Lettres de Jules de Polignac à Georgiana de Devonshire

Oui. Pourquoi a-t-il fait cela??

Peut-être parce qu'il se croyait plus malade qu'il n'était : il crachait le sang .  
C'est une explication plausible, non ?

Cosmo a écrit:Oui, exactement ! comme la quasi-totalité des mariages à cette époque.

Dans un certain milieu. Le plus gros de la population ne recherchait pas dans ce sacrement uniquement des intérêts financiers ou sociaux qu'ils ne possédaient pas !

Cosmo a écrit:Ils avaient des moeurs plutôt libres. De même que la duchesse de Devonshire et son mari d'ailleurs.

Je me demande qui est le jeune-homme, mentionné plusieurs fois par Yolande, dont Georgiana est si occupée ?

29 mai 1796

Mes amis ne m'ont pas laissé ignorer, ma chère duchesse, tout ce que votre amitié pour moi, et votre intérêt pour ma famille vous ont fait dire d'obligeant pour nous tous dans le moment où nous sommes forcés de prendre un parti nécessaire mais bien pénible .
Nous avons été tous extrêmement touchés, et moi particulièrement puisque je connais depuis plus longtemps que mes enfants le prix qu'on doit attacher à votre amitié et la constance parfaite que vous avez dans les sentiments.
Vous ne pouvez pas douter qu'il m'eût été bien doux de me retirer auprès de vous et de louer votre amitié pour moi, des agréments ou des facilités pour former un établissement que je ne peux espérer retrouver ailleurs, puisque je n'y ai point d'amis . Mais les circonstances m'ont ordonné autrement et, avant qu'il ne soit possible de savoir que vous vous occuperiez de mon établissement dans quelque province de l'Angleterre, j'avais fait des demandes à la Cour de Russie et pris des engagements vis-à-vis d'elle, et comme il est possible que je tire un jour quelque avantage de terrains que m'a donnés l'impératrice, je ne peux pas, comme père de famille, les abandonner dans ce moment pour me livrer entièrement à la reconnaissance que je dois à votre amitié et à ce qui conviendrait le mieux à mon coeur: je dois même ne pas oublier de vous parler d'un incident grave pour moi dans la situation où je me trouve, c'est que le projet que j'avais formé de m'établir en Russie a exigé de moi des dépenses provisoires qui se trouveraient perdues si je changeais de plans, et mes fonds sont actuellement si médiocres que je ne peux mettre ma famille dans le cas de me faire le plus léger reproche sur cet objet. Ainsi, quelque désir que j'aie de vous marquer moi-même ma reconnaissance et de recevoir de votre amitié des soins et des procédés, il m'est de toute impossibilité de rien changer à la marche que le malheur des circonstances m'a tracée, et croyez qu'il est bien douloureux pour moi de ne pouvoir faire dans ce moment ce que mon coeur préférerait à tous égards, car les grandeurs ou les erreurs passées s'étant entièrement éclipsées, il est bien rare de conserver des amis dans la position où je me trouve . Vous m'êtes restée . Jugez donc combien je dois souffrir de ne pouvoir me rapprocher de vous.
Je sais que lady Elisabeth me conserve des sentiments favorables . Dites-lui, je vous en prie, combien j'y suis sensible .
Elle est paresseuse pour écrire, c'est ce qui m'empêche de charger Armand d'une lettre pour elle .
Adieu, ma chère duchesse, conservez-moi toujours votre amitié et ressouvenez-vous qu'il existe en Ukraine un être qui vous sera tendrement attaché tant qu'il existera .

duc de Polignac



Lettre citée avec l'aimable permission du duc de Devonshire et du Chatsworth House Trust.

.

C'est touchant de lire cela. La vie ne devait pas être facile pour Jules de Polignac à cette date.

Au même moment à un poil près, Artois écrit à Vaudreuil, d'Edimbourg, le 6 juin 1796:

Dieu veuille que le duc de Polignac se trouve bien du parti qu'il prend ...

C'est lui, en effet qui avait envoyé Jules en Russie, en 1795, pour annoncer l'avènement de Louis XVIII à Catherine .

Mme de Sabran a écrit:
Jules de Polignac à Georgiana, le 3 octobre 1779.

Combien j'ai été heureux lorsque votre lettre datée de Londres est arrivée . Mais permettez-moi de me plaindre à vous du peu de détails que vous faites de votre voyage ayant cependant couru des dangers puisque vous avez été attaquée . J'ai vu une lettre de lady Henriette qui ne tait aucun détail parce qu'elle imagine que vous les avez faits . Enfin quelque soit ce qui vous est arrivé, vous vous en êtes bien tirés et vous vous portez tous bien.  C'est le sujet de ma joie actuelle et ce qui a porté du calme dans mon âme .
.

Amanda Foreman nous donne tous les détails de cette terrible aventure qui aurait bien pu finir très mal :

C'est lors de son retour, au mois de septembre, que Georgiana assiste à sa première bataille. Elle fait partie d'un convoi de deux paquebots escortés par un bâtiment militaire, le Fly, qui assure leur protection. Le 14 septembre, à l'aube,  les navires de guerre français attaquent le bateau de Georgiana.   Le Fly s'avance alors face aux Français, ce qui permert aux deux paquebots de prendre le large. Le capitaine Garner qui n'a pourtant que quatorze canons à sa disposition, parvient à lutter pendant deux heures, jusqu'à ce que ses ennemis et lui soient trop épuisés pour continuer. Malgré de sérieux dommages, son navire rejoint alors les civils effrayés et les reconduits jusqu'en Angleterre.
Le capitaine Garner y est reçu en héros et la presse se jette sur cette aventure, matériau de propagande idéal .

.[/i]

Elle a eu chaud.

Elle a sentit le vent du boulet !

Elle aurait peut-être pu se retrouver prisonnière et vendue, comme Aimée du Buc ? boudoi32

Mme de Sabran a écrit:

Amanda Foreman nous donne tous les détails de cette terrible aventure qui aurait bien pu finir très mal :

J'aime assez bien cette partie du livre... mais les années 1783-1784 sont si terriblement politiques pour Georgiana... elle court les rues de Londres pour obtenir des votes pour Fox, prête à embrasser quiconque voudrait donner son vote, entrant dans des Pub(lic houses), dans des shop, partout ! :

Parfois je lis en diagonale, comme toi, je l'avoue ...