Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
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Comtesse Diane
Mr de Talaru
La nuit, la neige
Mme de Sabran
Si d'aventure...
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Histoire et événements ailleurs dans le monde
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
.
Résultat :
Tu es merveilleux , tu sais tout !!! :\\\\\\\\:
Voyez plutôt !
La choucroute, de la Chine ancienne au capitaine Cook...
La technique de conservation des légumes en saumure date de plus de 2000 ans et aurait été importée de Chine par les envahisseurs mongols et tartares. Selon la légende, le chou fermenté aurait assuré la survie des chinois lors de la construction de la Grande muraille de Chine. Durant un hiver particulièrement éprouvant, les ouvriers durent redescendre dans les plaines en abandonnant leur chantier et leurs stocks alimentaires. La neige recouvrant les choux, ceux-ci se trouvèrent à l'abri de l'air et fermentèrent ; le goût avait changé mais le produit était consommable : le choux aigre était découvert !
Parvenue en Hongrie, en Autriche et en Allemagne, cette « sauerkraut » franchit le Rhin et arrive en terre alsacienne sous le nom de « sûrkrût » (herbe sûre) où elle sera cuisinée pour devenir le légume aigre que nous connaissons aujourd'hui.
Des textes font référence à ce chou sûr dès le XVIème siècle en Alsace où il était à la table des monastères. Au XVIIème siècle, il apparaît sous le nom de « gumboskrut » et devient peu à peu un ingrédient de base en Alsace et en Lorraine. Initialement, le chou aigre est un plat ordinaire du petit déjeuner. Il est souvent accompagné de lard ou de poisson (hareng les jours de jeûne, carpe ou encore escargots).
Au XVIIIème siècle, la choucroute accompagne les navigateurs dans les plus grandes traversées. A l'époque, les carences en vitamine C et la mauvaise hygiène de vie à bord des navires conduisent le plus souvent au scorbut, décimant les équipages. Il n'est pas rare qu'alors la moitié d'entre eux ne parviennent à bon port... Le capitaine James Cook sera le premier à charger les cales de tonneaux de choucroute, apportant aux marins les éléments nécessaires à leur survie. La Nouvelle-Zélande et l'Australie auraient-elles été découvertes sans la précieuse choucroute ?
http://saveurpassion.over-blog.com/article-13348910.html
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Tu es merveilleux , tu sais tout !!! :\\\\\\\\:
Voyez plutôt !
La choucroute, de la Chine ancienne au capitaine Cook...
La technique de conservation des légumes en saumure date de plus de 2000 ans et aurait été importée de Chine par les envahisseurs mongols et tartares. Selon la légende, le chou fermenté aurait assuré la survie des chinois lors de la construction de la Grande muraille de Chine. Durant un hiver particulièrement éprouvant, les ouvriers durent redescendre dans les plaines en abandonnant leur chantier et leurs stocks alimentaires. La neige recouvrant les choux, ceux-ci se trouvèrent à l'abri de l'air et fermentèrent ; le goût avait changé mais le produit était consommable : le choux aigre était découvert !
Parvenue en Hongrie, en Autriche et en Allemagne, cette « sauerkraut » franchit le Rhin et arrive en terre alsacienne sous le nom de « sûrkrût » (herbe sûre) où elle sera cuisinée pour devenir le légume aigre que nous connaissons aujourd'hui.
Des textes font référence à ce chou sûr dès le XVIème siècle en Alsace où il était à la table des monastères. Au XVIIème siècle, il apparaît sous le nom de « gumboskrut » et devient peu à peu un ingrédient de base en Alsace et en Lorraine. Initialement, le chou aigre est un plat ordinaire du petit déjeuner. Il est souvent accompagné de lard ou de poisson (hareng les jours de jeûne, carpe ou encore escargots).
Au XVIIIème siècle, la choucroute accompagne les navigateurs dans les plus grandes traversées. A l'époque, les carences en vitamine C et la mauvaise hygiène de vie à bord des navires conduisent le plus souvent au scorbut, décimant les équipages. Il n'est pas rare qu'alors la moitié d'entre eux ne parviennent à bon port... Le capitaine James Cook sera le premier à charger les cales de tonneaux de choucroute, apportant aux marins les éléments nécessaires à leur survie. La Nouvelle-Zélande et l'Australie auraient-elles été découvertes sans la précieuse choucroute ?
http://saveurpassion.over-blog.com/article-13348910.html
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Mme de Sabran a écrit:
Tu es merveilleux , tu sais tout !!!
Non, non... :roll: :
Disons que, comme la princesse, j'ai le pied marin et le goût des grandes aventures maritimes.
Enfin...Bien confortablement installé dans un fauteuil ou un lit, un livre à la main !
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
La nuit, la neige a écrit:
Non, non... :roll: :
Si si , toujours ! :n,,;::::!!!:
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
.
L'on peut aussi s'interroger sur les conditions matérielles dans lesquelles le voyage s'est déroulé, poursuit Madame de Chimay. Ce qui m'a tant frappée aussi lorsque j'ai visité l'exposition La Pérouse est que j'avais l'impression d'être sur les quais et de voir les marchandises diverses et variées embarquer à bord des deux navires. C'est vraiment curieux comme impression que celle de se promener sur un quai de mer.
Voici à ce propos ce que dit le catalogue d'exposition :
Toutes les marchandises embarquées prenaient une place considérable à bord des navires. Le comte d'Hector avait calculé que l'ensemble des vivres nécessaires à quatre années de campagne pour 220 hommes correspondait à environ 935 tonneaux , c'est à dire qu' à eux seuls, les vivres remplissaient quasiment les deux navires.
Il fallut donc se résoudre à ne prendre que des vivres frais qu'en quantités limitées et à réduire également les vivres secs, les saumures et les liquides à trois années de campagne. On s'approvisionnerait aux escales.
La Pérouse demanda que l'on embarque des denrées de première qualité , condition essentielle à leur longue conservation.
On n'emporterait que deux années de farine, le pain serait fait à partir du blé, transporté en grains et moulu au fur et à mesure des besoins.
Le très ingénieux Fleuriot de Langle fit fabriquer un moulin à vent mobile ( ) pour l'installer sur la dunette de chacun des navires afin d'entraîner des meules pour moudre le grain. A ces vivres de consommation courante, on ajouta des aliments anti-scorbutiques : chou salé, oseille confite et choucroute , dont La Pérouse fixa la quantité à environ 2 quintaux par semaine pendant deux ans.
Les équipements des hommes , outre les vêtements ordinaires , comprenaient des souliers, des couvertures, des gilets, des culottes, des paletots, des bas, des bottes...et des aunes de tissu pour confectionner des vêtements à bord.
Monsieur Collignon fit livrer des plantes et des graines provenant de la maison Andrieu Vilmorin.
L'on peut aussi s'interroger sur les conditions matérielles dans lesquelles le voyage s'est déroulé, poursuit Madame de Chimay. Ce qui m'a tant frappée aussi lorsque j'ai visité l'exposition La Pérouse est que j'avais l'impression d'être sur les quais et de voir les marchandises diverses et variées embarquer à bord des deux navires. C'est vraiment curieux comme impression que celle de se promener sur un quai de mer.
Voici à ce propos ce que dit le catalogue d'exposition :
Toutes les marchandises embarquées prenaient une place considérable à bord des navires. Le comte d'Hector avait calculé que l'ensemble des vivres nécessaires à quatre années de campagne pour 220 hommes correspondait à environ 935 tonneaux , c'est à dire qu' à eux seuls, les vivres remplissaient quasiment les deux navires.
Il fallut donc se résoudre à ne prendre que des vivres frais qu'en quantités limitées et à réduire également les vivres secs, les saumures et les liquides à trois années de campagne. On s'approvisionnerait aux escales.
La Pérouse demanda que l'on embarque des denrées de première qualité , condition essentielle à leur longue conservation.
On n'emporterait que deux années de farine, le pain serait fait à partir du blé, transporté en grains et moulu au fur et à mesure des besoins.
Le très ingénieux Fleuriot de Langle fit fabriquer un moulin à vent mobile ( ) pour l'installer sur la dunette de chacun des navires afin d'entraîner des meules pour moudre le grain. A ces vivres de consommation courante, on ajouta des aliments anti-scorbutiques : chou salé, oseille confite et choucroute , dont La Pérouse fixa la quantité à environ 2 quintaux par semaine pendant deux ans.
Les équipements des hommes , outre les vêtements ordinaires , comprenaient des souliers, des couvertures, des gilets, des culottes, des paletots, des bas, des bottes...et des aunes de tissu pour confectionner des vêtements à bord.
Monsieur Collignon fit livrer des plantes et des graines provenant de la maison Andrieu Vilmorin.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
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... déjà des graines Vilmorin ???!!
Ben yes, me répond Google, en 1743, débute une longue dynastie. Cette année-là, Claude Geoffroy, qui est reçue Maîtresse Grainière, tient une boutique à Paris avec son époux Pierre Andrieux, botaniste du roi Louis XV. En 1774, leur fille épouse un passionné de botanique, Philippe-Victoire de Vilmorin. Ensemble, ils reprennent le magasin et créent la maison Andrieux-Vilmorin qui deviendra Vilmorin-Andrieux et Cie. Philippe André de Vilmorin poursuit l’œuvre de son père. Lorsqu’il déplace l’entreprise à Verrières en 1815, il y transporte la fameuse collection de pommes de terre remise par Parmentier à la Société Impériale d’Agriculture, la maison Vilmorin étant chargée d’en prendre soin et de la développer.
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... déjà des graines Vilmorin ???!!
Ben yes, me répond Google, en 1743, débute une longue dynastie. Cette année-là, Claude Geoffroy, qui est reçue Maîtresse Grainière, tient une boutique à Paris avec son époux Pierre Andrieux, botaniste du roi Louis XV. En 1774, leur fille épouse un passionné de botanique, Philippe-Victoire de Vilmorin. Ensemble, ils reprennent le magasin et créent la maison Andrieux-Vilmorin qui deviendra Vilmorin-Andrieux et Cie. Philippe André de Vilmorin poursuit l’œuvre de son père. Lorsqu’il déplace l’entreprise à Verrières en 1815, il y transporte la fameuse collection de pommes de terre remise par Parmentier à la Société Impériale d’Agriculture, la maison Vilmorin étant chargée d’en prendre soin et de la développer.
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Madame de Chimay :
En fin juin 1785 , tout était prêt à être embarqué, mais comme l'ensemble des approvionnements ne pouvait trouver place à bord des navires, Fleuriot de Langle suggéra d'attendre la venue de La Pérouse pour décider de ce qui ne serait pas embarqué. Un choix devait se faire entre les vivres et les marchandises de traite.
La Pérouse , à son arrivée à Brest, n'hésita pas : il fit débarquer cent quart de farine pour prendre la totalité des objets de traite. L'arrimage de toutes ces marchandises s'effectua sous le contrôle de Clonard pour la Boussole et de Fleuriot de Langle pour l'Astrolabe.
Dans les chaloupes, il y avait des moutons, des cochons amarrés sur les passavants. Les volailles, destinées à la table des officiers , étaient sur la dunette arrière. Cinq bovins meuglaient au pied du grand mât. Le cabestan était inutilisable. Ce n'étaient plus des frégates ni même des flûtes, mais des navires de charge surchargés qui quittèrent Brest le 1er août 1785.
Le coût total de l'expédition aurait dépassé le million de livres.
Les repas ont , sur un navire , la plus grande importance. De leur confection et composition dépendent la santé et le moral des équipages.
Cependant , très vite , l'expédition est confrontée au problème de l'altération des aliments. C'est le cas , notamment de la choucroute et des biscuits. Le choix fait par Fleuriot de Langle , préférant les grains à la farine s'avère judicieux. Les marins bretons se régalent alors de crêpes de froment et de galettes de blé noir.
Les repas journaliers pour l'équipage sont composés de pain ou de biscuits , de lard salé , de bœuf salé ou de morue, de légumes ou de riz ou de fromage , accompagnés de trois quarts de pinte de vin par jour , soit 69 centilitres. L'eau est disponible en quantité dans le charnier installé sur le pont.
Le premier repas de la journée a lieu à 11h30 et le second vers 15h ou 16 h selon le climat et la durée du jour. Les plats sont généralement servis pour sept personnes qui, groupées autour de la gamelle, s'installent sur le pont ou l'entrepont.
Les officiers prennent leurs repas vers 9h , puis à 16 ou 17 h. La cuisine est pour eux plus soignée et ils disposent de provisions supplémentaires qu'ils ont parfois eux-mêmes embarquées au départ. C'est le cas pour la cave de bord. Les officiers ont leurs volailles et de la viande leur est servie à tous les plats. ils ne sont pas soumis au régime du biscuit et ils reçoivent tous les jours , du pain frais et du café. l'ordinaire est celui d'un bon intérieur bourgeois.
Aux escales, cet ordinaire était, par des approvisionnements en frais nettement amélioré, notamment par la chasse et la pêche.
N'oublions pas que la viande était salée ! Mais il n'en demeure pas moins que l'équipage était confronté à l'altération des aliments et donc au risque du scorbut.
Monsieur de La Pérouse avait d'ailleurs développée , dans une lettre adressée à Fleuriot de Langle , une théorie originale sur le scorbut . Il n'en demeure pas moins que cette conception a un étonnant modernisme et montre combien ce grand marin était en avance sur son temps.
Voici un extrait de cette lettre :
" Je suis assuré que l'air de la mer n'est pas la principale cause de cette maladie le scorbut et qu'on doit plutôt l'attribuer au mauvais air des entreponts lorsqu'il n'est pas fréquemment renouvelé ou plus encore à la mauvaise qualité des vivres.
Peut-on croire que du biscuit rongé de vers comme il l'est parfois et ressemblant à une ruche d'abeilles, de la viande dont un sel âcre a corrodé toute la substance et des légumes absolument desséchés et détériorés puissent réparer des déperditions journalières ?
Du défaut de nourriture substantielle suit nécessairement la décomposition des humeurs, du sang...
Aussi, je regarde les esprits du Cochléaria et tous les remèdes contenus dans les flacons comme des palliatifs d'un moment ; et les vivres frais, les vivres frais seuls, soit du règne animal, soit du règne végétal guérissent le scorbut que nos équipages nourris pendant un mois des cochons traités aux îles des navigateurs Samoa sont arrivés à Botany Bay mieux portants qu'à leur départ de Brest ; et cependant , ils n'avaient passé que vingt quatre heure à terre à l'île de Maouna Tutulla. Je considère que le malt , la drèche, la sprucebeer ,la sapinette, le vin, le café, le sauer-kraut la choucroute, ...ne sont antiscorbutiques que parce que ces substances, liquides ou solides, s'altèrent très peu et constituent un aliment propre à l'homme : elles ne suffisent pas pourtant pour guérir le scorbut mais je crois qu'elles doivent le retarder , et de ce point de vue, on ne saurait trop en recommander l'usage .
Je regarde comme des subtilités en médecine les airs fixes, ...des docteurs anglais et français : on en avalerait à pleine bouteille qu'il ne ferait pas la millième partie du bien que font aux marins de bonnes tranches de roast-beef, des beef-steacks, des tortues, du poisson , des fruits, des herbes...
Ma théorie sur le scorbut se réduit donc à ces aphorismes qui ne sont pas d'Hippocrate :
-Aliments quelconques propres à l'homme et capables de réparer les déperditions journalières
-Air extérieur introduit le plus souvent qu'il est possible dans les entrepots et dans la cale
-Humidité occasionnée par des brumes, à combattre sans cesse par des fumigations et même par des brasiers
-Propreté et fréquente visite des hardes de matelots
-Exercice habituel : temps de sommeil suffisant mais sans donner à la paresse.
Je vous avoue que je n'ai pas confiance dans l'observation du capitaine Cook sur l'altération de l'eau dans les barriques.
Source : Le catalogue d'exposition
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
.
C'est fou comme tous ces petits détails domestiques nous restituent la vie de tous les jours des matelots !
Franchement, nous y sommes !
C'est fou comme tous ces petits détails domestiques nous restituent la vie de tous les jours des matelots !
Franchement, nous y sommes !
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
;;;;;;;;;
Et Madame de Chimay, infatigable :
Certes oui, l'équipage s'adonnait à la pêche mais cela ne fait pas tout car vous savez comme moi que le scorbut est une maladie liée à une déficience alimentaire en vitamine C .
On a plus de chance d'avoir des vitamines C en mangeant des agrumes qu'en mangeant du poisson.
La Pérouse s'est beaucoup intéressé à cette maladie du scorbut . Et puis, en tant que chef de l'expédition , il se souciait du bien-être de ses hommes.
Il croyait surtout à une médecine préventive , d'où l'extrême importance pour lui lors des escales de s'approvisionner en vivres frais.
Voici ce que dit à ce sujet le catalogue d'exposition :
De Brest en Australie, M. de La Pérouse a effectué treize escales et haltes.
Lorsque le 1 er août 1785, La Pérouse quitte Brest , il emporte des vivres de choix . Les vivres secs de la ration de mer représentent trois ans de vivres de choix : biscuits en caisses pour les deux tiers , vins de Bordeaux et de Cahors pour l'équipage , farine de Moissac , beurre salé de Saint Malo, oseille confite , choux salés , choucroute ( 10 tonnes ), malt ( drèche ), farine de carotte , panais, raifort et persil , céréales en grains à moudre à bord ( blé noir et froment ), riz, pois, fèves, tablettes de bouillon . Les vivres frais consistaient en 5 boeufs, 40 moutons, 40 porcs, 400 volailles.
Après seize jours, la Boussole et l'Astrolabe font escale à Madère ( trois jours ) et à Ténériffe ( 12 jours ). Dans son journal, La Pérouse écrit avoir chargé à bord de chaque vaisseau 60 pipes de 396 litres ( soit 24 000 litres ), à 600 livres la pipe, du vin d'Orotava. Pendant ces quinze jours d'escale, l'équipage put être nourri de vivres frais et sans doute d'oranges.
Après 68 jours de mer ( via l'île de la Trinité ), les deux frégates arrivèrent pour 12 jours d'escale à l'île brésilienne de Sainte Catherine ( 20 000 habitants ) , l'île des orangers. L'horloger mécanicien du bord, Guéry dans sa lettre du 15 septembre 1785 , dit que chaque navire dévora par jour 800 oranges et La Pérouse ajouta : " Nous avions acheté à Sainte Catherine assez de boeufs, de cochons et de volailles pour nourrir l'équipage en mer pendant plus d'un mois".
Après soixante dix neuf jours de mer ( via le cap Horn ), négligeant l'escale prévue de la Baie du Bon Succès sur la Terre de Feu ( à cause de la date , du temps favorable et de la bonne santé des équipages ), La Pérouse arriva pour une escale de 20 jours à Talcahuano dans la Baie de Conception au Chili. La bonne santé de l'équipage étonna littéralement tous les chiliens.
Et Madame de Chimay, infatigable :
Certes oui, l'équipage s'adonnait à la pêche mais cela ne fait pas tout car vous savez comme moi que le scorbut est une maladie liée à une déficience alimentaire en vitamine C .
On a plus de chance d'avoir des vitamines C en mangeant des agrumes qu'en mangeant du poisson.
La Pérouse s'est beaucoup intéressé à cette maladie du scorbut . Et puis, en tant que chef de l'expédition , il se souciait du bien-être de ses hommes.
Il croyait surtout à une médecine préventive , d'où l'extrême importance pour lui lors des escales de s'approvisionner en vivres frais.
Voici ce que dit à ce sujet le catalogue d'exposition :
De Brest en Australie, M. de La Pérouse a effectué treize escales et haltes.
Lorsque le 1 er août 1785, La Pérouse quitte Brest , il emporte des vivres de choix . Les vivres secs de la ration de mer représentent trois ans de vivres de choix : biscuits en caisses pour les deux tiers , vins de Bordeaux et de Cahors pour l'équipage , farine de Moissac , beurre salé de Saint Malo, oseille confite , choux salés , choucroute ( 10 tonnes ), malt ( drèche ), farine de carotte , panais, raifort et persil , céréales en grains à moudre à bord ( blé noir et froment ), riz, pois, fèves, tablettes de bouillon . Les vivres frais consistaient en 5 boeufs, 40 moutons, 40 porcs, 400 volailles.
Après seize jours, la Boussole et l'Astrolabe font escale à Madère ( trois jours ) et à Ténériffe ( 12 jours ). Dans son journal, La Pérouse écrit avoir chargé à bord de chaque vaisseau 60 pipes de 396 litres ( soit 24 000 litres ), à 600 livres la pipe, du vin d'Orotava. Pendant ces quinze jours d'escale, l'équipage put être nourri de vivres frais et sans doute d'oranges.
Après 68 jours de mer ( via l'île de la Trinité ), les deux frégates arrivèrent pour 12 jours d'escale à l'île brésilienne de Sainte Catherine ( 20 000 habitants ) , l'île des orangers. L'horloger mécanicien du bord, Guéry dans sa lettre du 15 septembre 1785 , dit que chaque navire dévora par jour 800 oranges et La Pérouse ajouta : " Nous avions acheté à Sainte Catherine assez de boeufs, de cochons et de volailles pour nourrir l'équipage en mer pendant plus d'un mois".
Après soixante dix neuf jours de mer ( via le cap Horn ), négligeant l'escale prévue de la Baie du Bon Succès sur la Terre de Feu ( à cause de la date , du temps favorable et de la bonne santé des équipages ), La Pérouse arriva pour une escale de 20 jours à Talcahuano dans la Baie de Conception au Chili. La bonne santé de l'équipage étonna littéralement tous les chiliens.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Louis XVI donnant ses instructions à La Pérouse.
Si Louis XVI manquait de cette fermeté de caractère, de cette énergie, de cette décision politique qui savent dominer les situations difficiles, du moins il possédait, il faut le reconnaître, toutes les vertus à la fois modestes et solides qui dans des temps ordinaires rendent les peuples heureux.
D'une admirable pureté de mœurs, d'un extrême bon sens, d'une profonde sincérité de cœur, formé aux travaux du gouvernement par des études sérieuses et utiles, il apportait sur le trône les qualités capables de réparer les maux et les hontes du règne précédent, s'il n'eût pas fallu à la société corrompue de son époque des remèdes violents, supérieurs pour ainsi dire aux efforts de sa bonté. son règne ne se fût pas illustré par ces guerres brillantes mais ruineuses, par ces tentatives héroïques qui excitent l'ambition des conquérants ; il eût été marqué par ces conquêtes pacifiques et utiles qui profitent aux nations sans leur coûter de sacrifices, et même au milieu des agitations qui, presque dès son avènement, troublèrent l'exercice de son pouvoir il ordonna et encouragea des expéditions qui, si elles n'ont pas toujours réussi au gré de ses vœux, prouvent cependant ses louables intentions et la saine direction de son gouvernement.
http://www.vallee-du-ciron.com/Documents/Ouvrages/Michelant/1785.Perouse.htm
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Eh bien...quelle pommade ! boudoi29 :
La nuit, la neige- Messages : 18133
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Tu l'as dit !
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
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Femme de marin, femme de chagrin ...
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Zoom sur Mme de la Pérouse, grâce à LA TRIBUNE DE LOUVECIENNES. :n,,;::::!!!:
...............
Le 1er août 1785, toutes voiles dehors, deux frégates de la Marine Royale, La Boussole et L’Astrolabe, quittent Brest. Jean-François de Galaup, comte de la Pérouse et son ami le Breton Paul-Antoine Fleuriot de Lange, vicomte de Lange, sont aux commandes des bateaux. Jean-François s’arrache aux bras de sa jeune femme qui tente en vain de le retenir. Elle a trente ans, voilà deux ans qu’ils sont mariés, ils ne se retrouveront jamais. Consciente du fait qu’il se passerait un très long moment avant de pouvoir recevoir quelque nouvelle de l’expédition, mais néanmoins confiante dans les qualités de navigateur de son mari, comme toute épouse de marin, elle se résigne.
Tendrement accueillie dès le début par la famille de son mari, Eléonore vit quelques temps à Albi, mais l’atmosphère souvent lourde et pesante la conduit à remonter sur Nantes afin d’y retrouver les siens.
Les semaines, puis les mois, passent. L’absence de nouvelles devenait chaque jour plus angoissante. De faux espoirs venaient parfois rendre la situation plus insupportable encore lorsqu’ils s’évanouissaient. Dans le but de rechercher les navires, ayant pour mission de recueillir des informations, le Breton Huon de Kermadec et l’Amiral d’Entrecasteaux prennent la mer. Bien qu’ils n’aient rien trouvé, Éléonore refuse pourtant de croire que Jean-François ne reviendra jamais. Elle fuit la vie nantaise, elle tente, en vain, de survivre dans le petit appartement mis par la Couronne à sa disposition dans le château de Vincennes, mais, entre ces murs gris, la solitude lui pèse chaque jour davantage.
Pour l’aider à se défaire de ses noires inquiétudes, son amie Madame Pourrat l’invite tantôt à Paris, tantôt dans son château de Voisins, à Louveciennes. Dans cette ambiance divertissante Eléonore tente en vain de cacher ses angoisses, ne perdant jamais espoir. Telle un spectre, Éléonore traversera, presque inconsciemment, cette époque dramatique, mettant toutefois un point d’honneur à régulièrement prélever sur la dérisoire pension qui lui avait été allouée, les sommes destinées à l’éducation de son neveu Léon, futur commissaire de la Marine, dont le père, Frédéric, frère d’Eléonore avait embarqué comme engagé volontaire sur la Boussole, avec Jean François.
Des lettres aux termes affectueux dénotent les bonnes relations qu’elle entretenait avec ses belles-sœurs, et leur famille (Jacques Thomas). La Pérouse avait deux sœurs, Mme Chalmas de la Bessière dont les descendants comprendront de nombreux officiers, même des généraux, et Mme de Barthes, la plus jeune.
Le 3 avril 1807, après deux ans de vie conjugale, entrecoupée par les absences de son époux, après avoir accidentellement perdu l’enfant qu’il lui avait donné, après avoir pendant vingt-deux ans vainement espéré le retour de l’être cher, Éléonore Broudou rendait son âme à Dieu, elle avait 52 ans.
Éléonore avait toujours espéré le retour de son époux, pour elle il ne pouvait être mort, elle était sûre qu’il lui reviendrait, sinon comment expliquer que dans le registre paroissial il soit écrit femme de M. de la Pérouse, alors que normalement la mention aurait du être veuve de.
Démunie de fortune, traversant les affres de la Révolution et de la Terreur, Eléonore de la Pérouse vécut vingt années de détresse faisant montre de ce qui nous semble avoir été la plus grande dignité.
http://louveciennestribune.typepad.com/media/2008/10/femme-de-naviga.html
Femme de marin, femme de chagrin ...
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Zoom sur Mme de la Pérouse, grâce à LA TRIBUNE DE LOUVECIENNES. :n,,;::::!!!:
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Le 1er août 1785, toutes voiles dehors, deux frégates de la Marine Royale, La Boussole et L’Astrolabe, quittent Brest. Jean-François de Galaup, comte de la Pérouse et son ami le Breton Paul-Antoine Fleuriot de Lange, vicomte de Lange, sont aux commandes des bateaux. Jean-François s’arrache aux bras de sa jeune femme qui tente en vain de le retenir. Elle a trente ans, voilà deux ans qu’ils sont mariés, ils ne se retrouveront jamais. Consciente du fait qu’il se passerait un très long moment avant de pouvoir recevoir quelque nouvelle de l’expédition, mais néanmoins confiante dans les qualités de navigateur de son mari, comme toute épouse de marin, elle se résigne.
Tendrement accueillie dès le début par la famille de son mari, Eléonore vit quelques temps à Albi, mais l’atmosphère souvent lourde et pesante la conduit à remonter sur Nantes afin d’y retrouver les siens.
Les semaines, puis les mois, passent. L’absence de nouvelles devenait chaque jour plus angoissante. De faux espoirs venaient parfois rendre la situation plus insupportable encore lorsqu’ils s’évanouissaient. Dans le but de rechercher les navires, ayant pour mission de recueillir des informations, le Breton Huon de Kermadec et l’Amiral d’Entrecasteaux prennent la mer. Bien qu’ils n’aient rien trouvé, Éléonore refuse pourtant de croire que Jean-François ne reviendra jamais. Elle fuit la vie nantaise, elle tente, en vain, de survivre dans le petit appartement mis par la Couronne à sa disposition dans le château de Vincennes, mais, entre ces murs gris, la solitude lui pèse chaque jour davantage.
Pour l’aider à se défaire de ses noires inquiétudes, son amie Madame Pourrat l’invite tantôt à Paris, tantôt dans son château de Voisins, à Louveciennes. Dans cette ambiance divertissante Eléonore tente en vain de cacher ses angoisses, ne perdant jamais espoir. Telle un spectre, Éléonore traversera, presque inconsciemment, cette époque dramatique, mettant toutefois un point d’honneur à régulièrement prélever sur la dérisoire pension qui lui avait été allouée, les sommes destinées à l’éducation de son neveu Léon, futur commissaire de la Marine, dont le père, Frédéric, frère d’Eléonore avait embarqué comme engagé volontaire sur la Boussole, avec Jean François.
Des lettres aux termes affectueux dénotent les bonnes relations qu’elle entretenait avec ses belles-sœurs, et leur famille (Jacques Thomas). La Pérouse avait deux sœurs, Mme Chalmas de la Bessière dont les descendants comprendront de nombreux officiers, même des généraux, et Mme de Barthes, la plus jeune.
Le 3 avril 1807, après deux ans de vie conjugale, entrecoupée par les absences de son époux, après avoir accidentellement perdu l’enfant qu’il lui avait donné, après avoir pendant vingt-deux ans vainement espéré le retour de l’être cher, Éléonore Broudou rendait son âme à Dieu, elle avait 52 ans.
Éléonore avait toujours espéré le retour de son époux, pour elle il ne pouvait être mort, elle était sûre qu’il lui reviendrait, sinon comment expliquer que dans le registre paroissial il soit écrit femme de M. de la Pérouse, alors que normalement la mention aurait du être veuve de.
Démunie de fortune, traversant les affres de la Révolution et de la Terreur, Eléonore de la Pérouse vécut vingt années de détresse faisant montre de ce qui nous semble avoir été la plus grande dignité.
http://louveciennestribune.typepad.com/media/2008/10/femme-de-naviga.html
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
MÉMOIRE DU ROI,
Pour servir d’instruction particulière au sieur de la Pérouse, capitaine de ses vaisseaux, commandant les frégates la Boussole et l’Astrolabe.
26 juin 1785.
Sa majesté ayant fait armer au port de Brest les frégates la Boussole, commandée par le sieur de la Pérouse, et l’Astrolabe par le sieur de Langle, capitaines de ses vaisseaux, pour être employées dans un voyage de découvertes ; elle va faire connaître au sieur de la Pérouse, à qui elle a donné le commandement en chef de ces deux bâtimens, le service qu’il aura à remplir dans l’expédition importante dont elle lui a confié la conduite.
Les différens objets que sa majesté a eus en vue en ordonnant ce voyage, ont exigé que la présente instruction fût divisée en plusieurs parties, afin qu’elle pût expliquer plus clairement au sieur de la Pérouse, les intentions particulières de sa majesté sur chacun des objets dont il devra s’occuper.
Pour servir d’instruction particulière au sieur de la Pérouse, capitaine de ses vaisseaux, commandant les frégates la Boussole et l’Astrolabe.
26 juin 1785.
Sa majesté ayant fait armer au port de Brest les frégates la Boussole, commandée par le sieur de la Pérouse, et l’Astrolabe par le sieur de Langle, capitaines de ses vaisseaux, pour être employées dans un voyage de découvertes ; elle va faire connaître au sieur de la Pérouse, à qui elle a donné le commandement en chef de ces deux bâtimens, le service qu’il aura à remplir dans l’expédition importante dont elle lui a confié la conduite.
Les différens objets que sa majesté a eus en vue en ordonnant ce voyage, ont exigé que la présente instruction fût divisée en plusieurs parties, afin qu’elle pût expliquer plus clairement au sieur de la Pérouse, les intentions particulières de sa majesté sur chacun des objets dont il devra s’occuper.
Pour plus ample informée , c'est ici :
https://fr.wikisource.org/wiki/Voyage_de_La_P%C3%A9rouse_autour_du_monde/Tome_1/M%C3%A9moire_du_Roi
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Oh...Mme de Sabran a écrit:
Pour plus ample informée , c'est ici :
Je ne connaissais pas l'expression.
La nuit, la neige- Messages : 18133
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
C'est vrai ?!!
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
J'y ai fait une faute, il n'y a pas de e .
Heureusement que tu me reprends !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Journal de bord de J.-F. de la Pérouse, Août 1785
Si l’on imprime mon journal avant mon retour, que l’on se garde bien d’en confier la rédaction à un homme de lettres. Ou il voudra sacrifier à une tournure de phrase agréable le mot propre qui lui paraîtra dur et barbare, celui que le marin et le savant préféreraient et chercheront en vain ; ou bien, mettant de côté tous les détails nautiques et astronomiques et cherchant à faire un roman intéressant, il commettra, par le défaut de connaissances que son éducation ne lui aura pas permis d’acquérir, des erreurs qui deviendront funestes à mes successeurs. Mais choisissez un rédacteur versé dans les sciences exactes, qui soit capable de calculer, de combiner mes données avec celles des autres navigateurs, de rectifier les erreurs qui ont pu m’échapper, de n’en point commettre d’autres.
Si l’on imprime mon journal avant mon retour, que l’on se garde bien d’en confier la rédaction à un homme de lettres. Ou il voudra sacrifier à une tournure de phrase agréable le mot propre qui lui paraîtra dur et barbare, celui que le marin et le savant préféreraient et chercheront en vain ; ou bien, mettant de côté tous les détails nautiques et astronomiques et cherchant à faire un roman intéressant, il commettra, par le défaut de connaissances que son éducation ne lui aura pas permis d’acquérir, des erreurs qui deviendront funestes à mes successeurs. Mais choisissez un rédacteur versé dans les sciences exactes, qui soit capable de calculer, de combiner mes données avec celles des autres navigateurs, de rectifier les erreurs qui ont pu m’échapper, de n’en point commettre d’autres.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Remarques pertinentes...boudoi32
Où l'on voit aussi qu'il faisait partie de ces grands navigateurs des Lumières qui accordaient du crédit à la transmission des connaissances.
Où l'on voit aussi qu'il faisait partie de ces grands navigateurs des Lumières qui accordaient du crédit à la transmission des connaissances.
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Oui, c'était une expédition à vocation scientifique .
Nous en mesurons la portée et l'ambition dans les notes de la Pérouse .
Journal de bord de J.-F. de Lapérouse :
Escale à Ténériffe (Canaries), du 19 au 30 août 1785
Nos naturalistes voulurent aussi mettre à profit leur séjour dans la rade de Sainte-Croix. Ils partirent pour le pic avec plusieurs officiers des deux bâtiments. M. de La Martinière herborisa dans la route ; il trouva plusieurs plantes curieuses. M. de Lamanon mesura la hauteur du pic avec son baromètre, qui descendit, sur le sommet de la montagne, à 18 pouces 4 lignes 3/10. Par l’observation faite à Sainte-Croix de Ténériffe dans le même instant, il était 28 pouces 3 lignes. Le thermomètre, qui marquait 24° et demi à Sainte-Croix, se tint constamment à 9° sur le haut du pic. Je laisse à chacun la liberté d’en calculer la hauteur. [...] M. de Monneron fit aussi le voyage du pic dans l’intention de le niveler jusqu’au bord de la mer : c’était la seule manière de mesurer
cette montagne. Il éprouva de grandes difficultés pour cette opération , qui ne put être achevée .
Le malheureux Lamanon périt massacré par les sauvages.
Nous en mesurons la portée et l'ambition dans les notes de la Pérouse .
Journal de bord de J.-F. de Lapérouse :
Escale à Ténériffe (Canaries), du 19 au 30 août 1785
Nos naturalistes voulurent aussi mettre à profit leur séjour dans la rade de Sainte-Croix. Ils partirent pour le pic avec plusieurs officiers des deux bâtiments. M. de La Martinière herborisa dans la route ; il trouva plusieurs plantes curieuses. M. de Lamanon mesura la hauteur du pic avec son baromètre, qui descendit, sur le sommet de la montagne, à 18 pouces 4 lignes 3/10. Par l’observation faite à Sainte-Croix de Ténériffe dans le même instant, il était 28 pouces 3 lignes. Le thermomètre, qui marquait 24° et demi à Sainte-Croix, se tint constamment à 9° sur le haut du pic. Je laisse à chacun la liberté d’en calculer la hauteur. [...] M. de Monneron fit aussi le voyage du pic dans l’intention de le niveler jusqu’au bord de la mer : c’était la seule manière de mesurer
cette montagne. Il éprouva de grandes difficultés pour cette opération , qui ne put être achevée .
Le malheureux Lamanon périt massacré par les sauvages.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
Pas que, pas que...Mme de Sabran a écrit:Oui, c'était une expédition à vocation scientifique .
Nous en mesurons la portée et l'ambition dans les notes de la Pérouse .
Il y a aussi des enjeux politiques (rivaliser avec le prestige de la marine anglaise, et suite au voyages de Cook notamment), économiques (établir de nouveaux comptoirs), et un peu d'espionnage : où sont implantés et que font ces ... :::!!!ùùù^^^^: ... Anglais ?! :
Louis XVI donnant ses instructions au capitaine La Pérouse
Par Nicolas-André Monsiau (1817)
RMN (Château de Versailles) / Gérard Blot
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
La nuit, la neige a écrit:
Pas que, pas que...
Il y a aussi des enjeux politiques (rivaliser avec le prestige de la marine anglaise, et suite au voyages de Cook notamment), économiques (établir de nouveaux comptoirs), et un peu d'espionnage : où sont implantés et que font ces ... :::!!!ùùù^^^^: ... Anglais ?! :
Bien-sûr .
« Il faut que les savants et les artistes les plus distingués joignent leurs travaux à ceux des navigateurs et que la nature du choix que Votre Majesté aura fait prévienne l'Europe et lui donne la confiance que nulle autre nation ne pourra enlever à Votre Majesté la célébrité qui résultera de la masse des Lumières qui aura été rassemblée pour cette entreprise.»
Charles Bourdé de la Pierre Claret de Fleurieu, directeur des ports et arsenaux, le 15 février 1785
Cette expédition est nécessaire au regard du pouvoir politique français car il faut fixer de nouveaux objectifs à la Marine, rechercher de nouveaux territoires pour le commerce et compléter les découvertes de Cook. Humiliée après les revers de la guerre de Sept Ans (1756-1763), la France et sa Marine sont réhabilitées après ses victoires lors de la guerre d'Amérique (1778-1783). Mais de nombreux navires sont désarmés et les officiers sans emploi. Il s'ensuit une reconversion nécessaire au service de la navigation de commerce ou de la science. Côté commerce, la France a perdu l'Inde et a renoncé au Canada, elle doit donc rechercher de nouveaux comptoirs. L'expédition doit effectuer une reconnaissance de la côte nord-ouest de l'Amérique, située entre l'Alaska et les territoires de la Californie. Enfin, Louis XVI s’intéresse à la découverte du monde, aux sciences nautiques et géographiques. Cette expédition doit compléter les résultats scientifiques de Cook dans les domaines géographique, hydrographique, physique, astronomique, minéralogique, botanique et météorologique.
( Service culturel du Musée national de la Marine )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-François de la Pérouse et l'expédition Lapérouse
La nuit, la neige a écrit:
Louis XVI donnant ses instructions au capitaine La Pérouse
Par Nicolas-André Monsiau (1817)
Instructions relatives au voyage ordonné par le roi
( Sa Majesté regarderait comme un des succès les plus heureux de l'expédition qu'elle pût être terminée sans qu'il en eût coûté la vie à un seul homme. )
Le directeur des ports et arsenaux, Claret de Fleurieu, à Jean-François de Lapérouse, le 26 juin 1785 :
" L'objet le plus important pour la sûreté de la navigation, est de fixer avec précision les latitudes et les longitudes des lieux où il abordera, et de ceux à vue desquels il pourra passer. Il recommandera, à cet effet, à l'astronome employé sur chaque frégate, de suivre avec la plus grande exactitude le mouvement des horloges et montres marines, et de profiter de toutes les circonstances favorables pour vérifier à terre si la régularité de leur marche s'est maintenue pendant les traversées, et pour constater par observation, le changement qui pourra être survenu dans leur mouvement journalier, afin de tenir compte de ce changement pour déterminer avec plus de précision la longitude des îles, des caps ou autres points remarquables qu'il aura pu reconnaître et relever dans l'intervalle de deux vérifications. [...] Il fera recueillir les curiosités naturelles, terrestres et marines ; il les fera classer par ordre, et fera dresser, pour chaque espèce, un catalogue raisonné, dans lequel il sera fait mention des lieux où elles auront été trouvées, de l'usage qu'en font les naturels du pays, et, si ce sont des plantes, des vertus qu'ils leur attribuent. Il fera pareillement rassembler et classer les habillements, les armes, les ornements, les meubles, les outils, les instruments de musique, et tous les effets à l'usage des divers peuples qu'il visitera ; et chaque objet devra porter son étiquette, et un numéro correspondant à celui du catalogue. Il fera dessiner par les dessinateurs embarqués sur les deux frégates, toutes les vues de terre et les sites remarquables, les portraits des naturels des différents pays, leurs costumes, leurs cérémonies, leurs jeux, leurs édifices, leurs bâtiments de mer, et toutes les productions de la terre et de la mer dans les trois règnes, si les dessins de ces divers objets lui paraissent utiles pour faciliter l'intelligence des descriptions que les savants en auront faites. [...] Il [doit prescrire]à tous les gens de l'équipage de vivre en bonne intelligence avec les naturels ; [...] il leur défendra sous les peines les plus rigoureuses de jamais employer la force pour enlever aux habitants ce que ceux-ci refuseraient de céder volontairement [...] il s'occupera avec zèle et intérêt de tout ce qui peut améliorer leur condition en procurant à leur pays les légumes, les fruits et les plantes utiles d'Europe en leur enseignant la manière utile de les semer et de les cultiver [...]. Il ne recourra aux armes qu'à la dernière extrémité, seulement pour sa défense, et dans les occasions où tout ménagement compromettrait décidément la sûreté des bâtiments et la vie des Français dont la conservation lui est confiée [...]. Sa Majesté regarderait comme un des succès les plus heureux de l'expédition qu'elle pût être terminée sans qu'il en eût coûté la vie à un seul homme. "
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Louis XVI et l'expédition Lapérouse
Oups !Mme de Sabran a écrit:Sa Majesté regarderait comme un des succès les plus heureux de l'expédition qu'elle pût être terminée sans qu'il en eût coûté la vie à un seul homme. "
A la lecture de ces instructions, on ne peut s'empêcher de constater combien, depuis un peu plus de deux siècles seulement, tous ces mystères ont été levés.
Désormais, c'est au c... de l'univers que nous allons fouillasser !
Dernière édition par La nuit, la neige le Mer 23 Mar 2016, 23:45, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
L'expédition Lapérouse
Parce que le nouveau site internet de France Télévision est devenu une usine à gaz, et qu'il faut désormais s'inscrire pour avoir accès aux vidéos des émissions (scandaleux !!! ), je préfère annoncer la mise en ligne sur Youtube, par la chaîne ThalassaOfficiel, du documentaire intitulé :
Lapérouse : dans le secret des déferlantes !
Il s'agit d'une rediffusion.
Mais si vous connaissez mal l'histoire tragique de cette célèbre expédition, mais surtout celle des campagnes scientifiques et historiques menées sur les lieux des naufrages il y a quelques années, alors je vous recommande cette vidéo...
Présentation :
C’est une saga maritime haletante et l’une des plus fascinantes enquêtes de notre Histoire que nous allons vivre : le « mystère Lapérouse » !
Quand et comment 220 marins et savants d’exception ont-ils disparu au fin fond du Pacifique Sud ? La question était posée depuis 1788 !
Après 3 ans de navigation autour de la planète L’Astrolabe et La Boussole, les 2 navires confiés à M. de Lapérouse par Louis XVI, avaient disparu corps et biens.
Deux siècles plus tard un féru de plongée et d’histoire, Alain Conan organise une première expédition dans les îles Salomon à la recherche d’éventuels vestiges.
Pendant 20 ans cet érudit passionné mènera son enquête à terre et sous l’eau !
De surprises en rebondissements il retrouvera les fameuses épaves sur l’île de Vanikoro et permettra, au fil de quatre missions de recherches, de lever une grande partie du voile.
Lire aussi, dans notre section Biblio :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2930-laperouse-le-voyage-sans-retour-de-gerard-piouffre?highlight=laperouse
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2180-laperouse-de-anne-pons-2010?highlight=laperouse
Lapérouse : dans le secret des déferlantes !
Il s'agit d'une rediffusion.
Mais si vous connaissez mal l'histoire tragique de cette célèbre expédition, mais surtout celle des campagnes scientifiques et historiques menées sur les lieux des naufrages il y a quelques années, alors je vous recommande cette vidéo...
Présentation :
C’est une saga maritime haletante et l’une des plus fascinantes enquêtes de notre Histoire que nous allons vivre : le « mystère Lapérouse » !
Quand et comment 220 marins et savants d’exception ont-ils disparu au fin fond du Pacifique Sud ? La question était posée depuis 1788 !
Après 3 ans de navigation autour de la planète L’Astrolabe et La Boussole, les 2 navires confiés à M. de Lapérouse par Louis XVI, avaient disparu corps et biens.
Deux siècles plus tard un féru de plongée et d’histoire, Alain Conan organise une première expédition dans les îles Salomon à la recherche d’éventuels vestiges.
Pendant 20 ans cet érudit passionné mènera son enquête à terre et sous l’eau !
De surprises en rebondissements il retrouvera les fameuses épaves sur l’île de Vanikoro et permettra, au fil de quatre missions de recherches, de lever une grande partie du voile.
Lire aussi, dans notre section Biblio :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2930-laperouse-le-voyage-sans-retour-de-gerard-piouffre?highlight=laperouse
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2180-laperouse-de-anne-pons-2010?highlight=laperouse
Dernière édition par La nuit, la neige le Sam 29 Déc 2018, 09:04, édité 1 fois
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