Portrait de Marie-Antoinette par Jean-François de Sompsois
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Portrait de Marie-Antoinette par Jean-François de Sompsois
A peine acquis en Angleterre, ce 4 juin dernier, chez Roseberys London...
Images : Roseberys London
....voici (déjà !! ) proposé en vente aux enchères, et en France cette fois-ci :
Marie-Antoinette, reine de France
Jean-François de Sompsois
c. 1775
Très beau et rare portrait de la jeune souveraine, figurée à mi-corps, au moment où elle devient reine de France, portant une robe bleue bordée d’hermine et brodée de fleurs de lys d’or, emblèmes de la monarchie.
Pastel sur papier, ovale. Sous verre. En excellent état de conservation.
Haut. 60,5 cm , larg. 49,2 cm (sans le cadre) ; Haut. 90 cm , larg. 62 cm (avec le cadre).
Signé à gauche vers le bas : De Sompsois
Note au catalogue :
Par sa datation, 1775, et sa technique, le pastel, notre portrait témoigne avec éloquence non seulement du talent de Jean-François de Sompsois qui excellait dans cet art, mais également de l’activité de l’artiste à une période dont on sait peu de choses le concernant.
Jean-François de Sompsois (1720-1808), est un peintre et dessinateur français d'origine helvétique, spécialiste de la technique du pastel, qui fit une grande partie de sa carrière entre la Russie et Paris.
Jacob von Stählin (1709-1785), professeur de l’Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg, premier directeur de l’Académie des Beaux-Arts, poète, médailleur et graveur, décrit Sompsois comme un miniaturiste et un pastelliste remarquable, qui est l’auteur de nombreux portraits des membres de la cour et surtout de l’impératrice de Russie, notamment sur les tabatières que celle-ci aimait offrir.
Appelé à la cour de Russie pour faire le portrait de l'impératrice Élisabeth Ire, Sompsois est mentionné à Saint-Pétersbourg au début des années 1750. Reparti en France, il revient à Saint-Pétersbourg en 1756. Il reste cette fois-ci six ans en Russie. En résumé, Sompsois fit donc deux séjours à Saint-Pétersbourg. Le premier, vers 1753-1755, et le second entre 1755-1756 et 1763-1764. Il est notamment l'auteur d'une suite de onze portraits au pastel des dames d'honneur d'Élisabeth Alexeïevna conservés aujourd'hui au palais chinois du palais d'Oranienbaum, à côté de Saint-Pétersbourg, et réalisés à partir de 1756. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il existe, dans la biographie de Sompsois, une lacune entre 1764 et 1775, période durant laquelle on ne sait pratiquement rien de la vie et de l’activité du peintre sinon qu’à partir de 1775 son nom, mentionné comme suit : « de Sompsois, écuyer », apparaît dans la liste des onze artistes associés libres de l’Académie de Saint-Luc. Mais il n’expose rien aux salons de cette institution, disparue avec la suppression des corporations parisiennes dès 1776. En 1778, de Sompsois fut reçu maître peintre à La Haye en refusant cependant de payer les frais d’entrée en tant que noble français. Dans les documents russes, un paiement de 750 roubles – somme considérable – est enregistré en 1780 en faveur du peintre. Plusieurs pastels datés d’entre 1782 et 1791 attestent de sa présence aux Pays-Bas.
Il fut ensuite de nouveau à Paris, se liant à partir de 1788 au comte de Paroy, ce qui lui permit de faire le pastel de Madame Royale (50 x 36 cm, collection particulière) dont il fut le professeur de dessin pendant cette même période. Citée dans un document de 1797, une miniature du comte de Provence serait la dernière mention connue de Sompsois. Les œuvres de Sompsois sont rares sur le marché, bon nombre sont aujourd’hui conservées dans des musées et celles qui pourraient témoigner de la carrière de l’artiste entre 1765 et 1775 sont, en l’état actuel des connaissances, extrêmement rares sinon introuvables.
De ce fait le pastel que nous présentons aujourd’hui et que nous pouvons dater de 1775 n’en est que plus exceptionnel au regard de sa datation, de son sujet et de sa grande qualité d’exécution.
* Source et infos complémentaires : Paris Enchères - Collin du Bocage - Paris, vente du 4 juillet 2024
Nous avions présenté le portrait de Madame Royale, signé Sompsois et daté 1791, accompagné d'un portrait de Louis-Charles, non signé, mais dont quelques indices laissent supposer qu'il aurait été dessiné, en tout ou partiellement, par sa soeur.
Voir nos messages, ici : Madame Royale par J.F de Sompsois et portrait de Louis XVII
Aussi, si la biographie plus complète de ce peintre vous intéresse, je vous recommande de lire celle publiée sur le site du galeriste parisien renommé Alexis Bordes qui présente une miniature de cet artiste, disons mieux réussie que ses pastels...
La peinture sous les trais de Mme du Barry peint le portrait de Louis XV
Jean-François de Sompsois
Gouache sur parchemin.
Signé à gauche sur la base de la colonne : De Sompsois Invt / & Pinxit Anno / 1774
Source et image : Alexis Bordes
Images : Roseberys London
....voici (déjà !! ) proposé en vente aux enchères, et en France cette fois-ci :
Marie-Antoinette, reine de France
Jean-François de Sompsois
c. 1775
Très beau et rare portrait de la jeune souveraine, figurée à mi-corps, au moment où elle devient reine de France, portant une robe bleue bordée d’hermine et brodée de fleurs de lys d’or, emblèmes de la monarchie.
Pastel sur papier, ovale. Sous verre. En excellent état de conservation.
Haut. 60,5 cm , larg. 49,2 cm (sans le cadre) ; Haut. 90 cm , larg. 62 cm (avec le cadre).
Signé à gauche vers le bas : De Sompsois
Note au catalogue :
Par sa datation, 1775, et sa technique, le pastel, notre portrait témoigne avec éloquence non seulement du talent de Jean-François de Sompsois qui excellait dans cet art, mais également de l’activité de l’artiste à une période dont on sait peu de choses le concernant.
Jean-François de Sompsois (1720-1808), est un peintre et dessinateur français d'origine helvétique, spécialiste de la technique du pastel, qui fit une grande partie de sa carrière entre la Russie et Paris.
Jacob von Stählin (1709-1785), professeur de l’Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg, premier directeur de l’Académie des Beaux-Arts, poète, médailleur et graveur, décrit Sompsois comme un miniaturiste et un pastelliste remarquable, qui est l’auteur de nombreux portraits des membres de la cour et surtout de l’impératrice de Russie, notamment sur les tabatières que celle-ci aimait offrir.
Appelé à la cour de Russie pour faire le portrait de l'impératrice Élisabeth Ire, Sompsois est mentionné à Saint-Pétersbourg au début des années 1750. Reparti en France, il revient à Saint-Pétersbourg en 1756. Il reste cette fois-ci six ans en Russie. En résumé, Sompsois fit donc deux séjours à Saint-Pétersbourg. Le premier, vers 1753-1755, et le second entre 1755-1756 et 1763-1764. Il est notamment l'auteur d'une suite de onze portraits au pastel des dames d'honneur d'Élisabeth Alexeïevna conservés aujourd'hui au palais chinois du palais d'Oranienbaum, à côté de Saint-Pétersbourg, et réalisés à partir de 1756. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il existe, dans la biographie de Sompsois, une lacune entre 1764 et 1775, période durant laquelle on ne sait pratiquement rien de la vie et de l’activité du peintre sinon qu’à partir de 1775 son nom, mentionné comme suit : « de Sompsois, écuyer », apparaît dans la liste des onze artistes associés libres de l’Académie de Saint-Luc. Mais il n’expose rien aux salons de cette institution, disparue avec la suppression des corporations parisiennes dès 1776. En 1778, de Sompsois fut reçu maître peintre à La Haye en refusant cependant de payer les frais d’entrée en tant que noble français. Dans les documents russes, un paiement de 750 roubles – somme considérable – est enregistré en 1780 en faveur du peintre. Plusieurs pastels datés d’entre 1782 et 1791 attestent de sa présence aux Pays-Bas.
Il fut ensuite de nouveau à Paris, se liant à partir de 1788 au comte de Paroy, ce qui lui permit de faire le pastel de Madame Royale (50 x 36 cm, collection particulière) dont il fut le professeur de dessin pendant cette même période. Citée dans un document de 1797, une miniature du comte de Provence serait la dernière mention connue de Sompsois. Les œuvres de Sompsois sont rares sur le marché, bon nombre sont aujourd’hui conservées dans des musées et celles qui pourraient témoigner de la carrière de l’artiste entre 1765 et 1775 sont, en l’état actuel des connaissances, extrêmement rares sinon introuvables.
De ce fait le pastel que nous présentons aujourd’hui et que nous pouvons dater de 1775 n’en est que plus exceptionnel au regard de sa datation, de son sujet et de sa grande qualité d’exécution.
* Source et infos complémentaires : Paris Enchères - Collin du Bocage - Paris, vente du 4 juillet 2024
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Note au catalogue a écrit:Il fut ensuite de nouveau à Paris, se liant à partir de 1788 au comte de Paroy, ce qui lui permit de faire le pastel de Madame Royale (50 x 36 cm, collection particulière) dont il fut le professeur de dessin pendant cette même période.
Nous avions présenté le portrait de Madame Royale, signé Sompsois et daté 1791, accompagné d'un portrait de Louis-Charles, non signé, mais dont quelques indices laissent supposer qu'il aurait été dessiné, en tout ou partiellement, par sa soeur.
Voir nos messages, ici : Madame Royale par J.F de Sompsois et portrait de Louis XVII
Aussi, si la biographie plus complète de ce peintre vous intéresse, je vous recommande de lire celle publiée sur le site du galeriste parisien renommé Alexis Bordes qui présente une miniature de cet artiste, disons mieux réussie que ses pastels...
La peinture sous les trais de Mme du Barry peint le portrait de Louis XV
Jean-François de Sompsois
Gouache sur parchemin.
Signé à gauche sur la base de la colonne : De Sompsois Invt / & Pinxit Anno / 1774
Source et image : Alexis Bordes
La nuit, la neige- Messages : 18153
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Portrait de Marie-Antoinette par Jean-François de Sompsois
Troisième présentation aux enchères de ce même portrait cette année (voir ci-dessus) !
Je cite des extraits de la présentation au catalogue, qui s'étoffe au fil des ventes successives...
Portrait de Marie-Antoinette d’Autriche, Dauphine de France (1755-1793)
Jean de Sompsois (Paris, c. 1710-Aix la Chapelle, après 1808)
Pastel sur papier, de format ovale.
Signé au-dessus de l’épaule gauche : “De Sompsois”.
Circa 1773.
Dans un cadre Louis XVI en bois et stuc doré surmonté d’un nœud enrubanné.
H. 60,5 x L. 49,2 cm. Cadre : H. 90 xeugène L. 62 cm.
Présentation :
(...)
Un portrait inédit de la Dauphine Marie-Antoinette Âgée d’à peine 17 ans, Marie-Antoinette est représentée en buste, de trois quarts à gauche. Elle porte une coiffure dite en hérisson. Sa chevelure blonde poudrée est entremêlée de perles et ornée de plumes fixées sur le côté droit par une attache de perles, avec des rouleaux retombant sur les épaules. Elle est vêtue d’une robe bleue et d’un grand manteau fleurdelisé, doublé d’hermine, qui est posé sur ses épaules. Son cou est agrémenté d’un ruban de satin de soie bleu, comme souvent dans ses représentations avant le mariage. Le pastelliste a mis particulièrement en valeur la blancheur éclatante du teint de Marie-Antoinette, qui se détache sur un fond gris s’éclaircissant autour du visage. Sa posture est majestueuse et son portrait est flatteur, les traits de Marie-Antoinette sont adoucis, en particulier pour ce qui concerne les yeux globuleux, le front bombé ainsi que le menton fort des Habsbourg, traits caractéristiques de l’archiduchesse dont témoigne notamment l’Étude de tête pour le portrait équestre commandé par les bâtiments du roi à Joseph Siffred Duplessis vers 1771.
Comme pour le buste en marbre de Jean-Baptiste II Lemoyne de Marie-Antoinette, dauphine de France, l’artiste a représenté la Dauphine avec « la lèvre un peu renflée appelée la lèvre autrichienne, parce que ce genre de traits est particulièrement affecté aux personnages de cette maison ». Notre pastel peut être mis en regard d’un point de vue vestimentaire (coiffure en hérisson, ruban de satin autour du cou et manteau fleurdelisé doublé d’hermine jeté sur les épaules) avec le portrait qu’exécuta François Hubert Drouais en 1773. Ce-dernier, qui a été présenté à l’exposition “La reine Marie-Antoinette et sa cour”, à la Bibliothèque de Versailles en 1927, est reproduit dans le catalogue de l’exposition en planche III dans le chapitre intitulé : Le mariage, la dauphine. Il est aussi présenté lors de l'exposition consacrée à Marie-Antoinette en 1955 au château de Versailles et répertorié dans le catalogue comme datant de 1773. Il semble qu’à cette époque, plusieurs portraits de la Dauphine sont réalisés comme l’évoque Marie-Antoinette dans une lettre à sa mère, en date du 13 août 1773, cette dernière se plaignant de ses portraitistes : « On me peint actuellement ; il est bien vrai que les peintres n’ont pas encore attrapé ma ressemblance ; je donnerais de bon cœur tout mon bien à celui qui pourrait exprimer dans mon portrait la joie que j’aurais à revoir ma chère maman » (citée par Gwenola Firmin, conservateur en chef du patrimoine en charge des peintures du XVIIIe siècle au château de Versailles).
Notre portrait présente donc le visage de la dauphine peu de temps avant qu’elle ne devienne reine. L’œuvre participe à la fabrique de l’image de la future souveraine et peut être également mise en rapport avec l’acquisition récente par le château de Versailles d’une huile sur toile représentant Marie-Antoinette dauphine, exécutée en 1771 par le peintre Joseph Siffred Duplessis, premier portrait de Marie-Antoinette sur le sol français.
Sompsois, miniaturiste et remarquable pastelliste
Le portrait est de la main de Jean de Sompsois (c. 1710-1808), peintre portraitiste et miniaturiste français, fils de Mathieu Sompsois et de Claudine Guérin, né à Paris dans la paroisse Saint-Roch entre 1700 et 1710. L’artiste mène sa carrière essentiellement entre la France et la Russie, ainsi qu’aux Pays-Bas. Jacob Von Stählin (1709-1785), professeur de l’Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg, premier directeur de l’académie des Beaux-Arts, s’il ne dit mot sur la formation et l’arrivée de l’artiste en Russie, le décrit comme un miniaturiste et pastelliste remarquable, estimant beaucoup le talent du peintre français, auteur de nombreux portraits des membres de la Cour et surtout de l’impératrice Catherine II, notamment sur les tabatières que celle-ci se plaisait à offrir. Le peintre fait deux séjours à Saint-Pétersbourg, le premier entre 1753 et 1755 et le deuxième entre 1756 et 1763. Sa carrière russe est attestée par plusieurs œuvres signées de sa main, dont onze portraits au pastel des dames d’honneur de Catherine II figurées en allégories des éléments, continents ou saisons (Lomonosov, Palais chinois). Il réalise également le portrait au pastel du futur empereur Paul Ier Petrovich, vers 1763-64 (Saint-Pétersbourg, Musée russe, 45 x 38 cm, inv. 3902). L’ensemble des portraits se résume essentiellement en une présentation en buste, quelle que soit la technique utilisée.
La présence de Sompsois à Paris est attestée en 1774 où il peint “La peinture sous les traits de madame du Barry peint le portrait de Louis XV”, 1774, une œuvre exceptionnelle par sa taille (qui transforme la miniature en un véritable tableau) et par la grande complexité de la composition (vente Sotheby’s NY, 25 janvier 2017, lot 47, adjugé 80.000$). Elle témoigne de la production artistique de Sompsois à Paris après son retour de Russie où l’artiste semble avoir réussi à se faire une clientèle dans la cour et plus particulièrement auprès de la favorite du roi, qui est bien la figure de la Peinture en train de parachever le portrait de Louis XV. Celui-ci, reprenant le célèbre tableau de Louis Michel Van Loo, est peint sur un parchemin séparé avec une précision extraordinaire. Au verso, une longue note précise que de Sompsois présenta le portrait au Roi et à Madame du Barry en 1774. L’œuvre aurait fait partie des collections de Madame du Barry à Louveciennes « ce tableau avait été caché à Louveciennes dans une embrasure de croisée derrière la boiserie lorsque que Mde Du barry fut enfermée à la Conciergerie dont elle n’est sortie que pour monter à l’échafaud » (Galerie Alexis Bordes, catalogue, mars-avril 2016). Cette œuvre, qui célèbre l’art du portrait, spécialité de notre artiste, est-elle une commande de la favorite du Roi ou un cadeau royal pour Madame du Barry ?
Elle apparaît bien comme le chef-d’œuvre de Sompsois, alors artiste proche de la cour de Louis XV. De la même manière, on peut se demander si notre portrait de Marie-Antoinette ne pourrait être une commande de la favorite du Roi, sans qu’une provenance ancienne ne puisse toutefois le confirmer. Il est en tout cas intéressant de noter que François-Hubert Drouais a livré à Madame du Barry un portrait de la Dauphine exécuté en 1773, qui est mentionné à l’inventaire de ses meubles en 1774 (Victoria & Albert, inv.529-1882).
Malheureusement, des lacunes importantes subsistent concernant la biographie de Sompsois entre 1764 et 1775, année où son nom « de Sompsois écuyer » apparaît dans la liste des onze associés libres de l’Académie de Saint-Luc. Il n’a pas exposé au Salon de 1774 de cette communauté des peintres et sculpteurs parisiens qui est supprimée au mois de février 1776, en même temps que les autres maîtrises et corporations de la Ville de Paris. Il n’entrera pas non plus à l’Académie Royale de peinture et sculpture. Il demeure pendant cette décennie probablement rue de Tournon dans la maison où sa première épouse, Marie-Anne Langlois, est décédée en 1760. Il se remarie en 1763 avec Marie-Angélique Lefuel (qui mourra en 1796), dont il aura une fille unique en 1764, Claude-Madeleine Angélique. Il réalise son autoportrait avec son épouse, perdu mais qui est connu grâce à un court poème de Barnabé Farmian du Rosoy publié en 1769. De cette époque date une miniature signée représentant un Portrait d’une femme en robe vert clair (c. 1770, Tansey Miniature Fondation, inv. 2008-78) ainsi que le profil de l’acteur et dramaturge Pierre Laurent Buirette de Belloy, gravé par Augustin de Saint-Aubin pour le frontispice de la première édition du Siège de Calais en 1765. Puis en 1778, de Sompsois est reçu maître peintre à La Haye. Plusieurs pastels datés entre 1782 et 1791 attestent de sa présence aux Pays-Bas. Il est ensuite à nouveau à Paris, se liant au comte de Paroy, défenseur de la Famille royale pendant la Révolution, ce qui lui permet de faire les portraits au pastel de Louis XVII et Madame Royale en 1791 (50x36 cm, collection particulière, vendus chez Millon, 29 juin 2012, lot 146). La miniature du Comte de Provence, citée dans un document de 1797, serait la dernière mention connue de Sompsois, peut être exécutée en exil à Blankenburg, de cet artiste proche des Bourbons.
(...)
* Source et informations complémentaires : Millon - Paris, vente du 14 novembre 2024
Je cite des extraits de la présentation au catalogue, qui s'étoffe au fil des ventes successives...
Portrait de Marie-Antoinette d’Autriche, Dauphine de France (1755-1793)
Jean de Sompsois (Paris, c. 1710-Aix la Chapelle, après 1808)
Pastel sur papier, de format ovale.
Signé au-dessus de l’épaule gauche : “De Sompsois”.
Circa 1773.
Dans un cadre Louis XVI en bois et stuc doré surmonté d’un nœud enrubanné.
H. 60,5 x L. 49,2 cm. Cadre : H. 90 xeugène L. 62 cm.
Présentation :
(...)
Un portrait inédit de la Dauphine Marie-Antoinette Âgée d’à peine 17 ans, Marie-Antoinette est représentée en buste, de trois quarts à gauche. Elle porte une coiffure dite en hérisson. Sa chevelure blonde poudrée est entremêlée de perles et ornée de plumes fixées sur le côté droit par une attache de perles, avec des rouleaux retombant sur les épaules. Elle est vêtue d’une robe bleue et d’un grand manteau fleurdelisé, doublé d’hermine, qui est posé sur ses épaules. Son cou est agrémenté d’un ruban de satin de soie bleu, comme souvent dans ses représentations avant le mariage. Le pastelliste a mis particulièrement en valeur la blancheur éclatante du teint de Marie-Antoinette, qui se détache sur un fond gris s’éclaircissant autour du visage. Sa posture est majestueuse et son portrait est flatteur, les traits de Marie-Antoinette sont adoucis, en particulier pour ce qui concerne les yeux globuleux, le front bombé ainsi que le menton fort des Habsbourg, traits caractéristiques de l’archiduchesse dont témoigne notamment l’Étude de tête pour le portrait équestre commandé par les bâtiments du roi à Joseph Siffred Duplessis vers 1771.
Comme pour le buste en marbre de Jean-Baptiste II Lemoyne de Marie-Antoinette, dauphine de France, l’artiste a représenté la Dauphine avec « la lèvre un peu renflée appelée la lèvre autrichienne, parce que ce genre de traits est particulièrement affecté aux personnages de cette maison ». Notre pastel peut être mis en regard d’un point de vue vestimentaire (coiffure en hérisson, ruban de satin autour du cou et manteau fleurdelisé doublé d’hermine jeté sur les épaules) avec le portrait qu’exécuta François Hubert Drouais en 1773. Ce-dernier, qui a été présenté à l’exposition “La reine Marie-Antoinette et sa cour”, à la Bibliothèque de Versailles en 1927, est reproduit dans le catalogue de l’exposition en planche III dans le chapitre intitulé : Le mariage, la dauphine. Il est aussi présenté lors de l'exposition consacrée à Marie-Antoinette en 1955 au château de Versailles et répertorié dans le catalogue comme datant de 1773. Il semble qu’à cette époque, plusieurs portraits de la Dauphine sont réalisés comme l’évoque Marie-Antoinette dans une lettre à sa mère, en date du 13 août 1773, cette dernière se plaignant de ses portraitistes : « On me peint actuellement ; il est bien vrai que les peintres n’ont pas encore attrapé ma ressemblance ; je donnerais de bon cœur tout mon bien à celui qui pourrait exprimer dans mon portrait la joie que j’aurais à revoir ma chère maman » (citée par Gwenola Firmin, conservateur en chef du patrimoine en charge des peintures du XVIIIe siècle au château de Versailles).
Notre portrait présente donc le visage de la dauphine peu de temps avant qu’elle ne devienne reine. L’œuvre participe à la fabrique de l’image de la future souveraine et peut être également mise en rapport avec l’acquisition récente par le château de Versailles d’une huile sur toile représentant Marie-Antoinette dauphine, exécutée en 1771 par le peintre Joseph Siffred Duplessis, premier portrait de Marie-Antoinette sur le sol français.
Sompsois, miniaturiste et remarquable pastelliste
Le portrait est de la main de Jean de Sompsois (c. 1710-1808), peintre portraitiste et miniaturiste français, fils de Mathieu Sompsois et de Claudine Guérin, né à Paris dans la paroisse Saint-Roch entre 1700 et 1710. L’artiste mène sa carrière essentiellement entre la France et la Russie, ainsi qu’aux Pays-Bas. Jacob Von Stählin (1709-1785), professeur de l’Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg, premier directeur de l’académie des Beaux-Arts, s’il ne dit mot sur la formation et l’arrivée de l’artiste en Russie, le décrit comme un miniaturiste et pastelliste remarquable, estimant beaucoup le talent du peintre français, auteur de nombreux portraits des membres de la Cour et surtout de l’impératrice Catherine II, notamment sur les tabatières que celle-ci se plaisait à offrir. Le peintre fait deux séjours à Saint-Pétersbourg, le premier entre 1753 et 1755 et le deuxième entre 1756 et 1763. Sa carrière russe est attestée par plusieurs œuvres signées de sa main, dont onze portraits au pastel des dames d’honneur de Catherine II figurées en allégories des éléments, continents ou saisons (Lomonosov, Palais chinois). Il réalise également le portrait au pastel du futur empereur Paul Ier Petrovich, vers 1763-64 (Saint-Pétersbourg, Musée russe, 45 x 38 cm, inv. 3902). L’ensemble des portraits se résume essentiellement en une présentation en buste, quelle que soit la technique utilisée.
La présence de Sompsois à Paris est attestée en 1774 où il peint “La peinture sous les traits de madame du Barry peint le portrait de Louis XV”, 1774, une œuvre exceptionnelle par sa taille (qui transforme la miniature en un véritable tableau) et par la grande complexité de la composition (vente Sotheby’s NY, 25 janvier 2017, lot 47, adjugé 80.000$). Elle témoigne de la production artistique de Sompsois à Paris après son retour de Russie où l’artiste semble avoir réussi à se faire une clientèle dans la cour et plus particulièrement auprès de la favorite du roi, qui est bien la figure de la Peinture en train de parachever le portrait de Louis XV. Celui-ci, reprenant le célèbre tableau de Louis Michel Van Loo, est peint sur un parchemin séparé avec une précision extraordinaire. Au verso, une longue note précise que de Sompsois présenta le portrait au Roi et à Madame du Barry en 1774. L’œuvre aurait fait partie des collections de Madame du Barry à Louveciennes « ce tableau avait été caché à Louveciennes dans une embrasure de croisée derrière la boiserie lorsque que Mde Du barry fut enfermée à la Conciergerie dont elle n’est sortie que pour monter à l’échafaud » (Galerie Alexis Bordes, catalogue, mars-avril 2016). Cette œuvre, qui célèbre l’art du portrait, spécialité de notre artiste, est-elle une commande de la favorite du Roi ou un cadeau royal pour Madame du Barry ?
Elle apparaît bien comme le chef-d’œuvre de Sompsois, alors artiste proche de la cour de Louis XV. De la même manière, on peut se demander si notre portrait de Marie-Antoinette ne pourrait être une commande de la favorite du Roi, sans qu’une provenance ancienne ne puisse toutefois le confirmer. Il est en tout cas intéressant de noter que François-Hubert Drouais a livré à Madame du Barry un portrait de la Dauphine exécuté en 1773, qui est mentionné à l’inventaire de ses meubles en 1774 (Victoria & Albert, inv.529-1882).
Malheureusement, des lacunes importantes subsistent concernant la biographie de Sompsois entre 1764 et 1775, année où son nom « de Sompsois écuyer » apparaît dans la liste des onze associés libres de l’Académie de Saint-Luc. Il n’a pas exposé au Salon de 1774 de cette communauté des peintres et sculpteurs parisiens qui est supprimée au mois de février 1776, en même temps que les autres maîtrises et corporations de la Ville de Paris. Il n’entrera pas non plus à l’Académie Royale de peinture et sculpture. Il demeure pendant cette décennie probablement rue de Tournon dans la maison où sa première épouse, Marie-Anne Langlois, est décédée en 1760. Il se remarie en 1763 avec Marie-Angélique Lefuel (qui mourra en 1796), dont il aura une fille unique en 1764, Claude-Madeleine Angélique. Il réalise son autoportrait avec son épouse, perdu mais qui est connu grâce à un court poème de Barnabé Farmian du Rosoy publié en 1769. De cette époque date une miniature signée représentant un Portrait d’une femme en robe vert clair (c. 1770, Tansey Miniature Fondation, inv. 2008-78) ainsi que le profil de l’acteur et dramaturge Pierre Laurent Buirette de Belloy, gravé par Augustin de Saint-Aubin pour le frontispice de la première édition du Siège de Calais en 1765. Puis en 1778, de Sompsois est reçu maître peintre à La Haye. Plusieurs pastels datés entre 1782 et 1791 attestent de sa présence aux Pays-Bas. Il est ensuite à nouveau à Paris, se liant au comte de Paroy, défenseur de la Famille royale pendant la Révolution, ce qui lui permet de faire les portraits au pastel de Louis XVII et Madame Royale en 1791 (50x36 cm, collection particulière, vendus chez Millon, 29 juin 2012, lot 146). La miniature du Comte de Provence, citée dans un document de 1797, serait la dernière mention connue de Sompsois, peut être exécutée en exil à Blankenburg, de cet artiste proche des Bourbons.
(...)
* Source et informations complémentaires : Millon - Paris, vente du 14 novembre 2024
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