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Le comte d'Adhémar

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Message par Invité Mer 03 Juin 2015, 14:57

Merci ! :n,,;::::!!!:

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Message par Lucius Ven 31 Juil 2015, 15:01

Bombelles juge sévèrement le comte d'Adhémar.

31 décembre 1780

On parle de quatre personnes pour remplacer M. de Montbarrey [au ministère de la Guerre]. Ce sont MM. ce Ségur, du Châtelet, de Vogüé et d'Adhémar.

Malgré de fortes raisons pour douter que le nom d'Adhémar pût être justement celui de M. le major de Nîmes, il arriva à Paris, il y fut accueilli par M. de Vaudreuil. Plusieurs dames venaient de lire les lettres de Mme de Sévigné ; c'était un trop grand bonheur de retrouver un parent de cette fille qu'elle aimait tant, pour regarder de près à la généalogie. L'enthousiasme porta M. d'Adhémar. On voulut que M. le duc d'Orléans lui donne le commandement de son régiment de Chartres. Le nouveau colonel déploya les talents d'un bon major, il fit de sa troupe un ensemble parfait de ces machines à ressort qu'on appelle des soldats prussiens. Ce qui ne déserta pas subit les règles d'une discipline qui ne peut convenir à la nation française. Cette nouvelle méthode ayant perdu de son mérite après la retraite de M. de Choiseul, les faiseurs (c'est ainsi qu'on appelait les colonels comme M. d'Adhémar) furent obligés de chercher d'autres moyens de faire parler d'eux. Le chef du régiment de Chartres voulut aligner à ses vues la politique comme son bataillon.

Il me communiqua ses projets. Je l'encourageai à les suivre parce qu’au milieu de beaucoup d'ignorance je remarquai de l'esprit. Peu de temps ensuite M. d'Adhémar [suivit] un cours de Droit public à Strasbourg. J'étais dans le secret de ce genre de travail, qui consistait à entendre pendant une heure par jour un petit professeur, confus dans ses idées et auquel l'érudition la plus rebutante tenait lieu de bon sens. Après un pareil cour de trois mois, le superficiel élève d'un maître imbécile partit pour voyager. En six mois il vit la moitié de l'Europe, et je le retrouvais à Versailles décidant sur l'administration des principales Cours en homme qui croyait en connaître à fond les avantages et les défauts. Il était juste de mettre en évidence une telle justesse de coup d’œil et une aussi grande facilité dans les aperçus, M. d'Aiguillon nomma M. d'Adhémar au poste de ministre de France à Bruxelles. Est-ce dans cette place, dont la nullité est évidente, qu'il a puisé le grand art d’apprécier les choses, si nécessaires au chef d'un département comme celui de la Guerre en France ? Cette question est curieuse à résoudre.


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Message par Lucius Ven 31 Juil 2015, 18:10

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Message par Lucius Ven 31 Juil 2015, 18:10

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Message par Lucius Ven 31 Juil 2015, 18:10

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Message par Lucius Ven 31 Juil 2015, 18:11

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Message par Mme de Sabran Ven 31 Juil 2015, 18:25

Majesté a écrit:

Jean d'Azémar de Montfalcon, Vicomte puis Comte d'Adhémar (1731-1791) est un membre influent du clan Polignac_ il jouit de l'entière confiance de la "Duchesse Jules".Le soi-disant Adhémar n'est , selon Ghislain de Diesbach, qu'un aventurier qui a fait fortune grâce à son esprit et à son entregent.
Il naît pauvre à Nîmes et sa carrière semble devoir s'arrêter à un rang de capitaine dans le régiment de Rouergue, d'autant que des rhumatismes goutteux le font souffrir grandement.
Sa santé rétablie , il monte à Paris où il est protégé par les Ségur.
Besenval trace de lui un portrait charge :
"Né avec une ambition démesurée, il avait de plus les qualités nécessaires pour les mettre à profit ; une jolie figure , l'esprit doux, insinuant, et de conduite, il ne montrait point assez de génie pour offusquer , ni des qualités assez brillantes pour être craint. Ne sortant point du rôle et du caractère de protégé , il n'effarouchait personne et parvenait ainsi à ses fins sans qu'on cherchât à le barrer."
Adhémar résolut d'arriver par les femmes et épousa une riche veuve, Madame de Valbelle, laquelle perdit patience face aux infidèlités de son mari et se fit dévote :
"[...]dernière métamorphose des femmes tendres, dont le coeur accoutumé à être rempli par un objet , finit par l'être de Dieu, parce que c'est le seul qui leur reste."
Le cercle Vaudreuil-Polignac obtint pour M. d'Adhémar le commandement du régiment de Chartres-Dragons et tenta de mettre en avant sa candidature au porte-feuillle de ministre de la Guerre en 1780. C'est Ségur qui est nommé.
La Reine préfère soutenir Breteuil et non le Comte d'Adhémar , quelques années plus tard pour prendre la tête de la maison du Roi.
Elle apprécie cependant la compagnie du Comte et il est l'un des piliers de la troupe des Seigneurs qui joue à Trianon.
Dans Le Devin du Village de Rousseau, malgré son âge , il chante, d'une voix que d'aucuns disent chevrotanta, d'autres excellente, le rôle du jeune héros, Colin , face à la Colette de Marie-Antoinette.
Cela ne manque pas d'ajouter à son ridicule, selon les plaisants du temps, et de petits versse moquent de ce nouveau rôle :
"Un Marquis de hasard
Chevalier d'industrie
Major d'infanterie
Colin de comédie
C'est Monsieur d'Adhémar."
Il réussit à devenir chevalier d'honneur de Madame Elisabeth, est nommé ministre de France à Bruxelles en 1783, puis ambassadeur à Londres avant Monsieur de Luzerne.
Il aurait été conquis par les idées révolutionnaires et serait mort républicain et fou.

Bien à vous.

Lucius a écrit:

Ne faudrait-il pas mieux fusionner ce message avec le sujet comte d'Adhémar déjà ouvert ?

Voilà, c'est fait .

.
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Message par Mme de Sabran Lun 28 Jan 2019, 15:21


Marie-Antoinette ayant dit  " Jean-Balthazar d'Adhémar, y'en a marre !!! "  (   Le comte d'Adhémar - Page 2 3318396864  )   il est catapulté ambassadeur à Londres le 10 mai 1783, succédant au comte de Moustier et placé par Yolande de Polignac sous l'aile protectrice de Georgiana de Devonshire. Une crise d’apoplexie le force à quitter son poste dès le mois de mars 1785.  Il y est remplacé par M. de La Luzerne en 1787.

Il se laissa séduire par les idées nouvelles ce qui éloigna de lui ses anciens amis   Le comte d'Adhémar - Page 2 2815550750 , et sa disparition que le comte d'Artois annonce à Vaudreuil ne suscite que l'indifférence :

Nous n'avons aucune nouvelle que par vous de la mort d'Adhémar, et j'en doute encore, parce que cette nouvelle s'était répandue il y a quinze jours, et s'est trouvée fausse. En conséquence, je n'en ai rien dit à Mme de Polignac. Je l'ai depuis longtemps perdu comme ami, et depuis quelque temps je ne plains que ceux qui vivent.



Adhémar avait épousé Gabrielle Pauline Bouthillier de Chavigny, veuve du marquis de Valbelle et confortablement riche.   Elle était dame du palais de la reine Marie Leszczynska d'abord, puis tout naturellement  « dame pour accompagner » la dauphine Marie-Antoinette.
À l'avènement de Louis XVI, elle redevint dame du palais et le resta jusqu'à la Révolution. Elle disposait à ce titre d'un appartement au château de Versailles.

Le comte d'Adhémar - Page 2 1242

collection Alain Bancel .
Ecole française du XVIIIe siècle. " La Comtesse d'Adhemar en buste de face " .
Miniature ronde sur ivoire, cerclée de cuivre doré ciselé. Diamètre : 5,7 cm. Cadre en bois. Porte un billet manuscrit collé au dos : " Comtesse d'Adhemar, née du Bouthilier, marraine de Paulin de Combes, dame d'honneur des deux dernières Reines, Marie Leszczynska   et Marie-Antoinette ". B.E.



Les mémoires de la comtesse d'Adhémar, néanmoins fort plaisants à lire,
 sont certainement de la main d'Étienne-Léon de Lamothe-Langon

Le comte d'Adhémar - Page 2 5103

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Message par Roi-cavalerie Lun 28 Jan 2019, 22:09

Eléonore,

Pouvez-vous nous préciser la source de votre citation du comte d'Artois. Merci et bonne soirée. Pingaud ? Si c'est le cas, je ne l'avais pas remarquée. Merci.
Amitiés Roi-Cavalerie
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Message par Mme de Sabran Lun 28 Jan 2019, 22:23


Oui, oui, bonsoir cher Roi-cavalerie, cette lettre est répertoriée par Léonce Pingaud . Very Happy
Vaudreuil l'écrit au comte d'Artois, de Venise, en date du 12 juillet 1790

La voici en entier :


Cette lettre sera de vieille date, quand vous la recevrez. Elle vous sera remise par Victor, coureur du comte Jules, qui va à Turin conduire un des gens de la maison, qui est attaqué de la poitrine et qui a voulu revoir ses parents en Savoie. Elle est écrite depuis le départ du courrier du 10, et c'est du moins causer un moment en liberté avec vous.
Puis j'ai réfléchi à l'ensemble de tout ce que vous me mandez, et moins je désespère d'un retour à l'ordre plus prochain que vous ne le croyez. Je suis fort loin de désapprouver, comme vous le faites, le refus que le côté droit a fait de recevoir parmi eux les enragés qui voulaient s'y placer lors de la motion contre la noblesse. Ce refus prouve d'abord une énergie que je suis enchanté de voir revenir, et, de plus, cela m'annonce que les gens bien pensants ne se croient pas dépourvus de tous moyens.
Je ne peux me refuser à penser que le Salon français médite quelque chose en faveur de la liberté du Roi, d'où s'en suivrait le rétablissement de la monarchie. Ils sont assez nombreux, assez puissants, et assez fournis d'argent pour pouvoir opérer utilement, s'ils ont une bonne direction et de l'ensemble.
Tout l'appareil que l'Assemblée met à cette fédération, les farces qu'elle joue sans cesse pour tenir les fous en activité, cette apparition de ce Prussien et de ses adhérents à l'Assemblée, tout cela prouve que les enragés ont peur et sont au bout de leurs moyens. Le discours de M. Duport à la propagande prouve encore qu'ils sentent le danger qui les menace et en même temps la faiblesse et l'épuisement de leurs moyens.
Vous leur rendriez toute leur force qui s'use, si vous alliez faire sans succès de petits efforts. Il faut par une grande masse de moyens réunis rendre l'espoir à tous les bons Français, glacer d'effroi les scélérats, et pouvoir épargner un peuple égaré, ne pas répandre un sang innocent, et donner à la fois l'exemple du courage et de la clémence. Il faut que la justice punisse les coupables, mais que mon prince ne rnetre en France que pour y fixer le bonheur et la paix, pour y faire adorer sa personne et le nom autrefois si chéri des Bourbons. Il faut être assez fort pour imposer à un peuple aveuglé, trompé, des lois qui feront sa félicité. Voilà ce que vous opérerez, en ne vous pressant pas ; mais si vous alliez risquer sans un grand déploiement de forces quelques tentatives hasardées, vous établiriez d'un bout à l'autre du royaume une guerre civile et cruelle, avec un grand risque pour la monarchie, pour votre famille, et pour tous ceux qui leur sont restés fidèlés. Vous acquerriez la réputation d'un prince courageux, mais imprudent ou cruel, une fausse gloire enfin, qui n'est pas digne d'une âme aussi pure que la vôtre. Songez que Henri IV faisait passer des vivres à Paris assiégé et rebelle. Vous êtes dans la plus brillante de toutes les positions ; n'allez pas la gâter par une imprudence, quand vous êtes sûr avec de la patience d'être la gloire et l'amour de la France.
Avant-hier, après vous avoir écrit; la tête et le coeur remplis de vous, j'ai témoigné à mon amie le désir que j'aurais de vous rejoindre dès ce moment. Je ne puis vous peindre le désespoir que ce projet a produit sur elle. Il m'a fallu y renoncer, tant que je ne vous serais pas absolument utile, c'est-à-dire tant que vous n'opérerez pas.
"Voulez-vous, m'a-t-elle dit, prendre sur votre compte les événements du parti que vous aurez conseillé ? Vous valez mieux pour le conseil de loin que de près, parce que vous avez le temps de réprimer votre chaleur naturelle ; vous vous échauffez dans la discussion, et vous perdez la moitié de vos moyens. En écrivant, vous êtes un sage ; en parlant, vous êtes presque un fou." Je suis obligé de convenir que tout cela est en partie vrai, du moins du côté des inconvénients en présence, si ce n'est du côté des avantages en absence. Je reste donc, de peur d'être au-dessous d'une si grave circonstance, et je reste aussi pour des amis qui ont un besoin impérieux de moi, jusqu'à l'époque où, mon prince m'appelant pour le suivre, tout cédera au plus cher devoir de mon coeur. Et votre amie a aussi besoin de moi, vous me l'avez confiée, et Dieu sait si je m'acquitte bien d'un devoir si doux !
Vous me paraissez surpris et fâché que le Roi ait sanctionné le décret pour la suppression des titres, armes, noblesse héréditaire, etc. Mais il me semble que, si le Roi avait refusé de sanctionner un seul décret, et notamment celui-là, on en aurait tiré avantage pour prouver et établir qu'il avait sanctionné librement les autres décrets. Ainsi, il me paraît conséquent qu'il sanctionne tout ou rien ; et d'ailleurs, s'il médite quelque chose, comme j'en suis convaincu, il faut qu'il endorme ses surveillants et ses ennemis.
Cette journée du 14 me fait frémir quand j'y pense, et comment n'y pas penser sans cesse ! C'est pour la Reine surtout que je suis dans une mortelle inquiétude, si l'arrivée du duc d'Orléans est vraie.
Une lettre de Paris mande que M. de Caraman a été arrêté pour avoir maltraité un garde national, et qu'il a été conduit à la mairie, puis à l'hôtel de la Force. J'espère que cette nouvelle n'est pas vraie, puisque vous ne nous en parlez pas. Pauline en serait cruellement inquiétée.
M. de Capello, ambassadeur de Venise à Paris, mande au Collège ici, au Sénat, que l'Assemblée nationale a refusé au corps diplomatique des places à la cérémonie du 14 ; mais ce qui me paraît très-étrange, c'est que les ministres étrangers en aient demandé.
Le même M. de Capello mande que le roi de Sardaigne a retiré son ambassadeur de Paris, ne pouvant laisser dans un pays où tout ordre est interverti, où tout droit des gens est méconnu. Comment ne nous auriez-vous pas mandé cela ? Aussi n'y crois-je point.
M. de Capello mande encore (et ceci est certain) que M. de Mercy a envoyé au roi de Hongrie la liste exacte des missionnaies détachés vers les états héréditaires de la maison d'Autriche pour les soulever contre le souverain, et que S. M. Catholique n'en a pas tenu le cas secret, ce qui peut n'être pas prudent ; il l'eût été davantage de les faire arrêter et de se saisir de leurs papiers, qui jetteraient encore plus de mulières sur les complots de la propagande.
Nous n'avons aucune nouvelle que par vous de la mort d'Adhémar, et j'en doute encore, parce que cette nouvelle s'était répandue il y a quinze jours, et s'est trouvée fausse. En conséquence, je n'en ai rien dit à Mme de Polignac. Je l'ai depuis longtemps perdu comme ami, et depuis quelque temps je ne plains que ceux qui vivent.
Savez-vous ce qu'est devenu O'Connell dans toute cette crise ? Ce qu'il pense, ce qu'il fait ? Il m'avait écrit une fort bonne lettre, m'en avait promis d'autres ; je lui ai répondu, et depuis ce temps, depuis trois mois, je n'en ai plus entendu parle.
Le chevalier de Coigny me parle de vous dans toutes ses lettres avec amour, respect, dévouement. Il compte aller passer le mois de septembre avec vous, et ensuite nous rejoindre où nous serons. Oh ! du moins celui-là m'est resté ! J'en ai perdu que j'ai bien pleurés. La perte des douces illusions est chose bien cruelle. Ce qui n'est pas une illusion, mais une vérité incontestable, c'est ma tendresse, mon respect, mon dévouement pour mon cher prince.
On m'a dit que vous êtes très-content de M. de Rebourgueil. J'en suis fort aise, car c'est un homme que j'aime infiniment. Il m'avait promis de m'écrire ; je ne sais ce qui l'en a empêché.

P.S. Dans l'avant-dernière lettre vous parlez à votre amie du frère de l'ambassadeur de Turin à Paris, arrêté, mené à l'hôtel de ville, chargé pour vous de paquets importants, e vous n'en parlez plus dans votre dernière lettre. Cela m'étonne, car rien n'est plus intéressant.

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Message par Roi-cavalerie Mar 29 Jan 2019, 09:31

Mme de Sabran a écrit:

Avant-hier, après vous avoir écrit; la tête et le coeur remplis de vous, j'ai témoigné à mon amie le désir que j'aurais de vous rejoindre dès ce moment. Je ne puis vous peindre le désespoir que ce projet a produit sur elle. Il m'a fallu y renoncer, tant que je ne vous serais pas absolument utile, c'est-à-dire tant que vous n'opérerez pas.
"Voulez-vous, m'a-t-elle dit, prendre sur votre compte les événements du parti que vous aurez conseillé ? Vous valez mieux pour le conseil de loin que de près, parce que vous avez le temps de réprimer votre chaleur naturelle ; vous vous échauffez dans la discussion, et vous perdez la moitié de vos moyens. En écrivant, vous êtes un sage ; en parlant, vous êtes presque un fou." Je suis obligé de convenir que tout cela est en partie vrai, du moins du côté des inconvénients en présence, si ce n'est du côté des avantages en absence. [/i]

Merci, chère Eléonore, pour ces précisions et la lettre complète qui nous rappelle en prime ce passage où le bon sens de Mme de Polignac et son attention pour ses amis se révèlent une fois de plus. Décidément, cela ne pouvait pas être la mauvaise femme que de nombreux contemporains mais aussi des  historiens de parti pris nous ont décrite.

Bien amicalement. Roi-cavalerie
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Message par Mme de Sabran Mar 29 Jan 2019, 18:22

Roi-cavalerie a écrit:
Merci, chère Eléonore, pour ces précisions et la lettre complète qui nous rappelle en prime ce passage où le bon sens de Mme de Polignac et son attention pour ses amis se révèlent une fois de plus. Décidément, cela ne pouvait pas être la mauvaise femme que de nombreux contemporains mais aussi des  historiens de parti pris nous ont décrite.

Bien entendu .  Very Happy   Combien je suis d'accord avec vous !
J'aime beaucoup aussi cette lettre si vivante !   C'est pourquoi je me suis fait un plaisir de la citer en entier.
Vaudreuil non plus ne mérite assurément pas l'image qui lui colle à la peau de courtisan sans scrupules .

Esterhazy rapporte comment le cercle de la reine songea au comte d'Adhémar pour le ministère de la Guerre :

...   j'appris le désastre de Gibraltar et la banqueroute de M. de Guéménée. Une fièvre double que j'avais gagnée à Poitiers et qui me suivit en Auvergne me retint quelque temps dans cette province. A mon retour, la cour était à Choisy et je fus du voyage. M. de Montbarey quitta le ministère de la guerre ; il avait déplu à la reine eu donnant le gouvernement de Gravelines à M. de Pontécoulant, avant qu'elle eût eu le temps de le demander au roi pour M. de Vaudreuil , dont l'oncle, qui venait de mourir, en était pourvu. Un intervalle assez considérable s'écoula avant que le successeur de M. de Montbarey fut nommé. On voulait changer la forme de ce ministère, pour en charger sous un nom différent M. d'Adhémar, qui n'était que brigadier. Le projet transpira; on en fit tant de couplets et ce choix parut si ridicule que ceux qui l'avaient fait durent abandonner. La place fut donnée en 1782 à M. de Ségur, lieutenant général qui avait perdu un bras à la guerre de 1741, et qui avec un peu d'esprit avait fait de bonnes choses.

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