Marie-Antoinette en grand habit de cour (1775), par et d'après Jean-Baptiste-André Gautier Dagoty

Portrait de la reine en grand habit de cour, par Jean-Baptiste Gautier-Dagoty.

Dagoty présenta ce portrait au roi, à la reine et à la famille royale le 27 juillet 1775. Il obtint l'autorisation d'exposer son oeuvre dans la Grande Galerie du château de Versailles à la vue de toute la Cour et du public. Mme Campan dit que "ce tableau destiné pour la Cour de Vienne et peint par un homme qui ne mérite pas d'être nommé, révolta tous les gens de goût."   

Ce portrait fut reproduit pour les cadeaux royaux, celui du prince de Starhemberg est un de ces cadeaux, fait en 1777 (portrait reproduit ci-dessus).

Dagoty se représenta en train de peindre la reine dans la grande chambre de Versailles. C'est la gouache que possède le Musée de Versailles sur laquelle on voit l'esquisse du grand portrait.

Elle n'était pas très aimable, Mme Campan, avec cette affirmation...  

Mme Campan n'était pas la seule à critiquer ce tableau. Lorsqu'en 1777, Marie-Antoinette offrit ce portrait au prince Georges Adam Starhemberg, le Journal de Paris du 5 janvier publia : "Tous les Français connaisseurs regardent cet ouvrage comme un crime de lèse-majesté. Ils demandent que comme il n'était permis qu'au seul Appelle de peindre Alexandre, il soit défendu à l'ignorance de défigurer si maussadement les grâces et la beauté de leur aimable souveraine." Ce commentaire a sans doute été publié "à l'instigation des peintres de l'académie royale qui voyaient d'un très mauvais oeil que de telles commandes officielles fussent ainsi distribuées à des artistes de second rang" (X. Salmon, "Marie-Antoinette, images d'un destin").

Dagoty n'est pourtant pas un mauvais portraitiste. Mais il arrive à tout le monde de ne plus avoir d'inspiration.

Je trouve cependant la scène d'intimité dans la chambre pleine de grâce et de renseignements pour nous. On y voit un meuble d'été (celui de 1771 ?) un drapé au ciel de lit qui n'est pas celui recréé aujourd'hui, mais le serre-bijoux est déjà là ....

Je suis d'accord avec toi Lucius, j'aime aussi cette scène du cadre de vie de la Reine.
De mémoire, je ne me rappelle pas d'une scène du genre peinte au Petit Trianon...

Je me suis toujours demandé qui pourrait être la vieille aux dentelles noires qui se tient derrière la petite table, tel un fossile du règne précédent... et la femme au pouf énorme à côté pourrait être Mme de Lamballe...
Après la petite leçon de harpe, la reine allait sûrement choisir comment s'emplumer pour la journée, vu la boite remplie de plumes et le miroir posés sur la table  

Le serre bijou c'est le premier, hérité du règne de Louis XV, pas le serre bijou de Schwerdfeger. C'est le même que nous pouvons voir en arrière plan au tableau de Vigée Lebrun, de Marie Antoinette et ses enfants.  

J'aime pas du tout ce tableau... (le premier)
L'impression de voir "Falbalas Première"... La robe me donne l'impression d'une cage, d'une grosse cloche figée, posée là. Marie-Antoinette me semble engoncée, coincée dans ce carcan surchargé. Et en plus, la jupe découvre le soulier...

Déclinaisons variées autour de ce portrait,




et en particulier de son buste :



















Miniature signée Janinet.
Est-ce le même auteur que ces gravures ? https://marie-antoinette.forumactif.org/t2303-portrait-de-marie-antoinette-par-janinet-d-apres-d-agoty

Et cet étonnant portrait, à l'attribution non identifiée :

Ce portrait de Marie-Antoinette en grand habit de cour, par Gautier-Dagoty, est actuellement exposé au Petit-Trianon, à l'emplacement du Marie-Antoinette à la rose de Mme Vigée-Lebrun (ce dernier étant exposé dans le cadre de l'exposition "La Chine à Versailles"). Voici quelques-unes de mes photos de cet impressionnant portrait :

Afin d'avoir une meilleure idée


Jean-Baptiste-André Gautier Dagoty
Huile sur toile, 1775
Commandé par la reine et présenté dans la galerie des Glaces, 27 juillet 1775 ; offert par Marie-Antoinette au prince Georg-Adam von Stahemberg, 1777
Image : RMN GP (Château de Versailles)

Je n'ai jamais aimé ce portrait de la reine ; elle semble flotter dans l'air, s'appuyant sur le globe afin de ne pas basculer dans le vide, et sa robe d'apparat semble servir de Montgolfière :

Le voici dans son cadre d'origine

La chambre de l'appartement du capitaine des gardes du roi

Elle rentre mieux dans le décor de Versailles avec toute sa pompe, plus qu'au Petit-Trianon, où la reine à la rose se sent plus chez elle ; encore qu'il eût fallu qu'on mît le portrait non censuré de la reine en gaule au Petit-Trianon...

Image d'archive d'un portrait au pastel, attribué à Jean-Baptiste-André Gautier Dagoty

Image : Bibliothèque Nationale de France

Et une estampe, d'après le portrait en pied

Dans la Gazette :

... intéressant ! Merci, mon petit Lulu . :n,,;::::!!!:

Oui fascinante lecture dans ces gazettes d'antan
J'ai toujours cru que la reine n'aimait pas ce portrait et qu'elle avait mal parlé de cet artiste dans une lettre à sa mère ; mais peut-être je me trompe et qu'il s'agit encore d'un autre peintre.

Je vois mal la gazette expliquer que "Sa Majestée après avoir considéré le portrait, fruit du travail de l'artiste, l'invectiva et lui cracha dessus de dépit, avant de lacérer la toile. Le public en pourra voir les restes exposés rue des Filles Saint Thomas ....." boudoi26

Oui mais bon, apparemment ce portrait de plein-pied pouvait être exposé dans la Grande Galerie, donc quelque chose doit être vraie dans cet article.

En revanche, je crois Bachaumont capable d'écrire ce que tu viens d'écrire dans ses Mémoires secrets

Je ne dis pas que ce que la gazette dit est faux, mais la reine peut très bien exprimer de la reconnaissance pour le travail fait en public, mais confier dans une lettre qu'elle n'aime pas le résultat !

La reine ne l'aurait jamais critiqué en public bien sûr.

Elle a fait de même quand le chevalier de Florian lui présentait son roman Numa Pompilius et qu'ensuite, dans son intérieur au Petit-Trianon, elle aurait dit que c'est de la soupe au lait :

Oui j'avais bien lu aussi que son portrait de Gautier d'Agoty avait été exposé dans la Galerie des Glaces. Cela devait faire un drôle d'effet car j'imagine que ce devait être une pratique courante, donc qu'il devait y avoir d'autres grands portraits de la famille royale.

L'un n'empêche pas pas l'autre en effet. La reine semble satisfaite par devant mais ne cache pas son déplaisir en privé, c'est logique.
N'oublions pas qu'un mot négatif à un artiste de la part du roi ou de la reine et les voilà probablement responsables d'un suicide...
C'est arrivé au siècle suivant à François-Joseph qui après ce drame fera bien attention.

Le portrait de la reine en buste a disparu, mais la bibliothèque de l’INHA conserve une épreuve en couleurs sur papier non signée (ci-dessous) qui semble en être la version gravée. Cette épreuve est de la plus grande rareté, et peut-être unique. Vuaflart et Bourin ont ignoré cette planche ; Hans Wolfgang Singer (n° 87) et l’Inventaire du fonds français : graveurs du XVIIIe siècle de la Bibliothèque nationale (t. 10 (1968), n° 62) ne la mentionnent que d’après l’exemplaire de l’INHA. Tout en ayant des liens de parenté évidents avec le portrait en pied, ce portrait en buste semble en être une version assagie. Le costume est le même, mais la plupart des ornements en ont disparu. Plus de diadème, plus de broche, plus de perles, moins de plumes, et les mèches aux boucles opulentes ont été raccourcies, ou dissimulées ici par une épaule, là par une brassée de fleurs, opportunément plaquée contre la poitrine de la reine.


J.-B. A. Gautier-Dagoty, Portrait de Marie-Antoinette, estampe en couleurs, [vers 1775], bibliothèque de l'INHA, EA Gautier-Dagoty Jean-Baptiste André 7. Cliché INHA


Bien à vous.

Voici une gravure d'époque, réalisée d'après ce portrait :