Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
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Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
Sauf erreur de ma part, aucun sujet n’est encore ouvert concernant le comte de Mercy-Argenteau ! àè-è\':
En attendant d’étoffer ce sujet, je vous propose la rediffusion, en écoute libre, de l’émission de radio « Un jour dans l’histoire », consacrée à cet homme discret...
C’est ici : http://www.rtbf.be/radio/podcast/player?id=1956326
L’invité de l'émission est Hervé Hasquin, auteur d’une biographie à paraître prochainement :
Le comte de Mercy-Argenteau
Diplomate et espion autrichien dans la France de Marie-Antoinette
De Hervé Hasquin
Editions Avant-propos (octobre 2014)
En attendant d’étoffer ce sujet, je vous propose la rediffusion, en écoute libre, de l’émission de radio « Un jour dans l’histoire », consacrée à cet homme discret...
C’est ici : http://www.rtbf.be/radio/podcast/player?id=1956326
L’invité de l'émission est Hervé Hasquin, auteur d’une biographie à paraître prochainement :
Le comte de Mercy-Argenteau
Diplomate et espion autrichien dans la France de Marie-Antoinette
De Hervé Hasquin
Editions Avant-propos (octobre 2014)
Dernière édition par La nuit, la neige le Jeu 28 Sep - 18:34, édité 3 fois
La nuit, la neige- Messages : 18136
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
C'est vrai que ce sujet nous manquait
Florimond-Claude, comte de Mercy-Argenteau est un diplomate Lorrain né à Liège Principauté de Liège (Saint-Empire), en 1727 et mort à Londres en 1794.
Issu d'une famille de noblesse Lorraine, il est le fils du Feld-maréchal Antoine Ignace de Mercy-d'Argenteau {1692-1767). Il est d'abord représentant de la cour de Vienne à Turin (1754) puis à Saint-Pétersbourg (1761). Il est nommé ambassadeur à Varsovie en 1764, pendant l'interrègne entre Auguste III et Stanislas II.
Grand admirateur de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, il remplace en 1766 Starhemberg au poste d’ambassadeur d’Autriche à Paris. Il achète dans la capitale française l'hôtel de Mercy-Argenteau en 1778.
Pour consolider l'alliance franco-autrichienne, il négocie le mariage du dauphin avec l'archiduchesse Marie-Antoinette. Ne souhaitant que le bonheur de son ancienne élève et craignant à tout moment que celle-ci le soupçonne d'espionnage, il met tout en oeuvre pour l'influencer en faveur de la maison de Habsbourg-Lorraine, au risque de la faire détester des Français.
Comme l'illustre sa multiple correspondance avec la cour de Vienne, on a pu considérer que le comte de Mercy-Argenteau pousse la jeune dauphine puis reine Marie-Antoinette à influencer Louis XVI. Il essaie vainement de refréner les goûts dispendieux de la jeune femme devenue reine.
En 1775, il achète la baronnie de Conflans-Sainte-Honorine, après la seigneurie de Neuville-sur-Oise où il s'établit. Il y fait embellir le château et installe sa maîtresse, la cantatrice Rosalie Levasseur, dans le hameau de Chennevières, dépendant de Conflans. Il vient souvent lui rendre visite et un enfant adultérin naît. Le chemin qu'il empruntait de Neuville à Conflans s’appelle de nos jours « rue de l’Ambassadeur ».
En 1789, Mercy-Argenteau quitte Paris et devient représentant de l'empereur Joseph II à Bruxelles dans les Pays-Bas autrichiens, avant d'être nommé au même poste à Londres en 1794, peu de temps avant sa mort.
Florimond-Claude, comte de Mercy-Argenteau est un diplomate Lorrain né à Liège Principauté de Liège (Saint-Empire), en 1727 et mort à Londres en 1794.
Issu d'une famille de noblesse Lorraine, il est le fils du Feld-maréchal Antoine Ignace de Mercy-d'Argenteau {1692-1767). Il est d'abord représentant de la cour de Vienne à Turin (1754) puis à Saint-Pétersbourg (1761). Il est nommé ambassadeur à Varsovie en 1764, pendant l'interrègne entre Auguste III et Stanislas II.
Grand admirateur de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, il remplace en 1766 Starhemberg au poste d’ambassadeur d’Autriche à Paris. Il achète dans la capitale française l'hôtel de Mercy-Argenteau en 1778.
Pour consolider l'alliance franco-autrichienne, il négocie le mariage du dauphin avec l'archiduchesse Marie-Antoinette. Ne souhaitant que le bonheur de son ancienne élève et craignant à tout moment que celle-ci le soupçonne d'espionnage, il met tout en oeuvre pour l'influencer en faveur de la maison de Habsbourg-Lorraine, au risque de la faire détester des Français.
Comme l'illustre sa multiple correspondance avec la cour de Vienne, on a pu considérer que le comte de Mercy-Argenteau pousse la jeune dauphine puis reine Marie-Antoinette à influencer Louis XVI. Il essaie vainement de refréner les goûts dispendieux de la jeune femme devenue reine.
En 1775, il achète la baronnie de Conflans-Sainte-Honorine, après la seigneurie de Neuville-sur-Oise où il s'établit. Il y fait embellir le château et installe sa maîtresse, la cantatrice Rosalie Levasseur, dans le hameau de Chennevières, dépendant de Conflans. Il vient souvent lui rendre visite et un enfant adultérin naît. Le chemin qu'il empruntait de Neuville à Conflans s’appelle de nos jours « rue de l’Ambassadeur ».
En 1789, Mercy-Argenteau quitte Paris et devient représentant de l'empereur Joseph II à Bruxelles dans les Pays-Bas autrichiens, avant d'être nommé au même poste à Londres en 1794, peu de temps avant sa mort.
source: Wikipédia
Invité- Invité
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
Merci LNLN et Majesté. Mais WIKI est un peu bizarre. En quel sens Marie-Antoinette aurait-elle était 'son ancienne élève'?
Invité- Invité
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
C'est aussi la question que je me suis posé... c'est pourquoi j'ai copié-collé le terme... pour pouvoir tenter d'y répondre...
Mais j'ai le sentiment qu'il s'agit d'une erreur de traduction...
J'entendrais davantage ce terme comme "pupille" bien que ce sens ne soit pas exact non plus...
Bien à vous.
Mais j'ai le sentiment qu'il s'agit d'une erreur de traduction...
J'entendrais davantage ce terme comme "pupille" bien que ce sens ne soit pas exact non plus...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
outremanche a écrit:Merci LNLN et Majesté. Mais WIKI est un peu bizarre. En quel sens Marie-Antoinette aurait-elle était 'son ancienne élève'?
C'est peut-être une confusion faite entre Mercy et Vermond ?
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
J'ai trouvé la première "location" pour l'AMBASSADE D'AUTRICHE A PARIS pour MERCY -
il s'agissait du PETIT LUXEMBOURG qui est la demeure actuelle du Président du SENAT.
c'est dans cet hôtel qu'a été donné le grand bal en 1770 pour le mariage de MARIE ANTOINETTE.
En 1778 MERCY a pris, toujours en location, l'hôtel qui se trouve sur les grands boulevards et qui vient d'être restauré, mais qui était sa demeure privée.
Puis, nous trouvons l'AMBASSADE D'AUTRICHE à l'HÔTEL DE MONTESSON construit en 1770 pour la maîtresse, puis en 1773 par l'épouse morganatique du DUC D'ORLEANS.
C'est là en 1810 pendant le grand bal pour le mariage de NAPOLEON avec MARIE LOUISE qu'il y a eu ce grand incendie, dont les conséquences sont la création par l'Empereur du CORPS DES SAPEURS POMPIERS DE PARIS.
MARIE ANTOINETTE
il s'agissait du PETIT LUXEMBOURG qui est la demeure actuelle du Président du SENAT.
c'est dans cet hôtel qu'a été donné le grand bal en 1770 pour le mariage de MARIE ANTOINETTE.
En 1778 MERCY a pris, toujours en location, l'hôtel qui se trouve sur les grands boulevards et qui vient d'être restauré, mais qui était sa demeure privée.
Puis, nous trouvons l'AMBASSADE D'AUTRICHE à l'HÔTEL DE MONTESSON construit en 1770 pour la maîtresse, puis en 1773 par l'épouse morganatique du DUC D'ORLEANS.
C'est là en 1810 pendant le grand bal pour le mariage de NAPOLEON avec MARIE LOUISE qu'il y a eu ce grand incendie, dont les conséquences sont la création par l'Empereur du CORPS DES SAPEURS POMPIERS DE PARIS.
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
Merci pour ce message très intéressant, chère Marie-Antoinette ! :n,,;::::!!!:
Florimond a donc logé un temps au Petit Luxembourg !
Il y avait ses aises ! :
Voyez plutôt ce qui est, aujourd'hui la salle des conférences :
Commencé vers le milieu du XVIe siècle, cet Hôtel fut acquis en 1570 par François de Luxembourg, Duc de Piney, Pair de France, et vendu en 1612 à la Régente Marie de Médicis, qui fit construire, à côté, le Grand Palais. Le Duc François a laissé son nom à ces deux bâtiments, mais l'ancien hôtel est appelé " Petit Luxembourg " pour le distinguer du grand palais voisin.
L'hôtel fut ensuite donné par Marie de Médicis, en 1627, au Cardinal de Richelieu, qui le légua, en 1639, à sa nièce, Marie de Combalet, Duchesse d'Aiguillon.
Passé par héritage, en 1674, au Grand Condé, puis à son fils Henri-Jules de Bourbon-Condé, le Petit Luxembourg fut acquis par l'Etat en 1825 pour y loger le Président de la Haute Assemblée, alors Chambre des Pairs, affectation qu'il a gardée jusqu'à nos jours.
L'hôtel a été agrandi et redécoré par Germain Boffrand, entre 1709 et 1716, pour Anne de Bavière, veuve d'Henri-Jules de Bourbon-Condé et petite-fille de l'électeur Palatin, Frédéric V. Cette "princesse palatine" était cousine germaine de la fameuse Palatine, femme de Monsieur, frère de Louis XIV.
Après avoir abrité Monsieur, Comte de Provence, frère de Louis XVI, et futur Louis XVIII, le Petit Luxembourg a été habité, au temps du Directoire, par quatre Directeurs, parmi lesquels Sieyès, chez qui se prépara le coup d'état du 18 Brumaire.
Au lendemain du coup d'état, Bonaparte et Joséphine s'y installèrent. La Constitution de l'an VIII y fut préparée et les Pouvoirs qu'elle instituait y furent nommés : Gouvernement, Conseil d'Etat, Sénat conservateur, Tribunat et Corps législatif. Le Sénat Conservateur y siégea de 1800 à 1814 en attendant de s'installer au Grand Luxembourg.
.
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
Mercy-d'Argenteau à l'Impératrice Marie-Thérèse d'Autriche :
« Paris, 17 janvier 1780
Depuis la fin du mois dernier, la Cour est devenue presque journellement plus nombreuse à Versailles. Il y avait eu peu de monde aux deux premiers bals chez la Reine, particulièrement très peu de femmes dansantes. Le nombre s'en est multiplié au troisième bal, qui a été fort brillant, ainsi que le seront sans doute ceux qui suivront.
Les bontés que la Reine daigne marquer à un chacun doivent ajouter à l'empressement de lui faire la cour.
Sa Majesté, après quelques réflexions sur le passé, a cru devoir s'occuper sérieusement et avec suite des moyens de rendre à Versailles son ancien lustre, et il ne tardera pas à y être établi, si la Reine persiste dans la pratique des principes qu'elle semble avoir adoptés. »
« Paris, 17 janvier 1780
Depuis la fin du mois dernier, la Cour est devenue presque journellement plus nombreuse à Versailles. Il y avait eu peu de monde aux deux premiers bals chez la Reine, particulièrement très peu de femmes dansantes. Le nombre s'en est multiplié au troisième bal, qui a été fort brillant, ainsi que le seront sans doute ceux qui suivront.
Les bontés que la Reine daigne marquer à un chacun doivent ajouter à l'empressement de lui faire la cour.
Sa Majesté, après quelques réflexions sur le passé, a cru devoir s'occuper sérieusement et avec suite des moyens de rendre à Versailles son ancien lustre, et il ne tardera pas à y être établi, si la Reine persiste dans la pratique des principes qu'elle semble avoir adoptés. »
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
Merci, mon cher Félix, pour cet extrait de lettre à quoi Marie-Thérèse répond :
Le moyen le plus sûr d'attirer du monde à la Cour serait en effet de ne pas restreindre un accueil distingué à un certain nombre de personnes ( * ) , et de ne pas détourner plusieurs de paraître à la Cour par la crainte d'être ruinés par le gros jeu ...
( * ) : en effet deux lignes plus haut, l'impératrice se scandalisait des prétentions des Polignac et de la vivacité de Maurepas à les appuyer...
.
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
Mme de Sabran a écrit:
Merci, mon cher Félix, pour cet extrait de lettre à quoi Marie-Thérèse répond :
Le moyen le plus sûr d'attirer du monde à la Cour serait en effet de ne pas restreindre un accueil distingué à un certain nombre de personnes ( * ) , et de ne pas détourner plusieurs de paraître à la Cour par la crainte d'être ruinés par le gros jeu ...
( * ) : en effet deux lignes plus haut, l'impératrice se scandalisait des prétentions des Polignac et de la vivacité de Maurepas à les appuyer...
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En effet, Mercy évoque ce gros jeu un peu plus loin. Ce soir chez moi je complèterai l'extrait avec le reste de la lettre
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
Comte d'Hézècques a écrit:
En effet, Mercy évoque ce gros jeu un peu plus loin.
Mais oui !
Voici :
Je me suis permis d'exposer cette remarque et d'y en ajouter une autre qui n'est pas moins essentielle pour rendre constamment la Cour nombreuse : ce serait de bannir pour jamais le gros jeu de chez la reine. Beaucoup de personnes des deux sexes craignent de se trouver au cercle, et de devoir y courir les hasards d'un jeu trop au-dessus de leurs facultés. Cet inconvénient est sans contredit un de ceux qui ont éloigné le plus de monde de Versailles, et comme la reine en est maintenant persuadée, il y a apparence que la réforme du jeu sera plus solidement décidée .
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Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
Je recopie ici quelques extraits de lettres écrites par le comte de Mercy au sujet de ses (dernières) tentatives de sauver la reine de l’échafaud.
Lus dans le livre présenté au début de ce sujet...
Pour mémoire, Mercy quitte définitivement Paris le 9 octobre 1790 : Léopold lui confiait une mission importante à La Haye.
Le comte de La Marck et Mirabeau (qui avaient besoin de lui pour les négociations avec la cour) sont dépités, de même que Marie-Antoinette qui l’exprime ainsi à son frère :
M. de Mercy va partir. J’avoue qu’il faut que je pense que ce voyage est utile à votre service pour me consoler de son départ. Son attachement et sa sagesse m’étaient bien utiles. (Lettre à Léopold II. 3 octobre 1790).
Le 29 janvier 1793, au prince d’Aremberg (comte de La Marck) :
Faute de n’avoir pas cru possible l’assassinat du roi de France, peut-être n’a-t-on pas fait ce qui était faisable pour prévenir cette horreur. Tâchons du moins qu’il n’en arrive pas de même à l’égard de cette infortunée reine, qui doit devenir maintenant le constant objet de notre sollicitude.
J’ai exposé mes idées à ce sujet avec toute l’énergie dont je suis capable.
Le 17 septembre 1793, au baron de Thugut (Ministre des affaires étrangères autrichien ; a remplacé Kaunitz) :
Les circonstances relatives à la Reine de France se sont aggravées au point de donner lieu aux inquiétudes les plus cruelles et les plus fondées.
Dans de telles circonstances, sur lesquelles toute l’Europe a les yeux, est-il de la dignité, ou même de l’intérêt de S.M l’Empereur, de voir le sort dont son auguste tante est menacée à ce point, sans rien hasarder pour l’arracher ou la soustraire à ses bourreaux ?
Je sais l’impossibilité qu’il y aurait de prendre à cet égard des mesures politiques communes à toutes les puissances ; mais le chef de l’auguste Maison d’Autriche, le neveu de l’auguste fille de Marie-Thérèse, destinée à monter sur l’échafaud de son époux, n’a-t-il pas des soins particuliers à remplir que la politique ne saurait condamner, et qui ne contrarient même point la politique ?
Ne convient-il pas qu’il soit prouvé à la postérité que, la Reine étant menacée au point où elle est, S.M l’Empereur a fait quelque démarche d’éclat pour la sauver ?
Le 13 octobre, il écrivait encore au prince d’Aremberg :
Je tremble pour la reine ; j’en ai écrit hier à Vienne en traits de feu !
Lus dans le livre présenté au début de ce sujet...
Pour mémoire, Mercy quitte définitivement Paris le 9 octobre 1790 : Léopold lui confiait une mission importante à La Haye.
Le comte de La Marck et Mirabeau (qui avaient besoin de lui pour les négociations avec la cour) sont dépités, de même que Marie-Antoinette qui l’exprime ainsi à son frère :
M. de Mercy va partir. J’avoue qu’il faut que je pense que ce voyage est utile à votre service pour me consoler de son départ. Son attachement et sa sagesse m’étaient bien utiles. (Lettre à Léopold II. 3 octobre 1790).
Le 29 janvier 1793, au prince d’Aremberg (comte de La Marck) :
Faute de n’avoir pas cru possible l’assassinat du roi de France, peut-être n’a-t-on pas fait ce qui était faisable pour prévenir cette horreur. Tâchons du moins qu’il n’en arrive pas de même à l’égard de cette infortunée reine, qui doit devenir maintenant le constant objet de notre sollicitude.
J’ai exposé mes idées à ce sujet avec toute l’énergie dont je suis capable.
Le 17 septembre 1793, au baron de Thugut (Ministre des affaires étrangères autrichien ; a remplacé Kaunitz) :
Les circonstances relatives à la Reine de France se sont aggravées au point de donner lieu aux inquiétudes les plus cruelles et les plus fondées.
Dans de telles circonstances, sur lesquelles toute l’Europe a les yeux, est-il de la dignité, ou même de l’intérêt de S.M l’Empereur, de voir le sort dont son auguste tante est menacée à ce point, sans rien hasarder pour l’arracher ou la soustraire à ses bourreaux ?
Je sais l’impossibilité qu’il y aurait de prendre à cet égard des mesures politiques communes à toutes les puissances ; mais le chef de l’auguste Maison d’Autriche, le neveu de l’auguste fille de Marie-Thérèse, destinée à monter sur l’échafaud de son époux, n’a-t-il pas des soins particuliers à remplir que la politique ne saurait condamner, et qui ne contrarient même point la politique ?
Ne convient-il pas qu’il soit prouvé à la postérité que, la Reine étant menacée au point où elle est, S.M l’Empereur a fait quelque démarche d’éclat pour la sauver ?
Le 13 octobre, il écrivait encore au prince d’Aremberg :
Je tremble pour la reine ; j’en ai écrit hier à Vienne en traits de feu !
La nuit, la neige- Messages : 18136
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
Merci cher LNLN de développer ce sujet: Mercy, par sa constance dans la vie de la Reine, est un véritable fil rouge, d'autant plus "traçable" qu'on dispose d'une grande partie de sa correspondance.
L'oeil de sa mère au début du règne, rappel des intérets autrichiens ensuite, il est cette figure du Commandeur tout au long de sa vie. Lors de la révolution, alors que lui s'est mis à l'abri, il reste pour elle une référence, voire (peut-on le dire de cette facon?) une bouée de sauvetage. Par Fersen, ou bien directement, elle ne cessera jusqu'à la fin de le solliciter et d'appeler, par son intermédiaire, Vienne à son secours. J'ai toujours eu le sentiment, qu'à cette époque, il l'avait lachée (réglant au passage de vieux comptes avec elle...), mais, ce qui est terrible, c'est qu'elle ne s'en soit pas rendu compte...
Qu'en pensez-vous ?
L'oeil de sa mère au début du règne, rappel des intérets autrichiens ensuite, il est cette figure du Commandeur tout au long de sa vie. Lors de la révolution, alors que lui s'est mis à l'abri, il reste pour elle une référence, voire (peut-on le dire de cette facon?) une bouée de sauvetage. Par Fersen, ou bien directement, elle ne cessera jusqu'à la fin de le solliciter et d'appeler, par son intermédiaire, Vienne à son secours. J'ai toujours eu le sentiment, qu'à cette époque, il l'avait lachée (réglant au passage de vieux comptes avec elle...), mais, ce qui est terrible, c'est qu'elle ne s'en soit pas rendu compte...
Qu'en pensez-vous ?
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
Oui, c’est un peu ce que je pensais, et c’est la raison pour laquelle j’ai recopié ces extraits qui montrent cependant que le comte de Mercy n’a pas tout à fait renoncé à la sauver, en dépit de ce qu’il jugeait être des fautes de la part du « pouvoir royal et des ministres français » (il n’est pas tendre avec Louis XVI dans ses missives !), mais aussi de la politique d’état, et en l’occurrence des intérêts autrichiens qu’il a toujours servi en priorité. C’est un homme de mission.Vicq d Azir a écrit:Par Fersen, ou bien directement, elle ne cessera jusqu'à la fin de le solliciter et d'appeler, par son intermédiaire, Vienne à son secours.
Fersen et lui n’ont d’ailleurs pas toujours été au diapason sur ce qu’il convenait de faire ou pas.
Et nous nous souvenons que Fersen a mis Marie-Antoinette en garde au sujet des lettres qu’elle faisait passer au comte.
J'ai toujours eu le sentiment, qu'à cette époque, il l'avait lachée (réglant au passage de vieux comptes avec elle...), mais, ce qui est terrible, c'est qu'elle ne s'en soit pas rendu compte...
Qu'en pensez-vous ?
Du reste, il a été très exposé les premières années de la révolution, et sa vie était menacée.
C’est Kaunitz qui le rappelle et le « sort » du bourbier français (Mercy s’en satisfait, notons-le), et Marie-Antoinette le comprend.
Mais il est vrai que quelques royalistes français ne lui pardonnèrent pas quelques-unes de ses positions, et notamment le marquis de Bombelles, qui écrit quelques jours après la mort du comte de Mercy :
Il n’est plus douteux que M. le comte de Mercy a fini sa carrière (ça, c’est vache ! : ).
(...) Peut-être que, s’il ne fût pas né, le roi de France Louis XVI serait encore sur un trône bien affermi.
M. le comte de Mercy a donné bien souvent de mauvais conseils. J’aime à penser qu’ils tenaient à l’insuffisance de ses vues, et que sa médiocrité n’était pas le masque de la perfidie (...).
Je ne crois pas que, sous aucun rapport, les Français attachés aux principes de la pure monarchie aient à regretter que M. de Mercy n’ait pas pu entrer en négociations avec M. Pitt.
(Journal. 12 septembre 1794)
La nuit, la neige- Messages : 18136
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
Vicq d Azir a écrit:Merci cher LNLN de développer ce sujet: Mercy, par sa constance dans la vie de la Reine, est un véritable fil rouge, d'autant plus "traçable" qu'on dispose d'une grande partie de sa correspondance.
L'oeil de sa mère au début du règne, rappel des intérets autrichiens ensuite, il est cette figure du Commandeur tout au long de sa vie. Lors de la révolution, alors que lui s'est mis à l'abri, il reste pour elle une référence, voire (peut-on le dire de cette facon?) une bouée de sauvetage. Par Fersen, ou bien directement, elle ne cessera jusqu'à la fin de le solliciter et d'appeler, par son intermédiaire, Vienne à son secours. J'ai toujours eu le sentiment, qu'à cette époque, il l'avait lachée (réglant au passage de vieux comptes avec elle...), mais, ce qui est terrible, c'est qu'elle ne s'en soit pas rendu compte...
Qu'en pensez-vous ?
Je vous suis tout à fait dans cette vision. Il l'a utilisée, espionnée, elle ne lui a pas procuré ce qu'il espérait d'elle, elle s'est retrouvée au fond du trou et ne pouvait donc plus du tout lui servir et l'a finalement abandonnée... àè-è\': Or je crois qu'elle devait quelque part le voir comme une figure paternelle. Celui qui la rattachait à sa famille, le complément de sa mère, un véritable mentor. L'image de Commandeur que vous utilisez me paraît tout à fait juste.
Invité- Invité
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
A la lecture de cette biographie, je me suis souvenu qu’il avait eu une très longue liaison avec Rosalie Levasseur, la célèbre cantatrice.
Je l’avais complètement oublié !
A sa mort, il lui lègue deux hôtels particuliers : l’un à Paris, l’autre en Allemagne ; ainsi qu’une somme d’argent importante.
Cette somme à prendre sur des capitaux que je possède en pays étrangers, et sans m’expliquer sur la qualité de ce don, je n’en fais mention ici que pour en écarter toutes espèces de difficultés, recherches ou ambiguïtés.
Extrait de son testament.
Il avaient eu un fils ensemble, qu’il n’a jamais reconnu.
Je l’avais complètement oublié !
A sa mort, il lui lègue deux hôtels particuliers : l’un à Paris, l’autre en Allemagne ; ainsi qu’une somme d’argent importante.
Cette somme à prendre sur des capitaux que je possède en pays étrangers, et sans m’expliquer sur la qualité de ce don, je n’en fais mention ici que pour en écarter toutes espèces de difficultés, recherches ou ambiguïtés.
Extrait de son testament.
Il avaient eu un fils ensemble, qu’il n’a jamais reconnu.
La nuit, la neige- Messages : 18136
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
C'est peut-être une rare qualité que je lui trouve : il a aimé une femme et apparemment elle fut la seule pendant des années. Une star de l'époque en plus !
Et quand je lis désormais les legs qu'il lui a laissés, cela confirme qu'elle fut réellement importante pour lui.
Dommage qu'il n'est pas voulu reconnaître l'enfant qu'il eut d'elle...
Et quand je lis désormais les legs qu'il lui a laissés, cela confirme qu'elle fut réellement importante pour lui.
Dommage qu'il n'est pas voulu reconnaître l'enfant qu'il eut d'elle...
Invité- Invité
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
... l'école de Majesté !
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
De la fiabilité des sources en histoire
Chers amis,
Grâce aux dépêches du comte de Mercy-Argenteau, qu'il en soit remercié pour l'éternité, nous disposons d'une masse d'informations sur Marie-Antoinette et ses entours. Les historiens n'ont pas manqué d'utliser cette manne céleste qui leur tombait tout cuite sous les yeux sans toutefois, à mon humble avis de béotien un peu lourdaud en la matière, prendre toujours le recul nécessaire quant à ses écrits car il s'agissait de la correspondance officielle d'un diplomate envers son souverain ce qui lui confèrait bien évidemment implicitement un caractère d'authenticité supérieur aux mémoires privées de tel ou tel contemporain, forcément entachés de subjectivité et de partialité voire "tripatouillés" par leurs descendants ou des éditeurs peu scrupuleux. Si bien que l'image qu'ils ont donnée de la cour, a été fortement influencée par ses dépêches. Nous avons le même problème pour le règne de Louis XIV avec l'incontournable duc de Saint-Simon qui est indispensable à l'étude ce règne mais dont la qualité première n'était pas l'objectivité à l'égard d'un certain nombre de personnes. Or, pour moi, sans vouloir retirer tout l'intérêt inestimable et essentiel pour les historiens du témoignage de Mercy Argenteau, j'estime qu'il convient de prendre un nécessaire recul par rapport à certaines de ses affirmations car :
- d'une part, nous avons justement affaire à un diplomate dont la mission principale était de faire en sorte que l'Autriche tire le maximum de bénéfices de son alliance avec la France en faisant notamment agir la reine auprès de son époux. Il avait par conséquent tout intérêt à présenter son action sous le jour le plus favorable quitte à travestir si nécessaire une certaine vérité ou à faire porter au caractère parfois inconséquent et un peu frivole de la reine, la responsabilité de certains de ses échecs auprès de Vergennes.
- d'autre part, on ne peut s'abstenir d'examiner quelles étaient ses sources de première main. Or, de par les informations qu'il a lui même données, il apparaît qu'elles ne peuvent pas toutes être considérées comme excessivement fiables. En effet, outre l'abbé de Vermond qui ne peut sans doute pas être érigé en modèle d'impartialité vis à vis de certains entours de la reine et notamment de la duchesse de Polignac, il disposait d'un réseau de domestiques rénumérés par ses soins dans la maison de la reine et dans celle de Madame Adélaide. Par ailleurs, il s'était assuré de la coopération de la marquise de Durfort, l'épouse d'un ancien ambassadeur à Vienne qui l'informait de ce qui se disait chez Mesdames, les tantes du Roi. Et, à titre d'exemple de son possible manque d'objectivité, il faut savoir que cette dernière avait espéré un moment le mariage de son fils avec Aglaé de Polignac, la fille de la comtesse Jules. On lui préféra les Gramont ce qui lui causa vraisemblablement une certaine rancoeur à l'égard des Polignac.
Pour appuyer mon propos, voilà ce que l'ambassadeur lui même a bien voulu nous révèler sur ce réseau :
« Je me suis assuré de trois personnes du service en sous ordres de madame l'Archiduchesse : c'est une de ses femmes de chambre et deux garçons de chambre qui me rendent un compte exact de ce qui se passe dans l'intérieur ; le suis informé jour par jour des conversations de l'Archiduchesse avec l'abbé de Vermond auquel elle ne cache rien ; j'apprends par la marquise de Durfort jusqu'au moindre propos de ce qui se dit chez Mesdames et j'ai plus de moyens encore de savoir ce qui se passe chez le roi quand madame la Dauphine s'y trouve ». Au passage, nous pouvons regretter qu'il ne nous ait pas précisé lesquels car cela aurait pu nous donner une idée du niveau des informations que l'Autriche aura ainsi pu recueillir chez le roi !
Or, j'ai récemment été très heureux de découvrir un livre d'Eugène Walvert qui va dans le même sens et m'a fourni quelques éléments d'argumentation à mes soupçons assez instinctifs ; il s'agit d' Autour d'une dame d'honneur, Françoise de Chalus, duchesse de Narbonne-Lara, Paris Calman- Levy. Page 22, Etienne Walvert écrit, semble-t-il pour moi à juste titre : « Par suite de son caractère officiel et de la confiance dont l'honoraient à la fois Marie-Thérèse et Marie-Antoinette, par le grand air de sincérité, de droiture et de conscience répandu dans toutes ses lettres, enfin par la précision et la minutie des détails dont elles sont remplies, Mercy-Argenteau jouit, on le sait, d'une grande autorité parmi les historiens. Cependant, au risque de heurter une opinion généralement admise, je ne crains pas de dire que la correspondance de ce diplomate ne mérite pas toujours le degré de créance, et qu'il y a plus d'une raison de douter à la fois de sa conscience, de sa sincèrité et même de la sûreté de ses informations.»
Je suis sûr que la lecture de cet ouvrage passionnera certains d'entre vous car la duchesse de Narbonne- Lara était la dame d'honneur de Madame Adelaïde. Voilà le lien qui vous permettra de le parcourir sur archiv.org :
https://archive.org/stream/autourdunedamedh00welvuoft#page/22/mode/2up
Bien amicalement. Roi-cavalerie
Chers amis,
Grâce aux dépêches du comte de Mercy-Argenteau, qu'il en soit remercié pour l'éternité, nous disposons d'une masse d'informations sur Marie-Antoinette et ses entours. Les historiens n'ont pas manqué d'utliser cette manne céleste qui leur tombait tout cuite sous les yeux sans toutefois, à mon humble avis de béotien un peu lourdaud en la matière, prendre toujours le recul nécessaire quant à ses écrits car il s'agissait de la correspondance officielle d'un diplomate envers son souverain ce qui lui confèrait bien évidemment implicitement un caractère d'authenticité supérieur aux mémoires privées de tel ou tel contemporain, forcément entachés de subjectivité et de partialité voire "tripatouillés" par leurs descendants ou des éditeurs peu scrupuleux. Si bien que l'image qu'ils ont donnée de la cour, a été fortement influencée par ses dépêches. Nous avons le même problème pour le règne de Louis XIV avec l'incontournable duc de Saint-Simon qui est indispensable à l'étude ce règne mais dont la qualité première n'était pas l'objectivité à l'égard d'un certain nombre de personnes. Or, pour moi, sans vouloir retirer tout l'intérêt inestimable et essentiel pour les historiens du témoignage de Mercy Argenteau, j'estime qu'il convient de prendre un nécessaire recul par rapport à certaines de ses affirmations car :
- d'une part, nous avons justement affaire à un diplomate dont la mission principale était de faire en sorte que l'Autriche tire le maximum de bénéfices de son alliance avec la France en faisant notamment agir la reine auprès de son époux. Il avait par conséquent tout intérêt à présenter son action sous le jour le plus favorable quitte à travestir si nécessaire une certaine vérité ou à faire porter au caractère parfois inconséquent et un peu frivole de la reine, la responsabilité de certains de ses échecs auprès de Vergennes.
- d'autre part, on ne peut s'abstenir d'examiner quelles étaient ses sources de première main. Or, de par les informations qu'il a lui même données, il apparaît qu'elles ne peuvent pas toutes être considérées comme excessivement fiables. En effet, outre l'abbé de Vermond qui ne peut sans doute pas être érigé en modèle d'impartialité vis à vis de certains entours de la reine et notamment de la duchesse de Polignac, il disposait d'un réseau de domestiques rénumérés par ses soins dans la maison de la reine et dans celle de Madame Adélaide. Par ailleurs, il s'était assuré de la coopération de la marquise de Durfort, l'épouse d'un ancien ambassadeur à Vienne qui l'informait de ce qui se disait chez Mesdames, les tantes du Roi. Et, à titre d'exemple de son possible manque d'objectivité, il faut savoir que cette dernière avait espéré un moment le mariage de son fils avec Aglaé de Polignac, la fille de la comtesse Jules. On lui préféra les Gramont ce qui lui causa vraisemblablement une certaine rancoeur à l'égard des Polignac.
Pour appuyer mon propos, voilà ce que l'ambassadeur lui même a bien voulu nous révèler sur ce réseau :
« Je me suis assuré de trois personnes du service en sous ordres de madame l'Archiduchesse : c'est une de ses femmes de chambre et deux garçons de chambre qui me rendent un compte exact de ce qui se passe dans l'intérieur ; le suis informé jour par jour des conversations de l'Archiduchesse avec l'abbé de Vermond auquel elle ne cache rien ; j'apprends par la marquise de Durfort jusqu'au moindre propos de ce qui se dit chez Mesdames et j'ai plus de moyens encore de savoir ce qui se passe chez le roi quand madame la Dauphine s'y trouve ». Au passage, nous pouvons regretter qu'il ne nous ait pas précisé lesquels car cela aurait pu nous donner une idée du niveau des informations que l'Autriche aura ainsi pu recueillir chez le roi !
Or, j'ai récemment été très heureux de découvrir un livre d'Eugène Walvert qui va dans le même sens et m'a fourni quelques éléments d'argumentation à mes soupçons assez instinctifs ; il s'agit d' Autour d'une dame d'honneur, Françoise de Chalus, duchesse de Narbonne-Lara, Paris Calman- Levy. Page 22, Etienne Walvert écrit, semble-t-il pour moi à juste titre : « Par suite de son caractère officiel et de la confiance dont l'honoraient à la fois Marie-Thérèse et Marie-Antoinette, par le grand air de sincérité, de droiture et de conscience répandu dans toutes ses lettres, enfin par la précision et la minutie des détails dont elles sont remplies, Mercy-Argenteau jouit, on le sait, d'une grande autorité parmi les historiens. Cependant, au risque de heurter une opinion généralement admise, je ne crains pas de dire que la correspondance de ce diplomate ne mérite pas toujours le degré de créance, et qu'il y a plus d'une raison de douter à la fois de sa conscience, de sa sincèrité et même de la sûreté de ses informations.»
Je suis sûr que la lecture de cet ouvrage passionnera certains d'entre vous car la duchesse de Narbonne- Lara était la dame d'honneur de Madame Adelaïde. Voilà le lien qui vous permettra de le parcourir sur archiv.org :
https://archive.org/stream/autourdunedamedh00welvuoft#page/22/mode/2up
Bien amicalement. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
.
Tiens ! Est-ce curieux, cher Roi-cavalerie ! Vous nous parlez d'Etienne Walvert, juste quand je suis en train de lire L'éminence grise de Marie-Antoinette, de cet auteur, par dessus l'épaule d'un ami ( Cosmo, pour ne pas le nommer : ) . Je parle au sens figuré.
J'aurai un extrait très curieux à poster .
Demain toujours, car aujourd'hui je reçois ... je suis au four et au moulin !
Tiens ! Est-ce curieux, cher Roi-cavalerie ! Vous nous parlez d'Etienne Walvert, juste quand je suis en train de lire L'éminence grise de Marie-Antoinette, de cet auteur, par dessus l'épaule d'un ami ( Cosmo, pour ne pas le nommer : ) . Je parle au sens figuré.
J'aurai un extrait très curieux à poster .
Demain toujours, car aujourd'hui je reçois ... je suis au four et au moulin !
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Florimond, comte de Mercy Argenteau (1727-1794)
Oui, je l'ai lu. Un des rares écrits un peu complet sur l'abbé de Vermond.
Amicalement. Roi-cavalerie
Amicalement. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
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