L’hôtel de Mercy-Argenteau, à Paris

La nuit, la neige avait écrit à la Conciergerie :

L’Hôtel de Mercy-Argenteau, à Paris, boulevard Montmartre, est restauré et restructuré depuis quelques semaines déjà.
A l’abandon depuis des décennies, le promoteur en charge de la réhabilitation propose à la vente des surfaces pour des commerces, des bureaux, et des appartements privés.
Au cas où, je précise que l’appartement de maître, de 1000m2, au premier étage, est déjà pris !

L’article de Wiki :
Cet hôtel particulier a été construit en 1778 par l'architecte Firmin Perlin pour le banquier Jean-Joseph de Laborde qui le revendit aussitôt au comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur d'Autriche à Paris de 1783 à 1790, qui lui a donné son nom.
C'est l'une des premières maisons bâties sur le boulevard, et l'une des très rares conservées, avec l'hôtel de Montholon construit par François Soufflot le Romain. L'hôtel fut vendu sous la Révolution française et perdit alors une grande partie de son jardin et ses communs.

Sous la Restauration, de 1827 à 1829, le principal corps de logis, qui avait déjà été augmenté d'ailes en retour le long des mitoyens, fut surélevé de trois étages, transformant l'hôtel en un immeuble de rapport de six étages. Pour ne pas rompre l'enfilade des salons de l'étage noble, alors occupé par un cercle mondain, le Grand Cercle, la distribution des étages supérieurs se fit par deux escaliers situés aux extrémités de la parcelle, reliés à chaque étage par de longues coursives éclairées zénithalement par des puits de lumière.
Cette distribution originale enjambant le bel étage a permis de créer dans les étages supérieurs des appartements de tailles très différentes.

En 1890, une vaste salle des fêtes (dite salle à manger) a été créée au-dessus de la cour. Elle est attribuée à Charles Garnier dans la mesure où les plans du permis de construire sont signés de l'architecte Fernoux. La longue façade comprend onze travées avec un avant-corps central en léger ressaut de trois travées.

L'hôtel ne comportait à l'origine que deux étages.
Il a conservé un vestibule monumental, un escalier d'honneur éclairé par un lanterneau et, au bel étage, un salon de style Louis XVI orné de colonnes d'ordre corinthien ainsi que l'ancienne salle des fêtes.

L'hôtel de Mercy-Argenteau a été la résidence des compositeurs Boieldieu et Rossini.


Quelques photos avant/après...


La salle à manger de Garnier :


J'avais écrit le 9 octobre 2011:

C'est dans ce bâtiment que j'ai terminé mes études. ESMOD y était implanté jusque il y a dix ans :
Le Grand Salon est bien conservé dans son esprit XVIIIème...le reste a été remanié en effet.

Bien à vous.

D'autres photos :

Un salon du premier étage...est-ce celui qu'on appelait salon des pas perdus?


Le couloir :


L'escalier :


Les nouveaux bureaux de la fondation Mozilla, célèbre entre autres pour son navigateur Firefox:
Je suis ému...je pense bien que c'était ma salle de cours...

Bien à vous.

Majesté a écrit:

La nuit, la neige avait écrit à la Conciergerie :

Où çaaaa ?!! :

Majesté a écrit:

J'avais écrit le 9 octobre 2011:

C'est dans ce bâtiment que j'ai terminé mes études. ESMOD y était implanté jusque il y a dix ans :
Le Grand Salon est bien conservé dans son esprit XVIIIème...le reste a été remanié en effet.

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Magnifique bouturage, merci Majesté !
Une tradition à l'époque de tes études, nous avais-tu dit, voulait que ce soit dans cet hôtel de Mercy-Argenteau que Louis XVI se serait fait opéré ...
Cela n'a aucun sens, en ces lieux, mais prouve bien que cette rumeur d'opération courait sous le manteau .

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Mme de Sabran a écrit:Une tradition à l'époque de tes études, nous avais-tu dit, voulait que ce soit dans cet hôtel de Mercy-Argenteau que Louis XVI se serait fait opéré  ...
Cela n'a aucun sens, en ces lieux,  mais prouve bien que cette rumeur d'opération courait sous le manteau .

En effet, c'est ainsi qu'on nous avait présenté les lieux lorsque venant de Roubaix on nous avait fait l'historique de l'école qui nous accueillirait pour notre dernière année d'études...
Tu penses bien qu'à l'époque j'avais plutôt pris l'information comme une preuve supplémentaire de cette thèse et que je n'avais pas protesté ... :

Bien à vous.

En tout cas, quelle chance tu avais d'étudier dans un si beau décor !

Le grand salon est superbe. Il fait assez penser au style du décorateur Bellanger.

MARIE ANTOINETTE

Merci, chère MARIE ANTOINETTE, mais il ne semble pas s'agir de l'hôtel particulier situé sur les grands boulevards puisque ce dernier a été construit en 1778 par l'architecte Firmin Perlin pour le banquier Jean-Joseph de Laborde qui le revendit aussitôt au comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur d'Autriche à Paris de 1783 à 1790, qui lui a donné son nom.

Bien à vous.

vous avez raison, je vais me replonger dans ma biographie de FLORIMOND pour retrouver l'ancienne ambassade de MARIE THERESE occupée par ce Monsieur.

voici encore une preuve que deux cerveaux valent mieux qu'un et surtout ceux du FORUM.

Affectueusement
MARIE ANTOINETTE 40544810

Merci pour la visite de ces lieux !

La nuit, la neige avait écrit à la Conciergerie :

Au cas où, je précise que l’appartement de maître, de 1000m2, au premier étage, est déjà pris !

Roooooh !  ...

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Avant d'emménager dans ce bel hôtel, Mercy habitait au Petit Luxembourg;
Mais avant le Petit Luxembourg, où notre ambassadeur créchait-il ?  Le savez-vous ?  
 Eh bien, à son arrivée à Paris en septembre 1766, il logea provisoirement à l'hôtel d'Auvergne  ( quartier Saint-Germain ) .

Construite en 1705 pour Frédéric Maurice de la Tour d’Auvergne, cette demeure passa ensuite à l’abbé d’Auvergne qui mourut en 1747. Elle fut achetée en 1767 par les Mailly qui la gardèrent jusqu’en 1880.  C'est dire que Mercy y était locataire, au No 53 de la rue de l’Université. Cet hôtel fut détruit lors du percement de la rue de Villersexel .

Il fallait à notre Mercy ( finalement pas si austère que ça ... ) pour qu'il s'y sentît bien , du linge et des cristaux de Hongrie, des damas de Lyon, pas mal de pièces de vin de Hongrie, de Bar et de Bourgogne, le vin qui se révéla être une de ses passions.
Il fit porter tout cela chez lui dès son arrivée à Paris .

Eh oui, nous avons tous nos petits caprices, pour nous sentir bien dans nos baskets !
Mercy n'échappe pas à la règle .

Il réclame à la Convention qu’on lui restitue ses fusils de collection, au moment où il s’agirait de négocier finement l’extradition de la Reine. Égoïsme, quand tu nous tiens...

Mercy avait amené à Paris  avec lui une vingtaine de personnes, maître d'hôtel, cuisinier, valets, laquais ... Tout un staff de domestiques qui étaient déjà à son service précédemment à Saint-Pétersbourg et puis à Varsovie, et qu'il avait gardés à son service par la suite.
Par ailleurs, il garda aussi une dizaine de domestiques qui avaient servi Starhemberg, son prédécesseur à Paris .  Indépendamment du personnel administratif, secrétariat etc .... cela faisait déjà pas moins d'une trentaine de personnes .

Mercy avait donné des consignes très précises à l’architecte pour la distribution intérieure de son hôtel. Le rez-de-chaussée serait dévolu aux services : cuisine, différents offices, tandis que les écuries et les neuf remises à carrosses, bruyantes et malodorantes, seraient rejetées sur le côté droit.

Un vestibule couvert, décoré de colonnes et de niches, permettait aux visiteurs de descendre de carrosse à l’abri des intempéries. Ils étaient ensuite dirigés, à travers un second vestibule et un portique, également décoré à l’antique, vers le grand escalier, qui ne desservait, dans un esprit d’ostentation, que le premier étage.

L’habitation proprement dite se trouvait au premier étage. L’appartement comportait plusieurs pièces de parade, comme il seyait à un personnage de cette importance : deux antichambres, un grand salon et une salle à manger. A côté de la salle à manger, le buffet, petite pièce servant à découper les viandes, communiquait avec la cuisine par un escalier de service. L’ambassadeur recevait ses hôtes officiels dans la salle du dais, ornée du portrait de l’impératrice, et que prolongeait un cabinet de travail. L’unique chambre à coucher, à alcôve, ouvrait de plain-pied sur la terrasse ; à côté : la bibliothèque et les lieux privés. Le deuxième étage était réservé au logement du personnel d’ambassade et des domestiques.

http://www.neufhistoire.fr/articles.php?lng=fr&pg=68

Et dire que la reine était à la merci de ce Mercy

Je poste ici l'annonce de la toute récente parution de cet ouvrage de référence :

L'hôtel de Mercy-Argenteau, un écrin pour l'histoire
Léonard Pouy
Coédition Parigramme / L’École des Arts Joailliers (Janv. 24)
128 pages (bilingue)



Présentation :

Construit en 1778 sur les plans de Firmin Perlin et grâce aux finances du marquis de Laborde, l’hôtel de Mercy-Argenteau tient son nom de son premier occupant, le comte Florimond-Claude de Mercy-Argenteau, ambassadeur d’Autriche en France de 1766 à 1790 et homme de confiance de Marie-Antoinette. Se distinguant à la fois parmi les premières demeures bâties sur les grands boulevards parisiens et parmi les dernières conservées, l’hôtel, maintes fois transformé et récemment restauré, ouvre aujourd’hui ses portes aux élèves et publics de L’École des Arts Joailliers.

Qui est l'auteur ?
Docteur en Histoire de l’Art des universités de Paris-Sorbonne et de Genève, Léonard Pouy est Responsable des contenus et de la transmission au sein de L’École des Arts Joailliers, fondée en 2012 avec le soutien de Van Cleef & Arpels.


Quelques pages feuilletées :












*Source et infos complémentaires : https://www.parigramme.com

Merci LNLN pour cette parution.
L’intérieur de l’hôtel est assez dans le goût de l’époque. Néoclassique. Je dois dire que j’aime bien. J’aime un peu moins le personnage.