
Récemment j'y ai aussi découvert la fiancée-épouse du duc d'Enghien.
Merci pour ces infos !
Invité- Invité
Lucius- Messages : 11656
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Re: Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis (1764-1830)
Lucius a écrit:Voici la tombe de notre chère duc de Lévis, et sa douce Pauline, au cimetière de Picpus.
Ces deux-là s'aimaient tendrement ...
Mme de Sabran- Messages : 55310
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Re: Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis (1764-1830)
Cet autre portrait du duc de Lévis n'est pas sans rappeler celui qui ouvre ce sujet .
Ce spirituel vieillard, noble comme le Roy et mis comme un chiffonnier, était le type du vieux voltigeur de Louis XV; que de fois il est venu déjeuner avec nous, avec des bas troués et un appétit d'émigré ( ) , se souvient la jeune Emilie Pellapra.
https://la-saga-menier.pagesperso-orange.fr/chateau%20de%20noisiel.htm
D'aucuns disaient Emilie ( et quelques auteurs contemporains avec eux ) une fille naturelle de Napoléon. WIKI laisse planer le doute ...
Par son second mariage avec un fils de Teresa Cabarrus, Emilie devint princesse de Chimay.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
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