Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre

En balade à Vernon, découverte de 3 monuments sur le duc de Penthièvre.
Au numéro 5 de la rue Bourbon Penthièvre ( ça ne s'invente pas!), L'ancien grenier à sel est une demeure du XVII ème siècle. Au siècle suivant, "La vieille gabelle" aurait appartenu au duc de Penthièvre.

Dans la Collégiale de Vernon, un autel provenant de la Chartreuse de Gaillon. En 1791, lorsque la Chartreuse fut supprimée, la municipalité de Vernon demanda à récupérer l'autel. L'installation eut lieu dans les mois qui suivirent et le duc de Penthièvre posa la première pierre le 8 août 1791.

Autre demeure du duc, située à quelques kilomètres de Vernon, à La Chapelle -Longueville, le château de Saint -Just.
Malheureusement, il est privé et ne se visite plus.

En 1775, le château est vendu au duc de Penthièvre, également propriétaire du château de Bizy, à Vernon. Il acquiert probablement aussi le domaine voisin (dit Château du Rocher), jusque-là propriété distincte. Le duc transforme le logis en hôpital et maison de repos pour les vieux serviteurs à son service ; à cette fin, le bâtiment subit d'importants aménagements. Dans le parc, il fait édifier la laiterie, une fabrique et probablement la glacière ; il fait encore construire le grand commun et une infirmerie (bâtiment aujourd'hui intégré dans la propriété voisine du Rocher). L'hospice fonctionne jusqu'à la mort du duc de Penthièvre, en 1793.
Le domaine est ensuite vendu comme bien national.
Source: wikipédia

Accolés au château de Saint -Just, les communs(?) avec devant son potager:

C'est charmant.

Autre domaine du duc, le château de la Rivière en Seine et Marne. Malheureusement, il est privé et ne se visite pas.

Maintenant je comprends pourquoi le duc de Penthièvre aimait se déplacer si souvent

Seigneur de Gisors, le duc de Penthièvre fit édifier les halles dans cette ville. Malheureusement, elles furent démontées en 1920 et son dallage en 1930. Ne reste que cette photo d'archives:

Je viens de finir la lecture de Le duc de Penthièvre (Louis-Jean-Marie de Bourbon) Sa vie- sa mort ( 1725-1793) de Honoré Bonhomme.
Livre très intéressant qui accentue la sagesse et la bonté du duc. Les annexes sont à lire. On y découvre les testaments du duc et de la Princesse de Lamballe. On apprend que les Vernonnais plantèrent un arbre de Liberté devant son château de Bizy. On a un inventaire de tous ses domaines et demeures. On y parle de la violation de son tombeau à Dreux. Ce qui est étonnant car il était estimé et fut mis dans une fosse. Son fidèle serviteur Fortaire insiste sur le fait que la tête de la Princesse de Lamballe n'a pas été trouvée dans les tombeaux des Penthièvre à Dreux lors de leur violation.

En ce moment, au château de Rambouillet :
https://www.chateau-rambouillet.fr/agenda/prince-et-vie-de-chateau

Monsieur de Coco a écrit:Son fidèle serviteur Fortaire insiste sur le fait que la tête de la Princesse de Lamballe n'a pas été trouvée dans les tombeaux des Penthièvre à Dreux lors de leur violation.

J'ai lu Fortaire et c'est lui, en effet, qui me fait douter de la récupération de la tête de la malheureuse Lamballe après son supplice.

Une énième version du célèbre portrait attribué à Jean-Marc Nattier (voir ces autres, page précédente) sera prochainement présentée en vente aux enchères :

Portrait du duc de Penthièvre
Ecole française du 18e siècle, atelier de Jean-Marc Nattier
Huile sur toile, 146 cm x 114 cm
Inscrit en bas à gauche "DONNE PAR S. A. S. Mgr. / LE DUC DE PENTHIEVRE, / A M. LE MARQUIS DU CAGE. / EN 1762"
Restaurations anciennes. Sans cadre.


Note au catalogue

Louis-Jean-Marie de Bourbon (1725-1793). Petit-fils de Louis XIV, fils unique du comte de Toulouse (1678-1737), bâtard légitimé, et de son épouse Marie-Victoire de Noailles, le duc de Penthièvre est nommé amiral de France en survivance le 1er décembre 1734 et gouverneur et lieutenant-général de Bretagne en survivance le 31 décembre 1736.
Il perd son père à l'âge de 12 ans et lui succède dans ses charges civiles et militaires (Amiral de France, gouverneur de Bretagne et grand veneur de France). Il est fait chevalier de l'Ordre de la Toison d'or le 27 janvier 1740 puis chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit le 1er janvier 1742. Nommé maréchal de camp le 2 juillet 1743 puis lieutenant général des armées du roi le 2 mai 1744. Il combat à Dettingen (1743), Fontenoy (1745) et Raucoux (1746).
Ayant perdu tous les siens, son épouse, ses enfants, les dernières années de la vie du duc de Penthièvre sont rattrapées par la Révolution, il mène alors une vie retirée, sa principale passion est sa collection de montres. Il décède en mars 1793, âgé de 67 ans.



Le portrait effectué par Nattier et son atelier le représentent en grand amiral de France, une des charges importantes dont il hérita à 9 ans. Ce tableau a été probablement offert à François-Bonaventure-Joseph Dumont, marquis de Gages (1739-1787), de petite noblesse, il hérite de Jean Bonaventure Thierry du Mont, comte de Gages, qui fut général des armées du roi d'Espagne, vice-roi, gouverneur et capitaine général de Navarre, en décembre 1758, il obtient de l'impératrice et reine Marie-Thérèse le titre de marquis, reporté sur la seigneurie de Gages.
Le marquis de Gages devient, au début des années 1760, un intime de Louis, prince de Bourbon-Condé et comte de Clermont, qui lui donne accès aux hauts-grades de sa loge royale. Il devient une des principales figures maçonniques des Pays-Bas autrichiens, fondateur de la Grande Loge provinciale de cette région.

Experts: cabinet Turquin, Stéphane Pinta & Laurent Mirouze pour la notice historique
Source et infos complémentaires : Pousse Cornet - Blois, vente du 24 septembre 2023

J'aime beaucoup le visage du duc dans ce portrait, il en dégage une certaine douceur dans les traits qui montre sa bonté et beauté d'âme.

Même si nous avons tout lieu de penser, en accord avec les témoignages des contemporains, que le duc de Penthièvre était droit et probe, généreux et compatissant pour la misère du peuple, je crois que ce portrait est très idéalisé.

Il n'est d'ailleurs pas sans me rappeler cet autre, censé représenter le baron de Besenval :

En balade ce jour à Vernon, je vous fait découvrir un autre lieu du duc de Penthièvre.
Située à Vernon et, au lieu dit Fontaine de Tilly, se trouve une ancienne fontaine dite de la croix-du-mont-de-Tilly.  Une croix en bois rappelle le nom de ce lieu.


Monsieur Drevet, gardé manteau du duc, aperçut cette source. Le duc l'exploita et en fit une fontaine et un lavoir. Il a voulu capter la  source et creuser une ravine pour approvisionner Vernon et en eau douce. Il avait créé un lavoir près de la fontaine pour que les femmes ne soient plus obligées de laver leur linge dans les eaux sales du fossé.
La source est contenue dans un bassin en pierre situé au fond d'un entonnoir circulaire engazonné entouré dans sa partie supérieure d'une rangée de Tilleuls. On y accédait par un escalier. Voici ce qu'il en reste de nos jours:







On reconnaît le lieu par cet encerclement des Tilleuls.
La légende raconte que le duc de Penthièvre se cachait derrière les buissons pour regarder les femmes qui se baignaient dans la fontaine comme l'atteste une gravure de Jean Jacques Lequeu nommée "Baigneuses".


A la rentrée de la famille des Bourbons en 1814, la duchesse d'Orléans, épouse de Louis Philippe Ier, fit restaurer la fontaine et élever une pyramide à quelques mètres de la fontaine.
Les inscriptions sur la pyramide sont aujourd'hui en partie effacées mais on pouvait y lire:
A sa partie supérieure:
L'AN
SON AS MGR
LE COMTE
DECOUVRANT CETTE
FONTAINE QU'IL
CONSACRA A
L'UTILITE PUBLIQUE

Au-dessus d'un écusson veuf d'armoiries, on lit cette seconde inscription :
ELLE FUT L'OBJET DE
SOINS DE S.A
MR LE DUC
DE PENTHIEVRE
ET LE BUT DE
SES PROMENADES

Une troisième inscription gravée au-dessousd'un second écu porte ces mots:
L'AN MDCCCXIV
S.A.R MADAME LA DUCHESSE
DOUAIRIERE D'ORLÉANS
A SON RETOUR EN FRANCE
RESTAURA LA FONTAINE
ET CONSACRA LE MONUMENT
A LA MÉMOIRE DE SON GRAND ONCLE
ET DE SON PERE

Monsieur de Coco a écrit:
La légende raconte que le duc de Penthièvre se cachait derrière les buissons pour regarder les femmes qui se baignaient dans la fontaine comme l'atteste une gravure de Jean Jacques Lequeu nommée "Baigneuses".

... le duc de Penthièvre que nous pensions si sage ?! ça par exemple !!!

Ah oui je suis choqué !

Visite au château d'Anet que Henri II de France fit construire pour  Diane de Poitiers, sa favorite et " plus que reine"  à laquelle, de l'âge de six ans jusqu'à sa mort, il voua une véritable adoration.  
Diane s'imposa à la Cour aux dépens même de Catherine de Médicis !   


Le secret d'éternelle beauté de Diane, pour nous Mesdames    : À l'époque, on pensait que l'or, métal inaltérable, agissait comme un élixir de jouvence. Pour les chroniqueurs, Diane devait sa beauté aux philtres à base d'or qu'elle buvait chaque jour - en réalité, c'est l'esprit de l'or que l'on était censé absorber : on faisait tremper le noble métal et on buvait.













Dans tout le château nous retrouvons Diane associée symboliquement à sa déesse vierge éponyme. Les croissants de lune ( Artémis, la Lune, soeur jumelle d'Apollon, le Soleil ) ornent toutes les pièces et façades.







... le nymphée !  










Le jeune berger Actéon l'ayant contemplée se baignant nue dans une fontaine, Diane furieuse le métamorphose en cerf et le fait dévorer par ses chiens ...



Louis-Charles de Bourbon, comte d'Eu (1701-1775) avait vendu deux ans avant sa mort à Louis XV — qui visita le château en juin 1749 — une grande partie de ses biens pour l'énorme somme de douze millions de livres.
Mais, cette transaction, coûteuse pour les finances royales, n'ayant pas encore été honorée par le roi Louis XV avant sa mort (1774),  fut annulée par, son successeur, Louis XVI, en accord avec leur héritier, Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, qui, devenu par ces héritages le second propriétaire foncier du royaume, entra ainsi en possession d'Anet.

Voici à quoi ressemblait alors le château :    

À la Révolution, nous dit WIKI,  le duc de Penthièvre n'émigre pas. En 1793, il meurt dans son lit dans son château de Bizy, laissant ses domaines à sa fille unique, la duchesse d'Orléans. Cinq semaines plus tard, ses biens sont confisqués par la Nation.  Le château est placé sous séquestre et reste sans entretien. En 1794, le mobilier est mis en vente à l'encan.
Le 1er février 1798, le domaine est vendu en quatre lots. Le château est de ses éléments extérieurs et intérieurs pour les vendre.
En 1804,  le dépeçage continue :  abattage des arbres du parc et démolition à l'explosif les deux tiers de la demeure, le corps central et l'aile droite.
En 1820 les restes du château, vide et abandonné, sont restitués à la Marie-Adélaïde de Bourbon, duchesse douairière d'Orléans, qui mourra l'année suivante.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_d%27Anet

Merci Eléonore pour ce beau reportage !

Notons que le portail du corps central disparu fut préservé des fureurs révolutionaires et transporté dans la cour de l'Ecole des Beaux-Arts à Paris, où l'on peut l'y voir encore :

Merci pour ce reportage illustré !

Nous avions présenté ce château dans notre sujet biographique consacré au duc de Penthièvre, plus précisément ici :

Le duc de penthièvre et le château d'Anet

Je fusionnerai peut-être les messages.

La nuit, la neige a écrit:
Je fusionnerai peut-être les messages.

C'est chose faite !

En 1820 les restes du château, vide et abandonné, sont restitués à la Marie-Adélaïde d'Orléans . Vide ? non pas entièrement car les habitants d'Anet avaient réussi à  soustraire au vandalisme 75 % du mobilier du duc de Penthièvre, nous assure notre guide charmante.
Au bas du splendide escalier d'honneur ont peut admirer le portrait du duc de Penthièvre, jeune, et sur sa gauche la chaise à porteurs du duc.



Dans un salon est présenté une copie du tableau de la Tasse de Chocolat que savoure  la princesse de Lamballe au milieu de la famille du duc de Penthièvre.



Le 18 juin 1795, lors de la Révolution, deux commissaires de la Sûreté générale de Dreux, à la tête d'un groupe de patriotes avaient profané le tombeau de Diane de Poitiers.
De 1959 à 1967, la chapelle est entièrement rétablie dans son état d'origine et le tombeau remis en place.

En 2008, une équipe multidisciplinaire retrouve le squelette de la favorite (l'identification est fondée, notamment, sur une fracture de jambe) et découvre que les os ont une concentration en or beaucoup plus élevée, de 250 fois que la normale. Le toxicologue Joël Poupon met en évidence dans sa mèche de cheveux un taux 500 fois supérieur à la normale. Nous nous souvenons que Diane, obsédée par le désir de l'éternelle jeunesse et l'éclat d'une beauté surnaturelle, aurait bu chaque jour comme élixir de longue vie une solution « d'or potable » qui lui aurait donné son teint extrêmement pâle, comme l'a rapporté Brantôme. Le médecin légiste Philippe Charlier a opéré toutes les études sur sa dépouille.
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Le 29 mai 2010, après 213 ans passés au cimetière communal, les restes de Diane de Poitiers sont de retour dans son tombeau au cours d'une cérémonie célébrée par une grande fête de style Renaissance.

Ainsi le raconte

215 ans après la profanation de son cercueil par des révolutionnaires en 1795, la dépouille de la duchesse Diane de Poitiers, favorite du roi Henri II, a regagné samedi la chapelle sépulcrale du château d'Anet (Eure-et-Loir).

Le petit cercueil de Diane de Poitiers et des deux enfants qui étaient originellement enterrés avec elle, a quitté le cimetière communal transporté sur une voiture attelée par deux chevaux.

Le défilé, composé d'élus et de personnes vêtues de costumes traditionnels de l'époque, a traversé les rues de la ville, précédé de deux cavaliers de la garde républicaine et de la famille de l'actuel propriétaire du château, Jean de Yturbe et ses invités, dont la Duchesse de Kent, sous les applaudissements des habitants.

Franck Ferrand a dénoncé dans son éloge funèbre  "un crime qu'il nous appartient de réparer, commis par des révolutionnaires qui se définissaient comme patriotes".

Le recteur de la cathédrale de Chartres, le père Dominique Aubert, a ensuite présidé la cérémonie dans la chapelle du château et prié pour "la reconduction de l'âme" de Diane de Poitiers, puis l'a confiée à Notre-Dame de Chartres.

Le cercueil, noir à l'extérieur, souligné d'un liseré or, avec dessus les croissants de son emblème, a été reposé plusieurs mètres sous terre dans le caveau profané en 1795.

La mise en bière avait été effectuée il y a deux semaines à Garches (Hauts-de-Seine).
https://www.lepoint.fr/culture/apres-215-ans-d-attente-diane-de-poitiers-a-retrouve-son-tombeau-29-05-2010-460807_3.php

Mme de Sabran a écrit: Nous nous souvenons que Diane, obsédée par le désir de l'éternelle jeunesse et l'éclat d'une beauté surnaturelle, aurait bu chaque jour comme élixir de longue vie une solution « d'or potable » qui lui aurait donné son teint extrêmement pâle, comme l'a rapporté Brantôme. Le médecin légiste Philippe Charlier a opéré toutes les études sur sa dépouille.
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Ce ne fut donc pas difficile pour Diane de dorer la pillule en étant confrontée à ses vieux jours

On a constaté aussi la présence d'une concentration importante de mercure, métal lourd dont l'absorption à petites doses régulières empoisonne lentement mais sûrement ...

Mme de Sabran a écrit:On a constaté aussi la présence d'une concentration importante de mercure,  métal lourd dont l'absorption à petites doses régulières empoisonne lentement mais sûrement ...  

Ne faut-il point souffrir pour rester belle ?