Le Café Procope
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Teresa-Cabarrus
Comte d'Hézècques
Mr de Talaru
Mme de Sabran
MARIE ANTOINETTE
Monsieur de Coco
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Re: Le Café Procope
Voilà une très bonne idée !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Café Procope
Mr de Talaru a écrit:Une autre fois en costume, aprés une messe pour Louis XVII je crois. j'étais debout au milieu du bus.
un mec visiblement aviné vient me voir.
"salut Napoléon"
-Bonsoir Monsieur
-t'es bien élégant, scrutant mes boucles de chaussurs en strass.
-merci, mais vous savez c'est pour une sortie simple.
-Ah et tu t'habilles tous les jours comme çà ?
-Assez souvent, oui je dois l'avouer.
-Et t'arrives à embarquer des filles ,
-Une multitude mon ami, une multitude.
l'aviné, médusé
Ah bon ben moi j'ai du mal (tu m'étonnes), je vais essayer
Bonne chance Monsieur, me voila arrivé. Je vous laisse le carosse. Adieu
Encore un qui n'a rien compris au film. Est-ce que j'embarque les filles ?
J'adore !!! :\\\\\\\\: Celle d'avant aussi. :
Invité- Invité
Re: Le Café Procope
Mr de Talaru a écrit:Un jour en costume XVIIIe je suis allé dans les latrines côté citoyen évidement. Un individu était à son affaire et quand il m'a vu, chapeauté, emplumé, tarabiscoté dans ma culotte, j'ai bien cru qu'il allait finir son besoin sur mes chaussures ! Je n'oublierai jamais son regard, ahuri il ne savait pas s'il rêvait, si j'étais un fantôme, bref quand le toisant je lui ai répondu "Serviteur Monsieur", il est parti sans se laver les mains. Quel malotru. Mais moi j'ai bien ri devant son air.
C'était ce jour-là, mon cher François !
Vous êtes tout simplement superbes, Bagatelle et toi !!! :n,,;::::!!!:
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Café Procope
Comme si nous y étions ! ...
Au faubourg Saint-Germain, il y a le café Procope, devenu le café Zoppi, ce pont jeté du patriotisme d’une rive de la Seine au patriotisme de l’autre. Ce café, tout à l’heure tribunal de l’Opéra, de la Comédie, de l’auteur du jour, où se réunissait la fleur du parterre du XVIIIe siècle, tous ces jugeurs, ces moqueurs, ces hommes méchants comme un public, c’est à présent le point de réunion pour les « zélés enfants de la liberté triomphante » . À tire-d’aile l’épigramme s’en envole, pleurant ses grands combats autour d’un couplet de tragédie, pleurant ses tranquilles insurrections d’amour-propre et ses victoires sans larmes. C’est un bureau de rédaction d’adresses et de communications aux journaux patriotiques. « Les habitués du café Zoppi à Charles Villette : Nous regardons comme juste de donner aux égouts de notre ville les noms de Mallet du Pan, abbé Royou, Montjoie, Durosoy, Pelletier, Gautier, Meude-Monpas, Rivarol et autres : la voirie s’appellerait Suleau. »
À la mort de Franklin, « les amis de la Révolution et de l’humanité, assemblés au café Procope, tenu par M. Zoppi », couvrent de crêpes tous les lustres, tendent de noir la seconde salle, mettent sur la porte d’entrée : Franklin est mort; couronnent de feuilles de chêne, entourent de cyprès son buste, au bas duquel on lit : Vir Deus; l’ornent d’accessoires symboliques, de sphères, de cartes, de serpents se mordant la queue, et pleurent l’Américain avec des torrents d’éloquence .
À cinq heures, tous les jours, les habitués du café Zoppi se forment en club délibérant . Ils députent vingt des leurs pour aller rendre visite au journal des Actes des apôtres « les bons apôtres du despotisme ». Le déjà fameux Hébert est des habitués de Zoppi. Zoppi érige une de ses salles en salle des Hommes illustres. Il promet incessamment une statue de Mucius Scévola, pour faire pendant au bas-relief de Mirabeau couronné par deux génies qui pleurent.
Parfois, à neuf heures du soir, le café Zoppi allume un feu devant sa porte et y jette les Petites Affiches ou quelque autre feuille modérée.
( Jules et Edmond de Goncourt )
Au faubourg Saint-Germain, il y a le café Procope, devenu le café Zoppi, ce pont jeté du patriotisme d’une rive de la Seine au patriotisme de l’autre. Ce café, tout à l’heure tribunal de l’Opéra, de la Comédie, de l’auteur du jour, où se réunissait la fleur du parterre du XVIIIe siècle, tous ces jugeurs, ces moqueurs, ces hommes méchants comme un public, c’est à présent le point de réunion pour les « zélés enfants de la liberté triomphante » . À tire-d’aile l’épigramme s’en envole, pleurant ses grands combats autour d’un couplet de tragédie, pleurant ses tranquilles insurrections d’amour-propre et ses victoires sans larmes. C’est un bureau de rédaction d’adresses et de communications aux journaux patriotiques. « Les habitués du café Zoppi à Charles Villette : Nous regardons comme juste de donner aux égouts de notre ville les noms de Mallet du Pan, abbé Royou, Montjoie, Durosoy, Pelletier, Gautier, Meude-Monpas, Rivarol et autres : la voirie s’appellerait Suleau. »
À la mort de Franklin, « les amis de la Révolution et de l’humanité, assemblés au café Procope, tenu par M. Zoppi », couvrent de crêpes tous les lustres, tendent de noir la seconde salle, mettent sur la porte d’entrée : Franklin est mort; couronnent de feuilles de chêne, entourent de cyprès son buste, au bas duquel on lit : Vir Deus; l’ornent d’accessoires symboliques, de sphères, de cartes, de serpents se mordant la queue, et pleurent l’Américain avec des torrents d’éloquence .
À cinq heures, tous les jours, les habitués du café Zoppi se forment en club délibérant . Ils députent vingt des leurs pour aller rendre visite au journal des Actes des apôtres « les bons apôtres du despotisme ». Le déjà fameux Hébert est des habitués de Zoppi. Zoppi érige une de ses salles en salle des Hommes illustres. Il promet incessamment une statue de Mucius Scévola, pour faire pendant au bas-relief de Mirabeau couronné par deux génies qui pleurent.
Parfois, à neuf heures du soir, le café Zoppi allume un feu devant sa porte et y jette les Petites Affiches ou quelque autre feuille modérée.
( Jules et Edmond de Goncourt )
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Café Procope
Dans :
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Le Café Procope
Hélas, hélas, hélas ! trois fois hélas ! mon cher Félix, tout fout le camp ! ... même le mythique Procope .
Grand merci pour cet extrait .
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Café Procope
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Café Procope
Ah! moi je rêve d'un café littéraire au Procope
Teresa-Cabarrus- Messages : 364
Date d'inscription : 18/02/2014
Re: Le Café Procope
C'est bien ce qu'il était avant de devenir un foyer de fermentation philosophique et politique.
Le restaurant est bon, dans un cadre historique. Il y a des endroits comme ça ...
Le restaurant est bon, dans un cadre historique. Il y a des endroits comme ça ...
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Le Café Procope
Oui, je connais le Procope, d'ailleurs j'y amène ma famille et mes amis espagnols la première fois qu'ils visitent Paris, après ils sont contents d'avoir manger dans le café le plus ancien de Paris qu'autrefois fut fréquenté par des si importants personnages que Voltaire et Diderot.
Teresa-Cabarrus- Messages : 364
Date d'inscription : 18/02/2014
Re: Le Café Procope
Vicq d Azir a écrit:L’ arrière du Procope, photographié ces jours-ci, sans la foule... ( cour du commerce St André, où se trouvait la maison du bon Dr. Guillotin...) L’entrée du Procope se trouve à droite.
Merci, cher Févicq, jolie photo. Je parie que cette rue n'a pas beaucoup changé depuis la fin XVIIIème.
Notre chevalier de Talaru m'y a emmenée une fois en m'expliquant qu'il y avait là aussi ( presque en face ) l’imprimerie de L’Ami du Peuple de cette horreur de Marat.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Café Procope
C'est dans l'une des maisons de cette rue que les docteurs Louis et Guillotin expérimentèrent l'efficacité de leur machine à tuer, avec des bottes de paille d'abord, puis des moutons. Ce n'était encore qu'artisanal, ils travaillèrent à la mise au point.
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Le Café Procope
Oui, il y a encore, sur la gauche, l’imprimerie de l’Ami du Peuple, devenue aujourd’hui un « show room » pour du prêt à porter. Marat
habitait pas très loin, à côté de l’Ecole de Médecine.
Dans ce passage aussi, un bel endroit, malheureusement désormais fermé au public : la Cour de Rohan, avec de vielles maisons, un puits, et un des rares « pas de mule » qui subsiste à Paris: c’est un trépied en fer qui permettait, en mettant le pied dessus, de se hisser à bonne hauteur pour monter en selle...
habitait pas très loin, à côté de l’Ecole de Médecine.
Dans ce passage aussi, un bel endroit, malheureusement désormais fermé au public : la Cour de Rohan, avec de vielles maisons, un puits, et un des rares « pas de mule » qui subsiste à Paris: c’est un trépied en fer qui permettait, en mettant le pied dessus, de se hisser à bonne hauteur pour monter en selle...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Le Café Procope
C'est drôle j'y étais hier et il n'y avait personne, étrange de se retrouver là, face au passé.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Le Café Procope
Je me souviens aussi, François, que tu m'avais montré à travers une vitrine le vestige d’une tour de l’enceinte de Paris érigée sous Philippe-Auguste.
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Café Procope
Danton non plus : en 1875, une partie de la Cour du Commerce-Saint-André fut détruite afin de permettre le prolongement du boulevard Saint-Germain. Des travaux ont fait disparaître sa maison située au n°20. Mais, au pied de la statue du conventionnel, place Henri Mondor, nous nous trouvons au beau milieu de son salon ( ou du moins son ancien emplacement ) .Vicq d Azir a écrit:
Marat n'habitait pas très loin, à côté de l’Ecole de Médecine.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Café Procope
Et la statue de Danton est située à la place même qu'il occupait c'est à dire au premier étage. L'appartement de Danton était en demi-cercle. et il donnait sur la rue de l'école de médecine à l’extérieur (c'est a dire dans le dos de la statue) et à l’intérieur de la cour du commerce Saint-André. Ce qui fait qu'il pouvait descendre de chez lui pour aller au Procope. En gros l'appartement était juste sur le boulevard saint-germain
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Le Café Procope
Retour au Procope .
... hélas ! aujourd'hui ...
Francesco Capelli plus connu sous le surnom de "Procopio" avait eu l'idée d'ouvrir rue de Tournon, le premier café de Paris, à l'enseigne du "café Procope". Quelques années plus tard, en 1684, il se déplace rue des Fossés-Saint-Germain (l'actuelle rue de l'Ancienne Comédie), face à la salle du jeu de Paume de l'Etoile où vient justement de s'installer la troupe des Comédiens Français.
Il y vend des glaces et des sorbets qui s'orthographiaient alors "shorbet", d'après le terme arabe, du café, du thé du chocolat, de la limonade (jus de citron), de nombreux jus de fruits, des vins exotiques, du rossolis (anis, fenouil, aneth, coriandre, cari marinés à l'eau de vie), du popelo (sucre, girofle, poivre long, ambre et musc, marinés à l'eau de vie), de l'hypocras (cannelle, gingembre, girofle et muscade macérés dans du vin sucré), de l'eau de bergamote et de l'eau de cédrat, des pâtes d'orgeat, des fruits confits et des fruits à l'eau-de-vie; et bien d'autres douceurs qui sont proposés à des prix abordables, en un lieu raffiné.
Procope suit la recette de La Quintinie; le créateur du potager du roi, à Versailles: "Le sel ordinaire, appliqué autour d'un vase rempli de liqueur et entouré de glace, a la propriété de congeler cette liqueur. C'est ainsi que l'industrie des bons officiers (de bouche) a trouvé le moyen de faire, pendant les plus ardentes chaleurs de la canicule, toutes les différentes manières de neiges artificielles et rafraîchissantes si délicieuses".
Pour disposer de glace toute l'année, on entreposait durant l'hiver, dans de grandes fosses creusées, empierrées et enterrées que l'on appelait, d'ailleurs, "glacières". Ainsi isolée, elle se conservait sans trop de dommage jusqu'au cœur de l'été. A Paris, il subsiste une trace de cette époque dans le nom d'une station de métro sur la ligne 6 Nation-Charles de Gaulle : "glacière". Dans ce quartier la Bièvre se jette dans la Seine et formait des mares. On récupérait la glace l'hiver que l'on conservait jusqu'à l'été.
Décor de luxe : lustre de cristal, table de marbre, miroirs aux murs (Le miroir notamment de grande taille est une nouveauté extraordinaire et le reflet du savoir-faire français que le rois Louis XIV a affiché dans la galerie des glaces. Outre l'apport de lumière dans cette grande pièce, c'était une publicité formidable auprès des ambassadeurs du monde entier qui venaient à la Cour.).Une autre idée de Procope, à laquelle sans doute, il doit une grande partie de son succès, fut d'afficher dans son établissement les nouvelles du jour sur le tuyau du poêle qui chauffe la salle.
A cette époque, la presse n'existe presque pas. Procope utilise les services de quelques informateurs que l'on nomme "nouvellistes". Il sait tout avant tout le monde et la colonne de son poêle est vite célèbre.
On prend l'habitude de venir au café pour prendre connaissance et y discuter les nouvelles. Les idées circulent et permettent aux philosophes qui fréquentent ce lieu d'être informés. On y rencontrera Voltaire, Diderot, Buffon, d'Alembert, Montesquieu, Rousseau, Marmontel...
A la révolution, Danton, Marat, Legendre, Desmoulins, Fabre d’Églantine fréquentent l'établissement.
Les cafés demeurent des lieux d'information, de discussion, de naissance et de propagation des rumeurs, des lieux où l'on refait le monde à tel point que Montesquieu pourra écrire, dès 1721:
- "Si j'étais souverain de ce pays, je fermerais les cafés; car ceux qui fréquentent ces endroits s'y échauffent fâcheusement la cervelle. J'aimerais mieux les voir s'enivrer dans les cabarets. Au moins ne feraient-ils de mal qu'à eux-mêmes, tandis que l'ivresse que leur verse le café les rend dangereux pour l'avenir du pays".
- qu'il y a "une maison où l'on apprécie le café d'une telle manière qu'il donne de l'esprit à ceux qui en prennent"?.
https://sites.google.com/site/cathyencuisine/restaurants
... hélas ! aujourd'hui ...
Francesco Capelli plus connu sous le surnom de "Procopio" avait eu l'idée d'ouvrir rue de Tournon, le premier café de Paris, à l'enseigne du "café Procope". Quelques années plus tard, en 1684, il se déplace rue des Fossés-Saint-Germain (l'actuelle rue de l'Ancienne Comédie), face à la salle du jeu de Paume de l'Etoile où vient justement de s'installer la troupe des Comédiens Français.
Il y vend des glaces et des sorbets qui s'orthographiaient alors "shorbet", d'après le terme arabe, du café, du thé du chocolat, de la limonade (jus de citron), de nombreux jus de fruits, des vins exotiques, du rossolis (anis, fenouil, aneth, coriandre, cari marinés à l'eau de vie), du popelo (sucre, girofle, poivre long, ambre et musc, marinés à l'eau de vie), de l'hypocras (cannelle, gingembre, girofle et muscade macérés dans du vin sucré), de l'eau de bergamote et de l'eau de cédrat, des pâtes d'orgeat, des fruits confits et des fruits à l'eau-de-vie; et bien d'autres douceurs qui sont proposés à des prix abordables, en un lieu raffiné.
Procope suit la recette de La Quintinie; le créateur du potager du roi, à Versailles: "Le sel ordinaire, appliqué autour d'un vase rempli de liqueur et entouré de glace, a la propriété de congeler cette liqueur. C'est ainsi que l'industrie des bons officiers (de bouche) a trouvé le moyen de faire, pendant les plus ardentes chaleurs de la canicule, toutes les différentes manières de neiges artificielles et rafraîchissantes si délicieuses".
Pour disposer de glace toute l'année, on entreposait durant l'hiver, dans de grandes fosses creusées, empierrées et enterrées que l'on appelait, d'ailleurs, "glacières". Ainsi isolée, elle se conservait sans trop de dommage jusqu'au cœur de l'été. A Paris, il subsiste une trace de cette époque dans le nom d'une station de métro sur la ligne 6 Nation-Charles de Gaulle : "glacière". Dans ce quartier la Bièvre se jette dans la Seine et formait des mares. On récupérait la glace l'hiver que l'on conservait jusqu'à l'été.
Décor de luxe : lustre de cristal, table de marbre, miroirs aux murs (Le miroir notamment de grande taille est une nouveauté extraordinaire et le reflet du savoir-faire français que le rois Louis XIV a affiché dans la galerie des glaces. Outre l'apport de lumière dans cette grande pièce, c'était une publicité formidable auprès des ambassadeurs du monde entier qui venaient à la Cour.).Une autre idée de Procope, à laquelle sans doute, il doit une grande partie de son succès, fut d'afficher dans son établissement les nouvelles du jour sur le tuyau du poêle qui chauffe la salle.
A cette époque, la presse n'existe presque pas. Procope utilise les services de quelques informateurs que l'on nomme "nouvellistes". Il sait tout avant tout le monde et la colonne de son poêle est vite célèbre.
On prend l'habitude de venir au café pour prendre connaissance et y discuter les nouvelles. Les idées circulent et permettent aux philosophes qui fréquentent ce lieu d'être informés. On y rencontrera Voltaire, Diderot, Buffon, d'Alembert, Montesquieu, Rousseau, Marmontel...
A la révolution, Danton, Marat, Legendre, Desmoulins, Fabre d’Églantine fréquentent l'établissement.
Les cafés demeurent des lieux d'information, de discussion, de naissance et de propagation des rumeurs, des lieux où l'on refait le monde à tel point que Montesquieu pourra écrire, dès 1721:
- "Si j'étais souverain de ce pays, je fermerais les cafés; car ceux qui fréquentent ces endroits s'y échauffent fâcheusement la cervelle. J'aimerais mieux les voir s'enivrer dans les cabarets. Au moins ne feraient-ils de mal qu'à eux-mêmes, tandis que l'ivresse que leur verse le café les rend dangereux pour l'avenir du pays".
- qu'il y a "une maison où l'on apprécie le café d'une telle manière qu'il donne de l'esprit à ceux qui en prennent"?.
https://sites.google.com/site/cathyencuisine/restaurants
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Café Procope
Le café est très en usage à Paris : il y a un grand nombre de maisons publiques où on le distribue. Dans quelques unes de ces maisons on dit des nouvelles, dans d'autres on joue aux échecs. Il y en a une où l'on apprête le café de telle manière qu'il donne de l'esprit à ceux qui en prennent : au moins de tous ceux qui en sortent, il n'y a personne qui ne croie qu'il en a quatre fois plus que lorsqu'il y est entré.
( Montesquieu, Les lettres persanes )
Le Procope ouvrit rue des Fossés Saint-Germain, en face du local où s'était établie la Comédie-Française en 1688.
( Montesquieu, Les lettres persanes )
Le Procope ouvrit rue des Fossés Saint-Germain, en face du local où s'était établie la Comédie-Française en 1688.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Café Procope
Tout est fermé à Paris, mais il y a du monde partout, des gens plein les rues et les endroits publics. Je suis passée devant le Procope il y a deux jours, tout le monde est assis devant, par terre avec des bières. Pourtant il ne fait pas très chaud.
Teresa-Cabarrus- Messages : 364
Date d'inscription : 18/02/2014
Re: Le Café Procope
« Jean-Louis Le Clerc déclara dans le café Procope qu’il n’avait jamais existé pire roi, que la cour et les ministres poussaient le souverain à commettre des actes infâmes que son peuple réprouvait au plus haut point »
( Note dans un rapport de Police, 1789 )
Jean-Louis Le Clerc était le frère aîné du futur général Leclerc beau-frère de Napoléon Bonaparte et commandant de l'expédition de Saint-Domingue. Il prit part aux campagnes d'Italie. Député de Seine-et-Oise puis préfet de la Meuse jusqu'en 1813, Comte de l'Empire (31 décembre 1809) et officier de la Légion d'honneur (30 juin 1811), il se désintéresse des affaires publiques après la première abdication de l'Empereur.
Nous le retrouvons sous la Restauration française, maire de la commune de Montiers ( département de l'Oise).
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Café Procope
Qu'est-ce que ce plateau ? Cela ressemble à un faux marbre ?
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
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