Nous serons comme des dieux et Joujou. De Eve de Castro

J’avais adoré son précédent roman « Nous serons comme des dieux », qui avait reçu en son temps le prix des Deux Magots.
Très belle plume !  :\\\\\\\\:

Nous serons comme des dieux
De Eve de Castro




Présentation :
Philippe d'Orléans, régent de France après la mort de Louis XIV, aime d'une passion interdite l'aînée de ses filles, la scandaleuse duchesse de Berry, qui le comble et le torture.
Adélaïde, la cadette, éprise en secret de son père, s'enferme au cloître pour racheter les péchés d'un règne qui viole les lois humaines et divines. Dans l'ombre, dévorée elle-même de désir jaloux, elle dresse le procès d'un amour au-delà du bien et du mal. Autour de ce drame intime et cruel, l'auteur des "Bâtards du soleil" et "d'Ayez pitié du coeur des hommes" (prix des Libraires 1992) brosse une fresque somptueuse, parsemée de dialogues étincelants, où revit dans sa vérité une des époques les plus fascinantes de notre histoire.


Eve de Castro publie donc ce mois-ci ce nouveau roman.

Joujou
De Eve de Castro
Chez Robert Laffont (Novembre 2014)



Présentation :
L'incroyable et formidable vie de Joujou, jouet humain.

Russie polonaise, 1741. Tombée dans la misère, la comtesse Boruwlaska vend son fils à une amie fortunée.
Comme jouet humain.
À neuf ans, Joseph a la taille d'un enfant à la naissance. Idéalement proportionné, les traits fins, ravissant. C'est une « réduction humaine », un lilliputien. Doué d'une intelligence exceptionnelle.
Un monstre parfait.
Le sort qui l'attend est celui d'un animal de compagnie ou d'une bête de foire. « Joujou » va vivre quatre-vingt-dix-huit ans à cheval entre les fastes de l'Ancien Régime et les débuts de la révolution industrielle, jouer du violon pour des rois et pour des putains, séduire des femmes, sillonner l'Europe à feu et à sang, exciter la convoitise des savants, devenir une légende.
De sa plume vive et élégante, Eve de Castro s'empare avec brio de ce fascinant destin : celui d'un aigle enfermé dans le corps d'une puce.

JOUJOU présenté à STANISLAS à la Cour de LUNEVILLE fut l'ennemi de BEBE la miniature du Roi  -
JOUJOU était plus petit de quelques centimètres que BEBE qui à 30 ans mesurait 81 centimètres alors que JOUJOU à l'époque de la mesure faisait 71 centimètres  - A 25 ans = 89 centimètres et à 30 ans = 99 centimètres  -  de petite noblesse JOSEPH BORUWLASKI , mourut en Angleterre à l'âge de 98 ans, enterré dans la cathédrale de DURHAM près de l'entrée de la chapelle de GALILEE.

Il a écrit ses mémoires et l'on y trouve ce récit concernant BEBE

"A notre première entrevue, il me fit beaucoup d'amitiés et de caresses,mais lorsqu'il s'aperçut que je préférais la compagnie et la conversation des gens sensés à la sienne, quand il vit surtout que le Roi prenait plaisir à se trouver avec moi, il conçut contre moi la jalousie et la haine la plus violente et ce ne fut que par une espèce de miracle que j'échappais à sa fureur.

Un jour nous nous trouvions tous les deux dans l'appartement de Sa Majesté. Ce prince m'ayant fait beaucoup de caresses et plusieurs questions auxquelles je répondis d'une manière satisfaisante, parut enchanté de mes réparties et me témoigna son contentement de la façon la plus affectueuse ; puis se tournant vers BEBE, il lui dit :

- tu vois BEBE, la différence qu'il y a entre JOUJOU et Toi ; il est aimable, gai, amusant et instruit au lieu que Toi, tu n'es qu'une petite machine.


.............le Roi étant sorti, BEBE en profita pour exécuter ses projets de vengeance et s'approchant de moi, me saisit par le milieu du corps et s'efforce de me jeter dans le feu.

je puis m'accrocher par les deux mains à une poignée de fer servant à soutenir les pelles et les pinces et le bruit que je fis en me défendant ramena le Roi qui, venant à mon secours, me tira du danger.

Il fit saisir BEBE par ses domestiques, ordonnant qu'on lui infligeât une punition corporelle proportionnée à sa faute et  lui défendit outre cela de jamais reparaître devant lui.

J'intervenais auprès du Roi qui accepta à la condition qu'il me demanderait pardon....

Ce fut avec beaucoup de répugnance que BEBE se soumit à cette humiliation... il tomba en effet malade peu de temps après et en mourut."

Texte tiré  des MEMOIRES DE JOUJOU - FLAMMARION 2008
Reprenant la première édition de 1788 à LONDRES en anglais et français.

MARIE ANTOINETTE

"où revit dans sa vérité une des époques les plus fascinantes de notre histoire."

Le régent amoureux de sa fille, et l’abbesse amoureuse de son père, une vérité historique ?! Ouille ouille !!!

Mais le second roman a l'intérêt de rappeler une figure oubliée (inconnue pour moi jusqu'à aujourd'hui, il me fait penser à Tom Pouce)

portrait de JOUJOU


Portrait de BEBE

au château de LUNVEVILLE se trouvait, en porcelaine, une statue en taille réelle de BEBE, qui a été détruite lors de l'incendie du château - on a retrouvé une partie du corps et la tête.
En principe la manufacture devrait en refaire un exemplaire car il avait un autre original au MUSEE LORRAIN de NANCY.

MARIE ANTOINETTE

Je tombe des nues avec Joujou et Bébé .
Ils sont des cas de nanisme hypophysaire ( nanisme harmonieux ) , semble-t-il .

Quant aux amours au-delà du bien et du mal du Régent, euh... comme Lucius, cela me laisse perplexe .

illustration du jeu du nain jaune en 100 images

BEBE dont nous évoquions ci-dessus - quelques temps après son différend avec JOUJOU, le nain polonais- perdit sa gaieté, devint irascible, violent et méchant - son allure est celle d'un vieillard voûté au teint jaune ;
Hors du château , on le surnomme le "nain jaune" personnage cruel d'un conte de fées de la BARONNE D'AULNOY- 17° siècle .
Vers 1760 un nouveau jeu apparait en LORRAINE " le jeu du nain BEBE" qui devient "LE NAIN JAUNE" jeu de cartes
et de hasard, mêlé de stratégie (on trouve encore très facilement ce jeu qui était très célèbre sous la forme de nombreuses présentations)

BEBE avait tenté de se marier, par deux fois, il avait été éconduit, mais c'était la même personne BARBE SAUVAY ou THERESE SOUVRAY haute de 90 centimètres. Elle était encore vivante à 75 ans et se faisait appeler MADAME BEBE.

Il meurt à 22 ans d'un rhume ou d'une grippe - STANISLAS attentif aux progrès de la science demande une autopsie et qu'on garde le squelette qui sera remis au CABINET DU ROY à PARIS - à Monsieur BUFFON 1767....il est toujours conservé au MUSEE DE L'HOMME A PARIS.
Ses viscères sont dans un mausolée édifié dans l'EGLISE DES MINIMES DE LUNEVILLE.

Pour ceux qui jouent encore à ce célèbre jeu, il faut avoir une pensée pour le repos de BEBE .

MARIE ANTOINETTE

impossible de mettre le squelette entier, mais voici son crâne


MARIE ANTOINETTE

Décidément ce soir, j'ai l'impression de me retrouver dans un train fantôme ! :

Rien ne ressemble plus à un crâne qu'un autre crâne ...

je complète l'histoire de BEBE par une anecdote amusante -
c'est STANISLAS qui a appelé l'enfant BEBE et ce mot, désignant un tout petit enfant, n'existait par dans la langue française.
MARIE ANTOINETTE

la photo du crane est bien celle de NICOLAS FERRY dit BEBE conservé au MUSEE DE L'HOMME DE PARIS.

MARIE ANTOINETTE a écrit:
c'est STANISLAS qui a appelé l'enfant BEBE et ce mot, désignant un tout petit enfant, n'existait par dans la langue française.

Oh !!!
Comme c'est intéressant ! Merci, chère Marie-Antoinette !!! :n,,;::::!!!:

Du nom Bébé donné en 1747 par le roi Stanislas Leszczyński à un nain qu’il avait comme bouffon, ou de bab-, issu de babiller, babine et sous l’influence du mot anglais baby. Le terme bébé n’a pas été utilisé en français avant le xxe siècle.
Avant, on disait « nouveau-né », « nourrisson », voire « enfançon » , nous précise Wiktionnaire !

.

Oui, en effet très intéressant !
Quelqu'un connaîtrait l'étymologie de baby ?

Mme de Sabran a écrit:

Du nom Bébé donné en 1747 par le roi Stanislas Leszczyński à un nain qu’il avait comme bouffon (...)

A propos de Bébé, je lisais récemment dans L’échange des princesses, de Chantal Thomas, lecture que je recommande d'ailleurs vivement, que le duc de Bourbon aurait offert à l’infante Marie Anne Victoire (la malheureuse petite fiancée de Louis XV)...un nain, pour la distraire.
Il venait aussi de la cour de Pologne, et se nommait apparemment Bébé, mais numéro IV.
Et nous sommes alors en 1724.
Je ne sais pas, c’est peut-être un personnage fictif imaginé par Chantal Thomas ?

La nuit, la neige a écrit:
Je ne sais pas, c’est peut-être un personnage fictif imaginé par Chantal Thomas ?

Je viens de surfer ...
Mais je ne trouve que le nain Bébé de Stanislas ...

.

Hier, Franck Ferrand recevait Eve de Castro au micro de l'émission "Au coeur de l’Histoire".

Il était question de Joujou, que nous évoquions dans ce sujet, et de la cour du roi Stanislas.

C’est ici : http://www.europe1.fr/mediacenter/emissions/au-coeur-de-l-histoire/sons/l-integrale-joujou-nain-de-cour-2356735

Voici une chanson du groupe lorrain Ange.

Elle s'intitule : Le Nain de Stanislas.




Le Nain De Stanislas

Que le diable l'emporte 
Le Nain De Stanislas 
Se lasse
Toujours entre deux portes 
Le Nain De Stanislas
Menace de rire 

Nicolas Ferry 
Tel était son nom 
D'un roi Lecsinski 
Il était bouffon 
Le coeur en ficelles 

Haut de quelques pouces 
Il nous contamine
L'entends-tu qui glousse
Sous les crinolines 
Le nez aux dentelles? 

Le diable l'emporte (connais-tu son âme)
Le Nain De Stanislas (qui se damne, qui se veut profane)
Se lasse
Toujours entre deux portes (ressens-tu le drame, qui le damne) 
Le Nain De Stanislas (qui le veut profane) 
Menace de rire (qui le tînt jusqu'en son sommeil) 

Mettez le Vosgien
Crie dans la luzerne 
On lâche le chien 
La nuit aux lanternes 
Le nain est trop précieux (le nain est trop précieux) 

Le diable s'emporte (entends-tu son âme)
Le Nain De Stanislas (qui se damne, qui se veut profane)
Se lasse
Toujours entre deux portes (ressens-tu le drame, qui le damne) 
Qui le veut profane (Le Nain De Stanislas)
Qui le tînt dans son dernier sommeil (menace de mourir)

Et oui môssieur 
Son dernier sommeil
Le dirigea très loin, très loin 
Oh! beaucoup plus loin 
Vers un port de plaisir 
Où les nains se nourrissent d'éloquence
Grandissent, grandissent
Au fil des années- lumière 
Oui môssieur Stanislas
Pardon Monseigneur
Tu te gavais à ses moqueries
Mais ton nain vole vers une onde 
Où le bruit de ton tric-trac 
N'écorche même plus ses oreilles 
Où tes éclats de rire
S'engloutissent corps et âme 
Dans un puits de lumière 
Monsieur Stanislas 
Dans un puits de lumière

Le livre que nous avions déjà présenté vient d'être publié en format poche (donc à petit prix  ) :

Joujou
L'histoire incroyable mais vraie d'un jouet humain
De Eve de Castro
Editions Pocket - Babelio



Présentation :
Russie polonaise, 1741. Tombée dans la misère, la comtesse Boruwlaska vend son fils à une amie fortunée. Comme jouet humain.

À neuf ans, Joseph a la taille d'un enfant à la naissance. Idéalement proportionné, les traits fins, ravissant. C'est une « réduction humaine », un lilliputien. Doué d'une intelligence exceptionnelle. Un monstre parfait.
Le sort qui l'attend est celui d'un animal de compagnie ou d'une bête de foire. « Joujou » va vivre quatre-vingt-dix-huit ans à cheval entre les fastes de l'Ancien Régime et les débuts de la révolution industrielle, jouer du violon pour des rois et pour des putains, séduire des femmes, sillonner l'Europe à feu et à sang, exciter la convoitise des savants, devenir une légende.

De sa plume vive et élégante, Eve de Castro s'empare avec brio de ce fascinant destin. Celui d'un aigle enfermé dans le corps d'une puce.

J'ai beau savoir que l'histoire est vraie, j'ai du mal à y croire; je n' ai pas envie de faire joujou avec une inhumanité débile.
Pourquoi n'est-il pas connu plus que cela, comme Zamor ? 

Comtesse agacée mais prête à lire et à acheter quand même.

Comtesse Diane a écrit:Pourquoi n'est-il pas connu plus que cela, comme Zamor ? 

Sans le savoir on le connaît tout de même ...

Ainsi, lorsque vous dîtes " J'ai beau savoir que l'histoire est vraie, j'ai du mal à y croire; je n' ai pas envie de faire joujou avec une inhumanité débile." utilisez-vous le terme qui vient de ce petit être


Bien à vous.

Je ne connais pas bien le sujet mais nous savons qu'aux XVIè et XVIIè siècles, la haute noblesse des cours de France, mais surtout d'Espagne, appréciait la compagnie d'hommes et femmes de petite taille.

Majesté a écrit:

Ainsi, lorsque vous dîtes " J'ai beau savoir que l'histoire est vraie, j'ai du mal à y croire; je n' ai pas envie de faire joujou avec une inhumanité débile." utilisez-vous le terme qui vient de ce petit être

Je ne parle pas de Joujou mais bien des hommes de peu de foi qui l'ont exploité, martyrisé ! 
... A écrire comme une patate, on n'a pas la frite !!!