Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
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Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
J'ai déjà dit maintes fois, à la Conciergerie, tout le bien que je pense de cette biographie de Marie-Antoinette par Stefan Zweig .
L'étude psychologique est d'une finesse et d'une acuité confondantes auxquelles j'adhère complètement .
Elle corrobore tout à fait celle, excellente aussi, de Mme Evelyn Farr : Queen Marie-Antoinette and count Fersen, the untold story .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Mme de Sabran a écrit:
J'ai déjà dit maintes fois, à la Conciergerie, tout le bien que je pense de cette biographie de Marie-Antoinette par Stefan Zweig .
Moi aussi. :n,,;::::!!!:
Une lecture haletante, qui nous fait découvrir la transformation d'une jeune femme gaie, frivole et insouciante, en une femme courageuse, essayant de reprendre son destin en main... une femme aimante aussi, ni Sainte-Vierge ni putain.
Mme de Sabran a écrit:
L'étude psychologique est d'une finesse et d'une acuité confondantes auxquelles j'adhère complètement .
Elle corrobore tout à fait celle, excellente aussi, de Mme Evelyn Farr : Queen Marie-Antoinette and count Fersen, the untold story .
Oui !! :n,,;::::!!!:
Invité- Invité
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Marie-Antoinette, Stefan Zweig :\\\\\\\\:
Ecrit par Fabrice del Dingo 28.05.14 dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Biographie, Langue allemande, Le Livre de Poche.
L’inconvénient de n’en faire qu’à sa tête .
Les biographies écrites par Stefan Zweig sont un régal. Celle qu’il a consacrée à Marie-Antoinette, reine de France, un pur chef d’œuvre.
Stefan Zweig écrit des livres d’histoire en romancier : sous sa plume légère, profonde et spirituelle tout semble évident et tout paraît clair.
Mariée à 14 ans avec un homme qu’elle n’avait jamais vu et qui était son exact contraire, la princesse autrichienne avait tout pour être heureuse.
« Aucun poète ne saurait imaginer contraste plus saisissant que celui de ces époux (…). Il est lourd, elle est légère, il est maladroit, elle est souple, il est terne, elle est pétillante, il est apathique, elle est enthousiaste (…). Il est d’une société rigide, elle est éperdument mondaine, il est humble et modeste, elle est coquette et orgueilleuse, il est méthodique, elle est inconstante, il est économe, elle est dissipatrice, il est trop sérieux, elle est infiniment enjouée, il est calme et profond comme un courant sous-marin, elle est toute écume et surface miroitante ».
Mais elle ne vit que pour ses plaisirs et ne voit ni les malheurs de son peuple accablé par les impôts et la misère, ni les intrigues de la cour qu’elle déserte, préférant se réfugier dans le petit Trianon, paradis sur terre où elle passe ses années les plus joyeuses et les plus insouciantes. Mais où, en se coupant de la cour et du peuple, elle scelle inconsciemment son destin tragique.
Sa mère, l’impératrice Marie-Thérèse, montre sa lucidité et lui dispense des conseils à distance ; connaissant son aversion pour l’étiquette, elle la met en garde :
« J’en connais tout l’ennui et le vide ; mais, croyez-moi, s’il n’y en a pas, les inconvénients qui en résultent sont bien plus essentiels que les petites incommodités de la représentation, surtout chez vous, avec une nation si vive… ». Bien vu.
Vivant en vase clos, le roi et la reine ne voient jamais leur peuple et le frère de Marie-Antoinette, Joseph, connaîtra mieux les Français pendant les deux mois où il viendra rendre visite à sa sœur qu’elle en 20 années de règne.
Zweig décrit admirablement la Cour de France, ramassis de parasites, d’incompétents et d’idiots qui n’ont rien d’autre à faire qu’à médire quand ils ont fini d’encenser ce qui est à la mode ; plus que les révolutionnaires, ce sont eux qui vont précipiter la chute de la monarchie et, par un mélange de bêtise, d’envie et de méchanceté, y perdre leurs privilèges. Le pire reste le duc d’Orléans. « Coureur de femmes, joueur, viveur, élégant, inintelligent et au fond pas méchant, cet aristocrate souffre de la faiblesse propre aux natures qui ne sont pas créatrices : il est orgueilleux mais d’une façon purement extérieure ».
D’abord adulée, Marie-Antoinette se voit peu à peu détestée, par ses alliées d’hier, les sœurs de Louis XV et par le frère du roi lui-même, le futur Louis XVIII, prototype du politicard lâche et véreux. « Sournois et ténébreux, intriguant et prudent », il « oscille à droite et à gauche » « pour ne pas se compromettre prématurément ». « Il voit sans déplaisir les difficultés croissantes du régime ; (…) telle une taupe noire et silencieuse il creuse ses galeries souterraines et attend que la position de son frère soit suffisamment ébranlée ».
En exil, « il contribue vaillamment (…) à creuser la tombe de son frère, de sa belle-sœur et de son neveu dans l’espoir (…) de trouver dans leur cercueil la couronne rêvée ».
A partir de l’affaire du collier de la reine où Marie-Antoinette se fait traîner dans la boue alors qu’elle est totalement innocente, elle connaît une lente descente aux enfers.
Seul moment idyllique de sa vie d’adulte, sa liaison amoureuse avec Axel Fersen, qui fut à la fois « ami et amant, confident et compagnon » dont Zweig démontre la profondeur et la beauté, tordant le cou à la légende de la reine vertueuse : « car jamais une femme n’est plus honnête ni plus noble que quand elle cède librement et complètement à des sentiments qui ne trompent pas ».
Zweig n’est guère plus tendre avec les révolutionnaires qu’avec les nobles. Il les décrit comme des dictateurs à la petite semaine, des corrompus, des incultes ou des crétins, le pire étant Hébert, affligé de toutes ces qualités auxquelles il joignait la lâcheté et la propension à l’insulte et à la grossièreté. Certains, hélas, présentent de fâcheuses ressemblances avec des politiciens d’aujourd’hui. On se dispensera de citer quelques noms.
Quant aux compatriotes de Marie-Antoinette, pas un à la cour de Vienne ne leva le petit doigt pour lui venir en aide : Marie-Thérèse et Joseph sont morts et les autres se fichent éperdument qu’on la raccourcisse. Le seul qui se démena jusqu’au bout, au risque de sa vie, c’est Fersen qui resta inconsolable de la mort de l’amour de sa vie.
Un chef d’œuvre passionnant que chaque lecteur se doit de découvrir ou de relire, surtout vous mes adorables lectrices que ce triste destin accable et fascine (j’en mettrais ma tête à couper).
Fabrice del Dingo
Je recommande très chaleureusement :n,,;::::!!!: cette magnifique biographie de Marie-Antoinette à nos jeunes amis pour lecture de vacances !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Mme de Sabran a écrit:
Seul moment idyllique de sa vie d’adulte, sa liaison amoureuse avec Axel Fersen, qui fut à la fois « ami et amant, confident et compagnon » dont Zweig démontre la profondeur et la beauté, tordant le cou à la légende de la reine vertueuse : « car jamais une femme n’est plus honnête ni plus noble que quand elle cède librement et complètement à des sentiments qui ne trompent pas ».
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On ne saurait mieux dire !
Invité- Invité
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Mme de Sabran a écrit:
L'étude psychologique est d'une finesse et d'une acuité confondantes auxquelles j'adhère complètement .
Moi je ne peux adhérer que moyennement, eu égard à l'étude psychologique caricaturale de Louis XVI. Et bien que Zweig ait pu être un précurseur dans l'art de reconditionner la biographie de Marie-Antoinette ( Simone Bertière lui rend hommage dans ses travaux) N'oublions pas qu'il est avant tout plus littéraire qu'historien.
Invité- Invité
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
En effet, l'analyse psychologique de Marie-Antoinette par sa meilleure biographe, Simone Bertière, corrobore en tous points
celle de Zweig .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
l'amour menaçant a écrit:
Et bien que Zweig est pu être un précurseur dans l'art de reconditionner la biographie de MA ( Simonne Bertière lui rend hommage dans ses travaux) N'oublions pas qu'il est avant tout plus littéraire qu'historien.
Simone Bertière est également une littéraire, ayant été maître-assistant puis maître de conférences en littérature à l'université Bordeaux 3.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Simone_Bertière
Invité- Invité
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Eh oui, pourquoi pas ? l'un n'empêchant nullement l'autre !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Mme de Sabran a écrit:
Eh oui, pourquoi pas ? l'un n'empêchant nullement l'autre !
J'espère bien que non!!!!! C'est par la littérature du dix-huitième siècle que j'ai commencé à découvrir ma passion pour l'histoire!
Quant à Zweig, je le crois un biographe exceptionnel, car il nous montre la femme Marie-Antoinette avant tout. :c^ùù!!:
Invité- Invité
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Cette biographie est souvent considérée comme le chef-d’œuvre de Zweig !!! C'est aussi la deuxième que j'ai lue, après celle de Jean Chalon.
Avec l'expérience, j'arrive à celle que je considère comme la plus complète et la plus objective, celle de la passionnante et charmante dame qu'est Simone Bertière !!!
"Marie Antoinette. Bildnis eines mittleren Charakters", première édition (1932) :
Avec l'expérience, j'arrive à celle que je considère comme la plus complète et la plus objective, celle de la passionnante et charmante dame qu'est Simone Bertière !!!
"Marie Antoinette. Bildnis eines mittleren Charakters", première édition (1932) :
Invité- Invité
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Je suis d'un avis ( comme "Invité" ) plus réservé;
Il y a dans ce portrait une empathie certaine pour Marie-Antoinette et des moments d'analyse très fine, notamment le passage où Zweig analyse "la mère" qui fait ses recommandations à Mme de Tourzel, c'est touchant de vérité et de modernité aussi d'ailleurs; Marie-Antoinette est une excellente mère que ne renierait pas Françoise Dolto;
Cependant, le portrait de Louis XVI est caricatural à l'extrême, et de façon assez malheureuse celui de Fersen aussi;
La longue recherche de documents analysés sur les non dits en ce qui concerne les relations entre Fersen et la Reine est assez naïve et j'avoue bloquer totalement;
Par contre, il y a des vues très justes, sur la fuite à Varennes et la date où elle se situe; lorsque Zweig écrit qu'elle a des mois de retard, et qu'il fallait partir juste après le refus fait au Roi de changer de résidence, là, c'est très pertinent;
Je n'ai pas tout à fait achevé le livre; j'y reviendrai;
Il y a dans ce portrait une empathie certaine pour Marie-Antoinette et des moments d'analyse très fine, notamment le passage où Zweig analyse "la mère" qui fait ses recommandations à Mme de Tourzel, c'est touchant de vérité et de modernité aussi d'ailleurs; Marie-Antoinette est une excellente mère que ne renierait pas Françoise Dolto;
Cependant, le portrait de Louis XVI est caricatural à l'extrême, et de façon assez malheureuse celui de Fersen aussi;
La longue recherche de documents analysés sur les non dits en ce qui concerne les relations entre Fersen et la Reine est assez naïve et j'avoue bloquer totalement;
Par contre, il y a des vues très justes, sur la fuite à Varennes et la date où elle se situe; lorsque Zweig écrit qu'elle a des mois de retard, et qu'il fallait partir juste après le refus fait au Roi de changer de résidence, là, c'est très pertinent;
Je n'ai pas tout à fait achevé le livre; j'y reviendrai;
Invité- Invité
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
J'ai connu Marie-Antoinette par Jean Chalon en 1993. Ce fût la révélation. Puis, il y eu juste après Stefan Zweig, autrichien comme la Reine. D'ailleurs, certaines critiques ont souvent dit que la biographie de Zweig était un peu trop surfaite, justement parce qu'il était autrichien comme Marie-Antoinette.
Je ne me suis jamais arrêtée à ces critiques, car j'ai BEAUCOUP lu Zweig :;\':;\':; et je n'ai jamais été déçue. C'était un homme d'une extrême sensibilité, touchant la psychologie humaine avec doigté et profondeur. Je l'adore et le relis parfois. La montée de l'antisémitisme en Europe (fin XIXème déjà en Autriche) le toucha énormément et fût la cause de son suicide. Il fut un européen convaincu.
Je ne me suis jamais arrêtée à ces critiques, car j'ai BEAUCOUP lu Zweig :;\':;\':; et je n'ai jamais été déçue. C'était un homme d'une extrême sensibilité, touchant la psychologie humaine avec doigté et profondeur. Je l'adore et le relis parfois. La montée de l'antisémitisme en Europe (fin XIXème déjà en Autriche) le toucha énormément et fût la cause de son suicide. Il fut un européen convaincu.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
C'est exact, oui; en classe, j'avais fait étudier Montaigne de Stefan Zweig; j'ai de lui également Fouché et Vingt quatre heures de la vie d'une femme; je ne les ai pas encore lus;
Dans Montaigne on perçoit l'analogie entre les troubles politiques qu'il dépeint et ceux de son époque; il faut que je recherche ce passage;
Cependant, je regrette toujours cette superficialité d'analyse de Louis XVI; antipathie ? incompréhension ? superficialité ?
Il faut que je recherche ce que l'on pense de Marie-Antoinette en Autriche, où, effectivement, le regard porté sur Louis XVI aurait quelque motif de sévérité; c'est un angle de vue intéressant, vous avez raison de l'indiquer;
Dans Montaigne on perçoit l'analogie entre les troubles politiques qu'il dépeint et ceux de son époque; il faut que je recherche ce passage;
Cependant, je regrette toujours cette superficialité d'analyse de Louis XVI; antipathie ? incompréhension ? superficialité ?
Il faut que je recherche ce que l'on pense de Marie-Antoinette en Autriche, où, effectivement, le regard porté sur Louis XVI aurait quelque motif de sévérité; c'est un angle de vue intéressant, vous avez raison de l'indiquer;
Invité- Invité
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Je pense aussi que la bio de Marie-Antoinette par Zweig est à connaître mais certainement pas pour une première approche. Elle est beaucoup trop dépassée. Elle reste un monument de la littérature, une façon "sensible" d'aborder Marie-Antoinette et surtout une élément d'importance dans l'historiographie de Marie-Antoinette. Comment à telle date considérait-on Marie-Antoinette ? Et par là son entourage, donc Louis XVI, Fersen... Je ne me souviens pas ce que Zweig écrit de madame de Polignac ou de l'impératrice. Je pense que ce serait tout à fait éclairant.
Je l'ai lue il y a si longtemps... Et qu'une fois d'ailleurs, n'ayant jamais ressenti le besoin d'y revenir.
Je l'ai lue il y a si longtemps... Et qu'une fois d'ailleurs, n'ayant jamais ressenti le besoin d'y revenir.
Invité- Invité
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Stefan Zweig dépeint l'impératrice Marie-Thérèse de façon - à mon avis- assez perspicace; son projet d'alliance avec la France par le mariage de l'archiduchesse et du dauphin pour modifier le sens des alliances Européennes en faveur de l'Autriche, renforçant la place de celle-ci en Europe, au détriment de l'Espagne, et de l'Allemagne notamment, genre Charles Quint, si on peut dire, puis sa volonté - connaissant bien son petit bout d'écervelé de fille ( enfin au début)- de lui faire acquérir un "pouvoir" par la mise au monde d'héritiers, et enfin ses craintes d' annulation ? du mariage ( ce n'est pas dit ainsi) si vraiment rien ne se passe entre Louis XVI et elle, sont analysées pas à pas avec crédibilité; il faut penser ( enfin, c'est ce que je crois) qu'il a eu accès à la correspondance abondante de Marie-Thérèse et sa fille, ainsi qu'à celle de Mercy;
De plus ( ce que j'ignorais) il analyse le vieillissement de Marie-Thérèse face à son fils qui prend peu à peu sa place et la lutte de cette dernière pour conserver le pouvoir que lui donne son alliance avec la France; cela me paraît assez juste;
Pour Polignac, il est très méprisant, et le personnage n'en sort pas grandi et me paraît vraiment méprisable; j'en ai contracté une solide aversion pour cette femme; là aussi, cela ne me paraît pas contestable et c'est bien observé; il établit un parallèle avec "la vraie" amie, la Princesse de Lamballe, qui elle sera là à la fin, on sait avec quelles conséquences;
Non, mon reproche sera le portrait vraiment caricatural de Louis XVI et en parallèle le panégyrique de Fersen; je trouve ce duo de portraits assez naïf et mal vu;
Enfin, ce que disait Trianon m'a fait réfléchir = il est fort possible, que, du point de vue Autrichien, les mentalités soient critiques à l'égard de Louis XVI dont on pourrait considérer qu'il a entraîné sa femme dans sa perte;
De plus ( ce que j'ignorais) il analyse le vieillissement de Marie-Thérèse face à son fils qui prend peu à peu sa place et la lutte de cette dernière pour conserver le pouvoir que lui donne son alliance avec la France; cela me paraît assez juste;
Pour Polignac, il est très méprisant, et le personnage n'en sort pas grandi et me paraît vraiment méprisable; j'en ai contracté une solide aversion pour cette femme; là aussi, cela ne me paraît pas contestable et c'est bien observé; il établit un parallèle avec "la vraie" amie, la Princesse de Lamballe, qui elle sera là à la fin, on sait avec quelles conséquences;
Non, mon reproche sera le portrait vraiment caricatural de Louis XVI et en parallèle le panégyrique de Fersen; je trouve ce duo de portraits assez naïf et mal vu;
Enfin, ce que disait Trianon m'a fait réfléchir = il est fort possible, que, du point de vue Autrichien, les mentalités soient critiques à l'égard de Louis XVI dont on pourrait considérer qu'il a entraîné sa femme dans sa perte;
Invité- Invité
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
C'est très intéressant ce que vous dites. Mais justement sur madame de Polignac la recherche historique récente nous permet de savoir qu'elle fut loin d'être une femme méprisable. Je vous conseille vivement la magnifique biographie de madame Nathalie Colas des Francs. Madame de Polignac était une femme que tout le monde aimait. boudoi30
Pour la correspondance Marie-Thérèse/Mercy/Marie-Antoinette, il est connu que Zweig s'est appuyé sur celle publiée par Arneth et Geoffroy qui ont laissé sous silence certaines lettres qui évoquent trop explicitement les rapports conjugaux, jugés pour l'époque comme impudiques.
Je ne sais pas si l'image de Louis XVI est propre à l'Autriche qui eut à subir par sa chute des longues années de guerre et l'assassinat d'une archiduchesse. Car en France également, ce n'est que très récemment qu'on commence à le voir autrement qu'en gros patapouf ne comprenant rien aux événements. Et encore, c'est loin d'être acquis. Rappelez-vous de la tempête historique suite à la diffusion du docu-fiction sur la fuite à Montmédy qui montrait un Louis XVI très éloigné des caricatures habituelles. Je doute que beaucoup de Français savent vraiment que Louis XVI était véritablement préoccupé par son peuple ou qu'il fut un homme d'une rare intelligence et culture.
C'est simple. Tout récemment encore, j'en ai fait l'expérience. J'ai lu dernièrement la série des Nicolas Le Floch. Incontestablement Jean-François Parot a effectué un véritable travail de recherches sur Louis XVI. Il nous le dépeint dans une description criante de vérité. J'ai rarement lu des descritpions sur Louis XVI aussi proches de l'idée que je m'en fais. Un roi, un homme que l'on veut servir et aimer. Qu'on peut réellement admirer. Malgré des défauts qui existent bien entendu. Mais d'une justesse bouleversante.
Par contre, j'ai cessé de vouloir regarder la série qui passe à la télé quand j'ai vu ce qui devait être Louis XVI. Encore une fois, comme trop souvent hélas, nous avons droit à un crapaud complètement idiot. Et c'est l'image pour la grande majorité des Français...
Pour la correspondance Marie-Thérèse/Mercy/Marie-Antoinette, il est connu que Zweig s'est appuyé sur celle publiée par Arneth et Geoffroy qui ont laissé sous silence certaines lettres qui évoquent trop explicitement les rapports conjugaux, jugés pour l'époque comme impudiques.
Je ne sais pas si l'image de Louis XVI est propre à l'Autriche qui eut à subir par sa chute des longues années de guerre et l'assassinat d'une archiduchesse. Car en France également, ce n'est que très récemment qu'on commence à le voir autrement qu'en gros patapouf ne comprenant rien aux événements. Et encore, c'est loin d'être acquis. Rappelez-vous de la tempête historique suite à la diffusion du docu-fiction sur la fuite à Montmédy qui montrait un Louis XVI très éloigné des caricatures habituelles. Je doute que beaucoup de Français savent vraiment que Louis XVI était véritablement préoccupé par son peuple ou qu'il fut un homme d'une rare intelligence et culture.
C'est simple. Tout récemment encore, j'en ai fait l'expérience. J'ai lu dernièrement la série des Nicolas Le Floch. Incontestablement Jean-François Parot a effectué un véritable travail de recherches sur Louis XVI. Il nous le dépeint dans une description criante de vérité. J'ai rarement lu des descritpions sur Louis XVI aussi proches de l'idée que je m'en fais. Un roi, un homme que l'on veut servir et aimer. Qu'on peut réellement admirer. Malgré des défauts qui existent bien entendu. Mais d'une justesse bouleversante.
Par contre, j'ai cessé de vouloir regarder la série qui passe à la télé quand j'ai vu ce qui devait être Louis XVI. Encore une fois, comme trop souvent hélas, nous avons droit à un crapaud complètement idiot. Et c'est l'image pour la grande majorité des Français...
Invité- Invité
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Merci, Reinette, je vais, oui, me documenter sur Mme de Polignac, ça le mérite;
Et je partage totalement votre avis sur Louis XVI; je n'ai pas lu d'ouvrage sur lui, mais je le tiens pour un personnage totalement méconnu; j'estime beaucoup ce Roi;
Et je partage totalement votre avis sur Louis XVI; je n'ai pas lu d'ouvrage sur lui, mais je le tiens pour un personnage totalement méconnu; j'estime beaucoup ce Roi;
Invité- Invité
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Je relis votre post = j'adore la série ( non télévisée mais écrite) j'ai juste eu le temps de commencer L'affaire Nicolas Le Floch, et je crois avoir trois ouvrages sous le coude de Jean-François Parot; je vais rouvrir le livre commencé très vite;
Invité- Invité
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Louise-Adélaïde a écrit: Je relis votre post = j'adore la série ( non télévisée mais écrite) j'ai juste eu le temps de commencer L'affaire Nicolas Le Floch, et je crois avoir trois ouvrages sous le coude de Jean-François Parot; je vais rouvrir le livre commencé très vite;
Vous avez donc découvert un dauphin tout à fait agréable. boudoi30 Quand il sera roi, Nicolas le servira avec autant de bonheur que Louis XV. Marie-Antoinette est aussi je trouve tout à fait juste. C'est donc un plaisir de retrouver aussi bien décrits des personnages que nous fréquentons beaucoup ailleurs. :n,,;::::!!!:
Invité- Invité
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Louise-Adélaïde a écrit:Merci, Reinette, je vais, oui, me documenter sur Mme de Polignac, ça le mérite;
Et je partage totalement votre avis sur Louis XVI; je n'ai pas lu d'ouvrage sur lui, mais je le tiens pour un personnage totalement méconnu; j'estime beaucoup ce Roi;
Lisez donc Petitfils alors ! Et si vous voulez creuser encore plus, je ne peux que vous conseiller les Girault de Coursac. Mais pour ceux-ci attention ! àè-è\': Nous frôlons l'hagiographie pour Louis XVI et a contrario Marie-Antoinette se retrouve avec le mauvais rôle. Mais il n'empêche, leur travail de recherches est monumental. Et c'est à nous ensuite lecteurs de nous faire notre avis et de savoir nuancer les qualités et les défauts des deux sans extrêmes.
Je sais qu'il existe d'autres auteurs sur Louis XVI plus récents mais qui sont malheureusement plus difficiles d'accès, moins grand public que Petitfils. Il y a Joël Félix par exemple. Mais d'autres aussi et j'enrage de ne pouvoir les trouver.
Invité- Invité
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
On m'a beaucoup parlé de Jean-François Chiappe; bon, je me note tout cela ! merci beaucoup, Reinette,
Invité- Invité
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Le 25 octobre 2019, Marie-Antoinette de Stefan Zweig arrive en tête des cinq premières meilleures biographies sélectionnées par le journal VOGUE, tous genres confondus.
Je relève une toute petite erreur dans l'article de CLAIRE BEGHIN ...
Stefan Zweig s’est appuyé sur les archives de l’Empire autrichien et sur la correspondance d’Axel de Fersen, qu'il fut le premier à pouvoir consulter, pour retracer le parcours de Marie-Antoinette, de son enfance en Autriche jusqu’à sa mort.
... Alma Söderhjelm avait déjà publié son ouvrage Fersen et Marie-Antoinette. Journal intime et correspondance du Comte Axel de Fersen deux ans auparavant .
https://www.vogue.fr/culture/article/meilleures-autobiographies-biographies-livres
Les quatre autres biographies sont celles de
- Marcel Pagnol
- Coco Chanel
- Patti Smith
- et Edie Sedgwick
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Nous en discutions dernièrement dans un autre sujet, mais signalons ici la réédition, avec une nouvelle traduction (enfin !!) du cultissime...
Marie-Antoinette
Portrait d'une femme ordinaire
Stefan Zweig
Françoise Wuilmart (traduit par)
Editions Bouquins (oct. 2023)
560 pages
Présentation :
À l’occasion du 230e anniversaire de la mort de Marie-Antoinette, la biographie, une des plus belles du genre, écrite par Stefan Zweig et consacrée à la reine à découvrir dans une nouvelle traduction.
Appellation surprenante pour cette reine en qui la France aujourd’hui encore voit un de ses fleurons. Ici Marie-Antoinette est vue par les yeux d’un Autrichien, donc d’un compatriote, qui certes brosse d’abord un portrait historique rigoureusement fondé sur des documents d’archives (notamment correspondances diverses) mais en le plaçant dans un éclairage psychologique, et même freudien, auquel Zweig a si souvent recours dans ses nouvelles (rappelons que Zweig et Freud se vouaient une admiration mutuelle).
Ce sont les circonstances successives qui modèleront les comportements variés et souvent condamnés de son existence : utilisée comme pion sur l’échiquier politique des alliances de l’époque, mariée à quatorze ans au futur Louis XVI qui sera impuissant durant sept années, reine à 18 ans, elle se « défoulera » dans une dispendieuse exubérance compensatoire, au grand dam de sa mère Marie-Thérèse ; spontanée, étourdie, irresponsable elle jettera l’argent par les fenêtres de son luxueux Trianon qu’elle a entouré d’un « hameau » reconstitué et peuplé de figurants, tandis que le vrai peuple vit dans la misère. On profitera de son inconstance pour la berner, notamment dans l’Affaire du collier ici brillamment narrée dans une prose digne d’Agatha Christie.
La jeune femme adulée à son arrivée en France ne tardera pas à y devenir l’ennemie publique numéro un… jusqu’à son procès où elle deviendra totalement autre : c’est dans l’adversité que la jeune écervelée gagnera l’étoffe d’une reine, d’une femme éprouvée et mûre, profondément humaine, voire tragique.
Beaucoup d’encre a coulé sur les frasques de Marie-Antoinette, mais ici le style de Zweig devient un acteur de premier plan : flamboyant, métaphorique, tantôt analytique tantôt empathique, toujours passionné et sous-tendu par une implication auctoriale partiale, celle d’un homme qui comprend une femme, mais sans jamais l’excuser. C’est ce style que la nouvelle traduction a fidèlement restitué. Le narrateur se déplace telle une caméra dans le somptueux Versailles et parcourt les arcanes des multiples intrigues coutumières, il est omniprésent, évoluant dans les décors et dans les têtes, y épousant toutes les circonvolutions, on s’y croirait !
Cette biographie, une des plus belles du genre, est effectivement celle d’une femme ordinaire qui, comme le dira à son procès l’avocat de la défense, « a eu le malheur d’être reine » : une femme qui aimait la vie et voulait profiter de sa jeunesse, sans pour autant faire du mal consciemment, et qui a dû être confrontée à l’exceptionnel et au grandiose pour devenir une figure historique extraordinaire.
En librairie le 5 octobre prochain
Marie-Antoinette
Portrait d'une femme ordinaire
Stefan Zweig
Françoise Wuilmart (traduit par)
Editions Bouquins (oct. 2023)
560 pages
Présentation :
À l’occasion du 230e anniversaire de la mort de Marie-Antoinette, la biographie, une des plus belles du genre, écrite par Stefan Zweig et consacrée à la reine à découvrir dans une nouvelle traduction.
Appellation surprenante pour cette reine en qui la France aujourd’hui encore voit un de ses fleurons. Ici Marie-Antoinette est vue par les yeux d’un Autrichien, donc d’un compatriote, qui certes brosse d’abord un portrait historique rigoureusement fondé sur des documents d’archives (notamment correspondances diverses) mais en le plaçant dans un éclairage psychologique, et même freudien, auquel Zweig a si souvent recours dans ses nouvelles (rappelons que Zweig et Freud se vouaient une admiration mutuelle).
Ce sont les circonstances successives qui modèleront les comportements variés et souvent condamnés de son existence : utilisée comme pion sur l’échiquier politique des alliances de l’époque, mariée à quatorze ans au futur Louis XVI qui sera impuissant durant sept années, reine à 18 ans, elle se « défoulera » dans une dispendieuse exubérance compensatoire, au grand dam de sa mère Marie-Thérèse ; spontanée, étourdie, irresponsable elle jettera l’argent par les fenêtres de son luxueux Trianon qu’elle a entouré d’un « hameau » reconstitué et peuplé de figurants, tandis que le vrai peuple vit dans la misère. On profitera de son inconstance pour la berner, notamment dans l’Affaire du collier ici brillamment narrée dans une prose digne d’Agatha Christie.
La jeune femme adulée à son arrivée en France ne tardera pas à y devenir l’ennemie publique numéro un… jusqu’à son procès où elle deviendra totalement autre : c’est dans l’adversité que la jeune écervelée gagnera l’étoffe d’une reine, d’une femme éprouvée et mûre, profondément humaine, voire tragique.
Beaucoup d’encre a coulé sur les frasques de Marie-Antoinette, mais ici le style de Zweig devient un acteur de premier plan : flamboyant, métaphorique, tantôt analytique tantôt empathique, toujours passionné et sous-tendu par une implication auctoriale partiale, celle d’un homme qui comprend une femme, mais sans jamais l’excuser. C’est ce style que la nouvelle traduction a fidèlement restitué. Le narrateur se déplace telle une caméra dans le somptueux Versailles et parcourt les arcanes des multiples intrigues coutumières, il est omniprésent, évoluant dans les décors et dans les têtes, y épousant toutes les circonvolutions, on s’y croirait !
Cette biographie, une des plus belles du genre, est effectivement celle d’une femme ordinaire qui, comme le dira à son procès l’avocat de la défense, « a eu le malheur d’être reine » : une femme qui aimait la vie et voulait profiter de sa jeunesse, sans pour autant faire du mal consciemment, et qui a dû être confrontée à l’exceptionnel et au grandiose pour devenir une figure historique extraordinaire.
En librairie le 5 octobre prochain
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: Biographie : Marie-Antoinette. De Stefan Zweig
Je me rappelle avoir lu ce livre pour la première fois dans une traduction néerlandaise qui date de 1954, quand j'avais seize ans.
Ensuite je l'ai lu dans l'original allemand. C'est bien qu'une nouvelle traduction française voit le jour, car bien souvent, pour réduire sur les frais d'édition, les maisons d'édition ont toujours recours à de vieilles traductions non révisées.
Ensuite je l'ai lu dans l'original allemand. C'est bien qu'une nouvelle traduction française voit le jour, car bien souvent, pour réduire sur les frais d'édition, les maisons d'édition ont toujours recours à de vieilles traductions non révisées.
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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