Le voyage de la dauphine Marie-Antoinette depuis l'Autriche vers la France

Oui, je pense aussi que l'adolescente devait être bien triste de quitter sa famille et son pays. Ce qui me paraît normal, bien sûr Österreich.

Maria Theresia nimmt Abschied von ihrer Tochter Maria Antoinette, 1770

Non seulement le chagrin bien compréhensible de quitter sa famille, notamment sa mère et ses trois frères Joseph, Ferdinand et Maximilien, les courtisans qu'elle fréquentait forcément, les serviteurs qui partageaient son quotidien, le pays, la ville où elle a toujours vécu...

Mais aussi la fatigue accumulée !
Depuis le 19 avril et même les jours précédents, elle est en constante représentation, tous les yeux fixés sur elle, jouant le premier rôle, bals, réceptions, cérémonies officielles dont un mariage en grande pompe... Elle n'a que quatorze ans et il ne faut pas oublier que Marie-Antoinette n'est pas à cette date un modèle d'application et de patience dans les activités sérieuses.

Sans oublier l'angoisse de découvrir un nouveau pays, une nouvelle cour, un nouveau logement, des nouveaux courtisans et serviteurs qui ne cesseront de l'épier, une nouvelle famille dont on ne lui a pas brossé le meilleur des portraits et surtout un mari qu'elle n'a jamais vu !!! Avec ce que cela implique et qui nécessairement peut donner quelque stress à une si jeune fille.

La pièce était peut-être médiocre. En tout cas elle n'a pas réussi à captiver celle qui normalement adorait ces spectacles. Elle aurait pu oublier un moment ses soucis... Non. Au lieu de cela elle s'ennuie, montre par son attitude que son esprit est ailleurs.

Pauvre gosse !

Le lendemain matin, Antoine fait ses adieux à son frère; le cortège repart pour le château d'Enns où l'attend le prince d'Auersperg ( ... à vos souhaits ) . Le temps est froid et pluvieux. Les étapes sont calculées pour durer au moins sept ou huit heures car on craint de fatiguer une enfant dont la santé jusqu'ici a été plutôt fragile . Le 23, Antoine est à Lambach, le 24 à Altheim, le 25 à Alt Ettigen en Bavière, après avoir passé l'Inn . Le 26 et le 27, un dimanche, au château de Nymphenburg tout près de Munich, elle assiste aux fêtes données en son honneur par l'électeur de Bavière, l'un des plus riches souverains d'Europe, passionné pour les Arts, voisin de l'Autriche et fidèle allié de la France .

( Jallut et Huisman )

Le temps est froid et pluvieux  :

J'ai fait ce voyage pendant plusieurs années au départ de VIENNE jusqu'à STRABOURG pour la partie Autriche/Allemagne allant fouiner dans les archives  - mes photos sont sur DIAPO malheureusement voici quelques cartes postales anciennes pour expliquer les lieux:


je n'ai rien trouvé sur le relais de WELLS




puis MUNICH

Grand merci, chère Marie-Antoinette ! :n,,;::::!!!:

WELS j'ai retrouvé une vue de WELS, mais ce n'est pas le relais de poste qui existe encore et où Madame ROYALE passera lors de son voyage en 1796 vers VIENNE.


AUGSBOURG - elle reste dans le grand bâtiment à droite de la gravure avec réception et un grand bal.


GUZBURG  - elle est enrhumée et passe plusieurs jours dans cette ville et rencontre sa tante CHARLOTTE DE LORRAINE c'est là que le premier jeton la représentant sera frappé.


ULM L'hotel de ville  - dans cette ville se trouve une superbe cathédrale gothique devenue temple protestant.


L'ABBAYE DE OBERMARCHTAL -  elle y resta 24 heures avec réception et banquet  - le porche à droite est appelé le "pavillon dauphine"
on a ouvert aussi une route spéciale qui existe encore pour ce passage qui porte le nom de "route de la dauphine".


STOCKACH - repos - la ville est au bord du LAC DE CONSTANCE


DONAUESCHINGEN -  on remonte vers le NORD -  fontaine célébrant la naissance du DANUBE


HOTEL ADLER où elle passe la nuit - la chambre modernisée existe encore dans le bâtiment d'époque-
on a ouvert dans la montagne une route permettant de descendre vers FRIBOURG



FRIBOURG


Dernière étape et dernière nuit en terre allemande - NOAILLES viendra la saluer le soir !!!!!


J'ai montré les grandes étapes sans évoquer les petites villes relais et autres lieux qui sont toujours intéressants à visiter.....
pour le voyage de STRASBOURG vers VERSAILLES cela fera l'objet d'un autre reportage.

MARIE ANTOINETTE

Je pense qu'on devrait fusionner les deux sujets, car nous commençons à radoter !!! : : :

https://marie-antoinette.forumactif.org/t257-le-voyage-depuis-l-autriche-vers-la-france

Mon pays, vous avez entièrement raison, nous avions déjà fait cet excellent travail , mais il est toujours agréable de se rafraichir la mémoire et constater que nous ne somme pas encore trop "gaga" ...
Je laisse donc à nos Maîtres, le plaisir de fusionner nos travaux.

Affectueusement
Votre MARIE ANTOINETTE :;\':;\':; :;\':;\':; :;\':;\':;

Oui, un voyage qui serait amusant et agréable d'accomplir !!! :;\':;\':; :;\':;\':; :;\':;\':;

Je suis persuadé que la Daupnine n'a pas passé la nuit du 24 avril 1770 à Altheim mais en Braunau am Inn.

Am 24. April traf der Konvoi im damals bayerischen Braunau ein. Mit Kanonenschüssen und Glockengeläute empfingen das paradierende Kurbayerische Korps, zahlreiche Adelige und das Braunauer Volk die junge Braut. Maria Antoinette tafelte am Abend mit dem Adel der Umgebung. Nachdem Schlechtwetter einen Tanz der Braunauer Schiffsleute auf ihren Booten auf dem Inn verhinderte, endete der Abend mit einem kleinen Konzert. Am 25. April wurde die Reise um 13 Uhr nach einer heiligen Messe, Militärparade, Kanonenschüssen und Jubelrufen des Volkes fortgesetzt. Am 16. Mai fand die eigentliche Trauung in Versailles statt. 1774 bestieg sie mit ihrem Gatten den französischen Königsthron. Ihr Leben endete tragisch. Im Zuge der Französischen Revolution wurde zunächst König Ludwig XVI. im Jänner und letztlich auch Marie Antoinette im Oktober 1793 hingerichtet.

Leos a écrit:Je suis persuadé que la Daupnine n'a pas passé la nuit du 24 avril 1770 à Altheim mais en Braunau am Inn.

C'est tout proche alors, sans doute ?

D'après Marguerite Jallut :
Le 23, Antoine est à Lambach, le 24 à Altheim, le 25 à Alt Ettingen en Bavière, après avoir passé l'Inn.

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Pour faciliter les explications et n'étant pas spécialiste des provinces autrichiennes et/ou bavaroises  -
j'ai indiqué ma très chère BAVIERE  -j'ai dormi dans l'auberge ou est descendue notre dauphine, Marie LOUISE et aussi NAPOLEON lors de sa route vers VIENNE.

Cette auberge a gardé un charme ancien avec une enseigne ancienne montrant l'arrêt de NAPOLEON - le souvenir de la dauphine n'est pas le principal dans la mémoire des lieux.

Ce petit village est traversé par une route importante déjà à son époque, mais qui est devenue une route infernale avec des gros camions passant de jour et de nuit  -  l'aubergiste avait eu la gentillesse de me donner une chambre donnant sur l'arrière, mais on entendait encore la circulation.......

Je modifie mon dossier pour indiquer le nom exact de la province.

MARIE ANTOINETTE

MARIE ANTOINETTE a écrit:


Pour une meilleure compréhension je remets le plan de la maison de l'échange !!!!!

MARIE ANTOINETTE

Un pavillon de bois, composé de cinq pièces, a été construit dans une des îles du Rhin ; le Garde-Meuble royal l'a revêtu de tapisseries des Gobelins. Dans la partie réservée à la cour impériale, on déshabille la Dauphine, qui doit quitter la chemise et jusqu'aux bas, pour ne rien garder du pays qui cesse d'être le sien. Dans la pièce du milieu, meublée d'une grande table et d'une estrade, sous le dais de laquelle s'assied Marie- Antoinette, a lieu la cérémonie de remise et de réception ; les actes sont signés par les envoyés extraordinaires, le secrétaire du cabinet du Roi et le premier commis des Affaires étrangères ; puis la porte s'ouvre du côté de la France, et la maison française de la Dauphine apparaît, au moment où elle donne congé, les yeux mouillés d'émotion, à une partie des serviteurs de Vienne qui l'ont accompagnée jusqu'en terre du Roi.

Seul de la suite allemande, le prince de Stahremberg reste auprès d'elle, tandis qu'elle descend l'estrade, et fait quelques pas au-devant du comte de Saulx, son chevalier d'honneur, qui s'avance donnant le bras à la comtesse de Noailles ; le comte de Noailles les luI présente. Puis la dame d'honneur, prenant la droite de la princesse, lui présente à son tour son mari, à titre de grand d'Espagne, ce qui vaut au comte de Noailles le baiser d'usage. L'huissier de la Chambre du Roi, qui garde la porte, fait entrer successivement le marquis des Granges, maître des cérémonies ; le comte de Tessé, premier écuyer ; le chevalier de Saint-Sauveur, qui commande le détachement des gardes-du -corps de l'escorte ; le maréchal de Contades, commandant de la province ; le marquis de Vogué, commandant en second ; l'intendant d'Alsace, le préteur de Strasbourg, enfin les dames désignées pour aller au-devant de la princesse, la duchesse de Villars, dame d'atours, la duchesse de Picquigny, la marquise de Duras, la comtesse de Mailly, la comtesse de Tavannes. Marie-Antoi-
nette appartient désormais tout entière à sa nouvelle patrie.

( Pierre de Nolhac )

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Mme de Sabran a écrit:




Un pavillon de bois, composé de cinq pièces, a été construit dans une des îles du Rhin ; le Garde-Meuble royal l'a revêtu de tapisseries des Gobelins.



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Voici ce que dit Goethe au sujet de ces tapisseries :

Goethe a écrit: "Marie-Antoinette, Grande Duchesse d'Autriche, Reine de France, devait, se rendant à Paris, passer par Strasbourg. Les festivités par lesquelles on enseigne au peuple que la grandeur existe dans le monde se préparaient avec zèle. Et je remarquai particulièrement la construction érigée sur une île du Rhin entre les deux ponts et où elle devait être reçue et prise en charge par l'envoyé de son époux. Cette construction était de peu de hauteur et possédait en son milieu une grande salle et deux plus petites de chaque côté. Puis suivaient d'autres pièces qui s'étendaient encore vers l'arrière ; plus solidement construite elle aurait pu passer aisément pour une demeure d'agrément pour la noblesse. Mais ce qui m'intéressa particulièrement, si bien que je n’épargnai pas les « büsel » (une petite pièce de monnaie d’argent alors d’usage courant) pour obtenir du gardien d'y entrer à plusieurs reprises, c'étaient les tapisseries dont on avait recouvert tout l'intérieur. C'est là que je vis pour la première fois des tapisseries d'après des cartons de Raphaël et ce spectacle fit sur moi une impression décisive...
carton de Raphaël pour la pêche miraculeuse
J'allais et venais et ne pouvait me rassasier de ce que je voyais; une vaine aspiration me tourmentait car ce qui me parlait de façon si exceptionnelle j'aurais bien voulu aussi le comprendre... Je trouvai extrêmement agréables les petites salles et la salle principale me parut d’autant plus affreuse.
Raphaël la pêche miraculeuse
On l’avait décorée de tapisseries beaucoup plus grandes, plus riches et magnifiques, entourées d’une foule d’enjolivements, tissées d’après des tableaux d’artistes français contemporains. Je me serais volontiers accommodé également de ce style car il n’était pas dans ma sensibilité ni dans ma nature d’exclure sans appel ; mais le sujet m’irrita au plus haut point. C’est l’histoire de Jason, Médée et Créüse qui était là illustrée, c’est-à-dire un exemple du mariage le plus malheureux qui soit. A la gauche du trône on voyait l’épousée luttant avec la mort la plus horrible et excitant la pitié des spectateurs ; à droite le père s’épouvante de voir ses enfants morts à ses pieds ; pendant que la furie traverse le ciel sur son char tiré par un dragon. Et pour joindre l’inepte à l’horrible, derrière le velours rouge et le dossier doré du trône s’enroulait la queue blanche du taureau cependant que le combat du monstre crachant le feu et de Jason se dissimulait entièrement derrière la coûteuse draperie. Toutes les maximes dont je m’étais imprégné à l’école d’Oeser me revenaient.
Médée sur son char tiré par le dragon
Que l’on représente Christ et les apôtres dans les salles annexes d’un bâtiment nuptial était déjà preuve d’un manque de discernement et sans doute c’étaient les dimensions des pièces qui avaient guidé le choix du conservateur des tapis royaux ; ceci je le pardonnais volontiers car ç’avait été à mon avantage ; mais une erreur comme celle de la grande salle me mit hors de moi et je pris avec passion mes compagnons à témoins d’un tel manquement au goût et au sentiment. « Quoi ! » m’écriai-je, sans me soucier des autres personnes présentes ; « Est-il permis de mettre sous les yeux d’une jeune reine, au premier pas qu’elle fait dans son pays, l’image des plus horribles noces qui se soient peut-être jamais faites ! Ne s’en trouve-t-il aucun parmi les architectes, les décorateurs et les tapissiers français qui comprenne que les images représentent quelque chose, que les images agissent sur l’âme et le sentiment, qu’elles produisent des impressions, qu’elles suscitent des pressentiments ! N’est-ce pas tout comme si l’on avait envoyé un spectre accueillir à la frontière cette belle dame que l’on dit amoureuse de la vie. » Je ne sais plus ce que je dis encore, mais mes compagnons s’employèrent à me calmer et à me faire quitter la place pour éviter les désagréments. Puis ils m’assurèrent qu’il n’était pas donné à tout le monde de chercher une signification aux images ; qu’à eux du moins l’idée n’en serait pas venue, non plus qu’à toute la population de Strasbourg et de la région quand bien même elle serait venue en masse, et pas davantage à la reine elle-même avec toute sa cour.
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Le fleuve puissant et étincelant de la Cour s'était écoulé et ne m'avait laissé d'autre nostalgie que celle de ces tentures de Raphaël que j'aurais voulu à toute heure contempler, révérer, vénérer même. Je pus heureusement y intéresser plusieurs personnalités si bien qu'on ne les décrocha et roula que le plus tard possible."

Merci, mon cher Osterreich .  Nous nous souvenons bien, en effet, du choix tellement inapproprié de cette  tapisserie !

Ci-dessous, Médée n'a pas encore tué ses ( futurs ) enfants . Juste avant le départ de Colchide, Jason s'empare de la Toison d'or que nous voyons encore suspendue .

marquis de Bombelles a écrit:


Le 26 et le 27 avril 1770, Marie Antoinette est au château de Nymphenburg près de Munich.

wiki a écrit:Le château Nymphenburg à Munich était autrefois la résidence d'été des princes-électeurs et des rois de Bavière.
Le bâtiment central (le plus ancien) est commandé dans le style d'une villa italienne en 1664 par le prince-électeur Ferdinand Marie de Bavière en cadeau à son épouse Henriette Adélaïde de Savoie, à l'occasion de la naissance de son fils Maximilien-Emmanuel. L'architecte en est Agostino Barelli.

Le château a été agrandi petit à petit et transformé au cours du temps, notamment par l'ajout d'ailes latérales, des écuries et d'une orangerie. Terminé en 1730, l'aménagement circulaire (le Schlossrondell) devant l'aile principale était considéré à l'époque comme une merveille architecturale. Le château fut la résidence d'été des Wittelsbach et fait partie aujourd'hui, avec le parc qui le jouxte, des curiosités les plus connues de l'Allemagne.

Le roi Maximilien 1er y est mort en 1825, et Louis II y est né en 1845.

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Marie-Antoinette assiste aux fêtes données en son honneur par l'électeur de Bavière, l'un des plus riches souverains d'Europe, passionné pour les arts, voisin de l'Autriche et fidèle allié de la France.  

L'électeur Maximilien-Joseph l'emmène à coup sûr admirer la poétique décoration de son pavillon de chasse d'Amalienburg ...












...   ainsi que parcourir les jardins  ...

Bonjour,
D´après le journal /Vienner Diarum anno domini 1770/ Dauphine a séjourné a Nymphenbourg par mauvais ou vilain temps/froid, pluvieux. Depuis jusque Augsbourg  il faisait  beau, soleil et chaud, finalement printemps.

Leos

J'adore vos précisions ! :n,,;::::!!!:

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La promenade jusqu'au pavillon de chasse d'Amalienburg s'est peut-être faite en courant à travers les gouttes !

Merci, cher Leos .

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Voici l'Arrivée de Marie-Antoinette en France
dessin à la mine plomb sur peau de vélin, 1770, de Charles-Dominique Eisen

C'est tellement joli ! boudoi30

Chère Madame,
Ce dessin me plaît beaucoup!
Leos

Nous sommes de très vieilles connaissances ( : ), cher Leos ! Appelez-moi Eléonore, comme tous nos amis .
Je suis heureuse de vous faire plaisir .