Goethe et Marie-Antoinette
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Goethe et Marie-Antoinette
Johann Wolfgang (von) Goethe (1749-1832) est un des auteurs allemands les plus célèbres.
Notamment pour son roman sentimental édité en 1774 : Les Souffrances du jeune Werther et Faust (1790), une pièce de théâtre en vers.
A part être romancier il fut aussi dramaturge, poète, théoricien de l’art et homme d’état.
Je n’écrirai pas sa biographie ici, mais évoquerai uniquement ce qu’il a écrit sur Marie-Antoinette, sa contemporaine.
Originaire de Francfort, Goethe étudie le droit à l’université de Strasbourg en 1770-1771. Quand il apprend que l’archiduchesse Maria Antonia arrivera à Strasbourg le 7 mai 1770, sur l’île aux Epis précisément, au milieu du Rhin entre la ville de Kehl et de Strasbourg, où elle doit participer au rite de « remise de l'épouse » dans une maison spécialement construite pour cette occasion, il a envie de découvrir cette édifice décorée par les meilleurs artistes. Le choix de cette île, entre l'Allemagne et la France, représente d’ailleurs une sorte de zone neutre. Les deux entrées de ce bâtiment sont disposées de telle manière que la future dauphine de France y entre du côté autrichien et en ressort en France.
Goethe s’y rendra quelques jours avant la cérémonie avec des amis de l’université par curiosité de découvrir l’édifice éphémère.
Stefan Zweig le relate ainsi dans sa biographie sur Marie-Antoinette :
Tandis que la gigantesque cavalcade – trois cent quarante chevaux, qui doivent être relayés à chaque station – traverse lentement l’Autriche et la Bavière et, après d’innombrables fêtes et réceptions, s’approche de la frontière française, charpentiers et tapissiers travaillent activement à un édifice singulier sur une île du Rhin, entre Kehl et Strasbourg. Là les grands maîtres de cérémonies de Versailles et de Schœnbrunn ont joué leur principal atout ; après des pourparlers sans fin pour savoir si la remise solennelle de la mariée devait s’accomplir en pays autrichien ou en pays français, un malin parmi eux a trouvé une solution digne de Salomon : on construira un pavillon spécial en bois sur un des petits îlots inhabités du Rhin, entre la France et l’Allemagne, donc une sorte de « no man’s land » ; ce sera là une merveille de neutralité ; deux pièces du côté de la rive droite du Rhin, où Marie- Antoinette entrera en archiduchesse, deux pièces du côté de la rive gauche, d’où elle sortira après la cérémonie en dauphine de France, et au milieu la grande salle de la remise solennelle, où l’archiduchesse deviendra définitivement l’héritière du trône. Des tapisseries précieuses du palais épiscopal couvrent les cloisons élevées à la hâte, l’université de Strasbourg prête un baldaquin, la riche bourgeoisie de la ville son plus beau mobilier.
Ce sanctuaire d’une splendeur princière est naturellement fermé aux yeux des profanes, mais ici comme partout quelques pièces d’argent rendent les gardiens complaisants ; c’est ainsi que quelques jours avant l’arrivée de Marie-Antoinette plusieurs jeunes étudiants allemands se glissent dans l’édifice à moitié achevé pour satisfaire leur curiosité.
L’un d’eux surtout, à la taille élancée, au regard clair et ardent, le nimbe du génie couronnant son front viril, ne peut pas se rassasier de la beauté des Gobelins tissés d’après les cartons de Raphaël ; ils éveillent chez le jeune homme, à qui la cathédrale de Strasbourg vient justement de révéler l’art gothique, le désir ardent de comprendre avec le même amour l’art classique.
Enthousiasmé, il explique à ses camarades moins éloquents ce monde de beauté, soudain découvert, des maîtres italiens ; mais tout à coup il s’arrête, se sent mal à l’aise, ses sourcils foncés et épais se froncent, presque avec colère, au-dessus du regard encore enflammé. Car à l’instant seulement il vient de se rendre compte de ce que représentent ces tapisseries : c’est, en effet, une légende convenant aussi peu que possible à une noce : l’histoire de Jason, Médée et Créüse, l’exemple le plus frappant d’un hymen fatal.
« Quoi ! s’exclame à haute voix le génial adolescent, sans prêter attention à l’étonnement des assistants, est-il permis de mettre aussi imprudemment sous les yeux d’une jeune reine, dès le premier jour, l’exemple du mariage le plus atroce qui fût jamais consommé ? N’y a-t-il donc point parmi les architectes, décorateurs et tapissiers français, un seul homme qui comprenne que les images ont une signification, qu’elles agissent sur les sens et l’esprit, qu’elles laissent des impressions, qu’elles éveillent des pressentiments ? Ne dirait-on pas que l’on a voulu envoyer au-devant de cette belle dame, que l’on dit être attachée à la vie, le plus hideux des spectres ? »
Les amis du bouillant jeune homme réussissent avec peine à le calmer, et il leur faut presque employer la force pour entraîner Goethe – car cet étudiant n’est autre que Goethe – hors de la bâtisse en bois.
« L’immense flot de magnificence » du cortège nuptial s’approche, bientôt il inondera d’allégresse et de joyeuses paroles la salle décorée, sans que personne ne soupçonne que quelques heures auparavant le regard pénétrant d’un poète a discerné dans ce tissu multicolore le fil noir de la fatalité.
Plus tard, quand Marie-Antoinette fut au plus bas de sa popularité après l’affaire du collier, Goethe sera le premier à transformer cette affaire dans une œuvre littéraire qui s’intitulera : Der Groß-Cophta (Le Grand Copthe), une comédie qu’il rédigera pendant l’été de 1791 et qui sera jouée en décembre de la même année au théâtre de la cour ducale de Weimar. En 1792 paraîtra la version imprimée qui est toujours disponible en allemand aux éditions Reclam (jamais traduite si je ne me trompe pas) :
Bien avant l’implication de Cagliostro dans l’affaire du collier, Goethe s’intéresse déjà à son cas.
Quand l’affaire du collier retentit, Goethe suit assidûment les nouvelles et étudie en détail le procès, même les pièces insignifiantes.
En 1787, quand Cagliostro est déjà arrêté en Italie, Goethe se présente auprès de sa famille en se faisant passer pour le confident de Cagliostro, dans le but de subtiliser des informations cruciales qu’il pourrait utiliser pour sa pièce de théâtre. La mère de Cagliostro, crédule, lui donne des lettres adressées à son fils que Goethe promettait de lui transmettre.
Pourtant, quelques années passent avant que la pièce Le Grand Copthe connaîtra sa forme définitive.
Le fil conducteur de la pièce est le déclin moral de l’Ancien Régime, selon Goethe cause principale de la Révolution.
Marie-Antoinette, dans la pièce de Goethe, sera appelée « La princesse » qui rêve de posséder le collier qui surpassera tous les colliers du monde, mais elle n’y apparaît pas ; comme dans l’Affaire réelle, elle ne jouera aucun rôle concret, contrairement à ce que d’aucuns prétendent.
Le Domherr (châtelain) sera le cardinal de Rohan, et Jeanne de la Motte-Valois sera appelée simplement « la Marquise ». Cagliostro sera transformé en Graf Rostro (le comte Rostro). La scène se déroule dans un petit royaume où règne Der Fürst (le Roi), père de la Princesse.
Au mois de mars 1823, dans une conversation avec Friedrich von Müller, Goethe évoquera encore la Révolution Française :
« Ich war bei Goethe, der anfangs matt, nachher sehr heiter war. Er sprach unter anderm sehr geistreich und anschaulich über die drei Hauptursachen der französischen Revolution, … und gesellte ihnen eine vierte zu: Antoinettens gänzliche Vernachlässigung aller Etiquette. “Wenn man einmal mehrere Millionen aufwendet an einem Hof, um gewisse Formen als Schranken gegen die Menge zu haben, so ist es thöricht und lächerlich, wenn man solche selbst wieder über den Haufen wirft.“ »
J’étais chez Goethe, qui était d’abord distant et ensuite d’humeur enjouée. Il parlait entre autres avec plein d’esprit et de clarté sur les trois causes principales de la Révolution Française, et rajouta une quatrième : l’abandon de toute étiquette de Marie-Antoinette. “Quand on dépense plusieurs millions dans une Cour pour créer des formes qui mettent des barrières entre cette Cour et la foule, alors c’est un grand tort et ridicule si l’on fait en sorte de les rejeter par après.“
Et voici une citation de Goethe :
Un bon Allemand ne peut souffrir les Français, mais pourtant il boit leurs vins très-volontiers. :
Notamment pour son roman sentimental édité en 1774 : Les Souffrances du jeune Werther et Faust (1790), une pièce de théâtre en vers.
A part être romancier il fut aussi dramaturge, poète, théoricien de l’art et homme d’état.
Je n’écrirai pas sa biographie ici, mais évoquerai uniquement ce qu’il a écrit sur Marie-Antoinette, sa contemporaine.
Originaire de Francfort, Goethe étudie le droit à l’université de Strasbourg en 1770-1771. Quand il apprend que l’archiduchesse Maria Antonia arrivera à Strasbourg le 7 mai 1770, sur l’île aux Epis précisément, au milieu du Rhin entre la ville de Kehl et de Strasbourg, où elle doit participer au rite de « remise de l'épouse » dans une maison spécialement construite pour cette occasion, il a envie de découvrir cette édifice décorée par les meilleurs artistes. Le choix de cette île, entre l'Allemagne et la France, représente d’ailleurs une sorte de zone neutre. Les deux entrées de ce bâtiment sont disposées de telle manière que la future dauphine de France y entre du côté autrichien et en ressort en France.
Goethe s’y rendra quelques jours avant la cérémonie avec des amis de l’université par curiosité de découvrir l’édifice éphémère.
Stefan Zweig le relate ainsi dans sa biographie sur Marie-Antoinette :
Tandis que la gigantesque cavalcade – trois cent quarante chevaux, qui doivent être relayés à chaque station – traverse lentement l’Autriche et la Bavière et, après d’innombrables fêtes et réceptions, s’approche de la frontière française, charpentiers et tapissiers travaillent activement à un édifice singulier sur une île du Rhin, entre Kehl et Strasbourg. Là les grands maîtres de cérémonies de Versailles et de Schœnbrunn ont joué leur principal atout ; après des pourparlers sans fin pour savoir si la remise solennelle de la mariée devait s’accomplir en pays autrichien ou en pays français, un malin parmi eux a trouvé une solution digne de Salomon : on construira un pavillon spécial en bois sur un des petits îlots inhabités du Rhin, entre la France et l’Allemagne, donc une sorte de « no man’s land » ; ce sera là une merveille de neutralité ; deux pièces du côté de la rive droite du Rhin, où Marie- Antoinette entrera en archiduchesse, deux pièces du côté de la rive gauche, d’où elle sortira après la cérémonie en dauphine de France, et au milieu la grande salle de la remise solennelle, où l’archiduchesse deviendra définitivement l’héritière du trône. Des tapisseries précieuses du palais épiscopal couvrent les cloisons élevées à la hâte, l’université de Strasbourg prête un baldaquin, la riche bourgeoisie de la ville son plus beau mobilier.
Ce sanctuaire d’une splendeur princière est naturellement fermé aux yeux des profanes, mais ici comme partout quelques pièces d’argent rendent les gardiens complaisants ; c’est ainsi que quelques jours avant l’arrivée de Marie-Antoinette plusieurs jeunes étudiants allemands se glissent dans l’édifice à moitié achevé pour satisfaire leur curiosité.
L’un d’eux surtout, à la taille élancée, au regard clair et ardent, le nimbe du génie couronnant son front viril, ne peut pas se rassasier de la beauté des Gobelins tissés d’après les cartons de Raphaël ; ils éveillent chez le jeune homme, à qui la cathédrale de Strasbourg vient justement de révéler l’art gothique, le désir ardent de comprendre avec le même amour l’art classique.
Enthousiasmé, il explique à ses camarades moins éloquents ce monde de beauté, soudain découvert, des maîtres italiens ; mais tout à coup il s’arrête, se sent mal à l’aise, ses sourcils foncés et épais se froncent, presque avec colère, au-dessus du regard encore enflammé. Car à l’instant seulement il vient de se rendre compte de ce que représentent ces tapisseries : c’est, en effet, une légende convenant aussi peu que possible à une noce : l’histoire de Jason, Médée et Créüse, l’exemple le plus frappant d’un hymen fatal.
« Quoi ! s’exclame à haute voix le génial adolescent, sans prêter attention à l’étonnement des assistants, est-il permis de mettre aussi imprudemment sous les yeux d’une jeune reine, dès le premier jour, l’exemple du mariage le plus atroce qui fût jamais consommé ? N’y a-t-il donc point parmi les architectes, décorateurs et tapissiers français, un seul homme qui comprenne que les images ont une signification, qu’elles agissent sur les sens et l’esprit, qu’elles laissent des impressions, qu’elles éveillent des pressentiments ? Ne dirait-on pas que l’on a voulu envoyer au-devant de cette belle dame, que l’on dit être attachée à la vie, le plus hideux des spectres ? »
Les amis du bouillant jeune homme réussissent avec peine à le calmer, et il leur faut presque employer la force pour entraîner Goethe – car cet étudiant n’est autre que Goethe – hors de la bâtisse en bois.
« L’immense flot de magnificence » du cortège nuptial s’approche, bientôt il inondera d’allégresse et de joyeuses paroles la salle décorée, sans que personne ne soupçonne que quelques heures auparavant le regard pénétrant d’un poète a discerné dans ce tissu multicolore le fil noir de la fatalité.
Plus tard, quand Marie-Antoinette fut au plus bas de sa popularité après l’affaire du collier, Goethe sera le premier à transformer cette affaire dans une œuvre littéraire qui s’intitulera : Der Groß-Cophta (Le Grand Copthe), une comédie qu’il rédigera pendant l’été de 1791 et qui sera jouée en décembre de la même année au théâtre de la cour ducale de Weimar. En 1792 paraîtra la version imprimée qui est toujours disponible en allemand aux éditions Reclam (jamais traduite si je ne me trompe pas) :
Bien avant l’implication de Cagliostro dans l’affaire du collier, Goethe s’intéresse déjà à son cas.
Quand l’affaire du collier retentit, Goethe suit assidûment les nouvelles et étudie en détail le procès, même les pièces insignifiantes.
En 1787, quand Cagliostro est déjà arrêté en Italie, Goethe se présente auprès de sa famille en se faisant passer pour le confident de Cagliostro, dans le but de subtiliser des informations cruciales qu’il pourrait utiliser pour sa pièce de théâtre. La mère de Cagliostro, crédule, lui donne des lettres adressées à son fils que Goethe promettait de lui transmettre.
Pourtant, quelques années passent avant que la pièce Le Grand Copthe connaîtra sa forme définitive.
Le fil conducteur de la pièce est le déclin moral de l’Ancien Régime, selon Goethe cause principale de la Révolution.
Marie-Antoinette, dans la pièce de Goethe, sera appelée « La princesse » qui rêve de posséder le collier qui surpassera tous les colliers du monde, mais elle n’y apparaît pas ; comme dans l’Affaire réelle, elle ne jouera aucun rôle concret, contrairement à ce que d’aucuns prétendent.
Le Domherr (châtelain) sera le cardinal de Rohan, et Jeanne de la Motte-Valois sera appelée simplement « la Marquise ». Cagliostro sera transformé en Graf Rostro (le comte Rostro). La scène se déroule dans un petit royaume où règne Der Fürst (le Roi), père de la Princesse.
Au mois de mars 1823, dans une conversation avec Friedrich von Müller, Goethe évoquera encore la Révolution Française :
« Ich war bei Goethe, der anfangs matt, nachher sehr heiter war. Er sprach unter anderm sehr geistreich und anschaulich über die drei Hauptursachen der französischen Revolution, … und gesellte ihnen eine vierte zu: Antoinettens gänzliche Vernachlässigung aller Etiquette. “Wenn man einmal mehrere Millionen aufwendet an einem Hof, um gewisse Formen als Schranken gegen die Menge zu haben, so ist es thöricht und lächerlich, wenn man solche selbst wieder über den Haufen wirft.“ »
J’étais chez Goethe, qui était d’abord distant et ensuite d’humeur enjouée. Il parlait entre autres avec plein d’esprit et de clarté sur les trois causes principales de la Révolution Française, et rajouta une quatrième : l’abandon de toute étiquette de Marie-Antoinette. “Quand on dépense plusieurs millions dans une Cour pour créer des formes qui mettent des barrières entre cette Cour et la foule, alors c’est un grand tort et ridicule si l’on fait en sorte de les rejeter par après.“
Et voici une citation de Goethe :
Un bon Allemand ne peut souffrir les Français, mais pourtant il boit leurs vins très-volontiers. :
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Goethe et Marie-Antoinette
Merci d’avoir ouvert cet intéressant sujet.
J’ignorais l’existence de cette pièce : Le Grand Copthe.
J’ignorais l’existence de cette pièce : Le Grand Copthe.
boudoi29Comte d'Hézècques a écrit:
Et voici une citation de Goethe :
Un bon Allemand ne peut souffrir les Français, mais pourtant il boit leurs vins très-volontiers.
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Goethe et Marie-Antoinette
Merci beaucoup, cher Félix! Très intéressant. Je savais les réactions de Goethe sur les tapisseries à Strasbourg, mais pas toute l'étendue de ses réflexions là-dessus.
Évidemment il n'a jamais vu Marie-Antoinette en personne?
Évidemment il n'a jamais vu Marie-Antoinette en personne?
Invité- Invité
Re: Goethe et Marie-Antoinette
Merci, cher Félix. Ce Goethe annonce l'avènement de la morale bourgeoise!
Invité- Invité
Re: Goethe et Marie-Antoinette
Mais oui, mon cher Cosmo, tu as raison! Et c'est la morale bourgeoise qui a engendré l'hypocrisie du dix-neuvième siècle qui étouffait le débat sur les moeurs de l'ancien régime et qui donnent des difficultés à démêler les vérités historiques de la version d'histoire présentée avec tant d'inexactitude et d'hypocrisie au dix-neuvième siècle.
Invité- Invité
Re: Goethe et Marie-Antoinette
evelynfarr a écrit:Merci beaucoup, cher Félix! Très intéressant. Je savais les réactions de Goethe sur les tapisseries à Strasbourg, mais pas toute l'étendue de ses réflexions là-dessus.
Évidemment il n'a jamais vu Marie-Antoinette en personne?
En effet Eve, Goethe n'a jamais rencontré Marie-Antoinette.
C'est d'ailleurs grâce à votre livre que je me suis rappelé à mon esprit cette visite du jeune Goethe au pavillon qui devait servir de lieu de transformation de la jeune et naïve Maria Antonia
Zweig a vraiment l'art de nous décrire cette visite comme s'il était présent également
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Goethe et Marie-Antoinette
Comte d'Hézècques a écrit:
Goethe s’y rendra quelques jours avant la cérémonie avec des amis de l’université par curiosité de découvrir l’édifice éphémère.
Stefan Zweig le relate ainsi dans sa biographie sur Marie-Antoinette :
« Quoi ! s’exclame à haute voix le génial adolescent, sans prêter attention à l’étonnement des assistants, est-il permis de mettre aussi imprudemment sous les yeux d’une jeune reine, dès le premier jour, l’exemple du mariage le plus atroce qui fût jamais consommé ? N’y a-t-il donc point parmi les architectes, décorateurs et tapissiers français, un seul homme qui comprenne que les images ont une signification, qu’elles agissent sur les sens et l’esprit, qu’elles laissent des impressions, qu’elles éveillent des pressentiments ? Ne dirait-on pas que l’on a voulu envoyer au-devant de cette belle dame, que l’on dit être attachée à la vie, le plus hideux des spectres ? »
Les amis du bouillant jeune homme réussissent avec peine à le calmer, et il leur faut presque employer la force pour entraîner Goethe – car cet étudiant n’est autre que Goethe – hors de la bâtisse en bois.
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:
Pour Stefan Zweig, Goethe trouve dans la réalité la matière la plus invraisemblablement romanesque . La vérité est si folle que toute expression pour l'exprimer est plate et insipide .
Meuh non !
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2348-goethe-le-grand-copthe-ou-l-affaire-du-collier#67058
Et pourtant nous parlons du génial Goethe ! :n,,;::::!!!:
Cet événement me remplit d'épouvante, comme l'aurait fait la tête de Méduse , avait-il écrit au moment des faits ..
Nicolas de la Motte ...
Hélas ! la suite ne nous est que trop bien connue ! àè-è\':
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Goethe et Marie-Antoinette
Cette sculpture est de Guibert Honoré Jean (1720-1791 ) et date de 1765 .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Goethe et Marie-Antoinette
Chers amis,
Il semble que si ces souvenirs sont authentiques alors Goethe a vu dauphine, ce qui est plus que probable ..
Leos
Évidemment il n'a jamais vu Marie-Antoinette en personne?
Mémoires de Goëthe, Volume 1 Johann Wolfgang von Goethe, traduit de Aubert de Vitry,1823 .
Livre neuvieme, page 271-275.
...
Ce n'était pas assez de ce morcelement de mes études. Elles furent bientôt suspendues par un événement remarquable qui mit tout en mouvement dans la ville, et nous procura quelques jours de fêtes. Marie-Antoinette, archiduchesse d'Autriche, reine future de la France, était attendue à Strasbourg, qu'elle devait traverser pour se rendre à Paris. On préparait à la hâte ces solennités qui fixent l'attention du peuple sur les grandeurs de ce monde. Je remarquai surtout l'édifice que l'on construisit sur une île du Rhin , entre les deux ponts, pour la réception de cette princesse, et la remise de sa personne aux mains de l'ambassadeur du roi, aïeul de son époux. Cet édifice était peu élevé. Au milieu se trouvait une grande salle, at· tenant de chaque côté à une salle plus petite; toutes deux conduisaient à plusieurs autres chambres. Si cette construction eût été plus durable, elle eût pu servir de lieu de plaisance à des personnages éminens. Mais ce qui m'intéressait le plus, et ce qui me coûta quelqu'argent que je n'épargnai pas pour obtenir du concierge la permission de revenir, c'étaient les tapisseries des Gobelins, dont l'intérieur des appartemens était orné. Je voyais alors pour la première fois ces fameuses tapisseries exécutées d'après les cartons de Raphaël. Quoique ce ne fussent que des copies, elles me donnaient une idée de la régularité et de la perfection des modèles. Je revis plusieurs fois ces beaux ouvrages, sans pouvoir m'en rassasier. Mais autant j'en étais satisfait, autant la décoration de la grande salle IIl62 déplut. On l'avait ornée de tapisseries de haute lisse, beaucoup plus grandes, plus brillantes et plus riches; elles étaient exécutées d'après les tableaux des peintres français du temps. J'aurais sans doute encore trouvé quelque plaisir dans la manière de ces artistes. Car mon jugement comme mon imagination ne se rendaient pas aisément exclusifs. Mais le sujet de ces peintures me révolta. Ce n'était rien moins que l'histoire de Jason, de Médée et de Créuse, c'est-à-dire l'exemple de l'hymen le plus malheureux. A la gauche du trône, on voyait l'infortunée fiancée en proie aux tourmens de la mort la plus cruelle. A droite, Jason, furieux, déplorait la perte de ses enfans étendus morts à ses pieds, tandis que la furie qui les avait tués s'enfuyait dans les airs sur son char attelé de dragons. Toutes les maximes de goût que j'avais puisées à l'école d'Oëser fermentaient dans ma têté. Avoir placé le Christ et ses apôtres dans l'une des pièces d'un édifice consacré à des noces, était déjà à mes yeux un défaut de convenance. Nul doute que la dimension seule de la chambre n'eut déterminé ce choix singulier. Je l'excusai cependant en faveur du plaisir que m'avaient fait les tapisseries. Mais l'énorme bévue commise dans la grande salle me mit hors de moi. Je pris vivement mes compagnons à témoins d'une pareille atteinte au bon sens et au bon goût. Eh quoi ! m'écriai-je, sans m'inquiéter de ceux qui m'écoutaient ; peut-on au premier pas que fait une jeune reine dans ses nouveaux États, lui mettre si inconsidérément sous les yeuxl'exemple de l'hymen le plus horrible? N'y a-t-il parmi les architectes et décorateurs français, personne qui puisse comprendre qu'un tableau est une représentation ; qu'il agit sur les sens et sur l'âme; qu'il doit produire une impression; qu'il excite des pressentimens? n'a-t-on pas autre chose à offrir aux premiers regards d'une belle et aimable reine, que ces spectres épouvantables ? Je ne me rappelle plus ce que j'ajoutai. Mais mes amis s'empressèrent de me faire taire, et de m'emmener pour éviter quelque désagrément. Ils m'assurèrent que personne ne s'amusait à chercher un sens à des peintures, et que toute la population de Strasbourg et des environs, non plus que la reine elle-même et sa cour n'y penseraient pas davantage (1). Je me rappelle fort bien encore sa belle et noble figure, l'air aussi gai qu'imposant de cette jeune princesse. Nous la vîmes à merveille à travers les glaces de sa voiture. Elle paraissait s'entretenir d'une manière très-affable avec les dames qui l'accompagnaient, et s'amuser de la foule qui se précipitait au-devant d'elle. La reine poursuivit sa route. La foule s'écoula, et la ville reprit sa tranquillité accoutumée. Avant l'arrivée de cette princesse, on avait publié une défense à tout individu affligé de maladie rebutante, de se trouver sur son passage. On plaisantait à cette occasion. Je composai des vers français dans lesquels je comparais la venue du Christ, qui semblait s'occuper surtout des malades et des infirmes, avec celle de la reine, qui paraissait redouter la vue de ces malheureux. Ma petite pièce de poésie fut passablement accueillie par mes amis. Mais un Français qui vivait avec nous, critiqua impitoyablement, et non sans fondement, à ce qu'il parut, ma diction et ma prosodie. Je ne crois pas avoir rien composé depuis en vers français. A peine avait-on ouï retentir la nouvelle de l'arrivée de la reine dans sa capitale, que l'on fut atterré par l'annonce de l'événement affreux qui avait signalé les fêtes de son mariage. Par suite d'une négligence de la police, une multitude d'hommes, de chevaux, de voitures, avait été précipitée dans des amas de matériaux de construction qui encombraient la voie publique, et ces noces royales avaient plongé la ville dans le deuil et dans la douleur. On s'efforça de cacher au monde et au couple couronné toute l'étendue de ce désastre. On enterra secrètement quantité d'individus qui y avaient péri. Ce ne fut que l'absence indéfiniment prolongée de leurs parens qui convainquit nombre de familles de la part qu'elles avaient à ce fatal événement. Ai-je besoin de dire qu'il me rappela vivement les affreuses images qu'on avait présentées à la reine dans sa grande salle de réception à Strasbourg? Peu s'en fallut qu'une mauvaise plaisanterie que je m'étais permise, ne causât à mes parens les plus vives alarmes. Je m'étais avisé d'adresser à un de mes jeunes amis à Francfort une lettre datée de Versailles, dans laquelle je lui faisais le récit des solennités du moment. Il me crut à Paris, à l'époque fatale, et tremblait d'apprendre que j'eusse été enveloppé dans la terrible catastrophe. Heureusement, mes parens reçurent une lettre de moi avant que ses tristes conjectures dont il avait fait part à des amis communs, ne fussent arrivées jusqu'à eux. Je jurai de renoncer à toute mystification. Mais j'ai mal tenu mon serment. La vie réelle serait souvent peu tolérable, sans le secours de la fiction et de la plaisanterie.
(1) On • dijo vu que Goëthe recueillait avec soin tout ce qui lui paraissait renfermer quelques augures pour l'avenir. Déjà il avait aperçu dans une rangée de tableaux, que les empereurs d'Allemagne n'avaient pas long-temps à conserver ce titre. Les présages funestes, dans lesquels notre auteur semblait lire d'avance les malheurs de la reine, ne se sont que trop réalisés depuis.
Il semble que si ces souvenirs sont authentiques alors Goethe a vu dauphine, ce qui est plus que probable ..
Leos
Évidemment il n'a jamais vu Marie-Antoinette en personne?
Mémoires de Goëthe, Volume 1 Johann Wolfgang von Goethe, traduit de Aubert de Vitry,1823 .
Livre neuvieme, page 271-275.
...
Ce n'était pas assez de ce morcelement de mes études. Elles furent bientôt suspendues par un événement remarquable qui mit tout en mouvement dans la ville, et nous procura quelques jours de fêtes. Marie-Antoinette, archiduchesse d'Autriche, reine future de la France, était attendue à Strasbourg, qu'elle devait traverser pour se rendre à Paris. On préparait à la hâte ces solennités qui fixent l'attention du peuple sur les grandeurs de ce monde. Je remarquai surtout l'édifice que l'on construisit sur une île du Rhin , entre les deux ponts, pour la réception de cette princesse, et la remise de sa personne aux mains de l'ambassadeur du roi, aïeul de son époux. Cet édifice était peu élevé. Au milieu se trouvait une grande salle, at· tenant de chaque côté à une salle plus petite; toutes deux conduisaient à plusieurs autres chambres. Si cette construction eût été plus durable, elle eût pu servir de lieu de plaisance à des personnages éminens. Mais ce qui m'intéressait le plus, et ce qui me coûta quelqu'argent que je n'épargnai pas pour obtenir du concierge la permission de revenir, c'étaient les tapisseries des Gobelins, dont l'intérieur des appartemens était orné. Je voyais alors pour la première fois ces fameuses tapisseries exécutées d'après les cartons de Raphaël. Quoique ce ne fussent que des copies, elles me donnaient une idée de la régularité et de la perfection des modèles. Je revis plusieurs fois ces beaux ouvrages, sans pouvoir m'en rassasier. Mais autant j'en étais satisfait, autant la décoration de la grande salle IIl62 déplut. On l'avait ornée de tapisseries de haute lisse, beaucoup plus grandes, plus brillantes et plus riches; elles étaient exécutées d'après les tableaux des peintres français du temps. J'aurais sans doute encore trouvé quelque plaisir dans la manière de ces artistes. Car mon jugement comme mon imagination ne se rendaient pas aisément exclusifs. Mais le sujet de ces peintures me révolta. Ce n'était rien moins que l'histoire de Jason, de Médée et de Créuse, c'est-à-dire l'exemple de l'hymen le plus malheureux. A la gauche du trône, on voyait l'infortunée fiancée en proie aux tourmens de la mort la plus cruelle. A droite, Jason, furieux, déplorait la perte de ses enfans étendus morts à ses pieds, tandis que la furie qui les avait tués s'enfuyait dans les airs sur son char attelé de dragons. Toutes les maximes de goût que j'avais puisées à l'école d'Oëser fermentaient dans ma têté. Avoir placé le Christ et ses apôtres dans l'une des pièces d'un édifice consacré à des noces, était déjà à mes yeux un défaut de convenance. Nul doute que la dimension seule de la chambre n'eut déterminé ce choix singulier. Je l'excusai cependant en faveur du plaisir que m'avaient fait les tapisseries. Mais l'énorme bévue commise dans la grande salle me mit hors de moi. Je pris vivement mes compagnons à témoins d'une pareille atteinte au bon sens et au bon goût. Eh quoi ! m'écriai-je, sans m'inquiéter de ceux qui m'écoutaient ; peut-on au premier pas que fait une jeune reine dans ses nouveaux États, lui mettre si inconsidérément sous les yeuxl'exemple de l'hymen le plus horrible? N'y a-t-il parmi les architectes et décorateurs français, personne qui puisse comprendre qu'un tableau est une représentation ; qu'il agit sur les sens et sur l'âme; qu'il doit produire une impression; qu'il excite des pressentimens? n'a-t-on pas autre chose à offrir aux premiers regards d'une belle et aimable reine, que ces spectres épouvantables ? Je ne me rappelle plus ce que j'ajoutai. Mais mes amis s'empressèrent de me faire taire, et de m'emmener pour éviter quelque désagrément. Ils m'assurèrent que personne ne s'amusait à chercher un sens à des peintures, et que toute la population de Strasbourg et des environs, non plus que la reine elle-même et sa cour n'y penseraient pas davantage (1). Je me rappelle fort bien encore sa belle et noble figure, l'air aussi gai qu'imposant de cette jeune princesse. Nous la vîmes à merveille à travers les glaces de sa voiture. Elle paraissait s'entretenir d'une manière très-affable avec les dames qui l'accompagnaient, et s'amuser de la foule qui se précipitait au-devant d'elle. La reine poursuivit sa route. La foule s'écoula, et la ville reprit sa tranquillité accoutumée. Avant l'arrivée de cette princesse, on avait publié une défense à tout individu affligé de maladie rebutante, de se trouver sur son passage. On plaisantait à cette occasion. Je composai des vers français dans lesquels je comparais la venue du Christ, qui semblait s'occuper surtout des malades et des infirmes, avec celle de la reine, qui paraissait redouter la vue de ces malheureux. Ma petite pièce de poésie fut passablement accueillie par mes amis. Mais un Français qui vivait avec nous, critiqua impitoyablement, et non sans fondement, à ce qu'il parut, ma diction et ma prosodie. Je ne crois pas avoir rien composé depuis en vers français. A peine avait-on ouï retentir la nouvelle de l'arrivée de la reine dans sa capitale, que l'on fut atterré par l'annonce de l'événement affreux qui avait signalé les fêtes de son mariage. Par suite d'une négligence de la police, une multitude d'hommes, de chevaux, de voitures, avait été précipitée dans des amas de matériaux de construction qui encombraient la voie publique, et ces noces royales avaient plongé la ville dans le deuil et dans la douleur. On s'efforça de cacher au monde et au couple couronné toute l'étendue de ce désastre. On enterra secrètement quantité d'individus qui y avaient péri. Ce ne fut que l'absence indéfiniment prolongée de leurs parens qui convainquit nombre de familles de la part qu'elles avaient à ce fatal événement. Ai-je besoin de dire qu'il me rappela vivement les affreuses images qu'on avait présentées à la reine dans sa grande salle de réception à Strasbourg? Peu s'en fallut qu'une mauvaise plaisanterie que je m'étais permise, ne causât à mes parens les plus vives alarmes. Je m'étais avisé d'adresser à un de mes jeunes amis à Francfort une lettre datée de Versailles, dans laquelle je lui faisais le récit des solennités du moment. Il me crut à Paris, à l'époque fatale, et tremblait d'apprendre que j'eusse été enveloppé dans la terrible catastrophe. Heureusement, mes parens reçurent une lettre de moi avant que ses tristes conjectures dont il avait fait part à des amis communs, ne fussent arrivées jusqu'à eux. Je jurai de renoncer à toute mystification. Mais j'ai mal tenu mon serment. La vie réelle serait souvent peu tolérable, sans le secours de la fiction et de la plaisanterie.
(1) On • dijo vu que Goëthe recueillait avec soin tout ce qui lui paraissait renfermer quelques augures pour l'avenir. Déjà il avait aperçu dans une rangée de tableaux, que les empereurs d'Allemagne n'avaient pas long-temps à conserver ce titre. Les présages funestes, dans lesquels notre auteur semblait lire d'avance les malheurs de la reine, ne se sont que trop réalisés depuis.
Leos- Messages : 793
Date d'inscription : 29/12/2013
Age : 54
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Re: Goethe et Marie-Antoinette
Merci, mon cher Leos, pour ce long extrait . Vous vous en souvenez sans doute, nous évoquions ces tapisseries illustrant le drame de Jason et Médée dans ce sujet-ci :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t257p50-le-voyage-de-la-dauphine-marie-antoinette-depuis-l-autriche-vers-la-france
Il semble que Goethe ait été, dès 1770, comme par une étrange prémonition de l'avenir, fasciné par le destin de Marie-Antoinette
https://marie-antoinette.forumactif.org/t257p50-le-voyage-de-la-dauphine-marie-antoinette-depuis-l-autriche-vers-la-france
Il semble que Goethe ait été, dès 1770, comme par une étrange prémonition de l'avenir, fasciné par le destin de Marie-Antoinette
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
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