Antoine Barnave (1761-1793)

+5
Comtesse Diane
Comte d'Hézècques
MARIE ANTOINETTE
Calonne
Mme de Sabran
9 participants

Page 3 sur 3 Précédent  1, 2, 3

Aller en bas

Antoine Barnave (1761-1793) - Page 3 Empty Re: Antoine Barnave (1761-1793)

Message par Mme de Sabran Mar 07 Mar 2023, 10:34

... un petit nez pointu à piquer les gaufrettes ! Very Happy

_________________
...    demain est un autre jour .
Mme de Sabran
Mme de Sabran

Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage

Revenir en haut Aller en bas

Antoine Barnave (1761-1793) - Page 3 Empty Re: Antoine Barnave (1761-1793)

Message par Mme de Sabran Mer 24 Juil 2024, 15:29

MARIE ANTOINETTE a écrit:Ne pas oublier que BARNAVE est monté sur l'échafaud à 32 ans le 29 Novembre 1793 avec comme accusation entre autres, d'avoir fait double jeu avec la Veuve CAPET !!!!!

Eh bien justement non, selon E. Welvert,  Barnave, qui avait entretenu une correspondance nourrie avec Marie-Antoinette après Varennes,  put  pourtant à son procès jurer mordicus, presque sans mentir, qu'il n'avait jamais eu aucun contact ni aucune correspondance avec la Cour.

Le 15 août, Larivière député du Calvados à l'Assemblée législative était monté à la tribune annonçant la découverte, dans un secrétaire du cabinet du roi, une pièce écrite par le ministre Lessart : Projet du comité des ministres, concerté avec MM. Lameth et Barnave, titre écrit de la main même de Louis XVI.

Séance tenante, l'Assemblée décréta qu'il y avait lieu à accusation contre Barnave et Alexandre Lameth, ex-députés à l'Assemblée constituante. Sur avis le l'abbé Fauchet, le décret s'étendit à Duportail, ex-ministre de la guerre, Tarbé, ex-ministre des contributions publiques, Molleville, ex-ministre de la marine, et Duport du Tertre, ex-ministre de la justice ...
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t6272-marguerite-louis-francois-duport-du-tertre-1754-1793?highlight=tertre

Tels sont les motifs et les circonstances de l'arrestation de Barnave. La note accusatrice a été trouvée dans un secrétaire du cabinet de Louis XVI et non pas dans l'appartement de Marie-Antoinette. Il y est question d'une conférence de Barnave non avec le roi  ni avec la reine, mais avec les ministres.
Barnave, nous assure Bérenger de la Drôme, ignorait complètement l'existence de ces pièces dénoncées à l'Assemblée nationale. Mais en se creusant un peu la tête il pouvait à la rigueur se souvenir avoir discuté avec d'anciens collègues et Alexandre de Lameth au sujet du décret contre les émigrés.   Duport dit que le roi refuserait sa sanction à l'un des articles et la conversation allait bon train.  Qu'au sortir de là, les ministres présents aient couché sur le papier les éléments de plusieurs propositions qui avaient fusé, et qu'ils aient ensuite envoyé au roi ces propositions en y ajoutant, pour leur donner plus de poids, qu'elles avaient été concertées avec Lameth et Barnave, pourquoi pas ? Seulement Barnave n'en savait rien.

L'avocat à la défense, un dénommé Lépidor, était un ancien membre des Jacobins du temps que Barnave et les Lameth y dominaient. Bien qu'assisté d'un avocat, Barnave se défendit lui-même. Lépidor se contenta donc retranscrire son discours pendant qu'il parlait . C'est pourquoi il nous est connu mot pour mot.

Qu'est-ce que le tribunal révolutionnaire demanda à Barnave ? S'il avait eu des relations avec la reine ? En aucune façon; mais simplement s'il en avait eu avec la Cour ou ses agents. A quoi Barnave s'empressa de répondre qu'il n'avait eu de relation ni avec la Cour ni avec d'autres agents de la Cour que les ministres. Pas une fois, ni Dumas ni Barnave, dans cet interrogatoire, ne prononcèrent le nom de Marie-Antoinette.
 Ne peut-on pas admettre que, par les mots " la Cour et ses agents " , il s'agissait dans la pensée de Barnave tout au moins, de cet entourage si néfaste qui poussait le roi et la reine à la contre-révolution ?  Par conséquent, Barnave pouvait répondre à Dumas sans paraître jouer sur les mots, qu'il n'avait pas eu de rapport avec les personnes qui faisaient le fonds de la Cour...

On n'a pas accusé Barnave de rapports avec Marie-Antoinette mais avec la Cour.  Toute sa défense porte sur la Cour, les intrigues de la Cour, les agents de la Cour.  Barnave ne prononce qu'une fois le nom de la reine et c'est pour réfuter l'accusation d'avoir eu une conversation avec elle, sur la route de Varennes, pendant un prétendu assoupissement de Pétion.
Ainsi Barnave ne mentait-il pas !  Antoine Barnave (1761-1793) - Page 3 693620883

Soit, O.K. d'accord, objectera-t-on   Hop!  mais Barnave a attesté sur sa tête n'avoir jamais eu de correspondance avec " les Tuileries ", n'avoir jamais mis les pieds " au Château " ... double et solennelle affirmation semble-t-il sans ambiguïté .  Elle est issue des notes pêle-mêle un peu foutrac ( ce n'est pas le mot de Welvert, mais c'est l'idée ) de Lépidor qui peut avoir brodé ou bien retranscrit les mots de Barnave à sa sauce ?  Alors authentique ou pas authentique ?

D'après le mystère dont Barnave avait entouré ses relations avec la reine, on est fondé à croire qu'il s'était juré le secret ( ainsi que, moralement, à la reine ).

Chevaleresque comme il était, Barnave aura dû se faire d'autant plus de scrupules de se parjurer que, dans ces relations, la reine n'avait pas joué le plus beau rôle : toute révérence gardée, elle nous y apparaît un peu comme une cavale sauvage qui ronge le mors qu'on veut lui imposer, qui se cabre sous l'éperon ou, si l'on préfère,  comme la fille altière de tant de rois, que révolte l'idée de s'humilier devant l'insurrection. ( ... )  dévoiler à cette heure le secret de ses liaisons avec la reine, révéler qu'elle travaillait dans l'ombre aux affaires de l'Etat, elle, l'Autrichienne de plus en plus abhorrée, n'était-ce pas laisser croire qu'elle trahissait son pays d'adoption au profit de son pays d'origine ?  N'était-ce pas fortifier d'une déposition posthume les témoignages de ses misérables accusateurs et paraître légitimer ainsi, dès le lendemain même de son supplice, l'iniquité de sa condamnation ?

Dans cette dernière hypothèse, Barnave aura donc menti devant ses juges; la question ne serait plus discutable. Mais il se trouverait alors dans l'alternative ou d'altérer la vérité, sans autre préjudice pour sa mémoire, ou de découvrir un secret qui eût achevé d'accabler la mémoire de la reine. Entre un mensonge et une infamie, il n'était pas dans le caractère de Barnave d'hésiter : qui oserait lui en faire un reproche ?


( E. Welvert, Le secret de Barnave, Barnave et Marie-Antoinette )

Antoine Barnave (1761-1793) - Page 3 _439

_________________
...    demain est un autre jour .
Mme de Sabran
Mme de Sabran

Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage

Revenir en haut Aller en bas

Page 3 sur 3 Précédent  1, 2, 3

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum