Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe

Comte d'Hézècques a écrit:

Nous n'avons que le journal de Bachaumont qui atteste de cette fameuse visite.

Ainsi que Élisabeth de Brossin de Méré,
née Élisabeth Guénard à Paris en 1751 et morte dans la même ville le 18 février 1829 .

Nous nous interrogeons sur cette dame ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3479-la-baronne-guenard-de-mere

Oui, mais elle et l'écrivain Gassier en 1814 ont pu avoir recours à Bachaumont, car aussi bien Mme de Méré que M. Gassier reprennent pratiquement mot pour mot les mêmes phrases que Bachaumont avait utilisées dans ses Mémoires secrets de 1786.
Ni elle ni Gassier n'étaient des intimes de la princesse ou étaient dans les parages au moment des faits, donc cela ne prouve rien non plus qu'ils ont également fait mention de cette visite.

Absolument !
Bachaumont est passionnant car il est en quelque sorte le porte-parole de la rumeur publique.
La rumeur publique elle-même peut aussi bien être fondée qu'erronée .

Mais, vraie ou fausse, elle est un bon indicateur des errances ou fluctuations de l'opinion publique.

Personnellement, je n'ai jamais cru à cette histoire de la visite de Mme de Lamballe, et encore moins pour des raisons "maçonniques".

La nuit, la neige a écrit: ... et encore moins pour des raisons "maçonniques".

Et pourquoi pas ?
Crois-tu que les maçons se contentaient de pérorer dans le vide en buvant de bons coups à la " Régénération de la société " ?

La plupart du temps, oui...

Et le reste du temps ?!!

Leurs grands principes d'Egalité, Fraternité, Liberté ont bel et bien régénéré la société ...   enfin, si l'on peut dire.
C'est arrivé comme ça, tout seul, par miracle ?
Je ne sais pas moi,  faute de comprendre je constate .
...  notre éternelle discussion !

Plus que je lis sur la Révolution Française, plus je suis convaincu qu'il n'y que très peu d'actes spontanés. Tout semble orchestré pour renverser le pouvoir. Regardez la marche sur Versailles, les massacres de septembre 92 ; tout cela n'a rien de spontané comme les manuels d'histoire classiques veulent nous faire croire.

Ben oui !

Bien, bien...pensez comme vous voulez mes amis.  

Or donc au sein de cette grande "orchestration" (maçonnique) quel aurait donc été le but de cette secrète visite de la princesse à cette intrigante de bas étage ?

La nuit, la neige a écrit:

Or donc au sein de cette grande "orchestration" (maçonnique) quel aurait donc été le but de cette secrète visite de la princesse à cette intrigante de bas étage ?

Attends, je vais te dire ça tout de suite  ...

 

Comme je l'ai dit ci-dessus, si cette fameuse visite a vraiment eu lieu, et si c'est via la loge franc-maçonne dont elle était la grande-maîtresse, et puis, étant donné l'état fébrile de la princesse, on a sûrement fait croire à la princesse que ce n'était là qu'un acte charitable d'aller voir Mme de la Motte en prison.
Ce que je n'arrive pas à comprendre toutefois, c'est que la reine et Mme de Lamballe s'étaient rapprochées depuis septembre 1785, alors Marie Antoinette n'aurait jamais accepté que sa surintendante se rendrait auprès de cette "intrigante du plus bas étage".

Comte d'Hézècques a écrit:
Ce que je n'arrive pas à comprendre toutefois, c'est que la reine et Mme de Lamballe s'étaient rapprochées depuis septembre 1785, alors Marie Antoinette n'aurait jamais accepté que sa surintendante se rendrait auprès de cette "intrigante du plus bas étage".

Si cette fameuse visite a vraiment eu lieu, il fallait que ce soit à l'insu de Marie-Antoinette . Et l'on n'imagine pas du tout cette trahison de la part de la princesse vis-à-vis de la reine.

Je me demande si ce journal de Bachaumont était lu par un grand public, à la cour aussi, publié dans un grand tirage ... il faudrait faire quelques recherches pour savoir qu'elle en était la portée.

Voici une photo que j'ai prise au Château de Bizy:
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Et voici une ancienne vente aux enchères:
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RELIURE. GLUCK : Cythère Assiégée, Opéra Ballet en Trois Actes Représentée Par l'Accadémie Royale de Musique Le 1er Aoust 1775, Mis En Musique Par Monsieur le Chevalier Gluck. Paris et Lyon, Castaud, 1775 ; In-4°, veau blond dos à faux nerfs orné de filets dorés, triple filet doré sur les plats, surpa libros frappé sur le plat supérieur : Ce Livre Appartien (sic) A.S.A.S Madame La Princesse De Lamballe". La partition est entièrement gravée. Précieux exemplaire provenant de la Bibliothèque de la princesse Marie-Thérèse de Savoie - Carignan, princesse de Lamballe (1749-1794), surintendante de la Maison de la Reine et amie proche de Marie-Antoinette. La Bibliothèque de la princesse de Lamballe était riche de volumes consacrés à la musique. Pillée ou détruite lors de la révolution, on ne connaît que très peu de volumes.

C'est étonnant de voir sur le plat de la couverture "Ce livre appartien (sic) à S.A.S. Madame la princesse de Lamballe" au lieu des armes de la princesse...

Une preuve que le "job" de la princesse de Lamballe n'était pas fictif...

Lettre signée de la princesse de Lamballe à Nicolas-Joseph Beaugeard l’informant que la reine a nommé le sieur Gardel maître de ses ballets
Le 27 janvier 1782

Photo : Musée Carnavalet, Histoire de Paris


Jean-Laurent Mosnier
Portrait de la princesse de Lamballe, 1780
Image : Mairie de Lamballe / Serge Andrieux-Cristal d’Argent.


Nicolas-Joseph Beaujard était l'un des Secrétaires des commandements de la reine.
Leurs noms sont proches, mais ne pas le confondre avec un autre des secrétaires des commandements de Marie-Antoinette (ils furent plusieurs).
A savoir le dénommé :

Jacques-Mathieu Augeard, marquis de Busancy

Voici ma dernière acquisition
N'est-ce pas beau ? D'ailleurs quelqu'un saurait-il où je peux trouver des informations sur l'intérêt de la Princesse pour la musique ?
Merci

Merci pour le partage et cette image.  
J'ignore pour ma part si la princesse était une grande mélomane, mais il est à supposer que, comme nombre de femmes de l'aristocratie, elle devait certainement savoir jouer d'un ou plusieurs instruments de musique.

Nous avions présenté, quelques messages en amont, un recueil qui présente les mêmes caractéristiques (reliure et etiquette) que votre acquisition.

De même, cet autre exemplaire, vendu aux enchères :

GLUCK, Christoph Willibald von (1714-1787). Orphée et Euridice. Tragédie. Opera en trois actes. Paris: Lemarchand, [1774].
In-folio (330 x 250 mm). Titre et dédicace gravés, et 134 pages de musique gravée.

RELIURE DE L'éPOQUE: vélin vert, sur le premier plat grande étiquette de maroquin rouge bordée d'une dentelle dorée et frappée en lettres dorées de cet ex-libris: CE LIVRE APPARTIENT A. S.A.S. MADAME LA PRINCESSE DE LAMBALLE., pièce de titre rouge au dos, tranches rouges, étiquette de papetier-relieur A la tête noire, Furgault, marchand de papiers, A l'entrée de la rue de Richelieu. (Coins et bords légèrement frottés.)

PROVENANCE: Princesse de Lamballe (étiquette au premier plat) -- Georges van Parys (ex-libris gravé).



Présentation (extraits) :

PREMIÈRE ÉDITION FRANÇAISE DU PLUS CÉLÈBRE DES OPÉRAS DE GLUCK, composé avec son librettiste Calzabigi en 1762, et qui, lors de sa première représentation en France le 2 août 1774 dans la traduction de Moline, causa un bouleversement des goûts, le début de la querelle entre classiques et italianisants, gluckistes et piccinistes, et, par son succès, marqua le renouveau du théâtre lyrique français. Elle est dédiée à Marie-Antoinette, reine de France depuis trois mois à peine, et dont Gluck avait été le professeur et qui l'honora de son soutien et de son admiration tant qu'elle vécut.

PRÉCIEUX EXEMPLAIRE AYANT APPARTENU À LA PRINCESSE DE LAMBALLE (1749-1792), relié en vélin vert à son habitude, avec l'étiquette à son nom sur le premier plat. Surintendante de la maison de la reine en 1774, elle devint sa confidente et son amie intime. Elle partagea avec Marie-Antoinette son goût pour les opéras de Gluck. Ses Mémoires insistent sur le succès que connut Armide lors de sa première représentation et l'amour passionné que portait à cette composition son auteur même. Gluck aurait confié à la reine que la France l'avait rajeuni dans sa puissance créatrice, que la simple vue de Sa Majesté le revitalisait, et que ses compositions étaient à son image: angéliques et sublimes.
(...)

* Source et infos complémentaires : Christie's


La Cité de la Musique, Philarmonie de Paris possède dans les collections de son musées deux harpes qui ont été, un temps, dites celles de la princesse de Lamballe.



Harpe
Georges Cousineau
Vers 1783
Historique :
L'information selon laquelle cette harpe aurait appartenu à la Princesse de Lamballe ne s'appuie sur aucune donnée connue.
Photos : Claude Germain (photographe) / Philarmonie de Paris


Harpe à simple mouvement
Maison Erard
Vers 1788
Historique
Longtemps supposée avoir appartenue à la Princesse de Lamballe. Ancienne collection Paul Cesbron.
Photo : Claude Germain (photographe) / Philarmonie de Paris


Et ce site évoque la collection d'un certain Louis Clapisson et l'origine des collections instrumentales du Conservatoire de Paris et Musée de la Musique. Parmi ces instruments, une harpe dont l’intérieur de la crosse porte la mention : " A l’auguste princesse Lamballe ".

Voir ici : Dartagnans.fr - Projet de restauration d'une harpe fin 18e

Merci beaucoup, tout ceci est très documenté et très instructif, je devrais traîner ici plus souvent !

Franck Ferrand lui a consacré une de ses émissions récemment :

https://player.pippa.io/franck-ferrand-raconte/episodes/la-princesse-de-lamballe-amities-dangereuses

Merci Gouv' ! J'avais loupé cet épisode de l'émission de Franck Ferrand que je viens d'écouter.  


Je ne sais pas pourquoi je prénomme toujours la princesse : Marie-Thèrèse, et non pas Marie-Louise.
Merci Franck Ferrand pour ce petit rappel.  

Nous précisions d'ailleurs ici qu'elle signait généralement ses lettes : M L T de Savoye

La signature de la princesse de Lamballe


 Peu avant le terme de l’émission, Franck Ferrand évoque le mois de juin 1791, et en particulier l’épisode de Varennes.
Il raconte que la princesse de Lamballe apprend, avec surprise, au matin du 21 juin, le départ de la famille royale sous la forme d’un mot de la reine :

Mon cœur,
Nous serons déjà loin de l’horrible ville de Paris quand vous recevrez ces lignes. Le secret était nécessaire.
Cherchez à vous sauver le plus promptement possible, car un massacre pourrait bien suivre cette tentative.

Ce mot ne me dit rien.

Mais j'avoue surtout que je ne me rappelais pas du tout que la princesse de Lamballe n'ait pas été dans la confidence avant le départ. Et je la croyais d'ailleurs déjà en Angleterre.    

Est-ce parce que Marie-Antoinette craignait une indiscrétion de la princesse auprès du clan Orléans ?

La nuit, la neige a écrit: :

Mon cœur,
Nous serons déjà loin de l’horrible ville de Paris quand vous recevrez ces lignes. Le secret était nécessaire.
Cherchez à vous sauver le plus promptement possible, car un massacre pourrez bien suivre cette tentative.

Ce mot ne me dit rien.

Moi non plus, rien de rien ...
Qui le cite et de quelle source ?

Effectivement ! La princesse n’avait-elle pas fui depuis 1790 ?

Merci de soulever cette question !

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pour les admirateurs de Madame DE LAMBALLE, je conseille la lecture de LA MONTRE DE MARIE ANTOINETTE, où la princesse est l'héroine du roman formant avec le héros du livre venant du XXI° siècle un couple romantique.

MARIE ANTOINETTE