Cabanis, un idéologue. De Yves Pouliquen
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Cabanis, un idéologue. De Yves Pouliquen
Je sors de la librairie Pêle-Mêle, mon cher Félix, où je suis allée fureter suivant ton bon conseil.
... sous le bras, Cabanis, un idéologue: De Mirabeau à Bonaparte
Cabanis est certainement une figure intéressante de l'époque, que nous croisons souvent sans le connaître pourtant beaucoup ... n'est-il pas vrai ?
J'espère glaner dans ces pages quelques inédits !
Pierre-Jean-Georges Cabanis, médecin, physiologiste et philosophe d’origine corrézienne, est l’un des grands représentants du matérialisme de la fin du XVIIIe siècle. Pour ce continuateur de La Mettrie ou de Condillac : « vivre, c’est sentir ».
Venu à Paris pour y faire ses études, il fit rapidement son chemin dans les cercles intellectuels, grâce notamment à Mme Helvétius. C’est dans son salon qu’il rencontra Turgot, Holbach ou encore Condorcet, qu’il se lia avec Destutt de Tracy et qu’il connut ceux qui l’engagèrent dans la Révolution. Remarqué par Mirabeau, il en vécut avec passion les premiers mois.
À côté de ses travaux sur la perception qui ont contribué à introduire la physiologie dans la psychologie et influencé aussi bien Schopenhauer et Maine de Biran que Stendhal, il fut aussi une figure politique.
Retraçant le parcours de l’un des précurseurs de la neurophysiologie, le professeur Yves Pouliquen redonne vie à tout le bouillonnement intellectuel des derniers temps de la Révolution, qui inspira la politique du Consulat et de l’Empire.
... sous le bras, Cabanis, un idéologue: De Mirabeau à Bonaparte
Cabanis est certainement une figure intéressante de l'époque, que nous croisons souvent sans le connaître pourtant beaucoup ... n'est-il pas vrai ?
J'espère glaner dans ces pages quelques inédits !
Pierre-Jean-Georges Cabanis, médecin, physiologiste et philosophe d’origine corrézienne, est l’un des grands représentants du matérialisme de la fin du XVIIIe siècle. Pour ce continuateur de La Mettrie ou de Condillac : « vivre, c’est sentir ».
Venu à Paris pour y faire ses études, il fit rapidement son chemin dans les cercles intellectuels, grâce notamment à Mme Helvétius. C’est dans son salon qu’il rencontra Turgot, Holbach ou encore Condorcet, qu’il se lia avec Destutt de Tracy et qu’il connut ceux qui l’engagèrent dans la Révolution. Remarqué par Mirabeau, il en vécut avec passion les premiers mois.
À côté de ses travaux sur la perception qui ont contribué à introduire la physiologie dans la psychologie et influencé aussi bien Schopenhauer et Maine de Biran que Stendhal, il fut aussi une figure politique.
Retraçant le parcours de l’un des précurseurs de la neurophysiologie, le professeur Yves Pouliquen redonne vie à tout le bouillonnement intellectuel des derniers temps de la Révolution, qui inspira la politique du Consulat et de l’Empire.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Cabanis, un idéologue. De Yves Pouliquen
Rappelons que le professeur Pouliquen, décédé en 2020, était un ophtalmologiste qui a exercé à l’Hôtel Dieu à Paris, et qu’il a entre autres écrit une excellente biographie d’un autre collègue : Vicq d’Azyr …
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Cabanis, un idéologue. De Yves Pouliquen
Mais oui, cher Févicq !
Nous vous reconnaissons fort bien sur la jaquette de son livre.
Yves Pouliquen était de surcroît spécialiste de la cornée. Je le tiens de l'un de ses anciens élèves. A ce titre, il a été particulièrement passionné par les travaux de son confrère Jacques Daviel , à l'Hôtel-Dieu. Daviel opérait la cataracte.
J'en parlais dans notre sujet sur la médecine des Lumières.
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2333p75-la-medecine-des-lumieres
Au contraire, Jean-Paul Marat, prétendu médecin des gardes du corps du comte d'Artois et qui se disait ophtalmologiste lui aussi, n'a pas du tout inspiré Yves Pouliquen !
Lire ici une interview très intéressante d'Yves Pouliquen : « L’Académie a fait la Révolution, mais elle lui a échappé »
par Guillaume Narguet, le 5 Mars 2020, soit deux jours avant sa disparition :
https://philitt.fr/2020/03/05/yves-pouliquen-lacademie-est-une-idee-de-vieillards-qui-se-reunissent-pour-ne-pas-mourir/
Nous vous reconnaissons fort bien sur la jaquette de son livre.
Yves Pouliquen était de surcroît spécialiste de la cornée. Je le tiens de l'un de ses anciens élèves. A ce titre, il a été particulièrement passionné par les travaux de son confrère Jacques Daviel , à l'Hôtel-Dieu. Daviel opérait la cataracte.
J'en parlais dans notre sujet sur la médecine des Lumières.
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2333p75-la-medecine-des-lumieres
- Spoiler:
- Mme de Sabran a écrit:Mme de Sabran a écrit:
Je suis un peu inquiète tout de même à l'idée de me faire opérer de la cataracte ... et pour finir ma vie aveugle malgré tout ! allons bon, c'est bien la peine !
Je prends mes renseignements, courageuse mais pas téméraire.
Cette opération est effectivement pratiquée par nos chirurgiens, je dirais presque, depuis toujours. Et je ne le savais pas !!!
M. Daviel, par exemple, se propose d'extraire mon cristallin opacifié .
Jacques Daviel, un oculiste au siècle des Lumières. d' Yves Pouliquen
En ces temps, il faut savoir que le médecin considère le chirurgien comme un subalterne parfois utile. Ce dernier, d'ailleurs, "vient de bien bas". Ils s'opposèrent souvent sur des avancées de la Science, par exemple les chirurgiens furent enthousiastes pour les travaux de Harvey qui découvrit la circulation sanguine, alors que les médecins s'y opposaient.
Jacques Daviel put apprendre l'anatomie à l'Hotel-Dieu à Paris, puis décida, en 1720, d'aller soigner les marseillais qui luttaient contre la peste, maladie gravissime qui tua la moitié de la population de la ville. C'est donc à l'automne 1720 qu'il quitta Paris et se dirigea vers Marseille, accompagné d'une vingtaine de confrères volontaires.
Quelques mois plus tard il fut envoyé à Toulon, touché également par la peste, où 300 personnes mourraient chaque jour. Le nombre incroyable de rats présents dans les villes, permettaient la propagation de la maladie par l'entremise des puces. Il faudra attendre 1894 et la peste du Tonkin pour que Yersin découvre le bacille de la peste qui, depuis, porte son nom.
Le 12 août 1722 Daviel reçut solennellement, de la main des échevins, la maîtrise de chirurgie.
Après différentes vicissitudes, l'inclination de Daviel pour l'ophtalmologie apparut en 1734. On pense qu'il a sans doute vue à Marseille le chevalier Taylor, anglais de grande réputation qui pourtant a souvent été considéré comme un grand tricheur.
Le 9 octobre 1734 il se lança dans sa première intervention ophtalmologique en réopérant un malade qui avait subi un abaissement du cristallin et n'y voyait pas. Par ailleurs ce patient présentait une forte douleur de l'oeil, à cause d'un glaucome aigu secondaire à la première intervention. Ce fut un succès et le second abaissement fait par Daviel permit au patient de voir et de ne plus avoir mal.
A la suite de diverses péripéties, il se retrouva chirurgien sur les galères du roi, ce qui lui permit de réaliser de nombreuses dissections, car les morts étaient fréquents sur les galères. Puis il fut appelé à la Cour du Portugal pour y opérer de la cataracte différentes personnalités.
Et c'est en 1745 qu'il eut l'occasion de réopérer un ermite d'Aiguilles et qu'il essaya d'évacuer la cataracte en ouvrant la cornée, dans sa partie inférieure, avec de petits ciseaux. L'opération se passa bien et permit l'évacuation de morceaux de cristallins, mais cela se termina mal par la perte de l'oeil à cause d'une infection. A cette époque on ne connaissait ni les antibiotiques ni les anesthésiques.
Son installation à Paris lui permet d'accéder à une importante clientèle et il opère de nombreuses cataractes, en améliorant progressivement la technique opératoire. Il l'applique plus de soixante fois "sans qu'il en soit résulté le plus petit incident". Mais il continue également d'utiliser la méthode ancestrale de l'abaissement.
Il put devenir chirurgien du Roi Louis XV, mais plusieurs chirurgiens s'opposèrent à cette nouvelle technique opératoire. Malgré tout la gloire arriva sur lui et il fut reconnu dans tout le royaume comme un grand chirurgien ophtalmologiste.
Il passa plusieurs années encore à opérer "il a toujours la main bonne" et mourut le 30 septembre 1762, à l'âge de 69 ans, ce qui était remarquable à l'époque.
Nous citerons la dernière phrase du livre du professeur Pouliquen:
"En est-il tellement dont on puisse faire précéder leur nom des prépositions avant et après pour désigner deux périodes du savoir des hommes ?"
http://www.snof.org/encyclopedie/un-oculiste-au-si%C3%A8cle-des-lumi%C3%A8res-jacques-daviel
Au contraire, Jean-Paul Marat, prétendu médecin des gardes du corps du comte d'Artois et qui se disait ophtalmologiste lui aussi, n'a pas du tout inspiré Yves Pouliquen !
Lire ici une interview très intéressante d'Yves Pouliquen : « L’Académie a fait la Révolution, mais elle lui a échappé »
par Guillaume Narguet, le 5 Mars 2020, soit deux jours avant sa disparition :
https://philitt.fr/2020/03/05/yves-pouliquen-lacademie-est-une-idee-de-vieillards-qui-se-reunissent-pour-ne-pas-mourir/
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Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
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