La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Voici une lettre (apocryphe) de Marie-Antoinette à la princesse de Lamballe en date du "26 juin 1791" (après l'arrestation à Varennes donc), reproduite dans les "Mémoires historiques de Marie-Thérèse-Louise de Carignan, princesse de Lamballe", publiés en 1801 :
Pourquoi apocryphe ? Les raisons sont multiples :
1/ Le style : grandiloquent : sort "cruel" etc... Dans ses lettres authentiques, Marie-Antoinette est plus dans la retenue. Elle ne parle jamais de ses "ennemis" dans sa correspondance (elle préfère parler des "gueux" ou des "enragés"). On la voit mal parler de la "couronne de son fils" non plus ...
2/ L'erreur historique du faussaire : on sait maintenant que c'est à la demande de Marie-Antoinette, encouragée par Barnave (qui lui demandait de faire revenir les émigrés), que Madame de Lamballe est revenue en France au mois de novembre 1791. Or, cette lettre fait dire l'inverse à la reine.
Dans une lettre authentique à Barnave, en date du 29 septembre 1791, Marie-Antoinette écrivait en effet :
"Au reste, on aura beau dire, ce n'est pas de notre aveu qu'ils (les émigrants) s'en vont. Nous ne pouvons rien dire, et la plus forte preuve que nous ne sommes pas d'accord, c'est que toutes les personnes sur lesquelles j'ai vraiment des droits reviennent, nommément Mme de Lamballe que j'engage à revenir."
Pourquoi apocryphe ? Les raisons sont multiples :
1/ Le style : grandiloquent : sort "cruel" etc... Dans ses lettres authentiques, Marie-Antoinette est plus dans la retenue. Elle ne parle jamais de ses "ennemis" dans sa correspondance (elle préfère parler des "gueux" ou des "enragés"). On la voit mal parler de la "couronne de son fils" non plus ...
2/ L'erreur historique du faussaire : on sait maintenant que c'est à la demande de Marie-Antoinette, encouragée par Barnave (qui lui demandait de faire revenir les émigrés), que Madame de Lamballe est revenue en France au mois de novembre 1791. Or, cette lettre fait dire l'inverse à la reine.
Dans une lettre authentique à Barnave, en date du 29 septembre 1791, Marie-Antoinette écrivait en effet :
"Au reste, on aura beau dire, ce n'est pas de notre aveu qu'ils (les émigrants) s'en vont. Nous ne pouvons rien dire, et la plus forte preuve que nous ne sommes pas d'accord, c'est que toutes les personnes sur lesquelles j'ai vraiment des droits reviennent, nommément Mme de Lamballe que j'engage à revenir."
Dernière édition par Cosmo le Ven 07 Nov 2014, 13:11, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Je ne reconnais en effet en rien le ton habituel de la fille de la grande Marie-Thérèse dans cet écrit dramatique et alarmant... La noblesse de Marie-Antoinette est dans la retenue en ce qui La concerne afin d'apaiser Ses amis.
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Exactement. Elle n'a en outre jamais usé d'un "O ! ma chère machin-chouette" . boudoi29
Quant au "Sans Elisabeth, je ne sais jusqu'où serait allé mon désespoir", c'est ridicule lorsque l'on connaît la nature réelle des relations de Marie-Antoinette avec Mme Elisabeth.
Quant au "Sans Elisabeth, je ne sais jusqu'où serait allé mon désespoir", c'est ridicule lorsque l'on connaît la nature réelle des relations de Marie-Antoinette avec Mme Elisabeth.
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Cosmo a écrit:Exactement. Elle n'a en outre jamais usé d'un "O ! ma chère machin-chouette" . boudoi29
Quant au "Sans Elisabeth, je ne sais jusqu'où serait allé mon désespoir", c'est ridicule lorsque l'on connaît la nature réelle des relations de Marie-Antoinette avec Mme Elisabeth.
En effet, cette lettre est grotesque... L'ange Elisabeth... ça me fait penser à Joséphine l'ange gardien
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Cosmo a écrit:
(mot "coeur" extrait de la lettre reproduite ci-dessus, soit-disant adressée par Marie-Antoinette à la princesse de Lamballe).
De plus, bizarrement, cette lettre à la princesse de Lamballe reprend, presque mot pour mot, une phrase que la reine avait déjà employé dans une lettre (authentique) à la duchesse de Polignac : "j'aime à être tranquille sur tout ce qui m'interesse" ... ça sent le faussaire à plein nez.
ou bien la reine n'avait plus d'inspiration et a copié simplement ce qu'elle avait déjà écrit avant
Quant au mot "dangereuse"... s'il s'agit d'un faussaire, il aurait justement eu recours à ce trompe l'oeil afin que ça ressemble parfaitement à une lettre authentique de Marie-Antoinette. Mais, évidemment, pour que ça vende, le nom de la reine sur la lettre est indispensable
Quant à cette lettre, elle ne peut être datée de 1788 puisque la princesse ne fréquentait plus guère les franc-maçons en 1788 (ce qui explique le point d'interrogation). Si cette lettre est authentique, elle doit figurer avec l'autre lettre écrite par Marie-Antoinette en 1781 dans laquelle elle cause sur la franc-maçonnerie avec Mme de Lamballe. Mais même ces deux lettres me semblent douteuses boudoi29
Vous me faites d'ailleurs rire... commencer par une lettre adressée à la princesse de Lamballe qui se termine dans un trou noir
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Comte d'Hézècques a écrit:Cosmo a écrit:Exactement. Elle n'a en outre jamais usé d'un "O ! ma chère machin-chouette" . boudoi29
Quant au "Sans Elisabeth, je ne sais jusqu'où serait allé mon désespoir", c'est ridicule lorsque l'on connaît la nature réelle des relations de Marie-Antoinette avec Mme Elisabeth.
En effet, cette lettre est grotesque... L'ange Elisabeth... ça me fait penser à Joséphine l'ange gardien
Oui ! Et que dire de "Si le ciel, las de nous persécuter bla bla bla bla..." . C'est d'un cruche.
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Comte d'Hézècques a écrit:
Quant à cette lettre, elle ne peut être datée de 1788 puisque la princesse ne fréquentait plus guère les franc-maçons en 1788 (ce qui explique le point d'interrogation). Si cette lettre est authentique, elle doit figurer avec l'autre lettre écrite par Marie-Antoinette en 1781 dans laquelle elle cause sur la franc-maçonnerie avec Mme de Lamballe. Mais même ces deux lettres me semblent douteuses boudoi29
Je ne crois pas non plus à l'authenticité de ces deux lettres. En ce qui concerne celle de 1788 : le laïus sur la religion sonne faux. La religion est à mille lieues des préoccupations de la reine, en particulier à cette date-là où le bateau prend l'eau de toute part (suites de l'affaire du collier, maladie de Louis-Joseph, crise politique). Elle ne parlera de religion que dans sa dernière lettre du 16 octobre 1793, avant de monter sur l'échafaud.
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Je suis tout à fait du même avis. Tout sonne faux dans ces lettres. On a l'impression d'avoir du copier-coller de ce que nous retrouvons ailleurs.
Quant à la signature plus que louche, est-il besoin de préciser que la reine n'avait pratiquement jamais besoin de signer ?
Quant à la signature plus que louche, est-il besoin de préciser que la reine n'avait pratiquement jamais besoin de signer ?
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
J'ai recensé les lettres publiées de Marie-Antoinette à la princesse de Lamballe.
Authentiques ou fausses ? A vous de juger.
1/ Lettre du 7 août (année inconnue) :
Cette lettre ne m'inspire pas confiance du tout. Trop alambiqué, trop chi-chi, trop gnangnan. En bref, ça fleure bon le sentimentalisme en vogue vers le milieu du XIXème siècle (date à laquelle cette lettre est passée en vente, justement ).
2/ Lettre non datée
Cette lettre pourrait être authentique, à mon (très humble) avis. Mais il faudrait vérifier sur l'original, bien sûr.
3/ Lettre du 25 novembre 1781
Comme le dit Lescure, une bien "curieuse" lettre en effet. boudoi32
Fausse.
4/ Lettre du 16 août 1788
Fausse. La reine ne se préoccupe pas de religion ni de franc-maçonnerie dans sa correspondance.
5/ Lettre du 4 novembre 1789
Bof. Ce "ma chère Lamballe" ne me dit rien qui vaille.
A titre de comparaison, dans ses lettres à Charlotte de Hesse-Darmstadt, Marie-Antoinette écrit "ma chère princesse".
6/ Lettre du 9 novembre 1789
Encore une fois, ce "ma chère Lamballe" me paraît bien suspect.
Pour le reste, le style correspond peu ou prou à celui de Marie-Antoinette.
7/ Lettre du 17 novembre 1789
Fausse. Cette lettre ressemble trop à une autre lettre de la reine à Madame de Polignac : "ils font toute ma consolation" ...
8/ Lettre de novembre 1789
Cette lettre pourrait être authentique. Mais il y a quand même un gros doute : un faussaire aurait très bien pu "s'inspirer" des expressions employées par la reine dans sa correspondance - authentique - avec la duchesse de Polignac (cf. l'emploi de l'expression "chou d'amour"...).
9/ Lettre du 30 août 1791
Fausse.
Ces "cris de populace" étaient de trop, Monsieur le faussaire.
10/ Lettre entre juillet et septembre 1791
Archi-fausse.
"Le bon peuple" !... boudoi29
11 / Lettre du 19 octobre 1791
Le style cadre bien avec celui de Marie-Antoinette, sauf l'emploi de l'expression "méchants" je trouve.
12/ Lettre non datée
Fausse. La "bonne Elisabeth", "ma chère Lamballe", le "bon peuple" : tout sonne faux dans cette lettre.
13/ Lettre collective de Louis XVI, Marie-Antoinette et Madame Royale
Fausse. Trop cul-béni. "Nous prions tous Dieu à deux genoux" ! Et pourquoi pas à 3 genoux tant qu'on y est? boudoi29
14/ Lettre non datée des années 80
Celle-là aussi sonne faux. Marie-Antoinette est la fille des césars, elle ne pleure pas d'attendrissement.
15/ Lettre de 1791
Fausse : "ma chère Lamballe", le "bon peuple" (encore une fois) ...
16/ Lettre de septembre 1791
Fausse : la "bonne Elisabeth", le "bon peuple", le "bon bourgeois". Le style est aussi léger que le pas d'un éléphant. C'est pédant, pseudo-intello (à la petite semaine) : "tout cet enthousiasme n'est qu'une lueur, qu'un cri de la conscience que la faiblesse vient bientôt étouffer" écrit la fausse Marie-Antoinette. "C'est re-lou" comme dirait la princesse de Guéméné depuis son tripot.
17/ Lettre du mois de septembre 1791
Fausse. Le faussaire a commis une erreur historique. C'est en effet à la demande de Marie-Antoinette, encouragée par Barnave (qui lui demandait de faire revenir les émigrés), que Madame de Lamballe est revenue en France au mois de novembre 1791. Or, cette lettre fait dire l'inverse à la reine.
Dans une lettre authentique à Barnave, en date du 29 septembre 1791, Marie-Antoinette écrivait :
"Au reste, on aura beau dire, ce n'est pas de notre aveu qu'ils (les émigrants) s'en vont. Nous ne pouvons rien dire, et la plus forte preuve que nous ne sommes pas d'accord, c'est que toutes les personnes sur lesquelles j'ai vraiment des droits reviennent, nommément Mme de Lamballe que j'engage à revenir."
18/ Lettre de 1791
Fausse. Un petit florilège d'erreurs. : "ma chère Lamballe", "ne revenez pas en ce moment"...
Authentiques ou fausses ? A vous de juger.
1/ Lettre du 7 août (année inconnue) :
Cette lettre ne m'inspire pas confiance du tout. Trop alambiqué, trop chi-chi, trop gnangnan. En bref, ça fleure bon le sentimentalisme en vogue vers le milieu du XIXème siècle (date à laquelle cette lettre est passée en vente, justement ).
2/ Lettre non datée
Cette lettre pourrait être authentique, à mon (très humble) avis. Mais il faudrait vérifier sur l'original, bien sûr.
3/ Lettre du 25 novembre 1781
Comme le dit Lescure, une bien "curieuse" lettre en effet. boudoi32
Fausse.
4/ Lettre du 16 août 1788
Fausse. La reine ne se préoccupe pas de religion ni de franc-maçonnerie dans sa correspondance.
5/ Lettre du 4 novembre 1789
Bof. Ce "ma chère Lamballe" ne me dit rien qui vaille.
A titre de comparaison, dans ses lettres à Charlotte de Hesse-Darmstadt, Marie-Antoinette écrit "ma chère princesse".
6/ Lettre du 9 novembre 1789
Encore une fois, ce "ma chère Lamballe" me paraît bien suspect.
Pour le reste, le style correspond peu ou prou à celui de Marie-Antoinette.
7/ Lettre du 17 novembre 1789
Fausse. Cette lettre ressemble trop à une autre lettre de la reine à Madame de Polignac : "ils font toute ma consolation" ...
8/ Lettre de novembre 1789
Cette lettre pourrait être authentique. Mais il y a quand même un gros doute : un faussaire aurait très bien pu "s'inspirer" des expressions employées par la reine dans sa correspondance - authentique - avec la duchesse de Polignac (cf. l'emploi de l'expression "chou d'amour"...).
9/ Lettre du 30 août 1791
Fausse.
Ces "cris de populace" étaient de trop, Monsieur le faussaire.
10/ Lettre entre juillet et septembre 1791
Archi-fausse.
"Le bon peuple" !... boudoi29
11 / Lettre du 19 octobre 1791
Le style cadre bien avec celui de Marie-Antoinette, sauf l'emploi de l'expression "méchants" je trouve.
12/ Lettre non datée
Fausse. La "bonne Elisabeth", "ma chère Lamballe", le "bon peuple" : tout sonne faux dans cette lettre.
13/ Lettre collective de Louis XVI, Marie-Antoinette et Madame Royale
Fausse. Trop cul-béni. "Nous prions tous Dieu à deux genoux" ! Et pourquoi pas à 3 genoux tant qu'on y est? boudoi29
14/ Lettre non datée des années 80
Celle-là aussi sonne faux. Marie-Antoinette est la fille des césars, elle ne pleure pas d'attendrissement.
15/ Lettre de 1791
Fausse : "ma chère Lamballe", le "bon peuple" (encore une fois) ...
16/ Lettre de septembre 1791
Fausse : la "bonne Elisabeth", le "bon peuple", le "bon bourgeois". Le style est aussi léger que le pas d'un éléphant. C'est pédant, pseudo-intello (à la petite semaine) : "tout cet enthousiasme n'est qu'une lueur, qu'un cri de la conscience que la faiblesse vient bientôt étouffer" écrit la fausse Marie-Antoinette. "C'est re-lou" comme dirait la princesse de Guéméné depuis son tripot.
17/ Lettre du mois de septembre 1791
Fausse. Le faussaire a commis une erreur historique. C'est en effet à la demande de Marie-Antoinette, encouragée par Barnave (qui lui demandait de faire revenir les émigrés), que Madame de Lamballe est revenue en France au mois de novembre 1791. Or, cette lettre fait dire l'inverse à la reine.
Dans une lettre authentique à Barnave, en date du 29 septembre 1791, Marie-Antoinette écrivait :
"Au reste, on aura beau dire, ce n'est pas de notre aveu qu'ils (les émigrants) s'en vont. Nous ne pouvons rien dire, et la plus forte preuve que nous ne sommes pas d'accord, c'est que toutes les personnes sur lesquelles j'ai vraiment des droits reviennent, nommément Mme de Lamballe que j'engage à revenir."
18/ Lettre de 1791
Fausse. Un petit florilège d'erreurs. : "ma chère Lamballe", "ne revenez pas en ce moment"...
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Cosmo a écrit:La nuit, la neige a écrit:Au delà de l’écriture qui, quoique je sois bien moins spécialiste que vous, me semble plus que douteuse ; de même que la signature bien grasse (et pourtant inutile) ; c’est tout le fond de cette lettre qui sonne faux...
Tous ces détails et toutes ces « phrases clés » alléchantes pour un acheteur crédule, et surtout son « ma chère Lamballe » ou encore « mon mari ».
Bien vu. Ce "ma chère Lamballe" me paraît incongru.
J'ai également lu quelque part (dans le trou noir sans doute ), que la reine écrivait "mary" et non "mari". Il faudrait vérifier si c'est vrai.
Marie-Antoinette écrivait effectivement "mary" et non "mari".
Exemple avec cette lettre du 13 août 1773, de Marie-Antoinette à sa mère Marie-Thérèse :
L'authenticité de la lettre de Marie-Antoinette à la princesse de Lamballe, postée en début de sujet, est donc bien douteuse.
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Je ne sais pas si une faute peut être une preuve... On peut faire une faute qu'on ne récidive pas...
La date semble être une annotation (de Vermond?) à l'écriture bien plus fine et régulière...
Bien à vous.
La date semble être une annotation (de Vermond?) à l'écriture bien plus fine et régulière...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Majesté a écrit:Je ne sais pas si une faute peut être une preuve... On peut faire une faute qu'on ne récidive pas...
.
Certes. Mais c'est un élément de plus dans la balance ; élément qui, ajouté à tous ceux précédemment évoqués, fait plutôt pencher vers la conclusion que nous sommes en présence d'un faux.
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Cosmo a écrit:
Cette lettre ne m'inspire pas confiance du tout. Trop alambiqué, trop chi-chi, trop gnangnan. En bref, ça fleure bon le sentimentalisme en vogue vers le milieu du XIXème siècle (date à laquelle cette lettre est passée en vente, justement ).
Bof. Ce "ma chère Lamballe" ne me dit rien qui vaille.
A titre de comparaison, dans ses lettres à Charlotte de Hesse-Darmstadt, Marie-Antoinette écrit "ma chère princesse".
Cette lettre pourrait être authentique. Mais il y a quand même un gros doute : un faussaire aurait très bien pu "s'inspirer" des expressions employées par la reine dans sa correspondance - authentique - avec la duchesse de Polignac (cf. l'emploi de l'expression "chou d'amour"...).
Merci beaucoup cher Cosmo pour la peine que tu t'es donné à nous montrer toutes ces lettres fausses adressées à Mme de Lamballe
Je vois également beaucoup de copier-coller des lettres authentiques de la reine adressées à Mme de Polignac.
« Ma chère Lamballe », « ma bonne Lamballe » ... je trouve que ça a quelque chose de condescendant, et même si la reine avait préféré la compagnie de Mme de Polignac, s'étant lassée un peu des crises de nerfs et de la susceptibilité de son amie devenue surintendante de sa Maison, je ne pense pas non plus qu'elle ait utilisé ces termes dans ses lettres à Mme de Lamballe, sauf si la reine l'a toujours appelé ainsi, par tendresse ou en la taquinant, l'on ne le saura jamais...
De surcroît, il ne faut pas oublier que la princesse a sans doute dû détruire la plupart de ses lettres aux commencements de la Révolution. Et une fois morte, les révolutionnaires ont détruit ce qui restait de son héritage. Voilà pourquoi il ne reste pratiquement que des lettres de la princesse de Lamballe, mais rarement des lettres réceptionnées par elle.
Que penser dans ce cas d'une lettre assez curieuse, tombée de la coiffe de la princesse lors du premier coup mortel et tâchée de son sang ( ), comme le dit M. De Lescure ?
Je vois qu'on y donne aussi du « chère Lamballe », mais l'écriture me semble être celle de la reine, surtout quand on examine de près la façon dont elle écrit les « r ».
« Vous ne devez pas douter, mon cher cœur, du plaisir que nous avons eu à apprendre votre heureuse arrivée. Dans les nouveaux malheurs qui m'accablent, c'est une consolation de savoir à l'abri ceux qu'on aime. Je n'ai pas changé d'avis sur ce dont je vous ai parlé, puisque les choses sont toujours les mêmes.
Soyez sûre, ma chère Lamballe, qu'il y a dans ce cœur-là plus d'amour personnel que d'affection pour son frère, et certainement pour moi. Sa douleur a été toute sa vie de ne pas être né le maître, et cette fureur de se mettre à la place de tout n'a fait que croître depuis nos malheurs, qui lui donnent l'occasion de se mettre en avant.
Mais ne parlons pas de nos chagrins ; parlons de vous : c'est un sujet aussi inépuisable et plus agréable. Donnez-moi souvent de vos nouvelles. Le roi a vu toutes vos lettres et en a été fort touché. Adieu, mon cher coeur. Écrivez-moi que vous m'aimez toujours : j'en ai grand besoin. Pour moi, vous savez que je ne peux changer.
Le roi a reçu ce matin une lettre de Mr. de Penthièvre, et je rouvre ma lettre pour vous prier d'assurer la comtesse que son affaire était déjà faite, et qu'il n'était pas besoin d'en faire écrire de si loin. Comptez toujours que l'on ne remettra pas au lendemain quand on pourra faire les choses le jour même. Adieu ma chère cœur. Brûlez ma lettre.
Je rouvre une seconde fois ma lettre chez le roi, pour vous dire que votre seconde m'arrive. Merci, merci pour lui et pour moi. Mon amitié est inaltérable. Vous êtes un ange. »
Pauvre reine, elle devait être embêtée au plus haut degré d'avoir dû rouvrir par deux fois sa lettre
Et voici la note de bas de page de M. De Lescure par rapport à cette lettre :
Explications pour le moins un peu farfelues... la reine aurait sommé Mme de Lamballe de brûler la lettre, et c'est grâce à cela que la lettre aurait été conservée, ramassée dans une marée de sang par qui ? car il me semble qu'il n'y avait que des personnes hostiles présentes autour de la princesse lors de son massacre ?
Et puis : grâce à la libéralité de M. Feuillet de Conches. Nous savons, hélas, que M. Feuillet de Conches a fait publier beaucoup de compilations avec bon nombre de lettres fausses, notamment aussi de la reine adressée à sa sœur Marie-Christine.
Sacré XIXème siècle... On se demande quels ont été les motifs des faussaires ? uniquement pécuniaires ou aussi pour donner une image plus pieuse de la famille royale et son entourage en vue de leur béatification sous la Restauration et après ? boudoi32
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
J'ajoute à cette longue liste de lettres très certainement écrites par des faussaires, cette autre, conservée à l'Académie royale de Belgique.
Elle est supposée être datée du 26 septembre 1780. La reine faisant part à la princesse de sa tristesse à l'annonce de la mort du frère ainé de celle-ci, Victor-Amédée II de Savoie Carignan, décédé en septembre :
Au delà de l'étude graphologique que je laisse aux experts, nous remarquons à nouveau ici son "ma chère Lamballe", l'absence de fautes, et enfin l'immense signature aussi inutile que mal assurée...
Elle est supposée être datée du 26 septembre 1780. La reine faisant part à la princesse de sa tristesse à l'annonce de la mort du frère ainé de celle-ci, Victor-Amédée II de Savoie Carignan, décédé en septembre :
Au delà de l'étude graphologique que je laisse aux experts, nous remarquons à nouveau ici son "ma chère Lamballe", l'absence de fautes, et enfin l'immense signature aussi inutile que mal assurée...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Je suis d'accord avec vous mon cher Cosmo : cette lettre est probablement authentique.
Dans cette lettre de Marie-Antoinette à la princesse de Lamballe, la reine écrit, au sujet de Louis-Charles "je l'aime à la folie".
Or, il est aujourd'hui avéré que Marie-Antoinette a utilisé les mêmes mots dans une lettre au comte Axel de Fersen (recherches CRCC - Evelyn Farr a, quant à elle, trouvé l'expression "je vous aime à la folie" dans une lettre de Fersen à Marie-Antoinette), que voici :
Il y a donc fort à parier que la lettre de Marie-Antoinette à la princesse de Lamballe, vendue aux enchères en 1847, n'est pas l'oeuvre d'un faussaire. A cette date, on ne connaissait aucune autre lettre de la reine , employant les mêmes mots ("je l'aime à la folie"). Un faussaire ne pouvait pas deviner en 1847, que l'on découvrirait les mêmes termes ("je vous aime à la folie"), 170 ans plus tard, dans une lettre de la reine à son amant.
Pour le reste, l'emploi par la reine, de termes similaires pour exprimer l'amour qu'elle porte à son fils et celui qu'elle éprouve pour son amant, est troublant. Manifestement, il y avait, dans l'esprit de Marie-Antoinette, un lien entre Louis-Charles et Axel. On n'utilise pas les mêmes termes pour deux personnes différentes par pure coïncidence. Louis-Charles était-il l'enfant de Marie-Antoinette et Fersen?
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Le raccourci est hardi ... Si, si, Marie-Antoinette avait déjà employé cette formule ( et toujours pour son petit Louis Charles ) , dans cette lettre à Mme de Polignac, citée par le duc de Berry.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Merci ma chère Eléonore, tu apportes de l'eau à mon moulin .
Il est donc bien confirmé que Marie-Antoinette "aime à la folie" son petit chou d'amour, de même qu'elle "aime à la folie" Axel Fersen.
Autre coïncidence troublante : comme Evelyn Farr l'a fait remarquer dans son dernier livre ("Marie-Antoinette et le comte de Fersen : la correspondance secrète"), lorsque Esterhazy faisait référence à Fersen, il le désignait par un surnom identique à celui que la reine utilisait pour désigner son propre fils : "le Chou".
Voici la lettre d'Esterhazy à sa femme, publiée par Ernest Daudet en 1907, qui en témoigne :
Il est donc bien confirmé que Marie-Antoinette "aime à la folie" son petit chou d'amour, de même qu'elle "aime à la folie" Axel Fersen.
Autre coïncidence troublante : comme Evelyn Farr l'a fait remarquer dans son dernier livre ("Marie-Antoinette et le comte de Fersen : la correspondance secrète"), lorsque Esterhazy faisait référence à Fersen, il le désignait par un surnom identique à celui que la reine utilisait pour désigner son propre fils : "le Chou".
Voici la lettre d'Esterhazy à sa femme, publiée par Ernest Daudet en 1907, qui en témoigne :
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Oui, " le chou " , sous la plume d'Esterhazy pour désigner Fersen, c'est le petit détail charmant qui fait tilt !
Plusieurs historiens après Ernest Daudet ont transformé ce " chou " en " chose " ...
Il faudrait le voir écrit .
Plusieurs historiens après Ernest Daudet ont transformé ce " chou " en " chose " ...
Il faudrait le voir écrit .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
L'Histoire vient de faire un grand pas .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Dites, elle est où la princesse de Lamballe dans tout ça ?
Fersen et Lamballe, d'ailleurs, ce n'était pas de l'amour réciproque
Fersen et Lamballe, d'ailleurs, ce n'était pas de l'amour réciproque
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Comte d'Hézècques a écrit:
Fersen et Lamballe, d'ailleurs, ce n'était pas de l'amour réciproque
Ah tiens ! A quoi penses-tu , mon cher Félix ? Je ne crois pas avoir lu quoique ce soit sur la relation entre Fersen et la princesse de Lamballe.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec la princesse de Lamballe
Pas de relation amoureuse évidemment
Je pensais à la remarque de Fersen dans son journal après avoir passé une soirée à Bruxelles en la présence de Mme de Lamballe
Je suis d'ailleurs convaincu que Marie Antoinette n'a jamais mis la princesse dans le secret de sa liaison avec Fersen, ayant peur d'une indiscrétion, comme plus tard au Temple lorsqu'elle insistait auprès de Mme de Tourzel de répondre à la place de la princesse, si jamais les révolutionnaires commençaient à poser des questions délicates.
Je pensais à la remarque de Fersen dans son journal après avoir passé une soirée à Bruxelles en la présence de Mme de Lamballe
Je suis d'ailleurs convaincu que Marie Antoinette n'a jamais mis la princesse dans le secret de sa liaison avec Fersen, ayant peur d'une indiscrétion, comme plus tard au Temple lorsqu'elle insistait auprès de Mme de Tourzel de répondre à la place de la princesse, si jamais les révolutionnaires commençaient à poser des questions délicates.
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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