Marie-Antoinette parlait-elle bien le français ?

Marie-Antoinette s'exprimait-elle avec aisance en français?... Avait-elle un accent allemand ?

On sait que la femme de Louis XIV (Marie-Thérèse d'Autriche, qui venait d'Espagne   ) maîtrisait mal le français et avait un fort accent espagnol.

Tel n'est pas le cas en ce qui concerne Marie-Antoinette.

A en juger par sa correspondance, Marie-Antoinette maîtrisait en effet parfaitement les tournures et la syntaxe françaises... (même s'il lui arrivait - assez souvent  boudoi32 - de faire des fautes d'orthographe).

Rien d'étonnant à cela : rappelons, pour commencer, que le père de Marie-Antoinette était français (lorrain).
En outre, Marie-Antoinette a pris assez tôt, semble-t-il, des cours de français.

Au départ, son français n'était pourtant pas parfait.

L'abbé de Vermond écrit ainsi à Mercy, le 21 janvier 1769 :

"J'en profite pour lui faire remarquer des tours de phrases et des expressions plus allemandes que françaises. Il sera bien difficile qu'elle se perfectionne ici sur cet article jusqu'à un certain point ; il faudrait qu'elle ne parlât et n'entendit parler que français et un français pur, ce qui est impossible dans un pays où tout le monde parle trois langues."

Selon Madame Campan, Marie-Antoinette "n'écrivait pas le français correctement ; mais elle le parlait avec la plus grande aisance, et mettait même de l'affectation à dire qu'elle ne savait plus l'allemand".

Marie-Antoinette voulut essayer, en 1787, d'apprendre sa langue maternelle, et en prit des leçons avec assiduité pendant 10 semaines ; mais "elle fut obligée d'y renoncer, éprouvant toutes les difficultés qu'aurait à vaincre une Française qui se livrerait trop tard à cette étude."

Le français , en outre , était la langue parlée dans toutes les cours d'Europe.
Si , en tant qu'enfant, Marie-Antoinette ne l'avait pas parlé plus que ça, Elle l'avait entendu déjà beaucoup sinon depuis toujours.

Bien à vous.

Marie-Antoinette s'exprimait-elle avec aisance en français?...  
Ce fut tout un apprentissage. Nous savons que la dauphine n'était pas très appliquée à l'étude .  En revanche, à juger par sa correspondance  ( oublions l'orthographe      ), la reine s'exprimait parfaitement bien à l'écrit.  
Réussit-elle, à l'oral, à corriger un fatal léger accent germanique ?  Mystère ...

Sur les cours de Français de la jeune-fille avant son mariage  
Maurice Boutry :

Il faut reconnaître que Marie-Thérèse s'occupait beaucoup moins de l’instruction de ses enfants que de leurs plaisirs. Elle s’en remettait à des gouvernantes complaisantes et peu judicieusement choisies, et c’est ainsi que la danse et la musique passaient bien avant la grammaire et l’histoire. Pourtant il ne suffisait pas que Marie- Antoinette possédât des talents d’agrément : la grande situation à laquelle elle se trouvait destinée exigeait d’autres connaissances. Le directeur des théâtres de Vienne avait fait venir à la fin de 1767 une troupe de comédiens français et l’Impératrice ne trouva rien de mieux que de confier sa fille à deux d’entre eux, Aufresne pour la prononciation et la déclamation, Stainville pour le chant.
A  juste titre, ce choix plut médiocrement à Choiseul. Mercv eut à transmettre de discrètes observations : en retour, il se trouva chargé de la délicate mission de trouver un remplaçant aux comédiens, capable de faire honorable figure aux cours autrichienne et française,
capable aussi d’enseigner autre chose que la déclamation, le chant ou la danse.

C'est ainsi que l'abbé de Vermond sortit du chapeau de l'ambassadeur .

On peut aussi se référer à ce que la baronne d'Oberkirch avait dit à ce propos dans ses mémoires.

Enfant, elle parlait le Viennois avec ses frères et soeurs et les gouvernantes  -
J'imagine qu'elle avait gardé un léger accent allemand que l'on peut comparer à celui de ROMY ou de UTE LEMPER

MARIE ANTOINETTE

Mme de Sabran a écrit:  Mercy  (...) se trouva chargé de la délicate mission de trouver un remplaçant aux comédiens, capable de faire honorable figure aux cours autrichienne et française,
capable aussi d’enseigner autre chose que la déclamation, le chant ou la danse.

C'est ainsi que l'abbé de Vermond sortit du chapeau de l'ambassadeur .

En même temps, ce n'était pas idiot d'enseigner le français à la jeune Marie-Antoinette en usant de son activité favorite : le théâtre.

Non, c'est vrai, quand on y pense .

Elle s'en est plutôt bien sortie. Je trouve ses lettres superbes. Je pense notamment à sa lettre à Mme de Tourzel sur le caractère de ses enfants, sa dernière lettre à Mme Elisabeth ... et puis bien sûr à ses mots enflammés à Monsieur F :
"Je vais finir non pas sans vous dire, mon cher et bien tendre ami, que je vous aime à la folie et que jamais jamais je ne peux être un moment sans vous adorer"... 

Ce ne sont pas des mots enflammés mais une formule amicale basique . Que vas-tu imaginer ?!!

Tu as raison, suis-je bête !