Le comte Martial de Guernon-Ranville (1787-1866)
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Le comte Martial de Guernon-Ranville (1787-1866)
Gouverneur Morris a écrit:
Le Point revient ce jour sur le soulier que la Reine aurait perdu en montant sur l'échafaud :
Qu’est devenu le soulier perdu par Marie-Antoinette à l’échafaud ?
Rien de bien neuf sinon une jolie vidéo
Article de Marielle Brie
Qu’est devenu le soulier perdu par Marie-Antoinette à l’échafaud ?
Le soulier exposé par intermittence – pour souci de conservation – à la Conciergerie est un dépôt du musée de Caen. Il a pour semelle ( ) un texte manuscrit :
« Soulier que portait la reine Marie-Antoinette le jour néfaste où elle monta à l'échafaud. Ce soulier fut ramassé par un individu au moment où la reine le perdit et acheté immédiatement par monsieur le comte de Guernon-Ranville. »
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... et qui est-il, cet homme au petit soulier ?
Le comte Martial Côme Annibal Perpétue Magloire de Guernon-Ranville, né à Caen le 2 mai 1787 , est un magistrat et homme politique français.
Il fut le dernier ministre de Charles X.
Il est issu de l’une des familles les plus anciennes de la noblesse normande, son origine remonterait :
- au Xe siècle à Rollon, considéré comme le 1er duc de Normandie,
- au XIe siècle à Robert de Guernon, l’un des compagnons d’armes de Guillaume le Conquérant aux côtés de qui il s’est livré à l’invasion du Royaume d’Angleterre à partir de 1066. En Normandie, Robert a possédé plusieurs grands fiefs mouvants et seigneuries auxquels il a donné son nom.
Après la conquête d'Angleterre, Guillaume le Conquérant lui a donné plus de cinquante manoirs, baronnies ou autres terres domaniales dans les différents comtés de la Grande-Bretagne. Il s’est installé à Stansted Mountfitchet dans l’Essex, au Nord-Est de Londres, et le site très touristique sur lequel son château a été bâti est aujourd’hui classé parmi les Monuments Historiques Nationaux. Cet homme est également le progéniteur des Cavendish, l’une des familles les plus riches et influentes d’Angleterre d’où sont de nos jours encore issus les ducs de Devonshire.
Les armes de cette famille étaient
« d’azur au leurre d’or, accompagné de deux molettes d’éperon en chef de même ». L’azur (la couleur bleue) signifie justice et loyauté. Le leurre (chaperon couvrant la tête des oiseaux de poing que l’on employait pour chasser) est l’emblème de la noblesse dont la première prérogative était le droit de chasse. Les molettes d’éperon (sortes d’étoiles percées) sont l’insigne du chevalier.
Fils d’un officier des mousquetaires noirs, Martial de Guernon-Ranville s’engagea en 1806 aux vélites de la garde impériale ; mais il fut réformé pour cause de myopie. Après des études de droit à Paris où il sortit docteur de faculté en 1812 , il se fait recevoir en 1813 avocat au barreau de Caen jusqu'en mars 1815. Il salue avec enthousiasme le retour des Bourbons, s’engage aux Cent-Jours dans une compagnie de jeunes volontaires qui devaient combattre « l’usurpateur », mais se contente d’aller à Gand avec sa compagnie de volontaires, monter la garde auprès de Louis XVIII.
Son dévouement n'est récompensé qu’en 1820 par une nomination aux fonctions de président du tribunal civil de Bayeux. Il est ensuite avocat général à Colmar (11 décembre 1822), procureur général à Limoges (16 avril 1823), à Grenoble (21 juillet 1826), à Lyon (26 août 1829). Dans son discours d’installation dans cette dernière ville, il se déclare nettement « contre-révolutionnaire ».
Le 18 novembre 1829, il est appelé, dans le ministère Polignac
à prendre la succession de Montbel comme Ministre secrétaire d’État au département des Affaires ecclésiastiques et de l’Instruction publique, Grand maître de l’Université.
Durant son passage au ministère, il s’efforce d’améliorer la condition des instituteurs et fait rendre, le 14 février 1830, une ordonnance étendant le bénéfice de l’instruction primaire à toutes les communes du royaume.
Le 2 mars 1830, il est élu député par le collège du département de Maine-et-Loire en remplacement de François Régis de La Bourdonnais, nommé pair de France.
Il combat le projet d’adresse des 221 qui exprime la défiance de la majorité libérale de la Chambre, forte de 221 députés, à l'égard du ministère dirigé par le prince de Polignac. ...
... tandis que, au conseil des ministres, il s’élève contre la dissolution et se prononce nettement, dans la discussion sur les ordonnances, contre les mesures extrêmes.
Il est réélu député le 19 juillet 1830. Il signe les ordonnances du 25 juillet, moins par conviction que pour ne pas se séparer de ses collègues. Le 29, il repousse toute idée de transaction avec l’insurrection. Après le départ de la famille royale, il part pour Tours et est arrêté aux portes de cette ville, puis conduit au fort de Vincennes dans la nuit du 25 au 26 août.
Le procès des ministres de Charles X devant la cour des pairs, se tient dans l’hémicycle du palais du Luxembourg.
Guernon-Ranville est défendu par Adolphe Crémieux et condamné à la prison à perpétuité.
Incarcéré pendant cinq ans au fort de Ham, il en sort le 23 novembre 1836, à la faveur de la grâce collective décidée à l’instigation du premier ministère Molé, puis se retire au château de Guernon-Ranville près de Caen, où il meurt le 28 avril 1866.
Il se tenait alors à l'écart de la vie politique, mais participait activement à la vie culturelle caennaise en tant que membre de l'académie des sciences, arts et belles-lettres à partir de 1841, de la Société d'horticulture et de la société d'agriculture et de commerce.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Martial_de_Guernon-Ranville#:~:text=Le%20comte%20Martial%20C%C3%B4me%20Annibal,magistrat%20et%20homme%20politique%20fran%C3%A7ais.
Nous pouvons lire en ligne son Journal d'un ministre :
Oeuvre posthume du cte de Guernon-Ranville, ancien membre de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen (2, Deuxième édition) / publ. au nom de cette compagnie par son secrétaire M. Julien Travers Guernon-Ranville, Martial Côme Annibal Perpétue Magloire de (1787-1866). Auteur du texte
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Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le comte Martial de Guernon-Ranville (1787-1866)
Si l'histoire était vraie de l'achat du petit soulier de la reine, il s'agirait du père de Martial de Guernon-Ranville, car le ministre de Charles X lui-même n'était qu'un bambin en octobre 1793.
Il paraît singulier qu'une telle relique ait pu être vendue pour la somme astronomique de un sou...
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