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... du prénom " Marie-Antoinette "

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... du prénom " Marie-Antoinette " Empty Antonia devient Marie-Antoinette .

Message par Mme de Sabran Lun 17 Fév 2014, 14:00



Bouturé dans le ci-devant Boudoir ... du prénom " Marie-Antoinette " 0016 :

Detilly a écrit:

Bonjour,

Voici l'extrait d'un article que j'ai écrit sur le rôle de la métaphore (suite à la lecture de l'ouvrage de Bernard Hours, Louis XV et sa cour, P.U.F. 2002)
___

On ne l’appellera plus désormais que Marie-Antoinette. Du reste, on la nomme ainsi depuis son entrée en France : première perte d’identité pour la jeune Antonia, Josepha, Johanna, cadette de l’impératrice Marie-Thérèse. Ce changement de nom s’inscrit dans la norme et la jeune fille n’y prête guère attention, pleine de bonne volonté envers son nouveau pays. Certes, elle ne connaît que depuis peu de temps son destin de future reine des Français mais elle vient de subir une formation accélérée. Héritière de la Maison d’Autriche, descendante de la dynastie des Habsbourg-Lorraine, fille de la grande Marie-Thérèse, elle ne peut que s’incliner devant un destin qui ne se présente pas si mal, il faut l’avouer.
Le nom, on le sait aujourd’hui, a une valeur symbolique et donc métaphorique. Qu’Antonia se traduise par Antoinette, soit ; mais l’ajout du « Marie », banal en soi en dépit de sa connotation religieuse chère au cœur des Bourbons, ne peut que renforcer chez elle une dépendance à la mère qui ne s’éteindra vraiment qu’à sa mort, le 29 novembre 1780. Jamais cependant, la reine n’oubliera qu’elle est la « fille de » et les événements semblent le corroborer : elle est guillotinée le 16 octobre, le lendemain de la Sainte-Thérèse. A se demander si sa mère lui porte chance ou malchance. Mais ce serait faire un mauvais procès que d’accabler une impératrice qui, comme tous les souverains, mènent une politique matrimoniale : Marie-Thérèse ne fait que son devoir.
Les noms et les surnoms joueront un grand rôle dans la vie de le reine. Elle appellera sa fille aînée, baptisée Marie-Thérèse, « Mousseline » et son dernier fils « Chou d’amour », charmantes désignations qui suggèrent une tendresse fondante, un bonheur léger et une clarté vaporeuse : ses enfants appartiennent à un rêve heureux.
La reine fait aussi des cauchemars, surnommant la comtesse de Noailles, sa première dame d’atours, «Madame l’Etiquette » et les trop vieilles dames de la cour des « siècles », ce qui les fâche, réaction bien compréhensible face à une jeune moqueuse ; cependant, une future reine de France n’a pas le droit d’être jeune ni moqueuse. En ce domaine, la tradition a force de loi : l’épouse de Louis XIV pas plus que celle de Louis XV ne manifestèrent une quelconque tendance à l’irrévérence.
Elle va même jusqu’à traiter le roi de « pauvre homme » lors du sacre du 11 juin 1775, croyant l’avoir berné dans l’affaire Choiseul, ce qui est loin d’être le cas. Ce mépris nonchalant, cette pitié dédaigneuse sont bien ce qu’elle éprouve pour son époux après l’onction royale. Oublieuse de la valeur cérémonielle et sacrée des longues heures passés dans la cathédrale de Reims, elle se préoccupe avant tout d’intrigues de palais, poussée en cela par sa mère.
Elle n’aime guère le couple formé par le grand-duc Paul, fils de Catherine II, et son épouse, princesse de Wurtemberg, voyageant sous le nom de comte et comtesse du Nord, qu’elle est obligée de recevoir à Trianon au printemps 1782 et les baptise négligemment les « Nord ». Une antipathie ressentie par la baronne d’Oberkirch, amie de l’archiduchesse, dont les Mémoires, bien entendu, manquent d’indulgence mais qui ne sont pas dépourvus d’intérêt anecdotique.
Nous ignorerons toujours comment elle nommait Louis XVI dans l’intimité, ou bien ses deux grandes amies de coeur, la princesse de Lamballe et la comtesse de Polignac. Au sujet de cette dernière nous savons seulement que la cour la nommait la « comtesse Jules », faisant ainsi référence à son époux car son prénom de baptême, Yolande, sentait un peu trop son Moyen Age.
Bien inconsidérément, elle baptise en riant Mademoiselle Rose Bertin son « ministre des modes ». A ce moment, Marie-Antoinette n’est plus la « petite princesse de vingt ans » tant aimée du peuple : ses frasques et ses dépenses sont connues ; le fait qu’elle-même officialise en somme un budget déjà lourdement grevé ne peut que déplaire, le pire étant sans doute que la reine soit tout à fait inconsciente de l’impact de cette appellation dans les couches défavorisées de la population. Du reste, la couturière n’est pas davantage aimée à la cour. La baronne d’Oberkirch relate dans ses Mémoires que « le jargon de cette demoiselle est fort divertissant ; c'est un singulier mélange de hauteur et de bassesse qui frise l'impertinence quand on ne le tient pas de très court, et qui devient insolent pour peu qu'on ne la cloue pas à sa place. » Et Madame Necker ironise ainsi : « Ne paye-t-on à Vernet que sa toile et ses couleurs ? ». Ses prix sont élevés, ses factures brouillonnes et madame d’Ossun, qui s’occupe de la garde-robe de la reine s’en inquiète. Qu’importe ! Si ce n’est la reine, c’est le roi qui paie sans rechigner cette avalanche de nœuds, de coques, de bouquets, de gaze, d’aigrettes, de guirlandes, de perles, de pierreries et de « poufs », ces bonnets étranges dont elle est la spécialiste. Voyez le pouf à l'inoculation, le pouf de la consolation dans la douleur, le bonnet attristé, le bonnet des sentiments repliés, le bonnet de l'esclavage brisé, le pouf au sentiment… Voyez la robe des soupirs étouffés en satin broché orné de regrets superflus ou de plaintes indiscrètes, voyez le pet-en-l'air du matin avec son caraco à l'innocence reconnue dont les basques courtes retombent sur de petits paniers dits considération ; pour l'après-dînée, la polonaise s'impose, avec sa jupe retroussée sur le jupon grâce à deux coulisses qui, partant de la taille, forment trois grosses coques ; sur le devant du caraco, un détail piquant : le nœud du parfait consentement ; le soir, vous triompherez dans la grande robe à la Française, avec des flottants et paniers de cinq mètres de tour. Prévoyez trois sièges pour vous asseoir !
Rose Bertin sait imaginer des vêtements mais aussi des noms qui plaisent à la reine, avide de nouveautés mais aussi - osons le mot - de modernité non pas tant pour être en avance sur son temps mais pour être remarquée. « Miroir, mon beau miroir, quelle est donc la plus belle ? ». Et les courtisans, ou du moins ses entours de répondre : « Vous, Madame ! ». Et l’on s’empresse de lui plaire : une saison, on porte des robes couleur « cheveux de la reine », un blond argenté et moiré ; la saison suivante, la mode est à la couleur « caca dauphin » ; une autre fois, on s’habille en « puce », un marron bien terne, couleur inventée par Louis XVI qui a du bon sens. La reine sourit : son époux aurait-il de l’esprit ?
Elle-même n’est pas ménagée : les pamphlets graveleux vont pleuvoir sous la plume des gazetiers, diaristes et mémorialistes révolutionnaires et l’appellation de « l’Autrichienne » est sans doute un moindre mal. Mais elle ne s’en inquiète guère, écrivant à sa mère « Nous sommes dans une épidémie de chansons satiriques [...]. Je n'ai pas été épargnée. »
Madame du Barry la surnomme très vite « la rouquine », non point tant pour la couleur de ses cheveux - l’archiduchesse est blonde - que pour se venger du dédain qu’elle lui manifeste ; les rousses ne sont point à la mode et cela vous a un petit air effronté du meilleur effet en ce temps où l’on n’aime que la blondeur. Mais la du Barry est de l’histoire ancienne ; elle disparaîtra avec la mort de Louis XV, le 10 mai 1774. La dauphine devient reine.
___

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Message par Mme de Sabran Lun 17 Fév 2014, 14:12



Detilly a écrit:

Nous ignorerons toujours comment elle nommait Louis XVI dans l’intimité, ou bien ses deux grandes amies de coeur, la princesse de Lamballe et la comtesse de Polignac. Au sujet de cette dernière nous savons seulement que la cour la nommait la « comtesse Jules », faisant ainsi référence à son époux car son prénom de baptême, Yolande, sentait un peu trop son Moyen Age.



C'était surtout pour différencier la comtesse Jules de la comtesse Diane !  Wink 

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Message par Invité Lun 17 Fév 2014, 15:22

Mme de Sabran a écrit:Bouturé dans le ci-devant Boudoir   ... du prénom " Marie-Antoinette " 0016:
Au moins ici on y peut répondre !  Hop!
Je pense que de Son habitude viennoise, Marie-Antoinette gardera l'habitude d'être appelée dans l'intimité simplement Antoinette... C'est un détail qui est plutôt repris de façon pessimiste dans les films... alors qu'il devrait être affectueux. C'est vrai...qui ne s'appelait pas Marie à l'époque...
Bon OK... Yolande, Elisabeth, Henriette,...  boudoi26

Bien à vous.

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Message par MARIE ANTOINETTE Lun 17 Fév 2014, 18:15

l'archiduchesse signait ANTOINE  -  je pense qu'elle a peut-être conservé ce charmant diminutif dans l'intimité !!!
Madame ELISABETH était BABETH (ne me souvient plus de l'orthographe exact)
pour LOUIS XVI,  jeune homme et dauphin, il était BERRY !!!!!!
l'aurait-il gardé ? ne voit pas la Reine l'appeler LOULOU , ou  AUGUSTE encore moins GUGUSSE

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Message par Mme de Sabran Lun 17 Fév 2014, 18:19

marie antoinette a écrit: On ne voit pas la Reine l'appeler LOULOU , ou  AUGUSTE encore moins GUGUSSE

 

... du prénom " Marie-Antoinette " Mdr
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Message par Invité Lun 17 Fév 2014, 19:58

marie antoinette On ne voit pas la Reine l'appeler LOULOU , ou  AUGUSTE encore moins GUGUSSE

GENIAL !!! :\\\\\\\\:

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Message par Mme de Sabran Lun 17 Fév 2014, 20:06



... ni Lewis The Sixteenth ...  boudoi26 
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Message par Mme de Sabran Lun 14 Déc 2015, 15:23

.

Je rapatrie chez nous un message intéressant et plaisamment écrit sur la métamorphose d'Antonia en Marie-Antoinette .  Very Happy

...   et sur le goût de la reine pour les surnoms et autres noms d'oiseaux ...  :... du prénom " Marie-Antoinette " 2028181902


;;;;;;;;;;;;;
  ... du prénom " Marie-Antoinette " Images22


Detilly a écrit:

Bonjour,

Voici l'extrait d'un article que j'ai écrit sur le rôle de la métaphore (suite à la lecture de l'ouvrage de Bernard Hours, Louis XV et sa cour, P.U.F. 2002)
___

On ne l’appellera plus désormais que Marie-Antoinette. Du reste, on la nomme ainsi depuis son entrée en France : première perte d’identité pour la jeune Antonia, Josepha, Johanna, cadette de l’impératrice Marie-Thérèse.
Ce changement de nom s’inscrit dans la norme et la jeune fille n’y prête guère attention, pleine de bonne volonté envers son nouveau pays. Certes, elle ne connaît que depuis peu de temps son destin de future reine des Français mais elle vient de subir une formation accélérée. Héritière de la Maison d’Autriche, descendante de la dynastie des Habsbourg-Lorraine, fille de la grande Marie-Thérèse, elle ne peut que s’incliner devant un destin qui ne se présente pas si mal, il faut l’avouer.

Le nom, on le sait aujourd’hui, a une valeur symbolique et donc métaphorique. Qu’Antonia se traduise par Antoinette, soit ; mais l’ajout du « Marie », banal en soi en dépit de sa connotation religieuse chère au cœur des Bourbons, ne peut que renforcer chez elle une dépendance à la mère qui ne s’éteindra vraiment qu’à sa mort, le 29 novembre 1780. Jamais cependant, la reine n’oubliera qu’elle est la « fille de » et les événements semblent le corroborer : elle est guillotinée le 16 octobre, le lendemain de la Sainte-Thérèse.
A se demander si sa mère lui porte chance ou malchance.Mais ce serait faire un mauvais procès que d’accabler une impératrice qui, comme tous les souverains, mènent une politique matrimoniale : Marie-Thérèse ne fait que son devoir.

Les noms et les surnoms joueront un grand rôle dans la vie de le reine. Elle appellera sa fille aînée, baptisée Marie-Thérèse, « Mousseline » et son dernier fils « Chou d’amour », charmantes désignations qui suggèrent une tendresse fondante, un bonheur léger et une clarté vaporeuse : ses enfants appartiennent à un rêve heureux.
La reine fait aussi des cauchemars, surnommant la comtesse de Noailles, sa première dame d’atours, «Madame l’Etiquette » et les trop vieilles dames de la cour des « siècles », ce qui les fâche, réaction bien compréhensible face à une jeune moqueuse ; cependant, une future reine de France n’a pas le droit d’être jeune ni moqueuse. En ce domaine, la tradition a force de loi : l’épouse de Louis XIV pas plus que celle de Louis XV ne manifestèrent une quelconque tendance à l’irrévérence.
Elle va même jusqu’à traiter le roi de « pauvre homme » lors du sacre du 11 juin 1775, croyant l’avoir berné dans l’affaire Choiseul, ce qui est loin d’être le cas.
Ce mépris nonchalant, cette pitié dédaigneuse sont bien ce qu’elle éprouve pour son époux après l’onction royale. Oublieuse de la valeur cérémonielle et sacrée des longues heures passés dans la cathédrale de Reims, elle se préoccupe avant tout d’intrigues de palais, poussée en cela par sa mère.
Elle n’aime guère le couple formé par le grand-duc Paul, fils de Catherine II, et son épouse, princesse de Wurtemberg, voyageant sous le nom de comte et comtesse du Nord, qu’elle est obligée de recevoir à Trianon au printemps 1782 et les baptise négligemment les « Nord ». Une antipathie ressentie par la baronne d’Oberkirch, amie de l’archiduchesse, dont les Mémoires, bien entendu, manquent d’indulgence mais qui ne sont pas dépourvus d’intérêt anecdotique.
Nous ignorerons toujours comment elle nommait Louis XVI dans l’intimité, ou bien ses deux grandes amies de coeur, la princesse de Lamballe et la comtesse de Polignac. Au sujet de cette dernière nous savons seulement que la cour la nommait la « comtesse Jules », faisant ainsi référence à son époux car son prénom de baptême, Yolande, sentait un peu trop son Moyen Age.

Bien inconsidérément, elle baptise en riant Mademoiselle Rose Bertin son « ministre des modes ». A ce moment, Marie-Antoinette n’est plus la « petite princesse de vingt ans » tant aimée du peuple : ses frasques et ses dépenses sont connues ; le fait qu’elle-même officialise en somme un budget déjà lourdement grevé ne peut que déplaire, le pire étant sans doute que la reine soit tout à fait inconsciente de l’impact de cette appellation dans les couches défavorisées de la population. Du reste, la couturière n’est pas davantage aimée à la cour.
La baronne d’Oberkirch relate dans ses Mémoires que « le jargon de cette demoiselle est fort divertissant ; c'est un singulier mélange de hauteur et de bassesse qui frise l'impertinence quand on ne le tient pas de très court, et qui devient insolent pour peu qu'on ne la cloue pas à sa place. » Et Madame Necker ironise ainsi : « Ne paye-t-on à Vernet que sa toile et ses couleurs ? ».
Ses prix sont élevés, ses factures brouillonnes et madame d’Ossun, qui s’occupe de la garde-robe de la reine s’en inquiète. Qu’importe ! Si ce n’est la reine, c’est le roi qui paie sans rechigner cette avalanche de nœuds, de coques, de bouquets, de gaze, d’aigrettes, de guirlandes, de perles, de pierreries et de « poufs », ces bonnets étranges dont elle est la spécialiste. Voyez le pouf à l'inoculation, le pouf de la consolation dans la douleur, le bonnet attristé, le bonnet des sentiments repliés, le bonnet de l'esclavage brisé, le pouf au sentiment… Voyez la robe des soupirs étouffés en satin broché orné de regrets superflus ou de plaintes indiscrètes, voyez le pet-en-l'air du matin avec son caraco à l'innocence reconnue dont les basques courtes retombent sur de petits paniers dits considération ; pour l'après-dînée, la polonaise s'impose, avec sa jupe retroussée sur le jupon grâce à deux coulisses qui, partant de la taille, forment trois grosses coques ; sur le devant du caraco, un détail piquant : le nœud du parfait consentement ; le soir, vous triompherez dans la grande robe à la Française, avec des flottants et paniers de cinq mètres de tour. Prévoyez trois sièges pour vous asseoir !
Rose Bertin sait imaginer des vêtements mais aussi des noms qui plaisent à la reine, avide de nouveautés mais aussi - osons le mot - de modernité non pas tant pour être en avance sur son temps mais pour être remarquée. « Miroir, mon beau miroir, quelle est donc la plus belle ? ». Et les courtisans, ou du moins ses entours de répondre : « Vous, Madame ! ».
Et l’on s’empresse de lui plaire : une saison, on porte des robes couleur « cheveux de la reine », un blond argenté et moiré ; la saison suivante, la mode est à la couleur « caca dauphin » ; une autre fois, on s’habille en « puce », un marron bien terne, couleur inventée par Louis XVI qui a du bon sens. La reine sourit : son époux aurait-il de l’esprit ?
Elle-même n’est pas ménagée : les pamphlets graveleux vont pleuvoir sous la plume des gazetiers, diaristes et mémorialistes révolutionnaires et l’appellation de « l’Autrichienne » est sans doute un moindre mal. Mais elle ne s’en inquiète guère, écrivant à sa mère « Nous sommes dans une épidémie de chansons satiriques [...]. Je n'ai pas été épargnée. »
Madame du Barry la surnomme très vite « la rouquine », non point tant pour la couleur de ses cheveux - l’archiduchesse est blonde - que pour se venger du dédain qu’elle lui manifeste ; les rousses ne sont point à la mode et cela vous a un petit air effronté du meilleur effet en ce temps où l’on n’aime que la blondeur. Mais la du Barry est de l’histoire ancienne ; elle disparaîtra avec la mort de Louis XV, le 10 mai 1774. La dauphine devient reine.

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Message par Aude Jeu 01 Nov 2018, 22:19

Je n'avais jamais compris pourquoi son prénom avait été changé en "Marie-Antoinette", et surtout "Marie".

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