Jean-Marie-François Dubut de la Tagnerette
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Jean-Marie-François Dubut de la Tagnerette
Dubut de la Tagnerette était le fils M. Dubut de Longchamps et de son épouse née Mlle Carrelet, originaire de Dijon. Mme Dubut avait eu, pendant les dernières années du règne de Louis XV, l'habileté d'entrer dans les confidences du roi et de lui rendre des services, grâce auxquels elle fit de son mari, Dubut de Longchamp, modeste secrétaire d'un intendant de Bourgogne, un trésorier de la caisse générale des amortissements (1766), et bientôt après un administrateur général des postes. Mme Dubut de Longchamp, attentive et sèche, affectait d'être tombée, depuis le prétendu délaissement de Louis XV, dans une sombre dévotion.
Lorsque Louis XVI fut monté sur le trône, Mme Dubut fut encore plus adroite et plus heureuse, car, avec l'appui du ministre Maurepas, elle accrédita l'opinion qu'elle avait inspiré au feu roi un tendre sentiment et réussit à faire peser sur la tête de son fils le soupçon d'une " illustre origine » Des places et des pensions furent, pour le fils comme pour le père, le prix de tant d'adresse.
(V. La Bastille dévoilée, t. I, 30 livraison, p. 16 et suiv., t. II, 4e livraison, p. 125 et suiv.)
« Dubut de la Tagnerette, fils de Dubut de Longchamps, administrateur des postes, s’étant jeté dans des dépenses inconsidérées avec des filles et des jeunes gens de son âge, son père, effrayé de son inconduite, le fit mettre au donjon de Vincennes en 1783.
Il fut ensuite mis en liberté, mais sans se montrer plus sage : le père, peu après, obtint une nouvelle lettre de cachet pour faire enfermer ce fils incorrigible à la Bastille, où il resta trois mois. » (L.B. [Pierre JeanBaptiste Nougaret et Alphonse de Beauchamp], Histoire du donjon
et du château de Vincennes, III, Paris, 1807, p. 267).
http://www.giochidelloca.it/storia/VAUGEOIS_2.pdf
Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, plus d'un prisonnier s'était trouvé, en sortant, embarrassé de sa liberté. Ainsi, en 1783, Dubut de la Tagnerette demanda t-il à rester à la Bastille, le temps pour lui de trouver un appartement à sa convenance.
https://www.parislenezenlair.fr/histoire-de-paris/articles/histoire-des-monuments-des-lieux-et-des-quartiers/554-la-bastille-forteresse-et-prison.html#s5_scrolltotop
Voici un épisode de la jeunesse de La Tagnerette ( inénarrable décemment en son entier ) , qui peint bien le personnage :
Dans un bal privé de carnaval, en 1771, des dames ayant habillé La Tagnerette en fille, il s'en va en cet affublement au bal de l'Opéra, escorté d'un grand jeune homme « qui a de l'esprit, dit-on, mais l'air du monde le plus niais » ; ainsi se dépeint lui-même Mirabeau, jouant le rôle d'un chaperon de province.
Quant à Dubut le voici tel que le décrit Mirabeau dans l'Espion dévalisé :
« Monsieur de L. T. n'a pas vingt ans, est très joli, ressemble au feu roi, et l'on assure qu'on peut se ressembler de plus loin. Son teint ferait honte aux plus jolies blondes, sa main est charmante, ses yeux superbes, ses dents le disputent aux plus belles» (p. 158-et suiv.).
Ils attroupent le monde qui les prend, la belle pour une grisette, et son compère pour quelque dadais de cousin. Et voici qu'un marquis, homme de cour fort connu, s'entiche de la jeune personne, lui fait la cour, lui donne le bras, la gorge de glaces, d'oranges, de liqueurs, et pelote en attendant partie..., mais elle s'esquive.
Le lendemain, même déguisement, même rencontre, mêmes galanteries, même dérobade. Le troisième jour, mardi-gras, la belle ( Dubut ) consent à se laisser enlever, lorsqu'une prétendue mère survient, veut empêcher les amoureux et pousse les hauts cris. « Le marquis brave l'orage, tranche du grand seigneur, parle de Sainte-Pélagie» , tandis que La Tagnerette, défendant sa vertu à coups de poing, repousse le vigoureux laquais qui prétend sérieusement l'entraîner chez son maître. Le duc de Chartres, entré dans le complot, se tenait près de là avec deux autres hommes de sa suite, tous masqués. Il mit fin à la scène en démasquant La Tagnerette, Mirabeau, lui-même, etc. La suite de ces escapades n'importe qu'aux curiosités déréglées. Loin de nous, n'est-ce pas ...
Drôle de tandem que Dubut, si ravissant, si craquant, et Mirabeau laid à faire peur !
La Tagnerette était pourtant fort sévèrement tenu par ses parents . Comme on l'a vu, dans le courant de 1779, il avait été mis par son père à Vincennes, par mesure de correction. Son séjour n'y fut que de quelques mois, mais assez long pour qu'il pût approfondir connaissance avec, Mirabeau qui croupissait là, lui aussi, pour avoir séduit, enlevé et déshonoré la marquise de Monnier ... Sophie quant à elle se languissait à Gien, recluse au couvent des Saintes-Claires, attendant passionnément les lettres de son Gabriel ...
La Tagnerette, mis dans la confidence de la correspondance secrète avec Sophie, promit d'y prêter son concours. Il semble qu'à un certain moment il soit allé à Gien, qu'il y ait vu Sophie, qu'il y ait inspiré une passion à l'une des religieuses du couvent des Saintes-Claires, qui lui faisait des vers ridicules ; peut-être fut-il dans la confidence du voyage que Mirabeau fit à Gien en 1781 auprès de Sophie.
Mirabeau, pour correspondre à l'insu de la police avec Sophie de Monnier, utilisait plusieurs voies ordinaires, dont l'une dirigeait leurs lettres au nom de Mlle Ancellin, chez M. Avelin, maître-vitrier, rue des Vieux-Augustins.
Le secret de cette correspondance était garanti aux affidés par un gentilhomme de mystérieuse origine, fils légal de l'administrateur général des postes ( comme par hasard ), et son adjoint, ayant le contre-seing. Ce jeune homme, nous le devinons, n'était autre que Dubut de la Tagnerette, de Louis XV le portrait adorable. Une voix de petite maîtresse, le port léger, la taille grande, et tout l'extérieur d'une fille ingénue, une chevelure abondante et dorée, un teint d'aurore, des yeux parlants, des dents de perle fine, une bouche de cerise, la main délicate, blanche et douce, il effaçait, au dire des contemporains, les plus éclatantes beautés féminines.
Ce bellâtre par ses parents présumés cousinait justement avec Sophie de Monnier. Il mit au point un chiffre pour que Sophie et Mirabeau puissent crypter leur correspondance.
Vers 1771, Mirabeau l'avait instruit à la débauche. Ils avaient même partagé une fille galante, la Diot, que Sophie devait, six ans plus tard, rencontrer détenue chez Mlle Douay.
Autant dire que Mirabeau et la Tagnerette étaient décidément comme cul et chemise !
Mirabeau ... que l'on ne présente plus, détenu d’une espèce si particulière qu'il s'était institué le protecteur de ceux qui le gardaient. Par leur entremise, il entre en relations avec ses codétenus. Or, il y avait au donjon de Vincennes un certain Baudouin, seigneur de Guemadeuc, ancien maître des requêtes et financier véreux, qui, non content de faire banqueroute, était soupçonné d’avoir volé des couverts d’argent à la table du garde des sceaux. « C’est, disait-il sans se déconcerter, qu’on m’avait assuré qu’il y aurait toujours un couvert pour moi. » Ce Baudouin avait eu pour secrétaire le jeune Lafage, « un petit monsieur à la Crébillon fils, » habitué du café de la Régence et à qui ses succès dans le monde de la galanterie avaient fait une réputation spéciale et terriblement inquiétante.
Vous suivez toujours ?!
Comme c'est contrariant, je n'arrive à trouver de portrait ni de la Targerette, ni de Julie !
Ledit Lafage avait pour maîtresse Julie Dauvers, fille d’un chirurgien dentiste qui l’avait été de feue la Dauphine. Il advint que Baudouin parla à Mirabeau de l’intéressant Lafage, et lui vanta les charmes de Julie. Mirabeau émoustillé s’empresse de se mêler des affaires du trio. Eux aussi, il les protégera ! Il se fait fort d’obtenir pour Baudouin un exil doux, pour Lafage un poste de secrétaire, pour Julie une place de lectrice auprès d’une grande dame. Et, Julie ayant écrit la première, une correspondance s’engage, romanesque et positive, folle et rouée, plaisante et révoltante, entre lui qui n’a jamais vu sa nouvelle protégée et elle qui ne connaît même pas encore le nom de son protecteur inattendu.
Nous n’avons pas les lettres de Julie. Mais avec quelle précision nous voyons son image se dessiner à travers les lettres que lui adresse Mirabeau ! Et quel contraste elle forme avec la figure ravagée de la sentimentale, sensuelle et souffrante Mme de Monnier ! Ici, rien d’abandonné, rien de spontané : un cœur sec, des sens blasés, une imagination pauvre, une intelligence avisée. L’âme de Julie Dauvers a été façonnée par l’atmosphère de cette petite bourgeoisie qui avoisine la cour, vit les yeux fixés sur elle, tâche de s’en approprier l’air et les manières.
Les exemples et les conversations de son entourage lui ont donné très vite une science précoce de la vie, avec peu d’estime pour l’humanité : et sept années d’intimité avec Lafage ont été pour la guérir des illusions de la tendresse. Un seul sentiment continue de veiller en elle : l’ambition. Elle est née fonctionnaire. Elevée en vue d’un emploi de cour, tout ce qu’elle souhaite de Mirabeau, c’est qu’il l’aide à l’obtenir.
https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Revue_des_Deux_Mondes_-_1903_-_tome_16.djvu/674[/quote]
Comment l'intrigue se noue et finit, peu importe. Ce qu'il faut bien constater, c'est le goût de Mirabeau pour les mystifications, goût si prononcé qu'aucuns travaux d'aucune sorte ne l'empêchent, après sa sortie de Vincennes, de s'y livrer comme à la plus importante de ses affaires. On le voit chercher à capter la confiance de Mlle Dauvers par des moyens dont le principal consiste à se vanter de la protection d'une grande dame, amie intime de la reine, qui travaille à la liberté de Sophie et à la sienne et qui doit, en outre, lui procurer une situation importante, des missions à l'étranger ...
Cette mystérieuse grande dame, Mirabeau l'appelle Urgande, comme la fée bienfaisante de l'Amadis des Gaules, roman médiéval tellement en vogue à la Cour de France que l'on nomme le très populaire comte d'Artois Galaor, c'est tout dire !
Dans ses lettres à Sophie de Monnier qu'il s'amuse à torturer peut-être ou rendre jalouse, Mirabeau prétend être ou avoir été l'amant de Mme de Lamballe. — Quand? en 1771 ? On ne lui connaît alors qu'une flatteuse liaison, avec Mme de Guéménée; et depuis ce temps, il n'a traversé Paris qu'escorté de l'inspecteur de police de Bruguières, qui le conduisait au donjon de Vincennes. — Où? ici? Impossible. Peut-être le bruit persistait-il à courir à Paris des visites de Mme de Lamballe à cette prison d'Etat ; ces visites avaient eu lieu, et avaient fait scandale, mais c'était quatre ans plus tôt, en 1776.
Derrière le pseudonyme d'Urgande se cache la princesse de Lamballe, prétend Mirabeau .
Un ordre du Roi, transmis par Amelot, avait intimé à M. de Rougemont, le gouverneur de Vincennes, de ne permettre à personne, fût-ce aux Princes, de visiter le donjon, et avait fortement incriminé la complaisance qu'il avait eue d'y laisser pénétrer la duchesse de Chartres et Madame de Lamballe. Nommément visée par cette défense réitérée... Conçoit-on que cette princesse ait bravé cette défense, en quelque déguisement que ce fût, et que M. de Rougemont se soit exposé à l'encourir de nouveau, dans la perspective d'une révocation?
Franchement !
Toute fée Urgande que Mirabeau dépeignît Mme de Lamballe, elle n'était pas invisible, méconnaissable et terrifiante à sa fantaisie. Il lui eût fallu mettre dans cette confidence toute espèce de basses et sottes gens, aussi intéressés par couardise à la perdre que par cupidité à la servir, aussi incapables par caractère de lui garder le secret qu'indignes par état de le recevoir.
La correspondance avec Julie prit un tour amoureux . Les deux ne se connaissaient toujours pas. Grande fut la déconvenue de Julie quand, rendus à la liberté ils se rencontrèrent enfin. Elle trouva Mirabeau très laid et ( qui pire est ) désargenté ! Ne voulant pas se donner pour rien, elle tergiversa, jouant les coquettes ... Le soupirant pour l'emporter renouvela ses vantardises : grâce à Urgande, il allait procurer à Julie la place à la Cour qu'il lui promettait depuis des mois . Pour mettre en confiance Julie décidément récalcitrante, il lui donnait une lettre de la main même d'Urgande.
Mais Julie n'est pas si facile à berner ..., Elle croit faux ce billet prétendument écrit par Mme de Lamballe et le dit vertement à Mirabeau. II répond comme un homme moins intéressé à se justifier du soupçon qu'à en profiter pour rompre une aventure décidément gênante avec une partenaire aussi prudente et habile.
Je n'ai, moi, aucune autre réponse à faire à votre billet, Mademoiselle, sinon qu'il est si étrange et si peu mérité qu'il m'est impossible en effet de persévérer ni dans mes projets, ni même dans l'honneur de vous voir, à moins que vous ne reveniez de vous-même de soupçons aussi outrageants que ceux que vous ne rougissez pas de me témoigner. Quand votre amitié m'a paru inquiète, alarmée, j'ai épanché douloureusement mais affectueusement mon cœur. Aujourd'hui que la méfiance et même l'outrage prennent la place des sentiments que vous m'aviez tant témoignés, je ne m'abaisserai pas à une apologie fort au-dessous de moi, et très inutile aux yeux du plus simple bon sens et de la bonne foi la plus commune; car il y a quelque chose à parier que si j'eusse été de mauvaise foi, je ne suis pas précisément assez sot pour venir me brûler à la lampe que j'allumais moi-même.
Quoi qu'il en soit, mademoiselle, je vous souhaite et plus de bonheur et plus d'équité, et plus de confiance en vos amis, du fond d'un cœur qui sera toujours pénétré d'estime pour vos vertus, et de tendresse respectueuse pour votre personnel ...
Arrive tout naturellement l'anecdote du bal de l'Opéra, qui passe pour parfaitement authentique, le souvenir en ayant été conservé, dans la famille même de la Tagnerette.
Au carnaval de 1781, la Tagnerette n'avait plus vingt ans, mais plus jeune que Mme de Lamballe qui entrait dans sa trente et unième année, ce joli garçon pouvait lui ressembler. Il avait gardé l'air ingénu et beaucoup de timidité jusque dans ses excès. Il avait fait illusion et rempli son rôle à la perfection. Il passa aux yeux de Julie Dauvers pour Mme de Lamballe. Il était expert en ce genre, lié par une intime amitié avec Mirabeau et fort de la connivence du duc de Chartres, beau-frère de Mme de Lamballe, grand dignitaire de la franc-maçonnerie et maître fameux en crapule.
Le rôle de la figurante Marie-Antoinette est d'une attribution sujette à plus de réserve. Toutefois, il put être joué à merveille par la comtesse de Bussy, poétesse, dame de beauté et, soit dit en passant, maîtresse de Mirabeau à ce moment-là.
La réussite de cette hasardeuse supercherie disposa-t-elle Mirabeau à exiger aussitôt de Julie Dauvers un tribut tangible de reconnaissance? Il n'attachait plus un grand prix à ses faveurs ; et elle n'était toujours guère disposée à le payer de sa personne ; mais il ne pouvait renoncer à tirer un salaire des peines qu'elle lui donnait. En se refusant, en différant de céder, aux « vœux » de Mirabeau (par ménagement d'ambitieuse plutôt que par pudeur ) , Julie l'avait repoussé fatalement dans le demi-monde de la galanterie. Mirabeau s'y était endetté le plus qu'il avait pu. La bourse de ses amis épuisée, il s'en vint tendre la main à M. Dauvers.
A la faveur des hâbleries et stratagèmes que nous lui connaissons, il parvint à glaner vingt-cinq louis contre un billet stipulé d'honneur, à échéance vers le 15 mai de l'année courante. Mirabeau le signa; mais au jour du payement, oppressé de toutes parts, il ne put s'acquitter de sa dette. M. Dauvers lui refusa toute prorogation; et sur la vue patente de son insolvabilité, il porta son billet à la Connétablie, tribunal formé des maréchaux de France, présidés par leur doyen qui représentait le Connétable.
M. Dauvers, en possession de toute la correspondance du comte déloyal avec sa fille, l'avait déposée en lieu sûr, et menaçait de la livrer aux maréchaux, faute d'un payement immédiat . C'était répondre à l'abus de confiance par le chantage. Or cette correspondance compromettait abominablement des princesses de la maison de France, et surtout une des premières dames du royaume après la reine, Mme de Lamballe. Le calomniateur éhonté encourait la prison, l'exil perpétuité, la dégradation de noblesse personnelle et la flétrissure publique.
Mirabeau préféra une disparition pure et simple, instantanée.
Il n'y avait plus un pouce de terre française où les gens de police ne pussent l'appréhender au nom du roi . Passer en Angleterre et par cette fuite sans retour s'avouer coupable et voué à l'exécration de l'Europe entière ???
Mirabeau ne s'affola point. Sophie, depuis la fin de décembre 1780, gémissait à l'attendre. Elle avait tout préparé pour le recevoir et le tenir caché dans sa chambre dans son couvent des Saintes-Claires. Il part à franc étrier le 26 mai. Le soir même, vers sept heures, Mirabeau s'introduit dans la chambre de Sophie. Il y séjourne enfermé, à l'insu de l'abbesse et de toute la communauté, un peu plus de quatre journées. Sur le soir de la cinquième, il quitta Sophie qu'il ne revit jamais ...
Le 27 octobre 1781, Mirabeau crut savoir que la Tagnerette était de nouveau détenu, il s'en émut et tenta de se renseigner.
En 1787, Dubut de la Tagnerette ne figure plus sur la liste des administrateurs des postes. Dès l'année précédente il avait pris un logement distinct de celui de sa famille. Il avait épousé, à une époque indéterminée Marie-Félicité de Devezeaux de Rancongne, née le 3 août 1753.
Un acte de notoriété, dressé en l'an IX, nous a fait connaître qu'en 1792, Dubut de La Tagnerette avait disparu du Royaume, qu'il avait été porté sur la liste générale des émigrés, et que .jamais, depuis, on n'avait entendu parler de lui.
Sources :
Dauphin Meunier, duc de Castries, WIKI ...
Lorsque Louis XVI fut monté sur le trône, Mme Dubut fut encore plus adroite et plus heureuse, car, avec l'appui du ministre Maurepas, elle accrédita l'opinion qu'elle avait inspiré au feu roi un tendre sentiment et réussit à faire peser sur la tête de son fils le soupçon d'une " illustre origine » Des places et des pensions furent, pour le fils comme pour le père, le prix de tant d'adresse.
(V. La Bastille dévoilée, t. I, 30 livraison, p. 16 et suiv., t. II, 4e livraison, p. 125 et suiv.)
« Dubut de la Tagnerette, fils de Dubut de Longchamps, administrateur des postes, s’étant jeté dans des dépenses inconsidérées avec des filles et des jeunes gens de son âge, son père, effrayé de son inconduite, le fit mettre au donjon de Vincennes en 1783.
Il fut ensuite mis en liberté, mais sans se montrer plus sage : le père, peu après, obtint une nouvelle lettre de cachet pour faire enfermer ce fils incorrigible à la Bastille, où il resta trois mois. » (L.B. [Pierre JeanBaptiste Nougaret et Alphonse de Beauchamp], Histoire du donjon
et du château de Vincennes, III, Paris, 1807, p. 267).
http://www.giochidelloca.it/storia/VAUGEOIS_2.pdf
Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, plus d'un prisonnier s'était trouvé, en sortant, embarrassé de sa liberté. Ainsi, en 1783, Dubut de la Tagnerette demanda t-il à rester à la Bastille, le temps pour lui de trouver un appartement à sa convenance.
https://www.parislenezenlair.fr/histoire-de-paris/articles/histoire-des-monuments-des-lieux-et-des-quartiers/554-la-bastille-forteresse-et-prison.html#s5_scrolltotop
Voici un épisode de la jeunesse de La Tagnerette ( inénarrable décemment en son entier ) , qui peint bien le personnage :
Dans un bal privé de carnaval, en 1771, des dames ayant habillé La Tagnerette en fille, il s'en va en cet affublement au bal de l'Opéra, escorté d'un grand jeune homme « qui a de l'esprit, dit-on, mais l'air du monde le plus niais » ; ainsi se dépeint lui-même Mirabeau, jouant le rôle d'un chaperon de province.
Quant à Dubut le voici tel que le décrit Mirabeau dans l'Espion dévalisé :
« Monsieur de L. T. n'a pas vingt ans, est très joli, ressemble au feu roi, et l'on assure qu'on peut se ressembler de plus loin. Son teint ferait honte aux plus jolies blondes, sa main est charmante, ses yeux superbes, ses dents le disputent aux plus belles» (p. 158-et suiv.).
Ils attroupent le monde qui les prend, la belle pour une grisette, et son compère pour quelque dadais de cousin. Et voici qu'un marquis, homme de cour fort connu, s'entiche de la jeune personne, lui fait la cour, lui donne le bras, la gorge de glaces, d'oranges, de liqueurs, et pelote en attendant partie..., mais elle s'esquive.
Le lendemain, même déguisement, même rencontre, mêmes galanteries, même dérobade. Le troisième jour, mardi-gras, la belle ( Dubut ) consent à se laisser enlever, lorsqu'une prétendue mère survient, veut empêcher les amoureux et pousse les hauts cris. « Le marquis brave l'orage, tranche du grand seigneur, parle de Sainte-Pélagie» , tandis que La Tagnerette, défendant sa vertu à coups de poing, repousse le vigoureux laquais qui prétend sérieusement l'entraîner chez son maître. Le duc de Chartres, entré dans le complot, se tenait près de là avec deux autres hommes de sa suite, tous masqués. Il mit fin à la scène en démasquant La Tagnerette, Mirabeau, lui-même, etc. La suite de ces escapades n'importe qu'aux curiosités déréglées. Loin de nous, n'est-ce pas ...
Drôle de tandem que Dubut, si ravissant, si craquant, et Mirabeau laid à faire peur !
La Tagnerette était pourtant fort sévèrement tenu par ses parents . Comme on l'a vu, dans le courant de 1779, il avait été mis par son père à Vincennes, par mesure de correction. Son séjour n'y fut que de quelques mois, mais assez long pour qu'il pût approfondir connaissance avec, Mirabeau qui croupissait là, lui aussi, pour avoir séduit, enlevé et déshonoré la marquise de Monnier ... Sophie quant à elle se languissait à Gien, recluse au couvent des Saintes-Claires, attendant passionnément les lettres de son Gabriel ...
La Tagnerette, mis dans la confidence de la correspondance secrète avec Sophie, promit d'y prêter son concours. Il semble qu'à un certain moment il soit allé à Gien, qu'il y ait vu Sophie, qu'il y ait inspiré une passion à l'une des religieuses du couvent des Saintes-Claires, qui lui faisait des vers ridicules ; peut-être fut-il dans la confidence du voyage que Mirabeau fit à Gien en 1781 auprès de Sophie.
Mirabeau, pour correspondre à l'insu de la police avec Sophie de Monnier, utilisait plusieurs voies ordinaires, dont l'une dirigeait leurs lettres au nom de Mlle Ancellin, chez M. Avelin, maître-vitrier, rue des Vieux-Augustins.
Le secret de cette correspondance était garanti aux affidés par un gentilhomme de mystérieuse origine, fils légal de l'administrateur général des postes ( comme par hasard ), et son adjoint, ayant le contre-seing. Ce jeune homme, nous le devinons, n'était autre que Dubut de la Tagnerette, de Louis XV le portrait adorable. Une voix de petite maîtresse, le port léger, la taille grande, et tout l'extérieur d'une fille ingénue, une chevelure abondante et dorée, un teint d'aurore, des yeux parlants, des dents de perle fine, une bouche de cerise, la main délicate, blanche et douce, il effaçait, au dire des contemporains, les plus éclatantes beautés féminines.
Ce bellâtre par ses parents présumés cousinait justement avec Sophie de Monnier. Il mit au point un chiffre pour que Sophie et Mirabeau puissent crypter leur correspondance.
Vers 1771, Mirabeau l'avait instruit à la débauche. Ils avaient même partagé une fille galante, la Diot, que Sophie devait, six ans plus tard, rencontrer détenue chez Mlle Douay.
Autant dire que Mirabeau et la Tagnerette étaient décidément comme cul et chemise !
Mirabeau ... que l'on ne présente plus, détenu d’une espèce si particulière qu'il s'était institué le protecteur de ceux qui le gardaient. Par leur entremise, il entre en relations avec ses codétenus. Or, il y avait au donjon de Vincennes un certain Baudouin, seigneur de Guemadeuc, ancien maître des requêtes et financier véreux, qui, non content de faire banqueroute, était soupçonné d’avoir volé des couverts d’argent à la table du garde des sceaux. « C’est, disait-il sans se déconcerter, qu’on m’avait assuré qu’il y aurait toujours un couvert pour moi. » Ce Baudouin avait eu pour secrétaire le jeune Lafage, « un petit monsieur à la Crébillon fils, » habitué du café de la Régence et à qui ses succès dans le monde de la galanterie avaient fait une réputation spéciale et terriblement inquiétante.
Vous suivez toujours ?!
Comme c'est contrariant, je n'arrive à trouver de portrait ni de la Targerette, ni de Julie !
Ledit Lafage avait pour maîtresse Julie Dauvers, fille d’un chirurgien dentiste qui l’avait été de feue la Dauphine. Il advint que Baudouin parla à Mirabeau de l’intéressant Lafage, et lui vanta les charmes de Julie. Mirabeau émoustillé s’empresse de se mêler des affaires du trio. Eux aussi, il les protégera ! Il se fait fort d’obtenir pour Baudouin un exil doux, pour Lafage un poste de secrétaire, pour Julie une place de lectrice auprès d’une grande dame. Et, Julie ayant écrit la première, une correspondance s’engage, romanesque et positive, folle et rouée, plaisante et révoltante, entre lui qui n’a jamais vu sa nouvelle protégée et elle qui ne connaît même pas encore le nom de son protecteur inattendu.
Nous n’avons pas les lettres de Julie. Mais avec quelle précision nous voyons son image se dessiner à travers les lettres que lui adresse Mirabeau ! Et quel contraste elle forme avec la figure ravagée de la sentimentale, sensuelle et souffrante Mme de Monnier ! Ici, rien d’abandonné, rien de spontané : un cœur sec, des sens blasés, une imagination pauvre, une intelligence avisée. L’âme de Julie Dauvers a été façonnée par l’atmosphère de cette petite bourgeoisie qui avoisine la cour, vit les yeux fixés sur elle, tâche de s’en approprier l’air et les manières.
Les exemples et les conversations de son entourage lui ont donné très vite une science précoce de la vie, avec peu d’estime pour l’humanité : et sept années d’intimité avec Lafage ont été pour la guérir des illusions de la tendresse. Un seul sentiment continue de veiller en elle : l’ambition. Elle est née fonctionnaire. Elevée en vue d’un emploi de cour, tout ce qu’elle souhaite de Mirabeau, c’est qu’il l’aide à l’obtenir.
https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Revue_des_Deux_Mondes_-_1903_-_tome_16.djvu/674[/quote]
Comment l'intrigue se noue et finit, peu importe. Ce qu'il faut bien constater, c'est le goût de Mirabeau pour les mystifications, goût si prononcé qu'aucuns travaux d'aucune sorte ne l'empêchent, après sa sortie de Vincennes, de s'y livrer comme à la plus importante de ses affaires. On le voit chercher à capter la confiance de Mlle Dauvers par des moyens dont le principal consiste à se vanter de la protection d'une grande dame, amie intime de la reine, qui travaille à la liberté de Sophie et à la sienne et qui doit, en outre, lui procurer une situation importante, des missions à l'étranger ...
Cette mystérieuse grande dame, Mirabeau l'appelle Urgande, comme la fée bienfaisante de l'Amadis des Gaules, roman médiéval tellement en vogue à la Cour de France que l'on nomme le très populaire comte d'Artois Galaor, c'est tout dire !
Dans ses lettres à Sophie de Monnier qu'il s'amuse à torturer peut-être ou rendre jalouse, Mirabeau prétend être ou avoir été l'amant de Mme de Lamballe. — Quand? en 1771 ? On ne lui connaît alors qu'une flatteuse liaison, avec Mme de Guéménée; et depuis ce temps, il n'a traversé Paris qu'escorté de l'inspecteur de police de Bruguières, qui le conduisait au donjon de Vincennes. — Où? ici? Impossible. Peut-être le bruit persistait-il à courir à Paris des visites de Mme de Lamballe à cette prison d'Etat ; ces visites avaient eu lieu, et avaient fait scandale, mais c'était quatre ans plus tôt, en 1776.
Derrière le pseudonyme d'Urgande se cache la princesse de Lamballe, prétend Mirabeau .
Un ordre du Roi, transmis par Amelot, avait intimé à M. de Rougemont, le gouverneur de Vincennes, de ne permettre à personne, fût-ce aux Princes, de visiter le donjon, et avait fortement incriminé la complaisance qu'il avait eue d'y laisser pénétrer la duchesse de Chartres et Madame de Lamballe. Nommément visée par cette défense réitérée... Conçoit-on que cette princesse ait bravé cette défense, en quelque déguisement que ce fût, et que M. de Rougemont se soit exposé à l'encourir de nouveau, dans la perspective d'une révocation?
Franchement !
Toute fée Urgande que Mirabeau dépeignît Mme de Lamballe, elle n'était pas invisible, méconnaissable et terrifiante à sa fantaisie. Il lui eût fallu mettre dans cette confidence toute espèce de basses et sottes gens, aussi intéressés par couardise à la perdre que par cupidité à la servir, aussi incapables par caractère de lui garder le secret qu'indignes par état de le recevoir.
La correspondance avec Julie prit un tour amoureux . Les deux ne se connaissaient toujours pas. Grande fut la déconvenue de Julie quand, rendus à la liberté ils se rencontrèrent enfin. Elle trouva Mirabeau très laid et ( qui pire est ) désargenté ! Ne voulant pas se donner pour rien, elle tergiversa, jouant les coquettes ... Le soupirant pour l'emporter renouvela ses vantardises : grâce à Urgande, il allait procurer à Julie la place à la Cour qu'il lui promettait depuis des mois . Pour mettre en confiance Julie décidément récalcitrante, il lui donnait une lettre de la main même d'Urgande.
Mais Julie n'est pas si facile à berner ..., Elle croit faux ce billet prétendument écrit par Mme de Lamballe et le dit vertement à Mirabeau. II répond comme un homme moins intéressé à se justifier du soupçon qu'à en profiter pour rompre une aventure décidément gênante avec une partenaire aussi prudente et habile.
Je n'ai, moi, aucune autre réponse à faire à votre billet, Mademoiselle, sinon qu'il est si étrange et si peu mérité qu'il m'est impossible en effet de persévérer ni dans mes projets, ni même dans l'honneur de vous voir, à moins que vous ne reveniez de vous-même de soupçons aussi outrageants que ceux que vous ne rougissez pas de me témoigner. Quand votre amitié m'a paru inquiète, alarmée, j'ai épanché douloureusement mais affectueusement mon cœur. Aujourd'hui que la méfiance et même l'outrage prennent la place des sentiments que vous m'aviez tant témoignés, je ne m'abaisserai pas à une apologie fort au-dessous de moi, et très inutile aux yeux du plus simple bon sens et de la bonne foi la plus commune; car il y a quelque chose à parier que si j'eusse été de mauvaise foi, je ne suis pas précisément assez sot pour venir me brûler à la lampe que j'allumais moi-même.
Quoi qu'il en soit, mademoiselle, je vous souhaite et plus de bonheur et plus d'équité, et plus de confiance en vos amis, du fond d'un cœur qui sera toujours pénétré d'estime pour vos vertus, et de tendresse respectueuse pour votre personnel ...
Arrive tout naturellement l'anecdote du bal de l'Opéra, qui passe pour parfaitement authentique, le souvenir en ayant été conservé, dans la famille même de la Tagnerette.
Au carnaval de 1781, la Tagnerette n'avait plus vingt ans, mais plus jeune que Mme de Lamballe qui entrait dans sa trente et unième année, ce joli garçon pouvait lui ressembler. Il avait gardé l'air ingénu et beaucoup de timidité jusque dans ses excès. Il avait fait illusion et rempli son rôle à la perfection. Il passa aux yeux de Julie Dauvers pour Mme de Lamballe. Il était expert en ce genre, lié par une intime amitié avec Mirabeau et fort de la connivence du duc de Chartres, beau-frère de Mme de Lamballe, grand dignitaire de la franc-maçonnerie et maître fameux en crapule.
Le rôle de la figurante Marie-Antoinette est d'une attribution sujette à plus de réserve. Toutefois, il put être joué à merveille par la comtesse de Bussy, poétesse, dame de beauté et, soit dit en passant, maîtresse de Mirabeau à ce moment-là.
La réussite de cette hasardeuse supercherie disposa-t-elle Mirabeau à exiger aussitôt de Julie Dauvers un tribut tangible de reconnaissance? Il n'attachait plus un grand prix à ses faveurs ; et elle n'était toujours guère disposée à le payer de sa personne ; mais il ne pouvait renoncer à tirer un salaire des peines qu'elle lui donnait. En se refusant, en différant de céder, aux « vœux » de Mirabeau (par ménagement d'ambitieuse plutôt que par pudeur ) , Julie l'avait repoussé fatalement dans le demi-monde de la galanterie. Mirabeau s'y était endetté le plus qu'il avait pu. La bourse de ses amis épuisée, il s'en vint tendre la main à M. Dauvers.
A la faveur des hâbleries et stratagèmes que nous lui connaissons, il parvint à glaner vingt-cinq louis contre un billet stipulé d'honneur, à échéance vers le 15 mai de l'année courante. Mirabeau le signa; mais au jour du payement, oppressé de toutes parts, il ne put s'acquitter de sa dette. M. Dauvers lui refusa toute prorogation; et sur la vue patente de son insolvabilité, il porta son billet à la Connétablie, tribunal formé des maréchaux de France, présidés par leur doyen qui représentait le Connétable.
M. Dauvers, en possession de toute la correspondance du comte déloyal avec sa fille, l'avait déposée en lieu sûr, et menaçait de la livrer aux maréchaux, faute d'un payement immédiat . C'était répondre à l'abus de confiance par le chantage. Or cette correspondance compromettait abominablement des princesses de la maison de France, et surtout une des premières dames du royaume après la reine, Mme de Lamballe. Le calomniateur éhonté encourait la prison, l'exil perpétuité, la dégradation de noblesse personnelle et la flétrissure publique.
Mirabeau préféra une disparition pure et simple, instantanée.
Il n'y avait plus un pouce de terre française où les gens de police ne pussent l'appréhender au nom du roi . Passer en Angleterre et par cette fuite sans retour s'avouer coupable et voué à l'exécration de l'Europe entière ???
Mirabeau ne s'affola point. Sophie, depuis la fin de décembre 1780, gémissait à l'attendre. Elle avait tout préparé pour le recevoir et le tenir caché dans sa chambre dans son couvent des Saintes-Claires. Il part à franc étrier le 26 mai. Le soir même, vers sept heures, Mirabeau s'introduit dans la chambre de Sophie. Il y séjourne enfermé, à l'insu de l'abbesse et de toute la communauté, un peu plus de quatre journées. Sur le soir de la cinquième, il quitta Sophie qu'il ne revit jamais ...
____________________
Le 27 octobre 1781, Mirabeau crut savoir que la Tagnerette était de nouveau détenu, il s'en émut et tenta de se renseigner.
En 1787, Dubut de la Tagnerette ne figure plus sur la liste des administrateurs des postes. Dès l'année précédente il avait pris un logement distinct de celui de sa famille. Il avait épousé, à une époque indéterminée Marie-Félicité de Devezeaux de Rancongne, née le 3 août 1753.
Un acte de notoriété, dressé en l'an IX, nous a fait connaître qu'en 1792, Dubut de La Tagnerette avait disparu du Royaume, qu'il avait été porté sur la liste générale des émigrés, et que .jamais, depuis, on n'avait entendu parler de lui.
Sources :
Dauphin Meunier, duc de Castries, WIKI ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55383
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Jean-Marie-François Dubut de la Tagnerette
Merci pour cet exposé plus que circonstancié d'une affaire qui, pour ceux qui ne connaissent rien à ce genre de méli-mélo, seraient complètement largués ! Il faut s'y reprendre à deux fois avant de commencer à y comprendre quelque chose.
Quant à la force des baïonnettes etc et à tout le reste, non, il faudra repasser ! Mais pour ce qui est des énigmes, j'en ai une qui m'est passée par la tête, qui est d'une limpidité parfaite (selon moi !), qui concerne de près Marie-Antoinette (quel baratin de ma part pour attirer les foules !) mais qui, je le concède, ne devrait intéresser que ceux qui s'intéressent aux superstitions...de l'extérieur, sans y verser aucunement ! De plus, quand même, Marie-Antoinette était elle-même superstitieuse ! Alors, il n'y a aucune raison de passer son chemin, d'autant plus que Vienne, où elle avait vécu, se trouvait - et se trouve toujours et encore plus ! - à l'est....non loin de la Transyldavie.... et plus loin encore : non loin de de laTranscarpathie .... et plus loin encore - ceci n'est qu'une anecdote personnelle ! - une "spécialiste" en voyance me dit ex abrupto un jour chez des amis, alors que je ne lui avais rien demandé : "je sais tout sur vous !" Je crus plus prudent d'opérer un petit mouvement tangent de retraite très diplomatique pour rompre le combat... et je passe à Marie-Antoinette!
Tout un chacun dans le présent forum a entendu parler d'un "signe" ou "présage" à la date du 2 novembre 1755 (naissance/tremblement de terre de Lisbonne). Il y en eut un autre le 16 mai 1770 (mariage), signe/présage qui eut lieu au cours même de la cérémonie mais qui semble n'avoir pas été remarqué, du moins en tant que présage-signe !
. Jusqu'à présent je n'en ai pas trouvé trace dans des témoignages de l'époque. Si quelqu'un dans le forum pouvait me détromper, je lui en saurais gré ! J'ai été intrigué par ce présage-signe car je sais que dans certains cantons de l'empire de Marie-Thérèse, cela ne passait pas du tout inaperçu !
Quant à la force des baïonnettes etc et à tout le reste, non, il faudra repasser ! Mais pour ce qui est des énigmes, j'en ai une qui m'est passée par la tête, qui est d'une limpidité parfaite (selon moi !), qui concerne de près Marie-Antoinette (quel baratin de ma part pour attirer les foules !) mais qui, je le concède, ne devrait intéresser que ceux qui s'intéressent aux superstitions...de l'extérieur, sans y verser aucunement ! De plus, quand même, Marie-Antoinette était elle-même superstitieuse ! Alors, il n'y a aucune raison de passer son chemin, d'autant plus que Vienne, où elle avait vécu, se trouvait - et se trouve toujours et encore plus ! - à l'est....non loin de la Transyldavie.... et plus loin encore : non loin de de laTranscarpathie .... et plus loin encore - ceci n'est qu'une anecdote personnelle ! - une "spécialiste" en voyance me dit ex abrupto un jour chez des amis, alors que je ne lui avais rien demandé : "je sais tout sur vous !" Je crus plus prudent d'opérer un petit mouvement tangent de retraite très diplomatique pour rompre le combat... et je passe à Marie-Antoinette!
Tout un chacun dans le présent forum a entendu parler d'un "signe" ou "présage" à la date du 2 novembre 1755 (naissance/tremblement de terre de Lisbonne). Il y en eut un autre le 16 mai 1770 (mariage), signe/présage qui eut lieu au cours même de la cérémonie mais qui semble n'avoir pas été remarqué, du moins en tant que présage-signe !
. Jusqu'à présent je n'en ai pas trouvé trace dans des témoignages de l'époque. Si quelqu'un dans le forum pouvait me détromper, je lui en saurais gré ! J'ai été intrigué par ce présage-signe car je sais que dans certains cantons de l'empire de Marie-Thérèse, cela ne passait pas du tout inaperçu !
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