Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
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Comtesse Diane
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Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Profitant d'une belle journée j'ai été visiter La Pérouse, banlieue de Sydney, du nom du navigateur que vous connaissez tous. Jean François de La Pérouse est arrivé le 26 janvier 1788 à Botany Bay, une des nombreuses haltes de son expédition de trois ans autour du monde. L'Astrolabe et La Boussole, les deux navires partis de Brest, disparaîtront malheureusement avec tout leur équipage au cours de cette année 1788. On ne retrouva une des frégates qu'en 1826, et la seconde plus tard. Il me semble qu'on rapporte que Louis XVI se demande, au Temple, ce qu'il est advenu de La Pérouse...
Louis XVI donnant ses instructions au capitaine de La Pérouse pour son expédition autour du monde, par Nicolas André Monsiau, Chateau de Versailles
Le Musée, malheureusement fermé (ouvert uniquement le dimanche ça risque d'être dur)
Botany Bay, pas tout à fait comme a dû la voir l'équipage de 1788 cependant! (Ce format vous empêche de voir à droite que ce sont des usines qui gâchent un peu le paysage, et au fond la ligne floue, c'est Sydney!)
Par contre ils ont dû voir cette partie
Louis XVI donnant ses instructions au capitaine de La Pérouse pour son expédition autour du monde, par Nicolas André Monsiau, Chateau de Versailles
Le Musée, malheureusement fermé (ouvert uniquement le dimanche ça risque d'être dur)
Botany Bay, pas tout à fait comme a dû la voir l'équipage de 1788 cependant! (Ce format vous empêche de voir à droite que ce sont des usines qui gâchent un peu le paysage, et au fond la ligne floue, c'est Sydney!)
Par contre ils ont dû voir cette partie
Si d'aventure...- Messages : 38
Date d'inscription : 30/07/2014
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Merci, chère Si d'aventure, pour ce beau reportage !!! :n,,;::::!!!:
Les conseils bibliographiques de Madame de Chimay :
Le mystère Lapérouse, ou le rêve inachevé d'un roi de
L'association Salomon
Editions de Conti (28 mars 2008) , 400 p
Résumé Amazone
"
1788, la Boussole et l'Astrolabe, les deux frégates de Lapérouse, font naufrage à Vanikoro dans le sud des îles Salomon en Océanie. Parti de Brest 3 ans plus tôt, sur ordre de Louis XVI,Jean-François de Galaup de Lapérouse doit remplir plusieurs missions : observations scientifiques, implantation de comptoirs pour le commerce, ouverture de nouvelles routes maritimes... Sans nouvelles de l'expédition, l'inquiétude s'installe en France. Qu'est devenu Lapérouse ? Si l'équipage a touché terre, où s'est-il rendu ? Et s'il y a eu naufrage, quelles en sont les circonstances, où se trouvent les épaves ? Le mystère Lapérouse était né. Autant de questions auxquelles des passionnés , des chercheurs et des archéologues tentent de répondre, de Dumont d'Urville au XIXe siècle jusqu'à l'Association Salomon aujourd'hui. Depuis 1981, au cours de sept campagnes de fouilles menées par l'Association Salomon, de nombreux fragments de l'expédition Lapérouse ont été collectés. Canons, pièces de monnaies, instruments de navigation, objets du quotidien retracent peu à peu l'histoire d'une aventure passionnante. En 2003, une découverte spectaculaire est faite. Un squelette d'un membre de l'équipage est retrouvé. Qui donc est cet "Inconnu de Vanikoro" ? Lapérouse n'a pas encore livré tous ses secrets... "
Et puis , un nouveau livre vient de paraître sur La Pérouse
La Perouse... et Après de
Jean Guillou
L'Harmattan (18 avril 2011), 144 p : 16,50 euros
Résumé Amazone
"Considérant les qualités de marin que La Pérouse avait montrées lors de la guerre d'indépendance de l'Amérique et lors de son expédition de la baie d'Hudson en 1783, Louis XVI le nomma chef de l'expédition de découverte autour du monde. Il commandait le navire La Boussole et Fleuriot de Langle l'Astrolabe. L'expédition quitta Brest en 1785. En mars 1788, ils appareillèrent de Botany Bay en Nouvelle-Hollande (Australie). Quelques mois plus tard, les deux navires, pris dans une violente tempête, se fracassèrent sur les récifs de Vanikoro (îles Salomon). Aucun survivant ne fut retrouvé dans les années qui suivirent le drame. Vanikoro, l'île du naufrage, fut localisée trente-huit ans après par le capitaine Dillon. En 1793, l'expédition de d'Entrecasteaux ne put poursuivre ses recherches à Vanikoro. A cette date pourtant, cinq années après le naufrage. selon la tradition orale indigène, des rescapés auraient survécu et quitté l'île sur des embarcations. En 1826. le capitaine Dillon découvrit à Vanikoro le lieu où un navire avait sombré. Mais le mystère des survivants reste entier. Ce livre expose l'état actuel des recherches et des derniers indices fournis par les Russes et les Espagnols sur la disparition de La Pérouse. "
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Monsieur de Coco :
D'ailleurs, si je ne me trompe pas , l'expo sur La Pérouse a eu lieu au musée de La Marine, à Paris????
Pensez vous qu'il y a des "restes" dans l'expo permanente du musée????
Mon petit Lulu :
en l'occurrence, des épaves boudoi32
Madame de Chimay :
Certes, mais des reliques de l'épave????
Adressez-vous au musée de la Marine , cher Monsieur de Coco.
Nikko de Chissay :
Cher Monsieur de Coco
Voici deux photos prises lors de l'exposition en 2007
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Si d’aventure, merci pour ce reportage photos !
J’aime beaucoup tout ce qui touche de près ou de loin à ces grandes expéditions, et notamment celle-ci !
J’aime beaucoup tout ce qui touche de près ou de loin à ces grandes expéditions, et notamment celle-ci !
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
La nuit, la neige a écrit:Si d’aventure, merci pour ce reportage photos !
J’aime beaucoup tout ce qui touche de près ou de loin à ces grandes expéditions, et notamment celle-ci !
Je vais donner la parole à notre chère Mme de Chimay, spécialiste dans le domaine de la Marine : je me sens en jambes pour un petit bouturage ! :
Madame de Chimay a écrit :
« Louis XV ne sut pas mesurer l’importance des entreprises maritimes et coloniales : la France , au lieu de défendre ses possessions d’outre-mer s’épuisa dans trois grandes guerres européennes dont la dernière , la guerre de Sept Ans , se solda par un désastre ». ( E. Taillemine )
La fin du XVIIIe siècle français , au lendemain de la guerre de Sept Ans , est en effet l’époque de Bougainville –auteur du premier tour du monde français ( 1766-1768 ) et du célèbre voyage de La pérouse ( 1785-1788 ).
Bougainville n’a fait aucune découverte importante. Ensuite, sa circumnavigation laisse entier le mystère des terres australes. Certes, son voyage est extraordinaire et fait entrer Tahiti dans l’histoire ( 1768 ) mais il faut bien reconnaître que Bougainville ne fait son tour du monde ( 1766-1768 ) que 250 ans après le portugais Magellan ( 1520 ) et deux siècles après l’anglais Francis Drake ( 1577 ). Bougainville n’est jamais que l’ auteur du quatorzième tour du monde. Sa relation de Voyage , est tout à fait riche d’enseignement mais elle s’inscrit toutefois dans une longue lignée d’œuvres du même genre commencée bien plus tôt par le vénitien Antonio Pigafetta , compagnon de Magellan.
Il faut bien voir que la conquête des grands espaces maritimes est passée par une très longue gestation de plusieurs siècles marquée par plusieurs phases d’essor ou de déclin avant que d’aboutir à la présence d’un premier français-La Pérouse- dans les mers de Chine.
Le premier cycle des découvertes maritimes est allé de 1492 au milieu du XVIIe siècle et que le XVIIIe siècle ne constitue donc qu’une reprise de celles-ci , facilitée par l’existence de périodes de paix du reste symbolisées par deux dates : 1763, traité de paix de Paris, d’où voyage de Bougainville commencé en 1766 et côté anglais, voyage de Cook ; 1783, traité de paix de Versailles, d’où voyage d’exploration de La Pérouse commencé en 1785.
Domaine de la poudre et des canons , le vaisseau de guerre européen d’après 1750 se met à embarquer des hommes de sciences, naturalistes, botanistes, zoologistes, mathématiciens, hydrographes, peintres,...lesquels sont soigneusement choisis par les capitaines mais surtout par le pouvoir qui désire expédier outre –mer non plus seulement des militaires et des colons mais des savants. Ceci constitue l’une des plus grandes mutations du XVIIIe siècle en matière d’histoire navale et maritime.
Dernière édition par Mme de Sabran le Ven 23 Oct 2015, 19:31, édité 1 fois
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Merci Princesse et Éléonore !
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Je t'en prie, c'est un plaisir !
Madame de Chimay poursuit avec la ferveur et l'enthousiasme que nous nous rappelons bien :
Louis XVI avait de grandes connaissances techniques. C'était un Roi curieux des progrès techniques et scientifiques.
Il y avait aussi le désir à cette époque d'approfondir les " terres découvertes " au XVIe siècle, voir d'en découvrir de nouvelles.
C'était une question de prestige du pays mais pas seulement...
Il y avait aussi le positionnement face à l'autre . Je parle d'un point de vue philosophique. Comment percevait-on les personnes issues de ces contrées lointaines ?
N'oublions pas que l'exotisme était une mode..
Thalassa sur France 3 a fait le résumé des différentes missions de l'association Salomon en liaison avec la Marine Nationale sur l'île de Vanikoro.
Elles se sont révélées un peu fructueuses. On sait qu'un navire de l'expédition Lapérouse s'est écrasé sur la barrière de corail tandis que l'autre navire a survécu et que les hommes ont débarqué à terre mais s'y sont faits massacrer par la population de l'île.
Jusqu'à maintenant, on ne savait pas quel était le navire qui s'était écrasé sur la barrière de corail. L'une des expéditions a retrouvé un sextant gisant au fond de la mer et sur ce sextant , un nom était inscrit en toute lettres : Mercier. Donc , d'après cette découverte, on peut dire que c'est le navire de Lapérouse qui s'est écrasé sur la barrière de corail. Je veux parler en l'occurence du navire appelé la Boussole , navire dont Lapérouse avait le commandement.
Parmi les autres découvertes, la découverte d'un crâne humain et les différents os se rapportant à cette personne. Ces ossements ont été confiés à des gendarmes scientifiques. Grâce à la densitométrie, on est parvenu à mettre un visage sur cet homme qui faisait partie de l'équipage de la Boussole. Qui est cet inconnu de Vanikoro ? A priori, ce n'est pas un marin car l'homme n'a pas une musculature très développée. Le mystère reste donc entier.
En ce qui concerne les fouilles à terre, les recherches ne sont pas probantes.
Et ce d'autant plus que le sol a déjà été fouillé par des australiens qui y installèrent une exploitation forestière. Mais même des fouilles ont été entreprises avant les australiens. Ce sont sans doute des aventuriers qui ont fouillés un peu partout, attirés par la perspective de découvrir le trésor de Lapérouse.
On devrait en savoir plus avec l'expédition de cette année qui partira en septembre . Et heureusement que Thalassa nous en donnera des nouvelles !
Ce sont des expéditions longues , coûteuses qu'il faut préparer minutieusement car à Vanikoro, il n'y a rien . Il faut donc implanter toute la logistique.
Affaire à suivre donc. Ah, comme c'est passionnant !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Je scinde .
Dernière édition par Mme de Sabran le Ven 23 Oct 2015, 19:33, édité 1 fois
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Je poursuis mon bouturage ... :
Madame de Chimay a écrit :
Louis XVI a été jusqu'au bout de sa vie à l'affût des nouvelles de M.de Lapérouse et ce jusque sur l'échafaud, il a demandé si on avait des nouvelles de M. de Lapérouse.
En fait , ce que j'ai oublié de préciser dans mon résumé est que ce jour là sévissait une horrible tempête. Le navire de M. de Lapérouse a tout fait pour éviter les bancs de corail mais inexorablement, cette tempête a poussé son navire sur les bancs de corail. Ce qui fait que le navire a sombré corps et biens. M. de Lapérouse a donc eu un destin de noyé.
C'est grâce aux archives maritimes qu'on a pu mettre un nom sur le navire qui a sombré ( et grâce aussi à la découverte du sextant ).
La future expédition aimerait bien retrouver le livre de bord de Lapérouse ainsi que les malles des scientifiques.
Donc, on en saura plus dans plusieurs mois.
j'ai envie de parler de Madame de La Pérouse. Elle s'appelait Louise Eléonore Broudou , venait de Nantes et était issue d'un milieu de négociants. Son mariage a été célébré en 1783 . Elle avait tout juste trente ans quand ce mari dont elle était très éprise , est parti pour ce grand voyage. Très vite , elle s'est retrouvée bien seule. Elle avait perdu l'enfant qu'elle attendait et s'est très vite trouvée plongée dans la misère. C'est grâce à la charité d'une amie qu'elle a pu survivre. N'oublions pas alors que c'était l'époque révolutionnaire.
C'est grâce à la ténacité du La Pérouse Boomerang club de France que l'on a pu retrouver sa trace . Ses restes ont été retrouvés au cimetière du père Lachaise à Paris. Une cérémonie a été organisée en sa mémoire en 1988, suivie d'une messe et ce en présence des descendants de la famille de La Pérouse.
On peut s'interroger sur les motivations profondes de Louis XVI d'avoir préparé une telle expédition. Est-ce sa passion pour les sciences et les découvertes ? Une volonté de prestige et de grandeur de la France ? Ou bien la volonté de laisser une empreinte positive dans l'histoire ?
Quoi qu'il en soit, Louis XVI prépare tout avec minutie. Tout est étudié : l'objectif, l'itinéraire , les relevés topographiques et astronomiques, le comportement à adopter envers les peuples, la santé des équipages...
Par son issue tragique, l'expédition La Pérouse incarne le naufrage d'un rêve et de la royauté.
En fait , je tire toutes ces informations d'un livre clé sur l'expédition La Pérouse. Il s'agit en fait du catalogue très volumineux et très vaste de l'exposition La Pérouse . Je n'ai pu résister à ce plaisir d'aller voir cette exposition au musée de la marine. Je n'ai qu'un mot à dire : c'est génial et fabuleux ! J'ai fait ainsi mon tour du monde . J'ai mis mes pas dans ceux de La Pérouse. J'ai vécu un moment de pur bonheur.
Madame de Chimay a écrit :
Louis XVI a été jusqu'au bout de sa vie à l'affût des nouvelles de M.de Lapérouse et ce jusque sur l'échafaud, il a demandé si on avait des nouvelles de M. de Lapérouse.
En fait , ce que j'ai oublié de préciser dans mon résumé est que ce jour là sévissait une horrible tempête. Le navire de M. de Lapérouse a tout fait pour éviter les bancs de corail mais inexorablement, cette tempête a poussé son navire sur les bancs de corail. Ce qui fait que le navire a sombré corps et biens. M. de Lapérouse a donc eu un destin de noyé.
C'est grâce aux archives maritimes qu'on a pu mettre un nom sur le navire qui a sombré ( et grâce aussi à la découverte du sextant ).
La future expédition aimerait bien retrouver le livre de bord de Lapérouse ainsi que les malles des scientifiques.
Donc, on en saura plus dans plusieurs mois.
j'ai envie de parler de Madame de La Pérouse. Elle s'appelait Louise Eléonore Broudou , venait de Nantes et était issue d'un milieu de négociants. Son mariage a été célébré en 1783 . Elle avait tout juste trente ans quand ce mari dont elle était très éprise , est parti pour ce grand voyage. Très vite , elle s'est retrouvée bien seule. Elle avait perdu l'enfant qu'elle attendait et s'est très vite trouvée plongée dans la misère. C'est grâce à la charité d'une amie qu'elle a pu survivre. N'oublions pas alors que c'était l'époque révolutionnaire.
C'est grâce à la ténacité du La Pérouse Boomerang club de France que l'on a pu retrouver sa trace . Ses restes ont été retrouvés au cimetière du père Lachaise à Paris. Une cérémonie a été organisée en sa mémoire en 1988, suivie d'une messe et ce en présence des descendants de la famille de La Pérouse.
On peut s'interroger sur les motivations profondes de Louis XVI d'avoir préparé une telle expédition. Est-ce sa passion pour les sciences et les découvertes ? Une volonté de prestige et de grandeur de la France ? Ou bien la volonté de laisser une empreinte positive dans l'histoire ?
Quoi qu'il en soit, Louis XVI prépare tout avec minutie. Tout est étudié : l'objectif, l'itinéraire , les relevés topographiques et astronomiques, le comportement à adopter envers les peuples, la santé des équipages...
Par son issue tragique, l'expédition La Pérouse incarne le naufrage d'un rêve et de la royauté.
En fait , je tire toutes ces informations d'un livre clé sur l'expédition La Pérouse. Il s'agit en fait du catalogue très volumineux et très vaste de l'exposition La Pérouse . Je n'ai pu résister à ce plaisir d'aller voir cette exposition au musée de la marine. Je n'ai qu'un mot à dire : c'est génial et fabuleux ! J'ai fait ainsi mon tour du monde . J'ai mis mes pas dans ceux de La Pérouse. J'ai vécu un moment de pur bonheur.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Merci de citer cette chère princesse...
Sont conservées (je ne sais plus où ? boudoi32) les archives des documents annotés et commentés par Louis XVI dans le cadre de la préparation de cette grande expédition qui le passionnait...
Nous scinderons et renommerons les sujets : Cook et Lapérouse méritent bien des sujets dédiés dans les sections historiques.
Madame de Chimay a écrit:
Quoi qu'il en soit, Louis XVI prépare tout avec minutie. Tout est étudié : l'objectif, l'itinéraire , les relevés topographiques et astronomiques, le comportement à adopter envers les peuples, la santé des équipages...
Sont conservées (je ne sais plus où ? boudoi32) les archives des documents annotés et commentés par Louis XVI dans le cadre de la préparation de cette grande expédition qui le passionnait...
Nous scinderons et renommerons les sujets : Cook et Lapérouse méritent bien des sujets dédiés dans les sections historiques.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
La nuit, la neige a écrit:
Nous scinderons et renommerons les sujets : Cook et Lapérouse méritent bien des sujets dédiés dans les sections historiques.
Excellente idée :n,,;::::!!!: , je te laisse ce soin . Je continue mon bouturage, et tu vas voir que Cook fut un véritable modèle pour la Pérouse qui ne souhaitait que l'égaler.
Madame de Chimay a écrit :
Je me suis toujours demandé comment Louis XVI avait eu l'idée de monter un tel tour du monde .
Voici ce que dit le catalogue de l'exposition à ce sujet.
En fait , l'homme à l'origine du projet est un hollandais né en 1735. Il s'appelle Guillaume Bolts . C'est à la fois un aventurier, un financier, un commerçant . En bref, c'est un rouage des comptoirs asiatiques et donc un homme précieux pour les gouvernements européens. En voyage de retour vers l'Europe, il apprend que les hommes du capitaine Cook ont vendu à de très hauts prix des fourrures aux chinois. Dès lors son but est établi : il veut mettre en oeuvre un commerce de fourrures à grande échelle entre le Pacifique nord et l'Asie.
Dès 1782 , il présente successivement son idée à l'empereur d'Autriche Joseph II ( projet étudié puis abandonné ) puis à la cour de Catherine de Russie ( fin de non recevoir ) et enfin aux collaborateurs de Louis XVI dont il suscite l'enthousiasme.
Louis XVI avait donné des instructions très précises à La Pérouse.
Exemple :
" En général, dans toutes les îles , et dans tous les ports des continents,
occupés et fréquentés par les européens, où il abordera , il fera avec prudence et autant que les circonstances et la durée de ses séjours le lui permettront, toutes les recherches qui pourront le mettre en état de faire connaître avec quelques détails , la nature et l'étendue du commerce de chaque nation, les forces de terre et de mer que chacune y entretient , les relations d'intérêt ou d'amitié qui peuvent exister entre chacune d'elles et les chefs et naturels des pays où elles ont des établissements, et généralement tout ce qui peut intéresser la politique et le commerce".
( mémoire du Roi )
En fait , le voyage de La Pérouse comporte un programme scientifique extrêmement dense et précis. Mais les instructions gardées secrètes recèlent de fait de multiples implications économiques et stratégiques.
La Pérouse est chargé tout au long de son voyage d'évaluer les possibilités commerciales futures.
En effet, le voyage de La Pérouse tombe bien à point pour rattraper le retard pris par la France dans l'exploration du globe.
Il est vrai que les Anglais ont une longueur d'avance, ne fût-ce qu'avec le Capitaine Cook.
Des trois grandes circumnavigations qu'il a dirigées , l'Angleterre tire un immense prestige et toutes sortes de débouchés territoriaux , militaires, maritimes et scientifiques.
Si bien qu'en France même les récits du capitaine Cook sont appréciés . Louis XVI s'intéresse de très près à ses exploits. Il fait même rédiger un ordre qui enjoint à tout officier français de ne pas attaquer les navires de cet exceptionnel navigateur.
La Pérouse aurait dit ce mot sur le capitaine Cook : "l'oeuvre de James Cook est à ce point complète qu'il ne reste plus à ses successeurs que de l'admirer".
Dès lors , tout est dit. La Pérouse n'aura d'autre ambition que d'égaler et même de surpasser l'oeuvre de Cook.
Source : Catalogue de l'exposition
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
;
Madame de Chimay a écrit :
Je voudrais rendre hommage à un autre marin qui faisait partie de l'expédition La Pérouse .Il est l'autre grand nom de l'expédition La Pérouse.
Les recherches effectuées à Vanikoro depuis vingt ans par l'association Salomon ont contribué à sortir de l'ombre le nom de Paul Antoine Fleuriot de Langle , le commandant de l'Astrobale. Deux rues de sa région d'origine portent désormais son nom. Une stèle érigée à Quemper -Guézennec en 2004 , perpétue sa mémoire.
Il mourut massacré le 11 décembre 1787 par les indigènes de l'île de Maouna ( archipel des Samoa ).
Il est né le 1er août 1744 au château de Kerlouët , dans la commune de Quemper-Guézennec ( côtes d'Armor ). Sa carrière maritime fut brillante dès la guerre de Sept Ans et il se distingua au cours de la guerre d'indépendance américaine où il se lia d'amitié avec La Pérouse.
Sa passion pour les nouvelles sciences de la navigation le fit distinguer par l'académie de marine dont il fut élu membre avant d'en devenir le président.
En mars 1785 , il fut nommé commandant de l'Astrolabe et second de La Pérouse. Il se consacra avec efficacité à l'armement des deux navires.
.
Fleuriot de Langle montra pendant les préparatifs et tout au long de l'expédition un grand dynamisme et fit preuve d'une collaboration sans faille.
La Pérouse fut bouleversé par la disparition à Maouna de cet ami si cher qu'il appelait familièrement " mon vicaire".
La mémoire de ce drame fut ravivée en 1889 lorsque les restes de Fleuriot de Langle furent transportés à Brest .
Il avait une réputation de chef intrépide.
Fleuriot de Langle s'est marié la même année , en 1783 , à quelques mois d'écart. Ses noces avec Mademoiselle de Kerouartz sont célébrées avec faste à Brest. Le fait que son épouse soit la nièce du comte d'Hector , commandant de la marine à Brest , facilitera d'ailleurs l'approvisionnement des navires de la grande expédition de 1785 , dont de Langle s'occupe sur place alors que La Pérouse est le plus souvent à Paris et à Versailles où il parachève le programme avec Fleurieu et Castries.
Car c'est La Pérouse lui-même qui pose comme condition que De Langle soit commandant de la seconde frégate, la future Astrolabe.
source : le catalogue d'exposition
Madame de Chimay a écrit :
Je voudrais rendre hommage à un autre marin qui faisait partie de l'expédition La Pérouse .Il est l'autre grand nom de l'expédition La Pérouse.
Les recherches effectuées à Vanikoro depuis vingt ans par l'association Salomon ont contribué à sortir de l'ombre le nom de Paul Antoine Fleuriot de Langle , le commandant de l'Astrobale. Deux rues de sa région d'origine portent désormais son nom. Une stèle érigée à Quemper -Guézennec en 2004 , perpétue sa mémoire.
Il mourut massacré le 11 décembre 1787 par les indigènes de l'île de Maouna ( archipel des Samoa ).
Il est né le 1er août 1744 au château de Kerlouët , dans la commune de Quemper-Guézennec ( côtes d'Armor ). Sa carrière maritime fut brillante dès la guerre de Sept Ans et il se distingua au cours de la guerre d'indépendance américaine où il se lia d'amitié avec La Pérouse.
Sa passion pour les nouvelles sciences de la navigation le fit distinguer par l'académie de marine dont il fut élu membre avant d'en devenir le président.
En mars 1785 , il fut nommé commandant de l'Astrolabe et second de La Pérouse. Il se consacra avec efficacité à l'armement des deux navires.
.
Fleuriot de Langle montra pendant les préparatifs et tout au long de l'expédition un grand dynamisme et fit preuve d'une collaboration sans faille.
La Pérouse fut bouleversé par la disparition à Maouna de cet ami si cher qu'il appelait familièrement " mon vicaire".
La mémoire de ce drame fut ravivée en 1889 lorsque les restes de Fleuriot de Langle furent transportés à Brest .
Il avait une réputation de chef intrépide.
Fleuriot de Langle s'est marié la même année , en 1783 , à quelques mois d'écart. Ses noces avec Mademoiselle de Kerouartz sont célébrées avec faste à Brest. Le fait que son épouse soit la nièce du comte d'Hector , commandant de la marine à Brest , facilitera d'ailleurs l'approvisionnement des navires de la grande expédition de 1785 , dont de Langle s'occupe sur place alors que La Pérouse est le plus souvent à Paris et à Versailles où il parachève le programme avec Fleurieu et Castries.
Car c'est La Pérouse lui-même qui pose comme condition que De Langle soit commandant de la seconde frégate, la future Astrolabe.
source : le catalogue d'exposition
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
La nuit, la neige a écrit:
Nous scinderons et renommerons les sujets : Cook et Lapérouse méritent bien des sujets dédiés dans les sections historiques.
Mission accomplie !
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
...............
Madame de Chimay a écrit :
Pour en savoir plus sur Fleuriot de Langle :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Fleuriot_de_Langle
Le comte d'hector et le vicomte de Langle veillèrent personnellement au recrutement des équipages des frégates. Ils choisirent en priorité des marins robustes, expérimentés et qui possédaient d'autres cordes à leur arc : menuisiers, tailleurs , cordonniers...
Les contrats proposés sont très intéressants pour l'époque: embarquer pour cette prestigieuse expédition était à la fois un honneur et une promesse de revenus substantiels. Presque tous les marins sélectionnés -en surnombre afin que les commandants puissent faire le tri final-sont bretons. Cette option garantit une certaine cohésion des équipages mais elle a également d'autres motifs que nous révèle cette lettre du comte d'Hector au ministre Castries :
"Les Bretons sont ceux les plus propres à faire des campagnes de ce genre : leur force, leur caractère et le peu de calcul qu'ils font de l'avenir
doivent leur faire donner la préfèrence . Aussi ces deux bâtiments en auront-ils leurs équipages entièrement composés."
j'ai suivi le compte rendu de la journaliste Anne Goureaux en reportage à Vanikoro dans l'émission Thalassa. Chaque semaine dans l'émission Thalassa, elle fait le point , le compte rendu de l'expédition La Pérouse.
L'expédition a mis très longtemps pour parvenir à accoster à Vanikoro car il faisait un très mauvais temps.
L'expédition est partie avec environ 200 hommes ; c'est dire l'importance des moyens humains et matériels .
Figurez-vous que deux peuples cohabitent sur l'île de Vanikoro. Et le plus extraordinaire est qu'ils ne se mélangent pas. D'un côté, nous avons les polynésiens , qui sont^des pêcheurs et de l'autre les Mélanésiens qui vivent de la terre.
L'équipe s'est prêtée au rituel du pain , voulant par là " amadouer " les populations . Et Elle a offert la même chose au deux communautés sinon cela ne va pas. Et contre le pain, les Mélanésiens ont offert des noix de Béthel.
Les fouilles ont déjà commencé à terre car pour la première fois, il a fait beau. En mer, il s'agit de débloquer les gros blocs de rochers de corail pour dégager la faille car il y a plus d'un mètre de sédiments par rapport aux dernières fouilles , aux endroits creusés des fouilles précédentes.
C'est dire le travail de titan !
Mais la semaine prochaine , nous en saurons plus !
Affaire à suivre assurément ! Et passionnément !
Madame de Chimay a écrit :
Pour en savoir plus sur Fleuriot de Langle :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Fleuriot_de_Langle
Le comte d'hector et le vicomte de Langle veillèrent personnellement au recrutement des équipages des frégates. Ils choisirent en priorité des marins robustes, expérimentés et qui possédaient d'autres cordes à leur arc : menuisiers, tailleurs , cordonniers...
Les contrats proposés sont très intéressants pour l'époque: embarquer pour cette prestigieuse expédition était à la fois un honneur et une promesse de revenus substantiels. Presque tous les marins sélectionnés -en surnombre afin que les commandants puissent faire le tri final-sont bretons. Cette option garantit une certaine cohésion des équipages mais elle a également d'autres motifs que nous révèle cette lettre du comte d'Hector au ministre Castries :
"Les Bretons sont ceux les plus propres à faire des campagnes de ce genre : leur force, leur caractère et le peu de calcul qu'ils font de l'avenir
doivent leur faire donner la préfèrence . Aussi ces deux bâtiments en auront-ils leurs équipages entièrement composés."
j'ai suivi le compte rendu de la journaliste Anne Goureaux en reportage à Vanikoro dans l'émission Thalassa. Chaque semaine dans l'émission Thalassa, elle fait le point , le compte rendu de l'expédition La Pérouse.
L'expédition a mis très longtemps pour parvenir à accoster à Vanikoro car il faisait un très mauvais temps.
L'expédition est partie avec environ 200 hommes ; c'est dire l'importance des moyens humains et matériels .
Figurez-vous que deux peuples cohabitent sur l'île de Vanikoro. Et le plus extraordinaire est qu'ils ne se mélangent pas. D'un côté, nous avons les polynésiens , qui sont^des pêcheurs et de l'autre les Mélanésiens qui vivent de la terre.
L'équipe s'est prêtée au rituel du pain , voulant par là " amadouer " les populations . Et Elle a offert la même chose au deux communautés sinon cela ne va pas. Et contre le pain, les Mélanésiens ont offert des noix de Béthel.
Les fouilles ont déjà commencé à terre car pour la première fois, il a fait beau. En mer, il s'agit de débloquer les gros blocs de rochers de corail pour dégager la faille car il y a plus d'un mètre de sédiments par rapport aux dernières fouilles , aux endroits creusés des fouilles précédentes.
C'est dire le travail de titan !
Mais la semaine prochaine , nous en saurons plus !
Affaire à suivre assurément ! Et passionnément !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
.
Madame de Chimay a écrit :
J'ai lu le livre suivant :
Héros d'aventures / Georges Lenotre, Grasset, collection Marabout, 1957 .
Ce livre est une succession de petites histoires différentes de différents siècles dont l'histoire de La Pérouse.
On y apprend différentes choses. D'abord que la vocation de La Pérouse s'était déclarée à la lecture des relations de voyage.
Et ensuite il décrit la rencontre entre les deux futurs époux .
Je cite Lenotre :
" Il l'a rencontrée en 1772 à l'Ile de France alors qu'il n'était pas encore lieutenant de vaisseau. Il s'éprit au premier regard d'une jeune créole qui lui sembla réunir toutes les perfections physiques et morales.
Eléonore Boudrou était la fille d'un garde magasin de Port Bourbon, homme peu instruit et sans biens, mais d'ailleurs très honnête et recommandable . Eléonore avait quinze ans ; extrêmement jolie, intelligente et douce elle ne se montra pas insensible aux transports du bel officier et l'idylle se développa, hâtive et vivace comme tout ce qui naît sous ce climat fortuné. Si bien que La Pérouse acheta dans l'île une petite maison et quelques arpents de terre : Curepipe était le nom peu poétique de ces Charmettes coloniales. ( ... )
Elle correspondait en des termes brûlants avec son soupirant. On a de ses lettres ; elle lui proteste qu'il est et sera éternellement adoré de son Eléonore : " Je sais bien , écrit-elle , que tu dois être mon mari", et elle ne manque pas de lui répéter : "Pense quelquefois à ta chère petite femme".
Il y pensait jour et nuit et n'était pas sans inquiétude sur le dénouement de l'aventure ; alors que sa passion le harcelait le plus, il adressait timidement à sa famille, pour tâter le terrain, des lettres terminées par des post-scriptum en apparence insignifiants , mais en réalité, bourrés d'insinuations prudentes :
" Je suis un peu amoureux d'une jeune personne de cette île et l'affaire pourrait bien se terminer par un mariage mais rien n'est encore décidé".
Au fait , sa résolution était prise quand le chevalier de Ternay, son chef , auquel les parents de La Pérouse avaient délégué leur autorité par un acte en forme, opposa son veto à tout projet matrimonial ; les supplications du jeune officier , les larmes de la touchante Eleonore le laissèrent inexorable :
" l'amour passe , disait ce loup de mer ; ce qui ne passe pas , c'est la pauvreté et la pauvreté en ménage , fait passer l'amour".
Sur quoi arriva une lettre du père de La Pérouse , dans le ton classique des mercuriales des pères nobles du répertoire aux jeunes premiers de la comédie :
" Vous me faîtes frémir , mon fils ! Eh quoi ! Ni dot, ni titre ! Ce mariage serait une calamité ; il vous ferait perdre la protection des Grands, la confiance du ministre , le suffrage de vos camarades , la considération de vos égaux et l'affection de vos parents ... Un tel désastre pour une beauté frivole et de prétendus charmes qui n'existent peut-être que dans votre imagination ! " .
Et ce père , en cette occasion peu scrupuleux , ajoutait :
" Les lois de l'honneur ni de la probité ne vous obligent à tenir les engagements inconsidérés que vous pouvez avoir pris envers cette personne...Ignorez-vous que vous êtes sous ma puissance , que vous n'êtes pas libre et que tout ce que vous avez pu promettre demeure sans effet ? "
Pas libre ! La Pérouse avait alors trente deux ans !
Il fit mine de s'incliner ; mais comme on le pense bien , cette sévère semonce jetait de l'huile sur la flamme et eut pour résultat d'attiser la passion des deux amoureux. Afin de ne point désobéir à ses parents non plus qu'à son chef, l'enseigne promit à Eléonore de l'épouser si elle passait en France ; peu de temps après, il quitta l'île pour rentrer en Europe , et aussitôt , le père Boudrou , très désireux de marier sa fille , embarquait celle-ci au plus vite , quoique les émotions l'eussent grandement affaiblie et troublée.
Au débarquement à Lorient, elle tomba à la mer et cette demi noyade ne la rétablit point ; malade durant trois ans, elle ne put songer au mariage et quand, enfin guérie, elle espérait pouvoir revoir son fiançé, elle reçut de lui une lettre annonçant que, la guerre contre les Anglais était déclarée , ses obligations de marin ne lui permettaient pas de l'épouser .
Elle répondit qu'elle patienterait fidèlement et qu'elle attendrait la paix dans un couvent du faubourg Saint Antoine. Au vrai, les années, les distractions, les voyages, les remontrances et la réflexion avaient fort désenflé l'amour de son soupirant ; quand la guerre fut finie, il l'avouait , sans vergogne au maréchal de Castries, d'autant plus que ses parents lui avaient déniché l'oiseau rare et l'idée d'un " grand mariage" lui souriait : Melle de Vézian , qui lui était offerte, était l'une de ses amies d'enfance. Il se fiança donc allègrement avec elle et confessait à sa future belle-mère sans réticence , son erreur passée :
" J'autorise ma mère à vous faire l'histoire de mes anciennes amours ; mon coeur a toujours été un roman ; plus je sacrifiais de convenances à celle que j'aimais , plus j'étais heureux ; mais je n'ai jamais oublié le respect que je dois à mes parents : c'est eux qui m'ont arrêté et je sens aujourd'hui que c'est un de leurs plus grands bienfaits".
Mais Eléonore ne l'entendait pas de cette oreille.
La pauvre Eléonore , au fond de son couvent, avait appris le mariage projeté et pleurait , comme une gargouille de cathédrale par un gros orage ; les " torrents de larmes" étaient à la mode ( on était en mai 1783 ) et puis onze ans d'attente, d'atermoiements et de fidélité pour une créole, c'est beaucoup... La Pérouse , lui, ne pleurait pas ; mais il était bourrelé de remords ; son âme honnête s'effarait " du crime qu'il allait commettre " en sacrifiant une jeune fille venue de l'autre côté du monde sur la foi de sa promesse. Il crut apaiser sa conscience en offrant à Eléonore de l'argent, quatre vingt mille livres, la moitié de ce qu'il possédait ; elle refusa, et sans aucune plainte, elle lui fit part de sa résolution d'entrer en religion et de se lier par des voeux éternels.
Pour le coup, il n'y tint plus, s'achemina vers le couvent de Saint Antoine, plus ému, certainement et plus tremblant que lorsqu'il entendait son navire craquer sous la canonade anglaise.
Il revit Eléonore ; ils s'attendrirent ; il la trouvait beaucoup moins jolie dans sa toilette sombre , parmi l'austère décor du cloître que lorsqu'elle se promenait à son bras en robe rose, à l'ombre des cocotiers ; mais elle parut si résignée, si douloureuse , si éplorée que le rude marin ne put résister à tant de douceur ; quelques jours plus tard, il l'épousait , sans éclat à l'église Sainte Marguerite et partait avec elle pour Albi où tous les deux furent reçus à bras ouverts.
La Pérouse s'était marié sans l'autorisation de ses chefs. il crut pouvoir pallier cette faute en se mettant à la disposition du ministre, pour quelque expédition que ce fût , et se déclara prêt " à faire le tour du monde pendant dix ans si on l'exigeait. Est-ce parce qu'il s'offrait avec tant d'abnégation qu'il fut choisi pour commander le grand voyage d'exploration décidé après la paix de 1783 ? N'est-ce pas plutôt parce que ses services passés , sa droiture, son tact, son énergie lui valurent tous les titres à la confiance de son Excellence et du Roi qui s'intéressait à l'entreprise ? Quoi qu'il en fût, il partit de Brest le 1er août 1785 ; on sait ce qu'il advint de lui..
L'infortunée Eléonore , qui avait attendu onze ans son fiancé, allait , après quelques mois de bonheur, attendre son mari quarante et un ans.
On sait , en effet, maintenant , que c'est par une nuit de décembre 1787, que la frégate de La Pérouse, après avoir promené, durant près de deux ans, sur toutes les mers, le pavillon fleurdelisé de France, se brisa sur les récifs de l'île de Vanikoro ; mais les contemporains ignoraient son sort , et ce fut seulement en 1826 que Dumont D'Urville acquit la certitude et recueillit quelques épaves du naufrage.
Quarante et un ans. Eléonore vivait-elle encore ? Je ne sais. Sur la France , en ces quarante et un ans, avaient soufflé bien des tempêtes, plus redoutables et plus dévastatrices encore que celles de l'océan, et la petite créole qui espérait dans l'angoisse, contre tout espoir, était si oubliée que les historiographes de son célèbre époux, dans la gloire duquel elle disparaît , ne nous disent d'elle que son roman d'amour. Cette petite ombre effacée méritait d'avoir sa page dans l'épopée de La Pérouse, héroïque, elle aussi, à sa manière, qui est la meilleure , puisqu'elle sut beaucoup aimer.
Voici donc un émouvant portrait de femme que ce portrait de Madame de La Pérouse.
.
Les époux la Pérouse :
Madame de Chimay a écrit :
J'ai lu le livre suivant :
Héros d'aventures / Georges Lenotre, Grasset, collection Marabout, 1957 .
Ce livre est une succession de petites histoires différentes de différents siècles dont l'histoire de La Pérouse.
On y apprend différentes choses. D'abord que la vocation de La Pérouse s'était déclarée à la lecture des relations de voyage.
Et ensuite il décrit la rencontre entre les deux futurs époux .
Je cite Lenotre :
" Il l'a rencontrée en 1772 à l'Ile de France alors qu'il n'était pas encore lieutenant de vaisseau. Il s'éprit au premier regard d'une jeune créole qui lui sembla réunir toutes les perfections physiques et morales.
Eléonore Boudrou était la fille d'un garde magasin de Port Bourbon, homme peu instruit et sans biens, mais d'ailleurs très honnête et recommandable . Eléonore avait quinze ans ; extrêmement jolie, intelligente et douce elle ne se montra pas insensible aux transports du bel officier et l'idylle se développa, hâtive et vivace comme tout ce qui naît sous ce climat fortuné. Si bien que La Pérouse acheta dans l'île une petite maison et quelques arpents de terre : Curepipe était le nom peu poétique de ces Charmettes coloniales. ( ... )
Elle correspondait en des termes brûlants avec son soupirant. On a de ses lettres ; elle lui proteste qu'il est et sera éternellement adoré de son Eléonore : " Je sais bien , écrit-elle , que tu dois être mon mari", et elle ne manque pas de lui répéter : "Pense quelquefois à ta chère petite femme".
Il y pensait jour et nuit et n'était pas sans inquiétude sur le dénouement de l'aventure ; alors que sa passion le harcelait le plus, il adressait timidement à sa famille, pour tâter le terrain, des lettres terminées par des post-scriptum en apparence insignifiants , mais en réalité, bourrés d'insinuations prudentes :
" Je suis un peu amoureux d'une jeune personne de cette île et l'affaire pourrait bien se terminer par un mariage mais rien n'est encore décidé".
Au fait , sa résolution était prise quand le chevalier de Ternay, son chef , auquel les parents de La Pérouse avaient délégué leur autorité par un acte en forme, opposa son veto à tout projet matrimonial ; les supplications du jeune officier , les larmes de la touchante Eleonore le laissèrent inexorable :
" l'amour passe , disait ce loup de mer ; ce qui ne passe pas , c'est la pauvreté et la pauvreté en ménage , fait passer l'amour".
Sur quoi arriva une lettre du père de La Pérouse , dans le ton classique des mercuriales des pères nobles du répertoire aux jeunes premiers de la comédie :
" Vous me faîtes frémir , mon fils ! Eh quoi ! Ni dot, ni titre ! Ce mariage serait une calamité ; il vous ferait perdre la protection des Grands, la confiance du ministre , le suffrage de vos camarades , la considération de vos égaux et l'affection de vos parents ... Un tel désastre pour une beauté frivole et de prétendus charmes qui n'existent peut-être que dans votre imagination ! " .
Et ce père , en cette occasion peu scrupuleux , ajoutait :
" Les lois de l'honneur ni de la probité ne vous obligent à tenir les engagements inconsidérés que vous pouvez avoir pris envers cette personne...Ignorez-vous que vous êtes sous ma puissance , que vous n'êtes pas libre et que tout ce que vous avez pu promettre demeure sans effet ? "
Pas libre ! La Pérouse avait alors trente deux ans !
Il fit mine de s'incliner ; mais comme on le pense bien , cette sévère semonce jetait de l'huile sur la flamme et eut pour résultat d'attiser la passion des deux amoureux. Afin de ne point désobéir à ses parents non plus qu'à son chef, l'enseigne promit à Eléonore de l'épouser si elle passait en France ; peu de temps après, il quitta l'île pour rentrer en Europe , et aussitôt , le père Boudrou , très désireux de marier sa fille , embarquait celle-ci au plus vite , quoique les émotions l'eussent grandement affaiblie et troublée.
Au débarquement à Lorient, elle tomba à la mer et cette demi noyade ne la rétablit point ; malade durant trois ans, elle ne put songer au mariage et quand, enfin guérie, elle espérait pouvoir revoir son fiançé, elle reçut de lui une lettre annonçant que, la guerre contre les Anglais était déclarée , ses obligations de marin ne lui permettaient pas de l'épouser .
Elle répondit qu'elle patienterait fidèlement et qu'elle attendrait la paix dans un couvent du faubourg Saint Antoine. Au vrai, les années, les distractions, les voyages, les remontrances et la réflexion avaient fort désenflé l'amour de son soupirant ; quand la guerre fut finie, il l'avouait , sans vergogne au maréchal de Castries, d'autant plus que ses parents lui avaient déniché l'oiseau rare et l'idée d'un " grand mariage" lui souriait : Melle de Vézian , qui lui était offerte, était l'une de ses amies d'enfance. Il se fiança donc allègrement avec elle et confessait à sa future belle-mère sans réticence , son erreur passée :
" J'autorise ma mère à vous faire l'histoire de mes anciennes amours ; mon coeur a toujours été un roman ; plus je sacrifiais de convenances à celle que j'aimais , plus j'étais heureux ; mais je n'ai jamais oublié le respect que je dois à mes parents : c'est eux qui m'ont arrêté et je sens aujourd'hui que c'est un de leurs plus grands bienfaits".
Mais Eléonore ne l'entendait pas de cette oreille.
La pauvre Eléonore , au fond de son couvent, avait appris le mariage projeté et pleurait , comme une gargouille de cathédrale par un gros orage ; les " torrents de larmes" étaient à la mode ( on était en mai 1783 ) et puis onze ans d'attente, d'atermoiements et de fidélité pour une créole, c'est beaucoup... La Pérouse , lui, ne pleurait pas ; mais il était bourrelé de remords ; son âme honnête s'effarait " du crime qu'il allait commettre " en sacrifiant une jeune fille venue de l'autre côté du monde sur la foi de sa promesse. Il crut apaiser sa conscience en offrant à Eléonore de l'argent, quatre vingt mille livres, la moitié de ce qu'il possédait ; elle refusa, et sans aucune plainte, elle lui fit part de sa résolution d'entrer en religion et de se lier par des voeux éternels.
Pour le coup, il n'y tint plus, s'achemina vers le couvent de Saint Antoine, plus ému, certainement et plus tremblant que lorsqu'il entendait son navire craquer sous la canonade anglaise.
Il revit Eléonore ; ils s'attendrirent ; il la trouvait beaucoup moins jolie dans sa toilette sombre , parmi l'austère décor du cloître que lorsqu'elle se promenait à son bras en robe rose, à l'ombre des cocotiers ; mais elle parut si résignée, si douloureuse , si éplorée que le rude marin ne put résister à tant de douceur ; quelques jours plus tard, il l'épousait , sans éclat à l'église Sainte Marguerite et partait avec elle pour Albi où tous les deux furent reçus à bras ouverts.
La Pérouse s'était marié sans l'autorisation de ses chefs. il crut pouvoir pallier cette faute en se mettant à la disposition du ministre, pour quelque expédition que ce fût , et se déclara prêt " à faire le tour du monde pendant dix ans si on l'exigeait. Est-ce parce qu'il s'offrait avec tant d'abnégation qu'il fut choisi pour commander le grand voyage d'exploration décidé après la paix de 1783 ? N'est-ce pas plutôt parce que ses services passés , sa droiture, son tact, son énergie lui valurent tous les titres à la confiance de son Excellence et du Roi qui s'intéressait à l'entreprise ? Quoi qu'il en fût, il partit de Brest le 1er août 1785 ; on sait ce qu'il advint de lui..
L'infortunée Eléonore , qui avait attendu onze ans son fiancé, allait , après quelques mois de bonheur, attendre son mari quarante et un ans.
On sait , en effet, maintenant , que c'est par une nuit de décembre 1787, que la frégate de La Pérouse, après avoir promené, durant près de deux ans, sur toutes les mers, le pavillon fleurdelisé de France, se brisa sur les récifs de l'île de Vanikoro ; mais les contemporains ignoraient son sort , et ce fut seulement en 1826 que Dumont D'Urville acquit la certitude et recueillit quelques épaves du naufrage.
Quarante et un ans. Eléonore vivait-elle encore ? Je ne sais. Sur la France , en ces quarante et un ans, avaient soufflé bien des tempêtes, plus redoutables et plus dévastatrices encore que celles de l'océan, et la petite créole qui espérait dans l'angoisse, contre tout espoir, était si oubliée que les historiographes de son célèbre époux, dans la gloire duquel elle disparaît , ne nous disent d'elle que son roman d'amour. Cette petite ombre effacée méritait d'avoir sa page dans l'épopée de La Pérouse, héroïque, elle aussi, à sa manière, qui est la meilleure , puisqu'elle sut beaucoup aimer.
Voici donc un émouvant portrait de femme que ce portrait de Madame de La Pérouse.
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Les époux la Pérouse :
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Mme de Sabran a écrit:
Deux flutes de cent cinquante tonneaux, devenues frégates, et rebaptisées la Boussole, commandée par La Pérouse, et l'Astrolabe, par le capitaine de Langle.
Il s'agit là de La Recherche et de L'Espérance, les bateaux d'Entrecasteaux partis à la recherche de ceux de Lapérouse que voici :
Merci pour le copié/collé de cette grande aventure, chère à la princesse de Chimay...
Le rapport de campagne de "l'Expédition Vanikoro", de 1999, est accessible en ligne.
Vous trouverez de nombreux documents et commentaires intéressants au sujet de cette malheureuse expédition Lapérouse, et donc des différentes campagnes de recherches (anciennes et récentes) entreprises sur le site.
Ici : http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers12-11/010057475.pdf
Le site du Musée Maritime de Nouvelle Calédonie et de l'Association Salomon, qui avait mené depuis d'autres campagnes de recherches et fouilles, en 2003, 2005 et 2008.
Ici : http://museemaritime.nc/salomon/
C'est, notamment, en 2003 que l'on avait retrouvé un crane et des ossements miraculeusement conservés dans l'épave de La Boussole (le bateau de Lapérouse).
Bateau fracassé en premier sur la barrière de corail, et qui a très rapidement coulé, avec tout l'équipage à son bord. Dont cet homme donc, resté en fond de cale (et ainsi retrouvé sur place, sous les débris du bateau).
Voici à quoi ressemblait "l'inconnu de Vanikoro", après reconstitution basée sur les caractéristiques de son crane :
L'Astrolabe a sombré un peu plus loin.
Quelques survivants de ce bateau seulement se sont réfugiés sur l'île, espérant, mais en vain, qu'on les retrouve !
Entrecasteaux passe devant le site, aurait vu un panache de fumée, mais continue sa route...
Pas de chance ! :roll: 54385210
Dernière édition par La nuit, la neige le Ven 23 Oct 2015, 23:39, édité 2 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Il a un certain côté de Depardieu jeune, non? boudoi32La nuit, la neige a écrit:Voici à quoi ressemblait "l'inconnu de Vanikoro", après reconstitution basée sur les caractéristiques de son crâne
Bien à vous.
Invité- Invité
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Ah oui... en effet ! :\\\\\\\\:
Je le connais trop peu, je n'y aurais pas pensé... mais comme tu le dis ça semble évident.
Dans Prisoners, il n'était pas gâté par les coiffeurs et maquilleurs àè-è\':
Bien à vous.
Je le connais trop peu, je n'y aurais pas pensé... mais comme tu le dis ça semble évident.
Dans Prisoners, il n'était pas gâté par les coiffeurs et maquilleurs àè-è\':
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
La nuit, la neige a écrit:
Il s'agit là de La Recherche et de L'Espérance, les bateaux d'Entrecasteaux partis à la recherche de ceux de Lapérouse que voici :
Ils portent bien leurs noms .
La nuit, la neige a écrit:
Merci pour le copié/collé de cette grande aventure, chère à la princesse de Chimay...
Mais je t'en prie, c'est un plaisir !
Je n'ai d'ailleurs pas fini ...
La nuit, la neige a écrit:
Ah ?
Moi j'ai immédiatement pensé à l'acteur Paul Dano !
Aussi parce que je viens de parler, aujourd'hui, de la série Guerre et Paix, actuellement en cours de tournage. :
Tu as incroyablement raison : c'est frappant !!!
La composition de Paul Dano m'avait scotchée dans le formidable ( au sens vrai du terme ) There will be blood .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
.
Parmi les hommes embarqués dans l'expédition La Pérouse, poursuit Madame de Chimay :n,,;::::!!!: , notons deux noms :
-Anne-Georges-Augustin de Monti
http://cdfbouee.com/histoire/demonti.htm -
http://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Georges_Augustin_de_Monti -
-Jean Honoré Robert de Paul , chevalier de Lamanon . C'est un personnage emblématique des Lumières, amateur éclairé des sciences et des philosophies, érudit en toutes choses mais non spécialiste.
Né en 1752 à Salon de Provence, Robert est d'abord promis à une carrière ecclésiastique qu'il abandonne à la mort de son père pour se consacrer à sa véritable passion , les Sciences, aux côtés de son frère Auguste. Ensemble, ils entreprennent un long périple à travers l'Europe. Au cours de ce véritable voyage initiatique inspiré par Rousseau, équipés seulement d'un bâton et d'une bourse bien garnie , ils sillonnent les campagnes , séjournent dans les grandes villes pour visiter les monuments , les musées et les bibliothèques , rencontrent des artistes et des savants, collectionnent livres, manuscrits, objets d'art qui les intéressent .
Avant de retourner à Salon fonder un musée et une bibliothèque au milieu d'un verger afin d'y exposer leurs trouvailles, ils s'attardent longuement à Paris où ils rencontrent des sommités comme Jussieu , Thouin , d'Alembert , les frères Monge, Malesherbes et Condorcet.
Ce dernier deviendra le protecteur de Robert.
Les années suivantes , plus impétueux et plus solide que son frère, Robert de Lamanon ne séjourne à Salon que pour se reposer et économiser entre deux voyages à but scientifique . Il multiplie les escapades à la recherche de fossiles et de plantes.
Ce grand gaillard ne recule devant aucun péril , fouille les grottes, gravit les montagnes, remonte les cours d'eau. Enseveli par une avalanche, il est sauvé par son chien. Ses amis s'émerveillent de sa témérité, de son assurance, de sa vivacité d'esprit et de son inventivité.
Il provoque un séisme académique et l'ire de Buffon en contredisant ses thèses dans un mémoire de paléontologie. A Turin, où il rencontre le baron de Choiseul, qui le présentera plus tard à Fleurieu, il " donne le spectacle d'un aérostat". La publication de ses travaux lui vaut d'être admis comme membre correspondant de l'Académie des sciences.
Rien d'étonnant , donc à ce qu'un tel aventurier de la science, persuadé de l'importance de sa mission , s'enthousiasme pour le projet d'expédition . Dès qu'il apprend la nouvelle , il fait tout pour se faire embarquer , fait jouer l'influence de Choiseul et de Condorcet et , quand il est accepté, négocie une rémunération spéciale qui lui vaudra les vertes critiques des historiens.
A bord de La Boussole, ses relations avec La Pérouse , qui préfère les personnages modestes et se braque contre plusieurs scientifiques, sont particulièrement orageuses. Elles n'empêcheront pas le marin d'écrire, dans la préface de son journal de voyage :
" (...)ce qui eût pu rendre ma relation plus intéressante sera le sujet d'un ouvrage particulier publié par M. de Lamanon ; son ambition de tout voir, de tout combiner, de tout décrire, n'a eu de bornes que celles de la nature ; les quadrupèdes, les poissons, les insectes ont été tour à tour le sujet de ses méditations ; les nuages, l'air , la terre, les pierres, les minéraux, tout a été compris dans le vaste plan de travail de ce naturaliste infatigable (...)".
Parmi les hommes embarqués dans l'expédition La Pérouse, poursuit Madame de Chimay :n,,;::::!!!: , notons deux noms :
-Anne-Georges-Augustin de Monti
http://cdfbouee.com/histoire/demonti.htm -
http://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Georges_Augustin_de_Monti -
-Jean Honoré Robert de Paul , chevalier de Lamanon . C'est un personnage emblématique des Lumières, amateur éclairé des sciences et des philosophies, érudit en toutes choses mais non spécialiste.
Né en 1752 à Salon de Provence, Robert est d'abord promis à une carrière ecclésiastique qu'il abandonne à la mort de son père pour se consacrer à sa véritable passion , les Sciences, aux côtés de son frère Auguste. Ensemble, ils entreprennent un long périple à travers l'Europe. Au cours de ce véritable voyage initiatique inspiré par Rousseau, équipés seulement d'un bâton et d'une bourse bien garnie , ils sillonnent les campagnes , séjournent dans les grandes villes pour visiter les monuments , les musées et les bibliothèques , rencontrent des artistes et des savants, collectionnent livres, manuscrits, objets d'art qui les intéressent .
Avant de retourner à Salon fonder un musée et une bibliothèque au milieu d'un verger afin d'y exposer leurs trouvailles, ils s'attardent longuement à Paris où ils rencontrent des sommités comme Jussieu , Thouin , d'Alembert , les frères Monge, Malesherbes et Condorcet.
Ce dernier deviendra le protecteur de Robert.
Les années suivantes , plus impétueux et plus solide que son frère, Robert de Lamanon ne séjourne à Salon que pour se reposer et économiser entre deux voyages à but scientifique . Il multiplie les escapades à la recherche de fossiles et de plantes.
Ce grand gaillard ne recule devant aucun péril , fouille les grottes, gravit les montagnes, remonte les cours d'eau. Enseveli par une avalanche, il est sauvé par son chien. Ses amis s'émerveillent de sa témérité, de son assurance, de sa vivacité d'esprit et de son inventivité.
Il provoque un séisme académique et l'ire de Buffon en contredisant ses thèses dans un mémoire de paléontologie. A Turin, où il rencontre le baron de Choiseul, qui le présentera plus tard à Fleurieu, il " donne le spectacle d'un aérostat". La publication de ses travaux lui vaut d'être admis comme membre correspondant de l'Académie des sciences.
Rien d'étonnant , donc à ce qu'un tel aventurier de la science, persuadé de l'importance de sa mission , s'enthousiasme pour le projet d'expédition . Dès qu'il apprend la nouvelle , il fait tout pour se faire embarquer , fait jouer l'influence de Choiseul et de Condorcet et , quand il est accepté, négocie une rémunération spéciale qui lui vaudra les vertes critiques des historiens.
A bord de La Boussole, ses relations avec La Pérouse , qui préfère les personnages modestes et se braque contre plusieurs scientifiques, sont particulièrement orageuses. Elles n'empêcheront pas le marin d'écrire, dans la préface de son journal de voyage :
" (...)ce qui eût pu rendre ma relation plus intéressante sera le sujet d'un ouvrage particulier publié par M. de Lamanon ; son ambition de tout voir, de tout combiner, de tout décrire, n'a eu de bornes que celles de la nature ; les quadrupèdes, les poissons, les insectes ont été tour à tour le sujet de ses méditations ; les nuages, l'air , la terre, les pierres, les minéraux, tout a été compris dans le vaste plan de travail de ce naturaliste infatigable (...)".
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
On ne se lasse décidément jamais de relire notre chère Princesse
Bien à elle...et vous !
Bien à elle...et vous !
Invité- Invité
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
N'est-ce pas ! :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!:
Le récit de ces grandes explorations est digne des meilleurs romans d'aventure !
Madame de Chimay a écrit :
Le 11 décembre 1787, Lamanon est de ceux qui accompagnent Langle dans sa dangereuse entreprise destinée à recueillir de l'eau douce sur l'île de Maouna, aux Samoa, dont les habitants se sont montrés la veille, plutôt accueillants.
Il y laisse la vie, comme le commandant de l'Astrolabe.
On sait que la plupart des savants n'avaient de cesse de se dégourdir les jambes et d'accéder aux objets de leurs recherches en mettant pied à terre. On n'est donc qu'à moitié surpris que Lamanon, chercheur sans peur et curieux de tout, se soit joint à cette chaloupée d'eau dans une région imprévisible.
Quand Condorcet apprend la mort de son cadet, Auguste Lamanon disperse leur " Muséum" et retourne à Salon pleurer la disparition de ce frère auquel l'unissait une profonde complicité.
Source : le catalogue d'exposition
Il m'a paru intéressant de mettre en ligne ce portrait . ainsi on peut se faire une idée plus complète des hommes qui ont fait l'expédition La Pérouse.
Le capitaine Cook , lors de son troisième voyage n'eut aucun décès dû au scorbut. Aussi , La Pérouse était fort intrigué et il fit tout pour connaître le secret du capitaine Cook avant d'entreprendre son tour du monde.
Pour ce faire, il dépêcha en Angleterre Paul Mérault de Monneron, ingénieur en chef et qui parlait parfaitement l'anglais. Bref, La Pérouse l'envoya faire l'espion en Angleterre.
Il lui confia trois missions :
-Se procurer les remèdes anti-scorbutiques utilisés par les Anglais
-Ramener des instruments de navigation fabriqués par les Anglais
-Se renseigner sur les objets d'échange que les indigènes des mers du Sud convoitaient particulièrement.
Monneron se rendit à Londres en avril 1785. Il ne quitta pas cette ville durant son voyage en Angleterre et il se fit faire son portrait par John Webber qui avait embarqué avec Cook pour son troisième voyage ( 1776-1780 ).
Monneron sympathisa avec le peintre qui avait fait une partie de ses études à Paris. Il amena Webber à lui conter ses souvenirs et le questionna sur les détails importants comme le comportement à adopter vis à vis des indigènes, les moyens de conserver les équipages en bonne santé.
Webber poussa son amitié pour Monneron jusqu'à le guider dans les boutiques de Londres pour s'approvisionner en remèdes ou aliments anti-scorbutiques, en instruments d'observation et en objets de troc.
Webber insista sur la forte impression que fait sur les populations indigènes le tissu de couleur rouge. Cette information se vérifiera lors du passage de l'expédition La Pérouse dans les îles des mers du Sud et l'on trouve encore aujourd'hui cette monnaie salomonaise composée, notamment , de plumes rouges qui symbolisent la puissance autant que la richesse.
Monneron rencontra, on ne sait comment, Sir Joseph Banks , lui parla de sa recherche sans résultat de deux boussoles d'inclinaison et l'ingénieur de La Pérouse rentra à Paris avec celles de Cook prêtées par la Royal Society of London dont Banks était le président ...Ces instruments avaient été fabriqués par Edward Nairne.
Et parmi les autres instruments ramenés par Monneron, notons :
-Deux compas ou boussoles de déclinaison de Adams
-Deux Théodolites de Jesse Ramsden
-Des sabliers
-Quatre compas de route
-Deux téléscopes de nuit
-Quatre thermomètres
-Deux instruments à réflexion
-Deux sextants
-Un pantographe de chez Troughton
-Deux baromètres de la maison Nairne and Blunt
Puis à le demande de Fleuriot de Langle , il acheta également un sextant de Hadley. Il acheta aussi une bonne provision de livres.
Source : Le catalogue d'exposition
Comme on peut le voir, La Pérouse a préparé très minutieusement son périple , en essayant de mettre toutes les chances de son côté.
Et il faut plutôt remercier les Anglais de l'aide technique apportée.
Il a été trouvé en 2003. Une médaille commémorative montrant les profils de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Vous pouvez lire la suite :
http://lemysterelaperouse.blogspot.com/2008/05/la-campagne-de-fouilles-vanikoro-dbut.html -
cette médaille servait de propagande. La Pérouse avait reçu du roi Louis XVI de très nombreux exemplaires de cette médaille. Aussi, en avait-il distribué un peu partout au long de ces voyages.
Les navires qui partaient pour un si long périple devaient évidemment être très robustes , pouvoir contenir vivres et marchandises pour quatre années de campagne , embarquer plus d'une centaine d'hommes et loger également du personnel civil.
Ce furent tout naturellement des navires de charge , de préférence aux navires plus rapides et plus manoeuvrants , qui furent choisis, deux gabares ( ou flûtes ) de 500 tonneaux , mesurant environ 42 mètres de long , 8,80 m de large au fort extérieur et 5,80 m de creux. Leur tirant d'eau , en charge était aux alentours de 4,50 mètres.
L'Autruche qui deviendra l'Astrolabe , fut construite au Havre en 1782 et le Portefaix qui deviendra la Boussole , fut quant à lui construit à Bayonne en 1783 sur les plans de Jean-Joseph Ginoux.
Des aménagements sur la dunette , pour y loger des commandants , furent effectués par le port de Brest mais également le mailletage des oeuvres vives des bâtiments. La mâture fut changée ou revisée , on installa des mantelets brisés à tous les sabords pour garantir des coups de mer et l'on pratiqua dans l'entrepont des hublots assez élevés pour aérer l'intérieur où logent les équipages. De nouvelles cuisines furent installées ; 12 canons de calibre 6 furent embarqués sur chaque navire.
Destinées à former une division commandée par un futur chef d'escadre , les flûtes le Portefaix et L'Autruche devinrent officiellement , en début juin 1785 , les frégates La Boussole et L'Astrolabe.
Elles devaient , bien évidemment porter les armes de France , aussi l'on exécuta sur le tableau arrière de la Boussole une sculpture figurant l'écu aux trois fleurs de lys , accosté de deux angelots , qui manient des instruments de navigation. Quant à L'Astrolabe , elle ne portait sur sa poupe que l'écu de France.
Source : Le catalogue de l'exposition
Le récit de ces grandes explorations est digne des meilleurs romans d'aventure !
Madame de Chimay a écrit :
Le 11 décembre 1787, Lamanon est de ceux qui accompagnent Langle dans sa dangereuse entreprise destinée à recueillir de l'eau douce sur l'île de Maouna, aux Samoa, dont les habitants se sont montrés la veille, plutôt accueillants.
Il y laisse la vie, comme le commandant de l'Astrolabe.
On sait que la plupart des savants n'avaient de cesse de se dégourdir les jambes et d'accéder aux objets de leurs recherches en mettant pied à terre. On n'est donc qu'à moitié surpris que Lamanon, chercheur sans peur et curieux de tout, se soit joint à cette chaloupée d'eau dans une région imprévisible.
Quand Condorcet apprend la mort de son cadet, Auguste Lamanon disperse leur " Muséum" et retourne à Salon pleurer la disparition de ce frère auquel l'unissait une profonde complicité.
Source : le catalogue d'exposition
Il m'a paru intéressant de mettre en ligne ce portrait . ainsi on peut se faire une idée plus complète des hommes qui ont fait l'expédition La Pérouse.
Le capitaine Cook , lors de son troisième voyage n'eut aucun décès dû au scorbut. Aussi , La Pérouse était fort intrigué et il fit tout pour connaître le secret du capitaine Cook avant d'entreprendre son tour du monde.
Pour ce faire, il dépêcha en Angleterre Paul Mérault de Monneron, ingénieur en chef et qui parlait parfaitement l'anglais. Bref, La Pérouse l'envoya faire l'espion en Angleterre.
Il lui confia trois missions :
-Se procurer les remèdes anti-scorbutiques utilisés par les Anglais
-Ramener des instruments de navigation fabriqués par les Anglais
-Se renseigner sur les objets d'échange que les indigènes des mers du Sud convoitaient particulièrement.
Monneron se rendit à Londres en avril 1785. Il ne quitta pas cette ville durant son voyage en Angleterre et il se fit faire son portrait par John Webber qui avait embarqué avec Cook pour son troisième voyage ( 1776-1780 ).
Monneron sympathisa avec le peintre qui avait fait une partie de ses études à Paris. Il amena Webber à lui conter ses souvenirs et le questionna sur les détails importants comme le comportement à adopter vis à vis des indigènes, les moyens de conserver les équipages en bonne santé.
Webber poussa son amitié pour Monneron jusqu'à le guider dans les boutiques de Londres pour s'approvisionner en remèdes ou aliments anti-scorbutiques, en instruments d'observation et en objets de troc.
Webber insista sur la forte impression que fait sur les populations indigènes le tissu de couleur rouge. Cette information se vérifiera lors du passage de l'expédition La Pérouse dans les îles des mers du Sud et l'on trouve encore aujourd'hui cette monnaie salomonaise composée, notamment , de plumes rouges qui symbolisent la puissance autant que la richesse.
Monneron rencontra, on ne sait comment, Sir Joseph Banks , lui parla de sa recherche sans résultat de deux boussoles d'inclinaison et l'ingénieur de La Pérouse rentra à Paris avec celles de Cook prêtées par la Royal Society of London dont Banks était le président ...Ces instruments avaient été fabriqués par Edward Nairne.
Et parmi les autres instruments ramenés par Monneron, notons :
-Deux compas ou boussoles de déclinaison de Adams
-Deux Théodolites de Jesse Ramsden
-Des sabliers
-Quatre compas de route
-Deux téléscopes de nuit
-Quatre thermomètres
-Deux instruments à réflexion
-Deux sextants
-Un pantographe de chez Troughton
-Deux baromètres de la maison Nairne and Blunt
Puis à le demande de Fleuriot de Langle , il acheta également un sextant de Hadley. Il acheta aussi une bonne provision de livres.
Source : Le catalogue d'exposition
Comme on peut le voir, La Pérouse a préparé très minutieusement son périple , en essayant de mettre toutes les chances de son côté.
Et il faut plutôt remercier les Anglais de l'aide technique apportée.
Il a été trouvé en 2003. Une médaille commémorative montrant les profils de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Vous pouvez lire la suite :
http://lemysterelaperouse.blogspot.com/2008/05/la-campagne-de-fouilles-vanikoro-dbut.html -
cette médaille servait de propagande. La Pérouse avait reçu du roi Louis XVI de très nombreux exemplaires de cette médaille. Aussi, en avait-il distribué un peu partout au long de ces voyages.
Les navires qui partaient pour un si long périple devaient évidemment être très robustes , pouvoir contenir vivres et marchandises pour quatre années de campagne , embarquer plus d'une centaine d'hommes et loger également du personnel civil.
Ce furent tout naturellement des navires de charge , de préférence aux navires plus rapides et plus manoeuvrants , qui furent choisis, deux gabares ( ou flûtes ) de 500 tonneaux , mesurant environ 42 mètres de long , 8,80 m de large au fort extérieur et 5,80 m de creux. Leur tirant d'eau , en charge était aux alentours de 4,50 mètres.
L'Autruche qui deviendra l'Astrolabe , fut construite au Havre en 1782 et le Portefaix qui deviendra la Boussole , fut quant à lui construit à Bayonne en 1783 sur les plans de Jean-Joseph Ginoux.
Des aménagements sur la dunette , pour y loger des commandants , furent effectués par le port de Brest mais également le mailletage des oeuvres vives des bâtiments. La mâture fut changée ou revisée , on installa des mantelets brisés à tous les sabords pour garantir des coups de mer et l'on pratiqua dans l'entrepont des hublots assez élevés pour aérer l'intérieur où logent les équipages. De nouvelles cuisines furent installées ; 12 canons de calibre 6 furent embarqués sur chaque navire.
Destinées à former une division commandée par un futur chef d'escadre , les flûtes le Portefaix et L'Autruche devinrent officiellement , en début juin 1785 , les frégates La Boussole et L'Astrolabe.
Elles devaient , bien évidemment porter les armes de France , aussi l'on exécuta sur le tableau arrière de la Boussole une sculpture figurant l'écu aux trois fleurs de lys , accosté de deux angelots , qui manient des instruments de navigation. Quant à L'Astrolabe , elle ne portait sur sa poupe que l'écu de France.
Source : Le catalogue de l'exposition
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Mme de Sabran a écrit:
Le capitaine Cook , lors de son troisième voyage n'eut aucun décès dû au scorbut. Aussi , La Pérouse était fort intrigué et il fit tout pour connaître le secret du capitaine Cook avant d'entreprendre son tour du monde.
La choucroute (enfin le chou macéré), que Cook faisait embarquer en grande quantité sur ses navires !!
Notamment...
Cook forçait ses marins à en manger, comme il les forçait à manger des choses "locales" (plantes et bestioles du coin) lorsque ses expéditions faisaient escales.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
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