La chasse sous l'Ancien Régime
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Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Louis XVI était, dit-on très myope. Il chassait néanmoins, certainement sans lunettes... on l’a décrit comme étant un très bon cavalier: on le comparait, sur sa monture, au Centaure...
Il était aussi, je crois, un des derniers a chasser encore le sanglier à l’épieu, ce qui peut nous paraître cruel aujourd’hui... Manière sans doute d’exprimer pour le Roi une agressivité qu’il ne pouvait que contenir par ailleurs...
Il était aussi, je crois, un des derniers a chasser encore le sanglier à l’épieu, ce qui peut nous paraître cruel aujourd’hui... Manière sans doute d’exprimer pour le Roi une agressivité qu’il ne pouvait que contenir par ailleurs...
Dernière édition par Vicq d Azir le Mer 3 Avr - 13:54, édité 1 fois
Vicq d Azir- Messages : 3676
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Age : 76
Localisation : Paris x
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
D'après Arthur Conte, Louis XVI n'est tombé que cinq fois de cheval et ne s'est blessé à la chasse -légèrement- qu'une fois, le 9 juin 1777.
Conte nous donne également le nom de ses deux chevaux préférés, Escargot et Distingué.
"Il monte en carrosse de bon matin, suivi des carrosses des invités et fait galoper jusqu'au point de ralliement, par exemple à l'orée de la forêt de Saint-Germain… Malheur au débutant -en uniforme rituel : habit gris, veste et culottes rouges, couteau de chasse au côté, petit chapeau à galons d'or- qui aura l'impudence ou l'imprudence de couper la chasse, c'est à dire de passer entre le roi et la bête. Louis XVI pique alors une de ces colères monumentales qui l'emportent parfois, jusqu'à le rendre méconnaissable… Mais il ne s'agit que de colères verbales, sans jamais de suite et c'est avec gaieté qu'il raconte les accidents ou incidents de la chasse à l'étape…"
Le Ier janvier 1789, Arthur Conte
Conte nous donne également le nom de ses deux chevaux préférés, Escargot et Distingué.
"Il monte en carrosse de bon matin, suivi des carrosses des invités et fait galoper jusqu'au point de ralliement, par exemple à l'orée de la forêt de Saint-Germain… Malheur au débutant -en uniforme rituel : habit gris, veste et culottes rouges, couteau de chasse au côté, petit chapeau à galons d'or- qui aura l'impudence ou l'imprudence de couper la chasse, c'est à dire de passer entre le roi et la bête. Louis XVI pique alors une de ces colères monumentales qui l'emportent parfois, jusqu'à le rendre méconnaissable… Mais il ne s'agit que de colères verbales, sans jamais de suite et c'est avec gaieté qu'il raconte les accidents ou incidents de la chasse à l'étape…"
Le Ier janvier 1789, Arthur Conte
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1136
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
C’est ce qui est arrivé, je crois, au jeune Chateaubriand, piètre cavalier, lors de sa présentation....
( voir à ce sujet le texte reproduit par LNLN ).
( voir à ce sujet le texte reproduit par LNLN ).
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Oui, Vicq d'Azir, le Roi aimait la chasse qui lui permettait de se défouler à l'extrême de son rôle de monarque. C'est là un point où je ne pourrai pas le défendre, détestant la chasse.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
La chasse, que je n'aime pas non plus, était de haute tradition sous l'ancien régime depuis des siècles. Tous les Bourbon la pratiquaient, Louis XVI ne faisait pas exception à la règle.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Je ne l'aime pas non plus.
Après, il faut se mettre dans la mentalité de l'époque. Pratiquée par quasiment toutes les civilisations depuis des siècles, la chasse est un divertissement, un bon exercice physique où le souverain peut faire preuve de son habileté physique, de sa force et de son endurance, de ses talents de cavalier… C'est le privilège de la noblesse depuis le Moyen Age (pour le gros gibier), on en fait des études, des traités…
Certes, Louis XVI y est allé un peu fort avec en gros, une chasse tous les trois jours sous son règne. Il comptabilise lui-même 104 chasses au sanglier, 104 au cerf, 270 au chevreuil, 33 hourailleries (chasse avec des hourets, petits chiens de chasse) et 1025 "tirés"...
Il faut espérer que ses invités aimaient le gibier...
Après, il faut se mettre dans la mentalité de l'époque. Pratiquée par quasiment toutes les civilisations depuis des siècles, la chasse est un divertissement, un bon exercice physique où le souverain peut faire preuve de son habileté physique, de sa force et de son endurance, de ses talents de cavalier… C'est le privilège de la noblesse depuis le Moyen Age (pour le gros gibier), on en fait des études, des traités…
Certes, Louis XVI y est allé un peu fort avec en gros, une chasse tous les trois jours sous son règne. Il comptabilise lui-même 104 chasses au sanglier, 104 au cerf, 270 au chevreuil, 33 hourailleries (chasse avec des hourets, petits chiens de chasse) et 1025 "tirés"...
Il faut espérer que ses invités aimaient le gibier...
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Calonne- Messages : 1136
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
La chasse n'est pas un exercice de tout repos !
Récit d'un accident de Joseph II, par lui-même :
... dans une lettre du 29 juillet 1784, à son frère Léopold :
«J'ai eu hier une assez singulière aventure. Logeant à l'Augarten (château impérial situé au milieu d'un beau parc aux portes de Vienne, dans la Léopoldstadt), j'ai été le matin a la Brigittenau (alors grand parc ou nord de Vienne, au delà de l'Augarten), à la chasse, au même lieu où nous avons été et manqué ensemble des cerfs. Pour que cela ne m arrive plus, je me suis placé au bas de la digue (la Brigittenau est entre deux bras du Danube); un grand cerf arrive, s'effarouche de mon chargeur d'armes, se retourne et saute sur moi, me renverse et m'arrache un gros morceau d'habit qu'il a emporté. J'en ai été quitte pour une contusion au côté et une à la nuque du cou, causée par la chute , mais qui ne m'empêche point d'aller partout en souffrant un peu.
(Joseph II und Léopold von Toscana. . . Ikr Brufmtchtel, t. I, p. s 19.)
L'habit vert porté par Joseph II dans celte occasion fut tout déchiré; il est conservé encore aujourd'hui à la cour de Vienne.
Palais de l'Augarten
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Bien entendu, à la Révolution, les chasses royales se réduisent comme peau de chagrin ...
Madame Elisabeth écrit à Angélique de Bombelles, en septembre 1790 :
Le Roi a réformé son équipage de chasse. Que cela m'auroit fait de peine il y a deux ans ! Te souviens-tu des belles chasses que nous avons faites? Tu sais que l'Assemblée avoit déclaré que l'on pouvoit tuer au nez du Roi l'animal qu'il couroit. Quand elle a vu qu'il prenoit cela tout doucement, ainsi que la dévastation du parc de Versailles, elle a voulu réparer. En conséquence, ils ont apporté avant-hier un décret pour arrêter les brigandages, et en même temps ont prié le Roi de ne pas réformer l'équipage, ce à quoi Sa Majesté a répondu qu'elle voyoit avec plaisir que l'Assemblée s'occupoit enfin de rétablir l'ordre ; que pour son équipage c'étoit un arrangement particulier, que depuis longtemps il ne chassoit point et n'en avoit point envie ; que lorsque son cœur seroit content, il reprendroit cet exercice avec plaisir. Ils ont été tout penauds de n'avoir que cette réponse à rapporter à l'Assemblée, et les noirs sont fort contents.
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Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Les noirs ?
Monsieur de la Pérouse- Messages : 506
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Les " Noirs " , cher Monsieur de la Pérouse, si j'en crois Wiki, sont les ennemis de l'intérieur de la Révolution, les modérés, à mettre dans le même panier que les aristocrates qui n’ont pas encore émigré.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Assembl%C3%A9e_nationale_l%C3%A9gislative_(R%C3%A9volution_fran%C3%A7aise)
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Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Le Traité de vénerie
publié en 1788, que Louis XVI composa avec d'Yauville, son premier veneur, s'ouvre sur cette citation de l'Histoire naturelle de Buffon :
Le cerf est un de ces animaux innocents, doux et tranquille qui ne semble être fait que pour embellir, animer la solitude des forêts ( ... ) Sa tête parée plutôt qu'armée d'un bois vivant et qui, comme la cime des arbres tous les ans se renouvelle, sa grandeur, sa légèreté, sa force le distinguent assez des autres habitants des bois; et comme il est le plus noble d'entre eux, il ne sert aussi qu'au plaisir des plus nobles des hommes ( ... ) les Grands ne sentiraient que le poids de la grandeur et n'existeraient que pour les autres, s'ils ne se dérobaient par instants à la foule importune; ils ont besoin de solitude; en est-il une plus variée et plus animée que celle de la chasse ? Quel exercice plus sain pour le corps et quel repos plus agréable pour l'esprit ?
Séguret, premier commis des Petits Appartements de Louis XVI, disait de son maître :
... dans sa vie isolée et solitaire, la chasse fut sa seule ressource . L'isolement qu'elle lui procurait, la solitude des bois, tout dans cet exercice se trouvait en harmonie avec ses idées et l'état de son âme .
On commençait à trouver belle aussi la nature des environs de Versailles que Saint-Simon qualifiait , jadis, de petite province du plus triste et du plus vilain pays du monde.
A ces justifications naturalistes s'ajoutait une légitimité toute royale puisque chasse et souveraineté étaient indissociables au temps de l'absolutisme :
Les princes souverains ont la puissance, non seulement de régler la chasse mais encore de la défendre & de la permettre à qui bon leur semble .
( Cardin Le Bret, Traité de la souveraineté du roi. 1632 )
De plus, cet exercice est utile et bénéfique aux rois pour " se rendre l'esprit plus propre à l'étude " et " les rendre plus robustes & plus courageux en la conduite des guerres ."
Le roi pouvait donc se réserver les gibiers et territoires de son choix. Du reste, par une ordonnance de 1601, il était défendu à toute personne de quelque qualité & condition qu'ils soient de chasser, même hors des possessions royales, les cerfs, biches & faons ( ... ) sinon ceux qui se trouveront fondés en titres valables, concession & octroi qu'ils ont eu de nos Rois nos prédécesseurs .
Les cerfs formaient donc la part du roi. Cette chasse avait pourtant pu être concédée, au cours du temps, à une noblesse choisie triée sur le volet et justifiant de son ancienneté . La chasse était largement admise comme un prolongement de la guerre. Il s'agissait par temps de paix en adressant les enfants de la noblesse à la chasse de leur ôter cette délicatesse qui suit les grandes maisons .
En 1784, Louis XVI ordonna à son géographe de donner des noms à tous les carrefours de plus de quatre routes d'une carte de Compiègne . Outre l'importance pratique des cartes pour la chasse et l'attrait du roi pour le travail manuel et les sciences, cette activité reflétait son emprise sur le royaume . Si la vénerie nécessitait des forêts striées d'allées en étoiles permettant de suivre le cerf sans couper à travers bois, cette " mainmise " , plus manifeste encore sur un plan, manifestait l'ubiquité du roi à qui le cerf était partout réservé . Louis XVI n'agissait pas autrement lorsqu'il planifiait les voyages de la Pérouse.
Manufacture royale de Sèvres, Louis XVI tenant le limier, allant au bois, au carrefour du Puits solitaire en forêt de Compiègne, 1780, H. 38 cm, L. 29 cm, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, inv. MV 5412
Source :
Louis XVI et la chasse du cerf ou le miroir d’un prince
Julien Lacaze
Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles
publié en 1788, que Louis XVI composa avec d'Yauville, son premier veneur, s'ouvre sur cette citation de l'Histoire naturelle de Buffon :
Le cerf est un de ces animaux innocents, doux et tranquille qui ne semble être fait que pour embellir, animer la solitude des forêts ( ... ) Sa tête parée plutôt qu'armée d'un bois vivant et qui, comme la cime des arbres tous les ans se renouvelle, sa grandeur, sa légèreté, sa force le distinguent assez des autres habitants des bois; et comme il est le plus noble d'entre eux, il ne sert aussi qu'au plaisir des plus nobles des hommes ( ... ) les Grands ne sentiraient que le poids de la grandeur et n'existeraient que pour les autres, s'ils ne se dérobaient par instants à la foule importune; ils ont besoin de solitude; en est-il une plus variée et plus animée que celle de la chasse ? Quel exercice plus sain pour le corps et quel repos plus agréable pour l'esprit ?
Séguret, premier commis des Petits Appartements de Louis XVI, disait de son maître :
... dans sa vie isolée et solitaire, la chasse fut sa seule ressource . L'isolement qu'elle lui procurait, la solitude des bois, tout dans cet exercice se trouvait en harmonie avec ses idées et l'état de son âme .
On commençait à trouver belle aussi la nature des environs de Versailles que Saint-Simon qualifiait , jadis, de petite province du plus triste et du plus vilain pays du monde.
A ces justifications naturalistes s'ajoutait une légitimité toute royale puisque chasse et souveraineté étaient indissociables au temps de l'absolutisme :
Les princes souverains ont la puissance, non seulement de régler la chasse mais encore de la défendre & de la permettre à qui bon leur semble .
( Cardin Le Bret, Traité de la souveraineté du roi. 1632 )
De plus, cet exercice est utile et bénéfique aux rois pour " se rendre l'esprit plus propre à l'étude " et " les rendre plus robustes & plus courageux en la conduite des guerres ."
Le roi pouvait donc se réserver les gibiers et territoires de son choix. Du reste, par une ordonnance de 1601, il était défendu à toute personne de quelque qualité & condition qu'ils soient de chasser, même hors des possessions royales, les cerfs, biches & faons ( ... ) sinon ceux qui se trouveront fondés en titres valables, concession & octroi qu'ils ont eu de nos Rois nos prédécesseurs .
Les cerfs formaient donc la part du roi. Cette chasse avait pourtant pu être concédée, au cours du temps, à une noblesse choisie triée sur le volet et justifiant de son ancienneté . La chasse était largement admise comme un prolongement de la guerre. Il s'agissait par temps de paix en adressant les enfants de la noblesse à la chasse de leur ôter cette délicatesse qui suit les grandes maisons .
En 1784, Louis XVI ordonna à son géographe de donner des noms à tous les carrefours de plus de quatre routes d'une carte de Compiègne . Outre l'importance pratique des cartes pour la chasse et l'attrait du roi pour le travail manuel et les sciences, cette activité reflétait son emprise sur le royaume . Si la vénerie nécessitait des forêts striées d'allées en étoiles permettant de suivre le cerf sans couper à travers bois, cette " mainmise " , plus manifeste encore sur un plan, manifestait l'ubiquité du roi à qui le cerf était partout réservé . Louis XVI n'agissait pas autrement lorsqu'il planifiait les voyages de la Pérouse.
Manufacture royale de Sèvres, Louis XVI tenant le limier, allant au bois, au carrefour du Puits solitaire en forêt de Compiègne, 1780, H. 38 cm, L. 29 cm, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, inv. MV 5412
Source :
Louis XVI et la chasse du cerf ou le miroir d’un prince
Julien Lacaze
Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles
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Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Je continue ...
Quelle place est occupée par des représentations de la chasse dans les appartements royaux de Versailles ?
Le salon de Diane ouvre bien les Grands Appartements, mais le travestissement mythologique est ici prépondérant . Ce n'est pas pour me déplaire, je dois dire.
Ainsi au-dessus de la cheminée voyons-nous Diane sauvant in extremis Iphigénie du couteau de Calchas en lui substituant prestement une biche .
La chasse est bien célébrée à partir de 1723 dans la Cour des Cerfs ornée d'effigies de plâtre portant les bois d'animaux " forcés " par le roi ( parti décoratif repris au Butard et à Saint-Hubert ) mais celle-ci se trouve au centre des appartements privés . Les Petits Appartements abritaient en effet, au premier étage, des pièces liées à la chasse et notamment l'antichambre des chiens où les chouchous de Louis XV, ceux qui s'étaient distingués à la chasse, étaient bichonnés, avaient des niches coquettes et confortables . Cette pièce était l'ancienne salle à manger des Retours de chasse, et puis le passage des Cartes consultées par le roi, Cabinet de géographie, et même une salle de bains que le roi, semble-t-il, prenait parfois avec l'un de ses veneurs .
Cour des Cerfs à Versailles ornée, après 1723, d’effigies en plâtre portant les bois des cerfs pris par l’équipage royal (restituées en 2003)
Quelle place est occupée par des représentations de la chasse dans les appartements royaux de Versailles ?
Le salon de Diane ouvre bien les Grands Appartements, mais le travestissement mythologique est ici prépondérant . Ce n'est pas pour me déplaire, je dois dire.
Ainsi au-dessus de la cheminée voyons-nous Diane sauvant in extremis Iphigénie du couteau de Calchas en lui substituant prestement une biche .
La chasse est bien célébrée à partir de 1723 dans la Cour des Cerfs ornée d'effigies de plâtre portant les bois d'animaux " forcés " par le roi ( parti décoratif repris au Butard et à Saint-Hubert ) mais celle-ci se trouve au centre des appartements privés . Les Petits Appartements abritaient en effet, au premier étage, des pièces liées à la chasse et notamment l'antichambre des chiens où les chouchous de Louis XV, ceux qui s'étaient distingués à la chasse, étaient bichonnés, avaient des niches coquettes et confortables . Cette pièce était l'ancienne salle à manger des Retours de chasse, et puis le passage des Cartes consultées par le roi, Cabinet de géographie, et même une salle de bains que le roi, semble-t-il, prenait parfois avec l'un de ses veneurs .
Cour des Cerfs à Versailles ornée, après 1723, d’effigies en plâtre portant les bois des cerfs pris par l’équipage royal (restituées en 2003)
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Mme de Sabran- Messages : 55522
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Considérations philosophiques de Diderot sur la chasse :
L’Ecriture sainte qui nous transmet l’histoire réelle du genre humain, s’accorde avec la fable, pour nous constater l’ancienneté de la Chasse : elle dit que Nemrod fut un grand chasseur aux yeux du Seigneur, qui le rejetta. C’est une occupation proscrite dans le livre de Moyse ; c’est une occupation divinisée dans la théologie payenne. Diane étoit la patrone des chasseurs ; on l’invoquoit en partant pour la Chasse ; on lui sacrifioit au retour l’arc, les fleches, & le carquois. Apollon partageoit avec elle l’encens des chasseurs. On leur attribuoit à l’un & à l’autre, l’art de dresser des chiens, qu’ils communiquerent à Chiron, pour honorer sa justice. Chiron eut pour éleves, tant dans cette discipline qu’en d’autres, la plupart des héros de l’antiquité.
Voilà ce que la Mythologie & l’Histoire sainte, c’est-à-dire le mensonge & la vérité ( Roooh !!! Denis !!! ) ,
nous racontent de l’ancienneté de la Chasse. Voici ce que le bon sens suggere sur son origine. Il fallut garantir les troupeaux des loups & autres animaux carnaciers ; il fallut empêcher tous les animaux sauvages de ravager les moissons : on trouva dans la chair de quelques-uns un aliment sain ; dans les peaux de presque tous une ressource très-prompte pour le vêtement : on fut intéressé de plus d’une maniere à la destruction des bêtes malfaisantes : on n’examina guere quel droit on avoit sur les autres ; & on les tua toutes indistinctement, excepté celles dont on espéra de grands services en les conservant.
L’homme devint donc un animal très-redoutable pour tous les autres animaux. Les especes se dévorerent les unes les autres, après que le péché d’Adam eut répandu entre elles les semences de la dissention. L’homme les dévora toutes. Il étudia leur maniere de vivre, pour les surprendre plus facilement ; il varia ses embûches, selon la variété de leur caractere & de leurs allures ; il instruisit le chien, il monta sur le cheval, il s’arma du dard, il aiguisa la fleche ; & bientôt il fit tomber sous ses coups le lion, le tigre, l’ours, le léopard : il perça de sa main depuis l’animal terrible qui rugit dans les forêts, jusqu’à celui qui fait retentir les airs de ses chants innocens ; & l’art de les détruire fut un art très-étendu, très-exercé, très-utile, & par conséquent fort honoré.
Nous ne suivrons pas les progrès de cet art depuis les premiers tems jusqu’aux nôtres ; les mémoires nous manquent ; & ce qu’ils nous apprendroient, quand nous en aurions, ne feroit pas assez d’honneur au genre humain pour le regretter. On voit en général que l’exercice de la Chasse a été dans tous les siecles & chez toutes les nations d’autant plus commun, qu’elles étoient moins civilisées. Nos peres beaucoup plus ignorans que nous, étoient beaucoup plus grands chasseurs.
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Mme de Sabran- Messages : 55522
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Et Diderot de poursuivre :
Les anciens ont eu la chasse aux quadrupedes & la chasse aux oiseaux ; ils ont fait l’une & l’autre avec l’arme, le chien, & le faucon. Ils surprenoient des animaux dans des embûches, ils en forçoient à la course, ils en tuoient avec la fleche & le dard ; ils alloient au fond des forêts chercher les plus farouches, ils en enfermoient dans des parcs, & ils en poursuivoient dans les campagnes & les plaines. ( ... combat tellement inégal ! vraiment pas de quoi être fiers ! ) On voit dans les antiques, des empereurs même le venabulum à la main. Le venabulum étoit une espece de pique. Ils dressoient des chiens avec soin ; ils en faisoient venir de toutes les contrées, qu’ils appliquoient à différentes chasses, selon leurs différentes aptitudes naturelles. L’ardeur de la proie établit entre le chien, l’homme, le cheval, & le vautour, une espece de société, qui a commencé de très-bonne heure, qui n’a jamais cessé, & qui durera toûjours.
Nous ne chassons plus guere que des animaux innocens, si l’on en excepte l’ours, le sanglier & le loup. On chassoit autrefois le lion, le tigre, la panthere, &c. Cet exercice ne pouvoit être que très-dangereux. Voyez aux différens articles de ces animaux, la maniere dont on s’y prenoit. Observons seulement ici, 1°. qu’en recueillant avec exactitude tout ce que les anciens & les modernes ont dit pour ou contre la Chasse, & la trouvant presqu’aussi souvent loüée que blâmée, on en concluroit que c’est une chose assez indifférente. 2°. Que le même peuple ne l’a pas également loüée ou blâmée en tout tems. Sous Salluste, la Chasse étoit tombée dans un souverain mépris ; & les Romains, ces peuples guerriers, loin de croire que cet exercice fût une image de la guerre, capable d’entretenir l’humeur martiale, & de produire tous les grands effets en conséquence desquels on le croit justement réservé à la noblesse & aux grands : les Romains, dis-je, n’y employoient plus que des esclaves. 3°. Qu’il n’y a aucun peuple chez qui l’on n’ait été contraint de réprimer la fureur de cet exercice par des lois : or la nécessité de faire des lois est toûjours une chose fâcheuse ; elle suppose des actions ou mauvaises en elles-mêmes, ou regardées comme telles, & donne lieu à une infinité d’infractions & de châtimens. 4°. Qu’il est venu des tems où l’on en a fait un apanage si particulier à la noblesse ; qu’ayant négligé toute autre étude, elle ne s’est plus connue qu’en chevaux, qu’en chiens & en oiseaux. 5°. Que ce droit a été la source d’une infinité de jalousies & de dissentions, même entre les nobles ; & d’une infinité de lésions envers leurs vassaux, dont les champs ont été abandonnés au ravage des animaux reservés pour la chasse. L’agriculteur a vû ses moissons consommées par des cerfs, des sangliers, des daims, des oiseaux de toute espece ; le fruit de ses travaux perdu, sans qu’il lui fût permis d’y obvier, & sans qu’on lui accordât de dédommagement. 6°. Que l’injustice a été portée dans certains pays au point de forcer le paysan à chasser, & à acheter ensuite de son argent le gibier qu’il avoit pris. C’est dans la même contrée qu’un homme fut condamné à être attaché vif sur un cerf, pour avoir chassé un de ces animaux. Si c’est quelque chose de si précieux que la vie d’un cerf, pourquoi en tuer ? si ce n’est rien, si la vie d’un homme vaut mieux que celle de tous les cerfs, pourquoi punir un homme de mort pour avoir attenté à la vie d’un cerf ? 7°. Que le goût pour la chasse dégénere presque toûjours en passion ; qu’alors il absorbe un tems précieux, nuit à la santé, & occasionne des dépenses qui dérangent la fortune des grands, & qui ruinent les particuliers. 8°. Enfin que les lois qu’on a été obligé de faire pour en restraindre les abus, se sont multipliées au point qu’elles ont formé un code très-étendu : ce qui n’a pas été le moindre de ses inconvéniens.
Voyez dans l’article suivant la satyre de la Chasse continuée dans l’exposition des points principaux de ce code.
Oui, oui, nous allons voir.
Petite pose pour l'instant .
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Re: La chasse sous l'Ancien Régime
C'est en réponse à Diderot que Buffon publia, en 1756, l'éloge passablement démodé de la vénerie reproduit par d'Yauville .
Grimm, soupçonnant à demi-mots Buffon d'avoir voulu faire sa cour aux Grands , lui répondit qu'il fallait que l'homme fut bien dégradé et un animal dépravé en tous sens, pour avoir réduit en principe l'art de forcer le cerf et de faire expirer dans de longs tourments l'animal innocent et tranquille qui habite les forêts sans incommoder aucune créature vivante . ( ... ) Cette espèce de chasse n'est donc aux yeux du sage que l'occupation honteuse et coupable d'un insensé, cent fois plus farouche que la bête qu'il poursuit, et qui, méprisant les lois de la nature, en trouble sans cesse l'ordre et l'harmonie .
Chasse et souveraineté royale étaient ainsi simultanément contestées par les philosophes au nom du droit naturel. Louis XVI en vint d'ailleurs à douter de la légitimité de cette activité qu'il finançait en bonne part, avec les voyages qu'elle nécessitait, sur sa cassette personnelle .
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Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Le 28 février 1754, le duc de Luynes relate avoir vu " dans le cabinet du Conseil, auprès d'un grand nombre de têtes de cerfs rangées dans un coin les unes sur les autres ( ) , une tête fort singulière, celle d'un orignal, tué près de Louisbourg, vers l'entrée du fleuve Saint-Laurent. " Le cabinet du Conseil, cénacle des décisions royales notamment en matière de politique étrangère, pouvait accueillir sans état d'âme ces marques d'emprise sur les territoires de la couronne !!!
... une part de merveilleux que l'on réduit en un tas de chair sanglante et palpitante .
Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du cabinet du Roi, Paris, Imprimerie royale, t. VI, 1756, Bois d’« orignal », ou élan du Canada ; un bois semblable, provenant d’un animal tué près de Louisbourg, était présenté sous Louis XV dans le salon du Conseil à Versailles
... une part de merveilleux que l'on réduit en un tas de chair sanglante et palpitante .
Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du cabinet du Roi, Paris, Imprimerie royale, t. VI, 1756, Bois d’« orignal », ou élan du Canada ; un bois semblable, provenant d’un animal tué près de Louisbourg, était présenté sous Louis XV dans le salon du Conseil à Versailles
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Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Allons bon ! Je vois mentionné dans le Passage des cartes du Roi, et plus exactement dans la section du passage correspondant au salon d'Apollon, parmi les souvenirs relatifs à la chasse du cerf, huit plans et cartes levés par le roi et ... un tableau écrit à la main à compartiments de la vénerie par Polastron, son inspecteur .
Note de l'éditeur : Almanach de Versailles pour 1785, page 110.
Un Polastron inspecteur de la vénerie ?!
Je n'ai jamais croisé à Versailles que le jeune demi-frère de Yolande ( quand il n'est pas à son régiment ), jouant de son violon dans le salon de sa soeur.
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Mme de Sabran- Messages : 55522
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Je continue...
S'il y a quelque chose que Louis XVI aimait autant que la chasse, ou presque autant, c'était parler chasse, raconter les siennes en long en large et en travers. Il n'était plus le même homme alors, sa figure s'animait, ses yeux brillaient, ses mots arrivaient en foule ...
C'était lors des dîners de chasse, dans la salle à manger, en petit comité de chasseurs.
Son cartographe raconte comment le roi coinçait, acculait son interlocuteur dans un coin de la pièce :
Autant dire qu'il saoulait le prince de Ligne :
Le roi, dont j'espérais un peu de mérite, que je protégeais pour ainsi dire, dont je cherchais souvent à élever l'âme par quelque conversation intéressante au lieu de ses propos de fou ou de chasseur, aimait beaucoup à polissonner.
( Le prince Ligne, Fragments de l'histoire de ma vie )
Pour cette salle à manger, en 1779, Louis XVI commande neuf plaques en porcelaine de Sèvres à sujets de vénerie :
- le roi tenant le limier allant au bois
- la meute allant au rendez-vous
- le rendez-vous
- le relais
- la chasse au cerf dans l'Oise
- le cerf qui tient aux chiens
- l'hallali
- la mort du cerf
- la curée du cerf
Manufacture royale de Sèvres, La Curée du cerf en forêt de Saint-Germain-en-Laye, 1780, H. 39 cm, L. 49 cm, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, inv. MV 5415
Louis XVI , dont le visage fut substitué à celui de Louis XV peint par Oudry, soucieux de pérenniser ses exploits, trouva dans la porcelaine un moyen de transmission efficace . Il prolongeait en cela le thème d'un service de chasse " roze Chasse " sans doute commandé par son grand-père puis complété en 1789 pour Rambouillet .
Manufacture royale de Sèvres, Seau à demi-bouteille du service «rose chasse » probablement livré pour Louis XV, H. 23,8 cm, L. 18,1 cm, 1758, Huntington Collection, inv. 27.52A
Louis XVI, « Rapports des quêtes des rendez-vous de Rambouillet en 1786 »
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Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Merci pour ce sujet.
Le texte de Diderot est intéressant ; et on se dit que cet ancien droit de chasse de l'Ancien Régime, réservé exclusivement à une toute petite fraction de la population devait, peut-être, un tant soit peu préserver la faune de nos campagnes et forêts !
Petite parenthèse contemporaine hors sujet, j'entendais récemment à la radio que :
- En 2018, en France il y avait 1,1 millions de chasseurs " actifs " (c'est à dire en possession d'un permis de chasse valide cette année là).
- Parmi les licenciés, on ne compte que 2,2 % de femmes.
- 53% des chasseurs sont âgés de 55 ans et plus, et 29 % ont plus de 65 ans (2018)
- Et environ 40 millions d'animaux tués et 5 millions blessés et non retrouvés selon les organisations de défense des animaux.
* Source / Emission à écouter (ou pas) ici : Les pieds sur terre (France Culture) - Ouverture de la chasse
Nous présentons ces plaques de porcelaine illustrées, ici : Louis XVI et la chasse
Et je rappelle également notre sujet : Les chasses de la reine et du comte d'Artois
Le texte de Diderot est intéressant ; et on se dit que cet ancien droit de chasse de l'Ancien Régime, réservé exclusivement à une toute petite fraction de la population devait, peut-être, un tant soit peu préserver la faune de nos campagnes et forêts !
Petite parenthèse contemporaine hors sujet, j'entendais récemment à la radio que :
- En 2018, en France il y avait 1,1 millions de chasseurs " actifs " (c'est à dire en possession d'un permis de chasse valide cette année là).
- Parmi les licenciés, on ne compte que 2,2 % de femmes.
- 53% des chasseurs sont âgés de 55 ans et plus, et 29 % ont plus de 65 ans (2018)
- Et environ 40 millions d'animaux tués et 5 millions blessés et non retrouvés selon les organisations de défense des animaux.
* Source / Emission à écouter (ou pas) ici : Les pieds sur terre (France Culture) - Ouverture de la chasse
Mme de Sabran a écrit:
Pour cette salle à manger, en 1779, Louis XVI commande neuf plaques en porcelaine de Sèvres à sujets de vénerie :
Nous présentons ces plaques de porcelaine illustrées, ici : Louis XVI et la chasse
Et je rappelle également notre sujet : Les chasses de la reine et du comte d'Artois
La nuit, la neige- Messages : 18143
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Oups ! Merci .
Penses-tu que je devrais plutôt fusionner ?
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Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Non, je ne pense pas, sauf s'il est exclusivement question de Louis XVI (qui aimait notamment dégommer les hirondelles, just for fun )
La nuit, la neige- Messages : 18143
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
La nuit, la neige a écrit:Louis XVI (qui aimait notamment dégommer les hirondelles, just for fun )
Ah, tais-toi ! ... et les chats sur les toits du château ... et le pauvre petit clebs de Mme de Maurepas qui ne demandait rien à personne ... et ces cerfs magnifiques, Louis XVI ne chevauche même pas à travers bois pour les " serrer " , selon le terme consacré, non, il coupe en diagonale par de larges allées, de vrais boulevards ... pauvres bêtes qu'on lui amène comme sur un plateau, pour les massacrer !
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Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Séguret relate que Louis XVI parfois à cheval " depuis huit heures du matin jusqu'à neuf heures du soir ( ... ) se livrait à l'exercice le plus violent " au cours de ces chasses, et comment, " excédé de fatigue " et " presque léthargique " " il fallait pour ainsi dire l'enlever de sa voiture, porter, soutenir ce gros corps pour monter l'escalier " menant à ses appartements .
Nous nous en souvenons, Mme Campan impute à ces retours de chasse, tellement fatigants qu'il faut porter Louis XVI, sa réputation erronée d'ivrognerie .
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Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Madame Campan n'a pas son pareil pour perpétuer, inconsciemment sans doute et avec les meilleures intentions probablement, les ragots de l'ancienne cour.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: La chasse sous l'Ancien Régime
Louis XVI était si fier de la carte de ses chasses, établie par lui et Berthier, son Ingénieur des douze feuilles de la carte topographique des environs de Versailles, Paris et Rambouillet ... qu'il la fit admirer aux ambassadeurs de Tipoo Sahib. Berthier en remit une gravure à Mohammed Osman Khan à l'attention de Tipoo Sahib de la part du roi de France.
Après le 5 octobre 1789, Berthier fit installer aux Tuileries les graveurs de la fameuse carte. Le 30, Louis XVI fit transporter de Versailles aux Tuileries " une grande table de bois de chêne, avec son pied brisé " ( pour la géographie ) .
Ces travaux cartographiques étaient pour lui un moyen de suivre sa meute qui chassait seule désormais pour son entretien. Le roi continuait à noter " le Cerf chassoit à ... " sans jamais en relater les succès . On peut finalement lire dans son journal, à la date du 14 septembre 1790 : " Le Cerf chassoit pour la dernière fois à la Croix de Saint-Hérem . "
Les graveurs de Berthier poursuivirent leur travail jusqu'à l'assaut du 10 août 92, date à laquelle il fut définitivement abandonné.
Source :
Louis XVI et la chasse du cerf ou le miroir d’un prince
Julien Lacaze
Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles
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Mme de Sabran- Messages : 55522
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