Aimée du BUC, la mystérieuse sultane...

J'entends bien !
Mais elle est moins longiligne que la représentation (sinon le modèle puisque des vertèbres ont été ajoutées...) d'Ingres

Bien à vous.

Pour extrapoler sur l'orientalisme, ce style a souvent servi de prétexte pour peindre de belles femmes nues dans des positions langoureuses, ce qui est très loin de la réalité...

Dans son superbe La grande sultane, Barbara Chase-Riboud décrit le fameux Sérail comme un monde très codifié, avec des règles et une hiérarchie très strictes. Pas de beautés nues voluptueusement alanguies sur des coussins de soie... Excepté au bain, la nudité était absente (on est en pays musulman), les vêtements de cour de l'époque étaient complexes et élaborés. C'était plus un couvent (toutes proportions gardées) avec une "supérieure", une intendante qui faisait scrupuleusement respecter les règles, sans oublier les ennuques qui rôdaient dans les couloirs et les salons.

On découvre également un monde fermé, un huis-clos étouffant d'ennui, d'intrigues, parfois sordide avec infanticide, empoisonnement, meurtre et rivalités... Au Sérail, plus on montait haut, moins on était certaine de se réveiller au matin...

Calonne a écrit:Pour extrapoler sur l'orientalisme, ce style a souvent servi de prétexte pour peindre de belles femmes nues dans des positions langoureuses, ce qui est très loin de la réalité...

C’est bien ça.
Les peintures mythologiques à l’avenant...:

J'avais lu ado La Nuit au Sérail de Michel de Grèce. Un bon souvenir. Bien que son auteur m'ait depuis déçue.

Bonjour à tous , je me permet de revenir sur le thème de Mlle du Buc pour dire que j'ai découvert dans des archives que j'ai récupérées par hasard dans une maison bougeoise destiné à la rénovation , un texte écrit par une main inconue , mais en tout cas une personne de la famille du Buc ( dont je ne suis pas le descendant )
Ce texte dit ceci !
" Mlle du Buc de St Olympe enlevée en 1788 par des corsaires algériens et offerte au Sultan Sélim qui en fit la Sultane validé.
Mlle du Buc de St Olympe soeur de la précédente à épousé Mr Litté .
Ils ont une fille qui à épousé Mr de Cours.
Ils ont une fille qui à épousé Mr de St Aignan .
Ils ont une fille qui à épousé Mr de La Vergne.
Ils ont une fille qui à épousé Mr Claude Henri de Poul de Lacoste.

Notre grand-mère était donc l'arrière petite nièce de la Sultane .
Fin de citation "

Dans ces mêmes archives on retrouve des documents relatif à de Poul de Lacoste , avec la signature et le sceau du Roy ( mais lequel ! car daté du 19 novembre de l'an de grâce 1823 ) ainsi que le fac similé du testament de la reine et celui de Louis XVI , ( * ) ce qui semble avoir quelque similitudes avec Aimée du Buc dont il est question sur le site .
Il y à également un document où figurent les noms par départements des députés de la convention qui ont voté la mort de S. M. Louis XVI dans les séances des 16 et 17 janvier 1793.
Sur un autre feuillet nous trouvons la signature de Marie Antoinette , ainsi que celle d' Elisabeth Marie et une signature du jeune Louis XVII ;
Bien entendu ce ne sont que des reproductions .
Dans un autre dossier , nous trouvons une disposition testamentaire du Chevalier d'Arthez , avec de nombreux documents, parchemins, et des signatures de Louis XVIII ( 13 janvier 1793 )
Autant de documents qui éguisent ma curiosité . C Fred

Bonjour C Fred, soyez le bienvenu parmi nous .  

Ah, le destin si romanesque et mystérieux d'Aimée du Buc ...  
J'espère que vous avez pu glaner dans le sujet dévolu à cette dame des détails que vous ignoriez ?

C Fred a écrit: la famille du Buc ( dont je ne suis pas le descendant )

Oups, pardon, je faisais la confusion !  
Comme je comprends que ces documents aiguisent votre curiosité !!!  

C Fred a écrit:

Dans ces mêmes archives on retrouve des documents relatif à de Poul de Lacoste , avec la signature et le sceau du Roy

C'est une famille du Lot et Garonne .  https://www.geneanet.org/search/?name=DE%2BPOUL%2Bde%2BLACOSTE&country=FRA&subregion=F47&place=M%E9zin&ressource=arbre

C Fred a écrit:
Dans un autre dossier , nous trouvons une disposition testamentaire du Chevalier d'Arthez , avec de nombreux documents, parchemins, et des signatures de Louis XVIII ( 13 janvier 1793 )

Arthez émigra en esapgne en 1791, revint en France en 1802 et exerça le métiez d'avocat à Bayonne. Il fut nommé le Croix de Guerre 14-18 aot 1816 conseiller à la cour de Pau.    Sa généalogie a été retracée :

Auteur de cet arbre : Matthieu Marie de COURSON de la VILLENEUVE (izarpean)

" Bonjour,

Depuis maintenant dix ans j'ai entrepris la mise sous système informatique de tous les ascendants de mon fils Louis de Courson de la Villeneuve(né en 1990). « Piqué au jeux » j’ai aussi introduit les co-latéraux et toute personne existante ou ayant existé en rapport avec eux. J’ai puisé dans la généalogie écrite par Robert de Courson de La Villeneuve (1845-1923) qu'il avait éditée en 1895 et 1908 sous le titre 'Histoire d'une Maison Bretonne'. Ce travail a été complété par les notes et recherches de Guy de Courson de La Villeneuve (1883-1983) et celles de mon père Jean Louis de Courson de La Villeneuve (1926-1979). J’ai aussi largement utilisé les informations généreusement données par mon grand oncle le Général Louis Baratchart pour toutes les ascendances Basques.

Bonne consultation à tous et comme l’écrivit Marmontel : Où peut-on être mieux qu’au sein de sa famille ? "

https://gw.geneanet.org/izarpean?lang=fr&p=armand+jean&n=d+arthez


... à Marmontel : " Mais nulle part ailleurs ! "

Il y a clairement une erreur ici je pense :

"...Mlle du Buc de St Olympe enlevée en 1788 par des corsaires algériens et offerte au Sultan Sélim qui en fit la Sultane validé..."

En 1788, c'est Abdul Hamid Ier qui règne. Sélim III, son neveu, ne lui succède qu'en 1789.
De plus, on ne "fait" pas une Validé Sultane, on le devient. La Validé Sultane est en effet la mère du sultan régnant. La mystérieuse jeune femme qui nous intéresse ici ne sera Validé qu'à la montée sur le trône de son fils, Mahmoud II, en 1808.
Dans la fin des années 1780, elle ne peut être que Kadine (épouse officielle) d'Abdul Hamid et n'a aucun lien avec Sélim. La mère de Sélim était la Validé Mihrishah, célèbre pour sa beauté et pour être toujours restée chrétienne.

Merci pour ces précisions , toutefois cela ne fait que conforter ma " soif " si je puis dire de savoir , car malgré tout le document qui est en ma possession , n'à pas du être inventé par son auteur , un descendant donc de la famille Dubuc , il y à certainement une liaison quelque part qui m'échappe , mais bon ce n'est pas grave , je vais continuer à "éplucher" les autres documents , bien que leur lecture soit assez laborieuse pour moi......
Car on retrouve un document qui comporte la généalogie côté famille de la Vergne les
Bouchards de Méherenc , (*) généalogie clôturée en 1784 remise à la baronne de Marcilly qui débute environ en 1236 .
* Leur blason était ( Porteur d'argent avec au chef d'azur bordé de gueules )
Le texte se termine en 1735 , avec quantité de personnages et autant d'énigmes !

C Fred a écrit:
Bonjour Mme de Sabran , merci pour vos éclairages , il faut dire que j'ai eu la chance de récupérer pas mal de documents et de livres , c'était en 2003 lorsque un propriétaire terrien et héritier de la famille Dubuc me fit l'offre de "vider et débarrasser tout ce que la famille et les antiquaires n'avaient pas voulu , en plus du reste à enlever, et il me fit état d'une pièce située en entresol , mais où l'on accédait par une échelle de bois si dangereuse que je me fit moi même peur lorsque je m'en servit ......
Toutefois après avoir pris connaissance du contenu de la pièce je décidais un soir après mon travail d'en vider totalement
le contenu, voici comment j'ai récupé toutes ses archives avec au moins 200 kg de livres anciens des années 1600-1700.
J'ai bien trouvé des personnes qui souhaitaient m'acheter ces archives pour un prix dérisoire, j'ai donc préféré les garder et attendre la retraire pour me plonger dans cet univers inconnu pour moi.
En somme je suis devenu en quelque sorte le gardien de cette mémoire, c'est la raison qui me fait essayer d'en parler autour de moi sans arrière pensée mercantille.
Donc voila même si je ne trouve pas le fil d'ariane qui me permettrait de relier entre-eux tous ces documents, j'aurai malgré tout le plaisir d'essayer de déchiffrer certains documents écrits en vieux françois ! Il y à bien du travail !
Merci à vous. C Fred

Saperlipopette !!! Voilà de quoi occuper votre retraite !
C'est une mission exaltante, vous avez beaucoup de chance . Je comprends que, devant l'étendue des sources dont vous disposez, vous ne sachiez par où les prendre à bras-le-corps . Bon courage !
N'hésitez pas à solliciter nos conseils, si nous pouvons vous en prodiguer : voyez comme notre ami Calonne vous a répondu avec pertinence.
Faites-nous part aussi de vos découvertes .

Il se peut que l'auteur de ce texte confonde  la jeune femme qui nous intéresse avec la Validé Mihrishah, mère de Sélim III. Cela est souvent arrivé car Mihrishah était restée chrétienne jusqu'à sa mort.
Mais Aimée du Buc, si tant est que ce soit elle, est morte musulmane sinon elle n'aurait pas été drapée dans le châle de Fatima.

La phrase "au Sultan Sélim qui en fit la Sultane validé..." pourrait aussi laisser penser que cette femme fût la mère des enfants de Sélim. Chose là aussi impossible, le sultan aimant les hommes et n'ayant donc pas eu d'enfants.

Allons bon ! ça se corse ...
Tu es très savant, mon cher Calonne !
Il semble que les méandres familiaux et politiques du harem n'aient pas de secrets pour toi. Pas mal de difficultés se trouvaient résolues à force d'assassinats, n'est-ce pas ?

Le système dynastique de l'époque est très particulier...

Le prochain sultan n'est pas le fils aîné du sultan en place, c'est l'aîné de la dynastie. Le premier de la famille en fait, qu'il soit fils, neveu, cousin ou autre. Ainsi, Sélim III a succédé à Abdul Hamid Ier en étant son neveu, pas son fils.
Il y avait ensuite le système de la Cage : les futurs héritiers vivaient reclus dans leurs appartements avec leurs femmes et leurs ennuques et n'en pouvaient sortir que le jour de leur accession au trône. Ils vivaient pendant ce temps complètement coupés du monde. Ainsi, Abdul Hamid Ier était resté enfermé pendant tout le règne de son frère Mustafa, c'est à dire pendant... 44 ans. Ce système était l'alternative au fratricide. Précision de Wikipédia :
À l’abolition de la loi de fratricide légal instaurée par Mehmet II et qui autorisait le nouveau sultan à éliminer tous les prétendants mâles au trône, les héritiers sont désormais placés dans "la Cage d'or", une suite de trois pièces richement décorées, mais en vase clos, dès l’âge de sept ans, où ils ont leurs esclaves, leurs divertissements, mais ne peuvent en aucun cas en sortir ou se mêler de la vie extérieure. Ils n’en sortent que pour régner. La coutume aura cours jusqu’à l’installation au palais de Dolmabahçe. Dès lors, ils seront placés dans des résidences surveillées.

Ce fût aussi ce que l'on a appelé "le sultanat des femmes", le règne des mères, épouses, favorites et concubines. La Validé, toute puissante, pouvant aller et venir à sa guise, exerçait une influence énorme sur son fils, allant même jusqu'à lui choisir sa favorite ou celle avec qui il coucherait ce soir, aidée par le Grand Ennuque noir, gardien du sérail.
La plupart des sultans de cette époque ne furent que des souverains médiocres, insignifiants, cloîtrés dans leurs appartements une partie de leur vie, coupés du monde et manipulés par leurs mères ou épouses. Et effectivement, en cas de gros problème, on pouvait recevoir la visite de l'étrangleur du palais et de son petit cordon... Ou finir empoisonné. Le verre pilé dans le café était très prisé : indétectable, facile à utiliser, il provoquait une mort lente et douloureuse, accompagnée de terribles hémorragies. Pour un futur prince-et donc compétiteur-venant de naître, un ravissant hochet imprégné de cigüe glissé dans le berceau faisait l'affaire...
Le Sérail, derrière ses décors feutrés et luxueux, c'était souvent l'intrigue, le poison, la corruption, l'infanticide, le meurtre et les règlements de compte.

Voilà !     Je me souvenais de ces assassinats en série, mais j'avais oublié la loi de fratricide légal instaurée par Mehmet II et le système préventif de la Cage d'or  !
L'on a beau se dire " autres gens, autres moeurs ",   c 'est tout de même inouï !!!  

Les sultans de cette époque, en somme réchappés du jeu de massacre,  ne connaissaient rien du monde extérieur, rien de la vie. Ils n'avaient en outre aucun exercice physique non plus (  à vivre dans trois pièces !  ) .   Combien de temps cette loi d'autorisation de se trucider les uns les autres en famille a-t-elle été en vigueur ?!!

La loi du fratricide semble avoir duré jusqu'au XVIIème siècle où elle est progressivement remplacée par le système de la Cage.
L'Empire ne peut être dirigé que par un descendant d'Osman. Or, tous les membres de la famille (fils, neveux, cousins...) ont des droits égaux. On en vînt donc à reconnaître au nouveau sultan le droit de faire périr ses frères, les enfants de ceux-ci et tous les compétiteurs mâles afin d'étouffer dans l'oeuf toute possibilité d'usurpation. C'est ainsi que le jour même de son couronnement, Mehmet III ordonna la mort de ses 19 frères et demi-frères...

Le système de la Cage fût l'alternative au fratricide légal. Evidemment, qu'attendre de sultans ayant passé la moitié de leur vie enfermés, ignorants et coupés du monde ? Ce furent les femmes qui régnèrent, Validé Sultane, épouses et favorites qui faisaient nommer Vizirs, Beys, amiraux et grands dignitaires.
Sans oublier d'intriguer et de comploter entre elles. A Topkapi, il valait mieux ne dormir que d'un oeil...

Calonne a écrit:. C'est ainsi que le jour même de son couronnement, Mehmet III ordonna la mort de ses 19 frères et demi-frères...
..

C'est dire si les apparences de calme et volupté étaient trompeuses ...

Mme de Sabran a écrit:

Calonne a écrit:. C'est ainsi que le jour même de son couronnement, Mehmet III ordonna la mort de ses 19 frères et demi-frères...
..

C'est dire si les apparences de calme et volupté étaient trompeuses ...

Les limites de cette précaution radicale étaient atteintes lorsqu'il s'agissait d'organiser la succession du sultan mort prématurément avec des fils trop jeunes pour régner.
Oups ! Il n'y a plus personne pour lui succéder...  

Calonne a écrit: Evidemment, qu'attendre de sultans ayant passé la moitié de leur vie enfermés, ignorants et coupés du monde ? Ce furent les femmes qui régnèrent, Validé Sultane, épouses et favorites qui faisaient nommer Vizirs, Beys, amiraux et grands dignitaires.

Bah...ces femmes n'étaient-elles pas elles aussi enfermées et coupées du monde ?

La nuit, la neige a écrit:

Les limites de cette précaution radicale étaient atteintes lorsqu'il s'agissait d'organiser la succession du sultan mort prématurément avec des fils trop jeunes pour régner.
Oups ! Il n'y a plus personne pour lui succéder...  

:

Peut-être existait-il un système de régence ?
Peut-être le cas ne s'est-il jamais présenté : avec pareille floppée de frères et demi-frères, ils n'étaient jamais à court !

Si nous restons dans la période qui nous intéresse, le cas ne s'est pas posé au XVIIIe siècle, me semble-t-il.
Cette précaution radicale n'existant plus.

Les femmes du harem avaient plus de contact avec l'extérieur qu'on pourrait le penser...
Beaucoup de gens du dehors fréquentaient le Sérail, médecins, marchands d'étoffes et de bijoux, voyantes, bohémiens venus donner un spectacle... Tout cela se faisait sous la surveillance vigilante des ennuques qui servaient d'intermédiaires et de la Kiaya, l'intendante du harem. Une favorite pouvait demander à effectuer le pèlerinage à la Mecque, parfois la Validé autorisait une sortie au bord des eaux douces d'Asie...

A partir du rang d'Ikbal (celle qui a couché avec le sultan), la jeune femme avait droit à une petite suite de serviteurs, un appartement, une pension et une distribution mensuelle de nourriture, de charbon... A son réveil après cette première nuit, elle était autorisée à fouiller les vêtements du sultan (toujours levé avant elle) et garder tout ce qu'elle trouverait dans les poches, souvent une bourse pleine d'or, un bijou, un joyau...
A partir de ce moment, la belle pouvait se constituer un pécule, placer ou investir son argent auprès de banquiers juifs, grecs ou arméniens, par l'intermédiaire des ennuques (qui prenaient leur commission au passage).

A quoi servait cet argent ? A se protéger, acheter des complicités, des silences. S'acheter aussi les services d'une Golia, une "sorcière", personnage courant de l'époque, sorte de voyante-guérisseuse-magicienne, afin de se protéger.
La belle pouvait surtout se constituer une dot lui permettant un jour de quitter le harem et d'épouser un haut dignitaire ou un officier brillant. En effet, à chaque changement de sultan, la nouvelle Validé faisait le ménage à son arrivée, liquidant les précédentes Kadines et favorites pour laisser place à celles de son fils, le nouveau maître. Celles qui avaient pu se constituer une dot conséquente pouvaient alors, avec de la chance, racheter leur liberté et épouser un haut dignitaire. Plus sympa que finir sous le cordon de l'étrangleur ou d'être exilée à l'Eski Sérail, le vieux palais, le "palais des larmes" où elles finiraient leurs jours, totalement oubliées, dans l'indifférence générale...

C'était la Validé qui décidait de tout ça. Elle était libre d'aller et venir à sa guise, y compris à l'extérieur et n'avait pas de comptes à rendre. Au milieu de tout ça se trouvaient les incontournables ennuques qui servaient d'intermédiaires.

Décidément, ce sujet est de plus en plus sidérant ! J'adore !!!
Je vais de surprise en surprise. Faire les poches du sultan pour se monter son petit pécule, quel programme !

Mais me voilà grandement refroidie quant aux sortilèges de l'Orient et les loukoums à la rose agar agar ...

Oui, c'était la règle : après chaque nuit, le sultan se levait toujours en premier et laissait sa pelisse ou sa robe de nuit auprès de la belle avec un petit présent dans les poches. A son réveil, la belle pouvait garder tout ce qu'elle y trouverait.

Elle était alors reconduite au harem, dans son nouvel appartement qu'elle était libre de décorer à son goût. On lui remettait aussi la clef du coffre où elle pourrait ranger ses affaires personnelles et entasser son pécule. Les ennuques étaient là pour lui recommander tel banquier ou agent de change qui saurait l'aider à placer son argent mais aussi tel ou tel marchand. Sans oublier la petite commission au passage, merci... La belle recevait également une pension mensuelle, des rations de café, sucre, fruits, nourriture, charbon, bois, chandelles...
Certaines favorites, devenues très riches, pouvaient même acheter des terres, des biens immobiliers, faire construire des hôpitaux, des mosquées... Les ennuques, grassement rétribués, se chargeaient de vanter discrètement leurs charmes, leur fortune, à d'éventuels partis possibles. On ne sait jamais... Le jour où les choses tournaient mal, la belle prévoyante pouvait ainsi demander à la Validé à racheter sa liberté et épouser tel ou tel.
Ce pécule pouvait aussi financer des projets bien plus sinistres... Acheter les services d'un empoisonneur, d'un assassin, faire entrer une arme ou un poison au harem...

En somme, il y avait un espoir de liberté retrouvée après la prison dorée, et le moyen d'assurer ses arrières !

Certes, mais fallait s'accrocher. Plus la faveur était grande, plus le danger aussi. Et si tu donnais un fils au sultan, tu avais intérêt à être bien protégée pendant ta grossesse et à faire protéger ton bébé par la suite...

Signalons aussi que les femmes de la famille du sultan, sœurs, nièces, cousines et autres étaient libres et menaient leur vie à leur guise, résidant à Topkapi ou en ville. Bien que très souvent mariées, en tant que membres de la famille impériale, elles prenaient le pas sur leurs maris, de rang inférieur.

Merci pour ces commentaires complémentaires, qui nuancent ma première remarque, et qui nous font quitter le sol français.
J'aime !!

Au vu de tous ces écrits , je reste sans voix ! les faits qui nous sont ici rapportés dépassent tout ce que j'aurai pu immaginer , en tout cas les commentaires et les différents ajouts sont très instructifs , malgré tout c'est un monde que je découvre plus violent que je ne l'imaginais dans mes rêves , si je puis dire .
En quelque sorte il y à toujours le revers de la médaille à une situation donnée, preuve en est faite, il est vrai que dans l'histoire de France elle même nous découvrons parfois des faits terribles qui ont été occultés et soustrait bien volontairement aux plus humbles.
Et cependant j'ai toujours été passionné par certaines parties de l'histoire des Rois et des Reines de France avec une certaine nostalgie, et ce malgré mes origines italiennes.
Je vais donc relire le testament de la Reine et celui de Louis XVI pour essayer de me plonger dans cette ambiance de l'époque, et je me pose des questions sur la nécessité de toute cette violence.
En tout cas merci pour tous ces éclairages. Je vais donc laisser de côté ce feuillet ou il est question de Mlle du Buc enlevée par les Berbères Algériens je ne retrouverai jamais sa trace .......