Notre Jeu de l'été !
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Comte d'Hézècques
Monsieur de la Pérouse
charenton
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Re: Notre Jeu de l'été !
Eddy !!! vous me coupez l'herbe sous le pied !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55427
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Re: Notre Jeu de l'été !
Eléonore, je n'aurais pas trouvé sans votre question relative à une éventuelle mort à Berlin. Et comme notre ami Gouverneur Morris avait donné la moitié de la réponse avec Beaumarchais, je propose que nous partagions tous les trois la médaille d'or, une fois que notre ami Lecréateur nous aura confirmé la véracité de ma réponse.
Mme de Sabran a écrit:
Eddy !!! vous me coupez l'herbe sous le pied !
Mme de Sabran a écrit:Cet autre est-il mort à Berlin ?Lecréateur a écrit:Tous les deux rivés à Paris, mais l'un ne dut (et ne doit toujours) sa vraie renommée littéraire qu'à la ville de Berlin, à l'extrême fin de sa vie !
Lecréateur a écrit:Après coup je découvre sur le tard plusieurs réponses ! L'un des personnages cités est Beaumarchais, l'autre est lui aussi admirateur de Voltaire.... mais un admirateur peut très bien ferrailler contre un autre admirateur, ce qui fut le cas. L'un plutôt révolutionnaire, l'autre plus résolument monarchiste. Il n'est pas question de Chateaubriand. Cet "autre" est bien mort à Berlin
Re: Notre Jeu de l'été !
Si si, Eddy, vous m'avez prise de vitesse : à vous la main !Eddy2000 a écrit:
Eléonore, je n'aurais pas trouvé sans votre question relative à une éventuelle mort à Berlin.
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Mme de Sabran- Messages : 55427
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Notre Jeu de l'été !
Merci, cher Créateur, pour cette belle explication, qui consiste ni plus ni moins en un cri d'amour pour la langue de Molière à laquelle nous sommes tellement attachés !Lecréateur a écrit:Veuillez m'excuser : je débarque un peu tard… et me crois plongé dans un débat olympique, comme si une épreuve inattendue avait été ajoutée in extremis aux JO 2024 ! Moi je suis prêt à tous les accommodements ! Eddy propose équitablement, me semble-t-il, que vous soyez trois à vous partager la médaille d’or; Mme de Sabran insiste pour qu’il prenne la main…. quant à moi je me demande si cette fameuse médaille ne pourrait pas être divisée en trois morceaux….. On pourrait aussi imaginer de restaurer l’antique trinité sportive (trois médailles carrément différentes : or, argent, bronze) mais ne nous aventurerions-nous pas, de cette manière, sur un terrain glissant (on imagine bien des taquineries entre gamins sur «ma médaille vaut plus que la tienne, he !» etc,). Je confirme à l’intention entre autres de Madame de Sabran qu’il s’agit bien de Berlin et de Rivarol : l’Académie des sciences de cette ville avait mis au concours la question de l’universalité de la langue française, et en 1784 Rivarol remporta ex-aequo avec Johann Christoph Schwab le prix institué par cette académie. Cette distinction valut à Schwab une telle notoriété que Frédéric II lui offrit une chaire à l'École militaire de Berlin…. mais le même Fred n’hésita pas à faire de Rivarol un membre associé de ladite académie, ce qui rendit célèbre le Français ! On peut présumer que le monarque prussien fut emporté par la plume de Rivarol, entre autres par une de ses conclusions : « « Dégagée de tous les protocoles que la bassesse invente pour la vanité et le pouvoir, elle en est plus faite pour la conversation, lien des hommes et charme de tous les âges, et puisqu’il faut le dire, elle est de toutes les langues la seule qui ait une probité attachée à son génie. Sûre, sociale, raisonnable, ce n’est plus la langue française, c’est la langue humaine »!!!!!! Là, le roi prussien mettait au tapis la langue allemande, qu’il «atomisa» pour de bon, par ce mot plus qu’osé : comment se fait-il qu’en allemand on soit obligé de ne trouver « qu'au bout d'une page entière le verbe d'où dépend le sens de toute la phrase» ! Un siècle plus tard, on se préparait activement à en découdre en Europe sur les champs de batailles pour de telles sorties ! Je m’aperçoit que ne j’ai même pas encore cité le cher Gouverneur, mais je suppose que la conclusion phare de Rivarol aura «potentiellement» (encore un mot ridicule favori des feuilletonistes actuels!) amené nos trois finalistes à croiser les verbes plutôt que les muscles !
Or donc, les amis, que le plus rapidement inspiré d'entre nous prenne la main !
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Mme de Sabran- Messages : 55427
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Re: Notre Jeu de l'été !
Puisque qu'Eléonore le propose, je saute sur l'occasion et demande à tous les concurrents de se placer sur la ligne de départ. Les JO de Paris 2024 venant de se finir en apothéose, j'ai décidé de vous soumettre une petite énigme, en hommage à une grande championne, dans toutes les acceptions que le terme peut renfermer.
Voici l'énigme :
Je suis une femme, qui après être devenue une championne olympique historique, est victime trois ans plus tard d'un très grave accident, où je suis laissée pour morte. C'est seulement à la morgue que l'on s'aperçoit que je suis encore vivante. Cinq ans plus tard, je redeviens championne olympique. Qui suis-je ?
Voici l'énigme :
Je suis une femme, qui après être devenue une championne olympique historique, est victime trois ans plus tard d'un très grave accident, où je suis laissée pour morte. C'est seulement à la morgue que l'on s'aperçoit que je suis encore vivante. Cinq ans plus tard, je redeviens championne olympique. Qui suis-je ?
Mme de Sabran a écrit:Merci, cher Créateur, pour cette belle explication, qui consiste ni plus ni moins en un cri d'amour pour la langue de Molière à laquelle nous sommes tellement attachés !Lecréateur a écrit:Veuillez m'excuser : je débarque un peu tard… et me crois plongé dans un débat olympique, comme si une épreuve inattendue avait été ajoutée in extremis aux JO 2024 ! Moi je suis prêt à tous les accommodements ! Eddy propose équitablement, me semble-t-il, que vous soyez trois à vous partager la médaille d’or; Mme de Sabran insiste pour qu’il prenne la main…. quant à moi je me demande si cette fameuse médaille ne pourrait pas être divisée en trois morceaux….. On pourrait aussi imaginer de restaurer l’antique trinité sportive (trois médailles carrément différentes : or, argent, bronze) mais ne nous aventurerions-nous pas, de cette manière, sur un terrain glissant (on imagine bien des taquineries entre gamins sur «ma médaille vaut plus que la tienne, he !» etc,). Je confirme à l’intention entre autres de Madame de Sabran qu’il s’agit bien de Berlin et de Rivarol : l’Académie des sciences de cette ville avait mis au concours la question de l’universalité de la langue française, et en 1784 Rivarol remporta ex-aequo avec Johann Christoph Schwab le prix institué par cette académie. Cette distinction valut à Schwab une telle notoriété que Frédéric II lui offrit une chaire à l'École militaire de Berlin…. mais le même Fred n’hésita pas à faire de Rivarol un membre associé de ladite académie, ce qui rendit célèbre le Français ! On peut présumer que le monarque prussien fut emporté par la plume de Rivarol, entre autres par une de ses conclusions : « « Dégagée de tous les protocoles que la bassesse invente pour la vanité et le pouvoir, elle en est plus faite pour la conversation, lien des hommes et charme de tous les âges, et puisqu’il faut le dire, elle est de toutes les langues la seule qui ait une probité attachée à son génie. Sûre, sociale, raisonnable, ce n’est plus la langue française, c’est la langue humaine »!!!!!! Là, le roi prussien mettait au tapis la langue allemande, qu’il «atomisa» pour de bon, par ce mot plus qu’osé : comment se fait-il qu’en allemand on soit obligé de ne trouver « qu'au bout d'une page entière le verbe d'où dépend le sens de toute la phrase» ! Un siècle plus tard, on se préparait activement à en découdre en Europe sur les champs de batailles pour de telles sorties ! Je m’aperçoit que ne j’ai même pas encore cité le cher Gouverneur, mais je suppose que la conclusion phare de Rivarol aura «potentiellement» (encore un mot ridicule favori des feuilletonistes actuels!) amené nos trois finalistes à croiser les verbes plutôt que les muscles !
Or donc, les amis, que le plus rapidement inspiré d'entre nous prenne la main !
Re: Notre Jeu de l'été !
Chantal Nobel ?
Gouverneur Morris- Messages : 11761
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Mme de Sabran- Messages : 55427
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Notre Jeu de l'été !
Oui, bravo, Eléonore !!!!
Quelques précisions sur notre championne :
Première médaillée d’or de l’histoire du 100 mètres, à 16 ans, l’athlète états-unienne demeure la plus jeune sprinteuse à avoir remporté le Graal. Des JO de 1928 à ceux de 1936, son parcours rocambolesque s’inscrit dans celui de son siècle et du sport féminin.
Hiver 1928. L’air est glacial. Sur le quai de la gare de Chicago, le mercure flirte avec les – 15 °C et Elizabeth « Betty » Robinson est en retard. Le train de banlieue à destination de Riverdale, à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale de l’Illinois, va se mettre en mouvement.
À toutes jambes, l’adolescente court pour ne pas le manquer. Quelques mètres à peine, à pleine vitesse. À bord, installé côté fenêtre, Charles Price, professeur de biologie à la Thornton Township High School que fréquente Betty, n’en revient pas. En une poignée de secondes, la jeune fille parvient à rattraper le train et s’installe en face de lui. Par ailleurs entraîneur au club d’athlétisme masculin du lycée, Charles Price propose à Betty de la chronométrer.
En guise de piste, les couloirs de l’établissement. En guise de trophée, une place aux côtés de l’équipe de sprint de l’école, à laquelle seuls les garçons ont d’ordinaire accès. Betty épouse la discipline, dépasse les cadres machistes, déjoue tous les pronostics.
Exit l’équipe d’athlétisme masculine, Betty Robinson intègre rapidement le prestigieux Illinois Women’s Athletic Club et, le 30 mars 1928, la jeune sprinteuse participe à sa toute première compétition officielle. Betty n’a que 16 ans. Bras tendus, genou à terre, pointes de pieds ancrées sur le sol, regard fixé sur la ligne d’arrivée du 100 mètres.
Elle arrivera deuxième, talonnant Helen Kilkey, alors détentrice du record de vitesse états-unien. Deuxième course. Un 100 mètres à nouveau que Betty engloutit en 12’ 2” faisant tomber le record du monde sur cette distance. Un chrono d’exception, finalement invalidé en raison d’un vent prétendument trop favorable à la jeune athlète.
Troisième course. Changement de décor, changement d’ambiance. Nous sommes à l’été 1928, les Pays-Bas accueillent la 9e olympiade de l’ère moderne et Betty Robinson est du voyage. Pour la première fois de l’histoire des jeux Olympiques, les épreuves d’athlétisme et de gymnastique sont ouvertes aux femmes. L’hostilité de Pierre de Coubertin n’y aura rien changé. Le monde bouge et Betty Robinson ne compte pas laisser passer sa chance.
Unique sprinteuse américaine à se qualifier pour la finale du 100 mètres, elle s’installe, affublée du dossard 879, dans les starting-blocks du stade olympique d’Amsterdam. Nous sommes le 30 juillet 1928. Betty Robinson va entrer dans l’histoire. En 12,2 secondes, elle offre à son équipe sa première médaille d’or.
Betty a toujours 16 ans et demeure, aujourd’hui encore, la plus jeune sprinteuse médaillée d’or des JO. « Je n’étais pas sûre d’avoir gagné, mais quand mes amis ont sauté des gradins par-dessus la rambarde et m’ont pris dans les bras, j’ai compris. Et lorsqu’ils ont levé le drapeau, j’ai pleuré », racontera-t-elle six décennies plus tard.
Alors que le Comité international olympique, dans la perspective des Jeux de Los Angeles de 1932, songe à interdire à nouveau aux femmes de concourir, la menace du boycott américain le fera revenir sur sa décision. Betty reprend l’entraînement.
Soleil radieux et vent clément. En cette fin juin 1931, Chicago se pare d’une douceur estivale. Un temps idéal pour prendre de l’altitude. À bord de l’avion de tourisme que pilote son cousin, Betty Robinson s’émerveille de la beauté des choses. Mais le destin et les caprices moteurs du petit biplan en ont décidé autrement. À 600 mètres au-dessus du sol, l’appareil décroche et s’écrase, quelque part dans une banlieue de l’Illinois.
Betty, le crâne en sang et les membres fracassés, est donnée pour morte. L’histoire raconte que le corps de la jeune athlète sera jeté dans un coffre de voiture et déposé à la morgue la plus proche. Le médecin légiste, qui l’examine, repère in extremis un filet de souffle, léger, imperceptible.
Betty Robinson est vivante. Immédiatement transférée à l’hôpital du comté de Cook, elle restera à la Oak Forest Infirmary onze mois, dont sept dans le coma. Elle en ressortira en fauteuil roulant, une jambe plus courte que l’autre avec, en tête, la promesse faite par ses médecins de ne plus jamais remarcher.
Deux ans de convalescence et de rééducation acharnée ont passé et Betty retrouve les pistes cendrées et la compétition. Déjà, les Jeux de Berlin se profilent. Mais, en 1936, la Grande Dépression frappe dure et la Fédération américaine d’athlétisme refuse de financer le déplacement des délégations féminines. Qualifiée, Betty Robinson vend ses trophées pour payer son voyage.
Des séquelles de son accident, elle n’en gardera qu’une. De taille. Incapable de s’agenouiller, Betty Robinson n’est pas admise au départ du 100 mètres, sa discipline fétiche. Un crève-cœur. Qu’à cela ne tienne, elle partira debout, relayeuse du 4 x 100 mètres aux côtés d’Annette Rogers, d’Harriet Bland, et d’Helen Stephens. Jour de finale. Les Allemandes font la course en tête.
Mais, au dernier passage de relais, les favorites laissent échapper le témoin. Les Teutonnes abandonnent. Betty et ses coéquipières remportent l’or, écrivant un nouveau chapitre flamboyant de l’histoire de l’athlétisme, certes, de l’épopée du sport féminin, aussi, du roman personnel d’une athlète d’exception, surtout.
Source : "Ces sportives qui ont marqué l'Histoire #2. Betty Robinson : phénix de l’athlétisme jamais détrônée", Marion d’Allard
https://www.humanite.fr/sports/athletisme/betty-robinson-phenix-de-lathletisme-jamais-detronee
Pour aller plus loin :
https://www.womensports.fr/championnes/retour-sur-lhistoire-de-betty-robinson-elle-a-gagne-une-medaille-dor-apres-sa-mort-61968.shtm
https://lacliniqueducoureur.com/coureurs/blogue/archives/le-destin-hors-norme-de-betty-robinson/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Betty_Robinson
"Betty Robinson, la première athlète olympique", Olivier Gaudefroy, Éditions Jourdan, 2021, la seule biographie existante en français
"Une fille en or", Philippe Nessmann, Flammarion Jeunesse, 2020 (édition poche en 2024), roman biographique
Betty Robinson fut à mon sens l'une des plus grandes athlètes de l'Histoire dont le destin personnel ne peut que laisser admiratif et remplir d'émotion.
A vous la main Eléonore !!!!
Mme de Sabran a écrit:
Betty Robinson ?
Quelques précisions sur notre championne :
Première médaillée d’or de l’histoire du 100 mètres, à 16 ans, l’athlète états-unienne demeure la plus jeune sprinteuse à avoir remporté le Graal. Des JO de 1928 à ceux de 1936, son parcours rocambolesque s’inscrit dans celui de son siècle et du sport féminin.
Hiver 1928. L’air est glacial. Sur le quai de la gare de Chicago, le mercure flirte avec les – 15 °C et Elizabeth « Betty » Robinson est en retard. Le train de banlieue à destination de Riverdale, à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale de l’Illinois, va se mettre en mouvement.
À toutes jambes, l’adolescente court pour ne pas le manquer. Quelques mètres à peine, à pleine vitesse. À bord, installé côté fenêtre, Charles Price, professeur de biologie à la Thornton Township High School que fréquente Betty, n’en revient pas. En une poignée de secondes, la jeune fille parvient à rattraper le train et s’installe en face de lui. Par ailleurs entraîneur au club d’athlétisme masculin du lycée, Charles Price propose à Betty de la chronométrer.
En guise de piste, les couloirs de l’établissement. En guise de trophée, une place aux côtés de l’équipe de sprint de l’école, à laquelle seuls les garçons ont d’ordinaire accès. Betty épouse la discipline, dépasse les cadres machistes, déjoue tous les pronostics.
Exit l’équipe d’athlétisme masculine, Betty Robinson intègre rapidement le prestigieux Illinois Women’s Athletic Club et, le 30 mars 1928, la jeune sprinteuse participe à sa toute première compétition officielle. Betty n’a que 16 ans. Bras tendus, genou à terre, pointes de pieds ancrées sur le sol, regard fixé sur la ligne d’arrivée du 100 mètres.
Elle arrivera deuxième, talonnant Helen Kilkey, alors détentrice du record de vitesse états-unien. Deuxième course. Un 100 mètres à nouveau que Betty engloutit en 12’ 2” faisant tomber le record du monde sur cette distance. Un chrono d’exception, finalement invalidé en raison d’un vent prétendument trop favorable à la jeune athlète.
Troisième course. Changement de décor, changement d’ambiance. Nous sommes à l’été 1928, les Pays-Bas accueillent la 9e olympiade de l’ère moderne et Betty Robinson est du voyage. Pour la première fois de l’histoire des jeux Olympiques, les épreuves d’athlétisme et de gymnastique sont ouvertes aux femmes. L’hostilité de Pierre de Coubertin n’y aura rien changé. Le monde bouge et Betty Robinson ne compte pas laisser passer sa chance.
Unique sprinteuse américaine à se qualifier pour la finale du 100 mètres, elle s’installe, affublée du dossard 879, dans les starting-blocks du stade olympique d’Amsterdam. Nous sommes le 30 juillet 1928. Betty Robinson va entrer dans l’histoire. En 12,2 secondes, elle offre à son équipe sa première médaille d’or.
Betty a toujours 16 ans et demeure, aujourd’hui encore, la plus jeune sprinteuse médaillée d’or des JO. « Je n’étais pas sûre d’avoir gagné, mais quand mes amis ont sauté des gradins par-dessus la rambarde et m’ont pris dans les bras, j’ai compris. Et lorsqu’ils ont levé le drapeau, j’ai pleuré », racontera-t-elle six décennies plus tard.
Alors que le Comité international olympique, dans la perspective des Jeux de Los Angeles de 1932, songe à interdire à nouveau aux femmes de concourir, la menace du boycott américain le fera revenir sur sa décision. Betty reprend l’entraînement.
Soleil radieux et vent clément. En cette fin juin 1931, Chicago se pare d’une douceur estivale. Un temps idéal pour prendre de l’altitude. À bord de l’avion de tourisme que pilote son cousin, Betty Robinson s’émerveille de la beauté des choses. Mais le destin et les caprices moteurs du petit biplan en ont décidé autrement. À 600 mètres au-dessus du sol, l’appareil décroche et s’écrase, quelque part dans une banlieue de l’Illinois.
Betty, le crâne en sang et les membres fracassés, est donnée pour morte. L’histoire raconte que le corps de la jeune athlète sera jeté dans un coffre de voiture et déposé à la morgue la plus proche. Le médecin légiste, qui l’examine, repère in extremis un filet de souffle, léger, imperceptible.
Betty Robinson est vivante. Immédiatement transférée à l’hôpital du comté de Cook, elle restera à la Oak Forest Infirmary onze mois, dont sept dans le coma. Elle en ressortira en fauteuil roulant, une jambe plus courte que l’autre avec, en tête, la promesse faite par ses médecins de ne plus jamais remarcher.
Deux ans de convalescence et de rééducation acharnée ont passé et Betty retrouve les pistes cendrées et la compétition. Déjà, les Jeux de Berlin se profilent. Mais, en 1936, la Grande Dépression frappe dure et la Fédération américaine d’athlétisme refuse de financer le déplacement des délégations féminines. Qualifiée, Betty Robinson vend ses trophées pour payer son voyage.
Des séquelles de son accident, elle n’en gardera qu’une. De taille. Incapable de s’agenouiller, Betty Robinson n’est pas admise au départ du 100 mètres, sa discipline fétiche. Un crève-cœur. Qu’à cela ne tienne, elle partira debout, relayeuse du 4 x 100 mètres aux côtés d’Annette Rogers, d’Harriet Bland, et d’Helen Stephens. Jour de finale. Les Allemandes font la course en tête.
Mais, au dernier passage de relais, les favorites laissent échapper le témoin. Les Teutonnes abandonnent. Betty et ses coéquipières remportent l’or, écrivant un nouveau chapitre flamboyant de l’histoire de l’athlétisme, certes, de l’épopée du sport féminin, aussi, du roman personnel d’une athlète d’exception, surtout.
Source : "Ces sportives qui ont marqué l'Histoire #2. Betty Robinson : phénix de l’athlétisme jamais détrônée", Marion d’Allard
https://www.humanite.fr/sports/athletisme/betty-robinson-phenix-de-lathletisme-jamais-detronee
Pour aller plus loin :
https://www.womensports.fr/championnes/retour-sur-lhistoire-de-betty-robinson-elle-a-gagne-une-medaille-dor-apres-sa-mort-61968.shtm
https://lacliniqueducoureur.com/coureurs/blogue/archives/le-destin-hors-norme-de-betty-robinson/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Betty_Robinson
"Betty Robinson, la première athlète olympique", Olivier Gaudefroy, Éditions Jourdan, 2021, la seule biographie existante en français
"Une fille en or", Philippe Nessmann, Flammarion Jeunesse, 2020 (édition poche en 2024), roman biographique
Betty Robinson fut à mon sens l'une des plus grandes athlètes de l'Histoire dont le destin personnel ne peut que laisser admiratif et remplir d'émotion.
A vous la main Eléonore !!!!
Re: Notre Jeu de l'été !
Plus que bravo à Betty, c'est comme si c'était hier. Une seule et unique conclusion à tout et pour tous : qui veut, peut. Quelle leçon, mais quelle leçon. Il n'y a pas de mots, aucun. Voilà une démonstration éclatante de la vérité du cartésianisme : la volonté de l'homme est infinie.
Lecréateur- Messages : 1710
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Re: Notre Jeu de l'été !
Oui, vraiment incroyable !
Eddy2000 a écrit:
A vous la main Eléonore !!!!
Merci, Eddy, je la prends avec plaisir .
Voici :
Quelle idée extravagante vint à l'esprit de Catherine II pour perpétuer le culte de Voltaire
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55427
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Notre Jeu de l'été !
.... Après la mort du grand homme ?
.... Une fête, une commémoration ?
.... Faire venir en Russie des parents de Voltaire ?
.... Une fête, une commémoration ?
.... Faire venir en Russie des parents de Voltaire ?
Dominique Poulin- Messages : 6998
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Notre Jeu de l'été !
Dominique Poulin a écrit:.... Après la mort du grand homme ?
.... Une fête, une commémoration ?
.... Faire venir en Russie des parents de Voltaire ?
Oui, non, non, non.
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Mme de Sabran- Messages : 55427
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Notre Jeu de l'été !
Cette idée s'est-elle réalisée en Russie ou en dehors de l'empire ?
Demandait-elle des moyens techniques, pédagogiques ?
Demandait-elle des moyens techniques, pédagogiques ?
Dominique Poulin- Messages : 6998
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Notre Jeu de l'été !
Cette idée devait se réaliser en Russie, mais elle ne fut pas concrétisée et demeura un fantasme de Catherine.Dominique Poulin a écrit:Cette idée s'est-elle réalisée en Russie ou en dehors de l'empire ?
Demandait-elle des moyens techniques, pédagogiques ?
Elle aurait demandé des moyens techniques, oui, mais pas insurmontables en fait. Il y eut une ébauche ...
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55427
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Notre Jeu de l'été !
Bâtir une copie du château de Ferney pour y placer sa bibliothèque qu’elle avait acheté à sa mort.
Si le projet n’aboutit pas, il donna lieu à une maquette qui reste à ce jour la représentation la plus fidèle des lieux !
Si le projet n’aboutit pas, il donna lieu à une maquette qui reste à ce jour la représentation la plus fidèle des lieux !
Gouverneur Morris- Messages : 11761
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Notre Jeu de l'été !
On peut voir mes photos perso de ladite maquette ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/search?mode=searchbox&search_keywords=Ferney&show_results=posts
https://marie-antoinette.forumactif.org/search?mode=searchbox&search_keywords=Ferney&show_results=posts
Gouverneur Morris- Messages : 11761
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Notre Jeu de l'été !
Merci, mon cher Momo, pour tes photos de ladite maquette, et bravo pour ta bonne réponse : tu prends la main !
La bibliothèque de Voltaire a été acquise par l'impératrice Catherine II peu après la mort du philosophe français survenue le 30 mai 1778. Dès qu'elle eut reçu de son agent littéraire et politique, le baron Grimm, la confirmation de cette triste nouvelle, Catherine lui écrivit le 21 juillet : "Quand je viendrai en ville cet automne, je rassemblerai les lettres que ce grand homme m'a écrites, et je vous les enverrai. J'en ai un grand nombre, mais s'il est possible, faites l'achat de sa bibliothèque et de tout ce qui reste de ses papiers, inclusivement mes lettres. Pour moi, volontiers, je paierai largement ses héritiers, qui, je pense, ne connaissent le prix de rien de tout cela. [...] Je ferai un salon où ses livres trouveront place."
Grimm informa largement toute l'Europe des intentions de l'impératrice et les nombreuses réactions de la presse à cette nouvelle n'évoquèrent pas seulement l'acquisition de la bibliothèque et de la correspondance du philosophe mais encore l'érection à Saint-Pétersbourg d'un "monument" ou d'un "mausolée" à Voltaire, ou encore la création d'un "temple" en son honneur et d'un "musée" dédié à sa mémoire. Même dans leurs supputations les plus hardies, toutefois, les Européens éclairés de l'époque ne pouvaient prévoir quel était le dessein véritable de Catherine II : faire édifier dans le parc de Tsarskoïe Selo une réplique exacte du château de Ferney où Voltaire avait passé ses vingt dernières années, les plus paisibles de son existence. C'était dans ce décor précieux que l'impératrice de Russie se proposait d'installer le véritable trésor qu'était la bibliothèque de Voltaire. "Faites-moi avoir la façade du château de Ferney et, s'il est possible, le plan intérieur de la distribution des appartements", écrivit-elle par la suite à Grimm, "car le parc de Tsarskoïe Selo n'existera pas, ou bien le château de Voltaire viendra y prendre place. Il faut encore que je sache quels appartements du château sont vers le nord, et quels vers midi, levant et couchant ; il est encore essentiel de savoir si l'on voit le lac de Genève des fenêtres du château et de quel côté il en est de même du mont Jura [...]."
Dès 1779, sur l'ordre de Catherine II, des plans détaillés du château de Ferney et de ses parcs furent dressés et l'on confectionna en bois une maquette précise et démontable de l'ensemble des bâtiments. J.-L. Wagniere, secrétaire de Voltaire, fut chargé de faire parvenir à Saint-Pétersbourg des échantillons des tentures murales et des tissus utilisés pour tapisser les meubles du château. Le "Ferney russe" de Tsarskoïe Selo devait être un reproche vivant à l'intention de l'absolutisme français qui avait traité la dépouille de Voltaire avec mépris.
Ce projet de construction en Russie d'une réplique de Ferney ne devait cependant pas aboutir. On peut supposer que Catherine s'en était détournée lorsqu'elle eut appris que ses propres lettres à Voltaire, conservées dans la bibliothèque du philosophe, en avaient été retirées par l'éditeur Charles-Joseph Panckoucke avec la participation de Beaumarchais. Les chercheurs avancent également d'autres explications : la révolte de Pougatchev qui avait vidé les caisses de l'Etat et ne permettait plus d'engager ces travaux, ou encore l'évolution intervenue alors dans les relations entre la Russie et la France, Catherine II s'étant réconciliée avec Louis XVI et l'empereur d'Autriche afin de s'en faire des alliés pour pouvoir conquérir la Crimée.
https://gallica.bnf.fr/dossiers/html/dossiers/Voltaire/D2/Frame.htm
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Mme de Sabran- Messages : 55427
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Notre Jeu de l'été !
Formule assez étrange quand on sait que Catherine II était le modèle même de la dame de fer absolutiste... mais sous des dehors "progressistes" etc etc etc !un reproche vivant à l'intention de l'absolutisme français
Lecréateur- Messages : 1710
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Re: Notre Jeu de l'été !
C'est toute l'ambiguïté du " despote éclairé " ... tels Gustave III , Joseph II ... souverain qui prétend gouverner grâce à l'usage de la raison. Ainsi Frédéric fait-il venir Voltaire à sa Cour. Catherine, de même, s'inspire des idées des Lumières pour créer de nouvelles lois plus égalitaires. Paraît-il.
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Mme de Sabran- Messages : 55427
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Notre Jeu de l'été !
Eugenie fit sensation à Fontainebleau au début du règne de Louis XVI. Pourquoi ?
Gouverneur Morris- Messages : 11761
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Notre Jeu de l'été !
Une aristocrate ? Une artiste ? Une courtisane ? Une femme de lettres ?
Dominique Poulin- Messages : 6998
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Notre Jeu de l'été !
Rien de tout cela !
Gouverneur Morris- Messages : 11761
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Notre Jeu de l'été !
Cherchons-nous bien une dame ? Eugénie est-elle un animal ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55427
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Notre Jeu de l'été !
Ce n’est pas une réelle personne en effet , mais ce n’est pas un animal non plus
Gouverneur Morris- Messages : 11761
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Notre Jeu de l'été !
Un automate ?
Lecréateur- Messages : 1710
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
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