Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Nous venons d'apprendre la mort de Mirabeau par la lettre de la princesse de Robeck à Calonne . Et je m'aperçois que Mirabeau, que nous enterrons déjà, n'avait pas encore de sujet à lui !
... un peu de bouturage, les amis ?
Mme Vigée le Brun écrit peu après la disparition du tribun :
Les aristocrates le regrettent beaucoup. Depuis trois mois, il s'était montré pour le bon parti. On espérait en ses talents. Pour moi, quoique très aristocrate, je ne puis m'empêcher de regarder sa mort comme un trait de la Providence sur ce royaume. Je ne crois pas que ce soit par des gens sans principes et sans moeurs que Dieu veuille nous sauver. Je garde cette opinion pour moi, parce qu'elle n'est pas politique, mais j'aime mieux mille fois celles qui sont religieuses.
Madame de Chimay a écrit :
"Les origines de la famille de Mirabeau remontent de façon certaine jusqu’au XIVe siècle. A cette époque, la famille est établie à la Seyne sur Mer dans les Alpes de Haute Provence.
Mais très vite , la famille progresse dans l’échelle sociale. Ainsi , « au début du XVIe siècle, sous le règne de Louis XII , Honoré Riqueti s’installe à Marseille « . Très vite , il se retrouve « armateur d’une flotille de pêche et fonde une manufacture , qui produira des étoffes d’écarlate. Son fils Jehan développe ces activités, crée une maison de commerce de corail et devient premier consul de Marseille en 1562. C’est lui qui fait rentrer sa famille dans la noblesse par son alliance matrimoniale avec les Glandèves. C’est encore lui qui achètera la seigneurie de Mirabeau. Désormais, les Mirabeau sont bien ancrés dans la noblesse provençale.
« L’enfance de Mirabeau a été fortement marquée par sa grand-mère, une femme d’une grande énergie, d’une indomptable vitalité, exigeante, sévère, austère.
Mais aussi par son oncle, le bailli Jean-Antoine , qui l’a aidé à se structurer en lui apportant l’équilibre et la stabilité qui lui manquaient tant…
De plus, c’est un amoureux de la Marine…
Il est le plus beau des Mirabeau mais de fait, il cache sa beauté dans un cloître. Après la fin de sa carrière de marin, il se retire dans l’ordre de Malte dont il sera général des galères.
Le père de Mirabeau était dévoré d’ambition. Avant d’être quelque chose, il ambitionnait d’être quelqu’un. Pour cela, il faut mettre en valeur son nom, sa terre, sa fortune.La terre de Mirabeau lui procure un revenu lui permettant de tenir son rang.
Mais il cerne mal ses objectifs, est vite brouillon et saute sans cesse d’un point à l’autre. Ses différents investissements immobiliers sont des échecs. Il faut se rendre à l’évidence. Il n’a pas la bosse des affaires comme son aïeul. Ses comptes étaient toujours en déficit. Homme à projets , il se tournait vers une nouvelle entreprise pour corriger l’échec précédent.
Il en fut de sa vie privée comme de ses affaires. Le marquis s’était marié comme il avait spéculé : dans la précipitation. Très vite, le couple battit de l’aile. Et Mirabeau père alla voir ailleurs. Très vite, il rencontra la véritable femme de sa vie, Marie de Malvieux descendante de protestants français émigrés dans le pays de Vaud, devenue Marie de Pailly de par son mariage. C’était une véritable passion amoureuse. Elle restera jusqu’au bout, à ses côtés.
La marquise aussi a une liaison mais bientôt , c’est la séparation et la marquise se bat en justice pour sauvegarder ses droits .
Bref, c’est un homme difficile à vivre ! Après avoir tâté du métier militaire comme il se doit dans la famille, il se voit dans la peau d’un homme de lettres. De fait, il publie son premier ouvrage en 1750, ouvrage intitulé Sur l’utilité des Etats Provinciaux . Cet essai fut remarqué et l’impératrice Marie-Thérèse s’informa du nom de cet auteur. Comme Montesquieu avait effleuré le sujet, on le lui attribua.
En 1756, il publie un second ouvrage intitulé l’Ami des Hommes. C’est un traité de la population. De fait, il s’inspire de l’œuvre de Montesquieu. De fil en aiguille, il finit par tisser un tableau d’ensemble de la société française. Ce livre connut un gros succès surtout par son titre. Grâce à ce livre, il put rencontrer le docteur Quesnay, le chef de file des physiocrates.
En 1760, il publie un autre ouvrage intitulé Théorie de l’impôt. Ce livre déclencha la colère des fermiers de l’impôt et de leurs amis financiers. Le marquis fut, sur lettre de cachet, enfermé à Vincennes ...mais n’y resta qu’une semaine, grâce à l’intervention de Quesnay et de Mme de Pompadour.
Ses succès littéraires préparèrent son influence politique. Il était devenu l’égérie, voire le conseillé privé des princes européens. Avec Turgot, les idées du marquis accédaient au pouvoir. Mais son départ fut l’échec de la physiocratie. "
( Mirabeau de Charles Zorgbibe )
... un peu de bouturage, les amis ?
Mme Vigée le Brun écrit peu après la disparition du tribun :
Les aristocrates le regrettent beaucoup. Depuis trois mois, il s'était montré pour le bon parti. On espérait en ses talents. Pour moi, quoique très aristocrate, je ne puis m'empêcher de regarder sa mort comme un trait de la Providence sur ce royaume. Je ne crois pas que ce soit par des gens sans principes et sans moeurs que Dieu veuille nous sauver. Je garde cette opinion pour moi, parce qu'elle n'est pas politique, mais j'aime mieux mille fois celles qui sont religieuses.
Madame de Chimay a écrit :
"Les origines de la famille de Mirabeau remontent de façon certaine jusqu’au XIVe siècle. A cette époque, la famille est établie à la Seyne sur Mer dans les Alpes de Haute Provence.
Mais très vite , la famille progresse dans l’échelle sociale. Ainsi , « au début du XVIe siècle, sous le règne de Louis XII , Honoré Riqueti s’installe à Marseille « . Très vite , il se retrouve « armateur d’une flotille de pêche et fonde une manufacture , qui produira des étoffes d’écarlate. Son fils Jehan développe ces activités, crée une maison de commerce de corail et devient premier consul de Marseille en 1562. C’est lui qui fait rentrer sa famille dans la noblesse par son alliance matrimoniale avec les Glandèves. C’est encore lui qui achètera la seigneurie de Mirabeau. Désormais, les Mirabeau sont bien ancrés dans la noblesse provençale.
« L’enfance de Mirabeau a été fortement marquée par sa grand-mère, une femme d’une grande énergie, d’une indomptable vitalité, exigeante, sévère, austère.
Mais aussi par son oncle, le bailli Jean-Antoine , qui l’a aidé à se structurer en lui apportant l’équilibre et la stabilité qui lui manquaient tant…
De plus, c’est un amoureux de la Marine…
Il est le plus beau des Mirabeau mais de fait, il cache sa beauté dans un cloître. Après la fin de sa carrière de marin, il se retire dans l’ordre de Malte dont il sera général des galères.
Le père de Mirabeau était dévoré d’ambition. Avant d’être quelque chose, il ambitionnait d’être quelqu’un. Pour cela, il faut mettre en valeur son nom, sa terre, sa fortune.La terre de Mirabeau lui procure un revenu lui permettant de tenir son rang.
Mais il cerne mal ses objectifs, est vite brouillon et saute sans cesse d’un point à l’autre. Ses différents investissements immobiliers sont des échecs. Il faut se rendre à l’évidence. Il n’a pas la bosse des affaires comme son aïeul. Ses comptes étaient toujours en déficit. Homme à projets , il se tournait vers une nouvelle entreprise pour corriger l’échec précédent.
Il en fut de sa vie privée comme de ses affaires. Le marquis s’était marié comme il avait spéculé : dans la précipitation. Très vite, le couple battit de l’aile. Et Mirabeau père alla voir ailleurs. Très vite, il rencontra la véritable femme de sa vie, Marie de Malvieux descendante de protestants français émigrés dans le pays de Vaud, devenue Marie de Pailly de par son mariage. C’était une véritable passion amoureuse. Elle restera jusqu’au bout, à ses côtés.
La marquise aussi a une liaison mais bientôt , c’est la séparation et la marquise se bat en justice pour sauvegarder ses droits .
Bref, c’est un homme difficile à vivre ! Après avoir tâté du métier militaire comme il se doit dans la famille, il se voit dans la peau d’un homme de lettres. De fait, il publie son premier ouvrage en 1750, ouvrage intitulé Sur l’utilité des Etats Provinciaux . Cet essai fut remarqué et l’impératrice Marie-Thérèse s’informa du nom de cet auteur. Comme Montesquieu avait effleuré le sujet, on le lui attribua.
En 1756, il publie un second ouvrage intitulé l’Ami des Hommes. C’est un traité de la population. De fait, il s’inspire de l’œuvre de Montesquieu. De fil en aiguille, il finit par tisser un tableau d’ensemble de la société française. Ce livre connut un gros succès surtout par son titre. Grâce à ce livre, il put rencontrer le docteur Quesnay, le chef de file des physiocrates.
En 1760, il publie un autre ouvrage intitulé Théorie de l’impôt. Ce livre déclencha la colère des fermiers de l’impôt et de leurs amis financiers. Le marquis fut, sur lettre de cachet, enfermé à Vincennes ...mais n’y resta qu’une semaine, grâce à l’intervention de Quesnay et de Mme de Pompadour.
Ses succès littéraires préparèrent son influence politique. Il était devenu l’égérie, voire le conseillé privé des princes européens. Avec Turgot, les idées du marquis accédaient au pouvoir. Mais son départ fut l’échec de la physiocratie. "
( Mirabeau de Charles Zorgbibe )
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Madame de Chimay :
"Que faire de Gabriel-Honoré ? Son père lui choisit la vie militaire car elle constitue à ses yeux l’école de la vie. Pour ce faire, il lui choisit le plus dur des régiments , celui de Berri-Cavalerie commandé par le marquis de Lambert, homme d’une extrême sévérité.
Ce régiment est stationné à Saintes ( Charente Maritime ).
Tout de suite , le jeune Mirabeau est confronté à son colonel. Cela ne le fait pas puisqu’il se retrouve à la prison du régiment et ce pendant 5 mois. C’est que le jeune Gabriel-Honoré déteste les contraintes et il proteste : « Je ne suis tout de même pas né pour être esclave. »
Et puis la vie du régiment ne lui convient pas . Il s’ennuie trop et pour passer le temps , il fait des dettes et court les femmes.
Puis sur un coup de tête, il fuit à Paris et demande la protection du Duc de Nivernais , son presque parrain.
Ce qui provoque la grande fureur du père. Et le recours à la lettre de cachet. Ces lettres de cachet pouvaient être aussi l’instrument de règlements de compte familiaux. Dans le cas du jeune Mirabeau , la lettre de cachet a été demandée par le colonel de Lambert au ministre de la guerre. Le jeune Gabriel est conduit à l’île de Ré. Mais il sait vite retourner la situation en sa faveur. Il a malgré sa grande laideur un grand pouvoir de séduction. Et très vite , le gouverneur de l’île demande la révocation de la lettre de cachet.
Le marquis envoie son fils participer à l’opération militaire en Corse en 1769. Ce sera sa seule campagne militaire , campagne à laquelle plus tard, il aura le regret d’avoir participé pour avoir privé un peuple de sa liberté. Il se fait remarquer ( au bon sens du terme )par ses supérieurs au cours de cette campagne. Enfin, ses talents sont reconnus. S’il se passionne pour l’art de la guerre et de la stratégie, il se passionne tout autant pour la Corse et commence à s’intéresser à ce pays. Il veut même écrire une Histoire de la Corse. En parcourant l’île, il multiplie aussi ses conquêtes féminines.
A son retour de Corse, il passe l’été en Provence auprès de son oncle, le chevalier de Malte, chevalier dont il entreprend la conquête. Grâce à l’appui de son oncle, le jeune Mirabeau arrive à regagner une certaine confiance avec son père. Les retrouvailles père/ fils ont lieu au château d’Aigueperse en Limousin. Là, sa grand-mère Mme de Vassan s’éteint et sa mère commence à plonger dans la démence . En effet, elle n’hésite pas à tirer sur notre jeune Mirabeau mais heureusement , elle manque sa cible.
A la mi-février 1771, le marquis introduit son fils à Versailles. Notre jeune Mirabeau fait des débuts très prometteurs. Puis , le père veut cultiver l’intelligence de son fils et le fait étudier dans les bibliothèques. Il doit y passer des journées entières, surveillé par deux amis de son père.
Des discussions sur l’avenir de notre jeune Mirabeau s’engagent. Gabriel choisit l’état militaire mais le marquis répugne à faire la dépense d’achat d’une compagnie. Il obtient pour son fils , une commission de capitaine attaché à un corps de dragon. C’est un statut qui ressemble à celui d’officier de réserve.
Pour l’heure , notre jeune Gabriel cultive les domaines fonciers de son père. Dans le limousin, il se montre aux vassaux…Il n’hésite pas à parcourir les routes de son domaine aux petites aurores. Il n’hésite pas aussi à mettre en place des méthodes nouvelles dans la gestion et l’exploitation du domaine, comme par exemple, le partage alimentaire en cas de disette , l’installation d’un tribunal de conciliation/. Il devient vite populaire. La même chose sera impossible en Provence car cette région est déjà gagnée par les idéaux révolutionnaires."
Source : Zorgbibe
Notre jeune Mirabeau a un point commun avec notre reine : c'est un grand séducteur et un grand charmeur...
Des gens comme cela, ce n'est que du bonheur !
"Notre jeune Mirabeau rêvait d’une brillante carrière militaire .. Son père lui a opposé un net refus. De fait , son père a dû emprunter pour doter ses filles . Il n’a donc plus de sous pour lui. Gabriel se retrouve sans ressources , dans la stricte dépendance de son père. IL a 22 ans.
Son seul espoir réside dans un riche mariage. "
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Fleurdelys :
Voici ce qui est écrit dans un vieux livre " Marie Antoinette victime de la révolution "
« La reine, pressée par Lamark et Mercy, se résigne enfin a recourir au monstre ; c`est elle qui le nomme ainsi, et le mot dit, elle ne retire pas. Si elle se décide à cette alliance, elle repousse d`abord toute idée d`entrevue, elle cherche un intermédiaire.»
«...Je me déciderais à voir qui l`on voudra pourvu que ce soit pas Mirabeau lui-même, écrit-elle à M. Flachslanden. Ce n`est pas que je croie que mon caractère de femme me donnerait plus d`adresse et de force que de tout autre pour lui répondre, mais l`horreur que son immortalité m`inspire, avec les raisons personnelles que j`ai de tous temps de le haïr, et la prudence que je dois mettre dans ma conduite, tout m`empêche de le voir....Voyez donc, monsieur le Baron, si vous pouvez trouver quelqu`un dont nous puissions nous servir pour capter ou détruire le monstre. Passez-moi le mot.»
« Plus je réfléchis à la démarche préparée, écrit-elle un mois après M. de Mercy, plus il s`élève de doute dans mon esprit ; il faut absolument les dissiper, j`en ai une sorte d`horreur malgré moi.»
Voilà
Fleurdelys
Quand nous considérons la hure de Mirabeau, nous comprenons l'épouvante de Marie-Antoinette ! àè-è\':
Pourtant elle aura recours aux services du monstre comme elle l'appelle, et il paiera de sa vie son dévouement subit à la Couronne .
Un portrait fourni par Majesté :
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Moi :
Depuis sa plus tendre enfance, son père, grand caractériel devant le Seigneur, tente de l'écrabouiller comme une castafouine . Peut-être Mirabeau ne serait-il pas devenu ce colosse s'il n'avait pas dû se défendre âprement dès le berceau ?
Madame de Chimay :
Comme le dit Zorgbibe dans son livre :
" Comme tant d'hommes de sa génération , adeptes des lumières, Mirabeau est franc-maçon , membre du GRand Orient. Il a franchi les étapes de l'initiation à Aix en Provence.
Pour lui, la maçonnerie est un " lieu universel, utile, grand respectable. La priorité doit être donnée à l'éducation . Il convient d'éclairer les peuples. Mais aussi de corriger le système politique.
Mais très vite, Mirabeau voit les dérives du nouveau système. Il voit les nouveaux despotismes que peuvent engendrer les dérives révolutionnaires : " des ambitieux se servent des moments de trouble pour imposer un autre joug , souvent plus dur à l'espèce humaine."
Mais pour l'heure, il s'enfuit avec Sophie en Hollande. Là, ils y menènt t une existence précaire . Et pour vivre, Mirabeau écrit. Mais papa Mirabeau engage des policiers pour traquer son fils. Mais il n'est pas le seul à traquer son fils. Il s'est créé un véritable front des poursuivants : le mari bafoué, les parents de Sophie.
L'idylle d'Amsterdam n'aura duré que 7 mois. Le ministre de FRance en Hollande, le duc de La Vauguyon est saisi de l'acte d'extradition , préparé par le ministre des Affaires Etrangères. L'exempt de police , Bruguières est chargé de l'arrestation.
Le 14 mai 1777, les amants sont avertis de la présence de BRuguières. Ils vont fuir séparemment . Mirabeau a déjà quitté l'appartement mais quand il apprend l'arrestation de Sophie, il rebrousse chemin et vient se livrer à Bruguières. "
C'est la fin de l'aventure...
Mirabeau est capable de tout pour de l'argent, même d'une bonne action .
( Rivarol )
.
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Madame de Chimay:
Mirabeau, L’autre diable de 1789
« Mirabeau. L’excès et le retrait », de Jean-Paul Desprat, Perrin, 792 pages, 26,50 E. « Mirabeau », de Charles Zorgbibe, Editions de Fallois, 524 pages, 27 E. « Essai sur le despotisme », de Mirabeau (publié en 1775), Anabet éditions, 188 pages, 23 E.
A-t-il vraiment dit : « Nous sommes ici par la puissance du peuple et on ne nous en arrachera que par la puissance des baïonnettes » ?Toujours est-il qu’avec cette phrase le comte de Mirabeau est entré dans l’Histoire. Deux biographies racontent ce personnage controversé, fieffé libertin et défenseur emblématique de l’idée de liberté. En somme, avec Talleyrand, le « Diable boiteux », l’autre démon de la Révolution française.
Entre les deux portes donnant accès à l’hémicycle du Palais-Bourbon est accroché depuis 1891 un immense haut-relief en bronze, pesant 3,7 tonnes. Les députés passent devant vingt fois par jour, les visiteurs s’y arrêtent longuement. C’est qu’il immortalise, dans le temple de la démocratie parlementaire, la scène fondatrice du 23 juin 1789, lorsque le comte de Mirabeau exprime le refus du tiers état, constitué en assemblée nationale six jours plus tôt, de déférer à l’ordre du roi de se disperser. Les paroles qui furent prononcées ce jour-là, trois semaines avant la prise de la Bastille, marquent l’entrée dans la Révolution et la naissance de la nation constituée en peuple souverain. Quelles paroles ? Comme l’appel du 18 juin 1940, qui peut leur être comparé en intensité symbolique, celles du député d’Aix-en-Provence ont été consignées après coup, faute de procès-verbal. Aussi les versions varient-elles, essentiellement sur un point : Mirabeau a-t-il jeté à la face du marquis de Dreux-Brézé « Allez dire à votre maître », c’est-à-dire Louis XVI, « que nous sommes ici par la puissance du peuple et qu’on ne nous en arrachera que par la puissance des baïonnettes » ?
Jean-Paul Desprat et Charles Zorgbibe ne croient pas que le propos ait été d’une telle violence révolutionnaire, qui enchantait Victor Hugo, et considèrent les premiers mots comme apocryphes, bien qu’ils soient les plus anciennement attestés. Quoi qu’il en soit, il est admis qu’en ce coup de génie politique s’enracine la France contemporaine, ce qui suffit à inscrire son auteur au Panthéon de nos grands hommes, où il fut en effet le premier admis, à sa mort en avril 1791. Est-ce parce que les Français, en période d’incertitude et de désenchantement, se tournent invariablement vers l’origine de ce qui les tient ensemble que chaque génération, depuis près de deux siècles, opère un retour à Mirabeau, dont témoignent deux biographies parues tout récemment, ainsi que la réédition d’une de ses œuvres les plus fameuses, l’« Essai sur le despotisme » ? Michelet l’avait bien senti, prophétisant que Mirabeau « vivra toujours dans l’avenir ». De fait, des trois plus grands protagonistes de la Révolution, Mirabeau, Danton et Robespierre, seul le premier reste d’actualité, dans sa personne, dans ses idées, dans son action. Et pour cause...
La personne de Gabriel Riqueti de Mirabeau est en soi un scandale, même dans l’aristocratie de fin d’Ancien Régime, pourtant blasée en fait de mœurs. Il a poussé le libertinage et le dérèglement bien plus loin que ses contemporains les plus notoires, en cousin du marquis de Sade mais sans l’esprit de système. Dès l’enfance, son corps s’impose à lui, par la laideur d’un visage balafré d’une variole mal soignée qui parfois transpire du sang, par une stature d’une ampleur qui le distingue aussitôt de tous- « C’était un homme, celui-là , consigne Germaine de Staël le voyant entrer dans la salle des états généraux, et les autres étaient des ombres » -, par une excitation sexuelle qui ne le lâche jamais : pratiquant son autopsie, les médecins observèrent avec stupéfaction un exceptionnel satyriasis post mortem. « Centaure par le bas, Minotaure par le haut , explique Jean-Paul Desprat, qui insiste avec raison sur cet aspect du personnage, Mirabeau a agi dans un état d’érection quasi permanent. C’était sa faiblesse et sa force. »
Ce fut d’abord sa faiblesse. Le fils de « l’Ami des hommes »-surnom donné à son père, le marquis Victor, auteur d’un traité à succès paru sous ce titre-est avant tout l’ami des femmes, sauf de la sienne, qu’il bat dès le lendemain de ses noces parce qu’elle ne lui procure pas la dot escomptée. Lorsque, par lettre de cachet-la dixième, demandée par son père pour juguler son inconduite-Gabriel, qui a déjà tâté de l’enfermement, entre en 1777 à Vincennes pour plus de trois ans d’incarcération, il a derrière lui, à 28 ans, un passé d’incestueux, avec sa sœur Louise, de complice de vol, d’évadé de prison, de séducteur d’une femme mariée, Sophie de Monnier, épouse du premier président de la Cour des comptes de Dole, qu’il a enlevée l’année précédente, sans compter des dettes colossales qui le suivront toute sa vie. Il ajoute, à Vincennes, une activité d’auteur de textes très chauds.
Mais son corps, dit encore Jean-Paul Desprat, « s’il vient parfois bloquer son esprit, le bouscule aussi ». Ce tempérament formidable, ce physique impressionnant, qu’il rehausse d’accoutrements extravagants, l’ont placé dans une situation paradoxale, à la fois très attaché à son appartenance nobiliaire et marginal au sein de sa caste, dont il récuse les traditions qui le brident et pourfend les privilèges. Dès lors, il ne trouve de ressource que dans son esprit, qu’il exerce en tous sens, dans les finances, la diplomatie, le droit, l’agronomie, l’art militaire, l’instruction publique, dans laquelle il voit l’arme la plus efficace contre le despotisme. Multipliant les travaux alimentaires, les voyages et les rencontres, il dispose, dans les dernières années de l’Ancien Régime, d’une expérience qui lui vaut, surtout dans sa Provence d’origine, une popularité considérable en tant que victime de l’arbitraire familial et royal, et qui le pousse aux plus hautes ambitions gouvernementales. « Mirabeau , commente Charles Zorgbibe, n’a cessé de se construire en homme d’État avant 1789. » Le jour venu, il est prêt à entrer sur une scène à sa mesure et à y faire prévaloir son prodigieux talent d’acteur, comprenant avant d’autres que l’éloquence et la popularité, donc l’image offerte de soi, sont les moyens de s’imposer en démocratie. Conjuguant en sa personne l’ancien et le nouveau, il tente d’organiser, comme il dit, « les noces de la monarchie avec le peuple » au moyen d’un pouvoir exécutif fort collaborant avec une assemblée aux compétences solidement encadrées, afin d’ « empêcher la Révolution de se transformer en machine infernale », comme il s’en inquiète dès novembre 1789. « Charles de Gaulle , observe Jean-Paul Desprat, s’efforçant d’établir un équilibre entre exécutif et législatif, et se méfiant des dérives de la représentation nationale, s’inscrit dans la postérité politique de Mirabeau. » La question ainsi soulevée dès l’origine du système représentatif demeure en débat encore aujourd’hui.
Défendant le pouvoir royal à l’Assemblée et les acquis de la Révolution à la Cour, qui lui achetait très cher des conseils qu’elle ne suivit pas, Mirabeau, en dépit de l’équipe qu’il avait constituée autour de lui de façon très moderne pour le fournir en idées et en notes, restait un homme seul. « Sa supériorité naturelle , estime Charles Zorgbibe, lui valut la méfiance de ses collègues bien plus que sa corruption », inconcevable de nos jours mais admise et largement pratiquée à l’époque. Aussi, redouté plus que méprisé dans les deux camps, la droite et la gauche qui se constituent sous ses yeux et commencent leur affrontement séculaire, ne parvint-il jamais à la place à laquelle il paraissait destiné, la direction des affaires du pays.
En revanche, et c’est l’essentiel qui de lui demeure, ce pécheur incorrigible fut l’apôtre de la liberté sous toutes ses formes : liberté pour les nègres face au parti colonial ; liberté pour les juifs, dont il réclama très tôt l’émancipation ; « liberté la plus illimitée de religion », selon sa propre expression, repoussant les mesures coercitives à l’égard des prêtres ; liberté d’émigrer, qu’il défendit avec un grand courage en février 1791. De l’égout où les terroristes montagnards décidèrent de jeter ses restes en novembre 1793, il ressort lavé de ses vices comme le héraut prophétique d’une France réconciliée avec elle-même.
(Laurent THEIS)
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Plus que la corruption morale ou politique de Mirabeau "c'est sa supériorité naturelle sur ses collègues, et surtout la conscience qu'il en avait, cette manière d'imposer sa souveraineté et d'ignorer la rancune, l'envie, les rivalités mesquines, qui ont irrité l'Assemblée."
("Trois jours dans la vie de Mirabeau" Charles Zorgbibe)
Et lui qui disait, au printemps 89, que seule la personne du Roi était inviolable, est venu grossir la foule des admirateurs de Marie-Antoinette. Si ses services lui promettaient une grasse rétribution, il est certain qu'il en faisait aussi une affaire personnelle dans laquelle il mettait tout son coeur !
Parce que le courage de la Reine forçait son admiration, donc son estime, et lui donnait l'envie sincère de sortir le couple royal de ce guêpier ... avec bien-sûr l'arrière-pensée de devenir ce premier ministre fort, dont le royaume a tant besoin.
Le parti de la Monarchie manquait d'une grande figure rassembleuse. Mirabeau aurait pu tenir ce rôle, et servir de trait d'union entre le roi et le tiers.
Honoré-Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau
Jean-Baptiste Gibert, d'après Joseph Boze
1846
Photo : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot / Jean Schormans
La nuit, la neige :
En plus de la défiance qu'il inspirait à ceux-ci ( son propre camp ), ajoutons qu'il n'est pas davantage parvenu à convaincre l'autre bord !
Le premier approché, le comte de Provence préfèrera se tenir bien immobile et discret...déjà trop englué dans l'affaire Favras.
Quant à Louis XVI, qui ne lui fait pas confiance, il s'en tient à son louvoiement habituel, entre demi-mesures et indécisions.
Marie-Antoinette est sans doute encore moins convaincue que le roi par la vision constitutionnelle de Mirabeau ; elle le juge du même bois que La Fayette...flottant !
Invité :
Oui vous avez tout à fait raison La nuit, la neige, aussi doué qu'était Mirabeau, il faut avouer qu'il n'a pas vraiment réussi à convaincre la famille royale, qui se servait plus de lui pour assouplir l'Assemblée :s:
Disons que Marie-Antoinette n'était pas intéressée par une monarchie constitutionnelle, contrairement à Mirabeau, mais peut-être qu'avec le temps il aurait pu la convaincre .
La nuit, la neige :
Mmhh...crois pas.
Moi :
La convaincre d'adhérer sincèrement à l'idée d'une monarchie constitutionnelle, non, vous avez raison. Mais, si elle avait pu anticiper la suite fatale des événements, elle aurait bien évidemment préféré une monarchie constitutionnelle comme un moindre mal.
Il semble qu'elle ait cru dur comme fer que la révolution n'était qu'une crise passagère de laquelle on viendrait à bout. C'est dans cette optique qu'elle finissait par accepter les services de Mirabeau.
Il n'y a pas réussi ! Mais il n'en a surtout pas eu le temps. Je crois qu'il aurait été capable de grandes choses, peut-être même d'une réconciliation entre le couple royal et la nation.
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Bailly a écrit:
On ne peut dissimuler que Mirabeau a été le principe de la force dans l'Assemblée nationale : on ne peut rien dire de plus grand, de plus fort, de plus digne en même temps que ce morceau (*); il est, avec la forme convenable de respect, conforme à l'arrêté du 23, où l'Assemblée déclare qu'elle persiste; ici, elle déclare au roi lui-même qu'elle persistera. La qualité principale de Mirabeau était l'audace : elle fortifiait son talent, elle en dirigeait l'usage, et en développait la force. Mais quel que fût son caractère moral, quand il était porté par les circonstances, il s'agrandissait, il s'épurait avec elles, et alors son génie l'élevait à la hauteur du courage et de la vertu.
(*) En ce qui concerne le fameux "morceau" prononcé par Mirabeau à Louis XVI, le voici. Il est question de l'inquiétude de l'Assemblée devant les nombreuses troupes placées non loin de Paris :
"Nous vous tromperions, Sire, si nous n'ajoutions pas, forcés par les circonstances, cet empire est le seul qu'il soit aujourd'hui possible en France d'exercer. La France ne souffrira pas qu'on abuse le meilleur des rois, et qu'on l'écarte, par des vues sinistres, du noble plan qu'il a lui-même tracé. Vous nous avez appelés pour fixer de concert avec vous la constitution, pour opérer la régénération du royaume : l'Assemblée nationale vient vous déclarer solennellement que vos voeux seront accomplis, que vos promesses ne seront point vaines, que les pièges, les difficultés, les terreurs ne retarderont point sa marche, et n'intimideront point son courage."
Selon Bailly, Mirabeau aussi n'était pas dupe quant à ces troupes, il connaissait les bontés de Louis XVI et se doutait bien que les ministres étaient derrière. Il aurait dit :
"que nous avions confiance dans le roi et non dans un ministère qui avait creusé un abîme sous nos pas."
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Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Vaudreuil, au comte d'Artois, le 9 octobre 1790 :
" Est-ce qu'on ne peut pas avoir Mirabeau ? Ce mot vous étonne; mais il est le seul grand scélérat de toute la bande, le seul qui ait une grande éloquence, un grand caractère, de grands moyens, et celui-là du moins n'est pas hypocrite; il n'a pas comme les Necker, les la Fayette, les Bailly, le masque trompeur de la vertu pour cacher ses vices. Il aime l'argent; qu'on lui en donne un peu et qu'on lui en promette encore plus ! Il n'y a plus (dit la brochure que je vous ai envoyée) pour la révolution que ceux qui craignent d'être pendus. C'est un grand mot et très vrai; il faut en profiter. Certes, si on ne tue pas un grand scélérat, il faut l'avoir en pareille circonstance. Il sert M. le duc d'Orléans qu'il méprise; il aimera mieux servir ceux qu'il estime.
Mon cœur me dit bien, comme le vôtre vous le dit, qu'un tel homme ne peut être reçu en notre compagnie, et que d'ailleurs on ne peut s'y fier; mais il est de fait que c'est lui qui soutient tout, et que sa défection anéantirait la révolution. Il peut tout jeter sur le compte de Necker et se tirer encore d'affaire en sauvant l'État; voilà l'essentiel.
Je ne suis pas bien content de moi en prononçant telle chose, j'en conviens et mon cœur se soulève et bondit, mais effacerai-je ces lignes ? Non. Effacez-les vous-même, si elles vous déplaisent trop."
Portrait du comte de Mirabeau
Par Michel-Honoré Bounieu, vers 1789-91
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
" Est-ce qu'on ne peut pas avoir Mirabeau ? Ce mot vous étonne; mais il est le seul grand scélérat de toute la bande, le seul qui ait une grande éloquence, un grand caractère, de grands moyens, et celui-là du moins n'est pas hypocrite; il n'a pas comme les Necker, les la Fayette, les Bailly, le masque trompeur de la vertu pour cacher ses vices. Il aime l'argent; qu'on lui en donne un peu et qu'on lui en promette encore plus ! Il n'y a plus (dit la brochure que je vous ai envoyée) pour la révolution que ceux qui craignent d'être pendus. C'est un grand mot et très vrai; il faut en profiter. Certes, si on ne tue pas un grand scélérat, il faut l'avoir en pareille circonstance. Il sert M. le duc d'Orléans qu'il méprise; il aimera mieux servir ceux qu'il estime.
Mon cœur me dit bien, comme le vôtre vous le dit, qu'un tel homme ne peut être reçu en notre compagnie, et que d'ailleurs on ne peut s'y fier; mais il est de fait que c'est lui qui soutient tout, et que sa défection anéantirait la révolution. Il peut tout jeter sur le compte de Necker et se tirer encore d'affaire en sauvant l'État; voilà l'essentiel.
Je ne suis pas bien content de moi en prononçant telle chose, j'en conviens et mon cœur se soulève et bondit, mais effacerai-je ces lignes ? Non. Effacez-les vous-même, si elles vous déplaisent trop."
Portrait du comte de Mirabeau
Par Michel-Honoré Bounieu, vers 1789-91
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
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Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Mirabeau et Chamfort étaient très amis . Tout les réunissait, l'intimité intellectuelle, l'harmonie des idées . Ils sont au même diapason révolutionnaire et si , malheureusement, la correspondance de Mirabeau dispersée au lendemain de sa mort ne permet pas de retrouver les lettres de Chamfort au tribun, en revanche, celle de Chamfort recueillie par son ami Guinguené recèle de véritables protestations de l'amitié la plus fervente de la part de Mirabeau .
Mirabeau écrit par exemple à Chamfort :
Je n'ai jamais si bien senti combien vous étiez nécessaire pour m'encourager et me guider ..... un grand ouvrage de morale et de philosophie, je ne l'entreprendrai jamais qu'auprès de vous, qui êtes la trempe de mon âme et de mon esprit .
.... ailleurs :
O mon cher et digne Chamfort, combien les bonnes gens sont des êtres d'habitude et combien vous avez peu besoin de cet attrait d'habitude pour être nécessaire à ceux dont vous avez daigné vous laisser connaître ! Je sens qu'en vous perdant, je perds une partie de mes forces .
.... et aussi :
Je ne vous embrasserai pas de longtemps, moi qui m'étais fait une si douce habitude de ne penser, de n'observer, de ne sentir qu'avec vous, de n'agir que sous vos yeux, de n'avoir qu'une âme avec mon meilleur et presque mon unique ami .
C'est beau, hein ? :n,,;::::!!!:
Calonne :
Ce qui est fascinant, c'est la rencontre de SAINT CLOUD entre la Reine et MIRABEAU. C'est vraiment "la belle et la bête". Lui est enchanté de cette rencontre, il piaffe d'impatience de la revoir. Elle, freine des quatre fers, et après la rencontre, a même une sorte de malaise. Comprenne qui pourra...
Mirabeau eut maille à partir avec la Justice qui le poursuivait pour un prétendu rapt de séduction .
Il ne trouva pas meilleur avocat que lui-même :
Messieurs, je suis accusé de séduction, je demande que mon portrait soit mis en greffe .
Le commissaire ne voyait pas bien le rapport .... Bête, dit le juge regarde donc la figure de monsieur !
Calonne :
Pour ma part, je retiendrai cet échange savoureux entre Mirabeau et l'inimitable Talleyrand :
Mirabeau : - "Prenez garde ! Je vais vous enfermer dans un cercle vicieux"!
Talleyrand : - "Vous voulez donc m'embrasser".
J'adore... boudoi32
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Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Kiki :
Il ne m'est pas particulièrement sympathique, quoique pas antipathique non plus, mais sa mort est une véritable catastrophe. Elle sonne le glas d'une Révolution qui aurait pu réussir. Après c'est la m**** complète. No
Je pense que tous les autres révolutionnaires, ainsi que malgré eux Louis XVI et Marie-Antoinette, le voyaient comme un mentor, le chef naturel de la Révolution. La Fayette, Danton, Desmoulins et probablement beaucoup d'autres quand on voit son lit de mort, l'admiraient, venaient lui demander conseil. Tous les bords se sont sentis perdus à sa mort.
Et quand on apprendra qu'il a mouillé avec la Cour, les Conventionnels l'éjecteront du Panthéon dont il a été le premier grand homme. C'est bien dommage, il avait compris que la Révolution allait très mal tourner.
Moi :
Mirabeau avait le sens de la formule !
Ainsi, le 22 mai 1790, lorsqu'il entra dans la salle de l'Assemblée, les frères Lameth lui avaient préparé un coup fourré : il s'agissait ni plus ni moins de dénoncer "la grande trahison du comte de Mirabeau" accusé d'avoir reçu une grosse somme d'argent pour faire déléguer au Roi le droit de guerre ou de paix . Ce libelle lui fut remis en mains propres . Il y jeta un oeil et s'exaspéra :
J'en ai assez ! On m'emportera de l'Assemblée triomphant ou au tombeau !!!!
Il s'en prit aux Lameth, à Barnave, réglant ses comptes avec sa véhémence coutumière, puis descendit de la tribune, dit Paroy, au bruit des acclamations et des applaudissements redoublés .
( Mémoires de Paroy )
On prête à Mirabeau cette phrase : « Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n’en sortirons qu’à la pointe des baïonnettes !’’’
La véritable phrase prononcée par Mirabeau est celle-ci : « Allez dire, Monsieur , à ceux qui vous envoient , que nous sommes ici par le vœu de la nation ; la force matérielle pourrait seule nous faire désemparer. »
Les francs-maçons de la Révolution
Marcel Auche
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Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Majesté :
On sait que Mirabeau est mort de la syphilis...
S'en savait-il atteint? Si oui, comme il a eu des maîtresses jusqu'à la fin, celles-ci le savaient-elles?
Comment soignait-on cette maladie à l'époque? Mal assurément vu la fin précoce du grand tribun...
Bien à vous.
Mirabeau souffrait le martyr, son ami le comte de la Marck l'assistait à ses derniers moments. Il rapporte que Mirabeau, fixant Cabanis, lui demanda:
"N'êtes-vous pas mon médecin et mon ami ? Ne m'aviez-vous pas promis de m'épargner ces tortures ? Voulez-vous que j'emporte le regret de vous avoir donné ma confiance ? "
Cabanis feignit de rester impassible; le remède n'arrivait pas, ce qui évitait de résoudre le difficile problème que pose l'achèvement d'un mourant ... "
( le duc de Castries )
Quelle fut la cause de la mort de Mirabeau ? était-elle naturelle ?
Bien sûr que non ! Il a été un peu-beaucoup aidé à passer les pieds outre, par empoisonnement sans doute.
Une autopsie fut pratiquée par le chirurgien Lefèvre sous le contrôle de Vicq-d'Azyr (médecin de Marie-Antoinette)
" Hors une virilité posthume, l'opération ne révéla guère qu'une inflammation générale des viscères, l'hypertrophie d'un rein et, pour s'en référer au langage moderne, un énorme amas de cholestérol dans la région cardiaque.
Ces traces d'excès suffisaient peut-être à expliquer la mort; il semble toutefois que l'hypothèse du poison parut également fort satisfaisante aux opérateurs; mais, prudemment, Vicq-d'Azyr leur aurait imposé le silence: "Il n'est pas empoisonné; il ne peut pas être empoisonné, m'entendez-vous, imprudents ! Voulez-vous faire égorger le Roi, l'Assemblée et nous tous ?"
La raison d'Etat fixa pour l'Histoire que la mort de Mirabeau était absolument naturelle ..."
(le duc de Castries)
N'ayons pas peur des mots, c'était une mort providentielle.[/i]
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Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Mme de Sabran a écrit:
Nous venons d'apprendre la mort de Mirabeau par la lettre de la princesse de Robeck à Calonne .
Et je m'aperçois que Mirabeau, que nous enterrons déjà, n'avait pas encore de sujet à lui !
... un peu de bouturage, les amis ?
Merci ! :\\\\\\\\:
Il était temps, en effet...
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Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
S'il y a bien quelqu'un que nous reconnaîtrions si nous le rencontrions dans la rue, c'est Mirabeau .
Portrait de Mirabeau au pastel
par Joseph Boze, 1789
Marie Antoinette, le 7 juillet 1790, à son frère Léopold :
M[irabeau] a fait remettre au roi des mémoires d'un très bon esprit et absolument royalistes [...]. Le roi les a gardés tous [...J. On a bon espoir à côté de moi que tout s'arrangera avec le temps, quand surtout l'Ass[emblée] sera bien persuadée de la sincérité du roi. Du reste, nous recevons des mémoires des partis divers, et on pense auprès de moi emprunter à chacun de ces conseils, pour mieux combiner sa conduite [...]. Après la lecture de plusieurs mémoires de M., un surtout très fort, on a trouvé qu'il seroit à propos qu'il me vît pour prendre des instructions générales [...]. J'ai donc vu le monstre à une entrevue secrète avec une émotion à être malade [...]. Le roi était auprès de moi et a été fort content de M., qui lui a paru de la meilleure foi et tout à fait dévoué; on croit tout sauvé.
(Louis XVI et Marie Antoinette, un couple en politique de Joël Félix )
... et Mirabeau, de son côté :
Le roi n'a qu'un homme, c'est sa femme. Il n'y a de sûreté pour elle que dans le rétablissement de l'autorité royale. J'aime à croire qu'elle ne voudrait pas de la vie sans la couronne; mais ce dont je suis bien sûr, c'est qu'elle ne conservera pas sa vie, si elle ne conserve pas sa couronne. Le moment viendra bientôt où il lui faudra essayer ce que peuvent une femme et un enfant à cheval; c'est pour elle une méthode de famille.
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Portrait de Mirabeau au pastel
par Joseph Boze, 1789
Marie Antoinette, le 7 juillet 1790, à son frère Léopold :
M[irabeau] a fait remettre au roi des mémoires d'un très bon esprit et absolument royalistes [...]. Le roi les a gardés tous [...J. On a bon espoir à côté de moi que tout s'arrangera avec le temps, quand surtout l'Ass[emblée] sera bien persuadée de la sincérité du roi. Du reste, nous recevons des mémoires des partis divers, et on pense auprès de moi emprunter à chacun de ces conseils, pour mieux combiner sa conduite [...]. Après la lecture de plusieurs mémoires de M., un surtout très fort, on a trouvé qu'il seroit à propos qu'il me vît pour prendre des instructions générales [...]. J'ai donc vu le monstre à une entrevue secrète avec une émotion à être malade [...]. Le roi était auprès de moi et a été fort content de M., qui lui a paru de la meilleure foi et tout à fait dévoué; on croit tout sauvé.
(Louis XVI et Marie Antoinette, un couple en politique de Joël Félix )
... et Mirabeau, de son côté :
Le roi n'a qu'un homme, c'est sa femme. Il n'y a de sûreté pour elle que dans le rétablissement de l'autorité royale. J'aime à croire qu'elle ne voudrait pas de la vie sans la couronne; mais ce dont je suis bien sûr, c'est qu'elle ne conservera pas sa vie, si elle ne conserve pas sa couronne. Le moment viendra bientôt où il lui faudra essayer ce que peuvent une femme et un enfant à cheval; c'est pour elle une méthode de famille.
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Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
La version de Campan de l'entrevue de Saint-Cloud :
Il partit de Paris à cheval sous prétexte de se rendre à la campagne, chez un de ses amis, M. de Clavières; mais il s'arrêta à une porte des jardins de Saint-Cloud et fut conduit, je ne sais par qui, vers un endroit où la reine l'attendait seule, dans la partie la plus élevée de ses jardins particuliers. Elle me raconta qu'elle l'avait abordé en lui disant: «Auprès d'un ennemi ordinaire, d'un homme qui aurait juré la perte de la monarchie sans apprécier l'utilité dont elle est pour un grand peuple, je ferais en ce moment la démarche la plus déplacée; mais quand on parle à un Mirabeau, etc. » Cette pauvre reine était charmée d'avoir trouvé cette manière de le placer au-dessus de tous et, en me confiant les détails de cette entrevue, elle me disait: « Savez-vous que ces mots "un Mirabeau" ont paru le flatter infiniment ? » Cependant selon moi c'était le flatter bien peu, car son esprit a fait plus de mal qu'il n'eût jamais pu faire de bien. Il avait quitté la reine en lui disant avec enthousiasme: «Madame la monarchie est sauvée!» Ce fut bientôt après que Mirabeau dut recevoir des sommes très considérables
Lescure :
"Madame, quand l'Impératrice, votre auguste mère, admettait un de ses sujets à l'honneur de sa présence, elle ne le congédiait jamais sans lui donner sa main à baiser."
Puis il s'écria :"Madame, la monarchie est sauvée!".
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Dernière édition par Mme de Sabran le Mer 15 Oct 2014, 16:45, édité 1 fois
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Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Kiki a écrit :
Le 3 juillet 1790, Mirabeau devient l'allié secret de la Cour .
Il est pourtant dans ses petits souliers lorsqu'il pénètre furtivement dans le parc de Saint-Cloud . Il ne sait pas s'il n'est pas en train de donner la tête la première dans un guet-apens . Et si ses ennemis avaient fomenté son assassinat ?
Il prévient son neveu qui lui a servi de cocher pour le mener jusqu'ici:
Va-t-on traiter loyalement avec moi ou est-ce un piège dans lequel je risque ma vie ? Je l'ignore .
Si je ne suis pas de retour dans une heure, part à toute bride prévenir le commandant de la garde nationale parisienne, fais sonner le tocsin et annonce au peuple la perfidie de la Cour .
Un écrit de Mirabeau sur les moyens de sauver la monarchie conseillait au Roi de se mettre à la tête de la Révolution .
Au bas de ce mémoire était écrit :
" 1° Le Roi donne à M. de Mirabeau la promesse d'une ambassade; cette promesse sera annoncée par Monsieur lui-même à M. de Mirabeau .
2° Le Roi fera sur le champ, en attendant l'effet de cette promesse, un traitement particulier à M. de Mirabeau de cinquante mille livres par mois, lequel traitement durera au moins quatre mois.
M. de Mirabeau s'engage à aider le Roi de ses conseils, de ses forces, et de son éloquence dans ce que Monsieur jugera utile au bien de l'Etat et à l'intérête du Roi, deux choses quer les bons citoyens regardent sans contredit comme inséparables ............ "
Au bas étaient l'approbation et la signature du Roi .
( Mémoires de Paroy )
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Le 3 juillet 1790, Mirabeau devient l'allié secret de la Cour .
Il est pourtant dans ses petits souliers lorsqu'il pénètre furtivement dans le parc de Saint-Cloud . Il ne sait pas s'il n'est pas en train de donner la tête la première dans un guet-apens . Et si ses ennemis avaient fomenté son assassinat ?
Il prévient son neveu qui lui a servi de cocher pour le mener jusqu'ici:
Va-t-on traiter loyalement avec moi ou est-ce un piège dans lequel je risque ma vie ? Je l'ignore .
Si je ne suis pas de retour dans une heure, part à toute bride prévenir le commandant de la garde nationale parisienne, fais sonner le tocsin et annonce au peuple la perfidie de la Cour .
Un écrit de Mirabeau sur les moyens de sauver la monarchie conseillait au Roi de se mettre à la tête de la Révolution .
Au bas de ce mémoire était écrit :
" 1° Le Roi donne à M. de Mirabeau la promesse d'une ambassade; cette promesse sera annoncée par Monsieur lui-même à M. de Mirabeau .
2° Le Roi fera sur le champ, en attendant l'effet de cette promesse, un traitement particulier à M. de Mirabeau de cinquante mille livres par mois, lequel traitement durera au moins quatre mois.
M. de Mirabeau s'engage à aider le Roi de ses conseils, de ses forces, et de son éloquence dans ce que Monsieur jugera utile au bien de l'Etat et à l'intérête du Roi, deux choses quer les bons citoyens regardent sans contredit comme inséparables ............ "
Au bas étaient l'approbation et la signature du Roi .
( Mémoires de Paroy )
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Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
La nuit, la neige a écrit :
Il serait passé par Mme de Tourzel pour convaincre la reine, mais elle aussi reste silencieuse sur cet entretien...
Elle écrit même :
Chacun fut étonné du discours de Mirabeau.
On ignorait qu'il fût entré dans le parti du Roi, et qu'il lui eût promis de rétablir la monarchie et de lui rétablir son autorité (c'est faux...qu'on l'ignorait ).
Il est difficile d'en douter quand on a entendu, comme moi, le Roi dire à la Reine le jour de sa mort : "Ne vous réjouissez pas, Madame, de la mort de Mirabeau. Nous faisons une perte plus grande que vous ne pensez".
Je n'ai su aucun des projets de Mirabeau, ni des conditions qu'il avait faites avec le Roi...
Bon. Ok. :
Enfin, cette histoire est bien floue, et les témoignages à prendre avec des pincettes.
Moi :
Oui ! Car enfin, comment imaginer le Roi présent et assistant en tiers, comme qui dirait en figurant, à cette entrevue d'importance capitale ?
Genre, " je suis là, mais ne vous occupez pas de moi, je compte pour du beurre " . , euh ....
La nuit, la neige :
Hum...je ne sais pas.
Pas tant "je compte pour du beurre", mais on sait qu'à cette époque (et à d'autres, du reste) Louis XVI hésitait, louvoyait...raaahh je ne trouve pas le mot.
Il est flottant, secret, hésitant, il noie le poisson, se mesure et mesure etc.
En bref, il veut prendre beaucoup plus de recul que ne le fait la reine : sans doute plus intuitive, plus fonceuse.
La période est très complexe, et beaucoup d'intervenants aux intérêts contradictoires sont sur la scène.
Je ne suis pas étonné qu'il veuille garder ses distances avec Mirabeau tout en n'écartant pas vraiment cette option.
Il le laisse lui envoyer des notes, mais ne lui répond pas.
Ainsi, il ne lui accorde pas un crédit officiel.
Ce n'est pas la première fois qu'il fait mine de laisser la reine monter au créneau, tout en se gardant bien le pouvoir décisionnaire (si tenté qu'il le prenne franchement).
Kiki :
Non, bien sûr ! C'est de la politique occulte . Et le 3 Mars, La Porte ( intendant de la liste civile ) écrit au Roi :
La rupture est déclarée entre Mirabeau et les chefs des Jacobins . Ceux-ci paraissent décidés à le pousser à bout dans l'espérance de le regagner en l'effrayant . Cet avis me vient de leur directoire secret; il n'est donc question que de soutenir Mirabeau dans la résolution qu'il paraît avoir prise de son côté de rompre avec ces forcenés .
La nuit, la neige :
De même, en qui pouvait-il avoir confiance ? A part sa femme, et encore, c'était faute de mieux, personne à l'horizon. Et il a été élevé de façon à se méfier d'elle. Ses frères ? Mirabeau, qui ne l'oublions pas non plus, réclamait une grosse fortune et n'était pas le seul dans la bande ? Les souverains étrangers qui n'attendaient qu'une chose : dépecer son royaume ?
Reinette :
Son indécision chronique ne date que de 1787. Avant cela, il a mené sa politique somme toute correctement.
Mais quand il a voulu réformer en profondeur le royaume et qu'il a eu non seulement les privilégiés mais en plus la haute-bourgeoisie contre lui, il a sombré dans la dépression. Son seul va-tout a été le doublement du Tiers-Etat, pensant que le peuple, le vrai serait avec lui. Raté ! Les députés furent en majorité des avocats, médecins... Pas du tout le peuple ! Il n'y a eu qu'un seul paysan représentant 85 % de la population ! Et il n'a pas fait beaucoup parler de lui. àè-è\':
Invitée :
D'une part, je pense que Louis XVI n'a jamais eu confiance en personne, sauf en dieu, et encore.
Moi :
Si Dieu est retenu ailleurs, ou s'il n'est que médiocrement intéressé par le déroulement de l'insignifiante aventure humaine, pourquoi nous acharner à arracher le masque consolateur dont il couvre pour nous le visage de son éternelle absence ?
( Thierry Maulnier )
Euh ....
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Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
"Deux forces souveraines commandent à l'espèce humaine, et règlent partout les destinées : Le pouvoir et le génie."
( Chamfort )
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Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Après de longues négociations, il fut convenu que Mirabeau agirait sur deux fronts : d'une part il rédigerait des notes aux souverains pour les conseiller, d'autre part, il influencerait les travaux constitutionnels dans un sens favorable à l'accroissement du pouvoir royal.
( Evelyne Lever )
Marie-Antoinette n'est pas convaincue et écrit à Mercy, le 15 août :
Le papier que je vous envoie, Monsieur le comte, me paraît d'un genre et d'un style si extraordinaires que j'ai cru essentiel que vous le connussiez avant qu'on vous en parle.
À vous parler franchement, il me paraît fou d'un bout à l'autre, et il n'y a que les intérêts de M. de La Marck qui y soient bien ménagés.
Comment M. ou tout autre être pensant peut-il croire que jamais, mais surtout dans cet instant, le moment soit venu pour que nous, nous provoquions la guerre civile ?
( Mirabeau estimait en effet qu'il "fallait se préparer aux événements en les attendant, ou les provoquer en les dirigeant... En deux mots la guerre civile est certaine et peut-être nécessaire." )
Il y a encore pour le moins de la maladresse à croire que le décret de l'Assemblée, qui prie le roi de nommer des inspecteurs pour examiner les fonds et les masses des régiments, que ce même décret, dis-je, puisse faire nommer tranquillement au roi des officiers généraux à la tête d'un corps de troupes tel que les régiments suisses, qui forment tout de suite douze mille hommes. Je vois bien, à présent, la cause de l'indifférence et de la générosité avec laquelle M. de La Marck abandonnait les régiments allemands. Le projet de composer en idée et in petto plusieurs corps de troupes est absurde, si on en nomme d'avance les chefs, et si on ne les nomme pas, ils ne peuvent rien faire.
Mirabeau conseillait au roi de nommer un inspecteur lui-même, pour garantir sa fidélité : comme par hasard son ami La Marck.
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Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Mais là on y insère Louis XVI... l'événement perd tout le poids politique que prend alors Marie-Antoinette... boudoi29
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Alors, Loulou était-il là, ou n'était-il pas là ? Les sources divergent .
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Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Éventail de la mort de Mirabeau.
- Éventail en papier, à monture en bois de palissandre, à frange de soie rouge, exécuté en 1791. Au milieu, buste de Mirabeau rayonnant, posé sur un nuage où éclate la foudre. On lit sur le socle : Je combattrai les factieux de tous les partis, et sur une banderole : HONORÉ-GABRIEL-RIQUETTI MIRABEAU.
De chaque côté, des médaillons ovales :
- n° 1, ayant pour légende la réponse de Mirabeau à M. de Dreux-Brézé : Nous sommes ici par la volonté du peuple, nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes ;
- n° 2, ayant pour légende la phrase de Mirabeau à la tribune : Je vois d'ici la fenêtre d'où Charles IX tirait sur ses sujets ;
- n° 3, ayant pour légende la phrase de Mirabeau se présentant à la cour : Je vous ordonne d'aller dire au Roi que le Président de la Nation vient pour lui parler ;
- n° 4, ayant pour légende la parole de Mirabeau : Mes vœux ont toujours été pour le peuple ; il m'est bien doux de mourir pour lui. (Musée Carnavalet.)
Ainsi l'éventail est-il décrit par Edmond de Goncourt dans sa table des matières.
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Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Mirabeau...enfant alors...avant la Bastille ... S'était-il comporté à l'école (il devait plutôt avoir eu précepteur ...) comme dans la Salle des Menus Plaisirs de Versailles? :
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Honoré-Gabriel Riqueti (ou Riquetti), comte de Mirabeau
Ce qui est curieux, c'est qu'à cette époque, on évitait de pousser à la révolte les enfants envers leur maître ! :
Par contre, il était courant de recréer des tableaux historiques à l'école.
Par contre, il était courant de recréer des tableaux historiques à l'école.
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