Le roi serrurier et les objets fabriqués par Louis XVI

duc de Berry a écrit:
C'est peut être un peu compliqué à expliquer ...

... et encore plus à comprendre, pour une cervelle de poisson rouge comme la mienne ! :
Mais je vous fais entièrement confiance, et bravo pour votre explication très savante ( que d'autres que moi suivront point par point ) !

L'idée simple, c'est que d'un point de départ, on peut calculer la distance à laquelle se trouve tel ou tel élément du paysage. Et donc le reporter sur une carte, en le recoupant avec d'autres points.

Il faut donc couvrir physiquement toute la zone.

C'est dire les calculs compliqués auxquels s'adonnaient Louis XVI !

Merci, très cher Berry , pour ces explications minutieuses... un petit extra en direct, la semaine prochaine, ne me sera cependant pas superflu... car je n'y entends pas grand chose...

Bien à vous

.

Hier vendredi , musée Carnavalet, certaines pièces seraient de la main de Louis XVI :

Il s'agit de l'un des lots qui seront présentés à l'occasion de la vente aux enchères "Souvenirs historiques", organisée par l'étude Coutau Bégarie & Associés, le 7 novembre 2017.

Il est décrit ainsi :




Écrin en veau, à décor d'un semis de fleurs de lys, contenant douze couteaux à fromages avec lames en acier montées sur des manches en bois de rose, dont dix lames portent une marque en forme de clé et de deux qui furent restaurées postérieurement par la Maison Mory.
Ces lames ont été forgées par le roi Louis XVI.
Usures du temps, restauration à l'une des lames, accidents à l'écrin.
Travail français du XVIIIe siècle.
Couteaux : L. 20 cm - Écrin : L. 25 cm - L. 10 cm.






Note de présentation au catalogue :

Nous connaissons la passion du roi pour la serrurerie et la forge, et nous savons qu'il aimait se divertir au 5ème étage de ses appartements à Versailles en confectionnant des serrures, des outils, des couteaux et des petits instruments en métal.
Mais peu courants sont les exemplaires de son travail qui ont survécu jusqu'à nos jours.

Autre particularité de ces couteaux en plus de leur rareté, ils servirent à la famille royale durant sa captivité à la prison du Temple, et furent ensuite la propriété de Jean-Baptiste Cant Hanet dit Cléry (1759-1809), fidèle et dernier valet du roi Louis XVI durant son emprisonnement.





Comme le précise la note manuscrite signée par le prince Sixte de Bourbon-Parme:

« Ecrin contenant 12 couteaux montés sur manches de bois de rose. 10 des lames portant le poinçon à la clef ont été forgées par le roi Louis XVI. Ces couteaux ont servi à la famille royale dans le Temple. Ils sont ensuite passés dans les mains de Cléry, valet de chambre du Roi, dont un descendant en a fait cadeau à la Re Mère Marie Aimée, du Carmel de Meaux, historiographe de Madame Elisabeth, qui me les a fait parvenir le jour des Rois de l'année 1926».



Provenance : ancienne collection du prince Sixte de Bourbon-Parme (1886-1934) et de son épouse, née Edwige de la Rochefoucauld (1896-1986), puis conservés jusqu'à nos jours dans leur descendance directe.
Ils furent présentés lors de l'exposition «Marie-Antoinette archiduchesse, dauphine et reine» à Versailles, du 16 mai au 2 novembre 1955, sous le n°591.

* Source et informations complémentaires : Coutau Begarie & Associés - Vente Noblesse et Royauté


La photo que j'ai prise lors de l'exposition publique de cet objet :

Là, j'avoue que je craquerais bien volontiers ... 

Comtesse Diane a écrit:Là, j'avoue que je craquerais bien volontiers ... 

Oh oui, n'est-ce pas ? Et puis, savoir Louis XVI heureux (un peu) dans sa passion, ça me fait un bien immense.

 Ne le répétez pas, je crois que je suis un peu amoureuse !

... de kiki, by jove ?!! Loulou ???

Je lance une réflexion au sujet de ces couteaux faits par LOUIS XVI !!!!

s'ils ont été fabriqués à VERSAILLES, comment ont-ils pu suivre la famille royale aux TUILERIES ? je ne pense pas que le ROI soit monté rapidement dans sa forge au matin du 6 Octobre pour récupérer ses couteaux...........

S'ils étaient de service aux TUILERIES, après le 10 aout, journée de pillage des appartements et des services de la bouche,
comment ont-ils été apportés au TEMPLE ????

j'ai répondu à COUTEAU qui m'avait demandé mon avis, que ces couteaux avaient certainement servis au TEMPLE mais provenait du matériel du palais comme l'ensemble des fournitures vaisselle, verres, couteaux et fourchettes etc .....qu'ils avaient été récupérés par CLERY , la suite de l'histoire tient la route !!!!!

MARIE ANTOINETTE

M'oui...mystère.
Nous savons que Cléry et d'autres ont ramené de nombreux effets au Temple, la famille royale s'étant retrouvée dans un relatif "dénuement" lors de son emprisonnement au Temple.
Pourquoi pas des couteaux ?

En revanche, nous savons que tout ce qui était "tranchant" fut retiré à la famille royale quelques semaines plus tard.
Les couverts, utilisés pour les repas, étant récupérés au terme de ceux-ci.

Aussi, ce poinçon "à la clef", que mentionne M. Sixte de Bourbon Parme dans sa note manuscrite, semble avoir une importance.

Enfin, j'ajoute surtout que la provenance est plutôt "favorable", si on la compare à toutes les "reliques" dont nous retrouvons la trace ici ou là, sans que rien de leur histoire ne soit mentionné.
Cléry d'une part : Aurait-il "berné" l'un de ses descendants ?
Celui qui a hérité de ses couteaux : il ne les a pas vendus (ce qui pourrait être une cause d'un mensonge) mais offert...et à une carmélite.
Cette révérente-mère enfin, qui l'offre au prince Sixte de Bourbon Parme : si même les religieuses mentent, alors où va-t-on ?
Bon, pour finir, reste donc le prince de Bourbon Parme : qui n'a pas vendu cet objet de son vivant, et qui est resté dans les mains de sa famille jusqu'à ce jour.

La nuit, la neige a écrit:
Cette révérente-mère enfin, qui l'offre au prince Sixte de Bourbon Parme : si même les religieuses mentent, alors où va-t-on ?
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Oui vraiment, à qui se fier ?

Ces couteaux appartenaient en 1955 à la princesse Sixte de Bourbon-Parme. Ils ont en effet été présentés au public lors de l'exposition "Marie-Antoinette, archiduchesse, dauphine et reine", tenue à Versailles du 16 mai au 2 novembre 1955. Sur ces 12 couteaux, dix des lames portent le poinçon de la clé.
Les manches sont en bois de rose.
Lors du départ de Versailles en octobre 1789, il a fallut faire venir de Versailles une quantité énorme de matériel, meubles, linge...car le château des Tuileries n'était pas équipé pour recevoir la famille royale et une partie de la Cour. De même, lors de la translation au temple, où il n'y avait rien, il a bien fallut apporter le nécessaire des Tuileries.
Au début de leur captivité la famille royale était réunie, et il n'y avait aucune restriction concernant les couteaux, rasoirs , ciseaux....Progressivement la Commune a multiplié les interdits et les personnes chargées de les surveiller se sont montrées de plus en plus odieuses en multipliant par plaisir les vexations et les outrages jusqu'à leur rendre la vie impossible.

Merci, cher Berry, pour cette réponse si précise !

J'espérais vos lumières pour ce sujet ! Merci beaucoup !

Ma réflexion est identique à la vôtre ; je suis admiratif et ému devant ces objets, souvenirs si lourds et intenses de notre mémoire historique collective.
La famille de Bourbon-Parme se sépare donc d'une partie de ses collections. Elle a décidé probablement de les céder pour des raisons matérielles.
Je souhaite seulement que ces objets restent en France, et de plus que les musées, le musée Carnavalet par exemple en fassent l'acquisition pour les sauvegarder. Puisse ce souhait se réaliser. 

Oui, ce serait parfait au musée Carnavalet !

duc de Berry a écrit:
Au début de leur captivité la famille royale était réunie, et il n'y avait aucune restriction concernant les couteaux, rasoirs , ciseaux....Progressivement la Commune a multiplié les interdits et les personnes chargées de les surveiller se sont montrées de plus en plus odieuses en multipliant par plaisir les vexations et les outrages jusqu'à leur rendre la vie impossible.

  Qu'est-ce qu'ils ont du en baver !

d'une part CARNAVALET est fermé pendant trois années et d'autre part la politique du musée est de ne pas faire d'achats car les réserves sont pleines d'objets historiques que l'on ne peut mntrer au public faute de place.

A la vente BANCEL il y avait des pièces rares qui devaient entrer absolument à CARNAVALET, j'ai contacté la conservation avec laquelle j'avais des amitiés à cause de l'exposition LA FAMILLE ROYALE A PARIS où j'étais prêteur - j'ai donc eu cette réppnse, pas d'achat, pas de budget prévu, même pour des raretes, alors une boite de couteaux !!!!!

MARIE ANTOINETTE


D'accord pour un transfert de moblier, matériel de VERSAILLES aux TUILERIES, mais je doute d'un même transfert des TUILERIES au TEMPLE après la journée du 10 AOUT .................
rappelez-vous la difficulté à trouver une paire de chaussures pour la Reine, les mules avec lesquelles elle était sortie du chateau , l'une était brisée.................

MARIE ANTOINETTE a écrit:d'une part CARNAVALET est fermé pendant trois années et d'autre part la politique du musée est de ne pas faire d'achats car les réserves sont pleines d'objets historiques que l'on ne peut mntrer au public faute de place.

Oui, ce musée est bien trop "riche", je crois que ses collections comptent plus d'objets et oeuvres que le Louvre, c'est dire...
Les travaux de rénovation et d'agrandissement sont donc les bienvenus !

MARIE ANTOINETTE a écrit:D'accord pour un transfert de moblier, matériel de VERSAILLES aux TUILERIES, mais je doute d'un même transfert des TUILERIES au TEMPLE après la journée du 10 AOUT .................
rappelez-vous la difficulté à trouver une paire de chaussures pour la Reine, les mules avec lesquelles elle était sortie du chateau , l'une était brisée.................

Personnellement, je fais plutôt confiance à ce brave et fidèle Cléry.

Une image publiée dans le hors série du Figaro Histoire (Juin-Juillet 18) consacré à Louis XVI :



Clé et ornement de serrure en fer forgé travaillés par Louis XVI et recueillis par son valet de chambre, Cléry.


Photo : Collection particulière - Photo 12 / Michelbury Le Figaro Histoire

Merci LNLN c’est fort intéressant !

Et cela tue également le mythe d’un Louis XVI ayant forgé lui-même la délicate espagnolette du boudoir d’argent à Fontainebleau

A propos des couteaux fabriqués par Louis XVI et vendu à Drouot le 7 novembre dernier. Ils ont été adjugés pour la modique somme de 15 500 euros.
On ignore le nom de l'acquéreur

Gouverneur Morris a écrit:
Et cela tue également le mythe d’un Louis XVI ayant forgé lui-même la délicate espagnolette du boudoir d’argent à Fontainebleau

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