Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
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Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Pour compléter le sujet sur Paris au XVIIIème siècle, de ST Honoré à ST Denis que nous a inauguré l'amour menaçant, je me propose de bouturer le Journal d'un bourgeois de Paris sous la révolution que la Princesse de Chimay (ce me semble) avait mis un temps fou à nous taper là où vous savez...
Mme de Chimay a écrit le 28 décembre 2010 :
Journal d'un bourgeois de Paris sous la révolution ( Journal de Célestin Guittard de Floriban ) de
Présenté et commenté par Raymond Aubert,
France-Empire, 1974, 632 p
Les considérations météorologiques sont importantes dans ce journal , comme quoi l'intérêt pour le temps qu'il fait ne date pas d'aujourd'hui.
Ainsi , voici le temps qu'il faisait le Jeudi 27 janvier 1791 ( thermidor 5 ) :
"Vent est , sud-ouest. A 2 heures après-midi, le temps s'est couvert d'un brouillard si épais et nuage dans l'air et pas sur terre comme le jour d'une éclipse , on ne se voyait presque plus dans l'obscurité des appartements ; c'était effrayant . Cela a duré une bonne heure , puis le temps s'est remis à la pluie et il n'a cessé de pleuvoir assez fort jusqu'à minuit qu'il pleuvait encore sans discontinuer. On n'a jamais vu un hiver si pluvieux. "
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Mme de Chimay a écrit le 28 décembre 2010 :
Journal d'un bourgeois de Paris sous la révolution ( Journal de Célestin Guittard de Floriban ) de
Présenté et commenté par Raymond Aubert,
France-Empire, 1974, 632 p
Les considérations météorologiques sont importantes dans ce journal , comme quoi l'intérêt pour le temps qu'il fait ne date pas d'aujourd'hui.
Ainsi , voici le temps qu'il faisait le Jeudi 27 janvier 1791 ( thermidor 5 ) :
"Vent est , sud-ouest. A 2 heures après-midi, le temps s'est couvert d'un brouillard si épais et nuage dans l'air et pas sur terre comme le jour d'une éclipse , on ne se voyait presque plus dans l'obscurité des appartements ; c'était effrayant . Cela a duré une bonne heure , puis le temps s'est remis à la pluie et il n'a cessé de pleuvoir assez fort jusqu'à minuit qu'il pleuvait encore sans discontinuer. On n'a jamais vu un hiver si pluvieux. "
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Dernière édition par Majesté le Lun 14 Avr 2014, 00:33, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
Ce journal comporte beaucoup d'informations précieuses sur le temps. Chaque jour, nous savons le temps qu'il fait , les personnes que cette personne a reçues chez elle , ce que cette personne a fait de son temps , comme par exemple le fait de faire telle ou telle démarche pour sa famille , d'écrire à sa famille...
Pour le moment , c'est assez monotone. boudoi30
Tiens , pour le samedi 29 janvier 1791, pour qualifier le temps, Célestin utilise ce terme : " Il a brouassé toute l'après-midi."
Célestin guittard de Floriban est en relation avec le duc d'Orléans. Voici ce qu'il écrit :"Mardi Ier février 1791 :"J'ai été au trésor de Mr. le duc d'Orléans voir si l'on paye : on paye. "
Et sur le temps, voici ce qu'il écrit le jeudi 3 février : " Vent nord avec bourrasque et couvert. Il est tombé assez de neige avant midi et toute l'après-midi avec grésil. Un temps affreux . C'est l'hiver qui commence aujourd'hui. "
Puis , il continue : " Aujourd'hui , on a fait l'ouverture de la Foire ST Germain . Il a fait un temps affreux aujourd'hui. Grand vent, bourrasque, neige et grésil toute la journée. C'est l'hiver qui va commencer. "
Célestin a des savants dans ses relations. Notons qu'il note aussi les informations religieuses . Comme par exemple, le Dimanche 6 février 1791 : " On a nommé aujourd'hui 3 curés à N. Dame : celui de St Germain l'Auxerrois, de St Roch et de ...
Mais il donne aussi des informations politiques , comme par exemple le mardi 8 février 1791 :
" La HAUTE COUR NATIONALE
a été organisée aujourd'hui. Elle se tiendra à 15 lieues de Paris. On travaille à achever le code général et des délits qui seront dénoncés par le Corps Législatif à la Haute Cour comme crimes de Lèse-Nation et de Lèse-Majesté. Voilà encore un nouveau tribunal qu'on croyait bien qui serait dans Paris.
Tous les articles de l'Organisation des Jurés a enfin fini aujourd'hui aussi ; il y avait bien du temps qu'on était après.
La PENSION
des curés qui n'ont pas prêté serment a été décrétée à 500 L. à titre de secours comme si c'était une charité, mais les autres prêtres ne sont pas compris dans cette générosité. "
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Ce journal comporte beaucoup d'informations précieuses sur le temps. Chaque jour, nous savons le temps qu'il fait , les personnes que cette personne a reçues chez elle , ce que cette personne a fait de son temps , comme par exemple le fait de faire telle ou telle démarche pour sa famille , d'écrire à sa famille...
Pour le moment , c'est assez monotone. boudoi30
Tiens , pour le samedi 29 janvier 1791, pour qualifier le temps, Célestin utilise ce terme : " Il a brouassé toute l'après-midi."
Célestin guittard de Floriban est en relation avec le duc d'Orléans. Voici ce qu'il écrit :"Mardi Ier février 1791 :"J'ai été au trésor de Mr. le duc d'Orléans voir si l'on paye : on paye. "
Et sur le temps, voici ce qu'il écrit le jeudi 3 février : " Vent nord avec bourrasque et couvert. Il est tombé assez de neige avant midi et toute l'après-midi avec grésil. Un temps affreux . C'est l'hiver qui commence aujourd'hui. "
Puis , il continue : " Aujourd'hui , on a fait l'ouverture de la Foire ST Germain . Il a fait un temps affreux aujourd'hui. Grand vent, bourrasque, neige et grésil toute la journée. C'est l'hiver qui va commencer. "
Célestin a des savants dans ses relations. Notons qu'il note aussi les informations religieuses . Comme par exemple, le Dimanche 6 février 1791 : " On a nommé aujourd'hui 3 curés à N. Dame : celui de St Germain l'Auxerrois, de St Roch et de ...
Mais il donne aussi des informations politiques , comme par exemple le mardi 8 février 1791 :
" La HAUTE COUR NATIONALE
a été organisée aujourd'hui. Elle se tiendra à 15 lieues de Paris. On travaille à achever le code général et des délits qui seront dénoncés par le Corps Législatif à la Haute Cour comme crimes de Lèse-Nation et de Lèse-Majesté. Voilà encore un nouveau tribunal qu'on croyait bien qui serait dans Paris.
Tous les articles de l'Organisation des Jurés a enfin fini aujourd'hui aussi ; il y avait bien du temps qu'on était après.
La PENSION
des curés qui n'ont pas prêté serment a été décrétée à 500 L. à titre de secours comme si c'était une charité, mais les autres prêtres ne sont pas compris dans cette générosité. "
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
Vendredi 11 février , Célestin note : " Reçu une lettre de Juppin , datée de Plomion le 7;
Il me mande qu'il y a une misère très grande et qu'on ne voit plus d'argent : que les prêtres aristocrates qui ne veulent pas prêter serment font le diable , prêchent contre les décrets , séduit toutes les bigottes ; et notre curé , dit-il , leur assure que celui qui le remplacera est un apostat et dit aux enfants que c'est un Loup Garou , et sème la discorde dans toutes familles . Les prêtres sont devenus fanatiques et en font d'autres. On devrait bien arrêter cette tragédie. "
" Ce journal " rédigé à Paris par le citoyen Nicolas , Célestin Guittard de Floriban pendant la Révolution et , sans doute, ramené à sa mort au village d'Evergnicourt berceau de sa famille , était finalement parvenu à 8 lieues de là et sans quitter la province champenoise , entre les mains d'un notable ardennais de Rethel : M. Eugène Lacaille , mon beau-père .
C'est miracle que ce manuscrit , demeuré aux rives de l'Aisne , ait survécu aux guerres et aux pillages qui ont dévasté cette malheureuse contrée , rasant le village d'Evergnicourt et ruinant en grande partie les propriétés et les industries textiles retheloises de la famille Lacaille.
De fait , peu de semaines avant sa mort en 1930, M. E. Lacaille me confia ce document comme il l'avait reçu lui-même à travers quelque 5 générations."
"Plus de 40 ans ont passé –lourdes d’épreuves et de deuils –et voici que , l’âge venu , je ressens le mystérieux devoir de rendre à la vie ce saisissant témoignage d’outre-siècles et d’outre-tombe.
Son mérite majeur est précisément de sonner prodigieusement vivant et vrai avec ses notations à bâtons rompus , mêlant » le quotidien « d’un vieux bourgeois vétilleux aux grandes nouvelles d’une capitale en transes cueillies au hasard des conversations et des gazettes .
Coiffant tour à tour la couronne laurée de Clio et le casque à mèche de M. Jourdain , M. Guittard note en effet , de la même encre , les rebondissements haletants du drame historique de la France : Varennes, l’invasion des Tuileries, les massacres de septembre , la guerre , la mort du Roi , la Terreur, Thermidor…et ses pittoresques incidents personnels : la mort de son chat, ses comptes de rentes , ses créances antillaises , ses humeurs peccantes , ses bains de pied , ses billets de garde …on frémit …on sourit ! "
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Vendredi 11 février , Célestin note : " Reçu une lettre de Juppin , datée de Plomion le 7;
Il me mande qu'il y a une misère très grande et qu'on ne voit plus d'argent : que les prêtres aristocrates qui ne veulent pas prêter serment font le diable , prêchent contre les décrets , séduit toutes les bigottes ; et notre curé , dit-il , leur assure que celui qui le remplacera est un apostat et dit aux enfants que c'est un Loup Garou , et sème la discorde dans toutes familles . Les prêtres sont devenus fanatiques et en font d'autres. On devrait bien arrêter cette tragédie. "
" Ce journal " rédigé à Paris par le citoyen Nicolas , Célestin Guittard de Floriban pendant la Révolution et , sans doute, ramené à sa mort au village d'Evergnicourt berceau de sa famille , était finalement parvenu à 8 lieues de là et sans quitter la province champenoise , entre les mains d'un notable ardennais de Rethel : M. Eugène Lacaille , mon beau-père .
C'est miracle que ce manuscrit , demeuré aux rives de l'Aisne , ait survécu aux guerres et aux pillages qui ont dévasté cette malheureuse contrée , rasant le village d'Evergnicourt et ruinant en grande partie les propriétés et les industries textiles retheloises de la famille Lacaille.
De fait , peu de semaines avant sa mort en 1930, M. E. Lacaille me confia ce document comme il l'avait reçu lui-même à travers quelque 5 générations."
"Plus de 40 ans ont passé –lourdes d’épreuves et de deuils –et voici que , l’âge venu , je ressens le mystérieux devoir de rendre à la vie ce saisissant témoignage d’outre-siècles et d’outre-tombe.
Son mérite majeur est précisément de sonner prodigieusement vivant et vrai avec ses notations à bâtons rompus , mêlant » le quotidien « d’un vieux bourgeois vétilleux aux grandes nouvelles d’une capitale en transes cueillies au hasard des conversations et des gazettes .
Coiffant tour à tour la couronne laurée de Clio et le casque à mèche de M. Jourdain , M. Guittard note en effet , de la même encre , les rebondissements haletants du drame historique de la France : Varennes, l’invasion des Tuileries, les massacres de septembre , la guerre , la mort du Roi , la Terreur, Thermidor…et ses pittoresques incidents personnels : la mort de son chat, ses comptes de rentes , ses créances antillaises , ses humeurs peccantes , ses bains de pied , ses billets de garde …on frémit …on sourit ! "
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
"Qui est le « sieur « Guittard de Floriban ?
Il nous donne son signalement : taille : 5 pieds 4 pouces ( environ 1m, 76 ), visage ovale , front très découvert , nez très aquilin et large…Il est né le 3 septembre 1724 à Evergnicourt , petit village champenois, paroisse d’Evergnicourt , Proviseux et Plesnoy, à 2 pas de Neufchatel , diocèse de Soissons , bientôt englobé dans le département de l’Aisne.
Malgré la particule dont il a « empanaché « son nom , selon le mot de Lenotre ( Il se dit de « Floriban « comme son frère se dit de « St Martin « ). C’est , sans doute plus , un honnête bourgeois moyen appartenant à la fraction du Tiers –Etat réputée bénéficiaire de la révolution , mais surtout à cette espèce qui perd à tout coup dans les bouleversements ; le rentier.
L’ordre militaire de l’Eperon d’Or dont il est chevalier , titre emporté d’ailleurs avec d’autres de plus franc aloi par la bourrasque révolutionnaire , est une distinction pontificale qui, par sa lointaine origine , conférait le titre de Comte Palatin de Latran mais qui a décliné avec le XVIIIe siècle.
Fixé à Paris en 1769, M. Guittard a perdu son épouse , née Duquerny-Morin, le 3 janvier 1783, et il habite depuis 1777 à « l’ancienne académie de Vandeuil « , N° 468 , place St Sulpice , à l’angler de la rue des canettes.
Ce quartier St Sulpice , rempli au XVIIIe siècle de séminaires, de couvents et d’établissements ecclésiastiques , évoque encore pour nous le commerce et l’art religieux. "
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"Qui est le « sieur « Guittard de Floriban ?
Il nous donne son signalement : taille : 5 pieds 4 pouces ( environ 1m, 76 ), visage ovale , front très découvert , nez très aquilin et large…Il est né le 3 septembre 1724 à Evergnicourt , petit village champenois, paroisse d’Evergnicourt , Proviseux et Plesnoy, à 2 pas de Neufchatel , diocèse de Soissons , bientôt englobé dans le département de l’Aisne.
Malgré la particule dont il a « empanaché « son nom , selon le mot de Lenotre ( Il se dit de « Floriban « comme son frère se dit de « St Martin « ). C’est , sans doute plus , un honnête bourgeois moyen appartenant à la fraction du Tiers –Etat réputée bénéficiaire de la révolution , mais surtout à cette espèce qui perd à tout coup dans les bouleversements ; le rentier.
L’ordre militaire de l’Eperon d’Or dont il est chevalier , titre emporté d’ailleurs avec d’autres de plus franc aloi par la bourrasque révolutionnaire , est une distinction pontificale qui, par sa lointaine origine , conférait le titre de Comte Palatin de Latran mais qui a décliné avec le XVIIIe siècle.
Fixé à Paris en 1769, M. Guittard a perdu son épouse , née Duquerny-Morin, le 3 janvier 1783, et il habite depuis 1777 à « l’ancienne académie de Vandeuil « , N° 468 , place St Sulpice , à l’angler de la rue des canettes.
Ce quartier St Sulpice , rempli au XVIIIe siècle de séminaires, de couvents et d’établissements ecclésiastiques , évoque encore pour nous le commerce et l’art religieux. "
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
"Aujourd’hui , la place s’est agrandie et aérée, mais l’église elle-même , cette immense nef au transept plus vaste que celui de Notre Dame et dont la première pierre a été posée en 1646 par Anne d’Autriche, n’a pas sensiblement changé. De Le Vau à Chalgrin, une série d’architectes y a travaillé , mais si ses tours ont été modifiées , tout en restant dissymétriques , sa célèbre façade de Servandoni n’a subi , depuis la Révolution , d’autre altération que l’heureux ravalement Malraux .
La maison de M. Guittard n’existe plus. Elle a été sacrifiée à l’élargissement de la place et, même avec beaucoup d’imagination , on a peine à évoquer , en cet endroit , l’Ancienne Académie de Vandeuil issue de la « Grande Académie Royale de Manège » dirigée par Mesmont en 1689, où les jeunes gens de famille venaient apprendre les arts de l’équitation et des armes.
Reportons-nous à l’époque révolutionnaire . C’est dans ce cadre naguère si paisible , à l’ombre du grand sanctuaire où la section du Luxembourg tient ses bruyantes assises et où vont se dérouler les mascarades sacrilèges du nouveau culte révolutionnaire , que notre « Bourgeois-honnête-homme » se penche assidûment sur les feuillets de son journal qu’il illustre lui-même de croquis naïfs mais combien expressifs !
Il s’interrompt parfois pour écouter monter confusément les rumeurs de la rue en émoi , mais plus souvent encore , dans les périodes d’accalmie , pour « s’aller promener », car , malgré ses gémissements sur sa faiblesse congénitale et sur les maux qui le rongent , cet alerte vieillard trotte régulièrement à travers la grande ville .
Sa flânerie le conduit souvent au café Procope du sieur Zoppi, au Luxembourg, à la place Louis XV devenue place de la révolution , aux Champs-Elysées et jusqu’au Champ de Mars . Ce dernier , avec ses Fédérations « , l’attire irrésistiblement , comme d’ailleurs les multiples manifestations républicaines , et des plus extravagantes , où il se flatte d’avoir « été de la cérémonie. »
Une place éminente est réservée dans son emploi du temps à ses relations de Paris et d’Evergnicourt , à sa famille champenoise …Bienvenus sont les porteurs de nouvelles du Pays pour lesquels il a toujours table ouverte.
Mais , parmi ses amis, Mme Sellier , familièrement Dasel , mérite une mention spéciale. "
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"Aujourd’hui , la place s’est agrandie et aérée, mais l’église elle-même , cette immense nef au transept plus vaste que celui de Notre Dame et dont la première pierre a été posée en 1646 par Anne d’Autriche, n’a pas sensiblement changé. De Le Vau à Chalgrin, une série d’architectes y a travaillé , mais si ses tours ont été modifiées , tout en restant dissymétriques , sa célèbre façade de Servandoni n’a subi , depuis la Révolution , d’autre altération que l’heureux ravalement Malraux .
La maison de M. Guittard n’existe plus. Elle a été sacrifiée à l’élargissement de la place et, même avec beaucoup d’imagination , on a peine à évoquer , en cet endroit , l’Ancienne Académie de Vandeuil issue de la « Grande Académie Royale de Manège » dirigée par Mesmont en 1689, où les jeunes gens de famille venaient apprendre les arts de l’équitation et des armes.
Reportons-nous à l’époque révolutionnaire . C’est dans ce cadre naguère si paisible , à l’ombre du grand sanctuaire où la section du Luxembourg tient ses bruyantes assises et où vont se dérouler les mascarades sacrilèges du nouveau culte révolutionnaire , que notre « Bourgeois-honnête-homme » se penche assidûment sur les feuillets de son journal qu’il illustre lui-même de croquis naïfs mais combien expressifs !
Il s’interrompt parfois pour écouter monter confusément les rumeurs de la rue en émoi , mais plus souvent encore , dans les périodes d’accalmie , pour « s’aller promener », car , malgré ses gémissements sur sa faiblesse congénitale et sur les maux qui le rongent , cet alerte vieillard trotte régulièrement à travers la grande ville .
Sa flânerie le conduit souvent au café Procope du sieur Zoppi, au Luxembourg, à la place Louis XV devenue place de la révolution , aux Champs-Elysées et jusqu’au Champ de Mars . Ce dernier , avec ses Fédérations « , l’attire irrésistiblement , comme d’ailleurs les multiples manifestations républicaines , et des plus extravagantes , où il se flatte d’avoir « été de la cérémonie. »
Une place éminente est réservée dans son emploi du temps à ses relations de Paris et d’Evergnicourt , à sa famille champenoise …Bienvenus sont les porteurs de nouvelles du Pays pour lesquels il a toujours table ouverte.
Mais , parmi ses amis, Mme Sellier , familièrement Dasel , mérite une mention spéciale. "
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
" Certains signes marginaux ( triangles , étoiles , astérisques …) accompagnant les mentions : « Dasel a dîné « ou « Dasel a dîné mecum « ou encore « Dasel prandit » voire « Dasel cub. « … constituent , pour un observateur tant soit peu curieux et imaginatif , autant d’indices codés masquant les rapports intimes de notre galant barbon , presque septuagénaire avec la piquante jeune femme de 31 ans ( en 1791 ). Il va jusqu’à noter , certain jour sa déception : « Dasel non potuit… »
…Glissons ! ….Cette liaison devait être la fable d’Evergnicourt car son frère y fait allusion en 1795 dans une lettre où il le presse de revenir au village .
Le « citoyen » Guittard se montre , par ailleurs, attaché à ses devoirs civiques. Embrigadé , malgré son âge , dans la Garde Nationale, il reçoit régulièrement son billet de garde à une cadence qui atteint 2 fois par mois.
Bien sûr , il paye , à raison de 3 à 4 livres , un remplaçant , souvent le citoyen Rixe , l’écrivain public du quartier , mais il n’est pas moins inscrit à l’effectif de la Section du Luxembourg composée , comme le montre Lenotre , de boutiquiers et de bourgeois timides , bouche bée devant les braillards et les meneurs . Cela lui vaut d’être rançonné par d’incessantes contributions d’office ou parfois prétendues « libres » mais auxquelles il serait dangereux de se dérober…
Les motifs foisonnent :
-« Pour l’équipement du contingent «
-« Contre les révoltés de la Vendée »
-« Pour les femmes des volontaires à l’armée «
-« Pour l’ équipement d’un cavalier par Section «
-« Pour le remboursement d’un prêt consenti par l’Assemblée à la Section…
Il paye de plus en plus à contrecoeur au fur et à mesure que son pouvoir d’achat s’amenuise sous l’effet du désastre monétaire qui s’abat sur le pays.
Le plus clair de ses préoccupations se tourne bientôt vers la dégradation accélérée de ses moyens d’existence.
Il touche à grands renforts de démarches et de paperasses ses rentes chez 5 payeurs distincts , sans oublier sa « Tontine du duc d’Orléans « , sorte de caisse mutuelle. Il « reçoit « aussi de l’Amérique où il a des intérêts à Saint Domingue, bientôt, hélas ! compromis par l’embargo anglais puis anéantis par les émeutes qui mettent les Antilles à feu et à sang . "
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" Certains signes marginaux ( triangles , étoiles , astérisques …) accompagnant les mentions : « Dasel a dîné « ou « Dasel a dîné mecum « ou encore « Dasel prandit » voire « Dasel cub. « … constituent , pour un observateur tant soit peu curieux et imaginatif , autant d’indices codés masquant les rapports intimes de notre galant barbon , presque septuagénaire avec la piquante jeune femme de 31 ans ( en 1791 ). Il va jusqu’à noter , certain jour sa déception : « Dasel non potuit… »
…Glissons ! ….Cette liaison devait être la fable d’Evergnicourt car son frère y fait allusion en 1795 dans une lettre où il le presse de revenir au village .
Le « citoyen » Guittard se montre , par ailleurs, attaché à ses devoirs civiques. Embrigadé , malgré son âge , dans la Garde Nationale, il reçoit régulièrement son billet de garde à une cadence qui atteint 2 fois par mois.
Bien sûr , il paye , à raison de 3 à 4 livres , un remplaçant , souvent le citoyen Rixe , l’écrivain public du quartier , mais il n’est pas moins inscrit à l’effectif de la Section du Luxembourg composée , comme le montre Lenotre , de boutiquiers et de bourgeois timides , bouche bée devant les braillards et les meneurs . Cela lui vaut d’être rançonné par d’incessantes contributions d’office ou parfois prétendues « libres » mais auxquelles il serait dangereux de se dérober…
Les motifs foisonnent :
-« Pour l’équipement du contingent «
-« Contre les révoltés de la Vendée »
-« Pour les femmes des volontaires à l’armée «
-« Pour l’ équipement d’un cavalier par Section «
-« Pour le remboursement d’un prêt consenti par l’Assemblée à la Section…
Il paye de plus en plus à contrecoeur au fur et à mesure que son pouvoir d’achat s’amenuise sous l’effet du désastre monétaire qui s’abat sur le pays.
Le plus clair de ses préoccupations se tourne bientôt vers la dégradation accélérée de ses moyens d’existence.
Il touche à grands renforts de démarches et de paperasses ses rentes chez 5 payeurs distincts , sans oublier sa « Tontine du duc d’Orléans « , sorte de caisse mutuelle. Il « reçoit « aussi de l’Amérique où il a des intérêts à Saint Domingue, bientôt, hélas ! compromis par l’embargo anglais puis anéantis par les émeutes qui mettent les Antilles à feu et à sang . "
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
"Sur la piste de Célestin Guittard , je me suis rendu à Evergnicourt et à Neufchatel.
L’Evergnicourt d’aujourd’hui a totalement oublié son lointain passé . aucun vestige n’a résisté au temps et surtout à la grande tourmente de 1914 après laquelle il ne restait du village qu’un pan de mur. Toutes les maisons sont neuves et l’église date de l’entre deux guerres. …
La vigne a disparu et la culture subit la concurrence d’une activité industrielle apportée par une importante entreprise de papeterie .
Dans les archives de la mairie comme dans la mémoire de ses 600 habitants , aucune trace des noms ni des faits si souvent cités par M . Guittard.
Par contre , l’intéressant ouvrage de L. Labrusse sur le « Doyenné de Neufchatel » ( 1) recoupe en de nombreux points notre manuscrit.
D’autre part, les archives départementales de l’Aisne à Laon ont recueilli des registres paroissiaux du XVIIIe siècle parmi lesquels j’ai retrouvé , entre autres , l’acte de baptême de Célestin Guittard en 1724 et l’acte de mariage –en 1796 –de sa nièce Marie-Jeanne Guittard avec le fils du Braconnier , meunier à Evergnicourt et l’un des acquéreurs du prieuré , évenements largement évoqués dans le Journal .
( 1 ) » Notes sur les dernières années du Doyenné de Neufchatel sur Aisne , 1789-1812 « de L. Labrusse , éditions Librairie du Dauphin "
.
"Sur la piste de Célestin Guittard , je me suis rendu à Evergnicourt et à Neufchatel.
L’Evergnicourt d’aujourd’hui a totalement oublié son lointain passé . aucun vestige n’a résisté au temps et surtout à la grande tourmente de 1914 après laquelle il ne restait du village qu’un pan de mur. Toutes les maisons sont neuves et l’église date de l’entre deux guerres. …
La vigne a disparu et la culture subit la concurrence d’une activité industrielle apportée par une importante entreprise de papeterie .
Dans les archives de la mairie comme dans la mémoire de ses 600 habitants , aucune trace des noms ni des faits si souvent cités par M . Guittard.
Par contre , l’intéressant ouvrage de L. Labrusse sur le « Doyenné de Neufchatel » ( 1) recoupe en de nombreux points notre manuscrit.
D’autre part, les archives départementales de l’Aisne à Laon ont recueilli des registres paroissiaux du XVIIIe siècle parmi lesquels j’ai retrouvé , entre autres , l’acte de baptême de Célestin Guittard en 1724 et l’acte de mariage –en 1796 –de sa nièce Marie-Jeanne Guittard avec le fils du Braconnier , meunier à Evergnicourt et l’un des acquéreurs du prieuré , évenements largement évoqués dans le Journal .
( 1 ) » Notes sur les dernières années du Doyenné de Neufchatel sur Aisne , 1789-1812 « de L. Labrusse , éditions Librairie du Dauphin "
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
"Mais comment des bribes d’Etat civil endormies au chef-lieu pourraient-elles faire resurgir l’image d’une région et d’une époque si palpitantes … ?
Ce sera plutôt au journal manuscrit d’un de ses honnêtes bourgeois et à ses croquis naïfs que ce petit univers devra peut-être de ne pas disparaître à jamais dans le gouffre de l’oubli…
Mais revenons à Célestin Guittard …
Il dispose , au total , pour les dernières années de stabilité rekative , de plus de 3000 livres par an –soit environ 10 fois le salaire minimum de l’époque ( 1 ) . A 13 Frs actuels la livre , le budget de M. Guittard était d’environ 40 000 francs par an .
Bien que ces comparaisons soient toujours sujettes à caution en raison de la distorsion des niveaux de vie à près de 200 ans de distance , on peut avancer qu’en 1791, M. Guittard , avec sa cuisinière , son logement bourgeois à 400 livres de loyer ( 1/10e de son revenu ), sa table accueillante et ses distractions , vivait très confortablement pour son temps.
Hélas, il connaîtra bientôt la chute vertigineuse des assignats , le poids de la nouvelle fiscalité , la disette et l’inflation que ne parviendront pas à endiguer les taxes du maximum , les cartes de pain , de viande et de sucre …les queues interminables aux boutiques et l’attente anxieuse des envois de vivres d’Evergnicourt , planche de salut du Parisien , comme le sera 150 ans plus tard, sous l’occupation ennemie « le colis familial » providentiel.
C’est en présence de cette funeste évolution que nous voyons se cabrer ce citoyen débonnaire .
Cependant , M. Guittard n’est guère au fait des dessous des convulsions qu’il rapporte et qu’il puise dans la rumeur publique ou dans sa « Gazette Nationale et Moniteur Universel « , parfois dans le « Courrier Républicain ».
Vers la fin de la Convention seulement , ses yeux se dessillent . Il découvre par exemple , dans les Jacobins les « hommes dangereux » , placés avec leurs séides , espions et dénonciateurs dans toutes les administrations, tous les comités, toutes les prisons…Enfin , s’écrie t-il , on pourchasse à leur tour ces « septembriseurs « , ces « massacreurs », ces hommes de sang « !
Nous approchons avec l’année 1796 de la fin du journal de M. Guittard …et de ses illusions . Il se termine sur un constat de faillite . S’il a approuvé la Révolution en ses débuts , son verdict final, quoique tardif , est sans appel :
( 1 ) Histoire de la Presse Française de R . de Livois , éditions Spes , Lausanne "
"Mais comment des bribes d’Etat civil endormies au chef-lieu pourraient-elles faire resurgir l’image d’une région et d’une époque si palpitantes … ?
Ce sera plutôt au journal manuscrit d’un de ses honnêtes bourgeois et à ses croquis naïfs que ce petit univers devra peut-être de ne pas disparaître à jamais dans le gouffre de l’oubli…
Mais revenons à Célestin Guittard …
Il dispose , au total , pour les dernières années de stabilité rekative , de plus de 3000 livres par an –soit environ 10 fois le salaire minimum de l’époque ( 1 ) . A 13 Frs actuels la livre , le budget de M. Guittard était d’environ 40 000 francs par an .
Bien que ces comparaisons soient toujours sujettes à caution en raison de la distorsion des niveaux de vie à près de 200 ans de distance , on peut avancer qu’en 1791, M. Guittard , avec sa cuisinière , son logement bourgeois à 400 livres de loyer ( 1/10e de son revenu ), sa table accueillante et ses distractions , vivait très confortablement pour son temps.
Hélas, il connaîtra bientôt la chute vertigineuse des assignats , le poids de la nouvelle fiscalité , la disette et l’inflation que ne parviendront pas à endiguer les taxes du maximum , les cartes de pain , de viande et de sucre …les queues interminables aux boutiques et l’attente anxieuse des envois de vivres d’Evergnicourt , planche de salut du Parisien , comme le sera 150 ans plus tard, sous l’occupation ennemie « le colis familial » providentiel.
C’est en présence de cette funeste évolution que nous voyons se cabrer ce citoyen débonnaire .
Cependant , M. Guittard n’est guère au fait des dessous des convulsions qu’il rapporte et qu’il puise dans la rumeur publique ou dans sa « Gazette Nationale et Moniteur Universel « , parfois dans le « Courrier Républicain ».
Vers la fin de la Convention seulement , ses yeux se dessillent . Il découvre par exemple , dans les Jacobins les « hommes dangereux » , placés avec leurs séides , espions et dénonciateurs dans toutes les administrations, tous les comités, toutes les prisons…Enfin , s’écrie t-il , on pourchasse à leur tour ces « septembriseurs « , ces « massacreurs », ces hommes de sang « !
Nous approchons avec l’année 1796 de la fin du journal de M. Guittard …et de ses illusions . Il se termine sur un constat de faillite . S’il a approuvé la Révolution en ses débuts , son verdict final, quoique tardif , est sans appel :
( 1 ) Histoire de la Presse Française de R . de Livois , éditions Spes , Lausanne "
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
« Il n’y a qu’à voir tout ce qui s’est passé : des horreurs , des meurtres, des assassinats …
tout a été renversé : le trône , la noblesse , l’Eglise, la Religion . On a été dans la disette de tout ce qui a augmenté au point qu’on en est réduit depuis le 14 mars 1795 à 2 ou 3 onces de pain … »
Suit « le Tableau affligeant où se trouvent Paris et la France « . Parmi la liste des prix démentiels atteints par diverses denrées figure le louis qui, de 24 livres au départ atteint 8600 livres le 23 février 1796 ! Ce qui arrache au vieillard ruiné ce cri de détresse :
« Il semble que le terme est venu où il faut mourir de faim et de froid …Quelle république , Grand Dieu ! …Et le pire est qu’on ne sait ni quand ni comment cela finira… »
Cela a fini dans un Directoire taxé de « pourriture des pourritures »…tandis que « la Révolution expirante enchaînait ses successeurs à la guerre éternelle sous la conduite d’un nouveau dynaste .
Mais ceci est une autre histoire. "
Préface de R. Aubert
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« Il n’y a qu’à voir tout ce qui s’est passé : des horreurs , des meurtres, des assassinats …
tout a été renversé : le trône , la noblesse , l’Eglise, la Religion . On a été dans la disette de tout ce qui a augmenté au point qu’on en est réduit depuis le 14 mars 1795 à 2 ou 3 onces de pain … »
Suit « le Tableau affligeant où se trouvent Paris et la France « . Parmi la liste des prix démentiels atteints par diverses denrées figure le louis qui, de 24 livres au départ atteint 8600 livres le 23 février 1796 ! Ce qui arrache au vieillard ruiné ce cri de détresse :
« Il semble que le terme est venu où il faut mourir de faim et de froid …Quelle république , Grand Dieu ! …Et le pire est qu’on ne sait ni quand ni comment cela finira… »
Cela a fini dans un Directoire taxé de « pourriture des pourritures »…tandis que « la Révolution expirante enchaînait ses successeurs à la guerre éternelle sous la conduite d’un nouveau dynaste .
Mais ceci est une autre histoire. "
Préface de R. Aubert
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
Le samedi 12 février 1791 , voici ce que Célestin note dans son journal : " C'est aujourd'hui samedi 12 que la libre culture du tabac a été décrétée . A l'appel nominal , il n'y avait que 10 voix de plus ; ainsi, il s'en est peu fallu que cela ne passât pas. L'impôt du tabac rapportait 30 millions, il s'agit de savoir comment on remplacera cela.
Ainsi il est permis à tout le monde en France de cultiver le tabac. ainsi le sel et le tabac libres , plus de contrebande à craindre de ce côté-là.
Il n'y a plus qu'à diminuer les droits sur le vin et l'eau de vie et il ne faudra plus de commis ni garde dans l'intérieur du Royaume, mais seujlement aux barrières des frontières du royaume. "
C'est de toute même très intéressant cette vie quotidienne à la révolution...
Et voici notre Célestin qui ne se prive de rien. Ainsi, le dimanche 13 février 1791 , il note : " J'ai été à une comédie bourgeoise avec Mde Sellier rue des Mathurins ; où l'on a joué Pigmalion amoureux de sa statue : les deux frères-les battus payent l'amende."
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Le samedi 12 février 1791 , voici ce que Célestin note dans son journal : " C'est aujourd'hui samedi 12 que la libre culture du tabac a été décrétée . A l'appel nominal , il n'y avait que 10 voix de plus ; ainsi, il s'en est peu fallu que cela ne passât pas. L'impôt du tabac rapportait 30 millions, il s'agit de savoir comment on remplacera cela.
Ainsi il est permis à tout le monde en France de cultiver le tabac. ainsi le sel et le tabac libres , plus de contrebande à craindre de ce côté-là.
Il n'y a plus qu'à diminuer les droits sur le vin et l'eau de vie et il ne faudra plus de commis ni garde dans l'intérieur du Royaume, mais seujlement aux barrières des frontières du royaume. "
C'est de toute même très intéressant cette vie quotidienne à la révolution...
Et voici notre Célestin qui ne se prive de rien. Ainsi, le dimanche 13 février 1791 , il note : " J'ai été à une comédie bourgeoise avec Mde Sellier rue des Mathurins ; où l'on a joué Pigmalion amoureux de sa statue : les deux frères-les battus payent l'amende."
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
"Célestin note tout consciencieusement . Voici ce qu’il écrit à la date du mercredi 16 février 1791 :
« Suppression des jurandes et des maîtrises dans tout le Royaume ( 1 )
C’est aujourd’hui que l’Assemblée Nationale a décrété la suppression de toutes les maîtrises . Il est permis à tout le monde de faire tel métier et profession qu’il voudra en payant tous les ans une somme modique. On fera sa déclaration tous les ans au mois de décembre et on donnera une Patente qu’on payera sur le champ. Elle sera pour un an et on la renouvellera chaque année à moins qu’on ne veuille quitter son état.
Il n’y a aucun marchand ni profession , qui soit exempt de prendre une patente ; cela va commencer le 1er avril 1791. On ne payera que pour 9 mois y ayant déjà trois mois de passé. On va rembourser toutes les maîtrises.
( 1 ) Ce décret prépare la loi du 14 juin 1791 interdisant les coalitions entre ouvriers et supprimant au nom de la liberté du Travail les Corporations et leurs usages séculaires. Elle est connue sous le nom de « Loi le Chapelier ».
Ce dernier , ancien avocat à Rennes et représentant du Tiers aux Etats Généraux , avait rédigé avec Barnave le texte du Serment du Jeu de Paume.
Porté un moment à la présidence de la Constituante , il avait été un des fondateurs du Club Breton , ancêtre du club des Jacobins.
Ralliés aux modérés , il devait , à la suite d’un voyage en Angleterre , être accusé d’émigration et guillotiné le 22 avril 1794 )"
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"Célestin note tout consciencieusement . Voici ce qu’il écrit à la date du mercredi 16 février 1791 :
« Suppression des jurandes et des maîtrises dans tout le Royaume ( 1 )
C’est aujourd’hui que l’Assemblée Nationale a décrété la suppression de toutes les maîtrises . Il est permis à tout le monde de faire tel métier et profession qu’il voudra en payant tous les ans une somme modique. On fera sa déclaration tous les ans au mois de décembre et on donnera une Patente qu’on payera sur le champ. Elle sera pour un an et on la renouvellera chaque année à moins qu’on ne veuille quitter son état.
Il n’y a aucun marchand ni profession , qui soit exempt de prendre une patente ; cela va commencer le 1er avril 1791. On ne payera que pour 9 mois y ayant déjà trois mois de passé. On va rembourser toutes les maîtrises.
( 1 ) Ce décret prépare la loi du 14 juin 1791 interdisant les coalitions entre ouvriers et supprimant au nom de la liberté du Travail les Corporations et leurs usages séculaires. Elle est connue sous le nom de « Loi le Chapelier ».
Ce dernier , ancien avocat à Rennes et représentant du Tiers aux Etats Généraux , avait rédigé avec Barnave le texte du Serment du Jeu de Paume.
Porté un moment à la présidence de la Constituante , il avait été un des fondateurs du Club Breton , ancêtre du club des Jacobins.
Ralliés aux modérés , il devait , à la suite d’un voyage en Angleterre , être accusé d’émigration et guillotiné le 22 avril 1794 )"
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
Célestin note tout, les jours sans comme les jours avec . Ainsi , le samedi 19 février 1791, est un jour de joie pour lui. Voici ce qu’il écrit :
« Grand Décret
Aujourd’hui l’Assemblée a décrété que toutes les entrées de toutes les villes du Royaume et de Paris étaient abolies . On ne paiera plus rien aux entrées à commencer du Ier mai. Ainsi voilà les Fermiers Généraux, commis et gardes supprimés dans tout le royaume ; et enfin voilà la France pour cette fois libre et délivrée de toutes les entraves . Quel coup pour tous les écraseurs du peuple ! Est-il permis qu’un beau pays comme le nôtre ait été aussi longtemps écrasé par toutes sortes d’impôts . Dieu nous en délivre donc enfin ! "
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Célestin note tout, les jours sans comme les jours avec . Ainsi , le samedi 19 février 1791, est un jour de joie pour lui. Voici ce qu’il écrit :
« Grand Décret
Aujourd’hui l’Assemblée a décrété que toutes les entrées de toutes les villes du Royaume et de Paris étaient abolies . On ne paiera plus rien aux entrées à commencer du Ier mai. Ainsi voilà les Fermiers Généraux, commis et gardes supprimés dans tout le royaume ; et enfin voilà la France pour cette fois libre et délivrée de toutes les entraves . Quel coup pour tous les écraseurs du peuple ! Est-il permis qu’un beau pays comme le nôtre ait été aussi longtemps écrasé par toutes sortes d’impôts . Dieu nous en délivre donc enfin ! "
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
Célestin note aussi ce qui arrive à ses voisins. Ainsi , le Dimanche 20 février 1791 :
« Aujourd’hui , le commissaire et la garde sont venus prendre au-dessous de moi Mme Clerc , maîtresse de pension , qui fut prise à distribuer aujourd’hui pendant la grande messe de St Sulpice des brochures incendiaires ; et on l’a menée à l’hôtel de la Force ; elle n’en est sortie que le 27 avril.
Il faut que les personnes soient bien bornées de se laisser amuser par des prêtres qui ne s’embarrassent pas de vous jeter dans l’embarras pour les servir dans leurs machinations diaboliques . Que je plains le peuple qui n’est pas assez éclairé. Il ne faut jamais se mettre dans des partis d’intrigues et de factieux ; on en est toujours la dupe. "
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Célestin note aussi ce qui arrive à ses voisins. Ainsi , le Dimanche 20 février 1791 :
« Aujourd’hui , le commissaire et la garde sont venus prendre au-dessous de moi Mme Clerc , maîtresse de pension , qui fut prise à distribuer aujourd’hui pendant la grande messe de St Sulpice des brochures incendiaires ; et on l’a menée à l’hôtel de la Force ; elle n’en est sortie que le 27 avril.
Il faut que les personnes soient bien bornées de se laisser amuser par des prêtres qui ne s’embarrassent pas de vous jeter dans l’embarras pour les servir dans leurs machinations diaboliques . Que je plains le peuple qui n’est pas assez éclairé. Il ne faut jamais se mettre dans des partis d’intrigues et de factieux ; on en est toujours la dupe. "
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
Mardi 22 février 1791 , voici ce qu’écrit Célestin :
« Aujourd’hui sur les 6 heures, les dames de la Halle au nombre de seize sont parties des Tuileries et sont arrivées avec un grand nombre de peuple au Luxembourg, ayant appris que Monsieur, Frère du Roi allait lui aussi partir pour l’étranger –que l’Assemblée devant s’expliquer demain sur le Prince ; il lui était libre de partir jusqu’à ce moment.
Ces femmes ou dames ont été introduites ; une d’elles harangua Monsieur. Il leur promit sur son honneur et foi d’honnête homme et de frère du Roi qu’il ne partirait jamais , qu’elles soient rassurées . Il prit la main de celle qui l’avait harangué et elle se jeta à son cou et l’embrassa et les quinze autres en firent autant . Tout se calma.
A 7 heures , tout le peuple accompagna les trois carrosses jusqu’aux Tuileries où il alla à son ordinaire : tout Paris fut en l’air , ceux qui se trouvèrent sur son passage croyaient qu’il avait voulu s’en aller et qu’on le ramenait en triomphe aux Tuileries et il n’y avait rien de cela. Est-il bien vrai qu’il pensait à s’en aller , je ne puis le croire et cela se réalisera ainsi par une fausse peur que cela n’eut été. Il faudrait que Monsieur ait perdu la tête de s’en aller ; où sera-t-il mieux qu’en France ; la tête leur tourne donc . On ne peut concevoir cela. "
Cet épisode avec Monsieur est intéressant !
Ainsi donc sous la révolution, il y avait une surveillance de tous les instants sur la Famille Royale au sens large du terme...
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Mardi 22 février 1791 , voici ce qu’écrit Célestin :
« Aujourd’hui sur les 6 heures, les dames de la Halle au nombre de seize sont parties des Tuileries et sont arrivées avec un grand nombre de peuple au Luxembourg, ayant appris que Monsieur, Frère du Roi allait lui aussi partir pour l’étranger –que l’Assemblée devant s’expliquer demain sur le Prince ; il lui était libre de partir jusqu’à ce moment.
Ces femmes ou dames ont été introduites ; une d’elles harangua Monsieur. Il leur promit sur son honneur et foi d’honnête homme et de frère du Roi qu’il ne partirait jamais , qu’elles soient rassurées . Il prit la main de celle qui l’avait harangué et elle se jeta à son cou et l’embrassa et les quinze autres en firent autant . Tout se calma.
A 7 heures , tout le peuple accompagna les trois carrosses jusqu’aux Tuileries où il alla à son ordinaire : tout Paris fut en l’air , ceux qui se trouvèrent sur son passage croyaient qu’il avait voulu s’en aller et qu’on le ramenait en triomphe aux Tuileries et il n’y avait rien de cela. Est-il bien vrai qu’il pensait à s’en aller , je ne puis le croire et cela se réalisera ainsi par une fausse peur que cela n’eut été. Il faudrait que Monsieur ait perdu la tête de s’en aller ; où sera-t-il mieux qu’en France ; la tête leur tourne donc . On ne peut concevoir cela. "
Cet épisode avec Monsieur est intéressant !
Ainsi donc sous la révolution, il y avait une surveillance de tous les instants sur la Famille Royale au sens large du terme...
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
Continuons la lecture de notre journal. Le mercredi 23 février 1791 est un jour sans pour Célestin. Voici ce qu'il écrit :
"J'ai mangé pour la première fois aujourd'hui deux huîtres pour lesquelles j'avais toujours eu de la répugnance jusqu'aujourd'hui ; Mme Sellier ayant demandé à en manger , j'en fis venir. Elle mit du poivre et du vinaigre dessus une et me dit de l'avaler. Ce que je fis et en repris une autre que je mâchai mais ce n'est pas un ragoût pour moi. Il me reste toujours une répugnance ; d'ailleurs rien ne me flatte puisqu'il faut que je vive de régime, un rien me dérange."
Le jeudi 24 février 1791, il est question du voyage de Mesdames Tantes. Voici ce qu’écrit à ce propos , Célestin :
« Aujourd’hui, le monde s’est porté en foule aux Thuilleries : les poissardes et autres femmes au nombre de 200 demandaient à parler au Roi pour lui demander de faire revenir ses tantes qui vont à Rome et qu’on a arrêtées près de Chalons sur Saône ( 1 ) .
Des courriers sont arrivés ce matin apporter la nouvelle de leur arrestation . On battit la générale à 7 heures du soir , on alla avec des canons aux thuilleries pour contenir le monde ; tout Paris prit les armes . Il y eut de très fortes patrouilles ; avec cela que les forts de la Halle ont perdu aujourd’hui à la Ville , un procès de 50 000 livres qu’ils réclamaient contre le Commissaire Sero et ont été condamnés encore aux dépens. Ils sont entrés dans une colère contre les Juges qui ont été obligés de se sauver , et de là ont été , dans leur colère, à l’Assemblée Nationale pour leur demander justice . Ils ont été renvoyés et se sont mêlés aux Thuilleries avec les femmes de la Halle. On craignait qu’il n’arrivât quelque malheur ; cependant , la bonne contenance des troupes les a retenus et tout s’est dissipé à 9 heures du soir.
Avant-hier , ce fut une autre alerte au Luxembourg. Enfin,tous les jours, on a des alertes , on voit que les têtes s’échauffent et qu’il ne faut qu’une étincelle quelquefois pour tout embraser, ce qui serait un grand malheur.
J’appréhende toujours cela parce que le peuple ne se conduit pas sagement quand il se met une fois en colère.
( 1 )L’Assemblée ayant été saisie de l’incident , Mirabeau le fait régler par ce simple texte : « Aucune loi ne s’opposant au départ de Mesdames , il n’y a pas lieu de délibérer sur le procès-verbal de la Commune d’Arnay le Duc. «
…Elles résideront à Turin , puis à Rome, puis à Naples. Chassées par les armées républicaines , elles iront mourir à Trieste , Victoire en 1799 et Adélaïde en 1800.
La révolution Française de Octave Aubry. "
Mesdames Tantes, je crois que vous devez un fier chapeau à Mirabeau ! C’est grâce à lui que vous avez pu poursuivre votre voyage !
Merci Mirabeau !
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Continuons la lecture de notre journal. Le mercredi 23 février 1791 est un jour sans pour Célestin. Voici ce qu'il écrit :
"J'ai mangé pour la première fois aujourd'hui deux huîtres pour lesquelles j'avais toujours eu de la répugnance jusqu'aujourd'hui ; Mme Sellier ayant demandé à en manger , j'en fis venir. Elle mit du poivre et du vinaigre dessus une et me dit de l'avaler. Ce que je fis et en repris une autre que je mâchai mais ce n'est pas un ragoût pour moi. Il me reste toujours une répugnance ; d'ailleurs rien ne me flatte puisqu'il faut que je vive de régime, un rien me dérange."
Le jeudi 24 février 1791, il est question du voyage de Mesdames Tantes. Voici ce qu’écrit à ce propos , Célestin :
« Aujourd’hui, le monde s’est porté en foule aux Thuilleries : les poissardes et autres femmes au nombre de 200 demandaient à parler au Roi pour lui demander de faire revenir ses tantes qui vont à Rome et qu’on a arrêtées près de Chalons sur Saône ( 1 ) .
Des courriers sont arrivés ce matin apporter la nouvelle de leur arrestation . On battit la générale à 7 heures du soir , on alla avec des canons aux thuilleries pour contenir le monde ; tout Paris prit les armes . Il y eut de très fortes patrouilles ; avec cela que les forts de la Halle ont perdu aujourd’hui à la Ville , un procès de 50 000 livres qu’ils réclamaient contre le Commissaire Sero et ont été condamnés encore aux dépens. Ils sont entrés dans une colère contre les Juges qui ont été obligés de se sauver , et de là ont été , dans leur colère, à l’Assemblée Nationale pour leur demander justice . Ils ont été renvoyés et se sont mêlés aux Thuilleries avec les femmes de la Halle. On craignait qu’il n’arrivât quelque malheur ; cependant , la bonne contenance des troupes les a retenus et tout s’est dissipé à 9 heures du soir.
Avant-hier , ce fut une autre alerte au Luxembourg. Enfin,tous les jours, on a des alertes , on voit que les têtes s’échauffent et qu’il ne faut qu’une étincelle quelquefois pour tout embraser, ce qui serait un grand malheur.
J’appréhende toujours cela parce que le peuple ne se conduit pas sagement quand il se met une fois en colère.
( 1 )L’Assemblée ayant été saisie de l’incident , Mirabeau le fait régler par ce simple texte : « Aucune loi ne s’opposant au départ de Mesdames , il n’y a pas lieu de délibérer sur le procès-verbal de la Commune d’Arnay le Duc. «
…Elles résideront à Turin , puis à Rome, puis à Naples. Chassées par les armées républicaines , elles iront mourir à Trieste , Victoire en 1799 et Adélaïde en 1800.
La révolution Française de Octave Aubry. "
Mesdames Tantes, je crois que vous devez un fier chapeau à Mirabeau ! C’est grâce à lui que vous avez pu poursuivre votre voyage !
Merci Mirabeau !
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
Le samedi 26 , Célestin note :
« Vent d’Ouest. Il a brouassé et plu toute la journée.
« J’ai été à la Comédie Française représentant le siège de la bastille ou la liberté conquise . Il y avait 2 canons sur le théâtre et 50 gardes françaises qui faisaient un feu d’enfer contre la Bastille et ceux de la Bastille qui tiraient sur eux, et la maison du gouverneur en feu ; ce qui faisait une flamme effrayante à voir . Il semblait que le théâtre allait prendre en feu , aussi les pompiers étaient-ils de tous les côtés. Cette pièce est bien intéressante . Il y a tout le faub. St Antoine qui arrive pour faire le siège sous toutes sortes d’habits ; des déguenillés avec des haches , des fourches, des sabres , et avec un tambour. Enfin, les gardes françaises font le siège avec eux.
Les assiégeants et les assiégés font un feu d’enfer. Vous croyez être à une bataille . On jette les morts de dessus les tours sur le théâtre. "
La Bastille, une pièce de théâtre à succès pendant la révolution ! C'est fou ce que ce journal m'apprend !
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Le samedi 26 , Célestin note :
« Vent d’Ouest. Il a brouassé et plu toute la journée.
« J’ai été à la Comédie Française représentant le siège de la bastille ou la liberté conquise . Il y avait 2 canons sur le théâtre et 50 gardes françaises qui faisaient un feu d’enfer contre la Bastille et ceux de la Bastille qui tiraient sur eux, et la maison du gouverneur en feu ; ce qui faisait une flamme effrayante à voir . Il semblait que le théâtre allait prendre en feu , aussi les pompiers étaient-ils de tous les côtés. Cette pièce est bien intéressante . Il y a tout le faub. St Antoine qui arrive pour faire le siège sous toutes sortes d’habits ; des déguenillés avec des haches , des fourches, des sabres , et avec un tambour. Enfin, les gardes françaises font le siège avec eux.
Les assiégeants et les assiégés font un feu d’enfer. Vous croyez être à une bataille . On jette les morts de dessus les tours sur le théâtre. "
La Bastille, une pièce de théâtre à succès pendant la révolution ! C'est fou ce que ce journal m'apprend !
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Invité- Invité
Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
Le lundi 28 février 1791, voici ce que Célestin écrit :
« Aujourd’hui à 11 heures du matin , on a arrêté au Château des Thuilleries un chevalier de St Louis , Mr. Curtz , dans les appartements , à qui on demanda sa carte , et en voulant mettre sa main à sa poche pour la tirer , on lui aperçut un poignard. On l’arrêta et tout de suite le bruit a couru par tout Paris qu’on voulait assassiner le Roi , la Famille Royale. Voilà une très grande rumeur dans tout Paris ; on double la garde aux Thuilleries , on ferme le jardin .
2 membres de l’Assemblée Nationale réclament ce chevalier pour être un des meilleurs patriotes qu’il y ait depuis la révolution , homme très connu et qui depuis la révolution porte avec lui cette espèce de poignard puisque quantité portent des pistolets et n’avait nulle mauvaise intention.
On apprend à midi que 4 mille ouvriers se sont portés à Vincennes pour démolir le donjon où il y a des prisonniers. On craint une insurrection . On bat la générale à 2 heures par tout Paris ; on y avait déjà envoyé du monde avec du canon mais on n’était pas assez.
Chacun prend les armes par tout Paris. On y court de tous côtés avec 2à pièces de canon de 12 à 15 mille hommes. Voilà tout Paris en l’air. Chacun fait des motions à sa mode . on vient à bout de dissiper les brigands à Vincennes ; on disait que le faubourg St Antoine était soulevé. Enfin, on a laissé une forte garde à Vincennes ; on a enveloppé 62 de ces brigands qu’on a ramenés à Paris dans la prison à 7 heures du soir accompagnés de 10 mille hommes de troupe à pied et à cheval. On a fait illuminer les maisons par ordre dans plusieurs quartiers.
Et voilà comme en un jour , on a eu deux alertes ; c’est presque tous les jours à présent . On va savoir d’eux qui les a excités et payés pour faire ce désordre .
Mais on a su le lendemain que les Aristocrates voulaient attirer toute la garde à Vincennes ; pendant ce temps-là, il paraît que , voyant les Thuilleries affaiblies de gardes , ils étaient 600 dans les appartements du château , tous armés de pitolets et de poignards qu’on a trouvés sur eux. On a fouillé tout le monde depuis 8 heures du soir jusqu’à une heure du matin . Il y a des seigneurs et des abbés, tous gens comme il faut ; on en a emprisonné 30 à 40 . Quelle était leur intention ? Sans doute d’égorger la Garde Nationale et d’enlever le Roi. Il n’y a que des conjectures là-dessus. Mais pourquoi des gens armés de pistolets et de poignards chez le Roi pendant qu’il y a une insurrection à Vincennes . On en a mis 20 à 25 en prison. On a ramassé 200 paires de pistolets qu’on a portés à la Ville : tout cela est effrayant. Il faut voir la suite de cela. ( 1 )
( 1 ) « Des émissaires du Duc d’Orléans ont répandu le bruit qu’ on préparait au Donjon de Vincennes un abri pour le Roi . les ouvriers du Faubourg St Antoine , conduits par Santerre , marchent sur cette nouvelle Bastille ? La Fayette avec la Garde Nationale les oblige à rentrer dans Paris , non sans tumulte et tambours battants.
Revenant aux Thuilleries , il y trouve plusieurs centaines de gentilshommes qui, armés de couteaux et de pistolets, se sont faits les gardiens de la Famille Royale. La Fayette ici manque par trop de sang froid. Il arrache au Roi l’ordre de faire évacuer le château par ces défenseurs inutiles. On les désarme au passage et la Garde Nationale , disposée en haie, ne ménage ni les injures ni les coups à ceux que Paris appellera demain les « Chevaliers du Poignard « .
La révolution française d’Octave Aubry
J'avoue que je connaissais pas l'épisode de Vincennes...
Mince alors, les chevaliers du Poignard n'ont pas bien minuté leur temps.
Le temps de les attirer à VIncennes , ils auraient dû se précipiter aux Thuilleries et enlever la famille royale pour la mettre en sûreté à Malmédy ! Quelle bande d'imbéciles ! Avoir raté son coup comme cela ...
Et la Fayette hein , toujours lui ...!!!
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Le lundi 28 février 1791, voici ce que Célestin écrit :
« Aujourd’hui à 11 heures du matin , on a arrêté au Château des Thuilleries un chevalier de St Louis , Mr. Curtz , dans les appartements , à qui on demanda sa carte , et en voulant mettre sa main à sa poche pour la tirer , on lui aperçut un poignard. On l’arrêta et tout de suite le bruit a couru par tout Paris qu’on voulait assassiner le Roi , la Famille Royale. Voilà une très grande rumeur dans tout Paris ; on double la garde aux Thuilleries , on ferme le jardin .
2 membres de l’Assemblée Nationale réclament ce chevalier pour être un des meilleurs patriotes qu’il y ait depuis la révolution , homme très connu et qui depuis la révolution porte avec lui cette espèce de poignard puisque quantité portent des pistolets et n’avait nulle mauvaise intention.
On apprend à midi que 4 mille ouvriers se sont portés à Vincennes pour démolir le donjon où il y a des prisonniers. On craint une insurrection . On bat la générale à 2 heures par tout Paris ; on y avait déjà envoyé du monde avec du canon mais on n’était pas assez.
Chacun prend les armes par tout Paris. On y court de tous côtés avec 2à pièces de canon de 12 à 15 mille hommes. Voilà tout Paris en l’air. Chacun fait des motions à sa mode . on vient à bout de dissiper les brigands à Vincennes ; on disait que le faubourg St Antoine était soulevé. Enfin, on a laissé une forte garde à Vincennes ; on a enveloppé 62 de ces brigands qu’on a ramenés à Paris dans la prison à 7 heures du soir accompagnés de 10 mille hommes de troupe à pied et à cheval. On a fait illuminer les maisons par ordre dans plusieurs quartiers.
Et voilà comme en un jour , on a eu deux alertes ; c’est presque tous les jours à présent . On va savoir d’eux qui les a excités et payés pour faire ce désordre .
Mais on a su le lendemain que les Aristocrates voulaient attirer toute la garde à Vincennes ; pendant ce temps-là, il paraît que , voyant les Thuilleries affaiblies de gardes , ils étaient 600 dans les appartements du château , tous armés de pitolets et de poignards qu’on a trouvés sur eux. On a fouillé tout le monde depuis 8 heures du soir jusqu’à une heure du matin . Il y a des seigneurs et des abbés, tous gens comme il faut ; on en a emprisonné 30 à 40 . Quelle était leur intention ? Sans doute d’égorger la Garde Nationale et d’enlever le Roi. Il n’y a que des conjectures là-dessus. Mais pourquoi des gens armés de pistolets et de poignards chez le Roi pendant qu’il y a une insurrection à Vincennes . On en a mis 20 à 25 en prison. On a ramassé 200 paires de pistolets qu’on a portés à la Ville : tout cela est effrayant. Il faut voir la suite de cela. ( 1 )
( 1 ) « Des émissaires du Duc d’Orléans ont répandu le bruit qu’ on préparait au Donjon de Vincennes un abri pour le Roi . les ouvriers du Faubourg St Antoine , conduits par Santerre , marchent sur cette nouvelle Bastille ? La Fayette avec la Garde Nationale les oblige à rentrer dans Paris , non sans tumulte et tambours battants.
Revenant aux Thuilleries , il y trouve plusieurs centaines de gentilshommes qui, armés de couteaux et de pistolets, se sont faits les gardiens de la Famille Royale. La Fayette ici manque par trop de sang froid. Il arrache au Roi l’ordre de faire évacuer le château par ces défenseurs inutiles. On les désarme au passage et la Garde Nationale , disposée en haie, ne ménage ni les injures ni les coups à ceux que Paris appellera demain les « Chevaliers du Poignard « .
La révolution française d’Octave Aubry
J'avoue que je connaissais pas l'épisode de Vincennes...
Mince alors, les chevaliers du Poignard n'ont pas bien minuté leur temps.
Le temps de les attirer à VIncennes , ils auraient dû se précipiter aux Thuilleries et enlever la famille royale pour la mettre en sûreté à Malmédy ! Quelle bande d'imbéciles ! Avoir raté son coup comme cela ...
Et la Fayette hein , toujours lui ...!!!
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Invité- Invité
Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
Notre Célestin profite bien de la vie. Voici ce qu'il écrit le Mardi Ier mars 1791 :
" Il a fait très beau.
M. Janvier , Mlle Rosalie et Dasel ont dîné avec moi.
J'ai été chercher un prospectus de la Tontine , rue d'Amboise et j'ai vu le spectacle de Mr. au bout de la rue Vivienne où l'on passe sous une galerie qui conduit rue Faideau."
Et le mercedi 2 mars 1791 , il note :
"Vent d'est. Il a brouassé toute l'après-midi.
Mesdames sont toujours arrêtées à Arnay le Duc à 10 lieues de Chalons Sur Saône. Elles ont envoyé un courrier qui est arrivé hier afin de donner des ordres de les laisser passer.
L'Assemblée a remis le tout entre les mains du Roi.
Elles feraient mieux de revenir à Bellevue . Quelle manie leur prend-il sur leurs vieux jours d'aller voyager ? On ne conçoit pas cela. Il n'y a que le temps qui découvrira leur motif. "
Le vendredi 4 mars , Célestin se demande quoi :
« Vent Sud. Il a fait beau soleil et doux.
La dame de confiance de Mr. de Champlas, maître tapissier rue des saints Pères de la Charité , est venue me voir pour me dire que M. Champelas avait trouvé sur ses registres qu’il avait fourni à M. Guittard le …de septembre 1788 ou 89 un lit pour 166 L. Je ne fus jamais plus étonné de cela. Non seulement , je n’ai jamais eu de lit , mais c’est que je n’ai jamais vu M. de Champlas et je n’ai vu M. de Champlas que le 1er octobre 1790 à la mort de son frère l’abbé .
Qu’est-ce que tout cela veut dire ? Cela demande une explication ; c’est une énigme pour moi . Mr l’abbé aurait donc fait le métier d’agioteur et d’escroc, je ne connais rien à cela et aurait commandé à son frère sous mon nom pour lui.
SUPPRESSION DE TOUTES LES MILICES
Des 14 régiments de Milice et des 75 Bataillons Provinciaux .
Réduction des Maréchaux de France à 6 avec 30 000 livres d’appointements.
Réduction des lieutenants généraux à 30.
Grand décret aujourd’ hui 4 mars qui fait ces suppressions. Voilà bien du changement . Mais comment va-t-on remplacer ces 72 mille hommes ? Comme on va lever un corps de 100 mille hommes de troupes auxiliaires , il y en a beaucoup qui s’engageront et les officiers y seront placés. "
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Notre Célestin profite bien de la vie. Voici ce qu'il écrit le Mardi Ier mars 1791 :
" Il a fait très beau.
M. Janvier , Mlle Rosalie et Dasel ont dîné avec moi.
J'ai été chercher un prospectus de la Tontine , rue d'Amboise et j'ai vu le spectacle de Mr. au bout de la rue Vivienne où l'on passe sous une galerie qui conduit rue Faideau."
Et le mercedi 2 mars 1791 , il note :
"Vent d'est. Il a brouassé toute l'après-midi.
Mesdames sont toujours arrêtées à Arnay le Duc à 10 lieues de Chalons Sur Saône. Elles ont envoyé un courrier qui est arrivé hier afin de donner des ordres de les laisser passer.
L'Assemblée a remis le tout entre les mains du Roi.
Elles feraient mieux de revenir à Bellevue . Quelle manie leur prend-il sur leurs vieux jours d'aller voyager ? On ne conçoit pas cela. Il n'y a que le temps qui découvrira leur motif. "
Le vendredi 4 mars , Célestin se demande quoi :
« Vent Sud. Il a fait beau soleil et doux.
La dame de confiance de Mr. de Champlas, maître tapissier rue des saints Pères de la Charité , est venue me voir pour me dire que M. Champelas avait trouvé sur ses registres qu’il avait fourni à M. Guittard le …de septembre 1788 ou 89 un lit pour 166 L. Je ne fus jamais plus étonné de cela. Non seulement , je n’ai jamais eu de lit , mais c’est que je n’ai jamais vu M. de Champlas et je n’ai vu M. de Champlas que le 1er octobre 1790 à la mort de son frère l’abbé .
Qu’est-ce que tout cela veut dire ? Cela demande une explication ; c’est une énigme pour moi . Mr l’abbé aurait donc fait le métier d’agioteur et d’escroc, je ne connais rien à cela et aurait commandé à son frère sous mon nom pour lui.
SUPPRESSION DE TOUTES LES MILICES
Des 14 régiments de Milice et des 75 Bataillons Provinciaux .
Réduction des Maréchaux de France à 6 avec 30 000 livres d’appointements.
Réduction des lieutenants généraux à 30.
Grand décret aujourd’ hui 4 mars qui fait ces suppressions. Voilà bien du changement . Mais comment va-t-on remplacer ces 72 mille hommes ? Comme on va lever un corps de 100 mille hommes de troupes auxiliaires , il y en a beaucoup qui s’engageront et les officiers y seront placés. "
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
Le samedi 5 mars 1791 , Célestin écrit :
« Vent sud , grand brouillard toute la journée.
Grand Décret
SUPPRESSION DES FERMIERS GENERAUX
Pour le 1er avril
Et procéder sans délai à l’inventaire des sels et tabacs , des terrains , bâtiments , pataches , bâteaux , voitures , chevaux, meubles , ustensiles de toute espèce servant à l’exploitation . Et après clôture desdits inventaires, ils seront remis à la Nation.
Mais les Commis continueront au compte de la Nation à percevoir les droits depuis le 1er avril jusqu’au 1er Mai , jour que tout sera aboli . Ainsi voilà enfin les Fermiers Genéraux en bas.
DECRET
TRIBUNAL PROVISOIRE
POUR JUGER LES CRIMES DE LESE _NATION
Pour être établi à Orléans le 25 mars en attendant que la Haute Cour Nationale soit établie.
Seront juges 1 commissaire du Roi . Ces juges seront pris dans les 15 districts les plus près d’Orléans.
Ainsi voilà que tout va prendre une forme. "
.
Le samedi 5 mars 1791 , Célestin écrit :
« Vent sud , grand brouillard toute la journée.
Grand Décret
SUPPRESSION DES FERMIERS GENERAUX
Pour le 1er avril
Et procéder sans délai à l’inventaire des sels et tabacs , des terrains , bâtiments , pataches , bâteaux , voitures , chevaux, meubles , ustensiles de toute espèce servant à l’exploitation . Et après clôture desdits inventaires, ils seront remis à la Nation.
Mais les Commis continueront au compte de la Nation à percevoir les droits depuis le 1er avril jusqu’au 1er Mai , jour que tout sera aboli . Ainsi voilà enfin les Fermiers Genéraux en bas.
DECRET
TRIBUNAL PROVISOIRE
POUR JUGER LES CRIMES DE LESE _NATION
Pour être établi à Orléans le 25 mars en attendant que la Haute Cour Nationale soit établie.
Seront juges 1 commissaire du Roi . Ces juges seront pris dans les 15 districts les plus près d’Orléans.
Ainsi voilà que tout va prendre une forme. "
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Invité- Invité
Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
Célestin reçoit souvent . Ainsi le mardi 8 mars 1791 , jour de mardi gras :
" Mr. Sellier et Mlle Rosalie ont dîné et soupé avec moi ; nous avons été à la foire ensemble. "
Cette histoire d’escroquerie n’est toujours pas réglée. Ainsi le mercredi 9 mars 1791 :
« Vent Nord-Est , petite gelée blanche. Vent piquant. Il a fait la plus belle journée du monde.
M. Beuzard est venu me voir le matin.
M. Champlas m’a écrit par sa demoiselle de confiance de vouloir bien passer chez lui . J’y ai été et nous ne entendons pas . Il est surpris et moi aussi de l’agiotage de son frère. »
Le vendredi 11 mars 1791 , Célestin écrit :
" Vent Nord -Est . il a fait très beau. Grand brouillard le matin.
Mr. de Villeneuve de l'observatoire a dîné avec moi.
Reçu une lettre de M. Gilles Thierry de Selle datée du 8 mars. Comme il est héritier de Thierry mort à Venise , il me mande que Mr. Thierry d'Evergnicourt lui a écrit que lui Gille Thierry le reconnaît pour son cousin germain.
J'ai été au cirque du Palais Royal ; j'y ai vu discourir l'abbé Fauchet et un curé du Soissonnais qui a fait un très long discours. "
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Célestin reçoit souvent . Ainsi le mardi 8 mars 1791 , jour de mardi gras :
" Mr. Sellier et Mlle Rosalie ont dîné et soupé avec moi ; nous avons été à la foire ensemble. "
Cette histoire d’escroquerie n’est toujours pas réglée. Ainsi le mercredi 9 mars 1791 :
« Vent Nord-Est , petite gelée blanche. Vent piquant. Il a fait la plus belle journée du monde.
M. Beuzard est venu me voir le matin.
M. Champlas m’a écrit par sa demoiselle de confiance de vouloir bien passer chez lui . J’y ai été et nous ne entendons pas . Il est surpris et moi aussi de l’agiotage de son frère. »
Le vendredi 11 mars 1791 , Célestin écrit :
" Vent Nord -Est . il a fait très beau. Grand brouillard le matin.
Mr. de Villeneuve de l'observatoire a dîné avec moi.
Reçu une lettre de M. Gilles Thierry de Selle datée du 8 mars. Comme il est héritier de Thierry mort à Venise , il me mande que Mr. Thierry d'Evergnicourt lui a écrit que lui Gille Thierry le reconnaît pour son cousin germain.
J'ai été au cirque du Palais Royal ; j'y ai vu discourir l'abbé Fauchet et un curé du Soissonnais qui a fait un très long discours. "
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
Je ne savais pas qu'on pouvait rencontrer des hommes de Dieu au cirque ...
Quant à l'héritage Thierry , c'est l'archétype de l'héritage fabuleux
http://histo52.blogspot.com/.../laffaire-jean-thiery.html
"L'affaire Jean Thiery
LA COURSE A L’HERITAGE
En entrant dans le monde merveilleux de la généalogie, vous pénétrez dans un univers au premier abord familier où vos ancêtres forment comme un petit village, où rien ni personne ne vous est inconnu. Mais au fur et à mesure de vos recherches celui ci muera en une ville aux multiples facettes où les quartiers nobles et bourgeois côtoient des quartiers royaux ou ceux de gueux et de miséreux, mais plus sûrement un monde de laboureurs cherchant à s’élever socialement ou plus modestement à ne pas mourir de faim. Cet ensemble hétérogène forme un véritable creuset dans lequel naissent des secrets de famille et des légendes, plus fabuleuses les unes que les autres, dont vous tenterez de percer le mystère si vous êtes un tant soit peu curieux ou concerné. C’est le cas de la course à la succession de Jean Thierry pour laquelle il ne sera soulevé qu’un tout petit coin du voile.
L’héritage
Jean Thierry était un jeune Champenois du XVIIe siècle que des parents, de condition modeste, ne pouvaient doter d’une situation correcte. Les routes de l'aventure l'avaient conduit en Italie, plus précisément à Brescia en Lombardie, où il s'est fait embauché comme garçon d'écurie à "l'Auberge de la Tour". Un jour le marchand grec Athanase Tipaldi, que l'on disait immensément riche, y avait fait étape. Ce dernier, d’un âge déjà avancé, cherchait un second pouvant l’aider à gérer ses affaires. Il décela chez Jean Thierry une certaine intelligence et une prédestination au commerce ainsi que la souplesse nécessaire à une rapide formation. Le lendemain, les deux hommes partirent ensemble sur les routes italiennes pour un voyage, qui dura plus de dix ans, pendant lequel ils travaillèrent côte à côte. Tipaldi, n’ayant pas d’héritier, testa en faveur de son protégé en 1636.
Après son décès, et étant devenu à son tour très riche, Jean Thierry continua la même vie itinérante de négoces et d'affaires, trop absorbé à faire fructifier son patrimoine pour songer à se marier Il se retira finalement à Venise, où il mourut en 1676 à l'âge de quatre-vingt-quinze ans, à la tête d'une énorme fortune :
- trois maisons à Venise, près du palais des Doges,
- deux autres dans l'île de Corfou,
- un sac de 4 pieds de long et autant de large, plein d'or massif et de lingots,
- 80 000 ducats d'argent,
- 50 000 louis d'or,
- 800 000 écus,
- six barils de poudre d'or,
- six carrosses et calèches,
•deux petits sacs de pierres précieuses,
•six cassettes de chandeliers d'argent pesant chacune 300 livres
- 17 lits de différentes étoffes de plusieurs couleurs
- 40 glaces et miroirs, petits et grands
- 10 armoires et commodes et beaucoup de batteries de cuisine
- 100 fauteuils ornés d'or et d'argent et autres meubles d'appartement
- 800.000 écus
- trois navires équipés, naviguant sur les mers, qui sont arrivés après la mort de Jean Thierry
etc ...
Telle est la liste de ses biens énumérés dans l’inventaire après décès délivré à l’exécuteur testamentaire désigné dans le testament qu’il avait rédigé, en 1654, en faveur de ses héritiers naturels descendants de ses frères restés à Château-Thierry.
Pourtant, les choses se passèrent curieusement. Son exécuteur testamentaire tout comme l’Etat vénitien mirent une extrême lenteur à rechercher les héritiers. Des commis malhonnêtes du roi de France tentèrent de se faire passer pour les ayant droits. On dit même que trois mystérieux cavaliers masqués et drapés de capes sombres seraient partis pour la Champagne où ils auraient détruit nombre d'archives conservées au fond des sacristies, et plus particulièrement à Signéville où ils auraient incendié l’église.
Vers 1700, un descendant ayant eu vent de l'héritage, se présenta sans succès à Venise. Durant tout le XVIIIe siècle, on négocia. On en était toujours à ce stade, lorsque Bonaparte décida de régler la question en exigeant la remise des fonds, qu’il oublia de rendre aux Thierry, pour financer ses campagnes militaires.
Les Thierry eurent beau s'organiser, recruter les plus grands avocats, rien n'y fit, et au début du XXe siècle, une descendante qui voulut relancer la procédure dut assigner conjointement trois états français, italien et autrichien, pour se heurter, à nouveau, à une fin de non-recevoir!
Aujourd'hui, les héritiers sont découragés: non seulement il leur est devenu difficile de prouver leur droits héréditaires, mais leur nombre évidemment n'a pas cessé de croître. Estimés à plus de sept mille en 1710, ils seraient des millions. Par ailleurs, depuis 1676, les intérêts n'ont cessé de courir... Solder cette succession aurait pour résultat de vider les caisses de l’Etat. Encore faudrait-il qu’il veuille désormais la rendre ; et à qui ?
Des héritiers à Signéville
Un acte de notoriété, du 14/11/1781, publié sur Internet mais introuvable aux archives départementales de Haute Marne semble confirmer les prétentions, sinon l’existence, d’une branche haut marnaise descendant de Robert THIERY gendarme du Roi :
" Enquête
Extrait des minutes du greffe de la Prévoté Royalle d'Andelot
Enquête faitte par nous, Pierre Nicolas Baudot Conseiller du Roy, président prévost, commissaire enquêteur examinateur et lieutenant général de police en la Prévoté Royalle d'Andelot, assisté de Jean Baptiste Huin greffier ordinaire.
A la requête de Guillaume Foissy bourgeois demeurant actuellement à Paris habile à se dire et porteur héritier de deffunt Jean Thièry décédé à Venise en 1676 lequel était petit fils de Robert Thièry gendarme du Roy de France.
Suivant et en exécution de notre ordonnance de cejourd'hui duement scellée et au désir de la requête à nous présentée le même jour par le dit Guillaume Foissy ; en laquelle enquête nous avons ouï séparement tous les témoins assignés en vertu de notre ditte ordonnance et dont les dépositions ont été reçues ainsi qu'il suit.
Du quatorze novembre mil sept cent quatre vingt un, heure de deux de relevée en notre hotel
François Hebert manouvrier demeurant à Signeville agé de quatre vingt cinq ans assigné par exploit de Routier de cejour'huy copie duquel il nous a représenté après serment par luy fait de dire vérité et que lecture luy a été faitte de la requête sus dattée, laquelle nous lui avons donné a entendre a dit n'être parent allié serviteur ny domestique de la partye requiérante.
Dépose qu'il se rappelle très précisemment avoir ouï dire dans sa jeunesse a nombre de personnes qui avaient été témoin du fait que l'église du village de Signeville lieu où le déposant est né a été brûlée par les ennemis de l'état, que ce fait appuié par la tradition la plus constante ne fait point de doute dans le pays que tous les registres et papiers de la ditte église ont péri dans cet incendie, raison pour laquelle il ne s'en trouve plus de ce tems la ; ajoute aussy le déposant qu'il a souvent entendu parler dans son jeune age d'Antoine Thièry mort au dit lieu de Signeville le trois octobre mil six cent quatre vingt treize que le dit Antoine Thièry tant qu'il a vécu a toujours passé et a été reconnu pour le petit fils de Robert Thièry gendarme du Roy de France et que ce fait encore tout récent lors du bas age du déposant passait pour constant qui est tout ce qu'il a dit savoir des dits faits lecture à luy faitte de sa présente déposition a dit qu'elle contient vérité qu'il y persiste, et a acquit taxe que nous lui avons faite de quinze sols et a déclaré ne pouvoir signer à cause de ses infirmités et de son grand âge.
Quant à nous, avons signé avec notre greffier signé à la minute Baudot et Huin avec paraphe.
Henry Larulet laboureur demeurant à Signeville agé de cinquante trois ans assigné par exploit de Routier de cejourd'huy dont il nous a représenté copie, lequel après serment par lui faitte de la requête à nous cejourd'hui présentée laquelle contient les faits dont nous avons admis la preuve et que nous avons donné a entendre, au susnommé, a dit n'être parent, allié, serviteur ni domestique de la partie requérante.
Dépose que demeurant au village de Signeville depuis environ trente ans il a toujours ouï dire aux anciens du lieu que vers la fin du siècle dernier les ennemis de l'état ayant fait des incurtions dans le pays avaient brûlé l'église dudit Signeville que les registres et papiers étaient péris dans cette incendie et que ce fait fondé sur la tradition passe pour constant dans le pays ajoute le déposant qu'il a égallement ouï dire aux anciens du lieu et notamment à Antoine Thièry décédé il y a environ sept ou huit ans agé de près de quatre vingt ans que deffunt Antoine Thièry mort au dit lieu en mil six cent quatre vingt treize était de ses ancêtres et que cet Antoine Thièry était petit-fils de Robert Thièry gendarme du Roi de France qu'il a toujours été réputé tel et comme en cette qualité qui est tout ce qu'il a dit savoir des dits faits, lecture à lui faite de sa présente déposition a dit icelle contenir vérité qu'il y persiste et a acquit taxe que nous lui avons faite de quinze sols et a signé avec nous et nôtre greffier, signé a la minute H.Larulet, Baudot et Huin avec paraphe.
Gervais Rémy, maréchal ferrant, demeurant à Signeville âgé de cinquante trois ans, assigné par exploit de Routier de cejourd'hui dont il nous a représenté copie lequel après serment par luy fait de dire vérité et que lecture lui a été faite de la requête contenant les faits dont nous avons admis la preuve que nous lui avons donné à entendre a dit n'être parent, allié, serviteur ni domestique de la partie requérante.
Dépose qu'étant originaire de Signeville et y ayant toujours demeuré a ouï dire aux anciens du lieu et que le fait au surplus passe pour constant, que l'église dudit Signeville ayant été incendiée par un parti d'ennemis qui se sont répandus dans le pays vers la fin du siècle dernier. les registres et papiers de la ditte église ont péri dans cette incendie raison pour laquelle il ne s'en peut trouver de bien ancien, ajoute le déposant qu'il a egallement ouï dire aux anciens du lieu que deffunt Antoine Thiéry mort au dit Signeville le trois octobre mil six cent quatre vingt treize était petit fils de Robert Thiéry gendarme du Roy de France et qu'il a toujours été réputé tel, qui est tout ce qu'il a dit savoir des dits faits. Lecture a luy faitte de la présente déposition, a dit ycelle contenir vérité qu'il y persiste et a acquit taxe que nous luy avons faitte de quinze sols et a signé avec nous et notre greffier, signé à la minute, Gervais Rémy, Baudot et Huin avec paraphe."
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Je ne savais pas qu'on pouvait rencontrer des hommes de Dieu au cirque ...
Quant à l'héritage Thierry , c'est l'archétype de l'héritage fabuleux
http://histo52.blogspot.com/.../laffaire-jean-thiery.html
"L'affaire Jean Thiery
LA COURSE A L’HERITAGE
En entrant dans le monde merveilleux de la généalogie, vous pénétrez dans un univers au premier abord familier où vos ancêtres forment comme un petit village, où rien ni personne ne vous est inconnu. Mais au fur et à mesure de vos recherches celui ci muera en une ville aux multiples facettes où les quartiers nobles et bourgeois côtoient des quartiers royaux ou ceux de gueux et de miséreux, mais plus sûrement un monde de laboureurs cherchant à s’élever socialement ou plus modestement à ne pas mourir de faim. Cet ensemble hétérogène forme un véritable creuset dans lequel naissent des secrets de famille et des légendes, plus fabuleuses les unes que les autres, dont vous tenterez de percer le mystère si vous êtes un tant soit peu curieux ou concerné. C’est le cas de la course à la succession de Jean Thierry pour laquelle il ne sera soulevé qu’un tout petit coin du voile.
L’héritage
Jean Thierry était un jeune Champenois du XVIIe siècle que des parents, de condition modeste, ne pouvaient doter d’une situation correcte. Les routes de l'aventure l'avaient conduit en Italie, plus précisément à Brescia en Lombardie, où il s'est fait embauché comme garçon d'écurie à "l'Auberge de la Tour". Un jour le marchand grec Athanase Tipaldi, que l'on disait immensément riche, y avait fait étape. Ce dernier, d’un âge déjà avancé, cherchait un second pouvant l’aider à gérer ses affaires. Il décela chez Jean Thierry une certaine intelligence et une prédestination au commerce ainsi que la souplesse nécessaire à une rapide formation. Le lendemain, les deux hommes partirent ensemble sur les routes italiennes pour un voyage, qui dura plus de dix ans, pendant lequel ils travaillèrent côte à côte. Tipaldi, n’ayant pas d’héritier, testa en faveur de son protégé en 1636.
Après son décès, et étant devenu à son tour très riche, Jean Thierry continua la même vie itinérante de négoces et d'affaires, trop absorbé à faire fructifier son patrimoine pour songer à se marier Il se retira finalement à Venise, où il mourut en 1676 à l'âge de quatre-vingt-quinze ans, à la tête d'une énorme fortune :
- trois maisons à Venise, près du palais des Doges,
- deux autres dans l'île de Corfou,
- un sac de 4 pieds de long et autant de large, plein d'or massif et de lingots,
- 80 000 ducats d'argent,
- 50 000 louis d'or,
- 800 000 écus,
- six barils de poudre d'or,
- six carrosses et calèches,
•deux petits sacs de pierres précieuses,
•six cassettes de chandeliers d'argent pesant chacune 300 livres
- 17 lits de différentes étoffes de plusieurs couleurs
- 40 glaces et miroirs, petits et grands
- 10 armoires et commodes et beaucoup de batteries de cuisine
- 100 fauteuils ornés d'or et d'argent et autres meubles d'appartement
- 800.000 écus
- trois navires équipés, naviguant sur les mers, qui sont arrivés après la mort de Jean Thierry
etc ...
Telle est la liste de ses biens énumérés dans l’inventaire après décès délivré à l’exécuteur testamentaire désigné dans le testament qu’il avait rédigé, en 1654, en faveur de ses héritiers naturels descendants de ses frères restés à Château-Thierry.
Pourtant, les choses se passèrent curieusement. Son exécuteur testamentaire tout comme l’Etat vénitien mirent une extrême lenteur à rechercher les héritiers. Des commis malhonnêtes du roi de France tentèrent de se faire passer pour les ayant droits. On dit même que trois mystérieux cavaliers masqués et drapés de capes sombres seraient partis pour la Champagne où ils auraient détruit nombre d'archives conservées au fond des sacristies, et plus particulièrement à Signéville où ils auraient incendié l’église.
Vers 1700, un descendant ayant eu vent de l'héritage, se présenta sans succès à Venise. Durant tout le XVIIIe siècle, on négocia. On en était toujours à ce stade, lorsque Bonaparte décida de régler la question en exigeant la remise des fonds, qu’il oublia de rendre aux Thierry, pour financer ses campagnes militaires.
Les Thierry eurent beau s'organiser, recruter les plus grands avocats, rien n'y fit, et au début du XXe siècle, une descendante qui voulut relancer la procédure dut assigner conjointement trois états français, italien et autrichien, pour se heurter, à nouveau, à une fin de non-recevoir!
Aujourd'hui, les héritiers sont découragés: non seulement il leur est devenu difficile de prouver leur droits héréditaires, mais leur nombre évidemment n'a pas cessé de croître. Estimés à plus de sept mille en 1710, ils seraient des millions. Par ailleurs, depuis 1676, les intérêts n'ont cessé de courir... Solder cette succession aurait pour résultat de vider les caisses de l’Etat. Encore faudrait-il qu’il veuille désormais la rendre ; et à qui ?
Des héritiers à Signéville
Un acte de notoriété, du 14/11/1781, publié sur Internet mais introuvable aux archives départementales de Haute Marne semble confirmer les prétentions, sinon l’existence, d’une branche haut marnaise descendant de Robert THIERY gendarme du Roi :
" Enquête
Extrait des minutes du greffe de la Prévoté Royalle d'Andelot
Enquête faitte par nous, Pierre Nicolas Baudot Conseiller du Roy, président prévost, commissaire enquêteur examinateur et lieutenant général de police en la Prévoté Royalle d'Andelot, assisté de Jean Baptiste Huin greffier ordinaire.
A la requête de Guillaume Foissy bourgeois demeurant actuellement à Paris habile à se dire et porteur héritier de deffunt Jean Thièry décédé à Venise en 1676 lequel était petit fils de Robert Thièry gendarme du Roy de France.
Suivant et en exécution de notre ordonnance de cejourd'hui duement scellée et au désir de la requête à nous présentée le même jour par le dit Guillaume Foissy ; en laquelle enquête nous avons ouï séparement tous les témoins assignés en vertu de notre ditte ordonnance et dont les dépositions ont été reçues ainsi qu'il suit.
Du quatorze novembre mil sept cent quatre vingt un, heure de deux de relevée en notre hotel
François Hebert manouvrier demeurant à Signeville agé de quatre vingt cinq ans assigné par exploit de Routier de cejour'huy copie duquel il nous a représenté après serment par luy fait de dire vérité et que lecture luy a été faitte de la requête sus dattée, laquelle nous lui avons donné a entendre a dit n'être parent allié serviteur ny domestique de la partye requiérante.
Dépose qu'il se rappelle très précisemment avoir ouï dire dans sa jeunesse a nombre de personnes qui avaient été témoin du fait que l'église du village de Signeville lieu où le déposant est né a été brûlée par les ennemis de l'état, que ce fait appuié par la tradition la plus constante ne fait point de doute dans le pays que tous les registres et papiers de la ditte église ont péri dans cet incendie, raison pour laquelle il ne s'en trouve plus de ce tems la ; ajoute aussy le déposant qu'il a souvent entendu parler dans son jeune age d'Antoine Thièry mort au dit lieu de Signeville le trois octobre mil six cent quatre vingt treize que le dit Antoine Thièry tant qu'il a vécu a toujours passé et a été reconnu pour le petit fils de Robert Thièry gendarme du Roy de France et que ce fait encore tout récent lors du bas age du déposant passait pour constant qui est tout ce qu'il a dit savoir des dits faits lecture à luy faitte de sa présente déposition a dit qu'elle contient vérité qu'il y persiste, et a acquit taxe que nous lui avons faite de quinze sols et a déclaré ne pouvoir signer à cause de ses infirmités et de son grand âge.
Quant à nous, avons signé avec notre greffier signé à la minute Baudot et Huin avec paraphe.
Henry Larulet laboureur demeurant à Signeville agé de cinquante trois ans assigné par exploit de Routier de cejourd'huy dont il nous a représenté copie, lequel après serment par lui faitte de la requête à nous cejourd'hui présentée laquelle contient les faits dont nous avons admis la preuve et que nous avons donné a entendre, au susnommé, a dit n'être parent, allié, serviteur ni domestique de la partie requérante.
Dépose que demeurant au village de Signeville depuis environ trente ans il a toujours ouï dire aux anciens du lieu que vers la fin du siècle dernier les ennemis de l'état ayant fait des incurtions dans le pays avaient brûlé l'église dudit Signeville que les registres et papiers étaient péris dans cette incendie et que ce fait fondé sur la tradition passe pour constant dans le pays ajoute le déposant qu'il a égallement ouï dire aux anciens du lieu et notamment à Antoine Thièry décédé il y a environ sept ou huit ans agé de près de quatre vingt ans que deffunt Antoine Thièry mort au dit lieu en mil six cent quatre vingt treize était de ses ancêtres et que cet Antoine Thièry était petit-fils de Robert Thièry gendarme du Roi de France qu'il a toujours été réputé tel et comme en cette qualité qui est tout ce qu'il a dit savoir des dits faits, lecture à lui faite de sa présente déposition a dit icelle contenir vérité qu'il y persiste et a acquit taxe que nous lui avons faite de quinze sols et a signé avec nous et nôtre greffier, signé a la minute H.Larulet, Baudot et Huin avec paraphe.
Gervais Rémy, maréchal ferrant, demeurant à Signeville âgé de cinquante trois ans, assigné par exploit de Routier de cejourd'hui dont il nous a représenté copie lequel après serment par luy fait de dire vérité et que lecture lui a été faite de la requête contenant les faits dont nous avons admis la preuve que nous lui avons donné à entendre a dit n'être parent, allié, serviteur ni domestique de la partie requérante.
Dépose qu'étant originaire de Signeville et y ayant toujours demeuré a ouï dire aux anciens du lieu et que le fait au surplus passe pour constant, que l'église dudit Signeville ayant été incendiée par un parti d'ennemis qui se sont répandus dans le pays vers la fin du siècle dernier. les registres et papiers de la ditte église ont péri dans cette incendie raison pour laquelle il ne s'en peut trouver de bien ancien, ajoute le déposant qu'il a egallement ouï dire aux anciens du lieu que deffunt Antoine Thiéry mort au dit Signeville le trois octobre mil six cent quatre vingt treize était petit fils de Robert Thiéry gendarme du Roy de France et qu'il a toujours été réputé tel, qui est tout ce qu'il a dit savoir des dits faits. Lecture a luy faitte de la présente déposition, a dit ycelle contenir vérité qu'il y persiste et a acquit taxe que nous luy avons faitte de quinze sols et a signé avec nous et notre greffier, signé à la minute, Gervais Rémy, Baudot et Huin avec paraphe."
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
"Claude Hebert, laboureur, demeurant à Signeville, agé de cinquante deux ans, assigné par exploit de Routier de cejourd'huy dont il nous a présenté copie lequel après serment par luy fait de dire vérité et que lecture a été faitte de la Requête contenant les faits dont nous avons admis la preuve, a dit n'être parent allié serviteur ni domestique de la partie requérante.
Dépose qu'il est originaire de Signeville où il a toujours demeuré, qu'il se rappelle avoir souvent ouï dire aux anciens du lieu et nottamment aux nommés Pierre Trope, Claude Leseur, Antoine Thiéry et autres que l'église dudit Signeville avait été incendiée sur la fin du siècle dernier par un parti d'ennemis de l'état qui s'étaient répandus dans le pays , que les registres et papiers de la dite église ont péris dans cette incendie raison pour laquelle, on ne trouve aucuns qui remonte passé cette époque; ajoute le déposant qu'il a egallement ouï dire qu'un nommé Antoine Thiéry mort au dit Signeville vers mil six cent quatre vingt treize était petit fils dudit Robert Thiéry gendarme du Roy de France, décédé à Signeville vers l'an mil six cent quarante deux ou mil six cent quarante trois, que le dit Antoine Thiéry a toujours jouit de cette qualité de petit fils de Robert Thiéry et qu'il a toujours été réputé tel, qui est tout ce qu'il a dit savoir des dits faits lecture a lui faite de sa présente déposition a dit ycelle contenir vérité qu'il y persiste et a acquits taxe que nous lui avons faitte de quinze sols et a signé avec nous et notre greffier, signé à la minute C.Hébert Baudot et Huin avec paraphe.
Fait sous notre seing celuy de notre greffier les jours, mois et an susdits signé Baudot et Huin avec paraphe.
Délivré pour expedition par le greffier en chef soussigné le requerant le dit Foissy par Me Claude Couhez son procureur en ce siège.
Signé Huin
Contrôlé à Andelot le 15/9bre/1781
reçu douze sols dix deniers
signatures illisibles "
L’examen des registres paroissiaux de la commune de Signéville permet de confirmer certaines prétentions et d’en infirmer d’autres. Si ceux ci sont lacunaires avant 1668, certains actes existent et permettent de remonter à 1638. Parmi ceux ci :
* Le 21 octobre 1647, naissance d’Anne THIERY fille d’Antoine THIERY et de Marie DURUT DORVILLE. Parrain Sébastien François , marraine Anne de la Calandre
* Le 4 septembre 1664 Françoise THIERY d’Antoine THIERY dit Lachasse et de Marie DURET d’ORVILLE. Parrain François Gudoin ? , marraine Anne Boucquin
*Le 1er mai 1666 naissance de Catherine THIERY, d’Anthoine THIERY dit La Chasse et de Marie du RUT d’ORVILLE. Parrain Jean Regnault, marraine Catherine Glaudet ?
*Le 30 juin 1668 naissance de Blaise THIERY, d’Anthoine THIERY et de Marie du RUT d’ORVILLE décédée deux heures après la naissance de son enfant. Parrain Blaise Jeandinet, chirurgien et homme de chambre de monsieur le Marquis de Reynel et par Anne Perrin, femme de Louis Jeandinet maître de la forge de Montot. Cet enfant décèdera le 8 novembre 1668 à Montot et sera inhumé le 9 suivant à Signéville.
*Le 1er juillet 1668 sépulture de Marie d’ORVILLE femme d’Antoine THIERRY.
*Le 5 août 1670 Anthoine THIERY dit La Chasse marchand laboureur épouse Louise JANIOT (ou Vaniot) de Flammerécourt en présence de Erard Foyssie dit la Verdure marchand à Blécourt. Il reste à trouver le contrat de mariage chez maître Courtier notaire à Andelot.
A priori il n’y a pas de naissances à Signéville concernant ce remariage.
*Le 3 novembre 1681 inhumation de Louise VANIOT femme d’Antoine THIERY laboureur âgée de 62 ans au convoi de laquelle suivaient Antoine, son mari, Nicolas, son fils, et Toussaint LESEURRE son gendre."
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"Claude Hebert, laboureur, demeurant à Signeville, agé de cinquante deux ans, assigné par exploit de Routier de cejourd'huy dont il nous a présenté copie lequel après serment par luy fait de dire vérité et que lecture a été faitte de la Requête contenant les faits dont nous avons admis la preuve, a dit n'être parent allié serviteur ni domestique de la partie requérante.
Dépose qu'il est originaire de Signeville où il a toujours demeuré, qu'il se rappelle avoir souvent ouï dire aux anciens du lieu et nottamment aux nommés Pierre Trope, Claude Leseur, Antoine Thiéry et autres que l'église dudit Signeville avait été incendiée sur la fin du siècle dernier par un parti d'ennemis de l'état qui s'étaient répandus dans le pays , que les registres et papiers de la dite église ont péris dans cette incendie raison pour laquelle, on ne trouve aucuns qui remonte passé cette époque; ajoute le déposant qu'il a egallement ouï dire qu'un nommé Antoine Thiéry mort au dit Signeville vers mil six cent quatre vingt treize était petit fils dudit Robert Thiéry gendarme du Roy de France, décédé à Signeville vers l'an mil six cent quarante deux ou mil six cent quarante trois, que le dit Antoine Thiéry a toujours jouit de cette qualité de petit fils de Robert Thiéry et qu'il a toujours été réputé tel, qui est tout ce qu'il a dit savoir des dits faits lecture a lui faite de sa présente déposition a dit ycelle contenir vérité qu'il y persiste et a acquits taxe que nous lui avons faitte de quinze sols et a signé avec nous et notre greffier, signé à la minute C.Hébert Baudot et Huin avec paraphe.
Fait sous notre seing celuy de notre greffier les jours, mois et an susdits signé Baudot et Huin avec paraphe.
Délivré pour expedition par le greffier en chef soussigné le requerant le dit Foissy par Me Claude Couhez son procureur en ce siège.
Signé Huin
Contrôlé à Andelot le 15/9bre/1781
reçu douze sols dix deniers
signatures illisibles "
L’examen des registres paroissiaux de la commune de Signéville permet de confirmer certaines prétentions et d’en infirmer d’autres. Si ceux ci sont lacunaires avant 1668, certains actes existent et permettent de remonter à 1638. Parmi ceux ci :
* Le 21 octobre 1647, naissance d’Anne THIERY fille d’Antoine THIERY et de Marie DURUT DORVILLE. Parrain Sébastien François , marraine Anne de la Calandre
* Le 4 septembre 1664 Françoise THIERY d’Antoine THIERY dit Lachasse et de Marie DURET d’ORVILLE. Parrain François Gudoin ? , marraine Anne Boucquin
*Le 1er mai 1666 naissance de Catherine THIERY, d’Anthoine THIERY dit La Chasse et de Marie du RUT d’ORVILLE. Parrain Jean Regnault, marraine Catherine Glaudet ?
*Le 30 juin 1668 naissance de Blaise THIERY, d’Anthoine THIERY et de Marie du RUT d’ORVILLE décédée deux heures après la naissance de son enfant. Parrain Blaise Jeandinet, chirurgien et homme de chambre de monsieur le Marquis de Reynel et par Anne Perrin, femme de Louis Jeandinet maître de la forge de Montot. Cet enfant décèdera le 8 novembre 1668 à Montot et sera inhumé le 9 suivant à Signéville.
*Le 1er juillet 1668 sépulture de Marie d’ORVILLE femme d’Antoine THIERRY.
*Le 5 août 1670 Anthoine THIERY dit La Chasse marchand laboureur épouse Louise JANIOT (ou Vaniot) de Flammerécourt en présence de Erard Foyssie dit la Verdure marchand à Blécourt. Il reste à trouver le contrat de mariage chez maître Courtier notaire à Andelot.
A priori il n’y a pas de naissances à Signéville concernant ce remariage.
*Le 3 novembre 1681 inhumation de Louise VANIOT femme d’Antoine THIERY laboureur âgée de 62 ans au convoi de laquelle suivaient Antoine, son mari, Nicolas, son fils, et Toussaint LESEURRE son gendre."
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
"*Le 23 octobre 1683 inhumation de Antoine THIERY dit la Chasse mort le 22 âgé de 70 ans.
Ces quelques actes permettent de certifier le nom de la seconde épouse d’Antoine THIERY, sa date de remariage, ainsi que sa date exacte de sépulture (1683 et non pas 1693) et celle de sa première épouse (1668).
La date de décès de Robert THIERY peut également être considérée comme suspecte car si son petit fils Jean est décédé en 1676 à Venise, le grand père aurait été largement centenaire au moment de son décès en 1642.
Les registres paroissiaux de Signéville étant incomplets pour la période considérée, d’autres pistes doivent être explorées, telle la consultation du "nobiliaire ou armorial général de la Lorraine et du Barrois" de dom Ambroise Pelletier daté de 1758. C’est ainsi qu’à la page 778 on y lit que " THIERRY Robert de Saint Thomas près de Vienne, archer des gardes de la compagnie de Gratien d’Aguerre, chevalier, gouverneur de Mouzon, seigneur de Vienne, fut anobli à la requête du sieur d’Aguerre, par lettres données à Bar le 7 octobre 1510. Porte de sinople, au chevron d’argent rompu, accompagné de trois étoiles d’or, deux en chef et une en pointe. " S’ensuit un extrait de généalogie : " Robert épousa N. dont il eut 1° Pierre, 2° François qui fut père de Jean Thierry, qui testa à Corfou le 10-02-1654 âgé de 79 ans, et mourut à Venise sans alliance. 3° Claude Thierry, mentionné dans le testament dudit Jean, ainsi que ses deux frères. " De cet extrait, plusieurs éléments sont à retenir : Tout d’abord la date du testament de Jean THIERY est mentionnée et coïncide avec la réalité ; ensuite celle du 7 octobre 1510 comme correspondant à l’anoblissement de Robert THIERRY. Or, quelque soit son âge lors de son anoblissement il ne peut pas être décédé vers 1642 / 1643 à Signéville, soit 132 ans plus tard. Cette date de 1510 est confirmée à la page 731 du même nobiliaire et ne peut donc pas être considérée comme un coquille ; et ce d’autant moins qu’à la page 779 il est mentionné que " THIERRY Pierre demeurant à Fontenoy en Vôge, fut anobli par lettres du duc Antoine, données à Nancy le 17 janvier 1531 ". Pierre, le fils aîné de Robert, avait donc au moins vingt ans en 1531 ce qui le ferait naître aux environs de 1510 et donc son père vers 1490.
Il existait un syndicat des prétendants à l’héritage qui aurait établi un tableau généalogique relativement complet. De celui ci serait tirée la généalogie suivante publiée dans le numéro 24 de juin 1921 de la revue " Je vois tout et je le dis " :
Robert THIERY né vers 1490 à Saint Thomas près de Vienne (51), gendarme du Roi anobli à Bar le Duc, mort en 1578 ; d’où :
1) Claude né à Aumeny la Grenade (54) le 02/05/1521 épouse Isabelle de Courbessain à Lavigney (70) => Branche de Lorraine
2) Pierre né à Monthureux sur Saône (88) le 20/03/1526 épouse Geneviève Bocsson,. => Branche de Bâle
3) François, dont Jean né (seizième enfant) en 1579 à Château Thierry (02) mort à Venise le 15/09/1675. => Branche de Champagne.
Cette généalogie n’est pas plus satisfaisante que la précédente puisqu’elle se base sur des actes de notoriété en l’absence des actes de baptême prétendument détruits. Tout d’abord le lieu d’anoblissement de Robert THIERY diffère ; ensuite Pierre aurait été anobli à l’âge de 5 ans, ce qui semble difficilement concevable.
L’incendie de l’église de Signéville, s’il a bien eu lieu, pourrait remonter à la première moitié du XVIIème siècle; ce que confirmerait l’absence de registres paroissiaux avant 1638. Louis XIII qui luttait avec la maison d’Autriche avait conclu avec la Suède une alliance militaire. Malgré les troupes envoyées à sa rencontre l’armée impériale, commandée par Gallas, avait envahi la Bourgogne. Elle prit ses quartiers d’hiver 1636 dans les environs de Langres et ravagea tout le pays pour assurer la subsistance de son armée ; du moins en était ce le prétexte. Ne pouvant entrer à Chaumont, l’armée de Gallas en avait saccagé les environs, brûlé l’abbaye de Septfontaines et ravagé le bourg d’Andelot qui n’avait plus pour le protéger la forteresse de Montéclair démantelée en 1635. Par contre aucune trace d’incendie à la fin XVIIème siècle. "
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"*Le 23 octobre 1683 inhumation de Antoine THIERY dit la Chasse mort le 22 âgé de 70 ans.
Ces quelques actes permettent de certifier le nom de la seconde épouse d’Antoine THIERY, sa date de remariage, ainsi que sa date exacte de sépulture (1683 et non pas 1693) et celle de sa première épouse (1668).
La date de décès de Robert THIERY peut également être considérée comme suspecte car si son petit fils Jean est décédé en 1676 à Venise, le grand père aurait été largement centenaire au moment de son décès en 1642.
Les registres paroissiaux de Signéville étant incomplets pour la période considérée, d’autres pistes doivent être explorées, telle la consultation du "nobiliaire ou armorial général de la Lorraine et du Barrois" de dom Ambroise Pelletier daté de 1758. C’est ainsi qu’à la page 778 on y lit que " THIERRY Robert de Saint Thomas près de Vienne, archer des gardes de la compagnie de Gratien d’Aguerre, chevalier, gouverneur de Mouzon, seigneur de Vienne, fut anobli à la requête du sieur d’Aguerre, par lettres données à Bar le 7 octobre 1510. Porte de sinople, au chevron d’argent rompu, accompagné de trois étoiles d’or, deux en chef et une en pointe. " S’ensuit un extrait de généalogie : " Robert épousa N. dont il eut 1° Pierre, 2° François qui fut père de Jean Thierry, qui testa à Corfou le 10-02-1654 âgé de 79 ans, et mourut à Venise sans alliance. 3° Claude Thierry, mentionné dans le testament dudit Jean, ainsi que ses deux frères. " De cet extrait, plusieurs éléments sont à retenir : Tout d’abord la date du testament de Jean THIERY est mentionnée et coïncide avec la réalité ; ensuite celle du 7 octobre 1510 comme correspondant à l’anoblissement de Robert THIERRY. Or, quelque soit son âge lors de son anoblissement il ne peut pas être décédé vers 1642 / 1643 à Signéville, soit 132 ans plus tard. Cette date de 1510 est confirmée à la page 731 du même nobiliaire et ne peut donc pas être considérée comme un coquille ; et ce d’autant moins qu’à la page 779 il est mentionné que " THIERRY Pierre demeurant à Fontenoy en Vôge, fut anobli par lettres du duc Antoine, données à Nancy le 17 janvier 1531 ". Pierre, le fils aîné de Robert, avait donc au moins vingt ans en 1531 ce qui le ferait naître aux environs de 1510 et donc son père vers 1490.
Il existait un syndicat des prétendants à l’héritage qui aurait établi un tableau généalogique relativement complet. De celui ci serait tirée la généalogie suivante publiée dans le numéro 24 de juin 1921 de la revue " Je vois tout et je le dis " :
Robert THIERY né vers 1490 à Saint Thomas près de Vienne (51), gendarme du Roi anobli à Bar le Duc, mort en 1578 ; d’où :
1) Claude né à Aumeny la Grenade (54) le 02/05/1521 épouse Isabelle de Courbessain à Lavigney (70) => Branche de Lorraine
2) Pierre né à Monthureux sur Saône (88) le 20/03/1526 épouse Geneviève Bocsson,. => Branche de Bâle
3) François, dont Jean né (seizième enfant) en 1579 à Château Thierry (02) mort à Venise le 15/09/1675. => Branche de Champagne.
Cette généalogie n’est pas plus satisfaisante que la précédente puisqu’elle se base sur des actes de notoriété en l’absence des actes de baptême prétendument détruits. Tout d’abord le lieu d’anoblissement de Robert THIERY diffère ; ensuite Pierre aurait été anobli à l’âge de 5 ans, ce qui semble difficilement concevable.
L’incendie de l’église de Signéville, s’il a bien eu lieu, pourrait remonter à la première moitié du XVIIème siècle; ce que confirmerait l’absence de registres paroissiaux avant 1638. Louis XIII qui luttait avec la maison d’Autriche avait conclu avec la Suède une alliance militaire. Malgré les troupes envoyées à sa rencontre l’armée impériale, commandée par Gallas, avait envahi la Bourgogne. Elle prit ses quartiers d’hiver 1636 dans les environs de Langres et ravagea tout le pays pour assurer la subsistance de son armée ; du moins en était ce le prétexte. Ne pouvant entrer à Chaumont, l’armée de Gallas en avait saccagé les environs, brûlé l’abbaye de Septfontaines et ravagé le bourg d’Andelot qui n’avait plus pour le protéger la forteresse de Montéclair démantelée en 1635. Par contre aucune trace d’incendie à la fin XVIIème siècle. "
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Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
Bon, ce n'est pas le tout . C'est que je n'en n'avais pas fini avec l'héritage Thierry . Voici la suite :
*Le 23 octobre 1683 inhumation de Antoine THIERY dit la Chasse mort le 22 âgé de 70 ans.
Ces quelques actes permettent de certifier le nom de la seconde épouse d’Antoine THIERY, sa date de remariage, ainsi que sa date exacte de sépulture (1683 et non pas 1693) et celle de sa première épouse (1668).
La date de décès de Robert THIERY peut également être considérée comme suspecte car si son petit fils Jean est décédé en 1676 à Venise, le grand père aurait été largement centenaire au moment de son décès en 1642.
Les registres paroissiaux de Signéville étant incomplets pour la période considérée, d’autres pistes doivent être explorées, telle la consultation du "nobiliaire ou armorial général de la Lorraine et du Barrois" de dom Ambroise Pelletier daté de 1758. C’est ainsi qu’à la page 778 on y lit que " THIERRY Robert de Saint Thomas près de Vienne, archer des gardes de la compagnie de Gratien d’Aguerre, chevalier, gouverneur de Mouzon, seigneur de Vienne, fut anobli à la requête du sieur d’Aguerre, par lettres données à Bar le 7 octobre 1510. Porte de sinople, au chevron d’argent rompu, accompagné de trois étoiles d’or, deux en chef et une en pointe. " S’ensuit un extrait de généalogie : " Robert épousa N. dont il eut 1° Pierre, 2° François qui fut père de Jean Thierry, qui testa à Corfou le 10-02-1654 âgé de 79 ans, et mourut à Venise sans alliance. 3° Claude Thierry, mentionné dans le testament dudit Jean, ainsi que ses deux frères. " De cet extrait, plusieurs éléments sont à retenir : Tout d’abord la date du testament de Jean THIERY est mentionnée et coïncide avec la réalité ; ensuite celle du 7 octobre 1510 comme correspondant à l’anoblissement de Robert THIERRY. Or, quelque soit son âge lors de son anoblissement il ne peut pas être décédé vers 1642 / 1643 à Signéville, soit 132 ans plus tard. Cette date de 1510 est confirmée à la page 731 du même nobiliaire et ne peut donc pas être considérée comme un coquille ; et ce d’autant moins qu’à la page 779 il est mentionné que " THIERRY Pierre demeurant à Fontenoy en Vôge, fut anobli par lettres du duc Antoine, données à Nancy le 17 janvier 1531 ". Pierre, le fils aîné de Robert, avait donc au moins vingt ans en 1531 ce qui le ferait naître aux environs de 1510 et donc son père vers 1490.
Il existait un syndicat des prétendants à l’héritage qui aurait établi un tableau généalogique relativement complet. De celui ci serait tirée la généalogie suivante publiée dans le numéro 24 de juin 1921 de la revue " Je vois tout et je le dis " :
Robert THIERY né vers 1490 à Saint Thomas près de Vienne (51), gendarme du Roi anobli à Bar le Duc, mort en 1578 ; d’où :
1) Claude né à Aumeny la Grenade (54) le 02/05/1521 épouse Isabelle de Courbessain à Lavigney (70) => Branche de Lorraine
2) Pierre né à Monthureux sur Saône (88) le 20/03/1526 épouse Geneviève Bocsson,. => Branche de Bâle
3) François, dont Jean né (seizième enfant) en 1579 à Château Thierry (02) mort à Venise le 15/09/1675. => Branche de Champagne.
Cette généalogie n’est pas plus satisfaisante que la précédente puisqu’elle se base sur des actes de notoriété en l’absence des actes de baptême prétendument détruits. Tout d’abord le lieu d’anoblissement de Robert THIERY diffère ; ensuite Pierre aurait été anobli à l’âge de 5 ans, ce qui semble difficilement concevable.
L’incendie de l’église de Signéville, s’il a bien eu lieu, pourrait remonter à la première moitié du XVIIème siècle; ce que confirmerait l’absence de registres paroissiaux avant 1638. Louis XIII qui luttait avec la maison d’Autriche avait conclu avec la Suède une alliance militaire. Malgré les troupes envoyées à sa rencontre l’armée impériale, commandée par Gallas, avait envahi la Bourgogne. Elle prit ses quartiers d’hiver 1636 dans les environs de Langres et ravagea tout le pays pour assurer la subsistance de son armée ; du moins en était ce le prétexte. Ne pouvant entrer à Chaumont, l’armée de Gallas en avait saccagé les environs, brûlé l’abbaye de Septfontaines et ravagé le bourg d’Andelot qui n’avait plus pour le protéger la forteresse de Montéclair démantelée en 1635. Par contre aucune trace d’incendie à la fin XVIIème siècle.
D’autres à Mathons
En examinant les registres de Signeville, nous y avons relevé l’acte suivant :
Le 5 août 1670 Anthoine THIERY dit La Chasse marchand laboureur épouse Louise JANIOT (ou Vaniot) de Flammerécourt en présence de Erard Foyssie dit la Verdure marchand à Blécourt. Si ce couple est resté à Signéville, et n’a pas eu d’enfants, il y a bien eu des Thiery à Flammerécourt dont certains partirent à Mathons et dont la descendance revendiqua l’héritage.
Les archives départementales de Haute Marne conservent au moins un acte relatif à cette quête du Graal. Celui ci est conservé sous la côte 4E 60 Doulevant :
" Par devant Jérome Varin, notaire Royal tabellion au bailliage de Chaumont prévosté de Wassy résidnat à dommartin le St père en présence de Nicolas Guyard procureur fiscal et Nicolas Grignon greffier en la justice de Mathon y demeurant tesmoins soussignés appellés au deffaut d’un autre notaire.
Fut present en personne Me Nicolas Auguste perrot pretre et curé de Mathon y demeurant, lequel a reconnu par ces presentes avoir fait et constitué pour son procureur generale et special, la personne du Sr Edme honoré alliée de madame Dorbeau, demeurant ordinairement a Paris grande rue du faubourg St Antoine paroisse Ste Margueritte de present à Mathons, auquel ledit Sr perrot donne pouvoir plein et entier ainsy qu’à luy mesme des heritiers des trois branches des thiery passé devant Besnard et son confrère a Paris le vingt neuf juillet mil sept cent trente neuf düement insinué au sujet de quoy ledit Sr allié promet et s’oblige de donner tous ses soins peine, et de faire toute diligence, pour la reussitte de lafaire dont il s’agit mesme de se transporter en la ville de Venise et par tout ou besoin sera y faire valoir tous ses droits et ceux des pretendants en ladite succession dans rendre compte et donner avis de ce qui se passera avec promesse par le Sr perrot constituant de tenir Etat audit Sr allié du tiers des frais avancés qu’il poura faire pour la poursuite de ladite succession, lesquel ne poura repetter contre ledit Sr perrot, Et au cas de mort constre ses heritiers qu’apres la Reussitte (et non autrement), Et alors comme ledit Sr perrot a avancé cy devant jusqu’à ce jourd’huy les frais, ils en comterons a la miable celuy qui aura le plus avancé, l’autre en fera raison, s’oblige ledit Sr perrot remettre toutes procurations necessaires et coppies collationnées en langue Italienne du testament de Thypaldÿe…. dudit Thiery duquel Thiery ledit Sr allié, a le testament qui luy a esté remis cy devant par Damoiselle Jeanne henriette moigniat fille majeure heritiere de pierre Charle moigniat son père qui a donné ses soins avec ledit Sr perrot a la recherche desdits testaments pourquoy ledit Sr perrot charge ledit Sr allié de conserver ( ?) les droits de ladite Moigniat estant communs avec ceux duddit Sr perrot ainsy qu’il est Enoncé en l’acte datté ci dessus du vingt neuf juillet mil sept cent trente neuf (# lequel traitté ledit Sr perrot s’oblige remettre une coppie collationnée audit Sr allié) a quoy et de tout ce que dessus lesdits comparants se promettent tenir et entretenir et executer en gens d’honneur a peine & car ainsy & et pour execution des presentes les parties susdites scavoir ledit Sr perrot a Ellu son domicile en sa maison audit Mathons et ledit Sr allié a l’etude de moy notaire audit Dommartin obligeant et fait et passé audit mathons ché le Sr perrot constituant apres midy ce vingt et un juin mil sept cent quarante deux et ont les parties susdites signé avec moy notaire et tesmoins lecture faite agréé ".
Cet acte est de quarante ans antérieur à celui d’Andelot et, même si rien ne le prouve, les recherches des héritiers restèrent probablement infructueuses, comme des dizaines d’autres avant et bien après cette date. Le curé Nicolas Auguste Perrot mourut quant à lui dans sa paroisse en 1746. Même si le testament de Jean Thiery est suffisamment explicite quant à ses origines, puisqu’il y est indiqué que sa mère " se nommait Françoise Bricot, laquelle a été baptisée à Amans dans la Franche Comté, en Bourgogne, et demeure à Cuproi, diocèse de Langres ", il ne suffit pas de descendre d’un Claude ou Pierre Thiery pour prouver que Claude ou Pierre étaient fils de Robert Thiery et espérer ainsi avoir quelque droit à cette succession.
Un héritage embarrassant
Néanmoins l’hypothèse de la branche haut-marnaise reste admissible comme le sont toutes celles émises par les autres héritiers qui ne peuvent pas plus fournir d’actes authentiques :
En 1681, un officier français, Guyot de Vertamont, se présente à Venise, se dit héritier, recommandé par le roi Louis XIV : on lui refuse le droit à l'héritage en 1690. dans les décennies suivantes, les soi-disant descendants des oncles de Jean Thiéry se manifestent eux aussi. Mais le pouvoir royal se préoccupe plus d'obtenir le trésor pour la France que pour les héritiers. C'est ainsi qu'en 1697 le roi Louis XIV mit opposition à la succession Thiéry
Certes une sentence d'homologation des héritiers est obtenue mais en 1748 une sentence d'opposition vient la contredire. En effet, dès 1710, plus de 7000 prétendants revendiquent l'attribution de la succession, sans compter le gouvernement royal qui n'est pas désintéressé.
Un arrêt du Conseil du Roi du 5 octobre 1781 établit une commission "pour connaître et Juger souverainement et en dernier ressort de la qualité du droit de ceux qui se prétendent héritiers de la succession de Jean THIERY, mort à Venise en 1676, et ordonne que dans six mois, ils produiront par devant ladite commission tous les titres, papiers, documents et généalogies sur lesquels ils entendent établir leurs prétentions".
Le 20/11/1782, le Garde des Sceaux expédie à M. Rouille d'0rfeuil, plusieurs exemplaires du jugement enregistrant les différents arrêts du conseil, rendus relativement à la succession de Jean THIERY, pour en faire l'affichage dans la généralité de Champagne. L'intendant, dans sa réponse du 02/11/1782, fait observer "qu'à compter de ce moment Jusqu'au 1er Janvier prochain qu'expire le nouveau délai, cette prolongation est bien courte et il aurait été a désirer que l'arrêt du conseil du 19/07/1782 eut été annoncé plue tôt pour donner plus de temps aux parties intéressées de rassembler et produire leurs titres".
Finalement toutes les parties seront déboutées en 1784, avant que la Chambre de Cassation ne casse l'arrêt de la commission en 1791, ce qui rétablit théoriquement les héritiers dans leurs droits mais ce qui n'a aucune conséquence pratique.
La Convention décide par décret du 26 juillet 1793 que le jugement définitif sera rendu, sur la vue de simples mémoires, par des arbitres nommés par les différentes parties en cause. mais toutes les décisions sont suspendues en raison du bouleversement des tribunaux provoqué par la Révolution.
Enfin le Directoire, le 21 Prairial an IV, donne l'ordre au général Bonaparte, qui est alors en Italie, de prendre possession de l'actif de la succession, ce qu'il fît et en rendit compte comme suit : " tous les fonds de la succession Thierry sont entre nos mains, la République Française est en droit d’en disposer selon ses intérêts ". En réalité il se servira d'une grosse partie des fonds pour les besoins de son armée, et expédiera le reste à Paris (on dit qu'il a fallu "22 charrettes escortées de 3000 cavaliers" sous les ordres du général Berthier).
Le restant de la succession est désormais en France dans les caisses de l'Etat qui, depuis cette date et ces circonstances, en est le seul détenteur. L’Etat français peut donc être poursuivi pour solder ce dossier. C’est ce que pensèrent les prétendus héritiers qui continuèrent de se précipiter : d'abord "les descendants" des oncles Claude et Pierre qui furent déboutés en 1817. puis les prétendus descendants des frères, de plus en plus nombreux, (alors qu'aucun n'est nommé dans le testament de Jean) : Se présentent en effet des "descendants" de Gilbert, de Siméon, de Zaccharie, de Julien, d'Etienne, de Claude... enfin à nouveau un descendant d'un oncle, un certain François Thiery.
Mais le pouvoir judiciaire continue à repousser toute solution définitive : entre 1822 et 1838 s'accumulent les jugements (1822), les tierces oppositions à ces jugements (1824), les déclarations d'inscriptions de faux (actes de baptême douteux, car grattés ou troués…), les interventions non recevables, les vérifications de toutes sortes, etc....
Finalement tous les prétendants sont évincés sauf deux: En effet, en juillet 1827, la troisième Chambre du Tribunal Civil de Première Instance de la Seine ordonne que la succession soit partagée par moitié entre la descendance de Julien Thiery et celle de Zaccharie ; ce qui ne sera jamais fait. En 1831, le tribunal de la Seine reprend la décision de 1784 et homologue le testament au profit des héritiers légitimes. Si bien, que l'imbroglio persiste pendant la fin du 19ème siècle et durant tout le 20ème siècle. Parmi les prétendants, une certaine madame Cotton se signale par son opiniâtreté: Dès 1870 elle prétend à l'héritage ; en 1908, elle assigne à la fois l'Etat français, l'état italien, l'état autrichien et la banque Zecca de Venise; en 1913 elle réclame 20 millions de francs-or de l'Etat français ; mais la même année, elle est déboutée. D'autres héritiers se déclarent dans plusieurs villes de France, et tout particulièrement à Epinal, Remiremont, et Lyon. En 1928, un retraité de la marine saisit à son tour le tribunal de la Seine, mais il doit abandonner devant la consignation demandée ; à savoir le montant des droits de succession. Un syndicat de défense des héritiers est fondé à Gand en 1937. la politique intervient, notamment en 1889 sous forme d'une grande pétition (signée en particulier par Sadi Carnot) et d'une proposition de loi déposée, en 1891, par quatre députés prévoyant une allocation de 500000 francs-or à madame Cotton.
Cette proposition de loi ne fut pas adoptée en raison de l'opposition du Ministère des finances de l'époque.
la presse s'en mêle aussi à plusieurs reprises, en particulier de 1908 à 1913 et en 1932, 1937 et 1938, accumulant les détails fantaisistes et les interprétations douteuses. Mais déjà en 1890 le New York Times du 28 juillet relatait l'histoire. En 1938, celle ci semblait s'achever : D'après le journal Paris-Soir du 18 décembre 1938, un expert en généalogie aurait été désigné par le gouvernement; il aurait établi une généalogie considérée par certains comme définitive. Elle mentionnerait les noms de trente cinq descendants auxquels on a proposé 28 millions de francs pour un actif successoral évalué à 50 milliards. En 1969, un congrès s'est tenu à Cologne rassemblant certains héritiers de Jean Thiery. D'après un article de l'Aurore du 24 juin 1969, " les héritiers Thiery partent encore une fois en guerre contre le fisc " avec comme porte-parole Peter Tiver, agent immobilier à Essen. Le même jour, le Figaro évalue le pactole à " 12 milliards de francs ". Depuis l’affaire est toujours en attente, et personne n’a jamais vu la couleur du moindre écu. Seul un nommé Albaret, secrétaire du rapporteur d’une commission réussit à gagner quelque argent dans cette affaire puisqu’il extorqua environ 20000,00 francs aux héritiers, en leur promettant d’user de son influence.
Inutile donc d’espérer récupérer le moindre centime de cette succession, le seul argent à gagner est celui économisé à ne pas plaider. Voila pourquoi les descendants des Thierry doivent se contenter de cette belle histoire d’héritage, pourtant parfaitement authentique!
Si le pactole reste à réclamer, l’histoire des héritiers hauts marnais est à écrire. Avis aux généalogistes et historiens amateurs qui peuvent transmettre au Centre Généalogique de Haute Marne des copies de tous les actes originaux trouvés dans les centres d’archives et qui concernent des requêtes, des actes de notoriété, voire des preuves de l’existence de la branche haut marnaise de la famille et des héritiers de Jean Thierry.
Didier DESNOUVAUX
Essai partiel de généalogie descendante de la branche de Signéville:
1 Antoine THIERY dit "La Chasse", né vers 1613, décédé le 22 octobre 1683 à Signeville (inhumé le 23), marchand laboureur. Epouse en premières noces Marie DURUT DORVILLE (morte le 30 juin 1668 deux heures après l’accouchement de son fils Blaise, inhumée le 1er juillet) ; puis le 5 août 1670 Anthoine THIERY dit La Chasse épouse Louise JANIOT (ou Vaniot) de Flammerécourt en présence de Erard Foyssie dit la Verdure marchand à Blécourt. Contrat de mariage chez maître Courtier notaire à Andelot. Cette dernière sera inhumée à Signéville le 3 novembre 1681
Dont du premier mariage
11 Geneviève THIERY, née le 11 septembre 1644 (acte non trouvé), décédée le 11 août 1735 à Brachay.
Mariée avec Erard FOISSIE, dit La Verdure, marchand à Blécourt ; dont
111 Claude FOISSY, né le 19 janvier 1670 à Brachay dont trois enfants :
1111 Antoine FOISSY
1112 Jean Baptiste FOISSY
1113 Guillaume FOISSY, né le 8 novembre 1718 à Brachay, décédé le 10 mai 1784 à Paris. C’est à sa demande qu’a été rédigé l’acte de notoriété d’Andelot. Marié avec Marie Anne COLLOT, dont
11131 Joseph FOISSY dit Laverdure, né le 3 juillet 1747à Doulevant le Petit et décédé le 4 février 1767 à Thionville. Marié vers 1750 avec Catherine FIOT, née vers 1724, décédée en 1754, dont
111311 Jean Baptiste FOISSY, né le 11 août 1753 à Doulevant le Petit, marié vers 1754 avec Marguerite MARCHAND décédée en 1790 ; dont
1113111 Antoine Guillaume FOISSY, né le 9 juillet 1764, décédé le 16 avril 1823 à Paris.
Marié avec Marie Louise PARIS, née en 1778, décédée en 1858. Dont postérité.
12 Anne THIERY née le 21 octobre 1647 à Signéville (Parrain Sébastien François , marraine Anne de la Calandre). Mariée le 20 octobre 1669 à Signéville avec Toussaint LESSEURRE dont
121 Marie LESEUR.
122 Louise LESEUR née le 22 mars 1675 à Signéville, décédée le 16 juin 1715 à Vignes la Côte, mariée le 26 avril 1701 à Andelot avec Charles HADET, né le 1er décembre 1676 à Andelot, dont
1221 Marguerite HADET, née le 14 juin 1703 à Andelot, décédée après 1769.
Mariée le 4 février 1726 à Rimaucourt avec Claude MATHIEU, né en 1702, décédé le 24 février 1751 à Andelot dont
12211 Anne MATHIEU née le 19 septembre 1740 à Andelot, morte le 22 juillet 1801 à Reynel. Mariée le 8 mai 1769 à Reynel avec François DESNOUVEAUX, né le 1er mai 1741 à Reynel, décédé le 28 novembre 1812 à Reynel, dont postérité.
13 Françoise THIERY née le 4 septembre 1664. Parrain François Gudoin ?, marraine Anne Boucquin
14 Catherine THIERY née le 1er mai 1666. Parrain Jean Regnault, marraine Catherine Glaudet ?
15 Blaise THIERY né le 30 juin 1668. Parrain Blaise Jeandinet, chirurgien et homme de chambre de monsieur le Marquis de Reynel et par Anne Perrin, femme de Louis Jeandinet maître de la forge de Montot. Cet enfant décèdera le 8 novembre 1668 à Montot et sera inhumé le 9 suivant à Signéville.
16 Nicolas (THIERY ?) mentionné au convoi mortuaire de Louise Vaniot comme étant son fils.
D’autre actes THIERY (THIERRY), qui ne peuvent pour l’instant être rattachés, ont été trouvés à Signéville :
Naissance le 23 avril 1664 de François THIERY fils d’Antoine THIERY et d’Anne BODAY
Naissance le 22 octobre 1668 de Pierre THIERY fils de Jean THIERY et de Jacquette GIRARD
Naissance le 27 décembre 1672 de Noël PIOT fils de Jean PIOT et de Barbe THIERY, dont le parrain est Jacques THIERY, garçon, de La Chapelle en Blaisy."
.
Bon, ce n'est pas le tout . C'est que je n'en n'avais pas fini avec l'héritage Thierry . Voici la suite :
*Le 23 octobre 1683 inhumation de Antoine THIERY dit la Chasse mort le 22 âgé de 70 ans.
Ces quelques actes permettent de certifier le nom de la seconde épouse d’Antoine THIERY, sa date de remariage, ainsi que sa date exacte de sépulture (1683 et non pas 1693) et celle de sa première épouse (1668).
La date de décès de Robert THIERY peut également être considérée comme suspecte car si son petit fils Jean est décédé en 1676 à Venise, le grand père aurait été largement centenaire au moment de son décès en 1642.
Les registres paroissiaux de Signéville étant incomplets pour la période considérée, d’autres pistes doivent être explorées, telle la consultation du "nobiliaire ou armorial général de la Lorraine et du Barrois" de dom Ambroise Pelletier daté de 1758. C’est ainsi qu’à la page 778 on y lit que " THIERRY Robert de Saint Thomas près de Vienne, archer des gardes de la compagnie de Gratien d’Aguerre, chevalier, gouverneur de Mouzon, seigneur de Vienne, fut anobli à la requête du sieur d’Aguerre, par lettres données à Bar le 7 octobre 1510. Porte de sinople, au chevron d’argent rompu, accompagné de trois étoiles d’or, deux en chef et une en pointe. " S’ensuit un extrait de généalogie : " Robert épousa N. dont il eut 1° Pierre, 2° François qui fut père de Jean Thierry, qui testa à Corfou le 10-02-1654 âgé de 79 ans, et mourut à Venise sans alliance. 3° Claude Thierry, mentionné dans le testament dudit Jean, ainsi que ses deux frères. " De cet extrait, plusieurs éléments sont à retenir : Tout d’abord la date du testament de Jean THIERY est mentionnée et coïncide avec la réalité ; ensuite celle du 7 octobre 1510 comme correspondant à l’anoblissement de Robert THIERRY. Or, quelque soit son âge lors de son anoblissement il ne peut pas être décédé vers 1642 / 1643 à Signéville, soit 132 ans plus tard. Cette date de 1510 est confirmée à la page 731 du même nobiliaire et ne peut donc pas être considérée comme un coquille ; et ce d’autant moins qu’à la page 779 il est mentionné que " THIERRY Pierre demeurant à Fontenoy en Vôge, fut anobli par lettres du duc Antoine, données à Nancy le 17 janvier 1531 ". Pierre, le fils aîné de Robert, avait donc au moins vingt ans en 1531 ce qui le ferait naître aux environs de 1510 et donc son père vers 1490.
Il existait un syndicat des prétendants à l’héritage qui aurait établi un tableau généalogique relativement complet. De celui ci serait tirée la généalogie suivante publiée dans le numéro 24 de juin 1921 de la revue " Je vois tout et je le dis " :
Robert THIERY né vers 1490 à Saint Thomas près de Vienne (51), gendarme du Roi anobli à Bar le Duc, mort en 1578 ; d’où :
1) Claude né à Aumeny la Grenade (54) le 02/05/1521 épouse Isabelle de Courbessain à Lavigney (70) => Branche de Lorraine
2) Pierre né à Monthureux sur Saône (88) le 20/03/1526 épouse Geneviève Bocsson,. => Branche de Bâle
3) François, dont Jean né (seizième enfant) en 1579 à Château Thierry (02) mort à Venise le 15/09/1675. => Branche de Champagne.
Cette généalogie n’est pas plus satisfaisante que la précédente puisqu’elle se base sur des actes de notoriété en l’absence des actes de baptême prétendument détruits. Tout d’abord le lieu d’anoblissement de Robert THIERY diffère ; ensuite Pierre aurait été anobli à l’âge de 5 ans, ce qui semble difficilement concevable.
L’incendie de l’église de Signéville, s’il a bien eu lieu, pourrait remonter à la première moitié du XVIIème siècle; ce que confirmerait l’absence de registres paroissiaux avant 1638. Louis XIII qui luttait avec la maison d’Autriche avait conclu avec la Suède une alliance militaire. Malgré les troupes envoyées à sa rencontre l’armée impériale, commandée par Gallas, avait envahi la Bourgogne. Elle prit ses quartiers d’hiver 1636 dans les environs de Langres et ravagea tout le pays pour assurer la subsistance de son armée ; du moins en était ce le prétexte. Ne pouvant entrer à Chaumont, l’armée de Gallas en avait saccagé les environs, brûlé l’abbaye de Septfontaines et ravagé le bourg d’Andelot qui n’avait plus pour le protéger la forteresse de Montéclair démantelée en 1635. Par contre aucune trace d’incendie à la fin XVIIème siècle.
D’autres à Mathons
En examinant les registres de Signeville, nous y avons relevé l’acte suivant :
Le 5 août 1670 Anthoine THIERY dit La Chasse marchand laboureur épouse Louise JANIOT (ou Vaniot) de Flammerécourt en présence de Erard Foyssie dit la Verdure marchand à Blécourt. Si ce couple est resté à Signéville, et n’a pas eu d’enfants, il y a bien eu des Thiery à Flammerécourt dont certains partirent à Mathons et dont la descendance revendiqua l’héritage.
Les archives départementales de Haute Marne conservent au moins un acte relatif à cette quête du Graal. Celui ci est conservé sous la côte 4E 60 Doulevant :
" Par devant Jérome Varin, notaire Royal tabellion au bailliage de Chaumont prévosté de Wassy résidnat à dommartin le St père en présence de Nicolas Guyard procureur fiscal et Nicolas Grignon greffier en la justice de Mathon y demeurant tesmoins soussignés appellés au deffaut d’un autre notaire.
Fut present en personne Me Nicolas Auguste perrot pretre et curé de Mathon y demeurant, lequel a reconnu par ces presentes avoir fait et constitué pour son procureur generale et special, la personne du Sr Edme honoré alliée de madame Dorbeau, demeurant ordinairement a Paris grande rue du faubourg St Antoine paroisse Ste Margueritte de present à Mathons, auquel ledit Sr perrot donne pouvoir plein et entier ainsy qu’à luy mesme des heritiers des trois branches des thiery passé devant Besnard et son confrère a Paris le vingt neuf juillet mil sept cent trente neuf düement insinué au sujet de quoy ledit Sr allié promet et s’oblige de donner tous ses soins peine, et de faire toute diligence, pour la reussitte de lafaire dont il s’agit mesme de se transporter en la ville de Venise et par tout ou besoin sera y faire valoir tous ses droits et ceux des pretendants en ladite succession dans rendre compte et donner avis de ce qui se passera avec promesse par le Sr perrot constituant de tenir Etat audit Sr allié du tiers des frais avancés qu’il poura faire pour la poursuite de ladite succession, lesquel ne poura repetter contre ledit Sr perrot, Et au cas de mort constre ses heritiers qu’apres la Reussitte (et non autrement), Et alors comme ledit Sr perrot a avancé cy devant jusqu’à ce jourd’huy les frais, ils en comterons a la miable celuy qui aura le plus avancé, l’autre en fera raison, s’oblige ledit Sr perrot remettre toutes procurations necessaires et coppies collationnées en langue Italienne du testament de Thypaldÿe…. dudit Thiery duquel Thiery ledit Sr allié, a le testament qui luy a esté remis cy devant par Damoiselle Jeanne henriette moigniat fille majeure heritiere de pierre Charle moigniat son père qui a donné ses soins avec ledit Sr perrot a la recherche desdits testaments pourquoy ledit Sr perrot charge ledit Sr allié de conserver ( ?) les droits de ladite Moigniat estant communs avec ceux duddit Sr perrot ainsy qu’il est Enoncé en l’acte datté ci dessus du vingt neuf juillet mil sept cent trente neuf (# lequel traitté ledit Sr perrot s’oblige remettre une coppie collationnée audit Sr allié) a quoy et de tout ce que dessus lesdits comparants se promettent tenir et entretenir et executer en gens d’honneur a peine & car ainsy & et pour execution des presentes les parties susdites scavoir ledit Sr perrot a Ellu son domicile en sa maison audit Mathons et ledit Sr allié a l’etude de moy notaire audit Dommartin obligeant et fait et passé audit mathons ché le Sr perrot constituant apres midy ce vingt et un juin mil sept cent quarante deux et ont les parties susdites signé avec moy notaire et tesmoins lecture faite agréé ".
Cet acte est de quarante ans antérieur à celui d’Andelot et, même si rien ne le prouve, les recherches des héritiers restèrent probablement infructueuses, comme des dizaines d’autres avant et bien après cette date. Le curé Nicolas Auguste Perrot mourut quant à lui dans sa paroisse en 1746. Même si le testament de Jean Thiery est suffisamment explicite quant à ses origines, puisqu’il y est indiqué que sa mère " se nommait Françoise Bricot, laquelle a été baptisée à Amans dans la Franche Comté, en Bourgogne, et demeure à Cuproi, diocèse de Langres ", il ne suffit pas de descendre d’un Claude ou Pierre Thiery pour prouver que Claude ou Pierre étaient fils de Robert Thiery et espérer ainsi avoir quelque droit à cette succession.
Un héritage embarrassant
Néanmoins l’hypothèse de la branche haut-marnaise reste admissible comme le sont toutes celles émises par les autres héritiers qui ne peuvent pas plus fournir d’actes authentiques :
En 1681, un officier français, Guyot de Vertamont, se présente à Venise, se dit héritier, recommandé par le roi Louis XIV : on lui refuse le droit à l'héritage en 1690. dans les décennies suivantes, les soi-disant descendants des oncles de Jean Thiéry se manifestent eux aussi. Mais le pouvoir royal se préoccupe plus d'obtenir le trésor pour la France que pour les héritiers. C'est ainsi qu'en 1697 le roi Louis XIV mit opposition à la succession Thiéry
Certes une sentence d'homologation des héritiers est obtenue mais en 1748 une sentence d'opposition vient la contredire. En effet, dès 1710, plus de 7000 prétendants revendiquent l'attribution de la succession, sans compter le gouvernement royal qui n'est pas désintéressé.
Un arrêt du Conseil du Roi du 5 octobre 1781 établit une commission "pour connaître et Juger souverainement et en dernier ressort de la qualité du droit de ceux qui se prétendent héritiers de la succession de Jean THIERY, mort à Venise en 1676, et ordonne que dans six mois, ils produiront par devant ladite commission tous les titres, papiers, documents et généalogies sur lesquels ils entendent établir leurs prétentions".
Le 20/11/1782, le Garde des Sceaux expédie à M. Rouille d'0rfeuil, plusieurs exemplaires du jugement enregistrant les différents arrêts du conseil, rendus relativement à la succession de Jean THIERY, pour en faire l'affichage dans la généralité de Champagne. L'intendant, dans sa réponse du 02/11/1782, fait observer "qu'à compter de ce moment Jusqu'au 1er Janvier prochain qu'expire le nouveau délai, cette prolongation est bien courte et il aurait été a désirer que l'arrêt du conseil du 19/07/1782 eut été annoncé plue tôt pour donner plus de temps aux parties intéressées de rassembler et produire leurs titres".
Finalement toutes les parties seront déboutées en 1784, avant que la Chambre de Cassation ne casse l'arrêt de la commission en 1791, ce qui rétablit théoriquement les héritiers dans leurs droits mais ce qui n'a aucune conséquence pratique.
La Convention décide par décret du 26 juillet 1793 que le jugement définitif sera rendu, sur la vue de simples mémoires, par des arbitres nommés par les différentes parties en cause. mais toutes les décisions sont suspendues en raison du bouleversement des tribunaux provoqué par la Révolution.
Enfin le Directoire, le 21 Prairial an IV, donne l'ordre au général Bonaparte, qui est alors en Italie, de prendre possession de l'actif de la succession, ce qu'il fît et en rendit compte comme suit : " tous les fonds de la succession Thierry sont entre nos mains, la République Française est en droit d’en disposer selon ses intérêts ". En réalité il se servira d'une grosse partie des fonds pour les besoins de son armée, et expédiera le reste à Paris (on dit qu'il a fallu "22 charrettes escortées de 3000 cavaliers" sous les ordres du général Berthier).
Le restant de la succession est désormais en France dans les caisses de l'Etat qui, depuis cette date et ces circonstances, en est le seul détenteur. L’Etat français peut donc être poursuivi pour solder ce dossier. C’est ce que pensèrent les prétendus héritiers qui continuèrent de se précipiter : d'abord "les descendants" des oncles Claude et Pierre qui furent déboutés en 1817. puis les prétendus descendants des frères, de plus en plus nombreux, (alors qu'aucun n'est nommé dans le testament de Jean) : Se présentent en effet des "descendants" de Gilbert, de Siméon, de Zaccharie, de Julien, d'Etienne, de Claude... enfin à nouveau un descendant d'un oncle, un certain François Thiery.
Mais le pouvoir judiciaire continue à repousser toute solution définitive : entre 1822 et 1838 s'accumulent les jugements (1822), les tierces oppositions à ces jugements (1824), les déclarations d'inscriptions de faux (actes de baptême douteux, car grattés ou troués…), les interventions non recevables, les vérifications de toutes sortes, etc....
Finalement tous les prétendants sont évincés sauf deux: En effet, en juillet 1827, la troisième Chambre du Tribunal Civil de Première Instance de la Seine ordonne que la succession soit partagée par moitié entre la descendance de Julien Thiery et celle de Zaccharie ; ce qui ne sera jamais fait. En 1831, le tribunal de la Seine reprend la décision de 1784 et homologue le testament au profit des héritiers légitimes. Si bien, que l'imbroglio persiste pendant la fin du 19ème siècle et durant tout le 20ème siècle. Parmi les prétendants, une certaine madame Cotton se signale par son opiniâtreté: Dès 1870 elle prétend à l'héritage ; en 1908, elle assigne à la fois l'Etat français, l'état italien, l'état autrichien et la banque Zecca de Venise; en 1913 elle réclame 20 millions de francs-or de l'Etat français ; mais la même année, elle est déboutée. D'autres héritiers se déclarent dans plusieurs villes de France, et tout particulièrement à Epinal, Remiremont, et Lyon. En 1928, un retraité de la marine saisit à son tour le tribunal de la Seine, mais il doit abandonner devant la consignation demandée ; à savoir le montant des droits de succession. Un syndicat de défense des héritiers est fondé à Gand en 1937. la politique intervient, notamment en 1889 sous forme d'une grande pétition (signée en particulier par Sadi Carnot) et d'une proposition de loi déposée, en 1891, par quatre députés prévoyant une allocation de 500000 francs-or à madame Cotton.
Cette proposition de loi ne fut pas adoptée en raison de l'opposition du Ministère des finances de l'époque.
la presse s'en mêle aussi à plusieurs reprises, en particulier de 1908 à 1913 et en 1932, 1937 et 1938, accumulant les détails fantaisistes et les interprétations douteuses. Mais déjà en 1890 le New York Times du 28 juillet relatait l'histoire. En 1938, celle ci semblait s'achever : D'après le journal Paris-Soir du 18 décembre 1938, un expert en généalogie aurait été désigné par le gouvernement; il aurait établi une généalogie considérée par certains comme définitive. Elle mentionnerait les noms de trente cinq descendants auxquels on a proposé 28 millions de francs pour un actif successoral évalué à 50 milliards. En 1969, un congrès s'est tenu à Cologne rassemblant certains héritiers de Jean Thiery. D'après un article de l'Aurore du 24 juin 1969, " les héritiers Thiery partent encore une fois en guerre contre le fisc " avec comme porte-parole Peter Tiver, agent immobilier à Essen. Le même jour, le Figaro évalue le pactole à " 12 milliards de francs ". Depuis l’affaire est toujours en attente, et personne n’a jamais vu la couleur du moindre écu. Seul un nommé Albaret, secrétaire du rapporteur d’une commission réussit à gagner quelque argent dans cette affaire puisqu’il extorqua environ 20000,00 francs aux héritiers, en leur promettant d’user de son influence.
Inutile donc d’espérer récupérer le moindre centime de cette succession, le seul argent à gagner est celui économisé à ne pas plaider. Voila pourquoi les descendants des Thierry doivent se contenter de cette belle histoire d’héritage, pourtant parfaitement authentique!
Si le pactole reste à réclamer, l’histoire des héritiers hauts marnais est à écrire. Avis aux généalogistes et historiens amateurs qui peuvent transmettre au Centre Généalogique de Haute Marne des copies de tous les actes originaux trouvés dans les centres d’archives et qui concernent des requêtes, des actes de notoriété, voire des preuves de l’existence de la branche haut marnaise de la famille et des héritiers de Jean Thierry.
Didier DESNOUVAUX
Essai partiel de généalogie descendante de la branche de Signéville:
1 Antoine THIERY dit "La Chasse", né vers 1613, décédé le 22 octobre 1683 à Signeville (inhumé le 23), marchand laboureur. Epouse en premières noces Marie DURUT DORVILLE (morte le 30 juin 1668 deux heures après l’accouchement de son fils Blaise, inhumée le 1er juillet) ; puis le 5 août 1670 Anthoine THIERY dit La Chasse épouse Louise JANIOT (ou Vaniot) de Flammerécourt en présence de Erard Foyssie dit la Verdure marchand à Blécourt. Contrat de mariage chez maître Courtier notaire à Andelot. Cette dernière sera inhumée à Signéville le 3 novembre 1681
Dont du premier mariage
11 Geneviève THIERY, née le 11 septembre 1644 (acte non trouvé), décédée le 11 août 1735 à Brachay.
Mariée avec Erard FOISSIE, dit La Verdure, marchand à Blécourt ; dont
111 Claude FOISSY, né le 19 janvier 1670 à Brachay dont trois enfants :
1111 Antoine FOISSY
1112 Jean Baptiste FOISSY
1113 Guillaume FOISSY, né le 8 novembre 1718 à Brachay, décédé le 10 mai 1784 à Paris. C’est à sa demande qu’a été rédigé l’acte de notoriété d’Andelot. Marié avec Marie Anne COLLOT, dont
11131 Joseph FOISSY dit Laverdure, né le 3 juillet 1747à Doulevant le Petit et décédé le 4 février 1767 à Thionville. Marié vers 1750 avec Catherine FIOT, née vers 1724, décédée en 1754, dont
111311 Jean Baptiste FOISSY, né le 11 août 1753 à Doulevant le Petit, marié vers 1754 avec Marguerite MARCHAND décédée en 1790 ; dont
1113111 Antoine Guillaume FOISSY, né le 9 juillet 1764, décédé le 16 avril 1823 à Paris.
Marié avec Marie Louise PARIS, née en 1778, décédée en 1858. Dont postérité.
12 Anne THIERY née le 21 octobre 1647 à Signéville (Parrain Sébastien François , marraine Anne de la Calandre). Mariée le 20 octobre 1669 à Signéville avec Toussaint LESSEURRE dont
121 Marie LESEUR.
122 Louise LESEUR née le 22 mars 1675 à Signéville, décédée le 16 juin 1715 à Vignes la Côte, mariée le 26 avril 1701 à Andelot avec Charles HADET, né le 1er décembre 1676 à Andelot, dont
1221 Marguerite HADET, née le 14 juin 1703 à Andelot, décédée après 1769.
Mariée le 4 février 1726 à Rimaucourt avec Claude MATHIEU, né en 1702, décédé le 24 février 1751 à Andelot dont
12211 Anne MATHIEU née le 19 septembre 1740 à Andelot, morte le 22 juillet 1801 à Reynel. Mariée le 8 mai 1769 à Reynel avec François DESNOUVEAUX, né le 1er mai 1741 à Reynel, décédé le 28 novembre 1812 à Reynel, dont postérité.
13 Françoise THIERY née le 4 septembre 1664. Parrain François Gudoin ?, marraine Anne Boucquin
14 Catherine THIERY née le 1er mai 1666. Parrain Jean Regnault, marraine Catherine Glaudet ?
15 Blaise THIERY né le 30 juin 1668. Parrain Blaise Jeandinet, chirurgien et homme de chambre de monsieur le Marquis de Reynel et par Anne Perrin, femme de Louis Jeandinet maître de la forge de Montot. Cet enfant décèdera le 8 novembre 1668 à Montot et sera inhumé le 9 suivant à Signéville.
16 Nicolas (THIERY ?) mentionné au convoi mortuaire de Louise Vaniot comme étant son fils.
D’autre actes THIERY (THIERRY), qui ne peuvent pour l’instant être rattachés, ont été trouvés à Signéville :
Naissance le 23 avril 1664 de François THIERY fils d’Antoine THIERY et d’Anne BODAY
Naissance le 22 octobre 1668 de Pierre THIERY fils de Jean THIERY et de Jacquette GIRARD
Naissance le 27 décembre 1672 de Noël PIOT fils de Jean PIOT et de Barbe THIERY, dont le parrain est Jacques THIERY, garçon, de La Chapelle en Blaisy."
.
Invité- Invité
Re: Journal d'un bourgeois de Paris sous la Révolution
Mme de Chimay a écrit :
Décidément , ce livre me plaît de plus en plus et j'en recommande chaudement la lecture.
Célestin revient un peu plus loin dans son journal sur l'héritage Jean Thierry.
Cet héritage fabuleux a nourri les imaginations collectives. Mon papa se souvenait que dans sa famille, on en parlait encore au début du siècle dernier.
Donc c'est dire l'importance énorme que cela a eu dans l'inconscient collectif.
Je crois d'ailleurs que des films se sont inspirés de cette histoire...comme le film Volpone. boudoi30
.
Décidément , ce livre me plaît de plus en plus et j'en recommande chaudement la lecture.
Célestin revient un peu plus loin dans son journal sur l'héritage Jean Thierry.
Cet héritage fabuleux a nourri les imaginations collectives. Mon papa se souvenait que dans sa famille, on en parlait encore au début du siècle dernier.
Donc c'est dire l'importance énorme que cela a eu dans l'inconscient collectif.
Je crois d'ailleurs que des films se sont inspirés de cette histoire...comme le film Volpone. boudoi30
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