Traits de caractère de Marie-Antoinette

Il s'agit d'un journal intitulé: " La vie francaise à la veille de la Révolution " (1783-1786), ou: " Journal inédit de Madame Cradock", traduit par O. Balleyguier, et publié chez Perrin en 1911.

L'ouvrage est-il fiable (apocryphe, manuscrit hors de tout doute ...)

Lucius a écrit:L'ouvrage est-il fiable (apocryphe, manuscrit hors de tout doute ...)

Bonjour Lucius, j'ai créé un sujet céans dédié à ce journal : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1760-journal-de-mme-cradock-voyage-en-france-1783-1786?highlight=Cradock

Je viens de le voir en effet, merci !

Marie-Antoinette s'est bien vite rendue compte que Louis XVI était loin d'être un mou justement...
La volonté de Marie-Thérèse de téléguider sa fille depuis Vienne a gravement nui à la Dauphine

Un des traits de caractère de Marie-Antoinette indéniable est son don de la répartie.
D'un rien, d'une méchanceté, d'une question insidieuse, d'une situation embarrassante, elle la retourne avec humour.
J'espère qu'elle a pu conserver le plus longtemps possible cette vivacité d'esprit...

6 novembre 1778 :
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Néanmoins, si je la vois très bien parler ainsi, on peut se demander comment l'auteur de la Correspondance secrète en a pu avoir connaissance puisqu'il s'agit, comme il le dit lui-même, d'une conversation particulière entre la reine et ses amies.

Cela fait en effet dialogue de film...
Et pourtant cette répartie , Marie-Antoinette en fera preuve jusqu'à Son procès ! :

Bien à vous.

Même en ne disant pas un mot, lors de son exécution, au peuple français qui l'a tant malmenée, elle fait preuve pour moi d'une forme de sens de la répartie... muette :;\':;\':;

C'est vrai. Ce silence faisait aussi partie de ses stratégies habituelles de mépris.

Digne jusqu'au bout...

Un trait de bonté de Marie-Antoinette :

« Nous allâmes d'abord à Marly-le-Roi, et là, pour la première fois, je pris l'idée d'un séjour enchanteur. (...)
Un matin j'y ai rencontré la reine Marie-Antoinette, qui se promenait dans le parc avec plusieurs dames de sa cour. Toutes étaient en robes blanches, et si jeunes, si jolies, qu'elles me firent l'effet d'une apparition. J'étais avec ma mère, et je m'éloignais, quand la reine eut la bonté de m'arrêter, m'engageant à continuer ma promenade partout où il me plairait. »

Elisabeth Vigée-Lebrun, Souvenirs, édition établie par Claudine Herrmann, 1984.

Témoignage charmant et frais...
On l'imagine...

j'ai trouvé en reprint HACHETTE/BNF l'original est sur GALLICA, le premier tome des AMOURS SECRETS DES BOURBONS depuis le mariage de MARIE ANTOINETTE édition de 1820/1830 qui se termine lors du séjour d'ARTOIS en Italie au moment de son départ de FRANCE.
c'est un monceau d'ordures évoquant en premier chef LE COMTE D'ARTOIS et ses maitresses, dont MARIE ANTOINETTE avec détails de leurs rencontres, naissance du premier dauphine etc... et insistant aussi sur le cheptel féminin de la Reine - on y trouve outre les principales déjà connues.........ROSE BERTIN, la GUIMARD etc.....sans oublier les hommes, en un mot toute la Cour y est passée !!!!!!!

Nous sommes en pleine restauration et un tel livre a du faire sensation, cela nous explique la réputation de MARIE ANTOINETTE dès cette date vis à vis du public.

c'est une curiosité à mettre sur l'étagère des toilettes qui est mon enfer personnel.

MARIE ANTOINETTE àè-è\':

C'est une réflexion que je me suis faite (j'appelle ca: "réflexion d'un soir d'été ...)

Si, comme on le pense ici, et comme je le pense aussi, l'amour que Marie-Antoinette éprouva pour Axel de Fersen fut: durable, ravageur, exclusif... il ne dut pas etre exempt, pour la Reine, de remords, de culpabilité, de ce qu'on appellerait aujourd'hui, à la lumière de la psychanalyse, un "conflit interne", source d'angoisse intense, et qu'on pourrait résumer ainsi: "s'abandonner ou résister"; d'un coté, il s'agit d'une aspiration au bonheur,ici maintenant, sur cette terre (ce qu'enseignent le Lumières), et ce que tant de dames de la Cour mettent en pratique, d'un autre coté, le Devoir, la fidélité conjugale, renforcée par l'interdit, majeur pour une reine,d'enfanter d'un batard...
Ceci posé, je voudrais dire que les conflits qui ont pu surgir ca et là à propos de la nature des liens de la Reine avec Fersen ( y compris sur cet illustre forum...) peuvent etre vus comme la PROJECTION des conflits de la Reine elle-meme. En d'autres termes; la question de savoir "s'ils ont couché ou pas" est un déplacement de la question: "puis-je coucher avec lui ou pas?"
Mais alors, me direz-vous: ou cela nous mene-t-il ?
Eh bien je pense que cette question ne sera jamais résolue,car elle est trop sujette aux fantasmes des uns et des autres, compte tenu du sujet trés particulier dont il est question: l'amour, la passion, la fidélité...
En revanche, je propose de suivre la piste du conflit intérieur tel qu' il a pu se poser à La Reine, mais aussi de la force qu'elle a incontestablement puisée dans cet amour (quelles que soient les qualités et les défauts de l'objet de cet amour).
J'imagine quelquefois Marie-Antoinette comme un splendide Stradivarius endormi: si on veut en ressusciter quelques sons venus du passé, il ne faut pas le brusquer; lui rendre aujourd'hui, comme je vous y convie, l'écho de ses souffrances intimes, ses doutes, ses remords, c'est peut etre la seule manière de le faire revivre et de l'entendre à nouveau...

Vicq d Azir a écrit:C'est une réflexion que je me suis faite (j'appelle ca: "réflexion d'un soir d'été ...)

Si, comme on le pense ici, et comme je le pense aussi, l'amour que Marie-Antoinette éprouva pour Axel de Fersen fut: durable, ravageur, exclusif... il ne dut pas être exempt, pour la Reine, de remords, de culpabilité, de ce qu'on appellerait aujourd'hui, à la lumière de la psychanalyse, un "conflit interne", source d'angoisse intense, et qu'on pourrait résumer ainsi: "s'abandonner ou résister"; d'un coté, il s'agit d'une aspiration au bonheur,ici maintenant, sur cette terre (ce qu'enseignent le Lumières), et ce que tant de dames de la Cour mettent en pratique, d'un autre coté, le Devoir, la fidélité conjugale, renforcée par l'interdit, majeur pour une reine,d'enfanter d'un batard...

Vous avez tellement raison, cher Févicq, que Louis XVI lui-même est conscient de ce conflit interne .
Il en pardonne le dénouement  ( s'abandonner ou résister ) :
 
Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu’elle souffre pour moi, et les chagrins que je pourrais lui avoir donnés dans le cours de notre union, comme elle peut être sûre que je ne garde rien contre elle si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher.

Vicq d Azir a écrit:
J'imagine quelquefois Marie-Antoinette comme un splendide Stradivarius endormi: si on veut en ressusciter quelques sons venus du passé, il ne faut pas le brusquer; lui rendre aujourd'hui, comme je vous y convie, l'écho de ses souffrances intimes, ses doutes, ses remords, c'est peut etre la seule manière de le faire revivre et de l'entendre à nouveau...

J'adore cette comparaison !  boudoi30
Si Marie-Antoinette est ce splendide Stradivarius, Fersen est son Nigel Kennedy .  

Et voici la tempête de l'été de leur vie ( valdi ) :

Superbe ! Merci Eléonore !

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Tous ses contemporains ont vanté sa bonté  .
Ce n'est pas Pierre de Nolhac qui les contredira !

Voici quelques anecdotes sous sa plume   :n,,;::::!!!:
...   suivies d'une gravure de Moreau le jeune .

Merci.

La gravure d'après Moreau. Le dessin original est plus joli....
Moreau le Jeune est l'un de mes chouchous.

La nuit, la neige a écrit:Merci.

La gravure d'après Moreau. Le dessin original est plus joli....
Moreau le Jeune est l'un de mes chouchous.

... beaucoup beaucoup plus joli !

Nous parlons beaucoup, au début de ce sujet, de la rancune tenace dont Marie-Antoinette pouvait poursuivre ( et parfois de manière constante ) certains de ses sujets , voici une anecdote qui la montre au contraire capable aussi de mansuétude :

Je sus à cette époque, par M. Baudoin mon nouvelliste ordinaire, un trait tout à l'honneur de Marie-Antoinette : M. de Pontécoulant, major général des gardes du corps, avait, sous le feu roi, soutenu avec beaucoup de respect et de fermeté le droit des gardes du corps que la comtesse de Noailles voulait exclure du dîner de Madame la Dauphine. Cette princesse ayant pris cette affaire avec chaleur, M. de Pontécoulant avait réclamé la décision du Roi, qui avait nettement jugé contre Madame la Dauphine. Celle-ci ne dissimula point son mécontentement, et menaça même de se souvenir longtemps de cette petite tracasserie.
Depuis la mort du feu roi, elle n'avait rien dit à Pontécoulant, qui était inquiet; il fit parler à la Reine par M. de Saulx, lui fit connaître le chagrin que lui causait son silence, et la fit assurer que, si elle conservait quelque ressentiment de la conduite qu'il avait été obligé de tenir, il croirait devoir au respect qu'il avait pour elle la démission de sa place. La Reine ordonna de lui répondre qu'il n'eût aucune préoccupation ; et le lendemain, l'apercevant en se rendant à la messe, elle s'approcha de lui et lui dit : " Monsieur de Pontécoulant, soyez bien sûr que j'ai tout oublié, tout, tout; mais il me reste une inquiétude, c'est de savoir si vous avez aussi tout oublié." Le pauvre Pontécoulant ne put répondre qu'en fondant en larmes .

( J.N. Moreau : Mes Souvenirs )

Le duc de Lévis et Gustave de Pontécoulant étaient très liés .  
Gaston mentionne d'ailleurs cet ami dans sa correspondance avec Pauline, sa femme .

Voici le château de Pontécoulant, non loin de Caen :

Je présume que ce château et cette famille sont à rapprocher de Louis-Gustave Doulcet de Pontécoulant, un ami de Charlotte Corday...


Bien à vous.

Oui, c'est bien lui .

C'est carrément de lui qu'il s'agit?
J'ignorais que Marie-Antoinette et Charlotte Corday avaient une connaissance en commun


Bien à vous.

... carrément !