Marie-Jean Hérault de Séchelles
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Mme de Sabran :
Quoique, ni biographie, ni roman historique vraiment, j'ai bien aimé l'ouvrage C'était tout les jours tempête de Jérôme Garcin .
Il nous réinvente un Hérault de Séchelles plus humain, plus attachant, surtout passionné de femmes et de chevaux ...
Invité :
Pourtant je trouve que Hérault de Séchelles était déjà très humain . boudoi32
Mme de Sabran :
... par exemple quand il félicite Carrier ?
Kiki :
Je ne savais pas. Ça fait tache.
Mme de Sabran :
Hérault écrit à Carrier, le noyeur fou de Nantes :
Il faut purger cette ville ( ... ) Nous aurons le temps d'être humains lorsque nous serons vainqueurs .
Invité :
La mission d'Hérault en Alsace, durant laquelle il s'est montré d'une grande violence et d'une grande fermeté, fait aussi tâche sur son personnage
Et ce qui me gène le plus, c'est qu'on ne connaît pas le fond de sa pensée, ce qui fait passer ses actes comme des actes gratuits non réfléchis.
Mme de Sabran :
Ouaip ! Il n'y a pas plus déroutant que Hérault .
Et pourtant, Emile Dard écrit que les manuscrits originaux de la Déclaration des Droits de l'Homme même, et du projet de Constitution, sont entièrement de la main de Hérault, comme il l'affirmait lui-même à Lavater .
Je l'ai déjà cité quelque part, mais je peux recommencer :
Je vous pris d'accepter, mon cher Lavater, en attendant une meilleure édition, un exemplaire que je trouve pour le moment sous la main . C'est la Constitution Française ... La Déclaration des Droits est toute entière mon ouvrage . Quant à la Constitution deux de mes collègues ( Couthon et Saint-Just ) et moi, l'avons rédigée . J'en ai fait pour ma part une bonne partie .
Invité :
Oui la biographie que j'ai lue va aussi dans ce sens là, Hérault a bien contribué à l'écriture de cette Constitution. Mais bon...y croyait-il vraiment ? C'est ça le problème !
Mme de Sabran :
Sans doute pensait-il, comme Robespierre que les Droits de l'Homme ne s'étendent pas à nos ennemis .
.
;;;;;;;;;;FIN DE CE BOUTURAGE
.
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Merci pour ce bouturage au sujet de ton « chouchou » ( : )
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Pourquoi mon chouchou ?
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Mme de Sabran a écrit:
Pourquoi mon chouchou ?
Ah si, tu ne peux pas le nier ! :
Je me rappelle d'un portrait de lui que tu avais posté ailleurs. Il était vraiment beau. :c^ùù!!:
Invité- Invité
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Désolée, jai vu que tu avais déjà bouturé ce portrait aujourd'hui.
Invité- Invité
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Je ne sais pas. C’est à toi de nous le dire...:Mme de Sabran a écrit:
Pourquoi mon chouchou ?
Mais c’est fait, me diras-tu.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
J'avais oublié également à quel point il était à croquer petit. boudoi30
Invité- Invité
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
;
Voici la statue de Marie Jean Hérault de Séchelles, sur l'Hôtel de Ville de Paris .
Il faut savoir où la chercher, et l'on a bien du mal à la découvrir puisqu'elle est située sur une façade peu visible située le long de la rue de Rivoli .
Là, là, là !!! ... oui, là ! :n,,;::::!!!:
Une rue Hérault de Séchelles est située dans le 17e arrondissement non loin du métro Porte de Saint-Ouen.
http://lindependantdu4e.typepad.fr/arrondissement_de_paris/2009/07/les-statues-de-lh%C3%B4tel-de-ville-43e-volet-h-de-s%C3%A9chelles.html
Voici la statue de Marie Jean Hérault de Séchelles, sur l'Hôtel de Ville de Paris .
Il faut savoir où la chercher, et l'on a bien du mal à la découvrir puisqu'elle est située sur une façade peu visible située le long de la rue de Rivoli .
Là, là, là !!! ... oui, là ! :n,,;::::!!!:
Une rue Hérault de Séchelles est située dans le 17e arrondissement non loin du métro Porte de Saint-Ouen.
http://lindependantdu4e.typepad.fr/arrondissement_de_paris/2009/07/les-statues-de-lh%C3%B4tel-de-ville-43e-volet-h-de-s%C3%A9chelles.html
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Mettre en sa main tous les moyens possibles de faire le mal, afin de n'en plus sentir le besoin, de se rendre courageux, serein, doux et bienfaisant par le sentiment de sa puissance.
Hum ! ... je trouve ça plutôt tordu .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Quatre lignes dans le Grand Larousse de 1958-59.
Hérault est aujourd'hui à l'Histoire ce que sera Fillon demain. Une anecdote.
Un inconnu du Grand Public; et pourtant une figure des plus importantes :
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9ger-F%C3%A9licit%C3%A9_Sonthonax
Hérault est aujourd'hui à l'Histoire ce que sera Fillon demain. Une anecdote.
Un inconnu du Grand Public; et pourtant une figure des plus importantes :
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9ger-F%C3%A9licit%C3%A9_Sonthonax
pilayrou- Messages : 674
Date d'inscription : 06/03/2014
Age : 63
Localisation : Guilers (Brest)
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Tiens, ça par exemple !!! J'en apprends tous les jours !!!
Hérault de Séchelles a été fiancé à la soeur du baron Chauveau de Frénilly qui le consigne dans ses Souvenirs.
Le monde est tout petit !
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k204797d/f75.image
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Je cite la présentation d'une oeuvre qui sera prochainement proposée en vente aux enchères...
Adélaïde Labille-Guiard (Paris, 1749-1803)
Huile sur toile ovale.
Inscrit à l’encre au dos sur le châssis en bas à gauche : «Labille dte Guiard / l’an 3e de la Rep. que »
65 x 54 cm (...)
Présentation au catalogue
Adélaïde Labille-Guiard
Identité du modèle (attribution) : Marie-Jean Hérault de Séchelles
L’identité du modèle en comparaison avec d’autres portraits représentant Hérault de Séchelles a pu être révélée récemment grâce à l’aide toujours précieuse et amicale du Conservatoire du portrait du XVIIIe siècle que je tiens à remercier chaleureusement.
L’oeuvre présentée ici est notamment très proche du célèbre portrait peint par Jean-Louis Laneuville vers 1793 et conservé au musée Carnavalet (inv. P. 2539) ou encore de l’estampe gravée dans ces mêmes années par Jean-Baptiste Compagnie d’après un dessin de François Bonneville, et dont une épreuve est conservée également à Carnavalet (inv. G. 42317).
Marie-Jean Hérault de Séchelles (1760-1794), président de la Montagne à la Convention, rédacteur de la constitution de l'an I, membre du Comité de salut public.
Laneuville, Jean-Louis (peintre)
Huile sur toile, vers 1793
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Marie-Jean Hérault de Séchelles
Compagnie, Jean-Baptiste (graveur)
Bonneville, François (dessinateur)
Estampe, 18e siècle
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Fils de Jean-Baptiste Martin Hérault de Séchelles et de Marie-Marguerite Magon de La Lande, Marie-Jean Hérault de Séchelles (Paris, 15 novembre 1759–5 avril 1794) est un homme clé de la Révolution.
Selon toute vraisemblance, son père était le fils illégitime du maréchal Louis Georges Erasme de Contades. On doit à ce propos souligner qu’un très séduisant portrait de Marie-Jean
Hérault de Séchelles, peint à l’âge de quatre ans par François-Hubert Drouais, est conservé au château de Montgeoffroy, berceau de la famille de Contades.
Image : Château de Montgeoffroy
Notre sujet : Le château de Montgeoffroy, une escapade au 18e siècle
Et trois autres versions :
Marie-Jean Hérault de Séchelles as a Child
François-Hubert Drouais
Signed and dated lower left: drouais le fils 1763
oval, oil on canvas
Image : Sotheby's (2010)
Portrait de Marie-Jean Hérault de Séchelles enfant
Auteur inconnu
Peinture à l'huile, 18e siècle
Collection Château de Gizeux
Image : Ministère de la Culture (France), Direction Régionale des Affaires Culturelles du Centre Val-de-Loire
Ritratto di Marie-Jean Hérault de Séchelles in costume da Gilles (o Pierrot)
Bottega di François Hubert Drouais
Olio su tela, 1766
Raccolta Banca Federico del Vecchio
Image : Arte Ubi Banca
Dès l’âge de dix-huit ans il embrasse la carrière d’avocat, nommé avocat du Roi, au Châtelet de Paris. Dans les salons parisiens, la compagnie de ce très jeune homme, très beau, élégant - les contemporains sont unanimes - et spirituel, ouvert aux idées nouvelles, était très recherchée.
La Reine Marie-Antoinette fut sensible à son charme, et grâce à une dispense accordée par la souveraine en 1785, il devint le plus jeune avocat général du Châtelet. En 1791, il est nommé commissaire auprès du tribunal de cassation par Louis XVI.
Il s’est toujours vanté d’avoir participé à la prise de la Bastille, et pourtant, sous la Révolution, il aurait discrètement négocié avec l’Autriche l’éventuelle libération de la Reine.
Elu député à l’Assemblée législative en 1791, il siège avec les Montagnards et occupera tour à tour des postes importants au sein des Comités de la Convention nationale, notamment celui chargé de l’Instruction publique puis celui de la Sûreté générale avant d’être élu président de l’Assemblée le 1er novembre 1792.
Hérault de Séchelles n’est pas présent au procès de Louis XVI mais se prononcera à distance pour la mort du roi.
Il sera l’un des rédacteurs de la Constitution de l’An I et de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793.
Son idéalisme et sa grande popularité auprès des Parisiens se sont heurtés au rigorisme et sans doute aussi à la jalousie de Robespierre. Lié avec Danton, on l’accuse notamment d’entretenir des relations avec les émigrés.
Suspecté de trahison par les députés il est, sur proposition de Saint-Just, arrêté le 17 mars 1794 et sera guillotiné le 5 avril 1794 avec Danton et plusieurs dantonistes dont Fabre d’Eglantine et Camille Desmoulins.
Il sera inhumé dans une fosse commune au cimetière des Errancis, puis, lors de la fermeture de ce cimetière, ses restes furent transférés aux Catacombes de Paris.
On a écrit que Marie-Jean Hérault de Séchelles « a toujours été en porte-à-faux vis-à-vis de ses contemporains » et qu’il « avait un pied dans la Révolution, un autre dans ce monde qui disparaissait ».
C’est là une des contradictions qui caractérisent Hérault de Séchelles, jeune aristocrate cultivé, désinvolte et avide de plaisirs, mais aussi ouvert sur le monde moderne qu’il pressentait.
Après sa réception à l’Académie Royale de peinture et de Sculpture en 1783, Adélaïde Labille-Guiard expose régulièrement au Salon où elle rencontre un grand succès. En 1791, alors que Mesdames, ses protectrices émigrent, l’artiste doit rechercher une nouvelle clientèle, et va trouver de nouvelles commandes en particulier auprès des députés. Elle présente au Salon cette même année un nombre important de portraits de députés de l’Assemblée nationale Constituante, dont celui de Talleyrand et de Robespierre.
Peinte trois ans plus tard l’oeuvre présentée ici est à rattacher à cet ensemble de portraits.
On doit noter que l’inscription sur le châssis mentionne la date de l’an 3 ce qui pourrait situer la réalisation de l’oeuvre près de cinq mois après la mort d’Hérault de Séchelles. Ce portrait avait-il été commencé avant l’an 3, est-ce une commande de la famille du député après son décès ? Les recherches effectuées n’ont pas pour le moment permis de le confirmer.
(...)
* Texte : Sophie Join-Lambert (5 novembre 2020)
Docteur en histoire de l’art et conservateur en chef du patrimoine, rédige actuellement levcatalogue raisonné de l’oeuvre d’Adélaïde Labille-Guiard, dans lequel figurera le tableau que nous présentons.
* Source et infos complémentaires : Osenat - Vente l'Empire à Fontainebleau (7 dec. 2020)
Adélaïde Labille-Guiard (Paris, 1749-1803)
Huile sur toile ovale.
Inscrit à l’encre au dos sur le châssis en bas à gauche : «Labille dte Guiard / l’an 3e de la Rep. que »
65 x 54 cm (...)
Présentation au catalogue
Adélaïde Labille-Guiard
- Spoiler:
- Ce portrait d’Adélaïde Labille-Guiard réapparu, en 2000 à l’occasion d’une exposition à la Villa Vauban, vient enrichir de manière importante le corpus de cette artiste. La très belle qualité de l’oeuvre a retrouvé toute sa finesse grâce au travail de restauration récent de Stéphanie Martin et a permis de confirmer l’attribution en révélant des détails d’exécution typiques de la manière de l’artiste.
Le portrait est sur sa toile d’origine et l’inscription sur le châssis semble très vraisemblablement être de la main de l’artiste en comparaison des signatures et inscriptions que l’on trouve sur ses oeuvres et sur lesquelles on reconnait cette même graphie. Elle correspond de plus à celle que Labille-Guiard a apposée régulièrement sur ses oeuvres à partir de l’an 3.
Si dans les années qui précèdent, l’artiste signe avec des mentions légèrement différentes en particulier Labille, Labille f. Guiard, Labille f me Guiard ou encore Labille Guiard, elle va dès l’an 3 affirmer sa rupture définitive avec son mari par cette nouvelle signature.
Adélaïde Labille avait épousé le 25 août 1769 Louis-Nicolas Guiard, on sait que ce mariage ne fut pas heureux et que les deux époux ne vécurent ensemble qu’une dizaine d’années. La loi sur le divorce ayant été votée en septembre 1792, Adélaïde Labille-Guiard s’empressa de demander le divorce qui sera prononcé le 12 mars 1793.
Identité du modèle (attribution) : Marie-Jean Hérault de Séchelles
L’identité du modèle en comparaison avec d’autres portraits représentant Hérault de Séchelles a pu être révélée récemment grâce à l’aide toujours précieuse et amicale du Conservatoire du portrait du XVIIIe siècle que je tiens à remercier chaleureusement.
L’oeuvre présentée ici est notamment très proche du célèbre portrait peint par Jean-Louis Laneuville vers 1793 et conservé au musée Carnavalet (inv. P. 2539) ou encore de l’estampe gravée dans ces mêmes années par Jean-Baptiste Compagnie d’après un dessin de François Bonneville, et dont une épreuve est conservée également à Carnavalet (inv. G. 42317).
Marie-Jean Hérault de Séchelles (1760-1794), président de la Montagne à la Convention, rédacteur de la constitution de l'an I, membre du Comité de salut public.
Laneuville, Jean-Louis (peintre)
Huile sur toile, vers 1793
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Marie-Jean Hérault de Séchelles
Compagnie, Jean-Baptiste (graveur)
Bonneville, François (dessinateur)
Estampe, 18e siècle
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Fils de Jean-Baptiste Martin Hérault de Séchelles et de Marie-Marguerite Magon de La Lande, Marie-Jean Hérault de Séchelles (Paris, 15 novembre 1759–5 avril 1794) est un homme clé de la Révolution.
Selon toute vraisemblance, son père était le fils illégitime du maréchal Louis Georges Erasme de Contades. On doit à ce propos souligner qu’un très séduisant portrait de Marie-Jean
Hérault de Séchelles, peint à l’âge de quatre ans par François-Hubert Drouais, est conservé au château de Montgeoffroy, berceau de la famille de Contades.
Image : Château de Montgeoffroy
Notre sujet : Le château de Montgeoffroy, une escapade au 18e siècle
Et trois autres versions :
Marie-Jean Hérault de Séchelles as a Child
François-Hubert Drouais
Signed and dated lower left: drouais le fils 1763
oval, oil on canvas
Image : Sotheby's (2010)
Portrait de Marie-Jean Hérault de Séchelles enfant
Auteur inconnu
Peinture à l'huile, 18e siècle
Collection Château de Gizeux
Image : Ministère de la Culture (France), Direction Régionale des Affaires Culturelles du Centre Val-de-Loire
Ritratto di Marie-Jean Hérault de Séchelles in costume da Gilles (o Pierrot)
Bottega di François Hubert Drouais
Olio su tela, 1766
Raccolta Banca Federico del Vecchio
Image : Arte Ubi Banca
Dès l’âge de dix-huit ans il embrasse la carrière d’avocat, nommé avocat du Roi, au Châtelet de Paris. Dans les salons parisiens, la compagnie de ce très jeune homme, très beau, élégant - les contemporains sont unanimes - et spirituel, ouvert aux idées nouvelles, était très recherchée.
La Reine Marie-Antoinette fut sensible à son charme, et grâce à une dispense accordée par la souveraine en 1785, il devint le plus jeune avocat général du Châtelet. En 1791, il est nommé commissaire auprès du tribunal de cassation par Louis XVI.
Il s’est toujours vanté d’avoir participé à la prise de la Bastille, et pourtant, sous la Révolution, il aurait discrètement négocié avec l’Autriche l’éventuelle libération de la Reine.
Elu député à l’Assemblée législative en 1791, il siège avec les Montagnards et occupera tour à tour des postes importants au sein des Comités de la Convention nationale, notamment celui chargé de l’Instruction publique puis celui de la Sûreté générale avant d’être élu président de l’Assemblée le 1er novembre 1792.
Hérault de Séchelles n’est pas présent au procès de Louis XVI mais se prononcera à distance pour la mort du roi.
Il sera l’un des rédacteurs de la Constitution de l’An I et de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793.
Son idéalisme et sa grande popularité auprès des Parisiens se sont heurtés au rigorisme et sans doute aussi à la jalousie de Robespierre. Lié avec Danton, on l’accuse notamment d’entretenir des relations avec les émigrés.
Suspecté de trahison par les députés il est, sur proposition de Saint-Just, arrêté le 17 mars 1794 et sera guillotiné le 5 avril 1794 avec Danton et plusieurs dantonistes dont Fabre d’Eglantine et Camille Desmoulins.
Il sera inhumé dans une fosse commune au cimetière des Errancis, puis, lors de la fermeture de ce cimetière, ses restes furent transférés aux Catacombes de Paris.
On a écrit que Marie-Jean Hérault de Séchelles « a toujours été en porte-à-faux vis-à-vis de ses contemporains » et qu’il « avait un pied dans la Révolution, un autre dans ce monde qui disparaissait ».
C’est là une des contradictions qui caractérisent Hérault de Séchelles, jeune aristocrate cultivé, désinvolte et avide de plaisirs, mais aussi ouvert sur le monde moderne qu’il pressentait.
Après sa réception à l’Académie Royale de peinture et de Sculpture en 1783, Adélaïde Labille-Guiard expose régulièrement au Salon où elle rencontre un grand succès. En 1791, alors que Mesdames, ses protectrices émigrent, l’artiste doit rechercher une nouvelle clientèle, et va trouver de nouvelles commandes en particulier auprès des députés. Elle présente au Salon cette même année un nombre important de portraits de députés de l’Assemblée nationale Constituante, dont celui de Talleyrand et de Robespierre.
Peinte trois ans plus tard l’oeuvre présentée ici est à rattacher à cet ensemble de portraits.
On doit noter que l’inscription sur le châssis mentionne la date de l’an 3 ce qui pourrait situer la réalisation de l’oeuvre près de cinq mois après la mort d’Hérault de Séchelles. Ce portrait avait-il été commencé avant l’an 3, est-ce une commande de la famille du député après son décès ? Les recherches effectuées n’ont pas pour le moment permis de le confirmer.
(...)
* Texte : Sophie Join-Lambert (5 novembre 2020)
Docteur en histoire de l’art et conservateur en chef du patrimoine, rédige actuellement levcatalogue raisonné de l’oeuvre d’Adélaïde Labille-Guiard, dans lequel figurera le tableau que nous présentons.
* Source et infos complémentaires : Osenat - Vente l'Empire à Fontainebleau (7 dec. 2020)
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
La nuit, la neige a écrit:
Hérault de Séchelles n’est pas présent au procès de Louis XVI mais se prononcera à distance pour la mort du roi.
Il me semble que non. Il aurait trouvé un preste moyen de botter en touche .
Bon, je vais rechercher mes sources pour être plus précise.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
J'ai retrouvé !
Nul, le 10 août, n'eût cru que, le trône abattu, on put aller plus loin. Le roi avait été, par la Constitution de 1791, déclaré inviolable; on n'avait pas à lui demander compte de ses actes passés. Mais tout un parti, entendant couper les ponts entre l'Europe monarchique et la France révolutionnaire, entre le passé et l'avenir, était résolu à jeter la tête d'un roi, d'une reine, en défi aux " tyrans conjurés "; en réalité, analyse Louis Madelin, la gauche voulait, par un crime mémorable, compromettre la nouvelle Assemblée pour que, compromise, elle s'enfonçât toujours plus avant dans la voie révolutionnaire .
L'exécution du roi apparaissait, en somme, comme le point de non retour à atteindre.
Nous apprenons par les papiers publics que la Convention Nationale doit prononcer demain sur Louis Capet, écrit Marie-Jean Hérault de Séchelles, le 13 janvier 1793, au nom des quatre commissaires de la République envoyés en Savoie.
Privés de prendre part à vos délibérations, mais instruits par une lecture réfléchie des pièces imprimées et par la connaissance que chacun de nous avait acquise depuis longtemps des trahisons non interrompues de ce roi parjure, nous croyons que c'est un devoir pour tous les députés d'annoncer leur opinion publiquement et que ce serait une lâcheté de profiter de notre éloignement pour nous soustraire à cette obligation.
Nous déclarons donc que notre voeu est pour la condamnation de Louis Capet par la Convention Nationale, sans appel au peuple. Nous proférons ce voeu dans la plus intime conviction, à distance des agitations, où la vérité se montre sans mélange, et dans le voisinage du tyran piémontais.
Ainsi, Hérault, ses collègues Grégoire, Simond et Jaguot, restaient-ils sur une prudente réserve en ne se prononçant pas sur la peine à appliquer. Cette tiédeur leur valut d'être violemment dénoncés au club des Jacobins.
Grégoire prétend dans ses mémoires qu'une première rédaction de la lettre lui fut présentée par ses collègues et qu'elle contenait les mots " à mort "; mais il ne consentit à la signer qu'après les avoir fait effacer, écrit Emile Dard.
Alphonse Aulard déclare à ce sujet n'avoir pas trouvé aux Archives l'original de cette lettre .
( La société des Jacobins: recueil de documents pour l'histoire du club des Jacobins de Paris )
La minute existe cependant, à sa date, dans le cahier de correspondance de Hérault de Séchelles. Elle est toute entière de son écriture et ne contient aucune rature. Hérault de Séchelles ne fut donc pas régicide .
( Emile Dard )
Nul, le 10 août, n'eût cru que, le trône abattu, on put aller plus loin. Le roi avait été, par la Constitution de 1791, déclaré inviolable; on n'avait pas à lui demander compte de ses actes passés. Mais tout un parti, entendant couper les ponts entre l'Europe monarchique et la France révolutionnaire, entre le passé et l'avenir, était résolu à jeter la tête d'un roi, d'une reine, en défi aux " tyrans conjurés "; en réalité, analyse Louis Madelin, la gauche voulait, par un crime mémorable, compromettre la nouvelle Assemblée pour que, compromise, elle s'enfonçât toujours plus avant dans la voie révolutionnaire .
L'exécution du roi apparaissait, en somme, comme le point de non retour à atteindre.
Nous apprenons par les papiers publics que la Convention Nationale doit prononcer demain sur Louis Capet, écrit Marie-Jean Hérault de Séchelles, le 13 janvier 1793, au nom des quatre commissaires de la République envoyés en Savoie.
Privés de prendre part à vos délibérations, mais instruits par une lecture réfléchie des pièces imprimées et par la connaissance que chacun de nous avait acquise depuis longtemps des trahisons non interrompues de ce roi parjure, nous croyons que c'est un devoir pour tous les députés d'annoncer leur opinion publiquement et que ce serait une lâcheté de profiter de notre éloignement pour nous soustraire à cette obligation.
Nous déclarons donc que notre voeu est pour la condamnation de Louis Capet par la Convention Nationale, sans appel au peuple. Nous proférons ce voeu dans la plus intime conviction, à distance des agitations, où la vérité se montre sans mélange, et dans le voisinage du tyran piémontais.
Ainsi, Hérault, ses collègues Grégoire, Simond et Jaguot, restaient-ils sur une prudente réserve en ne se prononçant pas sur la peine à appliquer. Cette tiédeur leur valut d'être violemment dénoncés au club des Jacobins.
Grégoire prétend dans ses mémoires qu'une première rédaction de la lettre lui fut présentée par ses collègues et qu'elle contenait les mots " à mort "; mais il ne consentit à la signer qu'après les avoir fait effacer, écrit Emile Dard.
Alphonse Aulard déclare à ce sujet n'avoir pas trouvé aux Archives l'original de cette lettre .
( La société des Jacobins: recueil de documents pour l'histoire du club des Jacobins de Paris )
La minute existe cependant, à sa date, dans le cahier de correspondance de Hérault de Séchelles. Elle est toute entière de son écriture et ne contient aucune rature. Hérault de Séchelles ne fut donc pas régicide .
( Emile Dard )
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Merci pour tes recherches.
Je cite à nouveau l'extrait de sa biographie Wikipedia. La version n'est pas tout à fait la même...
(...)
Il est en mission lors du procès de Louis XVI et ne participe pas au scrutin. Il se prononce néanmoins à distance sur le sort de « ce roi parjure » le 13 janvier 1793 dans une lettre cosignée par ses trois collègues en mission, Henri Grégoire, Philibert Simond et Grégoire Jagot.
Les quatre députés n'entendent pas « profiter de leur éloignement pour se soustraire à cette obligation » à savoir l'expression de « notre vœu » : « pour la condamnation de Louis Capet par la Convention nationale sans appel au peuple ».
Une question qui a fait couler beaucoup d'encre et le concerne indirectement ce sont les débats sur l'attitude personnelle de son collègue l'abbé Grégoire qui aurait pour des raisons religieuses et philosophiques fait supprimer - par une rature ou une nouvelle rédaction du texte, on ne sait très bien - la mention « à mort » présente selon ses dires post-révolutionnaires dans une première version rédigée par ses trois collègues.
Le cahier de correspondance d'Hérault de Séchelles s'inscrit en faux contre cette allégation. Le texte y est identique et unique : sans rature aucune, ni autre jet contenant l'expression « condamnation à mort de Louis Capet... »
En fait loin d'équivoquer, les quatre hommes ont explicité « notre vœu formel » dans une note envoyée à André Jeanbon Saint André qui la fit publier dans un journal jacobin bi-quotidien (le Créole Patriote - 28 janvier 1793 matin) : pour la mort de Louis sans appel au peuple (souligné dans le texte).
Hérault fut donc régicide d'intention.
* Source texte : Wikipedia - Marie-Jean Hérault de Séchelles
Je cite à nouveau l'extrait de sa biographie Wikipedia. La version n'est pas tout à fait la même...
(...)
Il est en mission lors du procès de Louis XVI et ne participe pas au scrutin. Il se prononce néanmoins à distance sur le sort de « ce roi parjure » le 13 janvier 1793 dans une lettre cosignée par ses trois collègues en mission, Henri Grégoire, Philibert Simond et Grégoire Jagot.
Les quatre députés n'entendent pas « profiter de leur éloignement pour se soustraire à cette obligation » à savoir l'expression de « notre vœu » : « pour la condamnation de Louis Capet par la Convention nationale sans appel au peuple ».
Une question qui a fait couler beaucoup d'encre et le concerne indirectement ce sont les débats sur l'attitude personnelle de son collègue l'abbé Grégoire qui aurait pour des raisons religieuses et philosophiques fait supprimer - par une rature ou une nouvelle rédaction du texte, on ne sait très bien - la mention « à mort » présente selon ses dires post-révolutionnaires dans une première version rédigée par ses trois collègues.
Le cahier de correspondance d'Hérault de Séchelles s'inscrit en faux contre cette allégation. Le texte y est identique et unique : sans rature aucune, ni autre jet contenant l'expression « condamnation à mort de Louis Capet... »
En fait loin d'équivoquer, les quatre hommes ont explicité « notre vœu formel » dans une note envoyée à André Jeanbon Saint André qui la fit publier dans un journal jacobin bi-quotidien (le Créole Patriote - 28 janvier 1793 matin) : pour la mort de Louis sans appel au peuple (souligné dans le texte).
Hérault fut donc régicide d'intention.
* Source texte : Wikipedia - Marie-Jean Hérault de Séchelles
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Merci.
Voilà qui est bien singulier !
Ma source est Emile Dard, mais j'ai aussi la biographie d'Hérault par Arnold de Contades . Je vais la rechercher.
Tout cela est d'autant plus surprenant que, ainsi que tu l'écris :
Bon ! je vais chercher aussi du côté de Laurent Joffrin, " C'était tous les jours tempête ", que j'ai quelque part mais qui est traité sous la forme du roman historique.
Voilà qui est bien singulier !
Ma source est Emile Dard, mais j'ai aussi la biographie d'Hérault par Arnold de Contades . Je vais la rechercher.
Tout cela est d'autant plus surprenant que, ainsi que tu l'écris :
... en effet, comme intermédiaire entre Danton et Mercy-Argenteau et secondé par un neveu à lui.La nuit, la neige a écrit: sous la Révolution, il aurait discrètement négocié avec l’Autriche l’éventuelle libération de la Reine.
Bon ! je vais chercher aussi du côté de Laurent Joffrin, " C'était tous les jours tempête ", que j'ai quelque part mais qui est traité sous la forme du roman historique.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Eh bien, mon pauvre ami, le mystère s'épaissit: Contades cite Mathiez :
N'ayant pas à ma disposition la voyante ( ) qui renseigne M. Aulard ... J'ai honte de discuter de fantaisies si saugrenues et je ne m'y arrête que parce qu'elles ont trouvé dans l'enseignement un accueil qu'explique seul la haute situation de leur auteur ... ( Il s'agit là du " dantonisme de Hérault " )
Comme si, en somme, tous ces historiens se contredisaient joyeusement.
Bon, me diras-tu, c'est très bien, mais ce n'est pas ce que tu me demandes.
Revenons à nos moutons : le vote " à mort ".
Je trouve ceci :
N'ayant pas à ma disposition la voyante ( ) qui renseigne M. Aulard ... J'ai honte de discuter de fantaisies si saugrenues et je ne m'y arrête que parce qu'elles ont trouvé dans l'enseignement un accueil qu'explique seul la haute situation de leur auteur ... ( Il s'agit là du " dantonisme de Hérault " )
Comme si, en somme, tous ces historiens se contredisaient joyeusement.
Bon, me diras-tu, c'est très bien, mais ce n'est pas ce que tu me demandes.
Revenons à nos moutons : le vote " à mort ".
Je trouve ceci :
" Citoyens collègues,
Nous apprenons par les papiers publics que la
Jacobins. D'après Alphons Piquemal, Hérault crut donc prudent de saisir la première occasion
pour proclamer publiquement ses sentiments antimonarchistes et son adhésion
aux décisions de la Convention.
( Arnold Contades : Hérault de Séchelles ou la Révolution fraternelle )
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Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
A nouveau merci pour tes recherches.
Je pense que nous pouvons conclure qu'étant absent à l'assemblée les journées des délibérations et son vote n'ayant donc pas été enregistré : il n'a pas été régicide, de fait !
Je pense que nous pouvons conclure qu'étant absent à l'assemblée les journées des délibérations et son vote n'ayant donc pas été enregistré : il n'a pas été régicide, de fait !
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
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