La belle Dido (1761-1804)
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La belle Dido (1761-1804)
Elle figure sur un tableau, aux côtés d'une jeune fille de l'aristocratie anglaise de l'époque. On pourrait croire qu'il s'agit du portrait d'une jeune aristocrate et de son esclave. Mais la jeune fille noire qui figure sur cette toile est libre et l'autre jeune fille est sa cousine, sa sœur d'adoption même. Cette jeune femme noire, c'est Dido.
Dido Elizabeth Belle, c'est son nom complet, est née des amours de l'amiral John Lindsay et d'une esclave noire connue seulement sous le nom de Belle. Dido Belle vit dans la maisonnée de William Murray, premier comte de Mansfield, Lord Chef of the Justice, qui est l'oncle de son père, et par conséquent son grand-oncle. Ce dernier, homme de progrès et d'esprit ouvert, considère la jeune fille comme libre et la traite non seulement comme sa petite-nièce mais même comme sa propre fille. Dido Belle est donc élevée avec sa cousine, Elizabeth Murray, autre petite nièce de Mansfield et bénéficie du même traitement et de la même éducation.
Président de la Haute Cour d'Angleterre et du Pays de Galles, Mansfield se rendra célèbre au cours d'un procès concernant un esclave, dont la conclusion retentissante est considérée comme le premier pas vers l'abolition de l'esclavage en Angleterre.
Née en 1761, Dido est baptisée en 1766 et donc élevée par Mansfield et sa femme, qui n'ont pas d'enfants, avec Elizabeth, autre petite nièce du comte. D'abord demoiselle de compagnie de sa cousine, la jeune fille devient progressivement et rapidement son égale. Elle sert également son oncle et protecteur comme secrétaire.
En 1785, sa cousine se marie et quitte le domaine familial.
En 1788, c'est le père de Dido qui meurt, laissant à sa fille 1000 livres.
En 1793, Mansfield décède et laisse à la jeune femme 500 livres, une pension annuelle de 100 livres et confirme officiellement son statut de femme libre.
En 1795, Dido épouse un régisseur dont elle aura deux jumeaux avant un troisième garçon.
L'ouverture d'esprit de Lord Mansfield n'était pas toujours compris par son entourage, surtout par ceux qui ignoraient le statut de Dido et s'étonnaient de la voir se promener bras dessus, bras dessous avec celle qu'ils prenaient pour sa jeune maîtresse ou encore être présente aux repas, prenant part à la conversation et s'exprimant en toute liberté… Un des invités, stupéfait, note même que "Lord Mansfield lui demande conseil à tout instant".
Ce lien du comte avec cette jeune nièce aurait, selon certains, influencé son jugement dans l'affaire Sommerset, au cours de laquelle il prend un arrêt refusant à un maître le droit d'obliger son esclave à le suivre dans un autre pays, arrêt qui abolit de facto l'esclavage en Angleterre et en Écosse. La jurisprudence ainsi établie touchera entre 14 000 et 15 000 esclaves se trouvant alors en Grande-Bretagne et qui seront immédiatement affranchis, certains restant au service de leur ancien maître, mais libres et rémunérés. Un planteur de la Jamaïque, s'exprimant au sujet de ce procès, écrit que : "James Somersett sera certainement libéré, car Lord Mansfield garde dans sa maison une noire qui le gouverne lui et toute la famille".
C'est en 1778 qu'est peint le tableau posté au début de ce message, par David Martin. Exposé au Palais de Scone, en Ecosse, c'est le seul tableau qui, en Angleterre et à cette époque, représente une femme noire à égalité avec une femme blanche.
L'histoire de Dido a également été retranscrite au cinéma, en 2013, avec le film Belle, réalisé par Amma Asante :
William Murray, comte de Mansfield, grand-oncle de Dido :
Image : theguardian.com
Dido Elizabeth Belle, c'est son nom complet, est née des amours de l'amiral John Lindsay et d'une esclave noire connue seulement sous le nom de Belle. Dido Belle vit dans la maisonnée de William Murray, premier comte de Mansfield, Lord Chef of the Justice, qui est l'oncle de son père, et par conséquent son grand-oncle. Ce dernier, homme de progrès et d'esprit ouvert, considère la jeune fille comme libre et la traite non seulement comme sa petite-nièce mais même comme sa propre fille. Dido Belle est donc élevée avec sa cousine, Elizabeth Murray, autre petite nièce de Mansfield et bénéficie du même traitement et de la même éducation.
Président de la Haute Cour d'Angleterre et du Pays de Galles, Mansfield se rendra célèbre au cours d'un procès concernant un esclave, dont la conclusion retentissante est considérée comme le premier pas vers l'abolition de l'esclavage en Angleterre.
Née en 1761, Dido est baptisée en 1766 et donc élevée par Mansfield et sa femme, qui n'ont pas d'enfants, avec Elizabeth, autre petite nièce du comte. D'abord demoiselle de compagnie de sa cousine, la jeune fille devient progressivement et rapidement son égale. Elle sert également son oncle et protecteur comme secrétaire.
En 1785, sa cousine se marie et quitte le domaine familial.
En 1788, c'est le père de Dido qui meurt, laissant à sa fille 1000 livres.
En 1793, Mansfield décède et laisse à la jeune femme 500 livres, une pension annuelle de 100 livres et confirme officiellement son statut de femme libre.
En 1795, Dido épouse un régisseur dont elle aura deux jumeaux avant un troisième garçon.
L'ouverture d'esprit de Lord Mansfield n'était pas toujours compris par son entourage, surtout par ceux qui ignoraient le statut de Dido et s'étonnaient de la voir se promener bras dessus, bras dessous avec celle qu'ils prenaient pour sa jeune maîtresse ou encore être présente aux repas, prenant part à la conversation et s'exprimant en toute liberté… Un des invités, stupéfait, note même que "Lord Mansfield lui demande conseil à tout instant".
Ce lien du comte avec cette jeune nièce aurait, selon certains, influencé son jugement dans l'affaire Sommerset, au cours de laquelle il prend un arrêt refusant à un maître le droit d'obliger son esclave à le suivre dans un autre pays, arrêt qui abolit de facto l'esclavage en Angleterre et en Écosse. La jurisprudence ainsi établie touchera entre 14 000 et 15 000 esclaves se trouvant alors en Grande-Bretagne et qui seront immédiatement affranchis, certains restant au service de leur ancien maître, mais libres et rémunérés. Un planteur de la Jamaïque, s'exprimant au sujet de ce procès, écrit que : "James Somersett sera certainement libéré, car Lord Mansfield garde dans sa maison une noire qui le gouverne lui et toute la famille".
C'est en 1778 qu'est peint le tableau posté au début de ce message, par David Martin. Exposé au Palais de Scone, en Ecosse, c'est le seul tableau qui, en Angleterre et à cette époque, représente une femme noire à égalité avec une femme blanche.
L'histoire de Dido a également été retranscrite au cinéma, en 2013, avec le film Belle, réalisé par Amma Asante :
Image : wwd.com
William Murray, comte de Mansfield, grand-oncle de Dido :
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: La belle Dido (1761-1804)
Merci, pour l'ouverture de ce sujet, mon cher Calonne .
... une belle histoire d'amitié, comme nous les aimons !
Mais oui, et nous avons un sujet sur ce film !
Ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t477-belle-d-amma-asante?highlight=BELLE
... une belle histoire d'amitié, comme nous les aimons !
Calonne a écrit:
L'histoire de Dido a également été retranscrite au cinéma, en 2013, avec le film Belle, réalisé par Amma Asante :
Mais oui, et nous avons un sujet sur ce film !
Ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t477-belle-d-amma-asante?highlight=BELLE
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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