Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
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Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Aujourd'hui, l'émission de radio Franck Ferrand raconte était consacrée à l'histoire d'amour, romanesque et tragique, du comte de Mirabeau et de la marquise de Monnier.
Présentation
Au début du règne de Louis XV commence, à l’ombre du Fort de Joux, une liaison adultère d’autant plus excitante entre une jeune épouse insatisfaite et le terrible comte de Mirabeau…
Marie-Thérèse-Sophie Richard de Ruffey, marquise de Monnier (9 janvier 1754 – 8 septembre 1789), dite Sophie de Monnier
Image : Bibliothèque Nationale de France
C'est ici, si le sujet vous intéresse (durée 22 mn) :
Franck Ferrand raconte (Radio Classique) - Le grand amour de Mirabeau
Présentation
Au début du règne de Louis XV commence, à l’ombre du Fort de Joux, une liaison adultère d’autant plus excitante entre une jeune épouse insatisfaite et le terrible comte de Mirabeau…
Marie-Thérèse-Sophie Richard de Ruffey, marquise de Monnier (9 janvier 1754 – 8 septembre 1789), dite Sophie de Monnier
Image : Bibliothèque Nationale de France
C'est ici, si le sujet vous intéresse (durée 22 mn) :
Franck Ferrand raconte (Radio Classique) - Le grand amour de Mirabeau
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Mirabeau, un peu égratigné par lord Holland !
J'arrivai à Paris peu de temps après la mort de Mirabeau et lorsque Louis XVI venait d'accepter la Constitution. Le projet conçu par Mirabeau de s'unir avec le parti de la cour, ou au moins d'arrêter l'esprit révolutionnaire, était plus que soupçonné avant sa mort. Mirabeau avait été continuellement en intrigue avec tous les partis et surtout avec Monsieur, depuis Louis XVIII, notamment dans l'affaire Favras. Le duc de Lévi avait servi d'intermédiaire entre Mirabeau et Monsieur dans cette affaire mystérieuse et peu honnête. Néanmoins, la sollicitude populaire pendant la maladie du grand orateur n'en fut pas diminuée, et on racontait des choses presque incroyables des soins pris par le peuple pour prévenir le moindre bruit dans la rue qu'il habitait.
Ces récits étaient répétés dans tous les cercles avec cette complaisance et cette admiration qui s'attachent infailliblement à Paris à toute démonstration dramatique de sympathie. Les boutiques et les quais étaient encombrés des portraits et des bustes de Mirabeau. Un étranger ne pouvait voir dans cette physionomie, à côté des traces visibles de la déhanche, que la vanité, la présomption et l'artifice, qui entraient à un si haut degré dans le caractère de l'homme mais les Parisiens, encore étourdis de son éloquence et éblouis de ses merveilleux talents, s'arrêtaient dans la contemplation de cette grosse figure couverte de boutons et entourée de cheveux crépus, et jetaient sur elle des regards où le regret se mêlait à l'affection.
Mirabeau était certainement un homme extraordinaire. On a souvent dit que ses talents auraient suffi à arrêter ou à guider la révolution, mais cela peut faire question. On le croyait et il était probablement très-accessible à la corruption; or, être exempts de ce vice fut précisément l'unique mérite qui donna à quelques hommes, et à Robespierre en particulier, une action décisive dans la période orageuse qui suivit. Mirabeau avait le talent ou au moins l'adresse et l'habileté de s'approprier à un degré extraordinaire les idées et les travaux d'autrui. Une personne, qui le connaissait intimement et qui a été quelque temps son secrétaire (1), m'a assuré que non seulement les rapports qu'il faisait, mais même les discours qu'il prononçait, avaient souvent été écrits par d'autres, et simplement lus par lui le matin. Quelquefois même il les parcourait, et se les appropriait tout en parlant, comme les gens de loi font des mémoires qu'ils ont entre les mains. On connaît du reste les emprisonnements et les disgrâces que lui avaient valus sa vie désordonnée et sa plume licencieuse. Le procès qu'il subit en Angleterre fut l'œuvre d'un domestique infidèle et insensé, qui s'avisa d'accuser faussement son maître de l'avoir volé. Il n'y eut rien de remarquable dans cette affaire, que le témoignage public et chaleureux, rendu par sir Gilbert Elliot et M. Burke lui-même, en faveur d'un homme qui devait exercer une influence si remarquable sur la révolution française, et dont les principes relâchés et la vie immorale devaient fournir un thème si fécond d'invectives contre cette même révolution.
La vanité de Mirabeau lui valut, dit-on, une réplique piquante. Au milieu d'une crise, il s'étendait, dans un cercle, sur les qualités nécessaires à un ministre pour tirer la royauté, l'assemblée et la nation d'une situation aussi remplie de difficultés. Ce ministre devait réunir de vastes connaissances, un grand talent, la familiarité et peut-être la communauté d'origine avec l'aristocratie, la communauté de sentiments avec les classes moyennes, le talent de parler et d'écrire avec force et facilité, la connaissance du monde, la popularité d'un martyr objet de récentes persécutions, et bien d'autres avantages, qu'il croyait évidemment n'être réunis qu'en sa personne.
« Cela est vrai, interrompit un ami, mais vous oubliez une condition.
« Et laquelle? demanda-t-il.
« Ne faut-il pas encore qu'il soit très-marqué de la petite-vérole ? »
A ce mot sarcastique, qui ne reconnaît Talleyrand?
(1) Je veux parler de mon excellent ami Dumont; mais quoiqu'il fût véridique, et très-friand d'anecdotes, il était, de son propre aveu, très-peu observateur, et, comme je le sais par expérience, très-crédule
Lord Holland, Souvenirs diplomatiques
Un homme bien peu connu, ce Dumont, et néanmoins assez remarquable !
Je suis contente de faire sa connaissance dans le sillage de Mirabeau, mais pas que !
Voyez plutôt :
En 1788, Dumont qui avait été partiellement déchargé de l'éducation de son élève pour devenir secrétaire et informateur de lord Landsdowne, se rendit à Paris avec sir Samuel Romilly et ils y furent retrouvés par le pamphlétaire redouté. Lorsque Mirabeau fut nommé membre de l'« Assemblée nationale », Dumont l'aida à préparer un discours visant à nommer celle-ci « Assemblée du peuple
français »; cela aboutit à la fameuse tirade du Jeu de Paume sur la volonté du peuple.
L'influence réciproque exercée par ces hommes épris de liberté à une époque de grande effervescence politique est aujourd'hui difficile à déterminer d'autant plus que Dumont est toujours demeuré d'une extrême modestie et a parfois craint de voler de ses propres ailes. Il reste que Mirabeau, porte-parole fougueux de l'opposition à l'ancienne royauté symbolisée par les lettres de cachet, si brillant orateur qu'il fût, n'aurait pas pu prononcer certains de ses discours les plus célèbres, qui produisirent un tel effet, sans le travail patient de préparation qu'accomplissaient pour lui les Genevois libéraux Clavière, Du Roveray et Étienne Dumont. Parfois même, ce dernier fut l'auteur véritable des plaidoyers que Mirabeau s'est contenté de lire à l'Assemblée nationale. Ainsi le texte, entièrement de la main d'Etienne Dumont, à peine remanié par Mirabeau, de la « Motion pour l'inscription civique » proclamée par le grand orateur à l'Assemblée et adoptée, a été retrouvé et publié par M. Jean Martin. Dumont y traitait des conditions nécessaires pour être citoyen, soit l'inscription des hommes qui ont atteint l'âge de 21 ans. C'était l'occasion de « montrer à la jeunesse ses relations avec la patrie, de lui faire contracter de bonne heure des engagements solennels, de se saisir des mouvements du cœur humain dans un âge où on les dirige aisément et de former les premiers anneaux de cette chaîne d'obéissance et de services qui doit lier toute l'existence du citoyen aux lois et à la patrie... La patrie, en solennisant l'adoption de ses enfants, leur fait mieux sentir le prix de ses bienfaits et la force de leurs obligations... »
Beaucoup de communes suisses procèdent actuellement à une cérémonie de ce genre lors de la majorité des citoyens et la font même coïncider avec la fête nationale du Ier août. Étienne Dumont avait fait de Mirabeau le précurseur d'une grande idée. La participation importante de Dumont à un discours de Mirabeau contre la traite des noirs a aussi été prouvée.
Source :
Étienne Dumont à Paris 1759-1829
Zeitschrift: Revue économique franco-suisse
Jahr Band
https://www.e-periodica.ch/cntmng?pid=rfs-002%3A1970%3A50%3A%3A530
La carrière d’Étienne Dumont est ponctuée de nombreuses péripéties. D’abord théologien et pasteur, cet homme de réflexion et d’action, doué d’une personnalité attachante et d’une vive intelligence, fut, entre autres, précepteur, secrétaire d’un lord anglais, mémorialiste de la Révolution française, publiciste au service de Mirabeau, éducateur d’un chancelier de l’Échiquier, écrivain, économiste, philosophe, interprète et traducteur du juriste anglais Jeremy Bentham, pénaliste, diplomate, parlementaire et homme d’État. « [...] Rompu à l’escrime spirituelle, [ce] gros homme, de puissante carrure, aux sourcils en broussaille, joyeux convive et délicieux causeur recherché dans les salons, aimait à s’entourer de jeunes gens. Il fut un des ferments les plus actifs de ce mouvement des idées qui rendit à ce moment-là Genève si brillante » (Fazy 1914 : 165).
https://books.openedition.org/apu/6261
J'arrivai à Paris peu de temps après la mort de Mirabeau et lorsque Louis XVI venait d'accepter la Constitution. Le projet conçu par Mirabeau de s'unir avec le parti de la cour, ou au moins d'arrêter l'esprit révolutionnaire, était plus que soupçonné avant sa mort. Mirabeau avait été continuellement en intrigue avec tous les partis et surtout avec Monsieur, depuis Louis XVIII, notamment dans l'affaire Favras. Le duc de Lévi avait servi d'intermédiaire entre Mirabeau et Monsieur dans cette affaire mystérieuse et peu honnête. Néanmoins, la sollicitude populaire pendant la maladie du grand orateur n'en fut pas diminuée, et on racontait des choses presque incroyables des soins pris par le peuple pour prévenir le moindre bruit dans la rue qu'il habitait.
Ces récits étaient répétés dans tous les cercles avec cette complaisance et cette admiration qui s'attachent infailliblement à Paris à toute démonstration dramatique de sympathie. Les boutiques et les quais étaient encombrés des portraits et des bustes de Mirabeau. Un étranger ne pouvait voir dans cette physionomie, à côté des traces visibles de la déhanche, que la vanité, la présomption et l'artifice, qui entraient à un si haut degré dans le caractère de l'homme mais les Parisiens, encore étourdis de son éloquence et éblouis de ses merveilleux talents, s'arrêtaient dans la contemplation de cette grosse figure couverte de boutons et entourée de cheveux crépus, et jetaient sur elle des regards où le regret se mêlait à l'affection.
Mirabeau était certainement un homme extraordinaire. On a souvent dit que ses talents auraient suffi à arrêter ou à guider la révolution, mais cela peut faire question. On le croyait et il était probablement très-accessible à la corruption; or, être exempts de ce vice fut précisément l'unique mérite qui donna à quelques hommes, et à Robespierre en particulier, une action décisive dans la période orageuse qui suivit. Mirabeau avait le talent ou au moins l'adresse et l'habileté de s'approprier à un degré extraordinaire les idées et les travaux d'autrui. Une personne, qui le connaissait intimement et qui a été quelque temps son secrétaire (1), m'a assuré que non seulement les rapports qu'il faisait, mais même les discours qu'il prononçait, avaient souvent été écrits par d'autres, et simplement lus par lui le matin. Quelquefois même il les parcourait, et se les appropriait tout en parlant, comme les gens de loi font des mémoires qu'ils ont entre les mains. On connaît du reste les emprisonnements et les disgrâces que lui avaient valus sa vie désordonnée et sa plume licencieuse. Le procès qu'il subit en Angleterre fut l'œuvre d'un domestique infidèle et insensé, qui s'avisa d'accuser faussement son maître de l'avoir volé. Il n'y eut rien de remarquable dans cette affaire, que le témoignage public et chaleureux, rendu par sir Gilbert Elliot et M. Burke lui-même, en faveur d'un homme qui devait exercer une influence si remarquable sur la révolution française, et dont les principes relâchés et la vie immorale devaient fournir un thème si fécond d'invectives contre cette même révolution.
La vanité de Mirabeau lui valut, dit-on, une réplique piquante. Au milieu d'une crise, il s'étendait, dans un cercle, sur les qualités nécessaires à un ministre pour tirer la royauté, l'assemblée et la nation d'une situation aussi remplie de difficultés. Ce ministre devait réunir de vastes connaissances, un grand talent, la familiarité et peut-être la communauté d'origine avec l'aristocratie, la communauté de sentiments avec les classes moyennes, le talent de parler et d'écrire avec force et facilité, la connaissance du monde, la popularité d'un martyr objet de récentes persécutions, et bien d'autres avantages, qu'il croyait évidemment n'être réunis qu'en sa personne.
« Cela est vrai, interrompit un ami, mais vous oubliez une condition.
« Et laquelle? demanda-t-il.
« Ne faut-il pas encore qu'il soit très-marqué de la petite-vérole ? »
A ce mot sarcastique, qui ne reconnaît Talleyrand?
(1) Je veux parler de mon excellent ami Dumont; mais quoiqu'il fût véridique, et très-friand d'anecdotes, il était, de son propre aveu, très-peu observateur, et, comme je le sais par expérience, très-crédule
Lord Holland, Souvenirs diplomatiques
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Un homme bien peu connu, ce Dumont, et néanmoins assez remarquable !
Je suis contente de faire sa connaissance dans le sillage de Mirabeau, mais pas que !
Voyez plutôt :
En 1788, Dumont qui avait été partiellement déchargé de l'éducation de son élève pour devenir secrétaire et informateur de lord Landsdowne, se rendit à Paris avec sir Samuel Romilly et ils y furent retrouvés par le pamphlétaire redouté. Lorsque Mirabeau fut nommé membre de l'« Assemblée nationale », Dumont l'aida à préparer un discours visant à nommer celle-ci « Assemblée du peuple
français »; cela aboutit à la fameuse tirade du Jeu de Paume sur la volonté du peuple.
L'influence réciproque exercée par ces hommes épris de liberté à une époque de grande effervescence politique est aujourd'hui difficile à déterminer d'autant plus que Dumont est toujours demeuré d'une extrême modestie et a parfois craint de voler de ses propres ailes. Il reste que Mirabeau, porte-parole fougueux de l'opposition à l'ancienne royauté symbolisée par les lettres de cachet, si brillant orateur qu'il fût, n'aurait pas pu prononcer certains de ses discours les plus célèbres, qui produisirent un tel effet, sans le travail patient de préparation qu'accomplissaient pour lui les Genevois libéraux Clavière, Du Roveray et Étienne Dumont. Parfois même, ce dernier fut l'auteur véritable des plaidoyers que Mirabeau s'est contenté de lire à l'Assemblée nationale. Ainsi le texte, entièrement de la main d'Etienne Dumont, à peine remanié par Mirabeau, de la « Motion pour l'inscription civique » proclamée par le grand orateur à l'Assemblée et adoptée, a été retrouvé et publié par M. Jean Martin. Dumont y traitait des conditions nécessaires pour être citoyen, soit l'inscription des hommes qui ont atteint l'âge de 21 ans. C'était l'occasion de « montrer à la jeunesse ses relations avec la patrie, de lui faire contracter de bonne heure des engagements solennels, de se saisir des mouvements du cœur humain dans un âge où on les dirige aisément et de former les premiers anneaux de cette chaîne d'obéissance et de services qui doit lier toute l'existence du citoyen aux lois et à la patrie... La patrie, en solennisant l'adoption de ses enfants, leur fait mieux sentir le prix de ses bienfaits et la force de leurs obligations... »
Beaucoup de communes suisses procèdent actuellement à une cérémonie de ce genre lors de la majorité des citoyens et la font même coïncider avec la fête nationale du Ier août. Étienne Dumont avait fait de Mirabeau le précurseur d'une grande idée. La participation importante de Dumont à un discours de Mirabeau contre la traite des noirs a aussi été prouvée.
Source :
Étienne Dumont à Paris 1759-1829
Zeitschrift: Revue économique franco-suisse
Jahr Band
https://www.e-periodica.ch/cntmng?pid=rfs-002%3A1970%3A50%3A%3A530
La carrière d’Étienne Dumont est ponctuée de nombreuses péripéties. D’abord théologien et pasteur, cet homme de réflexion et d’action, doué d’une personnalité attachante et d’une vive intelligence, fut, entre autres, précepteur, secrétaire d’un lord anglais, mémorialiste de la Révolution française, publiciste au service de Mirabeau, éducateur d’un chancelier de l’Échiquier, écrivain, économiste, philosophe, interprète et traducteur du juriste anglais Jeremy Bentham, pénaliste, diplomate, parlementaire et homme d’État. « [...] Rompu à l’escrime spirituelle, [ce] gros homme, de puissante carrure, aux sourcils en broussaille, joyeux convive et délicieux causeur recherché dans les salons, aimait à s’entourer de jeunes gens. Il fut un des ferments les plus actifs de ce mouvement des idées qui rendit à ce moment-là Genève si brillante » (Fazy 1914 : 165).
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Louise Fusil, à son amie Mme Lemoine-Dubarry : ( 1 )
( Souvenirs d'une actrice )
Je ne vous entretiendrai donc que de la fête qui a été donnée chez Mirabeau aux Fédérés Marseillais. J'y ai joué dans une pièce faite pour la circonstance; mais ce qui m'a le plus étonnée dans cette solennité ( ... ) c'est Mirabeau auquel je parlais pour la première fois; et, malgré toute votre humeur contre lui, je vous en demande bien pardon, mais je l'ai trouvé charmant. Quelle grâce ! quelle expression sur cette figure repoussante au premier abord ! que d'esprit répandu sur toute sa personne Je ne suis plus surprise qu'il ait inspiré à Sophie une aussi grande passion.
Je vous entends d'ici dire Eh bien! ne va-t-elle pas se passionner aussi? ne craignez rien, cela n'ira pas jusque là, mais j'ai un plaisir infini à causer avec lui. Je m'en étais fait une toute autre idée. Je n'avais pas eu l'occasion de le voir chez Julie Talma. Depuis qu'i! est enfoncé dans la politique et qu'il est devenu un célèbre orateur, il ne va guère dans le monde. Julie va chez lui; elle en parle toujours avec un grand enthousiasme i! demeure dans sa maison de la rue Caumartin.
( 1 ) : Il y avait dans la famille des Dubarry, comme dans toutes les familles nombreuses, ces parents éloignés qu’ils ne mentionnaient pas, et dont les filles en se mariant avaient changé de nom ; la plupart de ces collatéraux ne tardèrent pas à se montrer lorsque la puissance de la favorite fut conçue.
comme madame Lemoine n’est pas un personnage historique, qu’elle a toujours évité ce qui pouvait la faire paraître avec trop d’éclat sur la scène du monde, à cette époque surtout, où sa famille n’était que trop en vue, on lui a presque toujours donné ce nom de Lemoine jusqu’à son mariage avec le comte Guillaume.
https://fr.wikisource.org/wiki/Souvenirs_d%E2%80%99une_actrice/Tome_1/03
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Mirabeau était très occupé à semer les poursuites des inspecteurs de police qui le traquaient de ville en ville, de gîte en gîte, sans pouvoir le saisir, au grand désespoir du marquis, son père, le ci-devant Ami des hommes, qui écrit , exaspéré, à M. de Saillant :
« J'apprends qu'il est en Savoie; on l'y suit, mais le scélérat déloge chaque jour ; il a le secret de dépister tous les limiers lâches ou fripons, et il ravagera le monde
avec ses détestables talents !... »
Le marquis comptait pourtant bien que les limiers de la police lui ramèneraient son fils un jour ou l'autre, puisqu'il avait eu l'attention de lui faire préparer à l'avance un logement dans une des plus fortes prisons de France, sur un rocher des côtes de Normandie, à quatre lieues d'Avranches, au Mont-Saint-Michel.
« J'ai été bien servi par mes amis. Le régime est plus resserré. J'ai obtenu le Mont-Saint-Michel. Je crois cette prison sûre (quoique Montgomery s'en soit sauvé), parce qu'il y a d'abord le château, puis une enceinte tout autour de la montagne, puis un passage dans les sables, assez long, où il faut des guides, à peine de se noyer dans les sables mouvants... »
Si l'histoire ne l'affirmait, croirait-on qu'un père a pu tracer ces lignes ! conclut Benjamin Gastineau éberlué .
Il ne précise pas si l'Ami des hommes réclamait pour ce fils insupportable une cage de fer bien cosy.
Comme ceci :
( Les amours de Mirabeau et de Sophie de Monnier, suivis des lettres choisies de Mirabeau à Sophie, de lettres inédites de Sophie, et du testament de Mirabeau / Benjamin Gastineau )
Mirabeau ne sera pas emprisonné au Mont Saint-Michel mais au château d'If, au large de Marseille, pour « le remettre dans le droit chemin », pendant près d'un an, plusieurs fois au donjon de Vincennes, et finalement en 1775 au château de Joux. Il aura eu tout le loisir, sous les verrous, de beaucoup écrire contre les lettres de cachet, la justice arbitraire, les prisons du royaume.
« J'apprends qu'il est en Savoie; on l'y suit, mais le scélérat déloge chaque jour ; il a le secret de dépister tous les limiers lâches ou fripons, et il ravagera le monde
avec ses détestables talents !... »
Le marquis comptait pourtant bien que les limiers de la police lui ramèneraient son fils un jour ou l'autre, puisqu'il avait eu l'attention de lui faire préparer à l'avance un logement dans une des plus fortes prisons de France, sur un rocher des côtes de Normandie, à quatre lieues d'Avranches, au Mont-Saint-Michel.
« J'ai été bien servi par mes amis. Le régime est plus resserré. J'ai obtenu le Mont-Saint-Michel. Je crois cette prison sûre (quoique Montgomery s'en soit sauvé), parce qu'il y a d'abord le château, puis une enceinte tout autour de la montagne, puis un passage dans les sables, assez long, où il faut des guides, à peine de se noyer dans les sables mouvants... »
Si l'histoire ne l'affirmait, croirait-on qu'un père a pu tracer ces lignes ! conclut Benjamin Gastineau éberlué .
Il ne précise pas si l'Ami des hommes réclamait pour ce fils insupportable une cage de fer bien cosy.
Comme ceci :
( Les amours de Mirabeau et de Sophie de Monnier, suivis des lettres choisies de Mirabeau à Sophie, de lettres inédites de Sophie, et du testament de Mirabeau / Benjamin Gastineau )
Mirabeau ne sera pas emprisonné au Mont Saint-Michel mais au château d'If, au large de Marseille, pour « le remettre dans le droit chemin », pendant près d'un an, plusieurs fois au donjon de Vincennes, et finalement en 1775 au château de Joux. Il aura eu tout le loisir, sous les verrous, de beaucoup écrire contre les lettres de cachet, la justice arbitraire, les prisons du royaume.
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