Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
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Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
Oui et ironie du sort le château de Lunéville a brûlé 200 ans plus tard...
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
Tu me l'ôtes de la bouche.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
Quel travail de ciselure admirable ! Merci pour ces superbes détails...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
Ah, dommage ...Gouverneur Morris a écrit:
Raflés au nez et à la barbe de Versailles malheureusement, qui a du se rabattre sur un modèle proche, moins riche, et sans provenance royale hélas…
Mais grâce à toi, nous pouvons admirer ces merveilles ... presque à les toucher.
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
Passage par la Méridienne mardi dernier… impossible de répliquer les belles photos d’Ostrogoth qui a bénéficié d’un accès privé, mais l’occasion de comparer les bras de lumière achetés en équivalence par Versailles et les originaux du Getty :
L’original :
Clichés personnels
L’équivalent a été très bien choisi et remplit son office !!!
L’original :
Clichés personnels
L’équivalent a été très bien choisi et remplit son office !!!
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
La vidéo est brève, mais rappelons qu'est annoncée pour le mois de juin la réouverture au public des cabinets intérieurs de Marie-Antoinette à Versailles
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
Passant en vente du 13 au 15 décembre prochain chez Sotheby's (dispersion de la collection Hubert Guerrand-Hermès), cette chaise semble-t-il authentique cette fois :
(c) Lebrun de CDV
Versailles avait tordu le nez dessus il y a plus de 10 ans lors son passage en vente à l'occasion de la dispersion de la collection Greffhule, pour des raisons assez obscures alors. Du coup M. Hermès l'avait acquise et anticipé sa restauration dans le cadre global de celle de la Méridienne.
Et pendant ce temps, Versailles se faisait refourguer celle-ci...
(c) La Tribune de l'Art
... qui s'est avéree, elle, être réellement fausse !
(c) Lebrun de CDV
Versailles avait tordu le nez dessus il y a plus de 10 ans lors son passage en vente à l'occasion de la dispersion de la collection Greffhule, pour des raisons assez obscures alors. Du coup M. Hermès l'avait acquise et anticipé sa restauration dans le cadre global de celle de la Méridienne.
Et pendant ce temps, Versailles se faisait refourguer celle-ci...
(c) La Tribune de l'Art
... qui s'est avéree, elle, être réellement fausse !
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
J'adore tes commentaires ...
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
Notre grand reporter nous avait annoncé, il y a plusieurs semaines...
Voici donc présentée prochainement en vente aux enchères, et déjà tapissée à neuf pour être installée dans le cabinet de la Méridienne...
Chaise royale en noyer sculpté et doré d’époque Louis XVI pour le boudoir de Marie-Antoinette au château de Versailles
Estampille de Georges Jacob, vers 1784-1785
Le dossier plat encadré de brandons avec des enroulements de feuilles de lierre, surmonté d’un cartouche orné de têtes d’aigle, coq et cornes d’abondance garnies de fruits, au revers une étoile à cinq branches avec perles et draperies ; la ceinture sculptée d’un ruban torsadé, avec rangs de perles et culots ; reposant sur des pieds en forme de carquois ; recouverte de soie lilas brodée ; estampillée G.IACOB ; (reprise à la dorure)
Haut. 92 cm, larg. 50 cm, prof. 45 cm
Provenance :
Pour le boudoir de la reine Marie-Antoinette (ou Cabinet de la Méridienne) vers 1784-1785 ; Très probablement vente révolutionnaire à Versailles entre août 1793 et août 1794 ; Collection du comte et de la comtesse Greffuhle, Paris à la fin du XIXe siècle, puis par descendance vente Me Binoche, le 6 mars 2000, lot 115
Présentation au catalogue
Une histoire mouvementée
Garde-Meuble de la Couronne et Garde-Meuble privé de la Reine
En marge de l’officiel Garde-meuble de la Couronne, d’autres plus confidentiels dédiés à l’ameublement des appartements privés du roi, de la reine et de la famille royale connurent un essor dans les dernières années de la monarchie. Pierre-Charles Bonnefoy-Duplan qui gérait le garde-meuble privé de la reine agissait à partir de 1784 en totale indépendance vis-à-vis de l’imposante administration à la tête de laquelle Thierry de Ville d’Avray venait de succéder à Pierre-Elisabeth de Fontanieu. C’est à ce garde-meuble privé que l’on doit des commandes éblouissantes attestant du luxe extrême dans lequel la reine aimait s’entourer et qui affirmait ainsi son goût le plus personnel.
Le boudoir de la reine ou le cabinet de la Méridienne : l’intime des appartements privés
Imaginé en 1781 selon les plans et les dessins de l’architecte Richard Mique pour la plus exigeante de ses commanditaires, Marie-Antoinette, le petit boudoir de 10 mètres carrés, situé à l’arrière de la chambre à coucher de la souveraine, au premier étage du corps central sud du château connut une restauration architecturale en 2015 qui se poursuivit avec la restitution des tissus jusqu’à son inauguration et ouverture au public en juin 2023.
Pièce intime, elle connut au début des années 1780 deux meubles qui ne furent pas retenus par la reine, son garde-meubles privé commanda donc un troisième meuble qui fut livré vers 1784-1785 et dont une paire de fauteuils demeure à ce jour l’unique témoignage conservé in situ (acquisition en 1980, inv. V. 5183-5184).
Fauteuils à la reine, Cabinet de la Méridienne, d'un ensemble livré en 1785
Georges Ier Jacob
Noyer sculpté et doré
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
La livraison vers 1784-1785
Malheureusement le journal des livraisons du garde-meuble privé de la reine administré par Bonnefoy-Du Plan disparait en 1792. Cet inventaire général des meubles de la reine à Versailles, Trianon, aux Tuileries à Compiègne et Fontainebleau qui aurait grandement facilité le travail des historiens s’est perdu ; les causes de la disparition de ces documents demeurent inconnues, on a évoqué une destruction volontaire de Bonnefoy-Du Plan pour ne pas accabler la reine lors de son procès en lui évitant ainsi une confrontation avec les dépenses somptuaires liées à son train de vie. Auraient-ils été confisqués par les commissaires chargés de la saisie du mobilier ou tout simplement détruits dans la tourmente révolutionnaire ? Cette disparition a suscité de nombreux rêves, mythes et dérives.
Les ventes révolutionnaires de 1793-1794
Afin de pallier les dépenses abyssales générées par la situation politique et les guerres aux frontières, de grandes ventes aux enchères furent organisées à Versailles. Dès le mois de janvier 1793, la Convention nationale décrète que « pour le mobilier somptueux des derniers tyrans de la France…il sera procédé au recollement général des inventaires et à la vente des meubles courants estimés valoir moins de mille livres. Les objets de plus de mille livres seront adjugés après extinction des feux. Pour les objets de plus de mille livres, il sera dressé un catalogue descriptif, lequel sera affiché, distribué et inséré dans les journaux ». Plus de 17.000 lots seront ainsi dispersés ente le 25 août 1793 et le 11 août 1794, c’est dans une de ces vacations que le mobilier du boudoir de la reine est mis à l’encan.
La publication d’E. Caude et les notes de C. Baulez permettent d’établir que ce mobilier a été vendu le 10 octobre 1793 sous le n°2991 et qu’il comprenait une banquette avec coussins, une bergère, deux fauteuils, une chaise, un autre fauteuil (sans autre précision), un tabouret de pied et un écran. Toutefois la disparition des archives du garde-meuble privé de la reine ne permet pas d’établir avec certitude que le nombre de pièces mises à l’encan lors de la vente précitée fut identique à celui qui composait ce meuble.
L’ensemble est adjugé au citoyen Rocheux pour le citoyen Hébert de Paris, certainement l’un des frères Eberts, négociants originaires de Strasbourg et « gros acheteurs » selon les minutes de vente de Versailles, intermédiaires auprès des cours du Nord, d’Allemagne et de Russie qui évacuaient vers l’Alsace une marchandise précieuse qu’ils revendaient à une riche clientèle étrangère désireuse de se meubler avec le faste de Versailles.
La chaise Greffuhle et le reste du meuble, des accents proustien et prussien
Ce meuble, ou tout au moins une grande partie avait rejoint la Prusse et plus précisément une résidence « Badelogierhaus » gérée par la famille Schröder dans une station thermale de la principauté de Waldeck et Pyrmont où séjourna Louise de Prusse. Cette résidence dans un lieu de cure prisé de la haute aristocratie allemande et d’Europe centrale se devait de posséder un ameublement raffiné par égard aux visiteurs qu’elle accueillait. Cet ensemble fut ensuite cédé, un siècle plus tard au musée des Arts décoratifs de Berlin qui l’acquit en 1895 peu de temps après le déménagement de la famille Schröder pour Hanovre.
Le Kunstgewerbemuseum, sous la plume de R. Grault publia un ouvrage sur le mobilier du XVIIIe siècle en 1903, dans les pages consacrées à cet ensemble qu’il indiquait provenir de l’ameublement de la reine à Versailles il mentionna l’existence d’une chaise dans la collection du comte Greffuhle à Paris (op. cit. p.108). A cette date, la bergère et le tabouret de pied ne sont pas mentionnés et leurs traces perdues. H. Le Fuel (op. cit.) publie en 1923 dans sa monographie sur Georges Jacob le détail des pièces conservées au musée de Berlin, trois fauteuils, une chaise, un écran, un canapé dont le tissu qui les garnissait avait été préservé : « sauf ce canapé, tous les autres sièges sont encore garnis de leur ancienne soierie où, en de grêles arabesques fleuries, sont encastrés des médaillons chinois » comme on peut le voir sur l’illustration d’un fauteuil reproduit dans le portefeuille n°492 de la bibliothèque du musée des arts décoratifs de Berlin.
Chaise et fauteuils livrée pour le boudoir de la reine à Versailles, vers 1784-85
A Berlin en 1900, localisation actuelle inconnue
Image d'archives / Sotheby's
Ecran de cheminée livrée pour le boudoir de la reine à Versailles, vers 1784-1785
Image : Sotheby's
Le bois du canapé était indiqué en trop mauvais état et seule sa couverture semble avoir été conservée, reproduite sur une photographie en noir et blanc de l’Album Maciet appartenant au musée des Arts décoratifs de Paris.
La question se pose de savoir pourquoi la chaise qui deviendra « la chaise Greffuhle » a été séparée de l’ensemble vendu en 1793, faisait-elle partie de la livraison initiale et ensuite déplacée dans une autre pièce en raison de l’exiguïté du boudoir ?
Le boudoir de la reine à Versailles est une pièce de toute petite dimension, environ 10m2, on peut aisément admettre qu’un élément du meuble ait pu être remisé pour faciliter la circulation dans cet espace réduit. Cette chaise, séparée du reste de l’ensemble, a pu être placée dans une pièce adjacente et commencer ainsi son chemin à part, apportant ainsi un élément de réponse à sa non-appartenance au lot 2991 dans la vente d’octobre 1793. Il s’agit d’une hypothèse impossible à vérifier mais assise sur l’appartenance certaine de cette chaise avec le meuble livré pour le cabinet de la Méridienne fondée sur la comparaison du répertoire ornemental mais aussi sur l’incomparable travail réalisé par le sculpteur tant sur cette chaise que sur les deux fauteuils connus. On peut ajouter qu’un seul des deux fauteuils possède la fameuse étiquette, mais comme la chaise les deux sont de Georges Jacob. L’énigme existe et si nous n’en connaissons pas la réponse document à l’appui, la conséquence heureuse est qu’une chaise, devenue orpheline a finalement pu nous parvenir aujourd’hui sans que le moindre doute puisse mettre en cause son authenticité.
Si ce faisceau d’indices permet de rattacher cette chaise avec le meuble livré pour le boudoir de la reine, de présenter une hypothèse expliquant « sa mise à l’écart » et donc le fait qu’elle ne fut pas vendue dans le même lot que meuble en octobre 1793, nous ne connaissons pas l’origine de son entrée dans la collection Greffuhle.
A gauche : Élisabeth de Riquet de Caraman-Chimay (1860-1952), comtesse Greffulhe
Photographie par Otto Wegener
Image : Commons wikimedia
Deux possibilités peuvent néanmoins être avancées, la première, une acquisition par le comte Henry Greffuhle vers 1880 pour l’hôtel particulier de la rue d’Astorg où son épouse avait ouvert un salon qui accueillait les grandes figures du Paris artistique et littéraire. Grand collectionneur de maîtres anciens il avait aussi un goût prononcé pour les arts décoratifs français et donc la volonté de façonner un cadre idéal pour le salon de sa femme. La comtesse Greffuhle née princesse de Caraman-Chimay, égérie du Paris mondain et artistique de la fin du XIXe siècle inspira Marcel Proust dont la plume lui donna les traits de la duchesse de Guermantes.
Une autre éventualité est celle d’une origine Caraman-Chimay par le biais de Madame Tallien issue d’une riche famille espagnole, femme de conviction et compagne de Barras, la « reine du Directoire » qui fut ensuite proche de Gabriel-Julien Ouvrard, un richissime fournisseur aux armées avant d’épouser en 1805 Joseph de Riquet Caraman-Chimay.
Si « la chaise Greffuhle » connut la vie feutrée des salons parisiens, le mobilier conservé Outre-Rhin survécut en partie au chaos.
On perd la trace de ce meuble lors de la destruction de Berlin en 1945, entre les ruines et le pillage quasi systématique des œuvres d’art, très bien organisé notamment par les soviétiques dès le mois d’avril, (voir G. Milton, Berlin, année zéro, 2022), il semblait perdu à jamais.
Après la tourmente de 1793 et le cataclysme de 1945, deux fauteuils miraculés réapparaissent et sont finalement acquis par Versailles en 1980 (inv. V. 5183-5184), ils rejoignent leur destination première, le boudoir de Marie-Antoinette (illustré dans D. Meyer, op. cit. n°69). Une étiquette inscrite à l’encre Boudoir de la Reine à Versailles confirme l’origine royale et versaillaise de ces fauteuils et par extension celle de la chaise provenant de la collection Greffuhle dont le décor est scrupuleusement identique. Un ambitieux projet de restitution des soieries pour les fauteuils est en cours, précisément détaillé dans la publication d’E. Caude (op. cit.).
Le « prototype » du Belvédère décliné pour les appartements privés de la reine
Le meuble destiné au boudoir de la reine livré vers 1784-1785 emprunte plusieurs caractéristiques stylistiques dont l’origine semble être le mobilier livré en 1781 pour le pavillon du Belvédère ou salon du Rocher.
Fauteuil livré pour le pavillon du Belvédère de Marie-Antoinette au Petit Trianon en 1780
Image : Sotheby's
Jacques Gondouin, dessinateur du mobilier de la Couronne avait fait réaliser par Gilles-François Martin une maquette en cire qui permettait de visualiser différentes options. Le projet définitif une fois accepté, le menuisier François II Foliot et surtout le sculpteur, Babel (ou Nicolas-Quinibert Foliot selon Christian Baulez), pouvait se mettre à la tâche et réaliser plus rapidement des gabarits conformes aux choix de la maquette. Ce mobilier composé de huit fauteuils en bergère et huit chaises fut considéré à la pointe de la mode et influença les choix des sièges destinés à meubler les appartements de différentes résidences royales par l’intermédiaire du garde-meuble privé de la reine.
On retrouve sur notre chaise les montants du dossier en forme de brandon, une ceinture arrondie ornée d’un ruban torsadé alors que la ceinture du meuble du Belvédère figurait des enroulements en spirale de feuilles de myrte. Sur le mobilier livré en 1786 pour le Boudoir de Marie-Antoinette à Fontainebleau, ce sont des pieds en carquois identiques qui soutiennent la même ceinture à motif de ruban torsadé et perles dont la finesse de la sculpture évoque la dentelle.
Une autre livraison, effectuée pour Compiègne, reprend la même thématique ornementale avec pour Fontainebleau et Compiègne un nombre de chaises identique : deux. A Chantilly, quatre chaises (inv. OA319 à 322) provenant très certainement d’un meuble livré pour Marie-Antoinette à Versailles possèdent également les mêmes montants de dossier et pieds en carquois.
Ensemble de 4 chaises
Georges Jacob, vers 1785
Porteuses d’étiquettes lacunaires sur lesquelles peut être lue l’indication « cabinet de toilette de la reine », ces chaises semblent bien pouvoir provenir du cabinet de toilette de la reine Marie-Antoinette à Versailles.
Ces chaises furent rachetées par le duc d’Aumale à la vente qui suivit le décès de Louis-Philippe. Le duc les fit redorer et recouvrir d’un satin brodé pour les disposer dans la Grande Singerie.
Image : RMN Grand Palais ; Chantilly, musée Condé
Jacob ne fut pas le seul menuisier à utiliser ces motifs sculptés d’un raffinement extrême reprenant les bases d’un même répertoire décoratif décliné de manière variable, ils attestent néanmoins d’une homogénéité de goût, celui de la reine dans le courant des années 1780 qui perdurera jusqu’à la fin de la décennie.
Le Temps retrouvé ou une postérité enfin méritée ?
La conception même de cet ensemble, la virtuosité de sa réalisation, sa prestigieuse provenance font de cette chaise le témoignage émouvant d’un savoir-faire inégalé au firmament des livraisons de Jacob. Quand il évoque les ouvrages de Jacob, le comte de Salverte écrit que « les plus extraordinaires furent ceux destinés au boudoir de la Reine à Versailles et dont la décoration comportait des torches et des carquois, attributs de l’Amour, des sphinx, images du Mystère, des épagneuls, symboles de la Fidélité, des motifs à têtes de coqs et à têtes d’aigles, emblèmes de la France et de l’Autriche ».
Au-delà du jeu plaisant des allégories, cette chaise interpelle par la finesse, la délicatesse et la qualité inouïe de sa sculpture, qu’une restauration remarquable dans les règles de l’art a permis de préserver, où la dorure fait ressortir ce travail exceptionnel en tout point identique à celui de la paire de fauteuils aujourd’hui conservée à Versailles. La soie qui la recouvre est directement inspirée de l’étude menée pour le projet de restitution des soieries d’origine qui furent très certainement réalisées par la maison « Desfarges et Compagnie, fabricants à Lyon ». L’assise et le dossier de la chaise sont recouverts d’une soie au décor semblable à celui retrouvé à l’arrière du dossier d’un des fauteuils de Versailles.
Il s’agit d’un pur chef d’œuvre commandé pour la reine Marie-Antoinette selon ses goûts les plus raffinés, destiné à un lieu intime et privilégié qui, malgré les bouleversements de son histoire, de 1793 à nos jours continue de déchainer les passions, et pour lequel une version encore plus rocambolesque des Mémoires d’une bergère de Philippe Jullian pourrait être envisagée.
* Source et infos complémentaires : Sotheby's - Paris, vente Collection Hubert Guerrand-Hermès (13 déc. 2023)
Gouverneur Morris a écrit:Passant en vente du 13 au 15 décembre prochain chez Sotheby's (dispersion de la collection Hubert Guerrand-Hermès), cette chaise semble-t-il authentique cette fois
(...)
Versailles avait tordu le nez dessus il y a plus de 10 ans lors son passage en vente à l'occasion de la dispersion de la collection Greffhule, pour des raisons assez obscures alors. Du coup M. Hermès l'avait acquise et anticipé sa restauration dans le cadre global de celle de la Méridienne.
Et pendant ce temps, Versailles se faisait refourguer celle-ci...
(...)
... qui s'est avéree, elle, être réellement fausse !
Voici donc présentée prochainement en vente aux enchères, et déjà tapissée à neuf pour être installée dans le cabinet de la Méridienne...
Chaise royale en noyer sculpté et doré d’époque Louis XVI pour le boudoir de Marie-Antoinette au château de Versailles
Estampille de Georges Jacob, vers 1784-1785
Le dossier plat encadré de brandons avec des enroulements de feuilles de lierre, surmonté d’un cartouche orné de têtes d’aigle, coq et cornes d’abondance garnies de fruits, au revers une étoile à cinq branches avec perles et draperies ; la ceinture sculptée d’un ruban torsadé, avec rangs de perles et culots ; reposant sur des pieds en forme de carquois ; recouverte de soie lilas brodée ; estampillée G.IACOB ; (reprise à la dorure)
Haut. 92 cm, larg. 50 cm, prof. 45 cm
Provenance :
Pour le boudoir de la reine Marie-Antoinette (ou Cabinet de la Méridienne) vers 1784-1785 ; Très probablement vente révolutionnaire à Versailles entre août 1793 et août 1794 ; Collection du comte et de la comtesse Greffuhle, Paris à la fin du XIXe siècle, puis par descendance vente Me Binoche, le 6 mars 2000, lot 115
Présentation au catalogue
Une histoire mouvementée
Garde-Meuble de la Couronne et Garde-Meuble privé de la Reine
En marge de l’officiel Garde-meuble de la Couronne, d’autres plus confidentiels dédiés à l’ameublement des appartements privés du roi, de la reine et de la famille royale connurent un essor dans les dernières années de la monarchie. Pierre-Charles Bonnefoy-Duplan qui gérait le garde-meuble privé de la reine agissait à partir de 1784 en totale indépendance vis-à-vis de l’imposante administration à la tête de laquelle Thierry de Ville d’Avray venait de succéder à Pierre-Elisabeth de Fontanieu. C’est à ce garde-meuble privé que l’on doit des commandes éblouissantes attestant du luxe extrême dans lequel la reine aimait s’entourer et qui affirmait ainsi son goût le plus personnel.
Le boudoir de la reine ou le cabinet de la Méridienne : l’intime des appartements privés
Imaginé en 1781 selon les plans et les dessins de l’architecte Richard Mique pour la plus exigeante de ses commanditaires, Marie-Antoinette, le petit boudoir de 10 mètres carrés, situé à l’arrière de la chambre à coucher de la souveraine, au premier étage du corps central sud du château connut une restauration architecturale en 2015 qui se poursuivit avec la restitution des tissus jusqu’à son inauguration et ouverture au public en juin 2023.
Pièce intime, elle connut au début des années 1780 deux meubles qui ne furent pas retenus par la reine, son garde-meubles privé commanda donc un troisième meuble qui fut livré vers 1784-1785 et dont une paire de fauteuils demeure à ce jour l’unique témoignage conservé in situ (acquisition en 1980, inv. V. 5183-5184).
Fauteuils à la reine, Cabinet de la Méridienne, d'un ensemble livré en 1785
Georges Ier Jacob
Noyer sculpté et doré
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
La livraison vers 1784-1785
Malheureusement le journal des livraisons du garde-meuble privé de la reine administré par Bonnefoy-Du Plan disparait en 1792. Cet inventaire général des meubles de la reine à Versailles, Trianon, aux Tuileries à Compiègne et Fontainebleau qui aurait grandement facilité le travail des historiens s’est perdu ; les causes de la disparition de ces documents demeurent inconnues, on a évoqué une destruction volontaire de Bonnefoy-Du Plan pour ne pas accabler la reine lors de son procès en lui évitant ainsi une confrontation avec les dépenses somptuaires liées à son train de vie. Auraient-ils été confisqués par les commissaires chargés de la saisie du mobilier ou tout simplement détruits dans la tourmente révolutionnaire ? Cette disparition a suscité de nombreux rêves, mythes et dérives.
Les ventes révolutionnaires de 1793-1794
Afin de pallier les dépenses abyssales générées par la situation politique et les guerres aux frontières, de grandes ventes aux enchères furent organisées à Versailles. Dès le mois de janvier 1793, la Convention nationale décrète que « pour le mobilier somptueux des derniers tyrans de la France…il sera procédé au recollement général des inventaires et à la vente des meubles courants estimés valoir moins de mille livres. Les objets de plus de mille livres seront adjugés après extinction des feux. Pour les objets de plus de mille livres, il sera dressé un catalogue descriptif, lequel sera affiché, distribué et inséré dans les journaux ». Plus de 17.000 lots seront ainsi dispersés ente le 25 août 1793 et le 11 août 1794, c’est dans une de ces vacations que le mobilier du boudoir de la reine est mis à l’encan.
La publication d’E. Caude et les notes de C. Baulez permettent d’établir que ce mobilier a été vendu le 10 octobre 1793 sous le n°2991 et qu’il comprenait une banquette avec coussins, une bergère, deux fauteuils, une chaise, un autre fauteuil (sans autre précision), un tabouret de pied et un écran. Toutefois la disparition des archives du garde-meuble privé de la reine ne permet pas d’établir avec certitude que le nombre de pièces mises à l’encan lors de la vente précitée fut identique à celui qui composait ce meuble.
L’ensemble est adjugé au citoyen Rocheux pour le citoyen Hébert de Paris, certainement l’un des frères Eberts, négociants originaires de Strasbourg et « gros acheteurs » selon les minutes de vente de Versailles, intermédiaires auprès des cours du Nord, d’Allemagne et de Russie qui évacuaient vers l’Alsace une marchandise précieuse qu’ils revendaient à une riche clientèle étrangère désireuse de se meubler avec le faste de Versailles.
La chaise Greffuhle et le reste du meuble, des accents proustien et prussien
Ce meuble, ou tout au moins une grande partie avait rejoint la Prusse et plus précisément une résidence « Badelogierhaus » gérée par la famille Schröder dans une station thermale de la principauté de Waldeck et Pyrmont où séjourna Louise de Prusse. Cette résidence dans un lieu de cure prisé de la haute aristocratie allemande et d’Europe centrale se devait de posséder un ameublement raffiné par égard aux visiteurs qu’elle accueillait. Cet ensemble fut ensuite cédé, un siècle plus tard au musée des Arts décoratifs de Berlin qui l’acquit en 1895 peu de temps après le déménagement de la famille Schröder pour Hanovre.
Le Kunstgewerbemuseum, sous la plume de R. Grault publia un ouvrage sur le mobilier du XVIIIe siècle en 1903, dans les pages consacrées à cet ensemble qu’il indiquait provenir de l’ameublement de la reine à Versailles il mentionna l’existence d’une chaise dans la collection du comte Greffuhle à Paris (op. cit. p.108). A cette date, la bergère et le tabouret de pied ne sont pas mentionnés et leurs traces perdues. H. Le Fuel (op. cit.) publie en 1923 dans sa monographie sur Georges Jacob le détail des pièces conservées au musée de Berlin, trois fauteuils, une chaise, un écran, un canapé dont le tissu qui les garnissait avait été préservé : « sauf ce canapé, tous les autres sièges sont encore garnis de leur ancienne soierie où, en de grêles arabesques fleuries, sont encastrés des médaillons chinois » comme on peut le voir sur l’illustration d’un fauteuil reproduit dans le portefeuille n°492 de la bibliothèque du musée des arts décoratifs de Berlin.
Chaise et fauteuils livrée pour le boudoir de la reine à Versailles, vers 1784-85
A Berlin en 1900, localisation actuelle inconnue
Image d'archives / Sotheby's
Ecran de cheminée livrée pour le boudoir de la reine à Versailles, vers 1784-1785
Image : Sotheby's
Le bois du canapé était indiqué en trop mauvais état et seule sa couverture semble avoir été conservée, reproduite sur une photographie en noir et blanc de l’Album Maciet appartenant au musée des Arts décoratifs de Paris.
La question se pose de savoir pourquoi la chaise qui deviendra « la chaise Greffuhle » a été séparée de l’ensemble vendu en 1793, faisait-elle partie de la livraison initiale et ensuite déplacée dans une autre pièce en raison de l’exiguïté du boudoir ?
Le boudoir de la reine à Versailles est une pièce de toute petite dimension, environ 10m2, on peut aisément admettre qu’un élément du meuble ait pu être remisé pour faciliter la circulation dans cet espace réduit. Cette chaise, séparée du reste de l’ensemble, a pu être placée dans une pièce adjacente et commencer ainsi son chemin à part, apportant ainsi un élément de réponse à sa non-appartenance au lot 2991 dans la vente d’octobre 1793. Il s’agit d’une hypothèse impossible à vérifier mais assise sur l’appartenance certaine de cette chaise avec le meuble livré pour le cabinet de la Méridienne fondée sur la comparaison du répertoire ornemental mais aussi sur l’incomparable travail réalisé par le sculpteur tant sur cette chaise que sur les deux fauteuils connus. On peut ajouter qu’un seul des deux fauteuils possède la fameuse étiquette, mais comme la chaise les deux sont de Georges Jacob. L’énigme existe et si nous n’en connaissons pas la réponse document à l’appui, la conséquence heureuse est qu’une chaise, devenue orpheline a finalement pu nous parvenir aujourd’hui sans que le moindre doute puisse mettre en cause son authenticité.
Si ce faisceau d’indices permet de rattacher cette chaise avec le meuble livré pour le boudoir de la reine, de présenter une hypothèse expliquant « sa mise à l’écart » et donc le fait qu’elle ne fut pas vendue dans le même lot que meuble en octobre 1793, nous ne connaissons pas l’origine de son entrée dans la collection Greffuhle.
A gauche : Élisabeth de Riquet de Caraman-Chimay (1860-1952), comtesse Greffulhe
Photographie par Otto Wegener
Image : Commons wikimedia
Deux possibilités peuvent néanmoins être avancées, la première, une acquisition par le comte Henry Greffuhle vers 1880 pour l’hôtel particulier de la rue d’Astorg où son épouse avait ouvert un salon qui accueillait les grandes figures du Paris artistique et littéraire. Grand collectionneur de maîtres anciens il avait aussi un goût prononcé pour les arts décoratifs français et donc la volonté de façonner un cadre idéal pour le salon de sa femme. La comtesse Greffuhle née princesse de Caraman-Chimay, égérie du Paris mondain et artistique de la fin du XIXe siècle inspira Marcel Proust dont la plume lui donna les traits de la duchesse de Guermantes.
Une autre éventualité est celle d’une origine Caraman-Chimay par le biais de Madame Tallien issue d’une riche famille espagnole, femme de conviction et compagne de Barras, la « reine du Directoire » qui fut ensuite proche de Gabriel-Julien Ouvrard, un richissime fournisseur aux armées avant d’épouser en 1805 Joseph de Riquet Caraman-Chimay.
Si « la chaise Greffuhle » connut la vie feutrée des salons parisiens, le mobilier conservé Outre-Rhin survécut en partie au chaos.
On perd la trace de ce meuble lors de la destruction de Berlin en 1945, entre les ruines et le pillage quasi systématique des œuvres d’art, très bien organisé notamment par les soviétiques dès le mois d’avril, (voir G. Milton, Berlin, année zéro, 2022), il semblait perdu à jamais.
Après la tourmente de 1793 et le cataclysme de 1945, deux fauteuils miraculés réapparaissent et sont finalement acquis par Versailles en 1980 (inv. V. 5183-5184), ils rejoignent leur destination première, le boudoir de Marie-Antoinette (illustré dans D. Meyer, op. cit. n°69). Une étiquette inscrite à l’encre Boudoir de la Reine à Versailles confirme l’origine royale et versaillaise de ces fauteuils et par extension celle de la chaise provenant de la collection Greffuhle dont le décor est scrupuleusement identique. Un ambitieux projet de restitution des soieries pour les fauteuils est en cours, précisément détaillé dans la publication d’E. Caude (op. cit.).
Le « prototype » du Belvédère décliné pour les appartements privés de la reine
Le meuble destiné au boudoir de la reine livré vers 1784-1785 emprunte plusieurs caractéristiques stylistiques dont l’origine semble être le mobilier livré en 1781 pour le pavillon du Belvédère ou salon du Rocher.
Fauteuil livré pour le pavillon du Belvédère de Marie-Antoinette au Petit Trianon en 1780
Image : Sotheby's
Jacques Gondouin, dessinateur du mobilier de la Couronne avait fait réaliser par Gilles-François Martin une maquette en cire qui permettait de visualiser différentes options. Le projet définitif une fois accepté, le menuisier François II Foliot et surtout le sculpteur, Babel (ou Nicolas-Quinibert Foliot selon Christian Baulez), pouvait se mettre à la tâche et réaliser plus rapidement des gabarits conformes aux choix de la maquette. Ce mobilier composé de huit fauteuils en bergère et huit chaises fut considéré à la pointe de la mode et influença les choix des sièges destinés à meubler les appartements de différentes résidences royales par l’intermédiaire du garde-meuble privé de la reine.
On retrouve sur notre chaise les montants du dossier en forme de brandon, une ceinture arrondie ornée d’un ruban torsadé alors que la ceinture du meuble du Belvédère figurait des enroulements en spirale de feuilles de myrte. Sur le mobilier livré en 1786 pour le Boudoir de Marie-Antoinette à Fontainebleau, ce sont des pieds en carquois identiques qui soutiennent la même ceinture à motif de ruban torsadé et perles dont la finesse de la sculpture évoque la dentelle.
Une autre livraison, effectuée pour Compiègne, reprend la même thématique ornementale avec pour Fontainebleau et Compiègne un nombre de chaises identique : deux. A Chantilly, quatre chaises (inv. OA319 à 322) provenant très certainement d’un meuble livré pour Marie-Antoinette à Versailles possèdent également les mêmes montants de dossier et pieds en carquois.
Ensemble de 4 chaises
Georges Jacob, vers 1785
Porteuses d’étiquettes lacunaires sur lesquelles peut être lue l’indication « cabinet de toilette de la reine », ces chaises semblent bien pouvoir provenir du cabinet de toilette de la reine Marie-Antoinette à Versailles.
Ces chaises furent rachetées par le duc d’Aumale à la vente qui suivit le décès de Louis-Philippe. Le duc les fit redorer et recouvrir d’un satin brodé pour les disposer dans la Grande Singerie.
Image : RMN Grand Palais ; Chantilly, musée Condé
Jacob ne fut pas le seul menuisier à utiliser ces motifs sculptés d’un raffinement extrême reprenant les bases d’un même répertoire décoratif décliné de manière variable, ils attestent néanmoins d’une homogénéité de goût, celui de la reine dans le courant des années 1780 qui perdurera jusqu’à la fin de la décennie.
Le Temps retrouvé ou une postérité enfin méritée ?
La conception même de cet ensemble, la virtuosité de sa réalisation, sa prestigieuse provenance font de cette chaise le témoignage émouvant d’un savoir-faire inégalé au firmament des livraisons de Jacob. Quand il évoque les ouvrages de Jacob, le comte de Salverte écrit que « les plus extraordinaires furent ceux destinés au boudoir de la Reine à Versailles et dont la décoration comportait des torches et des carquois, attributs de l’Amour, des sphinx, images du Mystère, des épagneuls, symboles de la Fidélité, des motifs à têtes de coqs et à têtes d’aigles, emblèmes de la France et de l’Autriche ».
Au-delà du jeu plaisant des allégories, cette chaise interpelle par la finesse, la délicatesse et la qualité inouïe de sa sculpture, qu’une restauration remarquable dans les règles de l’art a permis de préserver, où la dorure fait ressortir ce travail exceptionnel en tout point identique à celui de la paire de fauteuils aujourd’hui conservée à Versailles. La soie qui la recouvre est directement inspirée de l’étude menée pour le projet de restitution des soieries d’origine qui furent très certainement réalisées par la maison « Desfarges et Compagnie, fabricants à Lyon ». L’assise et le dossier de la chaise sont recouverts d’une soie au décor semblable à celui retrouvé à l’arrière du dossier d’un des fauteuils de Versailles.
Il s’agit d’un pur chef d’œuvre commandé pour la reine Marie-Antoinette selon ses goûts les plus raffinés, destiné à un lieu intime et privilégié qui, malgré les bouleversements de son histoire, de 1793 à nos jours continue de déchainer les passions, et pour lequel une version encore plus rocambolesque des Mémoires d’une bergère de Philippe Jullian pourrait être envisagée.
* Source et infos complémentaires : Sotheby's - Paris, vente Collection Hubert Guerrand-Hermès (13 déc. 2023)
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
Splendide exposé ! Merci, cher la nuit, la neige .
Les petites chaises Jacob rachetées par le duc d’Aumale et recouvertes pour la Grande Singerie de Chantilly ( comme aussi le petit guéridon en pierres dures de la Méridienne ) sont à tomber !
Les petites chaises Jacob rachetées par le duc d’Aumale et recouvertes pour la Grande Singerie de Chantilly ( comme aussi le petit guéridon en pierres dures de la Méridienne ) sont à tomber !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
Quel exposé c’est remarquable. Quant on pense que Versailles est passé à côté d’une telle merveille c’est à n’y tien comprendre !!!!!!
Le travail de sculpture est tout bonnement prodigieux, j’admirerais toujours la virtuosité de ces artisans. Le détail en zoomant est incroyable.
Quant à la tapisserie qu’en dire sinon qu’elle est merveilleuse. J’adore cette couleur de lilas.
Franchement belle réussite et merci LNLN pour ce temps que tu nous donnes
Le travail de sculpture est tout bonnement prodigieux, j’admirerais toujours la virtuosité de ces artisans. Le détail en zoomant est incroyable.
Quant à la tapisserie qu’en dire sinon qu’elle est merveilleuse. J’adore cette couleur de lilas.
Franchement belle réussite et merci LNLN pour ce temps que tu nous donnes
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
Merci pour cet excellent exposé !!!!
La chaise est estimée 300 000 / 500 000 €. Elle fera bien plus, j'espère.
J'ai su que le château de Versailles était chaud comme la braise pour l'acheter, et je m'en réjouis franchement.
Cette chaise est impeccable, authentique, et certainement faite pour la Reine, comme la notice l'annonce. J'ai participé à sa rédaction, et j'y crois donc sans l'ombre d'un doute.
La chaise est estimée 300 000 / 500 000 €. Elle fera bien plus, j'espère.
J'ai su que le château de Versailles était chaud comme la braise pour l'acheter, et je m'en réjouis franchement.
Cette chaise est impeccable, authentique, et certainement faite pour la Reine, comme la notice l'annonce. J'ai participé à sa rédaction, et j'y crois donc sans l'ombre d'un doute.
Nicolas Heurtaut- Messages : 5
Date d'inscription : 06/12/2023
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
Nicolas Heurtaut a écrit:J'ai su que le château de Versailles était chaud comme la braise pour l'acheter, et je m'en réjouis franchement.
Cher Nicolas Heurtaut, c'est un plaisir de vous retrouver ici, souvenez-vous de notre échange au sujet de chaises de Jacob de provenance versaillaise "famililale" sur el bon coin.
En tout cas je suis ravi de lire que le château est "dessus", ce serait formidable.
Bien à vous,
Little
madame de théus- Messages : 368
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 46
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
Nicolas Heurtaut a écrit:J'ai su que le château de Versailles était chaud comme la braise pour l'acheter
Il faudra au château au moins la libido de Fersen pour honorer la Reine !
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
Il est malheureusement à noter que le pauvre Monsieur Hermès s’était AUSSI fait refourguer une fausse chaise du Cabinet de la Méridienne, toujours par l’équipe championne des faux. Il n’y a donc pas que Versailles qui s’était fait berner à ce moment-là..
Le plus troublant est que M. Hermès se retrouvait avec une bonne et une fausse !! De quoi pouvoir faire une confrontation instructive et éloquente. Et malgré sa surprise liée aux différences FLAGRANTES, surtout dans les parties à la sculpture ajourée, l’intermédiaire lui expliquait que ces différences étaient en raison de re-dorures probables…
Cette dernière chaise a également été saisie par la Police je crois.
Le plus troublant est que M. Hermès se retrouvait avec une bonne et une fausse !! De quoi pouvoir faire une confrontation instructive et éloquente. Et malgré sa surprise liée aux différences FLAGRANTES, surtout dans les parties à la sculpture ajourée, l’intermédiaire lui expliquait que ces différences étaient en raison de re-dorures probables…
Cette dernière chaise a également été saisie par la Police je crois.
Nicolas Heurtaut- Messages : 5
Date d'inscription : 06/12/2023
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
Superbes images, merci !!
Le choix de ces soieries (couleurs et motifs) me déplaît toujours autant8) , mais je renvoie cependant nos lecteurs à nos messages relatifs à la restauration et restitution de ce "3ème meuble" du cabinet de la Méridienne, tel que celui des années 1784-85, au goût donc de Marie-Antoinette dès ce premier message puis les suivants.
Le choix de ces soieries (couleurs et motifs) me déplaît toujours autant8) , mais je renvoie cependant nos lecteurs à nos messages relatifs à la restauration et restitution de ce "3ème meuble" du cabinet de la Méridienne, tel que celui des années 1784-85, au goût donc de Marie-Antoinette dès ce premier message puis les suivants.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le cabinet de la Méridienne (Versailles)
A quand le retissage de la couverture de l'ottomane....
2 589 000€ pour la chaise...à mon avis nous ne sommes pas prêts de la voir revenir dans la méridienne...
2 589 000€ pour la chaise...à mon avis nous ne sommes pas prêts de la voir revenir dans la méridienne...
madame de théus- Messages : 368
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 46
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