Lettre de Marie-Antoinette à Catherine II de Russie
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Lettre de Marie-Antoinette à Catherine II de Russie
Lettre de Marie-Antoinette à Catherine II de Russie en date du 1er février 1792.
Transcription :
"Madame ma sœur. L'intérêt dont V. M. veut bien nous faire donner l'assurance est une grande consolation dans nos peines. Comme nous souhaitons que rien dans notre conduite ne lui soit caché, nous avons désiré que M. de Simolin, son ministre, voulût bien se charger pour nous d'une affaire très-délicate et qui exige autant de prudence que de secret.
Nous ne pouvons nous défendre de croire que l'empereur a été induit en erreur par des informations fausses, tant à l'égard de nos sentiments personnels qu'à l'égard du véritable état des affaires d'ici; nous souhaitons qu'il soit désabusé. La manière prompte et franche dont M. de Simolin a accepté cette proposition de notre part nous a bien fait connaître en lui un fidèle serviteur de V. M., et en quelles mains pourrions-nous remettre plus sûrement nos intérêts les plus chers que dans les vôtres, madame, et dans celles d'un de vos ministres, qui, avec toute la prudence et la sagesse de son esprit, a tout vu et a pu former, depuis le commencement de la révolution, un jugement impartial sur tous ses détails, et qui nous a montré personnellement, dans toutes les occasions, intérêt et attachement? Le roi et moi désirons donc, madame, que vous approuviez notre idée, si le bien de votre service actuel admet cette course, et que V. M. veuille bien aussi voir dans cette démarche de notre part une preuve de l'entière confiance que nous avons en elle.
V. M. a toujours excité notre admiration; aujourd'hui nous lui sommes attachés par des liens plus étroits et plus doux, ceux de l'amitié et de la reconnaissance.
Signé : Marie-Antoinette.
Ayant eu occasion de voir M. Simolin seule chez moi, j'ai cru devoir l'instruire que j'ai déjà écrit une fois à V. M. J'espère qu'elle ne désapprouvera pas cette confidence de ma part."
Catherine II ne viendra pas au secours de la famille royale française et ne répondra même pas au courrier de Marie-Antoinette.
Transcription :
"Madame ma sœur. L'intérêt dont V. M. veut bien nous faire donner l'assurance est une grande consolation dans nos peines. Comme nous souhaitons que rien dans notre conduite ne lui soit caché, nous avons désiré que M. de Simolin, son ministre, voulût bien se charger pour nous d'une affaire très-délicate et qui exige autant de prudence que de secret.
Nous ne pouvons nous défendre de croire que l'empereur a été induit en erreur par des informations fausses, tant à l'égard de nos sentiments personnels qu'à l'égard du véritable état des affaires d'ici; nous souhaitons qu'il soit désabusé. La manière prompte et franche dont M. de Simolin a accepté cette proposition de notre part nous a bien fait connaître en lui un fidèle serviteur de V. M., et en quelles mains pourrions-nous remettre plus sûrement nos intérêts les plus chers que dans les vôtres, madame, et dans celles d'un de vos ministres, qui, avec toute la prudence et la sagesse de son esprit, a tout vu et a pu former, depuis le commencement de la révolution, un jugement impartial sur tous ses détails, et qui nous a montré personnellement, dans toutes les occasions, intérêt et attachement? Le roi et moi désirons donc, madame, que vous approuviez notre idée, si le bien de votre service actuel admet cette course, et que V. M. veuille bien aussi voir dans cette démarche de notre part une preuve de l'entière confiance que nous avons en elle.
V. M. a toujours excité notre admiration; aujourd'hui nous lui sommes attachés par des liens plus étroits et plus doux, ceux de l'amitié et de la reconnaissance.
Signé : Marie-Antoinette.
Ayant eu occasion de voir M. Simolin seule chez moi, j'ai cru devoir l'instruire que j'ai déjà écrit une fois à V. M. J'espère qu'elle ne désapprouvera pas cette confidence de ma part."
Catherine II ne viendra pas au secours de la famille royale française et ne répondra même pas au courrier de Marie-Antoinette.
Invité- Invité
Re: Lettre de Marie-Antoinette à Catherine II de Russie
... comme elle bercera Artois de bonnes paroles non suivies d'effet lorsqu'il se rendra en Russie implorer son aide .
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettre de Marie-Antoinette à Catherine II de Russie
Merci pour cette lettre !
Oui, elle est restée en retrait, préoccupée par les affaires de Pologne.
Y compris lorsque la guerre sera déclarée quelques semaines plus tard.
La Russie ne s’engage pas officiellement. Catherine proposera néanmoins son soutien financier, et fera mine d’envoyer quelques troupes me semble-t-il.
Ceci dit, son hostilité aux événements révolutionnaires a toujours existé, et elle s’est renforcée.
Elle n’a pas été tendre, au sujet de Louis XVI, lorsqu’il accepte la Constitution et prête serment devant l’Assemblée :
Elle écrit à Grimm :
Qu’est-ce que cela ? Louis XVI a accepté une Constitution démente et s’est empressé de prêter un serment que nul n’attendait de lui et qu’il n’a nulle intention de respecter ? Qui sont les imbéciles qui lui font accomplir de telles sottises ?
Tout cela est affreux et bas, comme si on oubliait la foi, la décence et l’honneur.
En entendant cela, en lisant ces horreurs, je me suis terriblement fâchée.
Renoncer aux dieux auquel on croit dans son coeur, c’est le crime d’un lâche et non une erreur.
Oups !
Elle était déjà « verte » de rage suite à l’échec de l’expédition Montmédy.
Non seulement parce que la Russie était impliquée (via l’initiative de son Ambassadeur en France, pour les passeports Korff) dans ce qui s’est avéré être un bide, accentuant l’affaiblissement du pouvoir royal, mais aussi parce que l’ambassadeur en question avait dû, qui plus est, se justifier auprès des autorités révolutionnaires !
Elle lui écrira, furieuse : « On ne discute pas avec des cordonniers ni avec des avocats »
...:
Oui, elle est restée en retrait, préoccupée par les affaires de Pologne.
Y compris lorsque la guerre sera déclarée quelques semaines plus tard.
La Russie ne s’engage pas officiellement. Catherine proposera néanmoins son soutien financier, et fera mine d’envoyer quelques troupes me semble-t-il.
Ceci dit, son hostilité aux événements révolutionnaires a toujours existé, et elle s’est renforcée.
Elle n’a pas été tendre, au sujet de Louis XVI, lorsqu’il accepte la Constitution et prête serment devant l’Assemblée :
Elle écrit à Grimm :
Qu’est-ce que cela ? Louis XVI a accepté une Constitution démente et s’est empressé de prêter un serment que nul n’attendait de lui et qu’il n’a nulle intention de respecter ? Qui sont les imbéciles qui lui font accomplir de telles sottises ?
Tout cela est affreux et bas, comme si on oubliait la foi, la décence et l’honneur.
En entendant cela, en lisant ces horreurs, je me suis terriblement fâchée.
Renoncer aux dieux auquel on croit dans son coeur, c’est le crime d’un lâche et non une erreur.
Oups !
Elle était déjà « verte » de rage suite à l’échec de l’expédition Montmédy.
Non seulement parce que la Russie était impliquée (via l’initiative de son Ambassadeur en France, pour les passeports Korff) dans ce qui s’est avéré être un bide, accentuant l’affaiblissement du pouvoir royal, mais aussi parce que l’ambassadeur en question avait dû, qui plus est, se justifier auprès des autorités révolutionnaires !
Elle lui écrira, furieuse : « On ne discute pas avec des cordonniers ni avec des avocats »
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La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettre de Marie-Antoinette à Catherine II de Russie
Vaudreuil se leurrait complètement sur les intentions réelles de Catherine . Il écrit à Artois, le 20 octobre 1791 :
Notre sort dépendra de la tenue des dispositions de Catherine, et je vous conseille fort de vous livrer entièrement et exclusivement à elle, de ne rien faire sans son attache et son appui. Elle entraînera l'Espagne, et alors par le midi de la France vous aurez un plein succès . Attaquer par le Nord, avec une puissance mal intentionnée derrière vous, me paraît très dangereux; c'est attaquer le boeuf par les cornes. Au lieu que, l'Espagne une fois décidée par les conseils de l'impératrice de Russie, avec six mille Espagnols et le camp de Jalès, vous serez maître en peu de temps des provinces méridionales et par conséquent du royaume .
.
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettre de Marie-Antoinette à Catherine II de Russie
Pourtant très remontée contre la Révolution, les actes ne suivaient pas, du moins en dehors de la Russie.
Elle était concentrée sur ses affaires polonaises et sur l’empire Ottoman.
Elle le dit clairement à Grimm d’ailleurs :
Pour ma part, je me charge de surveiller les Polonais, les Turcs et même les Suédois qui, depuis la mort de leur roi, se sont réconciliés avec la France.
Et au vice-chancelier Osterman :
Je ne peux pas avouer aux cours de Vienne et de Berlin que je les engage dans cette affaire parce qu’il me faut avoir les coudées franches. J’ai encore des entreprises à terminer. Si la Prusse et l’Autriche étaient libres de leurs mouvements, elles me gêneraient.
Et en 1794, elle ajoute à Grimm, comme une prémonition :
La France pourra renaître, plus forte que jamais, si surgit l’homme providentiel, adroit et courageux, capable de devancer son peuple et peut-être son siècle.
La Russie n’y coupera finalement pas à ce conflit avec la France.
Et quels conflits ! Dantesques !
Elle était concentrée sur ses affaires polonaises et sur l’empire Ottoman.
Elle le dit clairement à Grimm d’ailleurs :
Pour ma part, je me charge de surveiller les Polonais, les Turcs et même les Suédois qui, depuis la mort de leur roi, se sont réconciliés avec la France.
Et au vice-chancelier Osterman :
Je ne peux pas avouer aux cours de Vienne et de Berlin que je les engage dans cette affaire parce qu’il me faut avoir les coudées franches. J’ai encore des entreprises à terminer. Si la Prusse et l’Autriche étaient libres de leurs mouvements, elles me gêneraient.
Et en 1794, elle ajoute à Grimm, comme une prémonition :
La France pourra renaître, plus forte que jamais, si surgit l’homme providentiel, adroit et courageux, capable de devancer son peuple et peut-être son siècle.
La Russie n’y coupera finalement pas à ce conflit avec la France.
Et quels conflits ! Dantesques !
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
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