Un séjour de Marie-Antoinette, chez Mesdames, à Louvois
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Un séjour de Marie-Antoinette, chez Mesdames, à Louvois
Bonjour.
j'avais découvert dans La Chronique de Champagne : Archives municipales de Reims
cette histoire amusante.. dont je vous adressais cet extrait.
La reine de France, la belle et si brillante Marie-Antoinette , vint rendre visite à ses tantes, au petit château de Louvois. Jamais le pays n'avait vu si imposante et
si mémorable réunion. Sa Majesté était accompagnée de cet autre ange de vertu , madame Elisabeth, que nos sanglantes saturnales ont placée si haut dans l'admiration des peuples, et de Louis-Stanislas-Xavier (Louis XVIII), frère
du roi. Il n'est pas à Louvois une personne de soixante ans qui ne se rappelle l'affabilité , les grâces , la gaîté de la reine et des princesses. On cite encore un mot fort naïf d'un bon paysan qui , usant de la permission qu'avait le public de faire le tour de la table où mangeait S. M., se prit à dire tout haut , en contemplant Marie-Antoinette :
"Ben, elle r'ssemble à Marion , not' reinette; elle a tout d'même bonne façon !
— Aussi bonne façon que Marion ,
dit la reine en riant.
— Oh là . Madame , je n' dis pas ça!"
Le mot du paysan fit fortune. reine voulut voir celle qui avait meilleure façon qu'elle. Marion, toute honteuse, fut amenée au château , caressée . complimentée de tout
le monde , et, ce qui valait mieux pour elle , grassement dotée. Marie- Antoinette ne cessait de la montrer à tous ceux qui l'entouraient, et de répéter : "Elle a tout d' même bonne façon* not' reinette.... mais pas aussi bonne que Marion !"
Lors de leur passage à Reims, Mesdames de France furent complimentées par les magistrats et le conseil deville ; un enfant de trois ans leur adressa les rimes suivantes
Quelques années après, Louis XVI, Marie-Antoinette et madame Elisabeth, portaient leur tête sur l'échafaud , et les Petites Affiches de Reims publiaient un avis commençant ainsi :
District de Reims : n° »35o. A vendre: Biens nationaux
provenant d'Adélaïde et Victoire Capet," émigrées, lesdila
biens sis à Louvois, Ludes et autres lieux.... Savoir :
etc. Louis PARIS.
Leos
j'avais découvert dans La Chronique de Champagne : Archives municipales de Reims
cette histoire amusante.. dont je vous adressais cet extrait.
La reine de France, la belle et si brillante Marie-Antoinette , vint rendre visite à ses tantes, au petit château de Louvois. Jamais le pays n'avait vu si imposante et
si mémorable réunion. Sa Majesté était accompagnée de cet autre ange de vertu , madame Elisabeth, que nos sanglantes saturnales ont placée si haut dans l'admiration des peuples, et de Louis-Stanislas-Xavier (Louis XVIII), frère
du roi. Il n'est pas à Louvois une personne de soixante ans qui ne se rappelle l'affabilité , les grâces , la gaîté de la reine et des princesses. On cite encore un mot fort naïf d'un bon paysan qui , usant de la permission qu'avait le public de faire le tour de la table où mangeait S. M., se prit à dire tout haut , en contemplant Marie-Antoinette :
"Ben, elle r'ssemble à Marion , not' reinette; elle a tout d'même bonne façon !
— Aussi bonne façon que Marion ,
dit la reine en riant.
— Oh là . Madame , je n' dis pas ça!"
Le mot du paysan fit fortune. reine voulut voir celle qui avait meilleure façon qu'elle. Marion, toute honteuse, fut amenée au château , caressée . complimentée de tout
le monde , et, ce qui valait mieux pour elle , grassement dotée. Marie- Antoinette ne cessait de la montrer à tous ceux qui l'entouraient, et de répéter : "Elle a tout d' même bonne façon* not' reinette.... mais pas aussi bonne que Marion !"
Lors de leur passage à Reims, Mesdames de France furent complimentées par les magistrats et le conseil deville ; un enfant de trois ans leur adressa les rimes suivantes
Vous voyez sur votre passage
Tous les cœurs Tout à la fois :
Permettez , pour voua rendre hommage .
Que l'enfance emprunte ma voix :
Pour aimer le tang de u* Roi* ,
Le peuple français n'a pai d'âge
Tous les cœurs Tout à la fois :
Permettez , pour voua rendre hommage .
Que l'enfance emprunte ma voix :
Pour aimer le tang de u* Roi* ,
Le peuple français n'a pai d'âge
Quelques années après, Louis XVI, Marie-Antoinette et madame Elisabeth, portaient leur tête sur l'échafaud , et les Petites Affiches de Reims publiaient un avis commençant ainsi :
District de Reims : n° »35o. A vendre: Biens nationaux
provenant d'Adélaïde et Victoire Capet," émigrées, lesdila
biens sis à Louvois, Ludes et autres lieux.... Savoir :
etc. Louis PARIS.
Leos
Leos- Messages : 794
Date d'inscription : 29/12/2013
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Localisation : Zlin, Tcheque
Re: Un séjour de Marie-Antoinette, chez Mesdames, à Louvois
Merci, mon cher Leos !
Comme c'est intéressant !!!
Sur quoi notre Marie-Antoinette te répondait :
MARIE ANTOINETTE a écrit:
comme ce voyage à LOUVOIS est évoqué dans la conversation du jour, je précise que la Reine au départ de RAMBOUILLET est venue en compagnie de MADAME ELISABETH passer quelques jours à LOUVOIS, domaine de MESDAMES TANTES !!!!!
huit jours après c'était au tout du couple PROVENCE de venir visiter les tantes .
Lors de son relais à REIMS la Reine avait demandé un passage discret sans accueil comme un simple voyageur !!!!!!!
pays de champagne entre REIMS et CHALONS EN CHAMPAGNE - il a existé une cuvée MARIE ANTOINETTE avec l'étiquette reprenant l'arrivée du carrosse royal à LOUVOIS
séjour de la Reine à Louvois Iroy_310
le château qui a connu la visite de la Reine a brûlé et un autre lui ressemblant a été reconstruit... voici une carte postale de l'ancien bâtiment - le château avait appartenu à la Famille LOUVOIS dont son nom
séjour de la Reine à Louvois Louvoi10
séjour de la Reine à Louvois Porte_10 le porte clés à l'effigie de la Reine s'impose dans une collection.
j'ai consulté les archives de LOUVOIS à CHALONS EN CHAMPAGNE et le domaine était très important - MESDAMES avaient fait de gros travaux et le château était somptueusement meublé .... pillé et vendu à la Révolution.
il reste en attente le sujet du voyage de la Reine avec un arrêt fin de journée à MEAUX - revenant semble-t'il de LOUVOIS - il y a des trous dans l'enquête qu'il faudrait faire un jour prochain sur place dans les archives !!!!!!!
MARIE ANTOINETTE
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Leos- Messages : 794
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Age : 54
Localisation : Zlin, Tcheque
Re: Un séjour de Marie-Antoinette, chez Mesdames, à Louvois
Encore le journal du temps allemand Reichpostreuter.
Traduction :
Septembre 1782
Leurs Majestes viennent de partir a Compiegne. Le roi va se tuer pendant quatre jours à la chasse. Puis il reviendra à Versailles. La reine restera deux journées à Louvois, en Champagne, dans la magnifique maison de campagne de Mesdames Adélaïde et Victoire. De là, elle ira à la Muette où le roi ira également passer quelques temps.
https://anno.onb.ac.at/cgi-content/anno?aid=rpr&datum=17820916&query=%22louvois%22&ref=anno-search
Leos
Traduction :
Septembre 1782
Leurs Majestes viennent de partir a Compiegne. Le roi va se tuer pendant quatre jours à la chasse. Puis il reviendra à Versailles. La reine restera deux journées à Louvois, en Champagne, dans la magnifique maison de campagne de Mesdames Adélaïde et Victoire. De là, elle ira à la Muette où le roi ira également passer quelques temps.
https://anno.onb.ac.at/cgi-content/anno?aid=rpr&datum=17820916&query=%22louvois%22&ref=anno-search
Leos
Leos- Messages : 794
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Age : 54
Localisation : Zlin, Tcheque
Re: Un séjour de Marie-Antoinette, chez Mesdames, à Louvois
J'ai adoré ce post. Cela change un peu. Qu'est devenue Marion ? le sait on ?
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Un séjour de Marie-Antoinette, chez Mesdames, à Louvois
Chers amis,
J'ai trouvé d'autres articles commémorant cette visite.
Le petit ouvrage Dauphine en Champagne apporte bien d'autres aperçus intéressants, j'en recopie des extraits d'instructions relatives à Louvois.
C'est fascinant pour moi, en découvrant son parcours, on peut casser l'image universellement répétée d'une reine qui ne connaissait pas du tout son pays.
son style discret et son dégoût pour la cérémonie sont largement connus.
Travaux de l'Académie nationale de Reims, 63-64, 1880
On devine et l'on comprend l'émotion que dut produire dans le pays chaque entrée dans Louvois des princesses et de leur brillante suite. Les populations de tous les environs étaient sur pied. Dans notre enfance, il n'était personne à Louvois qui n'eût quelque souvenir et quelqu'anecdote à citer de la présence de la Reine et de Mesdames de France en nos contrées. Il est certain que l'église et l'abbaye d'Avenay eurent la visite de l'illustre compagnie, mais l'absence de documents sur ce point nous restreint aux traditions locales. On aimait à parler de l'affabilité, des graces de la reine et des princesses. On citait un mot fort naïf et assez plaisant d'un paysan qui, usant de la permission qu'avait le public de faire le tour de la table où mangeait Sa Majesté, se prit à dire tout haut, en contemplant Marie-Antoinette : « Ben là, elle r'ssemble à Marion, not'reinettel elle a tout d'même bonne façon ! -- Aussi bonne façon que Marion ? dit la Reine en riant. -Oh! là, Madame, je n'dis pas ça ? » - Le mot du villageois fit fortune. La Reine voulut voir celle qui avait meilleure façon qu'elle. Marion, toute honteuse, fut amenée au château, caressée, complimentée de tout le monde, et, ce qui dut lui être aussi sensible, grassement dotée. La Reine la montrait à ceux qui l'entouraient et répétait : « Elle a tout d’même bonne façon, not reinette ! mais là ! pas si bonne que Marion! »
Les beaux esprits de la contrée se mirent en frais d'imagination et célébrèrent en vers de toutes mesures les vertus et les grâces de nos princesses. On a recueilli à Reims (1) un certain nombre de couplets éclos à cette intention : tout
(1) Marche nouvelle pour l'arrivée de la Reine à Louvois (suivie d'autres pièces), de l'imprimerie de Pierrard, parvis Notre-Dame. – 30 août 1782.
cela n est pas merveilleux comme poésie; l'intention en fait le principal mérite. Nous reproduirons cependant de ce recueil la pièce suivante, qui affecte la bonhomie et le sansgêne du paysan dont nous venons de citer le mot :
La dauphine Marie-Antoinette en Champagne, 1770
De Edouard de Barthélemy
https://books.google.cz/books?id=q645AQAAMAAJ&pg=PA79&dq=reine+++a+louvois+1782&hl=cs&sa=X&ved=2ahUKEwiria2Xq5P5AhX1YPEDHUSHDjYQ6AF6BAgCEAI#v=onepage&q=reine%20%20%20a%20louvois%201782&f=false
LA REINE A LOUVOIS
Paris, 17 août
M. de Pommery à l'Intendant. 1782 :
La reine arrivera à Louvois le 2, avec Mme Elisabeth, et en partira le 5. Après viendront des personnages à peu près du même rang. Il est affligé de l'accaparement que les fruitiers de Reims et d'Epernay ont fait de tous les légumes du pays sur lesquels il comptait ; de ce que les bouchers de Reims accaparent tous les veaux pour les survendre au sieur MillauJobar, fournisseur de Mesdames qui va venir à Louvois. Ecrire aux subdélégués de Reims et d'Epernay, pour remédier à cela autant que possible. Il lui a envoyé une commission de pourvoyeur par laquelle il doit avoir la préférence. Il faut douze à quatorze veaux par semaine. De même avec les fruitiers qui prétendent faussement avoir conclu un marché avec le concierge du château.
L´Intendant a M- Chalons 20 aout
« Cet homme (M. de Pommery) est fou. ..... Je vais écrire pour savoir si je dois recevoir ses ordres.
Cet homme me gêne beaucoup. Je me promets bien d'en parler à Madame Adelaide... »
M. de Besenval à M. Brocq de Fagnières. — Paris, 20 août :
Ordre pour le placement des brigades de maréchaussée sur la route de la reine qui quittera Compiègne le 2 septembre, en poste, passera par Soissons et repartira le 7 pour aller sans s'arrêter à Versailles par Epernay. Monsieur prendra probablement la même route, mais quelques jours après la reine.
L'intendant à M. de Pommery. 22 août :
Châlons, le
Réponse conforme à la lettre du 17.
M. Chertemps à l'Intendant. – Epernay, 22 août :
Il est allé à Louvois pour arrêter les logements des cavaliers de la maréchaussée, et a visité le château Suivant les observations de M. de Pommery, il a fait réparer les chemins sur Tauxières et sur Bouzy, sachant que Mesdames comptaient aller visiter leurs vignes de Bouzy ; il a réquisitionné pour ce travail les habitants de Louvois.
M
. de Pouilly à l'Intendant.
Reims, 22 août :
« MONSIEUR,
« On est toujours ici dans l'inquiétude sur ce qu'on peut avoir à faire pour le passage de Mesdames, de la reine et de Monsieur même que l'on annonce. Je pense qu'il faut toujours se tenir prêt à recevoir des ordres, mais que s'il n'en vient pas aucun, la ville ne doit s'occuper que de tenir le pavé des rues dans le meilleur état, ce à quoi on a travaillé depuis trois semaines ; que d'ailleurs la ville ne doit pas prendre la liberté de rien prendre sur elle dans de telles circonstances et rester dans un respectueux silence. Si je me trompe et si vous pensez que nous eussions autre chose à faire, je vous prie de me le mander, mais je suis persuadé que vous eussiez donné des ordres, si la ville eut ici la moindre chose à faire. »
Le baron de Breteuil à l'Intendant.
Versailles,
26 aout ;
Mesdames ne veulent recevoir ni en allant ni en revenant harangues et compliments d'aucun corps, que l'on ne tire ni boîtes, ni coups de fusil, ni fusées. Le départ est fixé au 28 (1).
(1) Mesdames arrivèrent le 26 à Louvois.
Châlons,
L'Intendant au baron de Breteuil. 28 août :
Il arrive de Louvois et, prévenant des ordres, avait informé les maires de Dormans et d'Epernay de n'offrir aux princesses que des rafraîchissements. Il vient de leur faire sa cour et elles ont paru satisfaites de la manière dont les choses s'étaient passées.
M. Brocq de Fagnières. - Ordre du 27 août: :
Attendu que Monsieur arrivera à Louvois le jour du départ de la reine, — 5 septembre, - le détachement de la maréchaussée devra demeurer aux environs, à Avenay au lieu de Tours-sur-Marne.
à Versailles,
M. de Vergennes à l'Intendant. 28 août :
Avis de l'arrivée de la reine à Louvois; elle ne s'arrêtera à Reims que pour relayer; prévenir les municipalités qu'elle ne veut nulle part ni compliments, ni cérémonies.
Encore:
Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la republique des lettres en ...de Louis Petit de Bachaumont
Le 4 Septembre 1782.
La Reine eft à Louvois , terre en Champagne que Mesdames ont achetée depuis quelques années. Sa Majesté a entrepris ce voyage avec la plus grande fimplicité. Elle n'a mené que cleux femmes à fa suite & a exigé que celles-ci n'en eussent qu'u. ne. On prétend qu'elle ne couroit pas à plus de quarante chevaux. Le Roi est reité à ComI piegne pendant ce tenis,& revient demain avec lelle.
et Marion? , C'est pour les chercheurs locaux, je pense
Leos
J'ai trouvé d'autres articles commémorant cette visite.
Le petit ouvrage Dauphine en Champagne apporte bien d'autres aperçus intéressants, j'en recopie des extraits d'instructions relatives à Louvois.
C'est fascinant pour moi, en découvrant son parcours, on peut casser l'image universellement répétée d'une reine qui ne connaissait pas du tout son pays.
son style discret et son dégoût pour la cérémonie sont largement connus.
Travaux de l'Académie nationale de Reims, 63-64, 1880
On devine et l'on comprend l'émotion que dut produire dans le pays chaque entrée dans Louvois des princesses et de leur brillante suite. Les populations de tous les environs étaient sur pied. Dans notre enfance, il n'était personne à Louvois qui n'eût quelque souvenir et quelqu'anecdote à citer de la présence de la Reine et de Mesdames de France en nos contrées. Il est certain que l'église et l'abbaye d'Avenay eurent la visite de l'illustre compagnie, mais l'absence de documents sur ce point nous restreint aux traditions locales. On aimait à parler de l'affabilité, des graces de la reine et des princesses. On citait un mot fort naïf et assez plaisant d'un paysan qui, usant de la permission qu'avait le public de faire le tour de la table où mangeait Sa Majesté, se prit à dire tout haut, en contemplant Marie-Antoinette : « Ben là, elle r'ssemble à Marion, not'reinettel elle a tout d'même bonne façon ! -- Aussi bonne façon que Marion ? dit la Reine en riant. -Oh! là, Madame, je n'dis pas ça ? » - Le mot du villageois fit fortune. La Reine voulut voir celle qui avait meilleure façon qu'elle. Marion, toute honteuse, fut amenée au château, caressée, complimentée de tout le monde, et, ce qui dut lui être aussi sensible, grassement dotée. La Reine la montrait à ceux qui l'entouraient et répétait : « Elle a tout d’même bonne façon, not reinette ! mais là ! pas si bonne que Marion! »
Les beaux esprits de la contrée se mirent en frais d'imagination et célébrèrent en vers de toutes mesures les vertus et les grâces de nos princesses. On a recueilli à Reims (1) un certain nombre de couplets éclos à cette intention : tout
(1) Marche nouvelle pour l'arrivée de la Reine à Louvois (suivie d'autres pièces), de l'imprimerie de Pierrard, parvis Notre-Dame. – 30 août 1782.
cela n est pas merveilleux comme poésie; l'intention en fait le principal mérite. Nous reproduirons cependant de ce recueil la pièce suivante, qui affecte la bonhomie et le sansgêne du paysan dont nous venons de citer le mot :
CHANSON GRIVOISE ET PAYSANNE
POUR SA MAJESTÉ
Air : Ah ça, v'la qu'est donc baclé.
Grande REINE vous v'là donc
Avec Mesdames vos tantes;
D'nos p'tites chansons, dit-on,
Pisque ces Dam's sont contentes,
Permettez que, sans façon,
J'chantions, pour vous sus l'mèm' ton.
Et puis nous aut bonnes gens
Je n’scavons gammes, ny notes,
Dans nos p'tits divertiss’ments
C'est toujours m’nuets ou gavottes.
D'ailleurs quand on aime bien,
Ma foi rair, l'ton n'y for rien.
S'doit être un bien grand plaisir
Pour nos deux grandes princesses
D'voir cheux nous la REINE V'nir,
On n'a souvent d'tel's hotesses !
N'y a point de village, ma foi,
Pour damer le pion à Louvois.
Louvois, qu'on te traite bien!
Te v'la lancé dans l'grand monde,
Est-il sort pareil au tien
Dans toute la machine ronde ?
N'y a point d’village, en honneur,
Qui possèd' ed pareil seigneur!
Les nôtres du temps jadis
Quoique d'assez belle allure,
Dirions tous, en paradis,
S'ils savions not'bon' aventure :
N'y a point d'village, ma foi,
Pour damer le pion à Louvois !
Mettez à profit le temps
Pendant qu’vous êt jeune et belle,
Donnez-nous de biaux affants
Une ampe et bonn' kirielle;
J'en s'rons toujours ben contents,
N'y a jamais trop d'honnet' gens.
Il n'en faut pas faire el fin,
Il est bon d’dire es qu'on pense ;
J'avons d'jà zun p'tit Dauphin,
L'honneur, l'espoir ed la France.
N'y a point de couple, par ma foi,
Qui vaille la Reine et le Roi.
Grande Reine, c'est assez,
N'prolongeons point not hommage.
Quand j'srons un peu moins pressez,
J'vous f'rons ben meilleur ouvrage,
Pu travaillé que s’tici,
Mais jamais pu franc, Dieu marci!
POUR SA MAJESTÉ
Air : Ah ça, v'la qu'est donc baclé.
Grande REINE vous v'là donc
Avec Mesdames vos tantes;
D'nos p'tites chansons, dit-on,
Pisque ces Dam's sont contentes,
Permettez que, sans façon,
J'chantions, pour vous sus l'mèm' ton.
Et puis nous aut bonnes gens
Je n’scavons gammes, ny notes,
Dans nos p'tits divertiss’ments
C'est toujours m’nuets ou gavottes.
D'ailleurs quand on aime bien,
Ma foi rair, l'ton n'y for rien.
S'doit être un bien grand plaisir
Pour nos deux grandes princesses
D'voir cheux nous la REINE V'nir,
On n'a souvent d'tel's hotesses !
N'y a point de village, ma foi,
Pour damer le pion à Louvois.
Louvois, qu'on te traite bien!
Te v'la lancé dans l'grand monde,
Est-il sort pareil au tien
Dans toute la machine ronde ?
N'y a point d’village, en honneur,
Qui possèd' ed pareil seigneur!
Les nôtres du temps jadis
Quoique d'assez belle allure,
Dirions tous, en paradis,
S'ils savions not'bon' aventure :
N'y a point d'village, ma foi,
Pour damer le pion à Louvois !
Mettez à profit le temps
Pendant qu’vous êt jeune et belle,
Donnez-nous de biaux affants
Une ampe et bonn' kirielle;
J'en s'rons toujours ben contents,
N'y a jamais trop d'honnet' gens.
Il n'en faut pas faire el fin,
Il est bon d’dire es qu'on pense ;
J'avons d'jà zun p'tit Dauphin,
L'honneur, l'espoir ed la France.
N'y a point de couple, par ma foi,
Qui vaille la Reine et le Roi.
Grande Reine, c'est assez,
N'prolongeons point not hommage.
Quand j'srons un peu moins pressez,
J'vous f'rons ben meilleur ouvrage,
Pu travaillé que s’tici,
Mais jamais pu franc, Dieu marci!
La dauphine Marie-Antoinette en Champagne, 1770
De Edouard de Barthélemy
https://books.google.cz/books?id=q645AQAAMAAJ&pg=PA79&dq=reine+++a+louvois+1782&hl=cs&sa=X&ved=2ahUKEwiria2Xq5P5AhX1YPEDHUSHDjYQ6AF6BAgCEAI#v=onepage&q=reine%20%20%20a%20louvois%201782&f=false
LA REINE A LOUVOIS
Paris, 17 août
M. de Pommery à l'Intendant. 1782 :
La reine arrivera à Louvois le 2, avec Mme Elisabeth, et en partira le 5. Après viendront des personnages à peu près du même rang. Il est affligé de l'accaparement que les fruitiers de Reims et d'Epernay ont fait de tous les légumes du pays sur lesquels il comptait ; de ce que les bouchers de Reims accaparent tous les veaux pour les survendre au sieur MillauJobar, fournisseur de Mesdames qui va venir à Louvois. Ecrire aux subdélégués de Reims et d'Epernay, pour remédier à cela autant que possible. Il lui a envoyé une commission de pourvoyeur par laquelle il doit avoir la préférence. Il faut douze à quatorze veaux par semaine. De même avec les fruitiers qui prétendent faussement avoir conclu un marché avec le concierge du château.
L´Intendant a M- Chalons 20 aout
« Cet homme (M. de Pommery) est fou. ..... Je vais écrire pour savoir si je dois recevoir ses ordres.
Cet homme me gêne beaucoup. Je me promets bien d'en parler à Madame Adelaide... »
M. de Besenval à M. Brocq de Fagnières. — Paris, 20 août :
Ordre pour le placement des brigades de maréchaussée sur la route de la reine qui quittera Compiègne le 2 septembre, en poste, passera par Soissons et repartira le 7 pour aller sans s'arrêter à Versailles par Epernay. Monsieur prendra probablement la même route, mais quelques jours après la reine.
L'intendant à M. de Pommery. 22 août :
Châlons, le
Réponse conforme à la lettre du 17.
M. Chertemps à l'Intendant. – Epernay, 22 août :
Il est allé à Louvois pour arrêter les logements des cavaliers de la maréchaussée, et a visité le château Suivant les observations de M. de Pommery, il a fait réparer les chemins sur Tauxières et sur Bouzy, sachant que Mesdames comptaient aller visiter leurs vignes de Bouzy ; il a réquisitionné pour ce travail les habitants de Louvois.
M
. de Pouilly à l'Intendant.
Reims, 22 août :
« MONSIEUR,
« On est toujours ici dans l'inquiétude sur ce qu'on peut avoir à faire pour le passage de Mesdames, de la reine et de Monsieur même que l'on annonce. Je pense qu'il faut toujours se tenir prêt à recevoir des ordres, mais que s'il n'en vient pas aucun, la ville ne doit s'occuper que de tenir le pavé des rues dans le meilleur état, ce à quoi on a travaillé depuis trois semaines ; que d'ailleurs la ville ne doit pas prendre la liberté de rien prendre sur elle dans de telles circonstances et rester dans un respectueux silence. Si je me trompe et si vous pensez que nous eussions autre chose à faire, je vous prie de me le mander, mais je suis persuadé que vous eussiez donné des ordres, si la ville eut ici la moindre chose à faire. »
Le baron de Breteuil à l'Intendant.
Versailles,
26 aout ;
Mesdames ne veulent recevoir ni en allant ni en revenant harangues et compliments d'aucun corps, que l'on ne tire ni boîtes, ni coups de fusil, ni fusées. Le départ est fixé au 28 (1).
(1) Mesdames arrivèrent le 26 à Louvois.
Châlons,
L'Intendant au baron de Breteuil. 28 août :
Il arrive de Louvois et, prévenant des ordres, avait informé les maires de Dormans et d'Epernay de n'offrir aux princesses que des rafraîchissements. Il vient de leur faire sa cour et elles ont paru satisfaites de la manière dont les choses s'étaient passées.
M. Brocq de Fagnières. - Ordre du 27 août: :
Attendu que Monsieur arrivera à Louvois le jour du départ de la reine, — 5 septembre, - le détachement de la maréchaussée devra demeurer aux environs, à Avenay au lieu de Tours-sur-Marne.
à Versailles,
M. de Vergennes à l'Intendant. 28 août :
Avis de l'arrivée de la reine à Louvois; elle ne s'arrêtera à Reims que pour relayer; prévenir les municipalités qu'elle ne veut nulle part ni compliments, ni cérémonies.
Encore:
Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la republique des lettres en ...de Louis Petit de Bachaumont
Le 4 Septembre 1782.
La Reine eft à Louvois , terre en Champagne que Mesdames ont achetée depuis quelques années. Sa Majesté a entrepris ce voyage avec la plus grande fimplicité. Elle n'a mené que cleux femmes à fa suite & a exigé que celles-ci n'en eussent qu'u. ne. On prétend qu'elle ne couroit pas à plus de quarante chevaux. Le Roi est reité à ComI piegne pendant ce tenis,& revient demain avec lelle.
et Marion? , C'est pour les chercheurs locaux, je pense
Leos
Leos- Messages : 794
Date d'inscription : 29/12/2013
Age : 54
Localisation : Zlin, Tcheque
Re: Un séjour de Marie-Antoinette, chez Mesdames, à Louvois
Merci, mon cher Leos, pour tous ces détails charmants !
Ne crois-tu pas que, le château de Claye en Brie des Polignac se situant opportunément sur la route de Meaux, Yolande y faisait très volontiers halte en revenant de chez Mesdames ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un séjour de Marie-Antoinette, chez Mesdames, à Louvois
Chere Eli,
Je n'ai pas pu savoir si les Polignac séjournaient à Claye à cette époque.
Si c'est le cas, je ne doute pas que la reine s'y soit arrêtée sur le chemin du retour., à moins, bien entendu, qu'elles ne soient près de La Muette, où elles avaient leur résidence, car la fille de madame Polignac était avant d'accoucher. La reine aurait certainement pu s'y arrêter dans la nuit du 6 septembre... sinon y passer la nuit.
Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la republique des lettres en ...de Louis Petit de Bachaumont
Le 14 Octobre 1782.
La tendre amitié dont la Reine honore Madame la Duchelle de Polignac se porte jusque sur la fille, Mad. la Duchesse de Guiche, qui vient d'accoucher à 14 ans & un mois. Le jour où elle étoit dans les douleurs, S. M. y yint le matin ; elle y reyint l'apres-dinée, & resta jusque bien avant dans la- nuit pour attendre que la jeune femme fût , absolument délivrée. Depuis ce tems il n'est pas de jour que la Reine ne se donne la peine de venir voir l'accouchée.
Leos
Je n'ai pas pu savoir si les Polignac séjournaient à Claye à cette époque.
Si c'est le cas, je ne doute pas que la reine s'y soit arrêtée sur le chemin du retour., à moins, bien entendu, qu'elles ne soient près de La Muette, où elles avaient leur résidence, car la fille de madame Polignac était avant d'accoucher. La reine aurait certainement pu s'y arrêter dans la nuit du 6 septembre... sinon y passer la nuit.
Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la republique des lettres en ...de Louis Petit de Bachaumont
Le 14 Octobre 1782.
La tendre amitié dont la Reine honore Madame la Duchelle de Polignac se porte jusque sur la fille, Mad. la Duchesse de Guiche, qui vient d'accoucher à 14 ans & un mois. Le jour où elle étoit dans les douleurs, S. M. y yint le matin ; elle y reyint l'apres-dinée, & resta jusque bien avant dans la- nuit pour attendre que la jeune femme fût , absolument délivrée. Depuis ce tems il n'est pas de jour que la Reine ne se donne la peine de venir voir l'accouchée.
Leos
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Re: Un séjour de Marie-Antoinette, chez Mesdames, à Louvois
Merci Leos vous êtes formidable !
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Marie-Jeanne- Messages : 1497
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Re: Un séjour de Marie-Antoinette, chez Mesdames, à Louvois
Leos a écrit:
Le 14 Octobre 1782.
La tendre amitié dont la Reine honore Madame la Duchelle de Polignac se porte jusque sur la fille, Mad. la Duchesse de Guiche, qui vient d'accoucher à 14 ans & un mois. Le jour où elle étoit dans les douleurs, S. M. y yint le matin ; elle y reyint l'apres-dinée, & resta jusque bien avant dans la- nuit pour attendre que la jeune femme fût , absolument délivrée. Depuis ce tems il n'est pas de jour que la Reine ne se donne la peine de venir voir l'accouchée.
Leos
Ce qui fait écrire à Pierre de Nolhac que la reine marque la même tendresse à Guichette qu'à sa mère " prolongeant un séjour à la Muette pour partager les émotions maternelles de Mme de Polignac ."
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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