Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
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Comte d'Hézècques
Mme de Sabran
La nuit, la neige
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les femmes du XVIIIe siècle
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Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Le baron de Souza, apprenant que Mme de Flahaut vivait justement à Hambourg, pria maréchal de Dampmartin de l'introduire chez elle. C'était un admirateur transi ... Elle le reçut volontiers et il devint si assidu que Gouverneur Morris, toujours en observateur attentif, l'appelait l'amoureux de Mme de Flahaut. L'espoir d'un remariage se profilait à nouveau pour Adélaïde ! C'est une des raisons pour lesquelles elle chercha d'autant mieux à éloigner Talleyrand.
Mais le temps passait et M. de Souza tardait à se déclarer : elle se décida à déménager à Altona, rue des Moulins, dans une petite maison meublée dont elle paya très régulièrement le loyer à sa toute-puissante propriétaire, la princesse douairière de Holstein-Beck. Jadis confidente de l'impératrice Catherine, la princesse avait été exilée de Russie comme complice de l'assassinat de Pierre III. Il en rejaillissait sur elle un certain prestige.
A Altona auprès de la princesse, Mme de Flahaut goûte à nouveau la vie de salon. Elle retrouve son autrefois si généreux beau-frère, M. d'Angiviller, aujourd'hui dans une relative misère, qui avait émigré après les malheurs de la famille royale et son propre procès. Il réside alors à Kiel sous le nom de M. Trueman, bien décidé à ne plus revenir dans cette France régicide. Il est seul. Sa femme, s'étant obstinément refusée à le suivre, est restée à Versailles.
Il s'ennuyait à mourir à Kiel après avoir refusé d'être l'agent de Louis XVIII à Hambourg, situation à laquelle l'appelait son mérite rare.
Depuis longtemps Mme de Bourzac, Julie, ex-marquise de Marigny, soeur d'Adélaïde, plus heureuse que bien d'autres, était rentrée en France, radiée de la liste des émigrés grâce à un certificat de complaisance. Forte de la protection de Talleyrand, Mme de Flahaut décide de suivre son exemple. Elle a la nostalgie du sol natal. En juillet 1797, elle quitte Altona, emmenant avec elle son fils âgé de douze ans.
Entre la brillante et coquette jeune femme de Paris et l'émigrée besogneuse qui quitte Altona, quelque chose a passé, de redoutable souvent, de salutaire parfois... la misère. La misère est la meilleure des pierres de touche. A son contact, les natures viles se brisent, les âmes fortes se fortifient encore. Ce fut le cas de Mme de Flahaut. Loin du luxe et du monde, elle est devenue rêveuse en face de la nature dont elle a compris mieux que jamais les consolations. Ne possédant rien à eux, les émigrés apprirent, comme le pauvre, à faire leur délassement d'une promenade, leur récompense d'un beau jour, enfin à jouir des biens accordés à tous?
Adélaïde quitte Altona plus forte, plus mûre et plus sage.
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Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Arrivée en France grâce à toutes sortes de faux papiers et faux certificats, Adélaïde s'empressa de voir Talleyrand devenu Ministre des Relations extérieures. Il vérifia complaisamment, le 2 août 1798, toutes les signatures de toutes les pièces qu'elle lui soumit.
Triste retour pour trouver son foyer détruit, ses parents et amis décimés par les efforts constants d'une infatigable guillotine, et ceux qui avaient survécu à cet enfer ruinés, moroses, vieillis, cachés ... comme Mme d'Albany, Alfieri, les Chastellux, les Nadaillac, les Capellis et tant d'autres ! Plus heureux, il est vrai, les Talleyrand, les Narbonne, les Ségur, dont on connaît les destinées brillantes.
L'esprit était étrangement modifié. Quelque chose de brutal flottait encore dans l'air, et Mme de Flahaut lisait sur les édifices publics ces inscriptions mal effacées : « Egalité, fraternité ou la Mort ». Le ton était familier et vulgaire, le costume débraillé .
Triste retour pour trouver son foyer détruit, ses parents et amis décimés par les efforts constants d'une infatigable guillotine, et ceux qui avaient survécu à cet enfer ruinés, moroses, vieillis, cachés ... comme Mme d'Albany, Alfieri, les Chastellux, les Nadaillac, les Capellis et tant d'autres ! Plus heureux, il est vrai, les Talleyrand, les Narbonne, les Ségur, dont on connaît les destinées brillantes.
L'esprit était étrangement modifié. Quelque chose de brutal flottait encore dans l'air, et Mme de Flahaut lisait sur les édifices publics ces inscriptions mal effacées : « Egalité, fraternité ou la Mort ». Le ton était familier et vulgaire, le costume débraillé .
Loin de déclamer contre l'ordre nouveau des choses, de peindre la vie avec des couleurs sombres et de montrer les hommes avec leurs passions mauvaises, Mme de Flahaut, dans ses nouveaux ouvrages, ne se lamenta pas sur les temps modernes. Elle se contenta de rappeler sous un jour aimable ceux qui venaient de disparaitre...
Maintenant son talent est plus assuré. Elle évite les excès de sensiblerie qui confinent à la fadeur. Elle travaille sur un champ plus vaste, et ses études ne s'appliquant plus aux seules manifestations du cœur humain, elle devient peintre de mœurs.
Joseph Chénier a écrit:
« Ces jolis romans n'offrent pas, il est vrai, le développement des grandes passions. On n'y doit pas chercher non plus l'étude
approfondie des travers de l'espèce humaine ; on est sûr au moins d'y trouver partout des aperçus très fins sur la société, des tableaux vrais et bien terminés, un style orné avec mesure, la correction d'un bon livre et l'aisance d'une conversation fleurie... l'esprit qui ne dit rien de vulgaire et le goût qui ne dit rien de trop. »
Les nouveaux romans de Mme de Flahaut, accroissant sa notoriété, la rendirent presque célèbre. Pauvre, elle se croyait oubliée d'une société nouvelle. On la rechercha, on lui fit fête. Elle n'était pas de celles qui boudent longtemps. Par bonté de cœur elle aimait ses semblables dont elle ne pouvait point se passer : elle reparut dans le monde. Les salons du Consulat ne l'effarouchèrent bientôt plus. Elle alla chez Mmes de La Briche, de Rémusat et Lavoisier. Le salon de M"' Tallien vit ses nouveaux débuts dans le monde. Elle se lia avec Fanny Mouchard, dame de Beauharnais ...
Notre sujet :https://marie-antoinette.forumactif.org/t3528-michel-de-cubieres-et-fanny-de-beauharnais
Portrait en médaillon de Fanny de Beauharnais
en buste de profil trois-quart vers la droite,
portant un voile sur la tête avec un rameau d'olivier.
Comme le hasard fait bien les choses ... C'est dans le salon de Mme de Beauharnais, où les soirées étaient fastueuses, où le monde diplomatique était brillamment représenté, que Mme de Flahaut reconnut un beau jour, et sans déplaisir, son ancien admirateur, le baron de Souza.
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Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Issu d'une des premières maisons de Portugal et descendant d'un compagnon de Vasco de Gama, gentilhomme de la Cour, seigneur de Ovelte, du Mouraô, des majorats de Matheus, Cumieire, Salrose, Arroyos, Maroleiros et Fontelles, second alcade de la ville de Bragance, commandeur de l'ordre du Christ, conseiller des finances, Dom José-Maria de Souza Botelho Mouraô et Vasconcellos était un considérable personnage. Fils du gouverneur général de la province de Saint-Paul au Brésil, il était né à Oporto, le 9 mars 1758. Il avait donc alors quarante-quatre ans.
Après d'excellentes études, il était entré dans l'armée portugaise où il avait servi de 1778 jusqu'en 1791. De Stockholm, où il était ministre plénipotentiaire, il était passé avec la même qualité à Copenhague. C'est alors qu'il s'était épris de Mme de Flahaut à Hambourg. En 1799, la mort de son père l'avait rappelé à Lisbonne, où il avait reçu l'ordre de se rendre à Madrid en qualité d'envoyé extraordinaire. Il refusa d'y signer le traité de paix que la France et l'Espagne exigeaient du Portugal et qu'il considérait comme honteux pour son pays. Le Gouvernement portugais l'avait ensuite chargé d'une mission en Angleterre, dont le but n'avait pu être atteint, la France n'ayant pas voulu qu'il fût admis, comme il le demandait, au Congrès d'Amiens, pour y stipuler les intérêts de son pays.
Tel était l'homme qu'Adélaïde retrouvait inopinément à Paris. L'avait-il oubliée ?
Il était veuf lui-même puisque, Dona Maria Theresa de Noronhe,
fille de Dona José de Noronhe, de la très noble maison des comtes de Belmonte, qu'il avait épousée en 1783, était morte deux ans plus tard en lui donnant un fils. Dora José promenait donc son veuvage et sa nostalgie à travers l'Europe sans songer vraiment à se remarier.
Après d'excellentes études, il était entré dans l'armée portugaise où il avait servi de 1778 jusqu'en 1791. De Stockholm, où il était ministre plénipotentiaire, il était passé avec la même qualité à Copenhague. C'est alors qu'il s'était épris de Mme de Flahaut à Hambourg. En 1799, la mort de son père l'avait rappelé à Lisbonne, où il avait reçu l'ordre de se rendre à Madrid en qualité d'envoyé extraordinaire. Il refusa d'y signer le traité de paix que la France et l'Espagne exigeaient du Portugal et qu'il considérait comme honteux pour son pays. Le Gouvernement portugais l'avait ensuite chargé d'une mission en Angleterre, dont le but n'avait pu être atteint, la France n'ayant pas voulu qu'il fût admis, comme il le demandait, au Congrès d'Amiens, pour y stipuler les intérêts de son pays.
Tel était l'homme qu'Adélaïde retrouvait inopinément à Paris. L'avait-il oubliée ?
Il était veuf lui-même puisque, Dona Maria Theresa de Noronhe,
fille de Dona José de Noronhe, de la très noble maison des comtes de Belmonte, qu'il avait épousée en 1783, était morte deux ans plus tard en lui donnant un fils. Dora José promenait donc son veuvage et sa nostalgie à travers l'Europe sans songer vraiment à se remarier.
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Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Et que devient notre Mme de Flahaut, dans tout ça ?
Le 17 octobre 1802, Adélaïde de Flahaut épousait José de Souza, et cette union, basée sur une réciprocité de goûts pour les choses de l'esprit, marqua parmi les plus heureuses et consola les deux conjoints de leurs infortunes passées. Riche, considérée, femme d'un diplomate en vue, Mme de Souza reçoit à Paris les hommages de ceux-là mêmes qui, récemment encore, la traitaient en proscrite. La fermeté d'âme dont elle a fait preuve pendant plusieurs années a trouvé sa récompense.
M. de Souza accueille chez lui comme un père le fils de sa femme, Charles de Flahaut, et Mme de Souza accueille chez elle, comme une mère, le fils de son mari : Dom José-Luis de Souza, un jeune homme d'avenir, qui suivra la carrière diplomatique de son père et quittera bientôt Paris.
Agé de dix-sept ans, au moment du mariage de son père, il devient rapidement l'intime ami de Charles de Flahaut.
Adélaïde coule donc des jours paisibles avec le mari de son choix. Sa vie semble enfin toucher à son port. A Paris, elle a le bonheur de retrouver sa soeur Julie, ex marquise de Marigny devenue Mme de Bourzac mais qui se fait appeler Mme de Ménars, qui vit dans une médiocrité décente, car on imagine bien que la Révolution l'avait privée des pensions considérables qui formaient, sous le règne de Louis XVI, le meilleur de sa fortune. Elle se partage entre Paris et Falaise.
Elle retrouve aussi sa belle-soeur, Mme d'Angivillers.
Après le 10 août, M. d'Angiviller, au moment de quitter la France, avait confié son argenterie à Gouverneur Morris, dont l'obligeance à l'égard de la famille Flahaut pourrait se qualifier d'infatigable. Morris la conserva pendant deux ans et voulut, en quittent lui-même lui-même la France, la donner en dépôt à un ancien homme d'affaires de M. d'Angiviller. Celui-ci, qui avait accepté une place du gouvernement pour sauver sa tête, repoussa l'offre en frémissant d'horreur.
— Si l'on vend cette argenterie, qu'on en donne la valeur à mon neveu, fut le souhait de Mme d'Angivillers.
Avant même d'offrir le buste de Marat, elle avait pris comme mesure de prudence de ne plus quitter son lit et du mois d'octobre 1789 jusqu'à sa mort, c'est-à-dire pendant dix-neuf ans, elle n'en sortit plus feignant des maladies incurables pour apitoyer les Carmagnoles . Elle ne se nourrissait plus que de bouillon de grenouille.
Adélaïde renoua aussi avec Mmes de Vergennes ( nièce du ministre de Louis XVI ), de La Briche, Mme Suard et Mme Lavoisier. Il faut également toujours citer au premier rang des amis d'Adélaïde l'abbé Morellet.
Le 17 octobre 1802, Adélaïde de Flahaut épousait José de Souza, et cette union, basée sur une réciprocité de goûts pour les choses de l'esprit, marqua parmi les plus heureuses et consola les deux conjoints de leurs infortunes passées. Riche, considérée, femme d'un diplomate en vue, Mme de Souza reçoit à Paris les hommages de ceux-là mêmes qui, récemment encore, la traitaient en proscrite. La fermeté d'âme dont elle a fait preuve pendant plusieurs années a trouvé sa récompense.
M. de Souza accueille chez lui comme un père le fils de sa femme, Charles de Flahaut, et Mme de Souza accueille chez elle, comme une mère, le fils de son mari : Dom José-Luis de Souza, un jeune homme d'avenir, qui suivra la carrière diplomatique de son père et quittera bientôt Paris.
Agé de dix-sept ans, au moment du mariage de son père, il devient rapidement l'intime ami de Charles de Flahaut.
Adélaïde coule donc des jours paisibles avec le mari de son choix. Sa vie semble enfin toucher à son port. A Paris, elle a le bonheur de retrouver sa soeur Julie, ex marquise de Marigny devenue Mme de Bourzac mais qui se fait appeler Mme de Ménars, qui vit dans une médiocrité décente, car on imagine bien que la Révolution l'avait privée des pensions considérables qui formaient, sous le règne de Louis XVI, le meilleur de sa fortune. Elle se partage entre Paris et Falaise.
Elle retrouve aussi sa belle-soeur, Mme d'Angivillers.
Après le 10 août, M. d'Angiviller, au moment de quitter la France, avait confié son argenterie à Gouverneur Morris, dont l'obligeance à l'égard de la famille Flahaut pourrait se qualifier d'infatigable. Morris la conserva pendant deux ans et voulut, en quittent lui-même lui-même la France, la donner en dépôt à un ancien homme d'affaires de M. d'Angiviller. Celui-ci, qui avait accepté une place du gouvernement pour sauver sa tête, repoussa l'offre en frémissant d'horreur.
— Si l'on vend cette argenterie, qu'on en donne la valeur à mon neveu, fut le souhait de Mme d'Angivillers.
Avant même d'offrir le buste de Marat, elle avait pris comme mesure de prudence de ne plus quitter son lit et du mois d'octobre 1789 jusqu'à sa mort, c'est-à-dire pendant dix-neuf ans, elle n'en sortit plus feignant des maladies incurables pour apitoyer les Carmagnoles . Elle ne se nourrissait plus que de bouillon de grenouille.
Adélaïde renoua aussi avec Mmes de Vergennes ( nièce du ministre de Louis XVI ), de La Briche, Mme Suard et Mme Lavoisier. Il faut également toujours citer au premier rang des amis d'Adélaïde l'abbé Morellet.
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Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Qu'en était-il des relations entre Adélaïde et Talleyrand ? Vers 1803, Mme de Souza apparaît parfois aux dîners de Talleyrand mais les relations entre eux vont en s'espaçant, car une inimitié sourde divisent le ministre et M. de Souza. Eu égard aux relations de la France et du Portugal à cette époque, on comprend que la situation diplomatique de M. de Souza soit particulièrement délicate. Le cabinet britannique, irrité de ce que l'ambassadeur portugais eût hautement blâmé les agissements de Drake, ministre anglais à Munich, demanda et obtint qu’il fût rappelé de Paris (1805). Souza fut nommé ministre plénipotentiaire à Saint-Pétersbourg. Adélaïde est au désespoir; mais, prudente et songeant à l'avenir, elle fait prier M. de Rémusat, « dans l'intérêt de son fils, d'assurer l'Empereur de sa douleur, et en môme temps de sa volonté bien arrêtée de ne rien témoigner de son chagrin et de se consoler par le sentiment de ses bontés dont elle ne peut perdre le souvenir ».
— « Vraiment, écrit Mme de Rémusat à son mari, elle a besoin de cette preuve d'amitié de votre part et de cette consolation... Ce qui doit la consoler, c'est la tendre affection que lui témoigne son aimable mari. Rien de si touchant que la lettre où il lui donne tous les détails. Je voudrais que vous la vissiez. Il est impossible d'avoir des sentiments plus purs, plus tendres, plus respectables que les siens. Quelque pénible qu'il soit de quitter son pays, ses amis, ses habitudes et peut-être son fils, on n'est point malheureux en suivant un mari comme lui. »
Par ailleurs, Adélaïde avait su se créer de solides affections dans la famille impériale. Elle entretenait avec l'Impératrice Joséphine et avec Hortense de Beauharnais des relations que le temps accentuera plus tard davantage. Elle connaît Jérôme Bonaparte. Elle est protégée par les Murat.
M. et M""' de Souza quittèrent Paris en avril 1805. Ils ne se rendirent pas tout de suite à Saint-Pétersbourg. Dans un but unique de plaisir, ils s'arrêtèrent pendant plusieurs semaines à Berlin. Ce fut en femme de diplomate, riche, à la mode, précédée de sa réputation littéraire, qu'Adélaide fut reçue et fêtée à la cour de Prusse, où la Reine la « caressa et la flatta » et où la société l'accueillit avec beaucoup d'égards. Avant même de gagner son poste en Russie, le baron de Souza donna sa démission et tous deux revinrent à Paris pendant l'été de 1805, où ils reprirent leurs anciennes habitudes.
Peu de temps après son retour de Berlin, Mme de Souza arriva à Saint-Cloud pour voir Joséphine. L'Empereur était sur le perron, impatient de partir pour la chasse. Les chevaux trépignaient dans la cour. La vue d'une femme contraria Napoléon, qui craignit que sa visite mit l'Impératrice en retard...
... la fine mouche ! Ses sentiments à l'égard du grand homme étaient assez complexes, car, si elle pouvait lui garder rancune de son attitude vis-à-vis de M. de Souza, elle lui était cependant reconnaissante de ses bontés vis-à-vis de Charles de Flahaut.
Le Premier Consul avait fait admettre le jeune Charles, le 24 mars 1800, dans un corps d'élite — les Hussards volontaires — formé pour lui servir d'escorte pendant la campagne d'Egypte.
Sa carrière militaire pouvait s'envoler !
A SUIVRE ...
— « Vraiment, écrit Mme de Rémusat à son mari, elle a besoin de cette preuve d'amitié de votre part et de cette consolation... Ce qui doit la consoler, c'est la tendre affection que lui témoigne son aimable mari. Rien de si touchant que la lettre où il lui donne tous les détails. Je voudrais que vous la vissiez. Il est impossible d'avoir des sentiments plus purs, plus tendres, plus respectables que les siens. Quelque pénible qu'il soit de quitter son pays, ses amis, ses habitudes et peut-être son fils, on n'est point malheureux en suivant un mari comme lui. »
Par ailleurs, Adélaïde avait su se créer de solides affections dans la famille impériale. Elle entretenait avec l'Impératrice Joséphine et avec Hortense de Beauharnais des relations que le temps accentuera plus tard davantage. Elle connaît Jérôme Bonaparte. Elle est protégée par les Murat.
M. et M""' de Souza quittèrent Paris en avril 1805. Ils ne se rendirent pas tout de suite à Saint-Pétersbourg. Dans un but unique de plaisir, ils s'arrêtèrent pendant plusieurs semaines à Berlin. Ce fut en femme de diplomate, riche, à la mode, précédée de sa réputation littéraire, qu'Adélaide fut reçue et fêtée à la cour de Prusse, où la Reine la « caressa et la flatta » et où la société l'accueillit avec beaucoup d'égards. Avant même de gagner son poste en Russie, le baron de Souza donna sa démission et tous deux revinrent à Paris pendant l'été de 1805, où ils reprirent leurs anciennes habitudes.
Peu de temps après son retour de Berlin, Mme de Souza arriva à Saint-Cloud pour voir Joséphine. L'Empereur était sur le perron, impatient de partir pour la chasse. Les chevaux trépignaient dans la cour. La vue d'une femme contraria Napoléon, qui craignit que sa visite mit l'Impératrice en retard...
... la fine mouche ! Ses sentiments à l'égard du grand homme étaient assez complexes, car, si elle pouvait lui garder rancune de son attitude vis-à-vis de M. de Souza, elle lui était cependant reconnaissante de ses bontés vis-à-vis de Charles de Flahaut.
Le Premier Consul avait fait admettre le jeune Charles, le 24 mars 1800, dans un corps d'élite — les Hussards volontaires — formé pour lui servir d'escorte pendant la campagne d'Egypte.
Sa carrière militaire pouvait s'envoler !
A SUIVRE ...
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Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Et que devient Mme de Flahaut puis de Souza, dans tout ça ?
Mon Dieu, elle vieillit doucettement, comme nous tous, n'est-ce pas ... elle vit encore de bien trépidantes amours, mais par procuration : ce sont les multiples aventures de son fils, Charles, qui ne gênent nullement une belle carrière dans l'armée et dans la diplomatie . Voyez plutôt :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Flahaut
Trombinoscope de charme du tableau de chasse de Charles :
Dans sa jeunesse, Charles a beaucoup de goût pour les Polonaises et collectionne les bonnes fortunes. La comtesse Anna Potocka surtout, nièce du dernier roi de Pologne Stanislas, le toucha au coeur ...
... mais c'était un coeur volage bientôt enchaîné plus durablement par Hortense de Beauharnais grâce à l'entremise de Mme de Souza très introduite chez les Bonaparte.
En l'absence d'Hortense qui prenait les eaux à Plombières, Charles console la comtesse de Noailles née Nathalie de Laborde, veuve de son ami Alfred de Noailles, mort à la Bérésina...
... ce qui n'empêche pas Caroline et Pauline Bonaparte de se le disputer très âprement...
Robert Lefevre, Portrait de Pauline Bonaparte, princesse Borghèse, 1809
Huile sur bois
Réunion des Musées nationaux Grand Palais, Rueil-Malmaison, musée national du château
... pendant qu'il papillonne maintenant autour de la comédienne Mlle Mars.
Voici, pour ne citer que les plus connues de ces dames ...
Finalement, pendant l'été 1817, Charles de Flahaut épouse à Édimbourg Margaret Mercer Elphinstone, baronne de Keith, fille de l'amiral Lord Keith, avec laquelle il aura cinq filles, dont Emily de Flahaut, marquise de Lansdowne, parmi les descendants de laquelle nous trouvons Michel Poniatowski (1922-2001), homme politique français.
Margaret Mercer Elphinstone by John Hoppner
in John Hoppner RA by WD McKay and W Roberts (1909)
__________________
Cependant, Hortense de Beauharnais avait, elle aussi, conçut un enfant de Charles de Flahaut. Hortense accouche discrètement de son quatrième fils en Suisse. Un nommé Demorny, officier subalterne à la solde de Joséphine, accepte de donner son nom au bébé puis de s’éclipser rapidement après avoir probablement monnayé son patronyme.
Aussi le duc de Morny pouvait-il se vanter : « Dans ma lignée, nous sommes bâtards de mère en fils depuis trois générations. Je suis arrière-petit-fils de roi, petit-fils d’évêque, fils de reine et frère d’empereur ».
Mon Dieu, elle vieillit doucettement, comme nous tous, n'est-ce pas ... elle vit encore de bien trépidantes amours, mais par procuration : ce sont les multiples aventures de son fils, Charles, qui ne gênent nullement une belle carrière dans l'armée et dans la diplomatie . Voyez plutôt :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Flahaut
Trombinoscope de charme du tableau de chasse de Charles :
Dans sa jeunesse, Charles a beaucoup de goût pour les Polonaises et collectionne les bonnes fortunes. La comtesse Anna Potocka surtout, nièce du dernier roi de Pologne Stanislas, le toucha au coeur ...
... mais c'était un coeur volage bientôt enchaîné plus durablement par Hortense de Beauharnais grâce à l'entremise de Mme de Souza très introduite chez les Bonaparte.
En l'absence d'Hortense qui prenait les eaux à Plombières, Charles console la comtesse de Noailles née Nathalie de Laborde, veuve de son ami Alfred de Noailles, mort à la Bérésina...
... ce qui n'empêche pas Caroline et Pauline Bonaparte de se le disputer très âprement...
Robert Lefevre, Portrait de Pauline Bonaparte, princesse Borghèse, 1809
Huile sur bois
Réunion des Musées nationaux Grand Palais, Rueil-Malmaison, musée national du château
... pendant qu'il papillonne maintenant autour de la comédienne Mlle Mars.
Voici, pour ne citer que les plus connues de ces dames ...
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Finalement, pendant l'été 1817, Charles de Flahaut épouse à Édimbourg Margaret Mercer Elphinstone, baronne de Keith, fille de l'amiral Lord Keith, avec laquelle il aura cinq filles, dont Emily de Flahaut, marquise de Lansdowne, parmi les descendants de laquelle nous trouvons Michel Poniatowski (1922-2001), homme politique français.
Margaret Mercer Elphinstone by John Hoppner
in John Hoppner RA by WD McKay and W Roberts (1909)
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Cependant, Hortense de Beauharnais avait, elle aussi, conçut un enfant de Charles de Flahaut. Hortense accouche discrètement de son quatrième fils en Suisse. Un nommé Demorny, officier subalterne à la solde de Joséphine, accepte de donner son nom au bébé puis de s’éclipser rapidement après avoir probablement monnayé son patronyme.
Aussi le duc de Morny pouvait-il se vanter : « Dans ma lignée, nous sommes bâtards de mère en fils depuis trois générations. Je suis arrière-petit-fils de roi, petit-fils d’évêque, fils de reine et frère d’empereur ».
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Mme de Sabran- Messages : 55173
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Tiens donc ! J'apprends, sous la plume de Charles-Eloi Vial, que la seconde entrevue de Fersen avec le jeune Bouillé, le 8 janvier 1791, en vue de la préparation ( déjà) de la malheureuse équipée arrêtée à Varennes, eut lieu chez la marquise de Souza, épouse de l'ambassadeur de Portugal. Le projet fut fixé dans les grandes lignes. La principale crainte du militaire était l'apathie du roi, qui risquait selon lui de renoncer au dernier moment.
Le jeune Bouillé, très admiratif de Fersen, devait écrire des années plus tard ( citation que nous connaissons bien ) :
Son dévouement pour la reine, aidé de son flegme naturel, l'avait garanti de l'ivresse de son succès, qu'il justifiait presque par une prudence et par une discrétion à toute épreuve. Il était tel enfin que devrait être toujours l'amant d'une reine, et tels qu'auraient dû être tous ceux que cette princesse a trop légèrement distingués.
Le jeune Bouillé, très admiratif de Fersen, devait écrire des années plus tard ( citation que nous connaissons bien ) :
Son dévouement pour la reine, aidé de son flegme naturel, l'avait garanti de l'ivresse de son succès, qu'il justifiait presque par une prudence et par une discrétion à toute épreuve. Il était tel enfin que devrait être toujours l'amant d'une reine, et tels qu'auraient dû être tous ceux que cette princesse a trop légèrement distingués.
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Mme de Sabran- Messages : 55173
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Et moi qui croyais que la participation de Mme de Souza à la fuite de la famille royale s'était limitée à la préparation d'une valise en carton...
Gouverneur Morris- Messages : 11611
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Hein, crois-tu !
Comme quoi il y a bien à glaner dans cette nouvelle biographie de Marie-Antoinette beaucoup de petits détails que nous n'avions pas encore lus ailleurs ( moi en tous cas ) .
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Mme de Sabran- Messages : 55173
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Mais oui ! Dès que j'ai fini avec Waresquiel et la némésis de la Dauphine, j'attaque Vial et la bio de cette dernière !
Gouverneur Morris- Messages : 11611
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Gouverneur Morris a écrit: la némésis de la Dauphine,
...
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Mme de Sabran- Messages : 55173
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Oh pardon, j'ai fait un anglicisme apparemment (fichues séries télé !!!) avec cette pauvre divinité, devenue un nom commun dans la langue de Shakespeare :
Nemesis
1
capitalized : the Greek goddess of retributive justice
2
plural nemeses ˈne-mə-ˌsēz
a
: one that inflicts retribution or vengeance
Many a pursued man fell before his nemesis in the streets …
—Agnes Morely Cleaveland
b
: a formidable and usually victorious rival or opponent
The team was defeated by its old nemesis.
Nemesis
1
capitalized : the Greek goddess of retributive justice
2
plural nemeses ˈne-mə-ˌsēz
a
: one that inflicts retribution or vengeance
Many a pursued man fell before his nemesis in the streets …
—Agnes Morely Cleaveland
b
: a formidable and usually victorious rival or opponent
The team was defeated by its old nemesis.
Gouverneur Morris- Messages : 11611
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Ce n'est pas grave. Mais bon, j'ai trouvé l'association plutôt antinomique.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55173
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Bonsoir et bienvenue, William.
Il y a , en effet, une certaine ressemblance entre ces deux dames. Les coiffures annoncent deux époques différentes. Mme de Souza, si c'est bien elle, ne devrait-elle pas nous sembler plus mûre sur le deuxième tableau ?
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Mme de Sabran- Messages : 55173
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Bonjour,
Merci à Mme de Sabran !
Petite précision : la représentation colorée (de la Comtesse de Souza ?) date de 1809. Quant à la représentation en noir et blanc je ne connais pas la date exacte. Et toujours en 1809, François Xavier FABRE a peint ce portrait d'homme. Certains disent qu'il pourrait s'agir de Charles de Flahaut; le fils de la Comtesse de Souza.
Voilà pour le partage
Musée : National Galleries of Scotland
Merci à Mme de Sabran !
Petite précision : la représentation colorée (de la Comtesse de Souza ?) date de 1809. Quant à la représentation en noir et blanc je ne connais pas la date exacte. Et toujours en 1809, François Xavier FABRE a peint ce portrait d'homme. Certains disent qu'il pourrait s'agir de Charles de Flahaut; le fils de la Comtesse de Souza.
Voilà pour le partage
Musée : National Galleries of Scotland
William- Messages : 3
Date d'inscription : 25/04/2024
Localisation : Près de mon tourne disque
Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
... soit le fils de Talleyrand ! J'espère que c'est bien lui.
Merci William, pour ce très beau portrait, énormément de charme, de velouté .
Merci William, pour ce très beau portrait, énormément de charme, de velouté .
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Mme de Sabran- Messages : 55173
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Il semble peu probable que ce beau jeune homme soit Flahaut... Si je vois bien, il a les yeux marron. Or, Françoise Wagener, dans sa biographie de la Reine Hortense (jadis publiée par Le Livre de Poche), indique que, dans le visage de Flahaut, brillait "le regard bleu de Talleyrand". Alors, que penser ? Ce qui compte, en tout cas, est que ce portrait est superbe. Je l'imagine très bien au-dessus de mon bureau !
Reine Hortense- Messages : 78
Date d'inscription : 07/08/2020
Localisation : Paris
Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Oui c'est une très belle peinture effectivement. L'exécution est parfaite ! La brillance , le velouté, le regard et l'âme qui s'expriment mutuellement.
Ce portrait d'homme a inspiré la représentation de Mr Darcy dans le film et le livre Orgueil et Préjugés.
Quant à l'autre portrait (de Mme de Souza ?), il semble être décrit dans ces 2 pages. Je trouvais la similitude assez troublante.
Ce portrait d'homme a inspiré la représentation de Mr Darcy dans le film et le livre Orgueil et Préjugés.
Quant à l'autre portrait (de Mme de Souza ?), il semble être décrit dans ces 2 pages. Je trouvais la similitude assez troublante.
Dernière édition par William le Ven 26 Avr 2024, 16:39, édité 1 fois
William- Messages : 3
Date d'inscription : 25/04/2024
Localisation : Près de mon tourne disque
William- Messages : 3
Date d'inscription : 25/04/2024
Localisation : Près de mon tourne disque
Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Quel regard chavirant !
... inoubliable Colin Firth qui répond, à la question : « Quelles sont les femmes de votre vie ? » : « Ma mère, ma femme et Jane Austen ».William a écrit:
Oui c'est une très belle peinture effectivement. L'exécution est parfaite ! La brillance , le velouté, le regard et l'âme qui s'expriment mutuellement.
Ce portrait d'homme a inspiré la représentation de Mr Darcy dans le film et le livre Orgueil et Préjugés.
Ce portrait de Mme de Flahaut est remarquable, tout en nuances, mieux que jolie, charmante. J'aime beaucoup l'idée de son cercle idéal, jardin secret dans son appartement parisien. Dans la campagne normande, de passage du côté de Falaise, j'ai cherché le château de Longpré. Je n'ai pu le voir que de loin, et encore ! en fin d'après-midi par un jour très pluvieux. Autant dire que je ne voyais presque rien; je l'ai reconnu tout de même. Mais ensuite, impossible de trouver le château de Mme de Séran pourtant tout proche, et pas un chat auprès de qui se renseigner ...
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Mme de Sabran- Messages : 55173
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Reine Hortense a écrit:Il semble peu probable que ce beau jeune homme soit Flahaut... Si je vois bien, il a les yeux marron. Or, Françoise Wagener, dans sa biographie de la Reine Hortense (jadis publiée par Le Livre de Poche), indique que, dans le visage de Flahaut, brillait "le regard bleu de Talleyrand".
Voici un portrait réputé être celui de Flahaut (il illustre notamment sa page bio Wikipedia). Les yeux sont donc bleus, tombants, les cheveux de couleur châtain-clair, voire roux, enfin ses traits ne ressemblent pas à ceux du jeune homme du portrait ci-dessus.
Ajoutons qu'en 1809, Charles de Flahaut, même s'il n'a que 24 ans, a déjà une longue carrière militaire au service de Napoléon et de ses généraux. Il a participé aux combats des batailles de Marengo, Ulm, Austerlitz, Iéna, Eylau, Friedland et encore Wagram, en 1809 justement. J'imagine qu'il était alors inconcevable d'être représenté en élégante tenue civile. Hors de propos pour un officier militaire, oserais-je dire...
Notre homme encore, mais photographié bien des années plus tard :
Portrait du Comte Flahaut de la Billarderie (Auguste Charles Joseph), (1785-1870), aide camp de Napoléon Ier, ambassadeur à Londres, Sénateur sous le Second Empire
Franck (François Marie Louis Alexandre Gobinet de Villecholes, dit)
2e moitié du 19e siècle
Portrait carte de visite. Photo contrecollée sur carton
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
La nuit, la neige- Messages : 18021
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
Merci, cher LNLN, pour cette analyse, à laquelle je souscris entièrement, et qui semble clore la question. Et (re)merci pour avoir posté cette superbe photographie de Flahaut âgé. Personnellement, je ne la connaissais pas et ne pouvais comprendre qu'il n'en existe pas de cet homme/officier de haut rang, alors qu'il n'était mort qu'en... 1870 ! Félicitations pour toutes ces recherches...
Reine Hortense- Messages : 78
Date d'inscription : 07/08/2020
Localisation : Paris
Re: Adélaïde Filleul, comtesse de Flahaut puis baronne de Souza ...
William a écrit:
Chère Mme de Sabran,
Je viens de trouver un autre portrait d'Adélaïde. Voici le lien ainsi que la photo.
Bien à vous,
William
https://www.npg.org.uk/collections/search/portrait/mw72786/Adlade-Marie-Emilie-Filleul-Marquise-de-Souza-Botelho?LinkID=mp66421&role=sit&rNo=0&_gl=1*84ylni*_up*MQ..*_ga*MTk4NDA1OTIzMi4xNzIwMTc3NTgx*_ga_3D53N72CHJ*MTcyMDE3NzU4MS4xLjEuMTcyMDE3NzU4MS4wLjAuMA..
Merci beaucoup, cher William.
Je trouve ce profil ressemblant, comparé aux deux images que vous nous montrez juste en amont, s'il s'agit bien d'Adélaïde.
Nous nous souvenons que Gilles-Louis Chrétien ( 1754 - 1811 )
l'auteur de ce portrait, fut aussi l'inventeur du " physionotrace ", ce nouveau procédé mécanique pour l'exécution des portraits.
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t5914-l-invention-du-portrait-au-profil-dit-physionotrace?highlight=physionotrace
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Mme de Sabran- Messages : 55173
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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