La visite du Petit Trianon: Le salon de compagnie

Le salon de compagnie est la pièce principale de ce qu'on nomme « les appartements de la Reine ». On peut y accéder directement depuis le Grand escalier par un petit corridor. À l'origine, il est le salon de réception de madame de Pompadour. Il est parfois aussi appelé « Grand salon ».



On retrouve en partie haute des panneaux muraux la coquille traditionnelle, le reste étant dévolue à une décoration raffinée évoquant la nature, avec des chaînes de fleurs et de fruits sculptées par Guibert. Parfaite illustration de l'esprit floral, les deux « L » du chiffre de Louis XV sont formés de feuilles enlaçant trois fleurs de lys au naturel sous une couronne de fleurs.



Les soubassements sont finement ouvragés par les menuisiers Jean-Antoine Guesnon et Clicot, avec, sur fond de tournesols, des branches de lys mêlées de couronnes de roses. La lanterne, commandée par Marie-Antoinette en 1784 pour remplacer l'ancien lustre de Louis XV, est réalisée par Pierre-Philippe Thomire, en émail bleu lapis, verre et bronze ciselé rehaussé d'ors à deux tons représentant des arcs et carquois de l'Amour désarmé. Après avoir été démontée lors des ventes révolutionnaires, la « fameuse lanterne de Trianon » est installée en 1867 dans le grand escalier avant de retrouver sa place originelle lors des restaurations de 2008.



Comme dans les pièces de réception, les portes sont surmontées de toiles commandées en 1768 dans la série inspirée des Métamorphoses d'Ovide. Nicolas-René Jollain réalise les allégories de Clytie changée en tournesol et Hyacinthe changée en fleur.





À Lépicié sont confiés les deux autres dessus-de-porte: Adonis changé en anémone et Narcisse changé en fleur.





Marie-Antoinette transforme la pièce en salon de musique où elle aime à retrouver le cercle de ses intimes. Le piano-forte est réalisé en 1790 par Pascal-Joseph Taskin31, en bâti de chêne et acajou avec des incrustations d'ébène et de citronnier. La harpe est l'œuvre du luthier de la Reine, Nadermann. Elle est exécutée vers 1780 pour un autre client et est comparable dans sa facture à celle sur laquelle Marie-Antoinette jouait avec un talent hérité de sa formation viennoise. Le goût de la Reine pour ces instruments comme la harpe, le clavecin ou le piano-forte, souvent joués par des femmes, favorise la diffusion de cette musique, que l'on interprète aussi bien dans le cadre intime des sociétés que sur les scènes de concerts.



À demain continuer avec le mobilier qui reste encore  

pour continuer la collection voici une vue ancienne du salon de compagnie modestement meublé
les chaises au MA ne sont pas d'époque XVIII° et par conséquent ne se trouvaient pas dans ce salon.
elles ont été retirées du mobilier du PETIT TRIANON, et il y a quelques années, je les avais retrouvées
au CHATEAU dans un petit passage juste après la salle des gardes de LOUIS XV.

Bonne journée
MARIE ANTOINETTE

J A Gabriel a écrit:

Le salon de compagnie est la pièce principale de ce qu'on nomme « les appartements de la Reine ». On peut y accéder directement depuis le Grand escalier par un petit corridor. À l'origine, il est le salon de réception de madame de Pompadour. Il est parfois aussi appelé « Grand salon ».

Y-a-t-il une différence entre un "salon de compagnie" et un "salon de réception" et si oui, laquelle ?   

Je vois dans un salon de compagnie un boudoir dans lequel on reçoit ses intimes.

Un salon de réception me semble plus solennel et destiné à recevoir des personnes moins proches. C'est plus un salon d'apparat...

Bien à vous.

Et voici quelques références sur le mobilier actuel du salon de compagnie:

Attribué à Bernard Molitor (1755-1833)
Table à thé en acajou et bronze doré, pieds à pilastres ornés de têtes "à l'égyptienne", marques du château de Saint-Cloud au 19e siècle, Petit Trianon, Salon de Compagnie

Jean-Baptiste Sené (1747-1803)
Deux canapes et six fauteils à la reine, en hêtre mouluré et peint. Le mobilier, entré au Petit Trianon sous le Second Empire, orne, en susbtituion, le Salon de Compagnie, les sièges originaux de folito ayant disparu. cet ensemble présente  les marques de Fontainebleau sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.



Pupitre à musique exécuté en 1779 pour le salon de musique de la princesse Kinsky à Paris, par Pierre Gontier, menuisier, Gilles-Paul Cauvet, sculpteur (1731-1788) et F. athon, doreur. Saisi en 1794, aux Tuileries au début de XIXe, entre au Petit Trianon en 1867, à l'occasion de l'expo organisée par l¡Impératrice Eugénie.

Demain, en peu plus si vous voulez...

Evidemment qu'on le veut, JAG !!!  :n,,;::::!!!: 

On n'en a jamais assez !  :;\':;\':; 

Bien à toi !

Oui JAG on adore visiter avec toi !

Majesté a écrit:Evidemment qu'on le veut, JAG !!!  :n,,;::::!!!: 

On n'en a jamais assez !  :;\':;\':; 

Bien à toi !

Mr de Talaru a écrit:Oui JAG on adore visiter avec toi !

Ok alors!!! Suivez-moi mesdames et messieurs!

Pair de bergères et un écran de cheminée a chasis, commandées en 1770 et livrées en 1771 pour le cabinet intérieur de Mme Du Barry au château de Saint-Hubert, en hêtre sculpté et peint. Par Nicolas-Quinibert Foliot (1706-1776), sculpture de Pierre-Edme Babel (?- vers 1779)
Cet ensemble de deux bergères et écran avait été remploté pour la Princesse de Lamballe au château de Fontainebleau et acquis en 1994 grâce â la Versailles Foundation.
(Le château de Saint-Hubert, petite résidence de chasse en forêt de Rambouillet, a été construit pour Louis XV par Gabriel (JAG non, le vrai Gabriel   ) de 1755 à 1759. Vendu en 1796, le château est démoli vers 1855.)
Cet ensemble, encore de style Louis XV, mais avec quelque detail déjà Louis XVI, est en rappel du mobilier d'origine du Petit Trianon, qui devait être assez porche par l'esprit et les formes.

Table de quadrille, livrée en 1768 pour le Petit Trianon, par Gilles Joubert (1689-1775) en merisier et filets d'amarante, pieds cambrés, dessus pliant en deux et couvert de velours. Avec les marques de Petit Trianon et du Garde-Meuble de la Reine. Acquise en 1985. Cette petite table, presque rustique, fut inscrite au Garde-Meuble spédifiquement pour l'ameublement de Petit Trianon. C'est la seule pièce de mobilier qui ait pu revenir de l'ameublement initial!!. Ce type de table, rentre dans la série de meubles "volants" qui pouvaient être amenés ou enlevés facilemente en cas de bessoin. La table fut conservée par Marie Antoinette, puisqu'elle porte les marques du Garde Meuble de la Reine: elle était donc jugée siffisante par elle.

J A Gabriel a écrit:

Ok alors!!! Suivez-moi mesdames et messieurs!

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Je n'ai pas réussi à trouver d'informations sur les chenets, les bras de lumière ou la pendule...
Aidez-moi!!!   
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Un autre meuble identifié:
Chaise du Belvedere, 1781 par François II Foliot (1748-?) Hêtre scuplté et doré. De la Collection Rothschild, Entrée par dation en 1990. Pour le pavillon, Marie Antoinette demanda un ameublement le plus rapidement possible... tel mobilier comportait 8 fauteuils et 8 chaises dont cette. À la Révolution, tous les sièges du "salon du Rocher" furent adjugés en un seul lot au citoyen Sèlliere au prix de 2530 livres, soit moins du tiers du prix d'origine.


auteur photo: "Starus" de Wikimedia(C)

continue la recherche...

Pendule à jeu de flûtes, décor de bronzes ciselés et dorés "l'Astronomie", mouvement Antoine Wolf (avant 1720-1778) provenant du salon de Madame Villeneuve, Inspecteur du Garde-Meuble de la couronne à Paris.


foto: RMN

Et encore un autre:
Bras de lumière (Beaaaaau!!!!  boudoi30 ) 1787, par Pierre-Philippe Thomire (1751-1843).
Provenants du  salon des jeux de Saint-Cloud.


(oui, le paparazzi c'est moi...   )

J A Gabriel a écrit:À la Révolution, tous les sièges du "salon du Rocher" furent adjugés en un seul lot au citoyen Sèlliere au prix de 2530 livres, soit moins du tiers du prix d'origine

Encore un coup du baron et du patronat  

J A Gabriel a écrit:
Bras de lumière (Beaaaaau!!!!  boudoi30 )

Quelle merveille ! Il est somptueux !!!   
J'adore aussi la gentille petite chaise du Belvédère . Elle semble confortable avec son assise bien épaisse .

Cette harpe est absolument magnifique !!! Je la considère toujours comme un personnage participant à la vie de cette pièce !!!  boudoi30  boudoi30  boudoi30 

© EPV / Thomas Garnier / Château de Versailles.

Quelques images de la semaine dernière :