Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Le patrimoine de Marie-Antoinette :: Le mobilier et les arts décoratifs
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Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Lucius a écrit:J'ignore ce que veux commenter JAG. Je lui laisse le champs libre .... mais je peux commettre un commentaire stylistique sur le goût étrusque.
Pas de problème, Lucius. Tu peux faire le commentaire de ce meuble. Vite vite vite!!!
Invité- Invité
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Mme de Sabran a écrit:
Je me souviens que tu avais nettement dit que la livraison de ce serre-bijoux, juste après le dénouement de l'affaire du Collier, pouvait avoir été mal perçue . Mais alors ! pour aller retrouver ça, sans savoir dans quel sujet, et parmi tous ces anonymes ... bon courage !
Voilà c'était le cœur de mon propos ! Marie-Antoinette se fait peindre avec ses enfants, son serre-bijoux, qu'elle a depuis 1770, relégué au fond pour bien faire comprendre au public que ses vrais bijoux ce sont ses enfants. Or dans le même temps elle en commande un nouveau, certainement un des meubles les plus fastueux qui soient. Ce serait compréhensible si le serre-bijoux restait dans le cadre privé. Après tout entre son image publique et sa vie privée, elle a bien droit de faire ce qu'elle veut. Mais non, puisque ce meuble est un objet qui participe au prestige de la monarchie, donc plus que public !
Donc pourquoi ?
Invité- Invité
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Les trois Grâces soutenaient à l'origine une couronne royale, et de minuscules fleurs de lys sommaient à chacune des extrémités la guirlande de bronze ornant l'entablement.
Une restitution de la couronne et des fleurs de lys fut tentée dans les années 50/60 ; j'en possède quelque part un cliché, posté par mes soins Dieu sait où sur CDV, où l'on voit bien la couronne ainsi qu'une fleur de lys "témoin" restituées. Mais le projet ne donnant pas satisfaction, il fut abandonné et la couronne et fleur de lys retirées.
Gouverneur Morris- Messages : 11753
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Les figures du sommet sont la Force entourée de la Sagesse et de l'Abondance, modelées par Boizot. Les quatre cariatides sont les saisons.
Au centre les Beaux-Arts, protégés par la Renommée et couronnée par le génie de la France.
Au centre les Beaux-Arts, protégés par la Renommée et couronnée par le génie de la France.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Merci beaucoup Lucius pour cette précision. Mais les trois figures centrales soutenaient bien une couronne
Gouverneur Morris- Messages : 11753
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Ce serre-bijoux présente un décors du dernier goût, lancé par J. L. David, propagé par G. Jacob, que l'on appelle le goût étrusque ou romain. A la suite de certaines découvertes de la fin du siècle, en particulier des vases, de fresques, le motif des grotesques, déjà appréciés depuis Michel Ange, revient à la mode. Il s'agit d'imiter des formes, des ornements, des panneaux entiers de décors romain/étrusque.
Si le vocabulaire ornemental du style Louis XVI, de l'antiquité fleurie, est déjà en place dès les années 1760, ce style se démarque par quelques nouveautés ornementales, comme les palmettes (ceinture supérieure du meuble), les pieds en carquois de flèches, les caryatides de bronze …. en plus bien sûr des scènes de « grotesques ».
Ces dernières se retrouvent sur les deux panneaux peints sous verre de chaque coté (produisant un effet proche des panneaux sur argent du cabinet de la reine à Fontainebleau, réalisé deux ans plus tôt). Les scènes en grisailles d'inspiration antique, comme copiées de sarcophages ou de bas reliefs, se développent eux en plaques imitant la porcelaine de Wedgwood.
On retrouve ce même vocabulaire et cette même innovation dans le mobilier livré par G. Jacob pour la chambre la reine au rez-de-chaussé la même année, où on retrouve les mêmes palmettes, et qui témoigne des mêmes recherches.
Ce mobilier comprenait d'ailleurs un lit d'acajou. Ces ensembles annoncent le mobilier du consulat puis de l'empire, en particulier un autre célèbre serre-bijoux, celui de Joséphine, aujourd'hui au Louvre.
Si le vocabulaire ornemental du style Louis XVI, de l'antiquité fleurie, est déjà en place dès les années 1760, ce style se démarque par quelques nouveautés ornementales, comme les palmettes (ceinture supérieure du meuble), les pieds en carquois de flèches, les caryatides de bronze …. en plus bien sûr des scènes de « grotesques ».
Ces dernières se retrouvent sur les deux panneaux peints sous verre de chaque coté (produisant un effet proche des panneaux sur argent du cabinet de la reine à Fontainebleau, réalisé deux ans plus tôt). Les scènes en grisailles d'inspiration antique, comme copiées de sarcophages ou de bas reliefs, se développent eux en plaques imitant la porcelaine de Wedgwood.
On retrouve ce même vocabulaire et cette même innovation dans le mobilier livré par G. Jacob pour la chambre la reine au rez-de-chaussé la même année, où on retrouve les mêmes palmettes, et qui témoigne des mêmes recherches.
Ce mobilier comprenait d'ailleurs un lit d'acajou. Ces ensembles annoncent le mobilier du consulat puis de l'empire, en particulier un autre célèbre serre-bijoux, celui de Joséphine, aujourd'hui au Louvre.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Gouverneur Morris a écrit:Merci beaucoup Lucius pour cette précision. Mais les trois figures centrales soutenaient bien une couronne
En effet, je n'avais pas remarqué le geste, qui semble maintenant un peu curieux, sans sa raison d'être.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Rappelons que Joséphine et Marie-Louise considérèrent ce meuble suffisamment moderne pour meubler leurs appartements dans diverses résidences.
Dans un rare sentiment de piété vis-à-vis de sa mère, la duchesse d'Angoulême l'utilisa aux Tuileries.
Les vases des entretoises, fournis par Sèvres, furent d'ailleurs brisés en 1830 je crois.
Dans un rare sentiment de piété vis-à-vis de sa mère, la duchesse d'Angoulême l'utilisa aux Tuileries.
Les vases des entretoises, fournis par Sèvres, furent d'ailleurs brisés en 1830 je crois.
Gouverneur Morris- Messages : 11753
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Au sujet des sujets : Peut être pourrait-on distribuer ces meubles dans les sujets des pièces ?
Ainsi en un sujet, on pourrait avoir l'ensemble des meubles qui s'y trouvent aujourd'hui, et même rajouter ceux qui sont ailleurs, et obtenir un panorama complet de ces pièces, mieux qu'en vrai !!
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Gouverneur Morris a écrit:Rappelons que Joséphine et Marie-Louise considérèrent ce meuble suffisamment moderne pour meubler leurs appartements dans diverses résidences.
Il est même presque avant-gardiste !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Fauteuils du boudoir de Marie Antoinette, vers 1785
Georges Jacob. Noyer sculpté et doré.
Ces fauteuils étaient conçus pour le cabinet de la Méridienne, appelé aussi comme le Boudoir. Cette petite salle a également été appelée comme Cabinet de la Reine, Cabinet Intérieur, Grand Cabinet, inclus Cabinet Doré. Cependant il semble que ce soit le nom de Boudoir qui ait prévalu, et c'est l'apellation qui est inscrite sur une étiquette au revers de ceinture de deux des fauteuils de Jacon achetés en 1980. L'ensemble comprenait une ottomane, une bergère, trois fauteuils, un petit tabouret et un écran. Les deux fauteuils de Versailles au moment de leur acquisition gardaient des restes de gros de Tours lilas brodé de fleurs et rinceaux de camaïeu vert et de médaillons à dessins chinois.
Le sièges possèdent des pieds en carquois, accotoirs avec sphinges et petit chiens. Ce modèle très pittoresque et plein de fantaisie n'est pourtant pas unique en son genre; rien que pour la Reine, Jacob connut au moins trois variantes de ces sièges.
Georges Jacob. Noyer sculpté et doré.
Ces fauteuils étaient conçus pour le cabinet de la Méridienne, appelé aussi comme le Boudoir. Cette petite salle a également été appelée comme Cabinet de la Reine, Cabinet Intérieur, Grand Cabinet, inclus Cabinet Doré. Cependant il semble que ce soit le nom de Boudoir qui ait prévalu, et c'est l'apellation qui est inscrite sur une étiquette au revers de ceinture de deux des fauteuils de Jacon achetés en 1980. L'ensemble comprenait une ottomane, une bergère, trois fauteuils, un petit tabouret et un écran. Les deux fauteuils de Versailles au moment de leur acquisition gardaient des restes de gros de Tours lilas brodé de fleurs et rinceaux de camaïeu vert et de médaillons à dessins chinois.
Le sièges possèdent des pieds en carquois, accotoirs avec sphinges et petit chiens. Ce modèle très pittoresque et plein de fantaisie n'est pourtant pas unique en son genre; rien que pour la Reine, Jacob connut au moins trois variantes de ces sièges.
Invité- Invité
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Mobilier de la chambre à coucher du petit appartement de la Reine.
Georges Jacob (1739-1814) 1788. Hêtre sculpté et peint.
C'est par des étiquettes "Pour la Reine à Versailles, Chambre a Coucher" conservées au revers de la ceinture arrière de la bergère et de l'un des fauteuils, que Marguertie Jallut put identifier une partie de ce mobilier de Jacob que Versailles acquit en 1945. Il comportait une bergère, trois fauteuils et une chaise; depuis, il a pu peu à peu être complété grâce à l'achat d'une autre chaise, d'un fauteuil de toilette, d'un tabouret et d'un tabouret de pied. Par une interprétation erronée d'un document, M. Jallut avait cru qu'il s'agissait du mobilier installé à titre provisoire dans le Petit Appartement de la reine aménagé au R-D-C du corps central de Versailles a l'emplacement de celui de Madame Sophie, morte en 1782. Or, lors de l'installation pour Marie-Antoinette de ce petit appartement, on réutilisa, afin de faire vite, le Mobilier des Couches qui avait servi au moment de la naissance de Mme Royale, en 1778, et de celle du premier Dauphin en 1781. Un second mobilier de Couches devait être commandé pour la naissance du Duc de Normandie, en 1785.
Ce n'est qu'en 1788 que la Reine fit renouveler complètement l'ameublement de sa chambre dans un style plus moderne et c'est à Jacob que l'on confia l'élaboration du lit et des sièges: le lit était en acajou en opposition aux sièges en hêtre peint ornés d'un nouveau décor de pamettes "à l'étrusque". Le décor textil était en pou de soie bleu.
Le mobilier de Versailles, tome 1
Georges Jacob (1739-1814) 1788. Hêtre sculpté et peint.
C'est par des étiquettes "Pour la Reine à Versailles, Chambre a Coucher" conservées au revers de la ceinture arrière de la bergère et de l'un des fauteuils, que Marguertie Jallut put identifier une partie de ce mobilier de Jacob que Versailles acquit en 1945. Il comportait une bergère, trois fauteuils et une chaise; depuis, il a pu peu à peu être complété grâce à l'achat d'une autre chaise, d'un fauteuil de toilette, d'un tabouret et d'un tabouret de pied. Par une interprétation erronée d'un document, M. Jallut avait cru qu'il s'agissait du mobilier installé à titre provisoire dans le Petit Appartement de la reine aménagé au R-D-C du corps central de Versailles a l'emplacement de celui de Madame Sophie, morte en 1782. Or, lors de l'installation pour Marie-Antoinette de ce petit appartement, on réutilisa, afin de faire vite, le Mobilier des Couches qui avait servi au moment de la naissance de Mme Royale, en 1778, et de celle du premier Dauphin en 1781. Un second mobilier de Couches devait être commandé pour la naissance du Duc de Normandie, en 1785.
Ce n'est qu'en 1788 que la Reine fit renouveler complètement l'ameublement de sa chambre dans un style plus moderne et c'est à Jacob que l'on confia l'élaboration du lit et des sièges: le lit était en acajou en opposition aux sièges en hêtre peint ornés d'un nouveau décor de pamettes "à l'étrusque". Le décor textil était en pou de soie bleu.
Le mobilier de Versailles, tome 1
Invité- Invité
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
J A Gabriel a écrit:Or, lors de l'installation pour Marie Antoinette de ce petit appartement, on reutilisa, afin de faire vite, le Mobilier des Couches qui avait servi au moment de la naissance de Mme Royale, en 1778 et de celle du premier Dauphin en 1781. Un second mobilier de Couches devait, être commandé pour la naissance du Duc de Normandie, en 1785.
Qu'est-ce donc que ce mobilier et en quoi sert-il spécifiquement aux couches ?
... à part le lit ... table à langer ?
Peux-tu nous donner des précisions, mon cher JAG ?
.
Mme de Sabran- Messages : 55416
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Aucune idée. Jamais j'ai lu sur rien de cela... Bon oui, sur le livre que j'ai cité.
Peut être la reine se remettait-elle de l'accouchement dans une autre chambre spécifique, et qui n'était pas la chambre officielle?
Le livre, aussi, cite l'année de naissance de Mme Royale comme 1779... boudoi29 année que j'ai corrigée...
Peut être la reine se remettait-elle de l'accouchement dans une autre chambre spécifique, et qui n'était pas la chambre officielle?
Le livre, aussi, cite l'année de naissance de Mme Royale comme 1779... boudoi29 année que j'ai corrigée...
Invité- Invité
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
J'ai fait quelques recherches dessus lors de mon mémoire consacré aux tissus et leurs ornements pour les naissances et les baptêmes des enfants royaux. il faut juste que je me souvienne de ce que j'ai écrit là-dessus car évidemment mon mémoire est dans un des 22 cartons composant ma bibliothèque. Et il a déjà dix ans !
La reine restait bien dans sa chambre. Je n'ai jamais trouvé la raison exacte d'un renouvellement de mobilier lors des couches de la reine, installé trois mois avant la date prévue et enlevé trois mois après environ, au moment des relevailles.
Ce serait une question d'Etiquette. Normalement, seul le roi et la reine peuvent s'asseoir en public. Or la chambre de la reine est publique et n'a rien à voir avec les pièces comme la Méridienne, le Cabinet Doré, l'appartement du rez-de-chaussée, le Petit Trianon où Marie-Antoinette fait ce qu'elle veut en aménagements intérieurs. Seul le couple royal a droit à des fauteuils qui vont donc par deux dans la chambre de la reine.
Le reste de la famille royale se contente selon leur rang de chaises, pliants... Ceux-ci réservés également aux duchesses et celles qui ont le "droit du tabouret". Les autres restent debout.
Ceci en temps normal.
Oui mais quand la reine se trouve obligée de rester allongée ? Que son état le lui permette ou non, la reine (dauphine, etc) n'a pas le choix : elle doit rester allongée le plus possible.
Alors toute la cascade des droits pour s'asseoir se modifie. Si la reine est allongée, ses belles-sœurs ont droit à un fauteuil, etc.
De plus, la reine se trouve le plus souvent dans une duchesse ou une bergère, ce qui n'est pas le cas habituellement dans sa chambre.
Bref, un mobilier plus confortable où la reine a droit de paresser.
Voilà ce que je me rappelle de ma maîtrise.
Ah si un détail et pas des moindres ! Marie-Antoinette ou devrais-je plutôt dire le Garde-Meuble de la Couronne commande un nouveau mobilier des couches pour la naissance du duc de Normandie. Pourquoi ? Parce que Marie-Antoinette a récupéré celui de ses deux premières maternités pour son appartement du rez-de-chaussée, pièces privées... Elle n'en avait pas le droit et c'est du vol... Comme si aujourd'hui la première dame (y en n'a plus ) récupérait des meubles de l'Elysée pour sa résidence personnelle. Ou comme si nous partions avec les draps de l'hôpital où nous accouchons ! Pas joli-joli... Du coup, le Garde-Meuble de la Couronne fut bien obligé d'en commander un nouveau fin 1784. Dépense inutile. boudoi29
Je précise que le lit de travail n'entre pas dans le cadre du mobilier des couches. Il n'est installé qu'au dernier moment et n'occupe donc pas la chambre durant presque six mois.
J'ai un trou : je me rappelle que madame Elisabeth qui obtient sa Maison à la naissance de sa nièce récupère un meuble à ce moment. Un lit ou je ne sais quoi. Peut-être celui de travail... Il faudrait que je vérifie.
Le mieux est que je replonge dans mon travail et de vous donner les bonnes sources.
La reine restait bien dans sa chambre. Je n'ai jamais trouvé la raison exacte d'un renouvellement de mobilier lors des couches de la reine, installé trois mois avant la date prévue et enlevé trois mois après environ, au moment des relevailles.
Ce serait une question d'Etiquette. Normalement, seul le roi et la reine peuvent s'asseoir en public. Or la chambre de la reine est publique et n'a rien à voir avec les pièces comme la Méridienne, le Cabinet Doré, l'appartement du rez-de-chaussée, le Petit Trianon où Marie-Antoinette fait ce qu'elle veut en aménagements intérieurs. Seul le couple royal a droit à des fauteuils qui vont donc par deux dans la chambre de la reine.
Le reste de la famille royale se contente selon leur rang de chaises, pliants... Ceux-ci réservés également aux duchesses et celles qui ont le "droit du tabouret". Les autres restent debout.
Ceci en temps normal.
Oui mais quand la reine se trouve obligée de rester allongée ? Que son état le lui permette ou non, la reine (dauphine, etc) n'a pas le choix : elle doit rester allongée le plus possible.
Alors toute la cascade des droits pour s'asseoir se modifie. Si la reine est allongée, ses belles-sœurs ont droit à un fauteuil, etc.
De plus, la reine se trouve le plus souvent dans une duchesse ou une bergère, ce qui n'est pas le cas habituellement dans sa chambre.
Bref, un mobilier plus confortable où la reine a droit de paresser.
Voilà ce que je me rappelle de ma maîtrise.
Ah si un détail et pas des moindres ! Marie-Antoinette ou devrais-je plutôt dire le Garde-Meuble de la Couronne commande un nouveau mobilier des couches pour la naissance du duc de Normandie. Pourquoi ? Parce que Marie-Antoinette a récupéré celui de ses deux premières maternités pour son appartement du rez-de-chaussée, pièces privées... Elle n'en avait pas le droit et c'est du vol... Comme si aujourd'hui la première dame (y en n'a plus ) récupérait des meubles de l'Elysée pour sa résidence personnelle. Ou comme si nous partions avec les draps de l'hôpital où nous accouchons ! Pas joli-joli... Du coup, le Garde-Meuble de la Couronne fut bien obligé d'en commander un nouveau fin 1784. Dépense inutile. boudoi29
Je précise que le lit de travail n'entre pas dans le cadre du mobilier des couches. Il n'est installé qu'au dernier moment et n'occupe donc pas la chambre durant presque six mois.
J'ai un trou : je me rappelle que madame Elisabeth qui obtient sa Maison à la naissance de sa nièce récupère un meuble à ce moment. Un lit ou je ne sais quoi. Peut-être celui de travail... Il faudrait que je vérifie.
Le mieux est que je replonge dans mon travail et de vous donner les bonnes sources.
Invité- Invité
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Merci, chère Reinette !
C'est donc une erreur de croire que le lit de la chambre de la reine est celui dans lequel sont nés les Enfants de France ?!!
Mme de Sabran- Messages : 55416
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
La reine n'accouche pas dans son lit mais sur un meuble adapté, mécanique, inclinable et tout et tout !
Tu imagines l'état des draps et des étoffes précieuses après un accouchement ! :
Ce lit de travail du temps de Marie-Antoinette est placé près de la cheminée, entouré de paravents (ouf ! ). Louis XVI a eu la bonne idée de les relier par une cordelette, évitant qu'ils tombent sur l'accouchée. Quand on sait la foule monstrueuse qui rentrera dans sa chambre, le roi a vraiment bien fait... àè-è\':
Ensuite, une fois les soins donnés, la mère retourne dans son lit et peut enfin voir son bébé, comme nous le montrent les gravures bien connues.
Tu imagines l'état des draps et des étoffes précieuses après un accouchement ! :
Ce lit de travail du temps de Marie-Antoinette est placé près de la cheminée, entouré de paravents (ouf ! ). Louis XVI a eu la bonne idée de les relier par une cordelette, évitant qu'ils tombent sur l'accouchée. Quand on sait la foule monstrueuse qui rentrera dans sa chambre, le roi a vraiment bien fait... àè-è\':
Ensuite, une fois les soins donnés, la mère retourne dans son lit et peut enfin voir son bébé, comme nous le montrent les gravures bien connues.
Invité- Invité
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
L'acchouchement ne se faisait sur un siège qui ressemble à un fauteuil?? si j'ai bien lu, la position couchée est une invention moderne pour faciliter le travail des médecins, non?
Chez moi, j'ai un fauteuil du XIXème, où le siège se soulève et il y a un trou/écart pour aider à l'accouchement. En fait ce fauteil s'appelle "paridora" avec une traduction ressemblée à "accoucheuse?¿" ( excusez-moi si le mot n'existe pas, mais je ne sais pas comment vous faire la traduction )
Chez moi, j'ai un fauteuil du XIXème, où le siège se soulève et il y a un trou/écart pour aider à l'accouchement. En fait ce fauteil s'appelle "paridora" avec une traduction ressemblée à "accoucheuse?¿" ( excusez-moi si le mot n'existe pas, mais je ne sais pas comment vous faire la traduction )
Invité- Invité
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Pour Marie de Médicis, je me souviens bien d'un siège. Pour les autres reines, je n'ai pas de détails précis mais pour Marie-Antoinette, il s'agit bien d'un lit inclinable.
Invité- Invité
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Es t-il possible de voir des photos de ces chaises ?
fleurdelys- Messages : 668
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 54
Localisation : Québec
Mme de Sabran- Messages : 55416
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le mobilier de Marie-Antoinette au château de Versailles
Le coffre à bijoux de Marie-Antoinette, Dauphine, vers 1770
Martin Carlin. 95 x 56 x 36 cm.
Ce coffre à bijoux est formé d’un piétement en forme de table ouvrant, en ceinture, par un tiroir formant écritoire et repose sur quatre pieds galbés à pans. En partie haute, se trouve un coffre de forme rectangulaire.
Ce meuble est plaqué de bois de rose, sycomore et filets de buis et d’ébène et comporte en façade, sur les cotés ainsi que sur le couvercle treize plaques de porcelaine tendre de Sèvres décorées de bouquets de fleurs polychromes dans des encadrements vert et or. Le dos présente une marqueterie de losanges à filets de couleurs.
Les sabots, chutes, lingotière, entrées de serrure, écoinçons et cadres des plaques de porcelaine sont en bronzes ciselés et dorés.
Onze plaques sont peintes du double L entrelacés de Sèvres et des marques des peintres de fleurs Laroche et Bertrand.
Dix des treize portent également au dos la lettre date R pour l’année 1770.
Ces treize plaques doivent être rapprochées de celles livrées durant le premier semestre de l’année 1770 au marchand-mercier Simon-Philippe Poirier « 13 plaques différentes à 60 livres ».
Simon-Philippe Poirier est donc le concepteur de ce meuble en effet les plaques de porcelaine coutaient une fortune et seul un marchand mercier était en mesure de pouvoir les commander.
Son rôle fut à la fois d’élaborer le modèle, de choisir les différents intervenants ; ébéniste, bronzier, gainier et de coordonner leur travail.
Le coffre porte sur le bâti la marque GR couronné, pour Greniers des Récollets, ainsi que le W de Versailles.
Les Greniers des Récollets servaient de garde meuble privé aux reines à Versailles. On retrouve cette marque sur un certain nombre de meubles transitions. Cette marque fut utilisée par Marie-Antoinette encore dauphine avant qu’elle ne mette en place son garde meuble privé avec Bonnefoy Du Plan à sa tête.
Au regard de ces éléments, notre coffret à bijoux doit être daté de l’année 1770 et les marques nous le désigne comme celui exécuté pour Marie-Antoinette.
Ce meuble fut vraisemblablement le prototype d’un modèle à succès en effet neuf exemplaires sont aujourd’hui connus et il est possible d’identifier les commanditaires de sept :
-La Dauphine Marie Antoinette, musée national des Châteaux de Versailles et Trianon.
-La comtesse du Barry.
-La comtesse de Provence.
-La comtesse d’Artois.
-La duchesse de Bourbon.
-La duchesse de Mazarin.
-La Grande Duchesse Maria-Feodorovna à Pavlovsk, Institute of Arts, Detroit.
Ainsi, avant 1775, Versailles semble avoir abrité trois coffres à bijoux de Poirier et Carlin, celui de la dauphine, celui de la comtesse du Barry et celui de la comtesse de Provence.
Dans sa forme, le coffre à bijoux de la reine reprend un modèle mis au point dans les années 1700 par André Charles Boulle pour les coffres de toilette : un coffre rectangulaire marqueté reposant sur un piètement marqueté de même. Le coffre de la reine est caractéristique des meubles de style transition.
Du style Louis XV, ce meuble possède :
-des pieds galbés.
-des chaussons ou sabots feuillagés rocaille.
-des chutes faunesques à enroulement caractéristiques de la fin de la période Louis XV.
Du style Louis XVI :
-une marqueterie de losanges.
-une ceinture droite.
-des entrées de serrures et lingotières à fleurons et à tiges enrubannées.
-les bronzes d’encadrements des plaques de porcelaine sont ciselés de raies de cœur.
Cadeau de Louis XV ou du dauphin, futur Louis XVI, lors de son mariage en 1770, Marie Antoinette apprécia vraisemblablement particulièrement ce meuble puisqu’il la suivit aux Tuileries en 1789.
Le coffre à bijoux de Marie Antoinette fut acquis en 1997 par le musée national des Châteaux de Versailles et Trianon pour la somme de 2,1 millions d’euros.
©Authenticite Partnership, Cédric Henon
Expert en meubles et objets d'art des XVII, XVIII et XIXème siècles
http://www.authenticite.fr/authenticite_fr_actu_view-le_coffre_a_bijoux_de_marie_antoinette__dauphine_-192-1.html
Martin Carlin. 95 x 56 x 36 cm.
Ce coffre à bijoux est formé d’un piétement en forme de table ouvrant, en ceinture, par un tiroir formant écritoire et repose sur quatre pieds galbés à pans. En partie haute, se trouve un coffre de forme rectangulaire.
Ce meuble est plaqué de bois de rose, sycomore et filets de buis et d’ébène et comporte en façade, sur les cotés ainsi que sur le couvercle treize plaques de porcelaine tendre de Sèvres décorées de bouquets de fleurs polychromes dans des encadrements vert et or. Le dos présente une marqueterie de losanges à filets de couleurs.
Les sabots, chutes, lingotière, entrées de serrure, écoinçons et cadres des plaques de porcelaine sont en bronzes ciselés et dorés.
Onze plaques sont peintes du double L entrelacés de Sèvres et des marques des peintres de fleurs Laroche et Bertrand.
Dix des treize portent également au dos la lettre date R pour l’année 1770.
Ces treize plaques doivent être rapprochées de celles livrées durant le premier semestre de l’année 1770 au marchand-mercier Simon-Philippe Poirier « 13 plaques différentes à 60 livres ».
Simon-Philippe Poirier est donc le concepteur de ce meuble en effet les plaques de porcelaine coutaient une fortune et seul un marchand mercier était en mesure de pouvoir les commander.
Son rôle fut à la fois d’élaborer le modèle, de choisir les différents intervenants ; ébéniste, bronzier, gainier et de coordonner leur travail.
Le coffre porte sur le bâti la marque GR couronné, pour Greniers des Récollets, ainsi que le W de Versailles.
Les Greniers des Récollets servaient de garde meuble privé aux reines à Versailles. On retrouve cette marque sur un certain nombre de meubles transitions. Cette marque fut utilisée par Marie-Antoinette encore dauphine avant qu’elle ne mette en place son garde meuble privé avec Bonnefoy Du Plan à sa tête.
Au regard de ces éléments, notre coffret à bijoux doit être daté de l’année 1770 et les marques nous le désigne comme celui exécuté pour Marie-Antoinette.
Ce meuble fut vraisemblablement le prototype d’un modèle à succès en effet neuf exemplaires sont aujourd’hui connus et il est possible d’identifier les commanditaires de sept :
-La Dauphine Marie Antoinette, musée national des Châteaux de Versailles et Trianon.
-La comtesse du Barry.
-La comtesse de Provence.
-La comtesse d’Artois.
-La duchesse de Bourbon.
-La duchesse de Mazarin.
-La Grande Duchesse Maria-Feodorovna à Pavlovsk, Institute of Arts, Detroit.
Ainsi, avant 1775, Versailles semble avoir abrité trois coffres à bijoux de Poirier et Carlin, celui de la dauphine, celui de la comtesse du Barry et celui de la comtesse de Provence.
Dans sa forme, le coffre à bijoux de la reine reprend un modèle mis au point dans les années 1700 par André Charles Boulle pour les coffres de toilette : un coffre rectangulaire marqueté reposant sur un piètement marqueté de même. Le coffre de la reine est caractéristique des meubles de style transition.
Du style Louis XV, ce meuble possède :
-des pieds galbés.
-des chaussons ou sabots feuillagés rocaille.
-des chutes faunesques à enroulement caractéristiques de la fin de la période Louis XV.
Du style Louis XVI :
-une marqueterie de losanges.
-une ceinture droite.
-des entrées de serrures et lingotières à fleurons et à tiges enrubannées.
-les bronzes d’encadrements des plaques de porcelaine sont ciselés de raies de cœur.
Cadeau de Louis XV ou du dauphin, futur Louis XVI, lors de son mariage en 1770, Marie Antoinette apprécia vraisemblablement particulièrement ce meuble puisqu’il la suivit aux Tuileries en 1789.
Le coffre à bijoux de Marie Antoinette fut acquis en 1997 par le musée national des Châteaux de Versailles et Trianon pour la somme de 2,1 millions d’euros.
©Authenticite Partnership, Cédric Henon
Expert en meubles et objets d'art des XVII, XVIII et XIXème siècles
http://www.authenticite.fr/authenticite_fr_actu_view-le_coffre_a_bijoux_de_marie_antoinette__dauphine_-192-1.html
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