Juillet 1789
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Gouverneur Morris
Mme de Sabran
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Re: Juillet 1789
L'un des épisodes les plus illustrés de 1789 (voir nos messages ci-dessus)...
L'entrée du prince de Lambesc aux Tuileries
Ecole française, vers 1800
Plume et encre noire et grise, aquarelle.
39 x 51 cm
Titré en bas : Le Prince de Lambesc Etant Entré au Thuilleries à la tête d'un détachement de royal allemand le 12 juillet 1789 a 7 heure du Soir, il met en fuite les citoyens qui s'y promènent et sabre en sortant un vieillard qui se trouvait sur son passage
Note au catalogue :
Le 12 juillet 1789, le prince Charles-Eugène de Lorraine, prince de Lambesc, fut chargé de veiller à maintenir l'ordre sur la place Louis XV où une foule d'émeutiers s'était massée, manifestant contre le renvoi de Necker. À la tête du régiment royal allemand, peu expérimenté dans le domaine du maintien de l'ordre, il choisit d'évacuer les jardins des Tuileries. En soirée, la rumeur se répandit dans Paris, qu'il aurait fait charger des pauvres gens. En but aux provocations de la foule, sans ordre précis de la cour, les troupes royales de Besenval et Lambesc quittèrent la capitale.
* Source et infos complémentaires : Thierry de Maigret - Paris, vente du 9 juin 2023
L'entrée du prince de Lambesc aux Tuileries
Ecole française, vers 1800
Plume et encre noire et grise, aquarelle.
39 x 51 cm
Titré en bas : Le Prince de Lambesc Etant Entré au Thuilleries à la tête d'un détachement de royal allemand le 12 juillet 1789 a 7 heure du Soir, il met en fuite les citoyens qui s'y promènent et sabre en sortant un vieillard qui se trouvait sur son passage
Note au catalogue :
Le 12 juillet 1789, le prince Charles-Eugène de Lorraine, prince de Lambesc, fut chargé de veiller à maintenir l'ordre sur la place Louis XV où une foule d'émeutiers s'était massée, manifestant contre le renvoi de Necker. À la tête du régiment royal allemand, peu expérimenté dans le domaine du maintien de l'ordre, il choisit d'évacuer les jardins des Tuileries. En soirée, la rumeur se répandit dans Paris, qu'il aurait fait charger des pauvres gens. En but aux provocations de la foule, sans ordre précis de la cour, les troupes royales de Besenval et Lambesc quittèrent la capitale.
* Source et infos complémentaires : Thierry de Maigret - Paris, vente du 9 juin 2023
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Juillet 1789
Voici un épisode de la Révolution rarement illustré (du moins qui précède la réception du roi à l'hôtel de ville) :
Le roi à Paris, le 17 juillet 1789
Jean Houel (1735-1813)[/b]
Dessin, 1789
38,5 x 50,5 cm
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Inscription à l'encre :
Vue du louvre au Moment de l'arrivée du roi a Paris le 17 juillet 1789 à 6 heures après midi. Escorté d'un grand nombre de citoyens armes de Piques, et de fusils qui l'acompagnèrent à l'hôtel de ville
Le 17 juillet, Louis XVI prend la route de Paris pour aller à la rencontre de son peuple. Accompagné d'une centaine de députés, il a choisi de se rendre à l'Hôtel de ville, devenu le centre symbolique de la contestation populaire. Il est reçu par le nouveau maire, Bailly, qui s’adresse à lui en ces termes : « J’apporte à Votre Majesté les clefs de sa bonne ville de Paris : ce sont les mêmes qui ont été présentées à Henri IV, il avait reconquis son peuple, ici le peuple a reconquis son roi ». Sous les cris de « Vive la Nation ! », il se fait apposer sur son chapeau la cocarde tricolore. Il pénètre ensuite dans l'édifice en passant sous la voûte formée par les épées des gardes nationaux.
C'est alors que le président du collège électoral, Moreau de Saint-Méry, le complimente : « Le trône des rois n'est jamais plus solide que lorsqu'il a pour base l'amour et la fidélité des peuples »86. Le roi improvise alors un petit discours au cours duquel il déclare approuver les nominations de Bailly et La Fayette ; se montrant alors à la foule qui l'acclame en contrebas, il lance à Saint-Méry : « Mon peuple peut toujours compter sur mon amour ».
* Source texte (extrait) : Wikipedia - Louis XVI
Le roi à Paris, le 17 juillet 1789
Jean Houel (1735-1813)[/b]
Dessin, 1789
38,5 x 50,5 cm
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Inscription à l'encre :
Vue du louvre au Moment de l'arrivée du roi a Paris le 17 juillet 1789 à 6 heures après midi. Escorté d'un grand nombre de citoyens armes de Piques, et de fusils qui l'acompagnèrent à l'hôtel de ville
Le 17 juillet, Louis XVI prend la route de Paris pour aller à la rencontre de son peuple. Accompagné d'une centaine de députés, il a choisi de se rendre à l'Hôtel de ville, devenu le centre symbolique de la contestation populaire. Il est reçu par le nouveau maire, Bailly, qui s’adresse à lui en ces termes : « J’apporte à Votre Majesté les clefs de sa bonne ville de Paris : ce sont les mêmes qui ont été présentées à Henri IV, il avait reconquis son peuple, ici le peuple a reconquis son roi ». Sous les cris de « Vive la Nation ! », il se fait apposer sur son chapeau la cocarde tricolore. Il pénètre ensuite dans l'édifice en passant sous la voûte formée par les épées des gardes nationaux.
C'est alors que le président du collège électoral, Moreau de Saint-Méry, le complimente : « Le trône des rois n'est jamais plus solide que lorsqu'il a pour base l'amour et la fidélité des peuples »86. Le roi improvise alors un petit discours au cours duquel il déclare approuver les nominations de Bailly et La Fayette ; se montrant alors à la foule qui l'acclame en contrebas, il lance à Saint-Méry : « Mon peuple peut toujours compter sur mon amour ».
* Source texte (extrait) : Wikipedia - Louis XVI
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Juillet 1789
Note anonyme sur les événements du dimanche 12 au vendredi 17 juillet.
( Archives nationales )
Le dimanche 12 de juillet,
le départ de Mr Necker a fait commencer la
Révolution.
Le lundi toute la canaille courait les rues menaçant
tout le monde.
Le mardi matin, depuis 10 heures jusqu'à 6 heures,
les Invalides ont été dégarnis de toutes les armes et
canons. Le soir la Bastille a été prise, le gouverneur
tué, le prévôt des marchands de même.
Le mercredi le jeudi, bien des alertes et bien des
frayeurs, le vendredi l'arrivée du roi a mis du
calme.
***
le départ de Mr Necker a fait commencer la
Révolution.
Le lundi toute la canaille courait les rues menaçant
tout le monde.
Le mardi matin, depuis 10 heures jusqu'à 6 heures,
les Invalides ont été dégarnis de toutes les armes et
canons. Le soir la Bastille a été prise, le gouverneur
tué, le prévôt des marchands de même.
Le mercredi le jeudi, bien des alertes et bien des
frayeurs, le vendredi l'arrivée du roi a mis du
calme.
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Cette " note sur la marche de la révolution " fait partie des papiers trouvés aux Tuileries après le 10 août 1792, qui servirent à la "Commission des Vingt-Un " pour la rédaction de l'acte d'accusation contre Louis XVI. Les signatures sont celles de Roland, ministre de l'Intérieur, du conventionnel Pierre-Antoine Laloy et du président du Comité du pouvoir exécutif aux Tuileries, Roussel; elles attestent que la pièce provient des Tuileries et a été remise à Commission des Vingt-Un établie par décret du 6 décembre 1792.
Langage de la peur, cette note anonyme et familière traduit l'insécurité qui règne dans Paris avant et surtout après le mardi 14 juillet. Le texte s'achève dans l'apaisement, à partir du vendredi 17 juillet 1789.
Ce jour-là, en effet, le roi se rend à Paris et y reconnaît la municipalité et la garde nationale. Venant lui-même au milieu de gens en armes, voulait-il montrer qu'il n'avait pas eu l'intention de prendre Paris par la force et qu'il n'entendait pas se dispenser du devoir de sauvegarde et de protection de son peuple inhérent à sa fonction ?
Alors, pièce à charge ou à décharge ?
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Juillet 1789
Séance du 15 juillet 1789 de l'Assemblée nationale.
Sillery vient de présenter un projet d'adresse ainsi conçu :
Sire, l'Assemblée nationale, pénétrée de la douleur la plus profonde des malheurs de la capitale, a déjà eu l'honneur de supplier Votre Majesté de faire retirer les troupes qu’elle a rassemblées aux environs de Paris. Il n'est plus temps, sire, de vous déguiser la vérité: un Roi tel que vous est digne de l'entendre, et l'Assemblée nationale va donner à Votre Majesté la preuve la plus signalée de son patriotisme, en lui parlant avec la franchise qui lui convient.
Votre Majesté est trompée. L'Assemblée nationale va lui retracer les perfides conseils que ses ministres ont osé lui donner. Ils ont dit à Votre Majesté que la nation rassemblée voulait attenter à son autorité; qu'il existait un parti considérable qui voulait former une constitution qui avilirait la dignité royale; et que le seul moyen d'éviter ce malheur, était de rassembler vos troupes, et de paraître avec l'appareil formidable de votre puissance.
Ils vous ont fait entendre que Paris était à l'instant de se soulever; et ces indignes conseillers, prévoyant que l'arrivée des troupes serait le signal d'une insurrection générale, peut-être qu'aujourd'hui ils ont encore osé vous dire que la Révolution qu'ils avaient prévue est arrivée; et peut-être chercheront-ils à se faire un mérite auprès de vous de la prévoyance qu'ils ont eue de vous faire rassembler votre armée. Ah! Sire, voilà les perfides conseils dont l'Assemblée nationale vous demande justice en ce moment. Les cruels peuvent défigurer l'autorité paternelle que vous devez avoir sur vos peuples. Les Français, Sire, adorent leurs Rois, mais ils ne veulent jamais les redouter.
Hier, Sire, peut-être que, si Votre Majesté avait daigné écouter les prières de l'Assemblée nationale, l'éloignement des troupes aurait été suffisant pour remettre le calme et rétablir l'ordre dans la capitale; mais, Sire, les massacres qui ont eu lieu hier, la Bastille assiégée et prise, les exécutions sanguinaires qui en ont été les suites, ont porté le peuple à un excès de fureur qu'il est bien plus difficile d'arrêter.
En effet, à partir du 26 juin, le roi avait fait progressivement concentrer autour de la capitale six régiments puis dix autres, la plupart suisses ou allemands. Il n'avait répondu qu'évasivement aux députations que l'Assemblée lui avait envoyées à la fin de l'après-midi du 14 pour demander l'éloignement des troupes.
Mirabeau renchérit :
Eh bien ! dites au Roi que les hordes étrangères dont nous sommes investis ont reçu hier la visite des princes, des princesses, des favoris, des favorites, et leurs caresses, et leurs exhortations, et leurs présents ; dites-lui que toute la nuit ces satellites étrangers, gorgés d'or et de vin, ont prédit dans leurs chants impies l'asservissement de la France, et que leurs vœux brutaux invoquaient la destruction de l'Assemblée nationale; dites-lui que, dans son palais même, des courtisans ont mêlé leurs danses au son de cette musique barbare, et que telle fut l'avant-scène de la Saint-Barthélemy.
Dites-lui que ce Henri dont l'univers bénit la mémoire, celui de ses aïeux qu'il voulait prendre pour modèle, faisait passer des vivres dans Paris révolté qu'il assiégeait en personne, et que ses conseillers féroces font rebrousser les farines que le commerce apporte dans Paris fidèle et affamé.
Les membres de la députation se disposaient à sortir, lorsque M. de Liancourt demande la parole. Il dit qu'il est autorisé à annoncer à l'Assemblée que le roi, de son propre mouvement, s'est déterminé à venir au milieu des représentants de la nation, et que le grand maître des cérémonies va paraître pour l'annoncer officiellement.
Le roi paraît à l'entrée de la salle, sans gardes, accompagné seulement de ses deux frères. Il fait quelques pas dans la salle; debout, en face de l'Assemblée, il prononce d'une voix ferme et assurée le discours que voici, rédigé de sa main :
« Messieurs, je vous ai assemblés pour vous consulter sur les affaires les plus importantes de l’Etat. Il n’en est pas de plus instante, et qui affecte plus sensiblement mon cœur, que les désordres affreux qui règnent dans la capitale. Le chef de la nation vient avec confiance au milieu de ses représentants leur témoigner sa peine, et les inviter à trouver les moyens de ramener l’ordre et le calme. Je sais qu’on a osé publier que vos personnes n’étaient pas en sûreté. Serait-il donc nécessaire de vous rassurer sur des bruits aussi coupables, démentis d’avance par mon caractère connu ? Eh bien ! C’est moi, qui ne suis qu’un avec ma maison, c’est moi qui me fie à vous ! Aidez-moi, dans cette circonstance, à assurer le salut de l’Etat ; je l’attends de l’Assemblée nationale ; le zèle des représentants de mon peuple, réunis pour le salut commun, m’en est un sûr garant, et comptant sur la fidélité de mes sujets, j’ai donné l’ordre aux troupes de s’éloigner de Paris et de Versailles. Je vous autorise, et je vous invite même à faire connaître mes dispositions à la capitale. »
( Des Etats généraux au 18 brumaire, La Révolution française à travers les archives )
Le Président s'avançant vers le roi :
Sire, l'amour de vos sujets pour votre personne sacrée semble contredire, dans ce moment, le profond respect dû à votre présence, si pourtant un souverain peut être mieux respecté que par l’amour de ses sujets. L'Assemblée nationale reçoit avec la plus vive sensibilité les assurances que Votre Majesté lui donne de l'éloignement des troupes rassemblées par ses ordres dans les murs et autour de la capitale et dans le voisinage de Versailles; elle suppose que ce n'est pas un éloignement à quelque distance, mais un renvoi dans les garnisons ou quartiers d'où elles étaient sorties, que Votre Majesté accorde à ses désirs.
Evènement du 15 juillet 1789, Louis XVI, sortant de l'Assemblée Nationale s'en retourne à pied au Château,
accompagné seulement des Trois Ordres et d'une foule de Peuple
https://wp.stu.ca/worldhistory/wp-content/uploads/sites/4/2015/08/Archive-parlementaire-15-juillet-1789.pdf
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Juillet 1789
Je t'aime tellement. Vous connaissez si bien toute cette histoire, merci beaucoup
p3193259@gmail.com- Messages : 11
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Re: Juillet 1789
Bonsoir à vous, soyez le bienvenu dans le Forum de Marie-Antoinette !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Juillet 1789
LA GRANDE PEUR DE L'ETE 1789
Aux " émotions urbaines " de juillet 1789, dont la prise de la Bastille, n'est en somme que l'exemple parisien, correspondirent dans les campagnes les commotions connues sous le nom de " Grande Peur " . Le débat pour savoir si ces troubles furent concurrents , concomitants ou l'un la cause de l'autre, n'est pas clos; il est lié à l'étude de la Révolution à la campagne et à celle des raisons qui font qu'une partie de la France ne connut pas la Grande Peur. Dans la conjoncture de la crise économique, mendiants et vagabonds couraient les chemins, une fois de plus. La peur n'est pas nouvelle.
Mais, avec son ampleur, ce qui est nouveau, ce sont ces rumeurs d'après lesquelles les aristocrates, ou les ennemis, allaient se servir de ces brigands pour ramener l'ordre ancien, pour combattre la Révolution. Faute de trouver ces ennemis, on s'était armé et on attaqua les châteaux : premiers brûlements de titres féodaux.
La plus grande consternation s'empara des esprits. Chacun s'arma à la hâte de ce qui lui tomba sous la main comme faux, fourche, fusil et allèrent au secours de Ruffec. Il se trouva heureusement que c'était une fausse nouvelle. C'était un spectacle bien alarmant de voir les femmes, enfants et vieillards se réfugier dans les bois comme au temps des guerres civiles.
Note du curé de Bessé sur la Grande Peur,
inscrite au registre des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse
à la date du 28 juillet 1789.
Archives communales de Bessé,
déposée aux Archives départementales de la Charente.
Trois ans avant la constitution de l'Etat civil, le curé relate après coup la grande peur vécue par ce village de l'Ouest : c'est l'une de ces notes que renferment les registres paroissiaux, où parfois les desservants consignaient les événements remarquables, gelées, inondations, cours du grain ou visites épiscopales, sources peu connues et pittoresques de l'histoire des campagnes au jour le jour.
UNE AUTOPSIE DE LA PEUR
Le traumatisme de la grande peur de Ruffec de juillet 1789 a imprégné la mémoire collective au point que, le 14/12/2017,
1789, dans le cycle des conférences consacrées à une autopsie de la peur, le Département de la Charente & GrandAngoulême présentait la Grande Peur de Ruffec :
La naissance d'une rumeur en Charente pendant la Révolution : à qui profite la peur ?
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