Marie-Antoinette et les jeux olympiques Paris 2024

par Monsieur de la Pérouse a écrit:un spectacle "clivant"

Je me permettrai juste une précision : un spectacle "transclivant et pluriel". Mais tout cela est réconfortant : au rythme où vont les choses, en Hexagonie il ne restera rien du français après deux générations ! Ouf !

Lecréateur a écrit:

par Monsieur de la Pérouse a écrit:un spectacle "clivant"

Je me permettrai juste une précision : un spectacle "transclivant et pluriel". Mais tout cela est réconfortant : au rythme où vont les choses, en Hexagonie  il ne restera rien du français après deux générations ! Ouf !

Avec une chute, passée inaperçue ! Mais contrairement à ce que dit l'article, ce n'était pas du direct !

https://www.closermag.fr/people/jo-de-paris-un-danseur-fait-une-chute-phenomenale-et-gache-la-prestation-de-lady-gaga-en-plein-direct-3461297

Lecréateur a écrit:

par Monsieur de la Pérouse a écrit:un spectacle "clivant"

Je me permettrai juste une précision : un spectacle "transclivant et pluriel". Mais tout cela est réconfortant : au rythme où vont les choses, en Hexagonie  il ne restera rien du français après deux générations ! Ouf !

Le pire étant que c'était censé être "progressiste" mais je ne vois pas ce qu'il y a de plus homophobe et cliché pour soi-disant "célébrer les LGBT" (qui n'ont rien demandé soit dit en passant) que de montrer un plan c*l à trois avec deux hommes faisant des oeillades dignes de Mercedes & Janine (celles du sketch d'Elie Semoun et Franck Dubosc pour ceux qui n'ont pas la ref) ou une horde de drag queens à barbe tout droit sorties de l'Eurovision.

Au niveau des artistes français, je reste étonné qu'on n'ait pas fait appel à des gens comme Jean-Michel Jarre ou les Daft Punk. A moins qu'ils n'aient refusé...
Lady Gaga, c'était bien gentil mais on était loin de l'esprit, de la gouaille et de l'allant d'une Zizi Jeanmaire. Pour Juliette Armanet, j'ai pas compris le concept du piano qui crame... Du coup, ça m'a rappelé la parodie de Richard Clayderman des Inconnus avec le piano qui prend feu...

Bon, cette cérémonie a quand-même été l'occasion d'apprendre le mot sororité...

Mme de Sabran a écrit: Ah d'accord, c'est ça qui a choqué Elon Musk ?

Et en quoi l'opinion de ce type (pour être poli) est-elle digne d'intérêt ?

Calonne a écrit: (....)  l'envol de la vasque-montgolfière (...)

Une autre scène réussie de ce spectacle...



Cet envol était un clin d'oeil historique à la grande histoire des vols en ballon en région parisienne, et notamment celui du 1er décembre 1783, au départ du jardin des Tuileries : Jacques Charles et Nicolas Robert sont à bord du premier ballon gonflé à l’hydrogène. Leur vol durera deux heures...

Notre sujet : La conquête du ciel au XVIIIe siècle : montgolfières et ballons

Ascension de Charles et Robert, aux Tuileries, le 1er décembre 1783
Anonyme français
Huile sur toile, c. 1783
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris




A gauche : Jacques Charles and Nicolas Marie-Noel Robert standing in their hydrogen-filled balloon waving flags, beginning their ascent from the Tuileries Gardens
Possibly drawn by Antoine-Louis-François Sergent
Image : United States Library of Congress
A droite : Le physicien Jacques-Alexandre-César Charles
Adélaïde Labille-Guiard
Huile sur toile, vers 1798
Image : Bibliothèque de l'Institut de France

La nuit, la neige a écrit:

Mme de Sabran a écrit: Ah d'accord, c'est ça qui a choqué Elon Musk ?

Et en quoi l'opinion de ce type (pour être poli) est-elle digne d'intérêt ?

En rien.  

La nuit, la neige a écrit:

Calonne a écrit: (....)  l'envol de la vasque-montgolfière (...)

Une autre scène réussie de ce spectacle...

Splendide !!!       Voilà ce que j'ai manqué !  
Très impressionnant, majestueuse ! J'adore !!!     Cette montgolfière ressemble à une énorme lune ( aux airs de Madone d'avant Apollo. Nougaro )
Sa nacelle emportait-elle des passagers ?

Le groupe Gojira sait-il qu'après l'exécution de Marie-Antoinette la Révolution s'est soldée par 600 000 morts sur une populaltion qui en comptait 24 millions.

Bonsoir, mon cher duc, quel plaisir ! Cela faisait longtemps.

Mme de Sabran a écrit: Sa nacelle emportait-elle des passagers ?

Oh non !  Seule "la flamme" s'envole...

La nuit, la neige a écrit:
Oh non !  Seule "la flamme" s'envole...

C'est un moment très poétique, vraiment !
Et qu'est devenue la montgolfière ?

Citation - La révolution ? La révolution ! C’est pas à toi, nom…

La révolution ? La révolution ! C’est pas à toi, nom de dieu, de me parler de révolution. Je sais très bien comment ça éclate. C’est des gens qui savent lire dans les livres qui vont voir ceux qui savent pas lire dans les livres, les pauvres gens quoi. Et puis ces types-là leur disent : le moment est venu de changer tout ça ! Si, merde ! Je sais très bien de quoi je parle, cette putain de révolution, j’ai grandi dedans. Tu comprends, ceux qui savent lire dans les livres qui vont voir ceux qui ne savent pas lire dans les livres, les pauvres, et disent : ici, il faut du changement ! Et les pauvres bougres font le changement. Après ça, les plus malins de ceux qui savent lire s’assoient autour d’une table, et ils parlent et ils mangent, et ils mangent et ils parlent, et ils parlent et ils mangent ! Et pendant ce temps-là, qu’est-ce qu’ils font les pauvres bougres ? Ils sont morts ! C’est ça ta révolution ! Chut ! S’il-te-plait, ne me parle plus de révolution… Et qu’est-ce qui arrive quand c’est fini, pauvre con ? Rien ! Tout recommence, comme avant . Respect à la femme que tu étais marie Antoinette
On a abolit la peine de mort et on la fête devant le monde entier consternant

Duc d'Ostrogothie a écrit: Le pire étant que c'était censé être "progressiste" mais je ne vois pas ce qu'il y a de plus homophobe et cliché pour soi-disant "célébrer les LGBT" (qui n'ont rien demandé soit dit en passant) que de montrer un plan c*l à trois avec deux hommes faisant des oeillades dignes de Mercedes & Janine (celles du sketch d'Elie Semoun et Franck Dubosc pour ceux qui n'ont pas la ref) ou une horde de drag queens à barbe tout droit sorties de l'Eurovision.

Duc d'Ostrogothie a écrit:Ce “tableau” de la cérémonie m’a rappelé les vidéos de décapitation de l’Etat islamique. Scénarisation de la mise à mort, jouissance au spectacle de la violence et de la souffrance d’autrui. Marie-Antoinette ridiculisée tenant sa propre tête entre les mains : humiliation suprême de la pute autrichienne, glorification du sadisme. Puis l’apothéose : le sang gicle de la conciergerie, le bon peuple revit ce moment glorieux de son histoire. Mais attention le spectacle se voulait défendre les valeurs d’inclusivité, de sororité de parité et d’égalité donc tout va bien.

Je rejoins le duc d'Ostro sur ces deux points ; c'était lamentable, rempli de clichés qui ne vont que conforter les moutons dans leurs idées préconçues du monde.

Cette cérémonie d’ouverture que beaucoup de gens attendaient avec impatience a été dans l’ensemble assez réussie si ce n’est certaines scènes de très mauvais goût et quelques longueurs.
Les jeux olympiques représentent la beauté du corps et de l’effort, l’amitié et la paix dans le monde.

Certains tableaux sont l’inverse et n’ont rien à faire dans cette cérémonie.

J’ai été d’abord choqué par ce Dionysos bleu ridicule, laid à faire peur..
C’est du plus mauvais goût.

Mais c’est surtout cette pauvre Marie-Antoinette chantant des chants révolutionnaires avec sa tête dans les mains qui m’a énormément attristé.
Pauvre Marie-Antoinette n’a-t-elle pas été assez humiliée en 1793 pour en rajouter.
Pourquoi montrer les pires excès de la révolution française et s’en réjouir ?

Cérémonie trop longue, trop dispersée, voire chaotique – et trop souvent de mauvais goût, c'est certain. Mais la musique classique et ses artistes, dont personne n'a parlé dans les médias, était fort bien représentée. Cela aurait, sans doute, fait plaisir à notre malheureuse Reine, même si Jakub Jozef Orlinski a chanté du Rameau, et non du Grétry ! Le merveilleux Alexandre Kantorow, interprétant les "Jeux d'eau" de Ravel (très appropriés, en la circonstance !) sur un pont et sous la pluie, l"étoile Guillaume Diop, dansant sur les toits de Paris, la Carmen de Marina Viotti... Surtout, face à la jeune et lumineuse Axelle Saint-Cirel, chantant "La Marseillaise" en haut du Grand Palais, telle une figure de proue, que pèse vraiment Aya "Djadja" Nakamura, dont on a bien trop parlé ?

J.L Mélenchon, lui non plus, n'a guère apprécié la "séquence Marie-Antoinette" de cette cérémonie.  

Extrait de son J'ai aimé ou bien je n'ai pas aimé publié sur son blog.  

(...)
Je critique la tête coupée de Marie-Antoinette. Pourquoi elle plutôt que lui ? N’était-il pas non seulement comme elle un traitre vendu aux ennemis de la France, mais qui avait juré respecter la Constitution et être loyal à son pays ? La peine de mort et l’exécution de Marie-Antoinette sont d’un âge des punitions que nous ne voulons plus revoir.
Célébrez la République et tout ce qu’elle a instauré. Bravo pour la Carmagnole, bravo pour le plaidoyer amusé sur la liberté des genres. Mais oui, abandonnons dans les plis du temps profond et de l’oubli ceux qui ont trahi et trahissent encore l’idéal réel de la République. Mais, quoi qu’il en soit, la mort ne pourra jamais être un spectacle. Et l’humiliation des condamnés sera toujours de trop !

C'est franchement bien dit .
Ma parole, voilà-t-y pas que nous allons prendre Mélenchon en affection !

Mélenchon en profite tout de même pour la qualifier de "traître" ce qu'elle n'était pas : traitée à la Révolution oui (et tant mieux), mais pas traître à la monarchie. Nuance.

Dans la presse, je note un seul article venant à la rescousse de Marie-Antoinette, celui de Gabrielle Cluzel :

https://www.bvoltaire.fr/pardon-marie-antoinette/

Pardon, Marie-Antoinette !…

Le scandale de la parodie de Cène a presqu'éclipsé l’épisode sordide de la décapitation de Marie-Antoinette.

Il y aurait pourtant tant à dire. La trahison, d’abord, parce que les parents ont été honteusement pris en traîtres. L’ouverture des JO est censée être un évènement familial, que l’on regarde sur le canapé tous ensemble, petits et grands. Il fallait préciser, alors, que cette « Ouverture de JO » n'était pas tout public, mais interdite aux moins de 16 ans. Imaginez le choc pour des enfants de 8 ans, forcés de regarder, sans crier gare, cette tête guillotinée. Certains, pour justifier cette scène, claironnent qu’elle fait partie de l’Histoire de France. Certes. Mais les pays organisateurs ont à cœur de montrer les hauts faits de leur Histoire, pas le fond de cuve, ce dont on a honte. Les Américains ne montreront pas Hiroshima, ni les Allemands les camps de concentration, surtout pas de cette façon festive, en en tirant gloriole : le feu d’artifice de sang sonnait, et c'était le plus troublant, comme une réjouissance.

Or si cette extrême-gauche, si attachée à l’abolition de la peine de mort fût-ce pour les pires monstres, était logique, elle déplorerait cette face sombre de la Révolution. D’autant plus lorsqu’elle se traduit par un féminicide, après un procès inique et des accusations mensongères, perpétrées par des hommes, qui détestaient Marie-Antoinette parce qu'elle était étrangère. On peut au moins reconnaître à Jean-Luc Mélenchon une certaine cohérence, qui n'a pas apprécié la scène. En revanche, toutes nos féministes institutionnelles ont a-do-ré !

L’un des point communs spécialement inquiétant entre l’extrême-gauche et les terroristes islamistes est l’appétence décomplexée pour la décapitation. Pauvre Marie-Antoinette. Faut-il n’avoir jamais lu Stefan Zweig pour ne ressentir aucune compassion pour celle qui, née Sissi ou Lady Di allergique à l’étiquette - notons au passage que son refus des codes inhérents à sa charge ne fut pas pour rien dans la rancune du peuple : ceux qui nous gouvernent, dévorés par la passion obsessionnelle de casser ces codes, devraient s’en souvenir - est morte non seulement comme une reine mais comme Reine, autrement appelée sainte Régine ou Réjane, martyre gauloise des premiers siècles convertie au christianisme qui fut décapitée. Animée, comme elle l’a écrit dans sa dernière lettre à Madame Elisabeth, sa belle-sœur, par la la foi- « Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle de mes pères, dans celle où j’ai été élevée et que j’ai toujours professée », l’espérance- « celle de montrer la même fermeté que [son époux] dans les derniers moments », et la charité, à l’endroit des Français : « que mon fils n’oublie jamais les derniers mots de son père que je lui répète expressément : qu’il ne cherche jamais à venger notre mort ». Le moins que l’on puisse dire est que la France ne lui en sait aucun gré, qui l’a exposée, sanguinolente, chantant « Ah ! ça ira, ça ira, ça ira ! Les aristocrates, on les pendra ! », comme si elle reniait les siens. Sauf à voir en ce choix un involontaire hommage du vice à la vertu : avec sa tête sous le bras, elle fait figure de sainte céphalophore. Et si c’est elle, plutôt que son royal mari, qu’a choisie le metteur en scène c’est bien qu’il lui reconnaît confusément un charme glamour, adapté à un évènement festif.

C’est toute l’élégance à la française, qu’on a assassinée

Si les Français savaient un peu plus d’elle que son surnom - « Madame Déficit » et sa citation apocryphe « Ils n’ont pas de pain ? Qu'ils prennent de la brioche ! » -, par exemple son immense amour maternel et son indicible souffrance à la mort du Dauphin, si joliment racontée dans le conte éponyme d’Alphonse Daudet, ils auraient pour elle la même faiblesse qu’ils nourrissent pour la Princesse de Galles : comme Kate, Marie-Antoinette n’était pas élégante, elle était l’élégance - comment en témoignent pour la postérité ses innombrables portraits. L’élégance à la française, jusque dans les mœurs : sur l'escalier de l’échafaud, ayant marché par inadvertance sur les pieds du bourreau, Marie-Antoinette lui a demandé pardon.

Finalement, dans un spectacle placé sous le signe de la vulgarité et de la déconstruction, cette décapitation renouvelée de Marie-Antoinette n’est pas si mal trouvée. C’est toute l’élégance à la française qu’on a assassinée, ces mœurs que l’anglais Burke disaient les plus policées d’Europe qu’on a enterrées devant le monde entier. Un monde entier qui, lorsqu’il vient chez nous, n’a rien de plus pressé qu’aller admirer, à Versailles ou le Trianon cet acmé délicat de grâce et de raffinement imaginé par… Marie-Antoinette.

Qui, au gouvernement, a bien pu valider ça ?

Duc d'Ostrogothie a écrit:Mélenchon en profite tout de même pour la qualifier de "traître" ce qu'elle n'était pas : traitée à la Révolution oui (et tant mieux), mais pas traître à la monarchie. Nuance.

Il fallait une justification à l'exécution de Marie-Antoinette.

Gabrielle Cluzel a écrit:Qui, au gouvernement, a bien pu valider ça ?

Oui, n'est-ce pas, c'est consternant.
Cela a dû être le résultat d'une discussion collégiale.

Qui a bien pu valider ça ? Mais toutes les personnes enchaînées par l'obéissance aux valeurs républicaines et autres babioles qui ont déjà bien fait leurs preuves, toutes entées sur la loi du plus fort cachée sous le stuc sempiternel : la force, toujours la force. Contentons-nous de la sentence éternelle énoncée par Marie-Antoinette : "Ces Français indignes".

Je me demande, presque, pourquoi certains d'entre vous sont encore choqués par cette scène...

Quand on sait que l'hymne de la France est "La Marseillaise"... Ils sont, finalement, en total accord avec cette scène de décapitation de Marie-Antoinette. (Je suis partisan que cet hymne affreux soit changé)

Au risque de me faire décapité, moi aussi, sur le forum.

Au plaisir

Chers amis,

J'ai vu la spectaculaire cérémonie d'ouverture des jeux à la télévision. Impressionnant et je l’ai généralement aimé.
Mais pas depuis le début, donc j'ai raté cette scène choquante..
D'après les photos, cela me paraissait vide.. un peu comme une fête foraine américaine, je ne comprends pas, mais qu'est-ce que c'était censé symboliser ?
La robe rouge de la reine… était-ce le sang des victimes de la Révolution française ?
ou la tête coupée… est-ce comme un rappel /célébration ou regret/ d'une ancienne peine de mort ?

seconde vie de la reine ne finira probablement pas comme ça..

/Je n'ai pas non plus tout de suite compris la scène du bacchus bleu. C'était censé évoquer le Dernier souper de Leonardo da Vinci.. Jesus.. c'était la dame corpulente avec l'auréole..
/ l'église du futur n'est pas un club d'élite pour les élus mais ouverte à tous.. tout le monde a besoin d'amour et de compréhension../

Leos

Duc d'Ostrogothie a écrit:

Dans la presse, je note un seul article venant à la rescousse de Marie-Antoinette, celui de Gabrielle Cluzel :

https://www.bvoltaire.fr/pardon-marie-antoinette/

Très bon article !

La vulgarité ne semble effectivement plus connaître de bornes de nos jours...

On est bien d'accord mon cher comte !

La polémique sur la tête décapitée de Marie-Antoinette "amuse beaucoup" le groupe de metal qui a joué avec cette mise en scène :

https://www.lepoint.fr/pop-culture/gojira-aux-jo-de-paris-2024-cette-polemique-nous-amuse-beaucoup-30-07-2024-2566796_2920.php

On apprend dans l'interview que c'est Daphné Bürki, la présentatrice woke (insupportable de mièvrerie par ailleurs) qui a été "l'initiatrice" du tableau de la décapitation de Marie-Antoinette :  

Gojira aux JO : « Cette polémique nous amuse beaucoup »

INTERVIEW. Le groupe de metal qui s’est produit lors de la cérémonie d’ouverture des JO 2024 revient sur la controverse qui a suivi sa prestation, par la voix de son batteur Mario Duplantier.
Par Talia Soghomonian
Publié le 30/07/2024 à 16h22

l y aura clairement un avant et un après 26 juillet 2024 pour Gojira. Déjà légendaire auprès des amateurs de metal extrême depuis de nombreuses années, y compris à l'étranger, le quatuor a basculé dans une célébrité planétaire à la seconde où débuta sa prestation explosive depuis la Conciergerie, à mi-chemin de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris 2024.

Sur un mur sonore de guitares électriques dévastatrices, les bruyants frenchies ont accompagné l'un des tableaux les plus controversés de la soirée : celui du thème de la liberté et montrant, en gros plan, une Marie-Antoinette décapitée, la tête tenue dans ses mains et entonnant le chant révolutionnaire « Ah, ça ira… ».

Pendant les 2 minutes et cinquante secondes du morceau déchaîné, ahurissant de puissance apocalyptique, ce sont même plusieurs mannequins de Marie-Antoinette vêtus de rouge et décapités qui furent visibles aux meurtrières du bâtiment, avant que la prestation de Gojira ne se termine par une pluie de sang virtuel, dans la pure tradition du grand guignol. Assurément, ce festin visuel et sonore restera longtemps dans les mémoires des deux milliards de téléspectateurs qui le vécurent en direct.

Il a aussi déclenché instantanément un torrent de commentaires choqués, jusqu'à ceux de notre inénarrable Jean-Luc Mélenchon national.

Mario Duplantier, batteur de Gojira et frère du chanteur, ne cache pas quant à lui sa grande satisfaction. Son groupe est désormais rentré dans l'Histoire comme la toute première formation de metal invitée à se produire lors d'une cérémonie d'ouverture des JO. Un rêve pour ces Landais, tout comme pour n'importe quel fan de ce genre musical si souvent décrié – particulièrement dans l'Hexagone. Originaire d'Ondres, dans les Landes donc, Gojira fut créé en 1996 par les frères franco-américains Duplantier – Joe au chant et à la guitare et Mario à la batterie –, Jean-Michel Labadie à la basse et Christian Andreu à la guitare.

À ce jour, la bande compte sept albums à son palmarès, dont Magma (2016) qui a reçu deux nominations aux Grammy. Premier gang musical français à être arrivé en tête du classement Billboard américain d'albums hard rock, Gojira est pour de bon le groupe de rock français le plus connu à l'étranger et depuis la cérémonie d'ouverture, leur popularité explose sur les plateformes de streaming.

Sans doute un peu révolutionnaire dans l'âme, Mario Duplantier, reconnu pour son jeu puissant et technique aux fûts, revient sur la genèse de la participation de Gojira à cette inoubliable soirée du 26 juillet et, bien entendu, il s'exprime pour Le Point Pop sur la retentissante polémique déclenchée par le tableau que son groupe a illustré.

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(...)

Le Point : Comment avez-vous vécu les diverses polémiques autour de la cérémonie d'ouverture et surtout ce tableau ?

"On est habitués. Bon déjà, il faut savoir que le metal, c'est un style… on est le vilain petit canard de la musique. On est un petit peu boudé par les médias mainstream parce que c'est vrai que c'est une musique qui est dure d'accès… Du fait ce statut d'outsiders, on n'a pas peur des polémiques, on prend tout cela avec beaucoup de distance. On a regardé la polémique sur Marie-Antoinette avec amusement. Ça nous amuse, oui, parce qu'on sait très bien que d'une part, on n'est pas satanique et d'autre part, nous connaissons nos valeurs.

Et puis, il faut aller plus loin pour comprendre vraiment ce que ce tableau voulait dire. Il y a un décryptage à faire et cette démarche se prête mal à cette époque du sensationnel, des phrases chocs et où, sur les réseaux sociaux, les gens jugent très vite sans savoir de quoi il s'agit vraiment. D'autre part, ce n'est pas nous qui avons créé ce tableau : Daphné Bürki en est vraiment l'initiatrice, mais de notre point de vue tout cela était très amusant.

Le Point : Sur un strict plan esthétique, cette représentation collait parfaitement avec votre musique et le son.

Oui, c'était incroyable ! Même nous, on ne s'attendait pas à avoir une production aussi énorme, avec ces espèces de trucs rouges qui ont explosé de chaque fenêtre, toutes ces flammes, toute cette énergie, c'était dingue ! Et c'est vrai que les organisateurs ont bien compris que notre musique allait très bien avec les flammes, comme si elle venait elle aussi des entrailles de la terre et portait en elle quelque chose de très profond, d'organique. Il y a, comme je disais, une sorte de dramaturgie.

Il y a aussi une petite forme d'apocalypse, mais aussi beaucoup de groove et puis c'est aussi fait pour danser, pour se lâcher quoi. Chez Gojira, on a un message qui a toujours été plutôt positif et on a toujours essayé de privilégier les énergies positives. On n'a jamais été dans la critique à outrance, les trucs trop sombres. On est quatre personnes assez sensibles, pas violentes et d'ailleurs, très souvent, les gens du metal sont extrêmement sensibles et se posent des questions existentielles sur ce que nous sommes, sur la mort…"

Ce que moi je trouve amusant c'est que ces gens croient avoir inventé la roue avec leur "musique" heavy metal. Mais ils ne sont pas du tout avant-gardistes.
C'est un style déjà tellement ringard... Mon frère était déjà dans un groupe de Heavy Metal au début des années 1990.

Ce qui me fait peur avec tous ces gens c'est qu'ils n'ont aucune connaissance approfondie en histoire et qu'ils préfèrent montrer des clichés mâchés et remâchés depuis plus s'un siècle... Bref, aucune originalité.

Cela aurait été original, en revanche, de montrer la reine aux cheveux coupés par le bourreau, dans une robe blanche très simple.

Selon l'enquête Harris-Interactive réalisée deux jours après la cérémonie d’ouverture :

La cérémonie d’ouverture a été favorablement reçue par les Français qui sont 86% à la juger réussie  Festive, bien organisée, spectaculaire… sont autant de formulations utilisées pour décrire cette cérémonie par plus de 85% des Français (86, 86 et 85% respectivement). On peut également noter que 75% se sentent fiers à l’issue de cette cérémonie et la trouvent historique (81%).

Les Français ont également plébiscité la décision d’organiser la cérémonie sur la Seine (83%) et le choix de Teddy Riner et Marie-José Pérec comme derniers porteurs de la Flamme (91%).
Enfin, les Français sont une très grande majorité (79%) à être optimistes quant à la réussite des Jeux de Paris 2024 et à en avoir une image positive (77%).