Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI

Le costume de Mme Elisabeth est très étrange, on dirait un décolleté IInd empire, et une ligne Louis XIV ! Il n'y a que la coiffure qui colle !

Majesté a écrit:Je découvre cette représentation unissant Madame Elisabeth et deux de ses frères : Provence et Artois... saurez-vous les distinguer l'un de l'autre ?  : 

Je dirais que Provence est au premier plan et Artois derrière . Il est probable d'ailleurs que l'aîné ait la préséance .

Mme de Sabran a écrit:

Majesté a écrit:Je découvre cette représentation unissant Madame Elisabeth et deux de ses frères : Provence et Artois... saurez-vous les distinguer l'un de l'autre ?  : 

Je dirais que Provence est au premier plan et Artois derrière .  Il est probable d'ailleurs que l'aîné ait la préséance .

Ça crève les yeux ! C'est d'ailleurs la première fois que je trouve les traits de Charles X chez le jeune comte d'Artois.

C'est très vrai ! (c'était une fausse question  :  )
...la bouche n'est cependant pas entr'ouverte... or à cet âge Artois est plus que souvent représenté ainsi

Bien à vous.

Majesté a écrit:... or à cet âge Artois est plus que souvent représenté ainsi
.

... et même après !  

oui, c'est vrai...mais moins à l'époque de son règne...si?
Enfin... cela lui donne un charme attendrissant !  boudoi30 

Bien à vous.

Le charme, c'est ce qu'il avait à revendre ... au détriment du reste !   

Oui ! le plus gros c`est Provence et petit Artois et la fille Élisabeth  : 

Je les trouve bien jolis tous les trois. Nonobstant tout ce que nous savons sur Provence et Artois.  : 

De la main de madame de Mackau dans la correspondance de sa fille et de son mari, le marquis de Bombelles, mai 1777 :

p. 28-29
[...]Je rentre à Versailles demain, où je débuterai la reprise de mon service par l'opéra qu'on donne à l'Empereur. Je voudrais bien pouvoir y céder ma place à votre petite femme qui est très affligée de ne pas y aller. Cela nous satisferait également.
Il faut pourtant, avant de finir, vous dire un mot de l'Empereur car il serait ridicule qu'une lettre partant de Versailles ne parlât pas d'un prince qui, dans ce moment-ci, y fixe toutes les attentions. Sa manière d'être, si peu communes aux personnes de son rang, étonne, mais cette simplicité ne voile pas la majesté, elle n'est qu'adoucie. Son honnêteté, sa bonté, son affabilité lui gagnent tous les coeurs. S'il n'était pas adoré dans son pays, j'en serais bien étonnée. Pour moi qui ai eu l'honneur de le voir chez Madame Elisabeth, j'en étais si contente que je formais en secret des voeux qui vraisembablement ne seront point exaucés. Mais d'après l'attachement que vous me connaissez pour ma charmante petite princesse, vous pouvez juger qu'il fallait que je crusse voir sur la physionomie de l'Empereur qu'il était fait pour la rendre heureuse. Et, dans le vrai, il ne pourrait faire un choix plus convenable car il est impossible d'être plus aimable que cette jeune princesse. Mais, mon ami, les gens de ce haut parage ne se marient pas pour le bonheur, ils ne sont pas aussi heureux que nous, n'est-ce pas ? Plaignons-les sur cet article et réjouissons-nous de l'usage que nous allons faire de notre bon sens en préférant le bonheur aux grandeurs et à l'opulence.
[...]

Intéressant, n'est-ce pas ?
Ainsi les rumeurs sur une possible union entre Joseph II et Madame Elisabeth (tout juste treize ans à cette lettre) allaient bon train. Mais madame de Mackau est assez bien placée pour savoir que celui-ci ne se fera pas. Et de le regretter. Personnellement, je doute que Joseph Ii eut fait le bonheur de madame Elisabeth. Enfin, pourquoi pas...
Mais alors, comme un fait exprès, madame de Mackau confirme tout à fait mon propos d'hier ! Les courtisans, ceux qui entourent d'au plus près les personnes royales, savent très bien que celles-ci ne peuvent prétendre au bonheur de tout un chacun. Les courtisans et les membres de la famille royale n'ont pas la même vie.

Je vais copier ce message pour le placer chez madame Elisabeth, tout autant concernée.

Joseph a été épouvanté par le tour de taille d'Elisabeth ...

C'était en 1777? Si la petite n'avait que treize ans, ce n'était qu'une ado mal dégrossie...ça ne compte donc pas

Bien à vous.

Jospeh II avait accepté son second mariage que contraint et forcé. Au décès de Marie-Josèphe de Bavière, il a certainement fait comprendre à sa mère que ce n'était plus la peine de lui trouver une princesse à épouser. Son frère Léopold assurait largement la succession.
D'ailleurs, je ne me souviens pas avoir lu de la part de Marie-Thérèse un quelconque intérêt à propos de la jeune soeur de Louis XVI. Surtout pour la donner en mariage à son fils aîné. Elle qui demandait des rapports dans les moindre détails quand ses enfants étaient concernés.

Et puis, je doute qu'un homme fait de 36 ans ait pu avoir envie de s'enquiquiner avec une fillette de treize. Si encore elle avait été la plus sublime des princesses ou promise à le devenir ! Charmante, agréable, parfaitement instruite ne devaient pas lui suffire.

En tout cas, j'aimerais bien savoir d'où est venue cette rumeur. Mercy/Marie-Thérèse/Joseph II sont à éliminés. Marie-Antoinette qui souhaitait faire le bonheur de son frère avec la petite soeur qu'elle s'était trouvée ? Aucune trace. Louis XVI qui voulait consolider un peu plus une alliance qui le pesait ? A mon avis Vergennes et Maurepas n'auraient pas été tout à fait enthousiastes à ce sujet.
D'où cela provient-il alors ?

Si je me souviens bien Mme Bertière donne une bonne hypothèse sur le fait de ce "mariage" que ne l'était que dans la tête de quelqu'uns... rafraîchissez-moi la mémoire s'il vous plait

Oui c'est ça. Mais finalement, impossible de déterminer qui sont ces quelques-uns car les concernés et leurs familles a priori n'y pensent même pas.

Louis XVI est déjà "empoisonné" par cette alliance, car dans son éducation, il n'avait pas l'Autriche pour passion.
On lui a fait épouser Marie-Antoinette, qu'il apprendra à aimer le mieux qu'il pourra.
Politiquement il en avait marre des caprices de sa belle famille et le dossier de Bavière en est un bel exemple.
Donc pourquoi en rajouter avec un nouveau mariage...

Majesté a écrit:C'était en 1777? Si la petite n'avait que treize ans, ce n'était qu'une ado mal dégrossie...ça ne compte donc pas
.

Mais c'est lors de son voyage à Versailles en 1781 que Joseph écrit à Kaunitz, le 31 juillet, au sujet de cet hypothétique éventualité de mariage :

Bien des choses s'opposent encore dans mon âme à ce projet . La princesse Elisabeth n'est certes pas faite pour les combattre; elle est épaissie d'une façon dont vous ne pouvez pas vous faire une idée .



.

Angélique de Bombelles a beau être mariée, elle reste une adolescente qui rêve de son cher et tendre si loin d'elle et qui en parle à sa meilleure amie.

p. 33-34 Versailles, ce 13 mars 1778
Mon Dieu qu'hier au soir en voyant votre portrait j'ai eu de plaisir : il est on ne peut plus ressemblant. On l'a apporté aujourd'hui chez Madame Elisabeth : "Ah, c'est le marquis !"Nous avons ensuite achevé la leçon, après, nous nous sommes promenées sur la terrasse. Maman était en affaires dans son grand cabinet, en sorte que nous étions toutes seules, ce qui fait que nous avons beaucoup parlé de vous. Nous faisions des châteaux en Espagne : elle se mariait à un potentat de l'Europe et puis elle vous demandait pour amabssadeur, l'ange était du voyage comme vous l'imagine bien. Et nous nous réjouissions déjà du bonheur que nous aurions si cela pouvait arriver. [...]

Deux véritables collégiennes ou lycéennes ! :

Mme de Sabran a écrit:

Majesté a écrit:C'était en 1777? Si la petite n'avait que treize ans, ce n'était qu'une ado mal dégrossie...ça ne compte donc pas
.

Mais c'est lors de son voyage à Versailles en 1781 que Joseph écrit à Kaunitz, le 31 juillet, au sujet de cet hypothétique éventualité de mariage :

Bien des choses s'opposent encore dans mon âme à ce projet . La princesse Elisabeth n'est certes pas faite pour les combattre; elle est épaissie d'une façon dont vous ne pouvez pas vous faire une idée .



.

Au moins c'est clair ! Avec quatre ans de plus, la petite Elisabeth n'eut pas l'heur de lui plaire plus qu'auparavant. :

A mon avis madame Elisabeth ne pense pas plus à Joseph Ii que lui à elle puisqu'elle parle d'épouser un potentat d'Europe. Pas vraiment de nom ou de pays précis... Et cela dans un contexte de rêverie pure et de discussion entre deux adolescentes.

Österreich a écrit:Louis XVI est déjà "empoisonné" par cette alliance, car dans son éducation, il n'avait pas l'Autriche pour passion.
On lui a fait épouser Marie-Antoinette, qu'il apprendra à aimer le mieux qu'il pourra.
Politiquement il en avait marre des caprices de sa belle famille et le dossier de Bavière en est un bel exemple.
Donc pourquoi en rajouter avec un nouveau mariage...

Tout à fait.
A moins que Joseph II ait sans y penser sérieusement voulu amadouer Louis XVI en faisant mine de s'intéresser à sa petite soeur ?
Heureusement que Louis XVI n'était pas corse ! :

On ne badine pas avec l'honneur familial ! :

Madame Elisabeth prend ses aises ! :

p. 36
[...]Madame Elisabeth me disait encore hier :" Dis bien au marquis que je te donnerai autant de congés qu'il voudra, que je sens le plaisir qu'il doit avoir de t'avoir par celui que j'éprouve." Depuis que je suis établie dans ma petite chambre, elle vient me voir tous les matins, fait souvent apporter son déjeuner. Nous nous établissons à la fenêtre et nous déjeunons. Ce matin nous avons pris du lait qui était excellent.[...]
p. 37 On me fait un habit d'amazone. Je monterai à cheval à Marly avec Madame Elisabeth, j'en suis folle de joie.[...]

Nous remarquons qu'Elisabeth a droit de faire du cheval alors qu'elle n'a pas encore quatorze ans (nous sommes en mars 1778). Marie-Antoinette devra attendre son mariage et encore, presque en cachette de sa mère qui ne cède que parce que sa fille est loin et que cela plaira à Louis XV et au dauphin.

C'est charmant !

Le problème de l'équitation pour Marie Antoinette ce sont les craintes pour la fécondité, craintes bien moins capitales pour la sœur du Roi ....

Oui, si elle avait été enceinte, l'équitation aurait été problématique. Mais à l'époque où elle commence, il y avait peu de risques... Je ne crois pas non plus avoir lu qu'elle en fit lorsqu'elle vivait encore à Vienne.