Edmund Burke (1729 - 1797)
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Edmund Burke (1729 - 1797)
Edmund Burke (1729-1797)
Portrait of Edmund Burke (1729-1797)
James Northcote
— http://www.bridgemanartondemand.com/art/99202/Portrait_of_Edmund_Burke
Edmund Burke ( Dublin 1729 - Beaconsfield 1797 ) est un homme politique et philosophe irlandais, membre éminent du parti whig. Il est connu pour avoir soutenu les colons américains contre la métropole britannique, bien qu'il se soit ensuite opposé à leur indépendance. Il défend également les catholiques irlandais face aux persécutions dont ils sont victimes et dénonce les abus et la corruption de la Compagnie des Indes orientales.
Il écrivit contre la Révolution française une diatribe, Réflexions sur la Révolution de France, qui fit de lui l'un des chefs de file de la faction conservatrice au sein du parti whig.
Title page from the Edmund Burke's Reflections on the Revolution in France
Edmund Burke (1729-1797) — http://www.ub.uni-dortmund.de/aktuelles/rara/burke.html
En 1789, peu après la prise de la Bastille, un jeune noble français, Charles-Jean-François Depont, qui avait fait la connaissance de Burke au cours d'un voyage en Grande-Bretagne, avait demandé à Burke quelles étaient ses impressions sur les bouleversements politiques que connaissait la France. Burke répondit à Depont par deux lettres successives ; la deuxième, beaucoup plus longue que la précédente, fut publiée quelques mois plus tard sous le titre Reflections on the Revolution in France.
Caricature d'Edmund Burke, 1790.
Edmund Burke est ici représenté comme un Don Quichotte, s'appuyant sur le pape, représenté comme un âne. La caricature paraît en 1790, au moment de la Constitution civile du clergé en France et de la sortie du livre de Burke Reflections on the Revolution in France. Burke sort d'un porche au-dessus duquel est inscrit le nom de son éditeur, Dodsley Bookseller.
Sur son bouclier, la Bastille.
Anglican et whig, Burke rejette la notion de droit divin, ainsi que celle qui voudrait que le peuple n'ait pas le droit de déposer un gouvernement qui se rendrait coupable d'oppression. D'autre part, il croit au rôle central de la propriété privée, de la tradition et des préjugés (c’est-à-dire l'adhésion du peuple à des valeurs sans justification rationnelle consciente), qui permettent d'intéresser les citoyens à la prospérité de leur pays et au maintien de l'ordre social. Il se prononce en faveur de réformes graduelles, dans le cadre d'une constitution. Burke insiste sur le fait qu'une doctrine politique fondée sur des notions abstraites comme la liberté ou les droits de l'homme peut être facilement utilisée par ceux qui détiennent le pouvoir pour justifier des mesures tyranniques. Il plaide au contraire pour l'inscription dans une constitution de droits et de libertés spécifiques et concrets, permettant de faire barrage à l'oppression gouvernementale.
Pour Burke, les individus sont surtout déterminés par des sentiments innés, et sont fermement attachés à leurs préjugés ; les capacités de raisonnement de l'individu étant limitées, il est donc préférable de s'en rapporter « au fonds universel des nations et des époques » — c’est-à-dire les préjugés. Il défend les préjugés en raison de leur utilité ; ils permettent de déterminer rapidement la conduite à tenir dans les situations critiques. Chez l'homme, les préjugés « font de la vertu une habitude ».
James Gillray, 1790.
Sur cette caricature de James Gillray, on voit Richard Price à son bureau et la tête d'Edmund Burke qui surgit derrière son épaule en brandissant son ouvrage Réflexions sur la Révolution de France.
Les Réflexions furent beaucoup lues, aussitôt après leur publication, mais une grande partie des réactions immédiates furent négatives. On reprocha notamment à Burke son manque de modération dans les reproches qu'il adresse aux meneurs de la Révolution française, son panégyrique du roi Louis XVI et de sa femme, mais aussi plusieurs inexactitudes factuelles au sujet de certains événements ...
Eh bien oui, c'était la dernière énigme de notre Jeu de l'été, trouvée avec brio par notre ami Dominique :
Quelle est l'origine de la fausse rumeur selon laquelle, le matin du 6 octobre 1789, les sans-culottes se précipitèrent sur le lit de Marie-Antoinette le transperçant et l'éventrant rageusement de leurs piques ?
Edmund Burke ne vous cachez pas derrière la plante verte, vous êtes démasqué :
« Sublimes et belles réflexions sur la Révolution française, ou l'homme dans la lune en liberté. »
Caricature anglaise de 1790.
Thomas Jefferson, William Hazlitt et Charles James Fox, ainsi que d'autres libéraux, qui jusqu'alors soutenaient Burke, se mirent à le stigmatiser comme réactionnaire. Le premier ministre conservateur William Pitt ne vit dans l'ouvrage que « des rhapsodies où l'on trouve beaucoup à admirer, et rien avec quoi l'on puisse être d'accord ».
D'après certains observateurs, Burke aurait été subitement atteint d'un déséquilibre mental ; d'autres ont avancé qu'il se serait secrètement converti au catholicisme, et aurait donc été choqué par l'expropriation des biens ecclésiastiques et les différentes mesures anticléricales prises par le nouveau gouvernement.
Mary Wollstonecraft écrivit en réponse à Burke sa Défense des droits de la Femme (1790), suivie par Thomas Paine qui répondit dans son ouvrage Les Droits de l'homme (1791). Mary Wollstonecraft reprochait notamment à Burke de justifier une société inégale fondée sur la passivité des femmes.
En définitive, parmi ceux qui continuèrent d'admirer Burke, on ne retrouve presque que des personnalités notoirement réactionnaires , comme le roi George III et le philosophe Joseph de Maistre.
La situation évolua cependant après que nombre des prédictions faites par Burke se furent réalisées : l'exécution de Louis XVI et Marie-Antoinette, et l'instauration de la Terreur, puis le coup d’État de Napoléon qui mît fin au chaos. La plupart des Whigs se rallièrent à Burke dans l'opposition au gouvernement révolutionnaire français et, à sa mort, les Réflexions apparurent comme son principal legs politique.
Au XIXème siècle, l'historien positiviste Hippolyte Taine renforça les arguments de Burke dans son Histoire des origines de la France contemporaine, parue entre 1876 et 1885.
Pour Taine, le principal défaut du système politique et administratif français était la centralisation excessive du pouvoir. La Révolution française n'avait fait que transférer le pouvoir d'une aristocratie à une élite qui se voulait éclairée, mais moins démocratique.
Au XXème siècle, plusieurs observateurs occidentaux trouvèrent dans les Réflexions des arguments applicables aux révolutions socialistes ; Burke devint donc une référence obligée dans les milieux conservateurs et libéraux classiques.
Le philosophe Joseph Priestley, dans ses Lettres au très honorable Edmund Burke au sujet de ses réflexions sur la Révolution de France , se montre assez critique, estimant « qu'à travers un nombre prodigieux de mots, il ne reste que très peu d'idées, qui même en général sont absurdes et contradictoires ».
La publication originale des Réflexions sur la Révolution de la France date de 1790.
Il y eut ensuite deux éditions en langue française, en 1819 d'abord, en 1823 ensuite.
Les Réflexions sont lisibles sur Gallica .
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1112200.image
Burke n'est pas connu uniquement par ses Réflexions sur la Révolution de France, il avait écrit aussi une Recherche philosophique de nos idées du Sublime et du Beau en 1757 et y acquit une première notoriété. L'ouvrage, lu à travers toute l'Europe, avait attiré même les attentions de Diderot et de Kant, qui, dans sa Critique de la faculté de juger, parle avec éloge des analyses psychologiques de Burke tout en leur opposant sa propre recherche transcendantale.
En février 1757, Robert Dodsley avait signé avec Burke un contrat pour l'écriture d'une Histoire de l'Angleterre depuis Jules César jusqu'au règne de la Reine Anne. L'ouvrage n'est cependant pas mené à son terme (Burke s'arrête à l'an 1216), et ne sera donc publié qu'après sa mort avec d'autres écrits posthumes en 1812 dans An Essay Towards an Abridgement of the English History. Selon l'historien George Malcolm Young, il s'agit en grande partie d'une traduction d'ouvrages français.
Texte et images, merci WIKI
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