Femme et peintre, Marie-Guillemine Benoît ( 1768 - 1826 )
2 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Les Arts et l'artisanat au XVIIIe siècle :: Les arts graphiques et la sculpture
Page 1 sur 1
Femme et peintre, Marie-Guillemine Benoît ( 1768 - 1826 )
Je m'aperçois, grâce au dernier Télérama hors-série
qu'il est grand temps d'ouvrir un sujet pour Marie-Guillemine Benoît .
Oubli impardonnable .
Marie-Guillemine Benoist, Autoportrait (1790),
localisation inconnue.
Image WIKI
Marie-Guillemine Benoît
Marie-Guillemine Benoist, née Marie-Guillemine de Laville-Leroux le 18 décembre 1768 à Paris où elle meurt le 8 octobre 1826. Son père fut ministre des contributions en 1792.
Elle épouse, le 12 mars 1792, Pierre-Vincent Benoist, banquier, dit Benoist d’Angers,
dont le père avait été conseiller du roi Louis XVI et lieutenant-général civil et criminel au siège Présidial d’Angers jusqu’en 1790.
Benoist d’Angers était, à Paris, l’agent principal d’Omer Talon et l’un des principaux agents contre-révolutionnaires chargé de développer la corruption au sein des institutions républicaines. Il fut, sans doute bien plus que le baron de Batz, en mesure de pratiquer des ouvertures auprès d’Hébert et des membres de la Commune, grâce à son « pays » Delaunay d’Angers lui-même membre du Comité de sûreté générale.
En 1793, Benoist rentrait d’un voyage de plus de 7 800 km. Lors de l’affaire de la liquidation de la Compagnie des Indes, un retard dans l’ordre d’arrestation qui le concernait lui permit de gagner la Suisse. Il ne rentra qu’après la chute de Robespierre.
Très jeune, Marie-Guillemine présentait des dispositions pour la peinture ( ainsi que sa soeur d'ailleurs ). Elle devient tout naturellement l'élève d'Élisabeth Vigée Le Brun à partir de 1781. Trois ans plus tard, elle rencontre le poète Charles-Albert Demoustier, hôte assidu par la suite de son salon de l'hôtel de Vougy, rendez-vous de tout ce que Paris conservait de causeurs spirituels. Marie-Guillemine inspirera à Demoustier son personnage d’Émilie dans ses Lettres à Émilie sur la mythologie (1801)
Les Lettres à Émilie sur la mythologie, écrit en prose et en vers, est constitué de leçons en forme de lettres adressées par un narrateur à sa jeune élève en vacances. L’ouvrage obtint le plus vif succès en son temps, et fit presque école, semé qu'il était de traits d’esprit, de saillies et de madrigaux, qui en font une extraordinaire satire de la société de l'époque.
Marie-Guillemine peint le portrait de son père, exposé au Salon de la jeunesse de 1784, et entre en 1786, comme sa sœur Marie-Élisabeth Laville-Leroux, à l’atelier de David. Le tableau L’Innocence entre la Vertu et le Vice, peint en 1790, sous couvert d’un sujet mythologique reflète ses convictions féministes, le Vice y étant représenté sous les traits d’un homme alors qu’il l’est traditionnellement sous ceux d’une femme.
Marie-Guillemine expose pour la première fois au Salon en 1791 un tableau inspiré de la mythologie Psyché faisant ses adieux à sa famille, réalisé à la même époque que le précédent.
Vers 1795, Elle s'oriente avec bonheur vers la peinture de genre, se libérant progressivement de l’influence de David. Au Salon de 1800, son Portrait d'une femme noire assoit immédiatement sa réputation, six ans après l’abolition de l’esclavage, manifeste de l’émancipation des esclaves et du féminisme. Ce portrait représenterait une domestique ramenée des îles par le beau-frère de l’artiste. Il sera acheté par Louis XVIII pour l’État français en 1818.
Ce tableau est son chef-d'oeuvre.
Marie-Guillemine remporte une médaille d’or au Salon de 1804, obtient une pension du gouvernement et ouvre un atelier uniquement réservé aux femmes à qui elle enseigne la peinture. Elle réalise un portrait du Premier Consul, Napoléon Bonaparte, puis plus tard différents portraits de la famille Bonaparte.
À la Restauration, priée de renoncer à exposer afin de ne pas nuire à la carrière de son époux, Pierre-Vincent Benoist, devenu conseiller d’État, elle cède de bonne grâce : « la pensée que je serais un obstacle à votre avancement dans votre carrière serait pour moi un coup bien acéré. »
Alors qu’elle est au sommet de sa carrière, et son mari occupant différents postes importants sous la Restauration, elle n'expose plus. .
L'article du Télérama hors-série :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Guillemine_Benoist
qu'il est grand temps d'ouvrir un sujet pour Marie-Guillemine Benoît .
Oubli impardonnable .
Marie-Guillemine Benoist, Autoportrait (1790),
localisation inconnue.
Image WIKI
Marie-Guillemine Benoît
Marie-Guillemine Benoist, née Marie-Guillemine de Laville-Leroux le 18 décembre 1768 à Paris où elle meurt le 8 octobre 1826. Son père fut ministre des contributions en 1792.
Elle épouse, le 12 mars 1792, Pierre-Vincent Benoist, banquier, dit Benoist d’Angers,
dont le père avait été conseiller du roi Louis XVI et lieutenant-général civil et criminel au siège Présidial d’Angers jusqu’en 1790.
Benoist d’Angers était, à Paris, l’agent principal d’Omer Talon et l’un des principaux agents contre-révolutionnaires chargé de développer la corruption au sein des institutions républicaines. Il fut, sans doute bien plus que le baron de Batz, en mesure de pratiquer des ouvertures auprès d’Hébert et des membres de la Commune, grâce à son « pays » Delaunay d’Angers lui-même membre du Comité de sûreté générale.
En 1793, Benoist rentrait d’un voyage de plus de 7 800 km. Lors de l’affaire de la liquidation de la Compagnie des Indes, un retard dans l’ordre d’arrestation qui le concernait lui permit de gagner la Suisse. Il ne rentra qu’après la chute de Robespierre.
Très jeune, Marie-Guillemine présentait des dispositions pour la peinture ( ainsi que sa soeur d'ailleurs ). Elle devient tout naturellement l'élève d'Élisabeth Vigée Le Brun à partir de 1781. Trois ans plus tard, elle rencontre le poète Charles-Albert Demoustier, hôte assidu par la suite de son salon de l'hôtel de Vougy, rendez-vous de tout ce que Paris conservait de causeurs spirituels. Marie-Guillemine inspirera à Demoustier son personnage d’Émilie dans ses Lettres à Émilie sur la mythologie (1801)
Les Lettres à Émilie sur la mythologie, écrit en prose et en vers, est constitué de leçons en forme de lettres adressées par un narrateur à sa jeune élève en vacances. L’ouvrage obtint le plus vif succès en son temps, et fit presque école, semé qu'il était de traits d’esprit, de saillies et de madrigaux, qui en font une extraordinaire satire de la société de l'époque.
Marie-Guillemine peint le portrait de son père, exposé au Salon de la jeunesse de 1784, et entre en 1786, comme sa sœur Marie-Élisabeth Laville-Leroux, à l’atelier de David. Le tableau L’Innocence entre la Vertu et le Vice, peint en 1790, sous couvert d’un sujet mythologique reflète ses convictions féministes, le Vice y étant représenté sous les traits d’un homme alors qu’il l’est traditionnellement sous ceux d’une femme.
Marie-Guillemine expose pour la première fois au Salon en 1791 un tableau inspiré de la mythologie Psyché faisant ses adieux à sa famille, réalisé à la même époque que le précédent.
Vers 1795, Elle s'oriente avec bonheur vers la peinture de genre, se libérant progressivement de l’influence de David. Au Salon de 1800, son Portrait d'une femme noire assoit immédiatement sa réputation, six ans après l’abolition de l’esclavage, manifeste de l’émancipation des esclaves et du féminisme. Ce portrait représenterait une domestique ramenée des îles par le beau-frère de l’artiste. Il sera acheté par Louis XVIII pour l’État français en 1818.
Ce tableau est son chef-d'oeuvre.
Marie-Guillemine remporte une médaille d’or au Salon de 1804, obtient une pension du gouvernement et ouvre un atelier uniquement réservé aux femmes à qui elle enseigne la peinture. Elle réalise un portrait du Premier Consul, Napoléon Bonaparte, puis plus tard différents portraits de la famille Bonaparte.
À la Restauration, priée de renoncer à exposer afin de ne pas nuire à la carrière de son époux, Pierre-Vincent Benoist, devenu conseiller d’État, elle cède de bonne grâce : « la pensée que je serais un obstacle à votre avancement dans votre carrière serait pour moi un coup bien acéré. »
Alors qu’elle est au sommet de sa carrière, et son mari occupant différents postes importants sous la Restauration, elle n'expose plus. .
L'article du Télérama hors-série :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Guillemine_Benoist
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Femme et peintre, Marie-Guillemine Benoît ( 1768 - 1826 )
Elle reste connue pour avoir réalisé le premier portrait d'après nature de la reine Marie-Antoinette en 1778.
https://www.gregoiredetours.fr/thematiques/histoire-des-arts/marianne-levy-marie-guillemine-laville-leroulx-et-les-siens/
Lequel ?
https://www.gregoiredetours.fr/thematiques/histoire-des-arts/marianne-levy-marie-guillemine-laville-leroulx-et-les-siens/
Lequel ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Femme et peintre, Marie-Guillemine Benoît ( 1768 - 1826 )
Mme de Sabran a écrit:Elle reste connue pour avoir réalisé le premier portrait d'après nature de la reine Marie-Antoinette en 1778.
... et portrait bien sûr inconnu au répertoire. Ou notre ami Ernest a mal lu, et nous lui conseillons alors de s'inscrire sur le Forum où nos cours de rattrapage sont gratuits, ou alors c'est un gros scoop, resté en l'état depuis la publication du livre en 2018.
Ernest a sans doute mal tourné sa phrase, il voulait - j'imagine - parler du portrait de Marie-Antoinette par Mme Vigée Le Brun en 1778, le premier en effet pour lequel la reine a posé pour cette artiste. Or nous nous souvenons que Madame le Brun est réputée avoir peint la reine auparavant pour le compte des Menus Plaisirs, en recopiant un "modèle" détenu par l'institution. A ma connaissance, aucun auteur - pas même les plus imaginatifs, et il s'en trouve! - n'a jamais présenté de portrait qui pourrait correspondre… Joseph Baillio nous en dira peut-être plus sur l'activité de Louise-Elisabeth comme copiste lorsqu'il publiera son œuvre complet.
D'ici là, j'ai probablement le temps de lire dix fois (!) la biographie de Madame Benoist, ce que je vais donc faire une première fois.
Et, si je me trompe d'interprétation, je corrigerai.
_________________
" Ai-je vu dans sa société quelque chose qui ne fût pas marqué au coin de la grâce, de la bonté et du goût? "
(Prince de Ligne, au sujet de "la charmante reine")
Bonnefoy du Plan- Messages : 390
Date d'inscription : 06/08/2018
Localisation : Le Maine
Sujets similaires
» "Marie-Antoinette, « une femme, une femme du XVIIIe siècle » par Pierre-Jean Dufief
» Madeleine-Françoise Basseporte (1701-1780), première femme " Peintre du jardin du Roi "
» La reine Marie Leszczynska, artiste peintre
» Gérard van Spaendonck, peintre de Marie Antoinette
» Joseph-Marie Vien, artiste peintre
» Madeleine-Françoise Basseporte (1701-1780), première femme " Peintre du jardin du Roi "
» La reine Marie Leszczynska, artiste peintre
» Gérard van Spaendonck, peintre de Marie Antoinette
» Joseph-Marie Vien, artiste peintre
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Les Arts et l'artisanat au XVIIIe siècle :: Les arts graphiques et la sculpture
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum