Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
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Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Caroline-Stéphanie-Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery (1746-1830) — Fille
de Pierre César du Crest, marquis de Saint-Aubin, elle fut gouvernante
des enfants du duc d'Orléans Philippe Égalité et a signé plusieurs
ouvrages sur l'éducation. Cette femme de lettres jouait la comédie à
ravir, peignait et dessinait. Plus que gâtée de la nature, elle avait
en outre un fort joli visage. Elle avait épousé Charles Alexis Brulart,
comte de Genlis, puis marquis de Sillery.
Mme de Genlis fit ses débuts comme animatrice du salon de la duchesse
de Chartres, au Palais Royal. Elle a ensuite reçu des invités au
pavillon Bellechasse attenant au couvent des Chanoinesses du
Saint-Sépulcre de Jérusalem, au Faubourg Saint-Germain, lieu de salon
aussi d'école pour les enfants du duc.
Après la Révolution, Madame de Genlis
est rentrée à Paris et a tenu salon à titre de bibliothécaire de
l'Arsenal ( 6000 livres de pension accordées par Napoléon 1er ). Le
samedi était la journée salonnière et l'on rencontrait ce jour-là des
lettrés comme le comte de Ségur, des causeurs comme l'écrivain
Marie-Gabriel-Florent-Auguste Choiseul-Gouffier, M. d'Estournel, Pierre Choderlos de Laclos,
Désirée Clary, épouse de Jean-Baptiste Bernadotte, futur roi de Suède;
sa sœur Julie Clary, épouse de Joseph Bonaparte; Vivant Denom, Jacques-Pierre Brissot de Warville, Jean-François de La Harpe, Constantin-François Chasseboeuf, comte de Volney; Bertrand Barrère de Vieuzac, Antoine Barnave, le peintre Louis David, Jean-Jacques Rousseau, René de Chateaubriand, Georges Louis Leclerc, comte de Buffon; Camille Desmoulin le prince de Nassau, l'évêque d'Autun,Talleyrand;
Marie Pignatelli, comtesse de Potocka; le médecin de Louis XVIII,
Jean-Louis Marc Alibert; Hélène de Bauffremont, comtesse de
Choiseul-Gouffier; l'abbé Antoine Sabatier de Cabre, Theresa
Cabarrus-Tallien, marquise de Fontenay et princesse de Caraman;
Aubin-Louis Millin, Philippe-Antoine Grouvelle, Louis-Marcellin de Fontanes,
Alexandre de Lameth, Jérôme Pétion de Villeneuve, Jérôme Bonaparte,
Louise-Marie Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon; le cardinal
Jean-Sifrein Maury,
Germaine de Staël, Suzanne Necker, le comte de Schomberg et l'élève de Mme de Genlis, la princesse Adélaïde, fille de Louis-Philippe (Égalité), d'Orléans.
La cour de Napoléon Premier
connaissait sa part de novices au niveau de l'étiquette et des bonnes
manières. C'est Madame de Genlis qui servit de conseillère à
l'Empereur. Celui-ci appréciait beaucoup ses services car elle passait
pour la grande spécialiste dans ce domaine.
Avant de rendre l'âme, Madame de Genlis eut la satisfaction de voir son dernier élève Louis-Philippe d'Orléans accéder à la royauté.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Quand Mme de Genlis publia ses mémoires en 1825, un piquant quatrain anonyme circulait à Paris :
« Comme tout renchérit, disait un amateur !
Les oeuvres de Genlis à six francs le volume !
Dans le temps que son poil valait mieux que sa plume,
Pour douze francs j'avais l'auteur ! »
:
« Comme tout renchérit, disait un amateur !
Les oeuvres de Genlis à six francs le volume !
Dans le temps que son poil valait mieux que sa plume,
Pour douze francs j'avais l'auteur ! »
:
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Je lis actuellement ses mémoires rééditées par le Mercure de France... heureusement que c'est en version abrégée, mais mon dieu, pour le pauvre lecteur il n'y guère de la place, c'est la Genlis qui est partout, qui se glorifie sur chaque page ! àè-è\':
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Comte d'Hézècques a écrit: mais mon dieu, pour le pauvre lecteur il n'y guère de la place, c'est la Genlis qui est partout, qui se glorifie sur chaque page ! àè-è\':
Comme vous dites, mon cher Comte . Mme de Genlis ne brillait pas par la modestie .
C'est ainsi qu'un jour , elle écrivit sous l'un de ses portraits:
Vertus, grâces, talents, esprit juste, enchanteur,
Elle a tout ce qu'il faut pour embellir la vie.
C'est le charme des yeux, de l'oreille et du coeur
Et le désespoir de l'envie .
C'est ce qui s'appelle être contente de soi !!!! :n,,;::::!!!:
.
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Mais le pire, c'est le comportement de Mme de Genlis avec Marie-Adélaïde d'Orléans . Nous nous souvenons que Genlis était le précepteur de la nichée d'Orléans. Elle oeuvrait en lousdé à séparer les enfants de leur mère .
Marie-Adélaïde, ayant réussi à acculer Genlis à la démission de son poste de gouvernante au terme d'une scène terrible, dut affronter la colère glaciale de son mari .
Il se mit en devoir de repenser entièrement l'éducation de ses enfants . Ah, c'était ainsi ! la duchesse voulait les priver de Genlis ? Eh bien, rétorsion atroce, il priverait Marie-Adélaïde de ses enfants !!!!!
La malheureuse reçut cette lettre inique de son monstre de mari :
Ma fille n'aura point de gouvernante mais une institutrice, qui mangera avec elle et qui aura toute autorité sur elle et sur les autres personnes attachées à son éducation . J'enverrai ma fille avec lesdites personnes dans une abbaye aussitôt qu'elle pourra partir sans donner d'inquiétude sur sa santé ... Madame d'Orléans, lorsqu'elle ira la voir, ne lui amènera jamais qui que ce soit, sans exception, et sous aucun prétexte ne la fera sortir de son couvent . Ma fille n'ira au Palais-Royal que dans le cas où Mme d'Orléans serait malade . Elle n'y dînera jamais ...
Pour ne pas mettre votre fille au désespoir, il faut que vous ayez bien pensé ce que vous lui direz quand elle vous demandera la raison de ce changement d'éducation . Il est nécessaire que je sois prévenu d'avance de ce que vous comptez lui dire, aussi je vous prie de me l'écrire clairement et positivement . Je vous donne vingt quatre heures pour faire cette réponse .
Comme le départ de Mme de Genlis change tous mes plans pour mes enfants, je vous préviens que j'envoie le second ( Montpensier ) dans quelques semaines voyager en France sur les côtes , jusqu'à ce que je l'emmène avec moi . Pour le dernier ( Beaujolais ) , je le retire aussi du Palais-Royal et je l'envoie à un port de mer finir son éducation parce que je le destine à la marine.
Voilà tous mes arrangements . Pendant quinze ans, je n'ai rien fait pour mes enfants sans vous consulter et sans agir de concert avec vous, mais vous montrez que vous n'avez aucun égard pour mon repos et à ma volonté sur eux et par là, c'est vous seule qui me forcez à vous ôter, sans retour, toute espèce d'influence sur leur éducation .
.
Marie-Adélaïde, ayant réussi à acculer Genlis à la démission de son poste de gouvernante au terme d'une scène terrible, dut affronter la colère glaciale de son mari .
Il se mit en devoir de repenser entièrement l'éducation de ses enfants . Ah, c'était ainsi ! la duchesse voulait les priver de Genlis ? Eh bien, rétorsion atroce, il priverait Marie-Adélaïde de ses enfants !!!!!
La malheureuse reçut cette lettre inique de son monstre de mari :
Ma fille n'aura point de gouvernante mais une institutrice, qui mangera avec elle et qui aura toute autorité sur elle et sur les autres personnes attachées à son éducation . J'enverrai ma fille avec lesdites personnes dans une abbaye aussitôt qu'elle pourra partir sans donner d'inquiétude sur sa santé ... Madame d'Orléans, lorsqu'elle ira la voir, ne lui amènera jamais qui que ce soit, sans exception, et sous aucun prétexte ne la fera sortir de son couvent . Ma fille n'ira au Palais-Royal que dans le cas où Mme d'Orléans serait malade . Elle n'y dînera jamais ...
Pour ne pas mettre votre fille au désespoir, il faut que vous ayez bien pensé ce que vous lui direz quand elle vous demandera la raison de ce changement d'éducation . Il est nécessaire que je sois prévenu d'avance de ce que vous comptez lui dire, aussi je vous prie de me l'écrire clairement et positivement . Je vous donne vingt quatre heures pour faire cette réponse .
Comme le départ de Mme de Genlis change tous mes plans pour mes enfants, je vous préviens que j'envoie le second ( Montpensier ) dans quelques semaines voyager en France sur les côtes , jusqu'à ce que je l'emmène avec moi . Pour le dernier ( Beaujolais ) , je le retire aussi du Palais-Royal et je l'envoie à un port de mer finir son éducation parce que je le destine à la marine.
Voilà tous mes arrangements . Pendant quinze ans, je n'ai rien fait pour mes enfants sans vous consulter et sans agir de concert avec vous, mais vous montrez que vous n'avez aucun égard pour mon repos et à ma volonté sur eux et par là, c'est vous seule qui me forcez à vous ôter, sans retour, toute espèce d'influence sur leur éducation .
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Cette pauvre Duchesse, n'était qu'un porte-monnaie et que de souffrances !!!
Finalement Madame de Genlis et le Duc, formaient un couple idéal !!!
Finalement Madame de Genlis et le Duc, formaient un couple idéal !!!
Dernière édition par Österreich le Mar 24 Déc - 8:45, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
... un couple qui n'allait pourtant pas tarder à battre de l'aile . :&\\
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Décidément, elle était charmante cette famille !
J'ai lu quelque part que Mme de Genlis faisait porter des semelles de plomb au futur Louis Philippe !
J'ai lu quelque part que Mme de Genlis faisait porter des semelles de plomb au futur Louis Philippe !
_________________
"Je sais que l'on vient de Paris pour demander ma tête ! Mais j'ai appris de ma mère à ne pas craindre la mort, et je l'attendrai avec fermeté !"
Marie Antoinette
attachboy- Messages : 1492
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Dans un nouveau sursaut de rébellion courageuse, Marie-Adélaïde trouve le courage de répondre:
Vous me dites que vous m'avez toujours consultée pour ce qui regarde mes enfants tandis que vous savez bien que je n'ai jamais été consultée pour rien ... plus on a souffert avec douceur et plus on se sent aigri lorsque l'on éprouve le comble des humiliations et des malheurs .
Mais c'est son fils aîné, le futur Louis-Philippe, qui, comme l'a écrit Michel de Decker, porte l'estocade à Marie-Adélaïde . Elle le voit débouler un jour au Palais Royal écumant de fureur et brandissant un doigt accusateur . Il accuse sa mère de vouloir tuer sa sœur en éloignant Mme de Genlis !
La duchesse est effondrée . Son propre enfant la repousse et la trahit .
Elle lui écrit quelques jours plus tard :
La scène que nous avons eue ensemble, mon cher ami, m'a fait bien du mal. Ma santé est dans un grand état de faiblesse et mon cœur est si déchiré que des émotions dans le genre de celles que tu m'as fait éprouver me sont mortelles .
Tu me dis que je veux tuer ta sœur; je suis convaincue qu'il dépend absolument de Mme de Genlis d'épargner à ma fille des épreuves trop fortes pour sa sensibilité en prétextant d'une raison quelconque pour s'éloigner.
Je suis bien malheureuse et bien tourmentée .
Bonjour l'ambiance familiale !
.
Vous me dites que vous m'avez toujours consultée pour ce qui regarde mes enfants tandis que vous savez bien que je n'ai jamais été consultée pour rien ... plus on a souffert avec douceur et plus on se sent aigri lorsque l'on éprouve le comble des humiliations et des malheurs .
Mais c'est son fils aîné, le futur Louis-Philippe, qui, comme l'a écrit Michel de Decker, porte l'estocade à Marie-Adélaïde . Elle le voit débouler un jour au Palais Royal écumant de fureur et brandissant un doigt accusateur . Il accuse sa mère de vouloir tuer sa sœur en éloignant Mme de Genlis !
La duchesse est effondrée . Son propre enfant la repousse et la trahit .
Elle lui écrit quelques jours plus tard :
La scène que nous avons eue ensemble, mon cher ami, m'a fait bien du mal. Ma santé est dans un grand état de faiblesse et mon cœur est si déchiré que des émotions dans le genre de celles que tu m'as fait éprouver me sont mortelles .
Tu me dis que je veux tuer ta sœur; je suis convaincue qu'il dépend absolument de Mme de Genlis d'épargner à ma fille des épreuves trop fortes pour sa sensibilité en prétextant d'une raison quelconque pour s'éloigner.
Je suis bien malheureuse et bien tourmentée .
Bonjour l'ambiance familiale !
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Mme de Sabran a écrit:Comte d'Hézècques a écrit: mais mon dieu, pour le pauvre lecteur il n'y guère de la place, c'est la Genlis qui est partout, qui se glorifie sur chaque page ! àè-è\':
Comme vous dites, mon cher Comte . Mme de Genlis ne brillait pas par la modestie .
C'est ainsi qu'un jour , elle écrivit sous l'un de ses portraits:
Vertus, grâces, talents, esprit juste, enchanteur,
Elle a tout ce qu'il faut pour embellir la vie.
C'est le charme des yeux, de l'oreille et du coeur
Et le désespoir de l'envie .
C'est ce qui s'appelle être contente de soi !!!! :n,,;::::!!!:
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A chaque fois que je lis ce quatrain, j'en suis toujours estomaquée !
Invité- Invité
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Elle a compris que l'on n'est jamais si bien servie que par soi-même ! : : :
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Dans ses Mémoires, et avec sa plume de vieux libertin, Talleyrand s'est plu à nous apprendre que, afin de mettre un point final à l'éducation du jeune Louis-Philippe, quand il eût dix-sept ans, Mme de Genlis lui enseigna ... ce que seule une femme pouvait enseigner ! A quarante-trois ans, Félicité était encore très désirable . Là où le père avait passé, pourquoi pas le fils ? écrit Michel de Decker. ( La duchesse d'Orléans )
Mais il ajoute prudemment qu'il convient de se méfier des assertions de Talleyrand toujours enclin à former des couples. N'a t-il pas de même prétendu que Mme de Lamballe aimait à rouler dans les bras de Philippe d'Orléans ?
Qui le croirait ? pas moi ... C'est là sans doute clabaudage de vieux viveur . :&\\
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Mais il ajoute prudemment qu'il convient de se méfier des assertions de Talleyrand toujours enclin à former des couples. N'a t-il pas de même prétendu que Mme de Lamballe aimait à rouler dans les bras de Philippe d'Orléans ?
Qui le croirait ? pas moi ... C'est là sans doute clabaudage de vieux viveur . :&\\
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Mais, en ce qui concerne Genlis ....
Dans une lettre que Marie-Adélaïde adresse à la Convention, elle affirme positivement que Genlis a séduit le jeune Chartres.
Je crois que par séduire, il faut entendre subjuguer .
Je cite :
C'est après avoir passé ma vie dans l'amertume, que je m'adresse à vous avec confiance pour adoucir les maux d'une existence plus pénible cent fois que je ne saurais vous l'exprimer ... Je suis la fille du duc de Penthièvre et peut-être suis-je digne d'appartenir à ce citoyen dans lequel on a reconnu quelques vertus. Le coup le plus cruel, citoyens, a toujours été la privation de mes enfants. A peine sortis de mon sein, je n'ai pu en disposer, mais encore suivre leur éducation, et même les voir ... Une femme à laquelle je n'ai jamais fait de mal et dont je ne parle qu'avec des sanglots s'est emparée de l'esprit du père de mes enfants et son ascendant sur lui, connu de tout le monde, a produit tous les malheurs de ma famille .
Abusant de ses talents et de l'empire qu'elle avait sur lui, j'étais dédaignée par cette femme aussi méchante qu'altière; et le plus cruel des maux qu'elle m'a faits a été de séduire l'aîné de mes fils et de m'enlever ma fille .
Je n'ai jamais pu opposer que des larmes à tant de maux et, convaincue qu'ils étaient sans remède, j'ai abandonné le séjour du désespoir pour moi et je suis venue me jeter dans les bras d'un père que j'idolâtrais. Je l'ai perdu. Je recevais de lui toutes les consolations que je pouvais espérer dans la triste situation où j'étais ...........
Pauvre mère ! Mais c'est épouvantable !!!
.
Dans une lettre que Marie-Adélaïde adresse à la Convention, elle affirme positivement que Genlis a séduit le jeune Chartres.
Je crois que par séduire, il faut entendre subjuguer .
Je cite :
C'est après avoir passé ma vie dans l'amertume, que je m'adresse à vous avec confiance pour adoucir les maux d'une existence plus pénible cent fois que je ne saurais vous l'exprimer ... Je suis la fille du duc de Penthièvre et peut-être suis-je digne d'appartenir à ce citoyen dans lequel on a reconnu quelques vertus. Le coup le plus cruel, citoyens, a toujours été la privation de mes enfants. A peine sortis de mon sein, je n'ai pu en disposer, mais encore suivre leur éducation, et même les voir ... Une femme à laquelle je n'ai jamais fait de mal et dont je ne parle qu'avec des sanglots s'est emparée de l'esprit du père de mes enfants et son ascendant sur lui, connu de tout le monde, a produit tous les malheurs de ma famille .
Abusant de ses talents et de l'empire qu'elle avait sur lui, j'étais dédaignée par cette femme aussi méchante qu'altière; et le plus cruel des maux qu'elle m'a faits a été de séduire l'aîné de mes fils et de m'enlever ma fille .
Je n'ai jamais pu opposer que des larmes à tant de maux et, convaincue qu'ils étaient sans remède, j'ai abandonné le séjour du désespoir pour moi et je suis venue me jeter dans les bras d'un père que j'idolâtrais. Je l'ai perdu. Je recevais de lui toutes les consolations que je pouvais espérer dans la triste situation où j'étais ...........
Pauvre mère ! Mais c'est épouvantable !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Genlis écorchant sa harpe :
La leçon de harpe
Mauzaisse, Jean-Baptiste (peintre)
d'après Giroust, Jean-Antoine-Théodore (peintre)
Huile sur toile, 1843
Personnes représentées : Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, Pamela Brûlart de Sillery, épouse FitzGerald,, Eugénie-Adélaïde-Louise d'Orléans, Minerve
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles)
La leçon de harpe
Mauzaisse, Jean-Baptiste (peintre)
d'après Giroust, Jean-Antoine-Théodore (peintre)
Huile sur toile, 1843
Personnes représentées : Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, Pamela Brûlart de Sillery, épouse FitzGerald,, Eugénie-Adélaïde-Louise d'Orléans, Minerve
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles)
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Mme de Genlis avait réussi à caser son frère, le marquis de Ducrest, au Palais-Royal, avec la charge de chancelier du duc de Chartres. Il lui fallut recourir au chantage : le duc faisait entrer Ducrest dans sa Maison, ou bien Félicité quittait son poste de gouverneur des petits Orléans.
Toute la gestion de l'apanage et de la Maison d'Orléans dépendait désormais de Ducrest, chef du conseil du duc.
Il y fit bientôt entrer Brissot, journaliste et pamphlétaire bien connu des services de police : dénoncé et accusé, probablement par Théveneau de Morande, d'avoir écrit et diffusé des libelles infâmes contre la Reine, il avait été arrêté et embastillé en 1784 . Le duc de Chartres l'avait fait libérer la même année . Ducrest et Mme de Genlis l'avaient pris sous leur protection, et Ducrest, devenu chancelier du duc de Chartres, proposa à Brissot de travailler pour son maître, qui avait besoin d'une plume acérée à son entière dévotion.
Brissot le relate ainsi dans ses mémoires :
Il me fit entrevoir de vastes desseins et la part que je pouvais y prendre. Nous touchions à une grande crise, je le sentais; il me semblait qu'elle ne pouvait s'opérer qu'avec l'appui d'un prince riche, adoré du peuple, qui s'allierait avec les Parlements, ces éternels ennemis du trône.
Cette idée me décida; j'acceptai la place de lieutenant-général de la chancellerie; mon travail consistait dans l'examen de tous les projets que le prince pouvait exécuter avec sa fortune immense.
Pour séduire les masses populaires, Ducrest demanda à Brissot d'organiser des " sociétés philanthropiques " de charité laïque . C'est fou ce que cela sent sa loge maçonnique d'une lieue !
A Chartres, il nomma son ami Pétion à la tête de l'opération, à Lyon, Blot, à Villefranche-en-Beaujolais, Chasset ... l'abbé Sieyès devint un habitué du salon de Mme de Genlis.
Ducrest mettait ainsi, sur place, aux postes clefs de l'apanage, des hommes souvent d'origine modeste, pour la plupart dévorés du désir de parvenir et dont les idées reflétaient celles des Lumières. Tous aspiraient à un profond changement des institutions sans que leurs voeux se fussent jusqu'alors clairement exprimés.
Nul ne saurait dire ce que le duc d'Orléans savait sur chacun d'eux. Il ratifiait sans sourciller les choix de son chancelier dont il écoutait les discours enfiévrés.
Alors que le duc d'Orléans s'entourait d'hommes pétris des principes philosophiques et affiliés le plus souvent à la franc-maçonnerie, les liens de la Maison d'Orléans et du Parlement se resserraient ...
( Philippe Egalité : Evelyne Lever )
Genlis pétroleuse ? Yes, that's right !
Le futur Louis-Philippe ira jusqu'à écrire à sa mère :
Dès notre plus tendre enfance, on nous avait empli la tête de toutes ces idées fausses sur lesquelles repose la Révolution. On s'était efforcé de nous ôter le sentiment de ce que nous sommes et je puis vous dire qu'on craignait que vous nous le communiquiez . Ces idées fausses ont certainement fort contribué à vous séparer de la famille et ont été la cause de ce que je regretterai toute ma vie et dont je préfèrerais ne pas me souvenir, et dont vous m'avez défendu, chère maman, de vous parler. J'ai reconnu trop tard leur fausseté. Mais enfin, je l'ai reconnue et j'ai vu que j'étais dans une mauvaise route et que vous seule, dans ma famille, aviez bien jugé la Révolution.
.
Toute la gestion de l'apanage et de la Maison d'Orléans dépendait désormais de Ducrest, chef du conseil du duc.
Il y fit bientôt entrer Brissot, journaliste et pamphlétaire bien connu des services de police : dénoncé et accusé, probablement par Théveneau de Morande, d'avoir écrit et diffusé des libelles infâmes contre la Reine, il avait été arrêté et embastillé en 1784 . Le duc de Chartres l'avait fait libérer la même année . Ducrest et Mme de Genlis l'avaient pris sous leur protection, et Ducrest, devenu chancelier du duc de Chartres, proposa à Brissot de travailler pour son maître, qui avait besoin d'une plume acérée à son entière dévotion.
Brissot le relate ainsi dans ses mémoires :
Il me fit entrevoir de vastes desseins et la part que je pouvais y prendre. Nous touchions à une grande crise, je le sentais; il me semblait qu'elle ne pouvait s'opérer qu'avec l'appui d'un prince riche, adoré du peuple, qui s'allierait avec les Parlements, ces éternels ennemis du trône.
Cette idée me décida; j'acceptai la place de lieutenant-général de la chancellerie; mon travail consistait dans l'examen de tous les projets que le prince pouvait exécuter avec sa fortune immense.
Pour séduire les masses populaires, Ducrest demanda à Brissot d'organiser des " sociétés philanthropiques " de charité laïque . C'est fou ce que cela sent sa loge maçonnique d'une lieue !
A Chartres, il nomma son ami Pétion à la tête de l'opération, à Lyon, Blot, à Villefranche-en-Beaujolais, Chasset ... l'abbé Sieyès devint un habitué du salon de Mme de Genlis.
Ducrest mettait ainsi, sur place, aux postes clefs de l'apanage, des hommes souvent d'origine modeste, pour la plupart dévorés du désir de parvenir et dont les idées reflétaient celles des Lumières. Tous aspiraient à un profond changement des institutions sans que leurs voeux se fussent jusqu'alors clairement exprimés.
Nul ne saurait dire ce que le duc d'Orléans savait sur chacun d'eux. Il ratifiait sans sourciller les choix de son chancelier dont il écoutait les discours enfiévrés.
Alors que le duc d'Orléans s'entourait d'hommes pétris des principes philosophiques et affiliés le plus souvent à la franc-maçonnerie, les liens de la Maison d'Orléans et du Parlement se resserraient ...
( Philippe Egalité : Evelyne Lever )
Genlis pétroleuse ? Yes, that's right !
Le futur Louis-Philippe ira jusqu'à écrire à sa mère :
Dès notre plus tendre enfance, on nous avait empli la tête de toutes ces idées fausses sur lesquelles repose la Révolution. On s'était efforcé de nous ôter le sentiment de ce que nous sommes et je puis vous dire qu'on craignait que vous nous le communiquiez . Ces idées fausses ont certainement fort contribué à vous séparer de la famille et ont été la cause de ce que je regretterai toute ma vie et dont je préfèrerais ne pas me souvenir, et dont vous m'avez défendu, chère maman, de vous parler. J'ai reconnu trop tard leur fausseté. Mais enfin, je l'ai reconnue et j'ai vu que j'étais dans une mauvaise route et que vous seule, dans ma famille, aviez bien jugé la Révolution.
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Il le dira lui même : la seule femme de qui il ait jamais été amoureux...Mme de Sabran a écrit:Mais, en ce qui concerne Genlis ....
Dans une lettre que Marie-Adélaïde adresse à la Convention, elle affirme positivement que Genlis a séduit le jeune Chartres.
Je crois que par séduire, il faut entendre subjuguer
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
M’ouais. Cela ne l’a pas empêché, plus tard, de rappeler la Genlis auprès de lui (et de ses enfants, dont elle fut encore le « Gouverneur" me semble-t-il) !Mme de Sabran a écrit:
Le futur Louis-Philippe ira jusqu'à écrire à sa mère :
Dès notre plus tendre enfance, on nous avait empli la tête de toutes ces idées fausses sur lesquelles repose la Révolution. On s'était efforcé de nous ôter le sentiment de ce que nous sommes et je puis vous dire qu'on craignait que vous nous le communiquiez . Ces idées fausses ont certainement fort contribué à vous séparer de la famille et ont été la cause de ce que je regretterai toute ma vie et dont je préfèrerais ne pas me souvenir, et dont vous m'avez défendu, chère maman, de vous parler. J'ai reconnu trop tard leur fausseté. Mais enfin, je l'ai reconnue et j'ai vu que j'étais dans une mauvaise route et que vous seule, dans ma famille, aviez bien jugé la Révolution.
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
La nuit, la neige a écrit:Il le dira lui même : la seule femme de qui il ait jamais été amoureux...Mme de Sabran a écrit:Mais, en ce qui concerne Genlis ....
Dans une lettre que Marie-Adélaïde adresse à la Convention, elle affirme positivement que Genlis a séduit le jeune Chartres.
Je crois que par séduire, il faut entendre subjuguer
Oui, oui, je m'en souviens fort bien . Cela ne veut pas dire forcément qu'il y ait eu consommation .
La Genlis savait bien, la fine mouche, qu'elle attisait cette jeune passion en ne se donnant point .
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Sainte Marie, mère de Dieu ! N’abordons pas ce thème... :Mme de Sabran a écrit:
Oui, oui, je m'en souviens fort bien . Cela ne veut pas dire forcément qu'il y ait eu consommation .
Comme tu l’as dit, il était subjugué. C’est une sacrée bonne femme !Mme de Sabran a écrit:La Genlis savait bien, la fine mouche, qu'elle attisait cette jeune passion en ne se donnant point
Et beaucoup de garçons sont « amoureux » de leur maîtresse (entendre : prof).
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
La nuit, la neige a écrit:
M’ouais. Cela ne l’a pas empêché, plus tard, de rappeler la Genlis auprès de lui (et de ses enfants, dont elle fut encore le « Gouverneur" me semble-t-il) !
Ah cela, je l'avais zappé ! :
Quel fléau, quel cataplasme que cette bonne-femme !!!
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_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
La nuit, la neige a écrit:Sainte Marie, mère de Dieu ! N’abordons pas ce thème...Mme de Sabran a écrit:
Oui, oui, je m'en souviens fort bien . Cela ne veut pas dire forcément qu'il y ait eu consommation .
Damned ! Où mets-je les ripatons !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Mme de Sabran a écrit:La nuit, la neige a écrit:Sainte Marie, mère de Dieu ! N’abordons pas ce thème...Mme de Sabran a écrit:
Oui, oui, je m'en souviens fort bien . Cela ne veut pas dire forcément qu'il y ait eu consommation .
Damned ! Où mets-je les ripatons !!!
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Oui, attention où tu mets les pieds ! Un accident est si vite arrivé .
Invité- Invité
Re: Félicité du Crest de Saint-Aubin, comtesse de Genlis, puis marquise de Sillery
Les billet de Louis Philippe et sa mère sont intéressants, ils montrent qu'Adélaïde tutoie son fils, et que lui la voussoie. Je ne l'aurais pas pensé.
Autre épisode édifiant sur Mme de Genlis, qui a certainement ouvert un peu les yeux de Louis-Philippe ;
Autre épisode édifiant sur Mme de Genlis, qui a certainement ouvert un peu les yeux de Louis-Philippe ;
Reinette a écrit:En 1793, à Tournai, elle a aidé Dumouriez, Egalité fils et son gendre le général Valence à comploter contre la République. Résultat : le ministre de la Guerre et des commissaires venus en pourparlers se font arrêté par Dumouriez.
Evidemment Philippe-Egalité et son mari Sillery, également député de la Convention, ne se retrouvaient pas dans une situation des plus confortables...
Les voilà plus que soupçonnés et la duchesse d'Orléans et madame de Montesson décrétées d'emprisonnement.
A la frontière belge, tout le monde a peur des représailles françaises. Madame de Genlis tente alors de fuir. En laissant volontairement derrière elle mademoiselle d'Orléans, sa pupille ! Si les Français mettent la main sur la princesse émigrée depuis longtemps, fille d'un conventionnel plus que compromis, ils la laisseraient peut-être tranquille ! Elle prend sa voiture de nuit, laissant la jeune fille endormie dans leur logement sans qu'elle ne sache ce qui se passe à son encontre. Abandonnée ! C'est immonde !
Heureusement, le duc de Chartres s'en doutait et arrivera à temps avant le départ de son "gouverneur" : il réveille sa sœur d'urgence et la mène d'autorité dans la voiture. Madame de Genlis n'a pas le choix... La pauvre enfant n'aura même pas un châle ou un mouchoir. Mais heureusement, madame de Genlis avait pensé à emmener sa fameuse harpe...
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
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