Portrait de Marie-Antoinette par Alexandre Roslin ?

Cosmo a écrit:Je ne crois pas que Alexandre Roslin ait jamais fait le portrait de Marie-Antoinette.

Olivier Blanc, dans son bouquin Portraits de femmes, évoque l’éventualité de cette attribution pour ce portrait-ci.
Mais bien prudemment...  

La reine vers 1780
Toile attribuée à Roslin (ancienne collection de Reiset)

La Reine souhaitait que ROSLIN peigne l'impératrice , suite à la demande faite le 13 Février 1778 à celle -ci
"mes sœurs me parlent d'un peintre français qui à Vienne nommé ROSSELINE. ; il a eu grande réputation ici, quoique quelques-uns trouvent que son talent n'était pas pour les ressemblances, peut-être c'étaient des envieux.....

Réponse de MARIE THERESE le 6 Mars
"pour ROSSELINE, il n'y a pas moyen de se faire peindre. La MARRIE(MARIE CHRISTINE)a eu la complaisance de se faire peindre pour son mari , elle a eu quatre sessions, chacune de trois heures, et cela n'est pas encore fini ; on n'ose se remuer ni faire la moindre chose pendant ce temps . Je ne trouverais guère 12 heures à perdre dans une semaine...."

MARIE ANTOINETTE s'excuse le 18 Mars suivant en ces termes
"je ne savais pas que ROSSELINE fût si indiscret pour la longueur de ses séances ; j'aurais eu garde de le proposer à ma Chère MAMAN "

ROSLIN quitta VIENNE au début de 1778 non sans avoir préalablement reçu de MARIE THERESE une lettre de recommandation destinée à MARIE ANTOINETTE et un beau diamant qu'il fit monter en agrafe pour son ordre de VASA.

De retour en France, il n'obtient jamais l'autorisation officielle de portraiturer LOUIS XVI , ni son épouse.
MARIE ANTOINETTE avait trouvé en MADAME VIGEE LE BRUN sa portraitiste attitrée.

Extrait tiré du texte du catalogue ALEXANDRE ROSLIN un portraitiste pour l'EUROPE - Exposition VERSAILLES du 19 FEVRIER au 18 MAI 2008.

MARIE ANTOINETTE : 

Marie Thérése par la voix de notre MARIE ANTOINETTE a écrit:
"pour ROSSELINE, il n'y a pas moyen de se faire peindre. La MARRIE(MARIE CHRISTINE)a eu la complaisance de se faire peindre pour son mari , elle a eu quatre sessions, chacune de trois heures, et cela n'est pas encore fini ; on n'ose se remuer ni faire la moindre chose pendant ce temps . Je ne trouverais guère 12 heures à perdre dans une semaine...."

Mais qu'est-ce que voulait l'impératrice, une peintre ou une machine de photocopier ?  

MARIE THERESE était très occupée chaque jour et ne pouvait pas rester trois heures sans s'occuper
lors de la naissance de MARIE ANTOINETTE - elle était à sa table, en a profité pour se faire arracher une dent, puis s'est couchée pour accoucher et trois heures plus tard elle était de nouveau à sa table de travail et signait des papiers !!!!!!!!

quel dommage que la photographie n'existait pas avec nous nouveaux appareils !!!!

MARIE ANTOINETTE :n,,;::::!!!: 

Duc d'Ostrogothie a écrit:Il pourrait également s'agir d'un Roslin en effet. Mais je ne trouve rien concernant Roslin et Marie-Antoinette.

Olivier Blanc a bien évoqué l'hypothèse d'un portrait vers 1780 mais il avance beaucoup plus prudemment sur cette piste que sur bien d'autres, écrivant page 146 de son ouvrage "Portraits de femmes - artistes et modèles au temps de Marie-Antoinette":

"Dans la série des grands portraits à l'huile du début des années 1780, la production se partage entre l'œuvre de Mme Vigée-Lebrun (sic   ) et celle des autres artistes, principalement des peintres qui n'ont pas réussi à séduire entièrement la reine et surtout les Suédois. Le premier d'entre eux, Alexandre Roslin, aurait - car ce n'est vraiment qu'une hypothèse - peint un portrait de la reine dont le costume évoque le début des années 1780, après le retour du peintre de Russie et d'Autriche. On sait qu'il avait été introduit à Versailles, puisque la reine le recommandait chaudement dans une lettre à sa mère. Mais on ne possède pas d'élément manuscrit permettant de confirmer l'hypothèse d'un porytrait de Marie-Antoinette par Roslin, que ce soit en buste ou en pied."

Autrement dit, je formule une hypothèse tout en m'empressant de dire ensuite qu'elle ne repose en fait sur rien...  

Voici l'image. Il est vrai qu'il n'a rien à voir avec le portrait auquel tu penses et que ce n'est pas du tout ce que je j'avais en tête quand je te lançais sur la piste de Roslin. Pour ma part, je ne suis pas vraiment sûr d'y reconnaître Marie-Antoinette, je lui trouve les lèvres un peu trop pincées pour être la reine  :

Cité dans notre sujet concernant les Ecrits apocryphes de Marie-Antoinette, cet extrait de documents d'archives présentés en vente aux enchères :

La nuit, la neige a écrit:
Dossier sur les fausses lettres de Marie-Antoinette.
Précieux dossier constitué par l'historien Auguste Geffroy (1820-1895), professeur à la Sorbonne, directeur de l'Ecole française de Rome et membre de l'Institut ; il révéla la supercherie de Feuillet de Conches.
(...)
Il est joint une photographie ancienne du portrait de Marie-Antoinette par Roslin conservé au château de Drotningholm (23,5 x 16,5 cm).

Dommage que la maison de vente n'ait pas publié d'image de cette photographie !!    


Bien évidemment, les reporters du Forum de Marie-Antoinette sont partout, et nous avons donc un sujet superbement illustré consacré à ce château, situé non loin de Stockholm :  

Image : Getyourguide

Le château de Dröttningholm

Mais nulle trace de ce tableau dans le reportage de notre ami, et pas davantage en consultant les données de la collection en ligne du musée.  


Dans leur Histoire de Marie-Antoinette(1879) les frères Goncourt écrivent :

Les représentations peintes, sculptées, gravées de Marie-Antoinette sont nombreuses. Le musée de Versailles possède un curieux portrait dans une robe bleue de Marie-Antoinette a quinze ans. Il y a là un autre portrait de Roslin qui représente la reine de France en robe blanche, le manteau royal sur les épaules, une rose à la main.   Là encore sont exposés deux portraits de Madame Lebun. L'un représente la reine en robe grise, faisant un bouquet dans le fond d'un jardin ; l'autre la montre, une toque sur la tête, en robe blanche, en manteau bleu, tenant un livre à la main, et assise et appuyée sur un table où est posée la couronne.

Il s'agissait en fait de l'un ou l'autre des portraits aujourd'hui attribués à Elisabeth Vigée Le Brun (copie de l'un et version originale pour l'autre), toujours conservés à Versailles.
Nous les connaissons bien...

Marie-Antoinette, reine de France
Elisabeth-Louise Vigée Le Brun, anciennement attribué à Alexandre Roslin
Huile sur toile, 1785-89
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

Marie-Antoinette, reine de France
Anonyme, d'après Elisabeth Vigée Le Brun, faussement attribué à Alexandre Roslin
Huile sur toile, 1779-88
D'après l'original exécuté pour l'impératrice d'Autriche en 1778
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot

Attribution à Roslin que l'on retrouve également mentionnée pour cette gravure, publiée à de nombreuses occasions au 19e siècle :

Marie-Antoinette de Lorraine-d'Autriche, reine de France
Mention écrite : Peint par Rossline, (sic) le Suédois // Dessiné par Monenteuil // Gravé par B.y Roger
Roger Barthélemy (1770-1841), graveur
Estampe, 1828
Image : Collection de Vinck. Un siècle d'histoire de France par l'estampe, 1770-1870]. Vol. I
Image : Bibliothèque nationale de France


Enfin, dans notre sujet consacré aux Portraits du roi Louis XVI, nous présentions ce portrait du roi, avec le commentaire suivant :

Portrait de Louis XVI de France en Habit de l'Ordre du Saint-Esprit
Alexandre Roslin
Château royal de Varsovie

Comte d'Hézècques a écrit:
Le texte dans le catalogue publié pour l'exposition des œuvres de Roslin à Versailles en 2008 nous précise :

« Le roi n'était sans doute pas insensible à l'art du peintre puisqu'il avait exposé à partir de 1778 dans le cabinet de la Pendule à Versailles, soit au sein de son appartement privé, le pastel figurant son père, le dauphin Louis. Mais peu enclin de poser lui aussi, il ne lui avait pas paru nécessaire de solliciter à son tour l'artiste.
Ainsi lorsqu'il peignit vers 1782-1783 à la demande du roi de Pologne, Stanislas Auguste Poniatowski, pour le cabinet des souverains au château royal de Varsovie, l'effigie de Louis XVI en habit de l'ordre du Saint-Esprit, Roslin dut-il se contenter de réaliser le visage de son modèle non pas ad vivum, mais en s'aidant de celui que Duplessis avait exécuté plusieurs années auparavant pour son portrait officiel du souverain en grand habit, oeuvre exposée au Salon de 1777. »

A l'arrière de la composition, Roslin peint un buste de la reine aux traits déjà alourdis, épais. Même si le travail n'est pas le même, ce ne semble pas être le même visage que nous retrouvons dans ce portrait attribué à Roslin, ancienne collection du vicomte de Reiset, non localisé à ce jour, et que nous présentions au début de ce sujet :

C'est une singulière idée que d'avoir ôté les plumes d'autruche pour les remplacer par cette " toque " ( ? ) plate qui ne s'harmonise pas avec la toilette très sophistiquée de Marie-Antoinette en majesté.