Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau

Certains historiens le prétendent, en effet.
Dont quelques-uns qui l'imaginent planqué en train de les écouter.
Ce qui est pire que tout...

la nuit, la neige a écrit:
Certains historiens le prétendent, en effet
Dont quelques-uns qui l'imaginent planqué en train de les écouter.
Ce qui est pire que tout...

Tiens ! cela me rappelle certaine histoire de bosquet ...

Eh oui !     Selon  La reine scandaleuse   
c'est Louis XVI qui aurait demandé à Marie-Antoinette d'entrer en contact avec Mirabeau  ( puis Barnave par la suite ) .


Par exemple, lors de l'entrevue de Saint-Cloud :

J'ai donc vu le monstre  (  ...  ) .   Le roi était auprès de moi ...

Je note que les deux phrases sont distinctes.
Qu'y a-t-il dans la parenthèse ?
(  Mon Arneth et Geoffroy est en Normandie     )

Mme de Sabran a écrit:
Eh oui !     Selon  (...) c'est Louis XVI qui aurait demandé à Marie-Antoinette d'entrer en contact avec Mirabeau  ( puis Barnave par la suite ) .

Nous en parlons page 1 de ce sujet.

Mme de Sabran a écrit:Je note que les deux phrases sont distinctes.
Qu'y a-t-il dans la parenthèse ?

Cette lettre n'est pas citée dans le livre d'Evelyne Lever : Marie-Antoinette, correspondance (1770-1793), mais dans celui-ci :



Le 7 juillet (1790)

A son frère Léopold.

Mon cher frère, Mr de M. (Mercy) vous a sans doute fait connoître après combien d'incertitudes nous nous sommes déterminés à faire parler à M. (Mirabeau)
J'avois cherché un moyen qui m'a longtemps échappé, il me falloit une personne sûre et bien posée qu'il ne pût pas déjouer. Je m'en étois ouverte à Flachsl* (Flachxlanden) : qui ne trouva rien à m'indiquer il y a trois mois. Enfin la personne la plus propre à une pareille négociation, le comte de Lam.* (Lamarck) s'est rencontré sous ma main et je l'ai employé sur le champ, il paroît qu'il étoit avec M. pendant la plus grande partie des funestes journées d'octobre de l'année dernière et il m'a affirmé que M. loin d'y avoir pris aucune part s'étoit montré dans cette circonstance exaspéré contre.

J'avois besoin de cette assurance pour me décider, le frisson me restoit encore malgré cette affirmation qui cependant devoit être une certitude vu le caractère de celui qui parloit. M (Mirabeau) a été mis d'abord en rapport avec le comte de M. (Mercy) qui m'a dit en avoir été complètement satisfait et a même ajouté que depuis longtemps M : dégoûté de la marche des affaires se sentoit en disposition de s'entendre avec la cour et s'attendoit à des ouvertures de ce genre, qu'on pouvoit voir d'ailleurs par ses travaux dans l'ass. qu'au fond il avoit toujours été l'homme des principes monarchiques.

L'accord a été bientôt conclu. M : a fait remettre au roy des mémoires d'un très bon esprit et absolument royaliste, j'aurois voulu vous en envoyer une copie ou des extraits, mais le roy les a gardés tous.
Malheureusement tout s'est passé à l'insu des ministres et cela ne marche pas comme il seroit désirable, cependant on a bon espoir à côté de moi que tout s'arrangera avec le temps, quand surtout l'ass: sera bien persuadée de la sincérité du roy.

Du reste nous recevons des mémoires des partis divers et on pense auprès de moi emprunter à chacun de ces conseils pour mieux combiner sa conduite ; après la lecture de plusieurs mémoires de M : un surtout très fort, on a trouvé qu'il seroit à propos qu'il me vît pour prendre des instructions générales ; j'avoue que le frisson d'horreur me reprit plus que jamais à cette idée, mais comme en le voyant on pouvoit résumer en une demi heure beaucoup d'idées dont il faudroit rechercher le détail en cent lettres éparses, et qu'on pouvoit s'entendre et se concerter sur toutes choses une bonne fois pour toutes, j'ai consenti à une entrevue secrète.

J'ai donc vu le monstre ces jours derniers avec une émotion à être malade, mais que son langage a bien vite contrebalancée sur le moment, c'étoit à Saint-Cloud il y a quatre jours. Le roy étoit auprès de moi et a été fort content de M qui lui a paru de la meilleure foi et tout à fait dévoué. On croit tout sauvé. La première condition du plan de M : est notre éloignement avec toute notre famille hors de Paris, non pas à l'étranger, mais en France.

Je vous tiendrai au courant des détails de l'exécution de ce projet qui est trop grave pour ne pas demander une prudence extrême et un secret absolu. Aussi cette lettre, comme les autres, vous arrivera par une voie da noi conosciata.

Adieu, mon cher frère, mes enfants vous baisent les mains et moi je vous embrasse bien tendrement.
Ma fille est une bien grande consolation pour moi.

La nuit, la neige a écrit:

Cette lettre n'est pas citée dans le livre d'Evelyne Lever : Marie-Antoinette, correspondance (1770-1793), mais dans celui-ci :

.

Merci ! Tu es formidable !!!
Mais ces lettres du recueil d'Hunolstein passent souvent pour sujettes à caution ...
Celle-ci ne laisse de m'étonner.

Mme de Sabran a écrit:
Merci !    Tu es formidable !!!  

Internet est formidable !

... taratata ! Je sais ce que je dis .

Mais alors, cette lettre à Joseph, la crois-tu fiable ou apocryphe ?
Je comprends que moult historiens ne l'aient pas prise pour argent comptant. Elle sonne faux.
Cette situation de Louis XVI à l'origine de l'entrevue mais absent (sauf dans ce témoignage improbable ) me laisse dubitative .

Je creuserai ceci demain...

Pour l'instant, je me bats avec une énigme en cours : vivement que je m'en débarrasse !

La nuit, la neige a écrit:

Pour l'instant, je me bats avec une énigme en cours : vivement que je m'en débarrasse !

Tu es drôle, toi ! Tu n'avais qu'à nous demander la couleur du cheval blanc d'Henri IV : nous eûssions brillé !

Mme de Sabran a écrit:
Mais alors,  cette lettre à Joseph, la crois-tu fiable ou apocryphe ?

Je n'en sais rien ?!  

Evelyne Lever ne la reprend pas dans son livre-compilation de la correspondance de Marie-Antoinette, bon, d'après-moi, ce n'est pas hasard ou oubli.

Mme de Sabran a écrit:Je comprends que moult historiens ne l'aient pas prise pour argent comptant.   Elle sonne faux.
Cette situation de Louis XVI à l'origine de l'entrevue mais absent (sauf dans ce témoignage improbable ) me laisse dubitative .

Elle sonne peut-être faux mais le "fond" de l'affaire se tient, à l'exception notamment d'une phrase qui, personnellement, m'interpelle   :

M : a fait remettre au roy des mémoires d'un très bon esprit et absolument royaliste, j'aurois voulu vous en envoyer une copie ou des extraits, mais le roy les a gardés tous.

Ce n'est pas au roi que Mirabeau fait remettre ses fameuses notes, mais à Marie-Antoinette.
1) Parce qu'il n'est pas question pour le roi de se "mouiller" de façon si officielle avec Mirabeau : prudence.
2) Parce que Mirabeau peut justement y aller un peu plus fort sur ses conseils, recommandations mais aussi ses critiques à l'encontre des décisions et postures de Louis XVI ou de ses ministres. Officiellement, Marie-Antoinette n'est "rien".  

Nous avions pourtant déjà évoqué la présence de Louis XVI ! Elle n'est pas si "improbable".
Il a accepté ces "liens" avec Mirabeau, puisqu'il le paye grassement ; les notes lui ont certainement été transmises, mais bien évidemment, il n'y répond pas directement (ni Marie-Antoinette, d'ailleurs. Sauf erreur de ma part).
Je pense aussi qu'il est forcément au courant de l'entrevue.

C'est Mme Campan qui évoque les jardins de Saint-Cloud. Mais le comte de La Marck (qui a organisé l'entrevue avec Mercy Argenteau, Montmorin, Gaston de Lévis et la duchesse de Tourzel) écrira, lui, qu'ils se sont retrouvés dans un salon du rez-de-chaussée du château.
Louis XVI les ayant rejoints à la fin de l'entretien, selon certaines sources.

Cela me paraît plus probable que la "scène théâtrale du bosquet" avec, pire que tout, Louis XVI planqué derrière un buisson ou je ne sais quoi ? Ne serait-ce pas une comédie ridicule et indigne d'un roi ?
Mais bon...I do not know ?  

On ne sait quoi en penser.  
Mme Campan indique dans ses mémoires que la reine a rencontré Mirabeau seule dans les jardins de Saint-Cloud.








La Marck quant à lui, fait référence au seul sentiment de la reine suite à cette entrevue :







Les mémoires sur Mirabeau parus en 1824 rapportent également que la reine rencontra Mirabeau seule :

Vu à la TEFAF 2019 :









Clichés personnels

On voit bien les traces de la petite vérole

Bouh ! ... un repoussoir .

Trouvé ce jour dans une rue de Paris ...
Ah ! C’que t’es beau, Mirabeau...

Oui, n'est-ce pas ! ... de loin, de nuit, dans le brouillard .

Vicq d Azir a écrit:Trouvé ce jour dans une rue de Paris ...
Ah ! C’que t’es beau, Mirabeau...

J'en veux ou j'pleure ! 

Présenté prochainement en vente aux enchères...

- Le comte de Mirabeau tenant l'Adresse au Roi
Laurent DABOS (Toulouse 1761-Paris 1835)
Signé en bas à gauche; et daté 1792
Huile sur toile. 41 x 33 cm




Note au catalogue :

On lit dans le document présenté dans sa main gauche :

Adresse au Roi
Que veut dire cet appareil menaçant ? Ou sont les ennemis de l'état et les vôtres qu'il faut subjuguer ? Ou sont les rebelles, les ligueurs qu'il faut réduire ?



Sur Laurent Dabos, élève de Gaubert Labeyrie (1717-1792) à Toulouse, puis de François-André Vincent (1746-1816), qui exposa au Salon dès 1777, on se reportera au catalogue de l'exposition Toulouse et le Néo-Classicisme. Les artistes toulousains de 1775 à 1830 ; XV, n° 113-115 pp. 99-101 (Musée des Augustines 1989-1990).

* Source et infos complémentaires : Drouot Estimations - Vente du 28 juin 2019


Si le texte de cette adresse au roi vous intéresse, vous retrouverez cette archive parlementaire, ici :

Persée - Projet d'adresse au Roi par M. le comte de Mirabeau, lors de la séance du 16 juillet 1789

Vu à l’Assemblée Nationale dimanche dernier :

Bouhhh .....

J’aurais du attendre Halloween

Merci Gouv' !

Rappelons les mots lancés à Dreux-Brézé par un Mirabeau en verve ce jour là :

" Vous avez entendu, Messieurs, les intentions du roi !

- Oui, Monsieur, oui, Monsieur, nous avons entendu les intentions qu'on a suggérées au roi. Mais vous ne sauriez être son organe auprès des Etats généraux, vous qui n'avez ni place, ni voix, ni droit de parler, vous n'êtes pas fait pour nous rappeler son discours.
Cependant, pour éviter toute équivoque et tout délai, je vous déclare que si l'on a vous a chargé de nous faire sortir d'ici, vous devez demander des ordres pour employer la force, car nous n'en sortirons que par la puissance de la baïonnette. "

S'en suit, sur proposition de Mirabeau, le vote pour l'inviolabilité et l'immunité parlementaire.
Et Mirabeau de déclarer :

"Je bénis la liberté de ce qu'elle mûrit de si beaux fruits dans l'Assemblée nationale. Assurons notre ouvrage en déclarant inviolable la personne des députés des Etats généraux.
Ce n'est pas manifester une crainte, c'est agir avec prudence ; c'est un frein contre les conseils violents qui assaillent le Trône."

Lorsque que Dreux-Brézé, penaud, retournera au château de Versailles rendre compte à Louis XVI de l'échec de sa mission, la réponse du roi est l'une de mes citations du temps préférées...

" Ils veulent rester ? Eh bien, foutre ! Qu'ils restent ! "

Merci LNLN !

Wiki ajoute :

Selon les recherches d'Emmanuel de Waresquiel, Dreux-Brézé, excédé de cette résistance, aurait répondu à Mirabeau : « Merde ! »

Source : https://www.youtube.com/watch?v=4-LzSZbN0rY

J'ai lu pour ma part que Dreux-Brézé aurait sifflé entre ses dents un "merde" lorsqu'il est sifflé et hué par les députés pour ne pas avoir retiré son chapeau emplumé après son entrée dans la salle de l'assemblée.
Mais ce serait donc avant le coup de gueule de Mirabeau.

Pardon, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à ce rapprochement idiot...

Spoiler: