Zamor, serviteur de Mme du Barry

D'éon a écrit:
Incroyable!!! Il faut que j'y aille.
Comment cela est-il arrivé là?! Qui a bien pu vouloir une telle représentation et de quand date-t-elle?
Il va me falloir trouver toutes ces réponses en allant y prendre un bon chocolat la prochaine fois :

Je vous y encourage . Le patron est bien gentil : il m'a laissée travailler toute la matinée, tranquillement,  devant un crème mousseux .  
Et si vous trouvez réponse à vos questions, vous nous raconterez .

Monsieur de Coco a écrit:
Portrait de Zamor au Pavillon de musique de Louveciennes (le vrai étant à Carnavalet!):

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Joli portrait ! Merci, cher M. de Coco .

Voici que je suis tombée tout à fait par hasard sur une téléfarce adaptée par Marcel L'Herbier, d'après la tragédie bouffe "Zamore" de Georges Neveux .  [Paris, Théâtre de l'Atelier, 25 mars 1953.]

Bien sûr, j'ai fait tilt !!!    
Hélas, aucun rapport avec le Zamor de Mme du Barry ...  

Savez vous s'il existait d'autres serviteurs "exotiques" à Versailles sous Louis XVI ? Ou Zamor était-il le seul ?

Je viens de lire ici :
http://cidif2.go1.cc/index.php/lettres-du-c-i-d-i-f/38-lettre-n-26-27/131-26-253-zamor-esclave-indien-et-patriote-engage
qu'il y avait aussi une Hourika (ou Ourika) et le début de l'article semble dire qu'il y en a eu d'autres.

Zamor a servi sous Louis XV, pas sous Louis XVI.
Il n'était sans doute pas le seul. Il me semble que Mme de Guéménée avait un page exotique.
Marie-Antoinette avait aussi adopté un petit Africain nommé Amilcar. On en parle ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t865-jean-amilcar-le-petit-indien-de-la-reine?highlight=amilcar

Merci beaucoup Duc d'Ostrogothie ! Que vous êtes efficaces et rapides sur ce forum !

Yep ! C'est comme ça que nous sommes !

piedrolino a écrit:Je viens de lire ici :
http://cidif2.go1.cc/index.php/lettres-du-c-i-d-i-f/38-lettre-n-26-27/131-26-253-zamor-esclave-indien-et-patriote-engage
qu'il y avait aussi une Hourika (ou Ourika) et le début de l'article semble dire qu'il y en a eu d'autres.

Ourika avait été rapportée du Sénégal par le chevalier de Boufflers comme cadeau à Mme de Beauvau .  Un petit garçon, Ziméo, fut offert aussi à Mme de Blot, et mes enfants appelèrent  leur petit africain " Vendredi " comme Robinson .

Source : Le chevalier de Boufflers et son temps: Étude d'un échec
De Nicole Vaget Grangeat

Merci pour ces informations !

On parle de lui sur France Inter !!!

https://www.franceculture.fr/emissions/le-pourquoi-du-comment-histoire/connaissez-vous-zamor-l-esclave-qui-fit-guillotiner-sa-maitresse-sous-la-revolution

En relisant ce post je pense à une citation qui date de la révolution et qui dit.:
Plus que des princes, méfie toi de leurs valets....
Tout est dit

On parle de lui aussi sur France bleue
https://www.francebleu.fr/emissions/ils-ont-fait-l-histoire/zamor-le-traitre-de-madame-du-barry
J'ai un doute sur les portraits présentés, car il a la peau vraiment sombre  sur ces peintures alors que les bengalis ont souvent une peu claire et des traits assez fins.

Merci, chère Lady Jhane. Zamor, sa conduite tellement ignoble, c'est un point d'interrogation pour moi ...

Mme de Sabran a écrit:Merci, chère Lady Jhane.       Zamor, sa conduite tellement ignoble,  c'est un point d'interrogation pour moi ...

Alors pour moi pas du tout, et même si je ne suis pas psy, il me paraît clair ques les humiliations répétées - même subies dans un bel uniforme de soie - l'ont conduit à développer une haine recuite pour sa maîtresse. Haine qui a pu s'exprimer dans toute sa force exacerbée une fois la hiérarchie sociale anéantie par la Révolution.

Je n'approuve évidemment pas, d'autres dans la même situation se seraient peut-être comportés autrement d'ailleurs, mais en tout cas ce n'est pas un point d'interrogation en ce qui me concerne !

Certes, certes, mais de là à envoyer à l'échafaud cette femme si peu haïssable, qui l'avait choyé, comme un jouet, un caprice de riche, me diras-tu, d'accord, mais il la connaissait, il avait passé toute sa vie auprès d'elle et savait qu'elle était bonne. Dieu qu'elle a été folle de revenir pour une poignée de diamants quand il y avait la Manche entre elle et la Révolution !

On est d'accord Mme de Sabran

Il s'agit de l'un des 6 épisodes de la série diffusée sur Arte : Quelle histoire ! Enquête sur la toile .
Ce programme met à l'honneur les personnages secondaires des chefs-d’œuvre de la peinture. Les six web-documentaires, disponibles gratuitement, mêlent l’art, l’histoire et l’investigation.  

L'oeuvre dont il est question dans cet épisode est...

Jeanne Bécu, comtesse Du Barry, et Zamor qui lui apporte une tasse de café
Jean-Baptiste-André Gautier-Dagoty (graveur)
aquatinte en couleurs, 1771
H. 36,5 ; L. 30,3 cm (hors cadre)
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Quelle histoire ! Enquête sur la toile
Le "négrillon" de Versailles
Réalisation : Elisa Helain
Arte, 2024
Durée : 12 mn

Présentation :

En 1771, le peintre Gautier d'Agoty réalise une gravure représentant Jeanne du Barry, illustre maîtresse du roi Louis XV, à sa toilette matinale. Sortant du cadre, on aperçoit un garçon de profil qui sert une tasse de café à la duchesse – un petit domestique à la peau sombre, vêtu d'une riche livrée à l'orientale. Que fait cet enfant, prénommé Zamor, à la cour de Versailles ? Pourquoi l'artiste a-t-il choisi de l'inclure dans sa composition et que raconte-t-il de son temps, des rapports entre la France et ses colonies, et de la survivance dans la haute société de l'esclavage, pratique pourtant proscrite sur le sol français ?


Version à l'huile sur toile, 18e siècle
D’après Jean-Baptiste André Gautier-Dagoty
Notre sujet : Peintures et mobilier du musée Calouste Gulbenkian

Des livres de comptes de Madame du Barry aux fonds de la ville de Nantes, qui fut l'un des principaux ports négriers du pays, les riches archives de l'époque fournissent de précieux indices pour retracer la trajectoire de ce personnage, et à travers lui, rendre hommage aux innombrables victimes anonymes de la traite négrière.

A revoir ici : Arte TV - Quelle histoire ! Enquête sur la toile

Ou bien sur Youtube

La nuit, la neige a écrit:
Ce programme met à l'honneur les personnages secondaires des chefs-d’œuvre de la peinture.

Ces personnages ne sont souvent que les faire-valoir de la figure centrale du tableau ... mais pas que, ou pas toujours. En tout cas, voici un angle de recherche inédit, original ! Merci, cher la nuit, la neige.
Zamor fait partie de ces contemporains de la fin XVIIIe que je peine beaucoup à comprendre. Cette émission m'y aidera-t-elle ?

Mme de Sabran a écrit:Zamor fait partie de ces contemporains de la fin XVIIIe que je peine beaucoup à comprendre. Cette émission m'y aidera-t-elle ?

Hélas non ! Les épisodes de cette série ne durent qu'une douzaine de minutes.

Oui, c'est trop court, mais très dense et clair .  La dénonciation de Zamor est présentée comme l'argument à charge décisif qui envoie Mme du Barry à l'échafaud ...   Ce coup de pouce était en réalité superflu pour aggraver la liste interminable des accusations qui pesaient sur elle.  Son statut de dernière maîtresse royale  suffisait amplement.

Les hommes de couleur des colonies demandaient à l’Assemblée leur émancipation et le libre exercice des droits de citoyen. Les ministres s’opposaient à ces réclamations. Loustallot, quant à lui, était d’avis de respecter leur autonomie, et il développe son opinion en ces termes :

« La philosophie appelle chaque jour les nègres à la liberté : dès le premier mot qu’elle a prononcé en leur faveur, leur affranchissement est devenu nécessaire ; c’est un fruit de l’arbre, il faut qu’il tombe dès qu’il sera mûr, et l’on ne peut pas douter que l’admission d’une représentation des colons de couleur à l’Assemblée nationale n’accélérât beaucoup sa maturité.

« Les nègres affranchis apprendront bientôt à leurs anciens maîtres qu’ils peuvent se gouverner eux-mêmes ; peut-être aspireront-ils à les gouverner ; cinq siècles de cruautés et de souffrances ont allumé entre les blancs et les nègres une antipathie qui rendra leur association civile extrêmement laborieuse, et peut-être peu durable. Dans cet état des choses, la première injustice du ministre, ou une vexation de la part de ses agents envers les colons, deviendront le signal d’une guerre longue et terrible qu’il est facile de prévoir, et qu’on peut éviter dès ce moment.

« Ne pouvant trouver des concitoyens sûrs dans les habitants de nos colonies, faisons-en de fidèles alliés ; qu’ils forment un État séparé, qu’ils aient leur Assemblée nationale, qu’ils se constituent et se gouvernent selon leur génie, qu’ils ne tiennent à nous enfin que par un pacte fédératif, et ils nous seront éternellement attachés. »

" Les nègres affranchis apprendront bientôt à leurs anciens maîtres qu’ils peuvent se gouverner eux-mêmes ; peut-être aspireront-ils à les gouverner... "

N'y a-t-il pas du Zamor là-dedans ?  En effet, la Révolution a rendu l'ancien petit esclave, d'une certaine manière, maître du destin de Mme du Barry.