Le cabinet de la Méridienne (Versailles)

Je pense que mettre, en couleurs, les parquets dans les petits appartements permettait de donner de la lumière à des lieux assez sombres et sinistres....
dans l'escalier descendant vers l'entresol et les pièces de Madame DE TOURZEL et le passage du Roi , on avait placé de la toile blanche sur les marches donnant de la lumière et permettant aux enfants de monter les marches sans problème.

Un parquet jaune avec un joli tapis style XVIII° serait d'un bel effet plus chaleureux qu'un parquet ciré - je suis très tentée de faire un essai dans mon intérieur qui n'est pas très clair .

MARIE ANTOINETTE : 

Oui moi aussi je suis plutôt favorable. D'autant plus qu'on en a retrouvé traces.

Mr de Talaru a écrit:Oui moi aussi je suis plutôt favorable. D'autant plus qu'on en a retrouvé traces.

Cette raison seule suffit à légitimer complètement, à mes yeux, cette restauration. C'est l'état ancien, et même si cela ne nous plaît pas, le but d'une restauration n'est pas de convenir à nos goûts, mais à revenir au plus prêt de ce qui fut.

MARIE ANTOINETTE a écrit:Je pense que mettre, en couleurs, les parquets dans les petits appartements permettait de donner de la lumière à des lieux assez sombres et sinistres....

Très certainement.
C’est une très bonne idée du reste.
Peux plus les voir moi ces kilomètres de parquets cirés monochromes... boudoi29 

Et il en va de même de la plupart des éléments décoratifs qui avaient des couleurs plus lumineuses que ce que nous pensons.
Ainsi de la marqueterie des meubles, aux couleurs aujourd’hui passées, « fânées », mais qui étaient alors bien souvent beaucoup plus vives : des verts, des rouges, des jaunes etc.

Oui cela était dû aux couleurs même des essences de bois. Nous avons en S...bip deux cabinets italiens absolument extraordinaires. Nous les avons montrés à INP (Institut National du Patrimoine) pour un dépoussiérage léger et une étude pour des éléves. en parlant avec le professeur il m'a fait remarquer toutes les nuances de bois de la marquetterie: de l'épine-vinette et du buis pour les jaunes les plus clairs etc etc etc. Aujourd'hui avec le temps et la lumière les tons ont fondus. Il en reste fort heureusement un bel exemple avec la commode offerte par Mme Pinault à Versailles dans la bibliothèque de Louis XVI, c'est pourquoi les rideaux sont toujours tirés.

Emilie du Châtelet a écrit:Hello, après un bon moment d'absence car je suis little deborded en ce moment  :  je commence à trouver un peu plus de temps pour vous rejoindre sur le net, voici un lien très intéressant au sujet de la restauration:
http://www.amisdeversailles.com/meridienne.php

Fin d'année scolaire + bébé = je connais ! :  Pas le temps pour me connecter !!!  

Première couche de mise en teinte du parquet du Cabinet de la Méridienne, d'après l'étude de témoins d'origine datant de 1781.

Pour l'instant ça me plaît bien

Bien à vous.

Graille avait écrit au C-D-B.:

LE CABINET DE LA MERIDIENNE : PROJET DE RESTAURATION :

Le cabinet de la Méridienne fut réalisé en 1781 à l'occasion de la naissance du dauphin .Il remplace alors un petit cabinet au décor rocaille de la reine Marie Lezczinska , jugé démodé par Marie-Antoinette.

L'architecte Mique imagina alors un décor sur le thème de l'amour conjugal , ponctué d'arabesques , de rubans de roses tressées , et de petits dauphins .Les paons au centre des panneaux de boiseries sont le symbole de la déesse Junon , qui préside aux accouchements.

Élévation d'une face d'un des murs par Mique -1781

(c)RMN

Les boiseries furent sculptées par les frères Rousseau , sculpteurs sur bois auteurs de nombreux décors pour les résidences royales.
Des bronzes dorés furent ciselés afin de garnir les glaces et la cheminée de marbre griotte.

Jacob réalisera le mobilier et une soierie bleue est commandée ( la "grenadine") . C'est ce premier état que la conservation du château a choisi de restituer dans les années 1970 car le moins couteux .

Mais on sait que la reine se lassera très vite de ce tissu satiné bleu et en commandera un nouveau : un satin blanc éclatant brodé de bouquets de roses et parsemé de bleuets .
Il plaira tellement à la souveraine qu'elle le fera démonter dès 1785 pour y orner un de ses petite cabinets au château de Saint-Cloud.
Malheureusement ce second état ne pourrait jamais être retissé car on n'en possède pas d'échantillons.

Un troisième tissu est donc choisi personnellement par Marie-Antoinette sur présentation d'échantillons , comme pour les robes .

Ce choix pourrait surprendre mais il est révélateur des goûts changeants de notre reine, toujours à la pointe de la mode et des dernières nouveautés!

Il s'agit donc du fameux pou de soie violet à broderies de fleurs et larges bordures vertes brodées de feuillage.
C'est ce dernier état (1785-1794) qui sera restitué bientôt , si un mécène est trouvé .

Néanmoins les maisons de soieries lyonnaises en ont déjà livré un échantillon pour juger de l'effet (grâce à leurs archives le tissu peut être retissé!!).


RETISSAGE DU POU DE SOIE VIOLETTE BRODE :


Pour le moment , afin de juger de l'effet et parce qu'un mécène n'a pas encore été trouvé , seule une garniture de chaise a été retissée à Lyon sur l'initiative de l'actuel propriétaire particulier de la chaise de la Méridienne.
Mais cela pourrait très bientôt s'étendre aux fauteuils , aux rideaux , à l'alcôve et son sofa et aux portières , nous offrant alors une toute autre vision de ces lieux §

Merci beaucoup à Carlin du forum CDV qui connait le tapissier à l'origine de cette restauration et qui nous a fourni ces précieuses et superbes photos !

Moi j'aime beaucoup , et c'est ce que la reine avait choisi elle-même !
De plus c'est historiquement le choix le plus justifié et légitime à restituer car le dernier que vit la souveraine .

Pour compléter ce post ,je vous prépare un petit sujet sur le mobilier du cabinet de la Méridienne , conservé à Versailles ou dans les musées étrangers , dès que je serai rentrée.



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Graille :

Il est vrai que ce bleu tendre , voire passé et désuet , était charmant mais il déplaisait à la reine , qui devait le trouver trop terne je présume .

Il nous reste les photos pour en garder le souvenir , et de toute façon il est encore là pour un moment je pense , vu au rythme ou vont le choses

je précise d'ailleurs que la restauration concerne aussi les boiseries , meubles , glaces , miroirs , luminaires , huisseries et le parquet qui sera peint couleur miel comme le cabinet doré.

Donc pour résumer la chronologie des lieux :

1781-1782 : grenadine bleue (soierie satinée à relief de "points").

1782-1785 : satin blanc brodé de bouquets de roses et feuilles , semé de bleuets .

1785-1794 : pou de soie violette brodé de fleurs , avec de larges bordures de soie verte brodée de feuillage.




J'avais écrit :

Les motifs floraux finement réalisés et la gamme chromatique de l'ensemble de ce nouveau "meuble" me plaisent vraiment... J'en reviens encore à penser à la fastueuse collection de meubles et objets décoratifs présentée pour l'exposition tenue au Grand Palais (meubles dont l'un des fauteuils faisait partie et que j'ai pu admirer comme jamais).

D'après les posts de certains sur le site Connaissances de Versailles, il y avait initialement :
* 3 fauteuils
* 2 chaises
* 1 bergère
* 1 écran

L'on a donc à Versailles positivement deux fauteuils et une chaise (je n'ai pas trouvé la mention de la chaise sur CdV mais avec la photo ci-dessus j'ai une preuve des plus irréfutables ; qu'elle est belle elle aussi, d'ailleurs ...).
Reste donc à identifier l'écran + la bergère. L'écran faisait partie également des collections de Berlin avant la guerre à ce que j'ai pu lire sur CdV. Y aurait-il des photos disponibles de cet autre élément ?

Qu'en est-il par ailleurs de la bergère ?

Et, dernier point : s'agissant de la console de Riesener qui était également exposée au Grand Palais, décorait-elle la pièce en alternance avec la console des frères Rousseau (qui a bien été réalisée pour cette pièce également, il me semble, et en espérant que je ne commets pas d'erreur en mentionnant les frères Rousseau), ou a-t-elle été placée là à la place de la première à titre permanent dès qu'elle fut livrée ? D'ailleurs, cette autre œuvre de Riesener n'avait-elle pas été transportée à Saint-Cloud après l'achat du domaine ?

Bien à vous.


Madame de Théus:


Voici deux photos prises par Mr de MARIGNY, du forum Connaissances de Versailles :

Deux vues inédites :

la première, vue des bronzes démontés, serrures, etc, voyez les traces de poussière sur la vitre !!



Boiseries retirées et presque sous le mêmùe angle :
voici le mur avec une étonnante arcade de brique, datant des agrandissements de Mansart, la porte sous cette arcade donne sur la bibliothèque avec à gauche le dos des rayonnages, l'autre porte donne sur la chambre d'apparat, à droite du lit.



c'est tout bonnement hallucinant non ? !!!

cordialement.

MARIE ANTOINETTE :


Cet escalier LOUIS XIII se trouve juste derrière la porte du salon de l'œil de bœuf dans le couloir où la Reine s'échappait de sa chambre le 6 Octobre 1789 au matin !!! il est encore en état d'usage !!!!!!
Il desservait les étages du petit pavillon LOUIS XIII.

Dans le salon de la méridienne derrière l'arche de même époque , à gauche, le derrière des meubles en bois sont ceux formant la bibliothèque de la Reine dans le petit appartement !!!!!!


Toujours dans l'appartement privé de la Reine - ce tout petit cabinet, qui a été à l'usage de la DAUPHINE MARIE-JOSEPHE DE SAXE, mère de LOUIS XVI, au rez-de-chaussée, a été remonté et accolé derrière le cabinet doré par MARIE ANTOINETTE.
(lors d'une émission récente ELISABETH DE FEYDEAU indiquait que FERSEN aurait eu une chambre secrète dans l'appartement de la Reine, et la tradition voudrait qu'il habite cette pièce - si on dresse un lit de camp, cela est possible, mais il faut signaler qu'il y a une porte donnant sur le cabinet doré et une autre porte en face donnant dans la salle à manger du Roi, pièce juste avant le salon de l'œil de bœuf - cette porte permettait d'accéder au privé de la Reine sans faire le grand tour par le grand appartement......le secret n'aurait pas été longtemps sauvegardé.

MARIE ANTOINETTE





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On a cru un temps que Marie Antoinette les avait faits blanchir, car plus à la mode... Merci Majesté d'avoir rétabli la vérité: non seulement elle les a conservés, mais elle les a déplacés, pour en jouir à sa guise, ceux -ci ayant un accès direct au cabinet doré (par la porte juste à gauche de la cheminée).

C'est MARIE ANTOINETTE dont j'ai rapporté les propos qu'il faut remercier ici, mon cher Vicq

Bien à vous.

Bien à vous.

Majesté a écrit:MARIE ANTOINETTE :
Toujours dans l'appartement privé de la Reine  - ce tout petit cabinet, qui a été à l'usage de la DAUPHINE MARIE-JOSEPHE DE SAXE, mère de LOUIS XVI, au rez-de-chaussée, a été remonté et accolé derrière le cabinet doré par MARIE ANTOINETTE.

MARIE ANTOINETTE

Voici quelques clichés pris l'année dernière.

L'accès de ce cabinet attenant se faisant par la première antichambre donnant sur le salon de l'oeil de boeuf. A droite près du rideau blanc.

Visualisation de l'appartement intérieur de la Reine.

Voici le cabinet tel que je l'ai vu ce weekend de mars 2015.

Que le miroir est merveilleusement magnifique !!!!!
Merci Lucius pour ces belles photos !

Bien à vous.

La dernière photo n'est pas un miroir, mais une porte vitrée, ouvrant sur le la porte de gauche de l’alcôve de la chambre de la reine.

Quelle chance tu as eue de voir la Méridienne dans ces conditions !

Et d'y pénétrer !

Lucius a écrit:Et d'y pénétrer !

Le parquet peint en jaune est bizarre. La peinture gâche un peu le travail du bois, et la couleur n'est pas très différente de celle du bois ciré.

Oui, cette peinture me sidère aussi...c'est pourtant une restitution de l'état d'époque...

Bien à vous.